Chapitre 51 : Jamais

- Non ! Kili !

Je courus vers le précipice, regardant le vide avec la peur au ventre. Je vis Kili allongé plus bas. J'espérais le plus fort possible qu'il soit toujours en vie. Je m'accrochais à cet infime espoir. Je décidais de descendre cette pente rocheuse pour le rejoindre. La roche griffait mes mains à sang. Comme si elle voulait me ralentir, comme si elle ne voulait pas que je le rejoigne. Je passais outre, la douleur que je ressentais aux mains était insignifiante par rapport à celle que ressentait mon cœur.

J'avais l'impression qu'il allait sortir de ma poitrine. Plus j'approchais de mon but, plus il battait douloureusement. J'étais terrifiée, j'avais peur de découvrir ce qu'il m'attendait en bas. J'avais peur d'y trouver la mort. J'avais besoin de Kili, j'avais besoin de lui plus que tout au monde. J'avais besoin de sa présence, qui me rendait heureuse. J'avais besoin de ses bras, qui me serraient contre lui.

J'avais besoin de ses mains, de ses douces caresses. J'avais besoin de ses yeux, dont je pouvais lire tout l'amour qu'il me portait. J'avais besoin de son odeur. J'avais besoin de ses lèvres, de sa voix, de ses baisers. J'avais juste besoin de lui tout simplement, j'avais besoin de l'aimer et d'être aimée. Il avait complètement changé ma vie, il m'avait fait connaître le bonheur. J'avais peur, peur de le perdre.

S'il devait mourir, que deviendrais-je, me laisserais-je sombrer dans l'obscurité ou arriverais-je à voir la lumière ? Je me laissais lourdement tomber sur le sol en arrivant. Je m'approchais de lui tout doucement, d'un pas tremblant. C'est alors que je vis ses yeux s'ouvrirent et me regarder. Je courus jusqu'à lui et me mis à genoux à ses côtés.

- Ça va aller Kili, je vais te soigner, tout ira bien.

Je posais mes mains sur son torse recouvert de sang et commençais à y souffler ma magie. Mais rien n'arriva. Ses blessures ne se refermaient pas, au contraire, le sang y coulait toujours abondamment. Je ressentis alors une grande panique m'envahir.

- Pourquoi ? Pourquoi ça ne marche pas ?!

Je commençais à pleurer à chaudes larmes, comprenant ce qui allait se passer. Je sentis la main de Kiri prendre la mienne. Je me tournais vers lui pour le voir me sourire, un sourire tendre et plein d'amour. Puis il ferma les yeux. Pourquoi, pourquoi la mort m'avait pris Kili, pourquoi avait-elle pris sa vie ? La mort n'était que douleur et souffrance. Je me sentais révoltée et déchirée de l'intérieur, par sa faute.

Elle n'avait laissé que colère et abattement dans ce qui restait de mon cœur. Il ne me restait plus que le vide et l'errance, voilà tout ce qu'elle m'avait laissé. Elle était arrivée violente et méprisante. Elle avait effacé sans scrupules son plus beau sourire. Elle avait éteint sans pitié son tendre regard. Elle m'avait volée ma raison de vivre, elle m'avait volée Kili. Peut-être qu'un jour je pourrais la bénir.

Mais pour l'instant je ne cessais de la maudire du plus profond de mon âme. Elle était si sournoise, si imprévisible. Mais sa cruauté n'avait d'égale que ma haine, haine qui me détruisait. Et pourtant sous ce ciel gris... Dans ce vent froid et ravageur... Je l'ai serrée dans mes bras tremblant de désespoir... Un torrent de larmes a coulé sur elle, mes larmes remplies de tristesse... Car en cet instant, c'était le visage de l'homme que j'aimais qu'elle avait enfilée...

- Non... Soufflais-je. Je ne peux pas te laisser partir...

Je posais mes mains sur son torse et y faisais pénétrer de force ma magie. La pierre Tutamen me brulait la poitrine mais je continuais. Jusqu'à ce qu'elle se brise et s'éparpille sur le sol. C'est alors qu'une lumière aveuglante m'enveloppa et me fit perdre conscience.

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J'avais mal, horriblement mal, était-ce la mort qui me faisait souffrir ? Pourquoi avais-je l'impression que mes poumons étaient remplis d'eau ? Je sentais de douces lèvres se poser sur les miennes, c'était agréable. Puis la douleur revint et mes poumons recrachèrent l'eau.

- Mademoiselle ? Vous m'entendez ? Mademoiselle ?

Je reconnaissais cette voix mais je n'arrivais pas à y mettre un nom dessus. J'ouvris avec grande difficulté les yeux. Tout mon corps me faisait mal, j'étais trempée et avais froid. Il fallut du temps pour que mes yeux s'adaptent à la lumière. Je posais mon regard sur l'homme qui m'avait sauvé et ressenti l'incompréhension la plus totale. Comment pouvait-il être là ? Où étions-nous et que m'était-il arrivé ? Était-ce vraiment lui ou était-ce un rêve ?

- Kili ?

L'homme s'approcha de moi, un air de soulagement sur le visage. Il posa sa main sur mon front comme pour vérifier si je n'avais pas de fièvre. Je le vis froncer les sourcils et me fixer un instant. Puis il retira sa main et recula de quelques centimètres.

- Je ne sais pas qui est ce Kili mais ce n'est pas moi. Vous avez dû vous cogner la tête et délirer. Je m'appelle Aidan, Aidan Turner. La femme à qui vous avez sauvé la vie est venue me voir en criant que vous n'étiez pas remontée à la surface. Alors j'ai plongé et je vous ai sortis de l'eau.

Alors cet homme n'était pas Kili, et je me trouvais dans mon monde. Pourtant, il lui ressemblait tellement. Le même visage, les mêmes yeux, la même voix, la même odeur. Les seules choses de différentes étaient ses cheveux courts et bouclés et sa taille, qui était celle d'un homme normal et pas d'un nain.

- Merci, merci beaucoup Aidan soufflais-je.

- Ce n'est rien, comment vous appelez vous ?

- Mayline, Mayline Nabara.

À ce moment-là, j'eut le souffle coupé, il avait sourit. Le même sourire insolent qu'avait Kili autrefois. Je ne pus retenir un sourire face au sosie de l'homme que j'avais aimé. Aidan était le Kili de mon monde. Puis j'entendis une ambulance, elle se gara avec un bruit de crissement de pneu. Des ambulanciers coururent vers moi. Ils m'installèrent sur une civière et me firent entrer dans le véhicule. Aidan resta à mes côtés jusqu'à l'hôpital.

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Je m'appelle Mayline Turner, j'ai vingt-quatre ans, je suis petite, mince, brune aux yeux noisette. J'habite dans le sud de la France, dans une petite banlieue paisible. Je suis la propriétaire d'une petite boulangerie dont je suis fière. Et deux personnes partagent ma petite vie. Mon mari, Aidan Turner, trente-deux ans, gendarme ayant un grand sens de la justice. Mais c'est aussi un grand gamin qui aime s'amuser.

Il arrive toujours à me faire rire, il me rend heureuse. Ainsi que la petite énergumène qui est le fruit de notre amour. Elena Turner, deux ans, petite brunette qui a mes yeux mais le même sourire insolent que son père. Elle est pleine de vie et de joie. C'est une vraie boule de nerfs à notre plus grand malheur mais aussi bonheur. Avec eux deux à mes côtés, je suis comblée. Les années ont passé mais des questions sans réponses me restent toujours dans la tête.

Avais-je vraiment été en Terre du Milieu ? Est-ce que tout ce qui m'était arrivé étaient réels ? Ou avais-je simplement rêvée cette aventure ? Est-ce que tout ceci avait été le fruit de mon imagination ?

Je ne le saurai jamais...

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Voilà c'est la fin... Ne me frappez pas si la fin est triste selon vous ! ( S'enfuit en courant ) Moi je la trouve raisonnable, Mayline est heureuse au final ^^

Merci encore de m'avoir suivis, je vous adore !

Je vais commencer une nouvelle fic quand j'aurais le temps et celle-ci sera sur GENERATION KILL ! Une de mes séries préferées :D

Si vous ne la connaissait pas, je vous conseille de la regarder même si peu de personnes aime ce genre d'histoire ^^

C'est une série qui parle de la guerre d'Irak, où l'on découvre l'autre visage de la guerre. Des soldats se batant avec un équipement de mauvaise qualité et remétant souvent en questions les ordres de leurs supérieurs. Tirée d'une histoire vrai, raconté par un civil journaliste qui les a suivit dans leurs missions, C'est une série de sept épisodes seulement mais qui décrit très bien la face caché de la guerre ^^ En tout cas moi j'ai adorée :)

Gros Bisous !

Lumatie