Et voilà la suite !

Les choses s'améliorent et se compliquent en même temps ! Comment Méliana va t-elle faire cette fois ?


- Désolé ... Je suis vraiment désolé ...

Et je le pensais réellement. (…). Enfin, il murmura de sa voix grave et envoutante :

- Il n'y a rien à pardonner.


Des semaines s'étaient écoulées depuis la disparition de ma mère et les choses semblaient être totalement différentes. La première semaine, le royaume avait été en deuil. Thorin avait fait l'honneur à ma famille de lui faire un enterrement digne d'une reine. Il avait choisi des roses blanches pour embellir ce triste évènement. Mon père, après ce jour, avait presque été introuvable. Il restait seul dans les salles les plus sombres d'Erebor à pleurer la disparition de ma mère. Rien ne parvenait à lui faire changer les idées.

Moi, je n'avais pas le temps d'être triste trop longtemps. Les premiers jours, je fus même en colère contre la femme qui m'avait donné la vie. Elle n'était pas venue me voir dans les moments les plus durs de mon arrivée à Erebor, elle m'avait caché sa maladie et, elle m'avait quitté avec des paroles dont je ne savais que penser. Etait ce le délire de la fièvre qui lui avait fait dire cela ou la stricte vérité ? Si c'était la vérité, mon père était il au courant ?... D'ailleurs, je fus aussi en colère contre mon père qui s'abandonnait à sa douleur sans penser à sa fille. Au final, il n'y avait que le Roi qui parvenait à me faire passer de bons moments.

Il rentrait tard le soir et partait tôt le matin. Je ne le voyais pas souvent mais parfois, je prenais mon repas en sa compagnie qui était plus qu'agréable. Je découvris encore un autre côté de son caractère; celui d'un être attentionné et curieux. Il me posa énormément de questions sur les coutumes des nains des montagnes bleues et m'avoua qu'il m'avait déjà rencontré il y avait des années de cela mais je n'arrivai pas à m'en souvenir. C'était après l'attaque de Smaug, je devais être bien trop jeune. Je n'osais pas le questionner de trop sur sa quête et ses mésaventures. Je savais qu'il n'aimait pas beaucoup en parler mais parfois je récoltais des informations qui m'aidaient à comprendre un peu mieux son regard dur.

Les premiers jours après l'enterrement, je restais souvent seule dans la chambre du roi qui commençait à me devenir familière. Je passais des heures à me regarder devant la glace en pensant aux paroles de ma mère. Si mon père n'était pas mon géniteur, qui était il ? Une peur s'empara de mon coeur. Une peur que je taisais par manque de preuves, d'informations, de vérités. J'avais besoin de parler avec Enar mais celui-ci ne voulait voir personne. Je m'aperçus vite que la solitude ne m'aidait pas à mettre mon esprit au clair. Gentiment, Dis accepta de rester avec moi et de m'aider à me retrouver avec les papiers d'administrations du royaume. Me concentrer sur quelque choses m'aidait à oublier la douleur de la perte de ma mère et tous les problèmes qui s'en suivaient.

Même avec notre différence d'âge, Dis et moi nous entendions très bien. Nous avions la même manière de penser et très vite, je me mis à admirer cette naine qui, après la mort de son maris avait élevé les deux héritiers seule. Enfin ... Presque seule. Dis me raconta de nombreuses histoires sur Thorin. Comment il l'avait aidé, soutenu. Comment il avait changé aussi. J'en appris plus sur mon mari avec Dis qui prenait un malin plaisir à me raconter des histoires de quand il était jeune. Beaucoup de fois, cela m'aidait à retrouver le sourire. Dain fut aussi une autre personne avec qui je m'entendais très bien. En cachette, il m'apprenait quelques maniements d'épée. Il était aussi très doué en affaire et me donna quelques astuces qu'il disait indispensable pour le bon fonctionnement de l'économie. Je ne comprenais pas pourquoi Dis ne l'aimait pas.

Le soir de son départ, nous étions réunis, la famille royale et ses amis proches, pour lui dire au revoir. Il n'avait pas le temps de rester pour le diner et préférait s'éclipser avec son escorte avant d'être complètement saoul. Lui dire au revoir me fit plus de mal que je ne l'aurais imaginé. Lui aussi avait un royaume à diriger et il était parti depuis déjà plus d'un mois. Nous étions donc tous alignés d'une manière très cérémonieuse et ce fut dur pour moi de ne pas pouvoir lui dire un dernier mot. Néanmoins, il alla serrer la main de son cousin et avant de repartir il me laissa une enveloppe en me faisant un clin-d'oeil mesquin. Je souris.

Il faisait toujours ce qui ne se faisait pas.

Puis il repartis sans un mot de plus. Le diner se fit dans le calme. Je commençais à devenir plus proche de l'ancienne compagnie de Thorin et je pouvais à présent participer aux discutions. Même si il y avait encore du travail à faire pour que je fasse complètement partis de leur communauté, je sentais que j'étais dans la bonne voie. Le soir, pour la première fois depuis toujours, Thorin vint en même temps que moi dans la chambre. Je sentais qu'il posait sur moi un oeil sombre. Je commençais à savoir comment déchiffrer ses regards et quand nous fûmes seul, je lui demandai :

- Que se passe-t-il ? Vous avez l'aire de mauvaise humeur.

Nous n'avions toujours pas quitter le "vous" officiel et je me sentais pas encore de le tutoyer mais pourtant, à cet instant je trouvais qu'il avait été de trop. A ma réflexion, son regard changea de nouveau et il reprit son masque impassible. Je voyais qu'il se demandait si il devait se confier ou non. Finalement, il m'avoua :

- Cette lettre ?... Allez vous la lire ?

Surprise, je le regardais avec de grands yeux pendant qu'il détachait sa longue fourrure de ses épaules. J'avais toujours la lettre dans mes mains et je m'apprêtais à la déposer sur ma table de chevet avant qu'il ne me questionne à son sujet. Me yeux se posèrent sur elle. Une simple enveloppe blanche avec mon prénom écrit à la plume et le sceau de Dain en cire pour la maintenir fermer. Je lui répondis :

- Pourquoi ne la lirais je pas ?

Il s'approcha de moi, s'appuya sur le lit en baldaquin e, en croisant les bras, ordonna :

- Faites comme vous voulez mais ne lui répondez pas.

- Mais ... Pourquoi ?

- Parce que ca ne se fait pas !

- C'est de ne pas répondre qui ne se fait pas ...

- Ne discutez pas.

Je voyais qu'il s'énervait et je ne comprenais pas ce qui le dérangeait. Je posais la lettre et lentement, je m'approchai de lui davantage. Je n'aimais pas quand il s'énervait, il y avait des moments où ... il me faisait peur. Alors, je posai ma main sur son avant bras. Je sentis tous ses muscles se tendre puis se relâcher. Je croisais son regard et il se passa un petit temps sans qu'aucun de nous ne bougions. C'était la premier fois que je m'approchais de lui volontairement et, même si je restais un peu distante, j'avais envie de le toucher plus. Finalement, je ne pus soutenir son regard d'avantage et je baissai les yeux sans pour autant couper le contact. Je murmurais :

- Ne vous fâchez pas ... Si vous le souhaitez je ne la lirais pas.

Contre toutes attentes, il soupira de regret. En décroisant ses bras, il prit mes mains et les garda dans le creux de ses paumes tout en répliquant :

- Je ne suis pas fâché. C'est juste que j'ai peur que mon cousin ait trop de sentiments à votre égard.

Mon coeur se mit à battre plus fort. Tellement fort que j'eus peur qu'il ne l'entende. Thorin était il jaloux ? J'étais tellement surprise que je ne savais plus quoi répondre. Et le regard qu'il posa sur moi, la chaleur de ses mains sur les miennes ne m'aidait pas. Je me sentais complètement envahit par les émotions qu'il me faisait sentir. Il était tellement intense. En relevant mes yeux vers son visage je répondis :

- Je ... Je ne pense pas ... qu'il ait ce genre de sentiment pour moi. Vous savez, Dain aime les naines et moi, je ressemble plus à une ... elfe.

En disant ce dernier mot, j'avais baissé les yeux jusqu'à mes pieds. Je sentis les mains de Thorin se crispaient. Je me sentais horriblement triste tellement j'avais envie d'avoir les attributs des naines pour ... plaire. Thorin lâcha mes mains et je pensais réellement que je l'avais mis en colère mais, une pression dans le bas de mon dos me colla contre le torse du roi. Sa deuxième main releva mon menton et avant que je ne puisse comprendre ce qui m'arrivait, ses lèvres se déposèrent sur les miennes. Je ne fis aucun geste pour me défaire de l'étreinte et je m'abandonnais à la chaleur des lèvres du Roi. C'était un baisé doux et léger. Le troisième qu'il me donnait depuis que j'étais sa femme.

Les yeux fermés, j'entendais mon coeur battre à mille kilomètres heure dans ma poitrine. Quand il se recula, je posais ma tête sur son épaule, incapable de croiser son regard. Je sentis sa main se posait sur ma nuque et nous restâmes sans bouger de longues minutes. Qu'est ce que je ressentais pour lui ? C'était la première fois que je me posais réellement la question. Même si je ne le connaissais pas assez, je sentais qu'il ne me laissait pas indifférente. Il était passé, à mes yeux, du cruel roi à l'homme qui me soutenait dans les moments les plus durs. Cet étreinte me réchauffait le coeur et je me rendis vite compte que je ne voulais pas la quitter.

Sans se dégager, Thorin me murmura dans l'oreille :

- Vous êtes de loin la plus belle Dame que je n'ai jamais vu ...

Il venait de relever mon visage et me regardait de ce regard qui avait le dont de me couper le souffle. Le rouge vint rapidement colorer mes joues. Nos visages étaient si près, nos corps collés l'un l'autre, je crus qu'il allait m'embrasser de nouveaux mais, au lieu de cela, il posa son front contre le mien et ferma les yeux. Je ne sus pas vraiment si j'étais déçus ou non. J'étais juste heureuse de savoir que j'étais à son gout. Tellement heureuse que je m'en surpris moi même. Je regardais le visage de Thorin sous ses traits détendu. Il semblait exténuer. Il prit une lente inspiration et se redressa. Nos regard se croisa de nouveau et je ne pus m'empêcher de sourire. En faisant passer une mèche de cheveux derrière mon oreille il me dit :

- Finalement, vous pouvez lire cette lettre.

- Je pensais que ...

- Non. Je ne veux pas que vous me voyez comme un tyran.

J'hésitais puis, je lui répondis dans un murmure :

- Cela fait un moment maintenant que je ne vous vois plus comme tel.

Il me fit un sourire franc. Le premier vrai sourire depuis que je le connaissais. Il n'avait jamais était aussi beau qu'à ce moment là. Seulement, je n'eus à peine le temps de le regarder qu'il était déjà reparti vers son bureau. Je restais là, un petit moment, à me demander si je venais bien de voir le Roi sourire ou si ce n'était qu'un rêve. Puis, je me dirigeais vers l'endroit isolé ou je pouvais me changer. En enlevant les lacets de ma robe je me mis à imaginer ce qui avait fait se cacher toutes les qualités et bons côtés de Thorin. J'étais tellement contente de l'avoir vu sourire. Je me rendis compte que, peut être, si je l'avais connue avant Smaug, j'en serais tombée directement amoureuse.

Après avoir enfilé ma robe de nuit en soie, je retournai près du lit. Je me rendis compte que Thorin était toujours sur son bureau. Cela voulait dire qu'il en avait sûrement pour très longtemps. Je ne pus retenir un petit soupir. Sans un mot, je soulevais les couvertures et m'installais. Assise, je regardais le dos du Roi. Ses larges épaules, ses bras qui bougeaient sous le rythme d'une plume, ses muscles qui se dessinaient à merveille sous ses habits épais. Il devait être terrifiant sur un champ de bataille. Je rougis de nouveaux en pensant que j'épiai Thorin et; je me rendis compte que je n'étais plus la même pour rougir aussi facilement.

Mais oui. J'avais beaucoup changé depuis le premier jour de mon arrivée. D'une gamine en colère contre ces hommes qui agissaient pour elle j'étais devenue une petite fleur fragile et tourmentée par de trop nombreuses questions. Avec mon mariage chaotique avec Thorin, le décès de ma mère, les doutes qu'elle m'avait laissé et la "disparition" de mon père, je n'avais pas eu beaucoup de temps pour souffler. Alors que j'étais partie pour ressasser encore de mauvais souvenirs, Thorin me ramena hors de mes pensés :

- Vous savez ... Je suis au courant.

Mon ventre se noua légèrement. Thorin ne c'était même pas retourné.

- Au courant de quoi ?

- De vos petits entrainements à l'épée avec Dain.

Oh, oh ... Alors que tout semblait calme et parfait voila que ça allait encore rechuter. J'enchainais presque aussi vite :

- C'est parce que vous ne sembliez pas vouloir me laisser essayer cette épée, et puis, ce n'étais rien de méchant juste quelque petit ..

- Calmez vous ! Calmez vous ... Ce n'est rien. J'ai vu que vous vous donniez vraiment à coeur. Malheureusement, je n'ai pas beaucoup de temps libre alors si vous voulez mes neveux pourront vous donnez quelques cours ?

Je n'en croyais pas mes oreilles. J'avais presque la bouche grande ouverte de surprise. J'allais donc pouvoir utiliser la belle lame que Dain m'avait offert à mon mariage sans être obliger de me cacher ? Rapidement, la surprise se mua en joie et un grand sourire se forma sur mon visage. J'avais presque envie de le serrer fort dans mes bras même si je doutais que ma réaction le surprendrait encore plus qu'à moi. Je m'exclamais :

- Oui ! Oui, ce serai super je n'aurais jamais cru que ... Enfin ... Merci beaucoup !

Il ria à la joie que je mis dans cette simple phrase et cela me rendit encore plus heureuse. Il me répondit :

- Je vous avoue que je n'aurais jamais cru avoir une femme comme vous.

Il se retourna pour me faire face en posant un de ses coudes sur le dossier de la chaise.

- Je suis ... contente de ne pas être la femme d'un autre.

Je ne sais pas pourquoi je lui disais cela. Sûrement parce que c'était réellement ce que je pensais et puis surtout parce qu'il avait fait preuve de tellement de gentillesse envers moi. Qu'est ce que je serais devenue si j'étais tombé sur un seigneur nain égoïste et pervers ... Même si je n'y croyais pas dans mes débuts, jamais je n'aurais pu avoir plus de chance que de me marier avec Thorin Ecu-de-Chêne.

Et, je le sentais, mes paroles eurent un effet sur lui. Il semblait content que je le lui dise et, qu'il soit content, me faisait plaisir. Je me sentais tellement bien cette soirée là et je ne voulais penser à rien d'autre qu'à la joie que je ressentais. Il me semblait qu'aucun de nous ne voulait couper le contacte visuel. Seulement, dans un murmure doux, il me dit :

- vous devriez dormir.

J'hochais la tête pour toute réponse, incapable de dire quoi que se soit, et il se retourna pour se plonger à nouveaux dans ses papiers. Je glissais dans le lit et me retournai à mon tour en posa ma tête sur le coussin de velours. En fermant les yeux, je ne pouvais m'enlever le sourire du Roi. Se pouvait il que je commençais à aimer Thorin ? Le coeur léger, je m'endormi lentement et je ne fis aucun cauchemar. Au contraire, je me sentais bien et, depuis bien trop longtemps, aucuns tourments ne m'accompagnèrent.


Le lendemain, je ne fus pas surprise de me retrouver seule dans la chambre. Je me rendis même compte que je ne m'étais jamais réveillée avec Thorin à mes côtés. Celui-ci avait tellement toujours énormément de travails. Je m'étirai et m'assis tranquillement pour prendre le temps de me réveiller. En repensant aux évènements de la veille le sourire me revint naturellement. J'avais l'impression que quelque chose avait changée.

En tournant la tête, je m'aperçus que la lettre de Dain reposait toujours sur la table de chevet. Je la pris dans les mains et la regardais un instant sans rien faire. Etrangement, j'avais l'impression de trahir Thorin en l'ouvrant et j'hésitais. Après ce qui c'était passé si ouvrir la lettre le dérangeait tant que ça je n'étais pas obligée de le faire. Néanmoins, j'étais trop curieuse pour attendre davantage et je déchirai l'enveloppe. Mes yeux se posèrent sur les premiers mots et je me laissai porter par l'écriture :

" Mademoiselle Méliana, ou Mel comme tu préfères !

Je sais combien mon acte était déplacé de te laisser cette lettre devant toute la famille royale et ton cher mari ! Cependant il fallait que je le fasse. Il y a une chance pour que cette lettre ne soit pas lue, en connaissant mon cousin, mais cela serrait vraiment dommage car ce que je m'apprête à te dire est de la plus haute importance.

Je sais parfaitement bien les étapes difficiles par lesquelles tu as du passé et, le décès de ta mère n'a pas du arranger les choses. J'ai néanmoins quelque chose qui pourrait t'aider. Peut être que tu vas m'en vouloir mais, je savais bien avant toi que ta mère était malade. A vrai dire, elle est moi sommes très amis et elle m'avait demandé de garder un oeil sur toi.

Je sais ce qu'elle t'a dit avant de mourir et, je t'assure que c'est la vérité."

Mon souffle ce coupa. Qu'est ce que c'était que cette lettre ? Comment Dain pouvait avoir fréquenter ma mère ? Comment ne l'avais je pas vu plus tôt ? Et surtout, surtout, comment savait il ce que ma mère m'avait dit ? Se pourrait il que ... Non. Se pourrait il qu'il soit mon père ? Sans attendre je continuais à lire :

" Tu aimerais sans doute savoir pourquoi je suis au courant de toute ces choses ? Malheureusement, je ne peux pas l'écrire sur papier. Si cette lettre tombe entre de mauvaises mains il pourrait t'arriver des malheurs. Méliana, ton père est au courant de rien surtout ne lui dit rien ! Vu l'état dans lequel il est, il pourrait faire une rechute en apprenant la nouvelle.

Pour en savoir plus, il faudra attendre de se revoir. Sauf si tu découvres par toi même avant. Je peux juste te dire une dernière chose :

Te rappelles tu du collier de ta mère ? Celui avec une pierre de lune que Enar t'a offert pour ton mariage ? C'est ton vrai père qui l'avait offert à ta mère. Cela pourrait t'aider dans tes recherches.

Désolé de te quitter comme ça. J'espère que nous nous reverrons bientôt. Saches que tu pourras toujours compter sur mon aide.

Avec toute mon affection,

Dain."

Je relus plusieurs fois la lettre le coeur battant à tout rompre. Cela ne pouvait être possible ! Soudainement prise de conscience, je sautais hors du lit et couru à la cheminée pour bruler la lettre. Personne ne devait la lire. Je fus prise de paranoïa. Et si je n'avais pas été seule ? Et si quelqu'un l'avait lu avant moins. Je tombais à genoux devant le feux de la cheminée. Mes jambes étaient incapable de me porter et ma respiration était saccadée. En posant mes deux mains sur mon visage je tentais de me calmer.

Tu es seule dans la chambre et personne d'autre que toi n'a lu cette lettre.

Quand j'eus complètement retrouvé mes esprits je me rappelais de ce que disais la lettre. Le collier avec la pierre de lune. Je me levais et me dirigeais vers l'endroit où on avait entassé mes cadeaux de mariage. Après un petit moment à fouiller dans le bazar je retrouvai la petite boite de velours bleu nuit ou était enfermé le bijoux. Je l'ouvris délicatement et observai le collier. Les pierres de lune ?... Je savais que c'était des pierres très rares mais dans quelles mines les trouvait on ?

Non. Impossible. Mais pourtant la réalité me frappa en plein visage. C'était la pierre précieuse des Monts de fer.


Pendant toute la matinée, je me sentais nauséeuse. Si cette théorie était vraie, cela voulait dire que je faisais partie de la famille de Thorin puisque Dain était son cousin ... J'espérais me tromper mais pourtant tout semblait me faire arrivée à cette conclusion. Mais alors pourquoi ma mère avait elle accepté ce mariage ? Il fallait absolument que j'écarte cette hypothèse sinon, il se pourrait bien que mon mariage soit annulé et que ma famille soit reniée à jamais ... Devais je garder toutes ces informations pour moi ? Oui et c'était ce qui était le plus dur à mes yeux. Garder le secret en sachant que peut être j'étais une cousine éloignée de mon mari.

Le collier était précieusement attaché à mon cou et il me semblait porter le poids de mes malheurs sur mes épaules. Il fallait que je prenne l'air. J'avais l'impression d'étouffer entre les murs gigantesques d'Erebor et ma dernière sortie remontée à la nuit de mon mariage. D'un pas décidé je me dirigeais vers les écuries. j'avais l'impression que tous les regards qui se posaient sur moi me désignaient d'un air accusateur. Il me semblait être coupable d'un crime que je n'avais pas commis.

Je ralentissais l'allure à mesure que je m'approchais de ma destination. Je ne pouvais pas sortir seule. Plus maintenant. Le sentiment d'un piège se refermant petit à petit sur moi refaisait son apparition. Pourquoi avais je lu cette lettre ? Si personne n'avait été au courant aucuns doutes ne m'auraient déranger. Maintenant, le simple fait de savoir que j'avais des sentiments pour Thorin me repoussait et je me sentis terriblement triste. Peut être qu'il valait mieux lui parler directement ?

Finalement j'arrivais au écurie. Personne ne faisait réellement attention à moi si bien que je me dirigeais machinalement vers le box de mon cheval. Arrivée à destination la bête redressa légèrement la tête et pointa ses oreilles vers moi. Ce n'était que la deuxième fois que je venais ici et je ne savais pas ou se trouvait les brides et les selles. Je me sentis bête d'être venue jusque là pour finalement devoir repartir. Et même si j'avais préparé le poney on ne m'aurait jamais laissé passer les portes et, cela m'aurait amené plus de problèmes que nécessaire.

- Méliana !

Je sursautais et me retournais vivement. J'étais tellement plongée dans mes pensées que je crus qu'on avait lu dans ceux-ci. Je me mis à paniquer légèrement en espérant qu'on ne me trouve pas suspecte mais, quand je vis la personne en face de moi je sentis mon coeur se serrait. C'était Enar, mon père jusqu'à ce jour fatidique. Il semblait épuisé, triste et vide. Cependant, j'avais l'impression de le voir légèrement sourire en me voyant.

Soudainement, il me prit dans ses bras. Je fus surprise tellement cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu mais je sentis petit à petit mon coeur se réchauffait. Même s'il n'était pas mon géniteur, il restait tout de même mon père. Je lui rendis doucement son étreinte et je l'entendis murmurer :

- Je suis désolé ... Tellement désolé ...

Nos regard se croisèrent et je lui répondis que ce n'était rien et que je comprenais. Cependant, il ne souriait plus. Sans un mot de plus à mon égard, il ordonna à deux palefreniers de sceller deux poneys. Je ne pouvais rêver meilleur décision venant de mon père ! Je sentais cependant que l'atmosphère était grave, il ne me disais rien d'autre et fuyait même mon regard. Se pourrait il qu'il soit au courant ? Dans un certain sens j'en étais presque contente de ne pas me retrouver seule cette fois-ci dans ce problème.

Une fois prêt, nous montâmes en scelle et, on nous laissa passer la porte sans problème. Sentir le vent sur mon visage me fit presque oublier mes problèmes. Le paysage était très différent de celui dont j'avais l'habitude dans les montagnes bleues. Il n'y avait pas de foret, c'était une montagne rocheuse et très haute en altitude. Je faisais le vide dans ma tête en suivant mon père qui s'éloignait de plus en plus du royaume. J'avais presque envie de le laisser là et de partir au galop vers les plaines et le village de Del.

Une fois assez loin, je le vis s'arrêter et se retourner vers moi d'un air résolu. Je me rapprochais de lui et remarqua qu'il me regardait à présent avec un sourire protecteur. Quand je fus assez proche de lui, il passa une main dans mes cheveux et je crus qu'il allait se mettre à pleurer. J'attendis qu'il soit prêt à me parler avec une pointe d'appréhension. Finalement il me dit :

- J'ai l'impression d'avoir été un bien mauvais père.

Sa main glissa sur ma joue et il reprit ses rênes.

-Ne dit pas ça Papa ...

Il me sourit de nouveau et continua :

- Tu sais, je suis au courant de plusieurs choses.

Un voile de tristesse recouvra mon regard et j'attendis qu'il continuait :

-Il ne faut pas que tu sois triste Mel' ... Il faut que tu sois courageuse. Tu n'es plus en sécurité dans ce palais.

Mes sourcils se froncèrent quand je ne le vis reculer de plusieurs pas.

- Je sais ce que manigance Dain ... Il prépare un coup d'état. ll veut Erebor et c'est trop tard pour Thorin ...

Mes yeux s'arrondir de surprise. Que venait il de dire ? Je m'exclamai :

- Attends ! Quoi !?

Il reculait encore et je pris peur quand je vis le regard de mon père se durcir.

- Tu n'as quand même pas cru à ses bêtises ?

Je ne comprenais plus rien. Etait il au courant pour la lettre ou non ? Dain me manipulait ? Je sentais la panique me dominer. Toutes mes pensées se retournaient vers Thorin. Si il était en danger je devais être à ses côtés. La seule idée qu'on le blesse me faisait affreusement peur.

- Rassures toi Mel, grâce à moi tu seras en sécurité.

- Je dois rentrer à Erebor maintenant !

- Tu ne comprends donc pas ?! C'est trop tard !

- Si Thorin est en danger il faut que j'y retourne ! Il faut le prévenir !

Et sans attendre quoi que se soit de plus je talonnais mon cheval dans l'intention de partir mais, j'eus à peine le temps de faire quelques foulées que deux cavaliers me barrèrent le chemin. Mon poney cabra et je reculais. La peur me brulait maintenant les entrailles. Je fis demi tour en voulant fuir par l'autre côté mais deux autres cavaliers s'interposèrent à nouveau et très vite je fus complètement encerclée. Je cherchais des yeux mon père et quand je le vis en dehors du cercle prêt à partir je sentis mes larmes coulaient. Venait il de me trahir ? Avant qu'il ne reparte et me laisse seule de nouveaux il me dit d'un voix glaciale :

- Tu seras bien mieux avec les elfes ...

Mon regard se noircit, mes mains tremblèrent sur les rênes. A qui pouvais je faire confiance ?...


Et voilà !

Méliana est livrée par son père aux Elfes. Que va-t-il se passer ? Comment Thorin va-t-il réagir ?

La suite au prochain épisode ! ;)