Salut à tous!

Après une très très longue absence (ouais j'ai pas honte!), me voilà de retour avec un neuvième chapitre!

Je suis consciente que j'ai perdu tout mon lectorat... Mais j'ai l'espoir de reconquérir un peu de lecteurs quand même...l'espoir fait vivre hein? ^^

D'ailleurs j'en profite pour un petit message à tous ceux qui me lisent : Je vois que vous lisez hein :D alors laissez au moins un petit avis s'il vous plait!

Merci et bonne lecture!


-Allez on va rigoler un peu, donne ton verre

La jeune femme ne se fit pas prier et tendit son verre à Antoine qui lui servit une allègre dose avant de finir de le remplir avec du coca.

Une fois qu'elle eut commencé à boire, l'atmosphère se détendit et la conversation alla bon train pendant plus d'une heure au bout de laquelle l'alcool commença à faire ressentir ses effets chez tout le monde mais plus particulièrement chez Effie. Chose que Mathieu ne manqua pas de lui faire remarquer sur un ton taquin.

-Ca y est mademoiselle, on se lâche ?

Elle le fixa de ses yeux brillants d'ébriété et avec un grand sourire avant de répondre :

-Tu n'as pas idée d'à quel point j'ai envie de me foutre à poil tellement j'ai chaud !

-Par la sainte Pelle ! Pas devant les enfants s'il te plaît ! s'écria Antoine en pointant Wifi du doigt.

-Moi je veux voir des boobs, minauda Mathieu avec la voix infantile du Geek.

Amusée, Effie se hissa sur le canapé et rampa jusqu'à Mathieu :

-Je peux te montrer des trucs encore mieux que des seins si tu veux, susurra-t-elle avant de s'effondrer sur les jambes de son amant, terrassée par le rire.

Les deux compères se regardèrent en souriant, amusés par la jeune femme qui ne tenait véritablement pas l'alcool. Une fois son fou-rire passé, elle regarda à tour de rôle Mathieu et Antoine qui ne disaient plus rien.

-Les p'tits gars je vous aime bien mais si on ne fait rien je vais m'endormir. J'ai rien contre un plan à trois, personnellement, et vous ?

Toujours aussi surpris par ses répliques inattendues, Mathieu manqua de s'étouffer avec sa salive.

-Moi ça me va, lança Antoine en se levant et en déboutonnant sa chemise, un grand sourire épinglé sur le visage.

-Stop ! hurla le petit brun, pointant d'un doigt accusateur les premiers poils du torse d'Antoine qui commençaient à se faire un chemin hors de sa chemise.

Ce dernier marqua une pause, les mains sur les pans de sa chemise avant de reprendre

-Ha oui pardon t'as toujours pas de poil du coup tu es jaloux ! Désolé j'y pensais même plus ! Railla-t-il en se rasseyant.

-J'ai une meilleure idée qu'un plan à trois gamin, dit une voix rocailleuse émanant de Mathieu

Joignant le geste à la parole, il se leva et se dirigea vers son bureau dont il fouilla les tiroirs avant d'en sortir enfin une petite boîte cubique.

Lorsqu'il le vit avec l'objet entre les mains, Antoine écarquilla les yeux.

-Naaaan Mathieu pas ça !

-Allez gamin, on va s'marrer, répondit le concerné avec cette même voix éraillée qui, étrangement, provoqua un frisson à Effie.

Il posa la boite sur la table basse d'où il retira les cartons de pizza et s'assit sur le canapé puis se pencha vers Effie avec un grand sourire.

-Tu connais ça ?

La jeune femme détailla la boîte, le regard un peu hébété, avant de répondre par un petit « non » dans le vague.

Antoine, qui commençait également sérieusement à chanceler se rapprocha d'Effie et la fixa avec un regard malsain

-On va apprendre à se connaitre un peu plus, dit-il en se léchant frénétiquement les lèvres, les yeux grands ouverts avec une expression démente.

-Tu veux du pain ? demanda-t-elle en pouffant de rire comme une enfant avant de s'effondrer sur son épaule

Sans quitter son appui elle demanda :

-Quelqu'un me ressert une vodka-coca ?

Mathieu s'exécuta avec un petit sourire en coin, murmurant :

-Avec plaisir

Une fois qu'elle entendit le verre posé sur la table, elle se releva et en but deux grandes gorgées avant de retirer son collant sous le regard étonné des deux jeunes gens.

-Rassure-moi, tu comptes t'arrêter au collant hein ? Et d'ailleurs pourquoi tu te dessapes ? Questionna Mathieu

-Je t'ai dit que j'avais chaud ! Et non je compte pas en enlever plus je voudrais pas faire peur, dit-elle en s'asseyant en tailleur sur le sol.

-Bon alors comment on joue à ça ? Renchérit-elle

-C'est pas bien compliqué tu vas très vite comprendre, dit Mathieu en saisissant la boite.

Il l'ouvrit et en sortit des cartes qu'il posa en tas sur la table.

-On ne va pas vraiment jouer, on va juste rigoler un peu. Sur la carte tu choisis l'affirmation que tu veux, tu la pose et si cette phrase s'applique à toi, tu bois un coup, expliqua le petit brun.

Antoine tendit la main vers le paquet de carte et en saisit une

-Allez plus vite on commence, plus tôt on finit : J'ai déjà utilisé un objet comme sextoy.

Les trois compères se regardèrent, et Antoine porta son verre à ses lèvres avant de boire une gorgée.

Mathieu éclata de rire avant de demander sur un ton étranglé par le rire :

-Sérieux ? C'était quoi ? Et avec qui ?

Le garçon aux cheveux fous reposa son verre, se lécha les lèvres avant de relever les yeux vers Mathieu avec un regard déterminé

-J'avais 15 ans mec…

Son interlocuteur ne pouvait décidemment pas garder son sérieux et repartit dans son fou-rire accompagné d'Effie qui bascula contre le canapé où elle resta appuyée.

-Et c'était quoi ? demanda-t-elle entre deux respirations.

-Une poupée gonflable…

Leur fou-rire qui semblait ne pas vouloir s'arrêter se calma enfin et Effie tira une carte à son tour. Elle rougit puis marmonna :

-J'aime recevoir des fessées…

Quelques secondes passèrent avant qu'elle ne boive une gorgée de son verre, seule.

-C'est bon à savoir, lâchèrent en même temps Antoine et Mathieu, qui ne manqua pas de fusiller son compagnon fou du regard.

La jeune fille s'empourpra en un instant avant reprendre prestement :

-Allez Mathieu à ton tour au lieu de te moquer de moi !

Le jeune homme s'exécuta et piocha une carte. Il prit un instant pour la parcourir de haut en bas avant que son regard ne s'arrête et qu'un petit sourire se dessine sur ses lèvres avant de s'estomper aussi rapidement qu'il était apparu.

-J'ai déjà fait boire quelqu'un afin d'avoir des rapports sexuels avec…

Le silence tomba alors que les trois jeunes gens buvaient chacun une gorgée de leur boisson avant de se regarder tour à tour. Antoine ouvrit les explications.

-J'étais déjà complètement bourré et elle m'avait caressé toute la soirée, pile poil là où ça chauffe bien… Elle était vachement entreprenante la garce…

Mathieu ne pouvait qu'imaginer son ami dans une telle situation et ne se retenait pas de rire

-Et je la connais ? demanda-t-il

Antoine se dressa sur ses genoux et tendit le bras vers Mathieu pour lui caresser la joue, ce qui le laissa pantois quelques instants avant que ce premier ne reprenne

-Elle s'appelle Marie 5 doigts, dit-il en souriant.

Le petit brun eut un mouvement de recul accompagné d'une moue de dégout ce qui tira aux deux autres des petits rires étouffés.

-T'es saaaale, dit Effie, complètement ivre.

-Et toi raconte nous au lieu de m'insulter, répondit Antoine

Effie reprit un peu son sérieux et se redressa avant de commencer à raconter son aventure :

-On venait de sortir du cinéma et on est allées boire un verre. Je voyais bien ce que ses yeux me disaient et j'ai voulu jouer la facilité plutôt que de me lancer dans un rentre dedans peu élégant…

Les deux jeunes garçons buvaient ses paroles

-… Et c'était de loin la meilleure expérience lesbienne de toute ma vie, acheva-t-elle en guettant les réactions de son auditoire.

Réactions qui ne se firent pas attendre puisque tous deux essuyèrent leur menton avec le revers de leur manche avant de reprendre un peu contenance.

-Et toi ? demanda Effie avec un grand sourire en se tournant vers Mathieu

Le jeune homme planta son regard dans le sien et avec une de ses mains, poussa le verre d'Effie vers elle en murmurant :

-Tu dois avoir soif, bois.

Il s'agissait d'une plaisanterie mais la jeune femme voyait dans les yeux de Mathieu quelque chose d'autre.

Quelques instants plus tard, alors qu'Effie et Antoine étaient partis dans un grand débat sur les fans fictions qui tournaient sur lui et Mathieu sur Internet, ce dernier se leva sans que personne n'y prête attention et alla à l'autre bout de la pièce pour monter le chauffage. Quand il revint s'assoir dans le canapé, Effie s'y hissa et se cala confortablement sur le dossier avant d'être rejointe par Wifi qui se lova sur ses genoux.

La conversation allait bon train, tous les trois étaient euphoriques et plus le temps passait plus Mathieu se rapprochait d'Effie, finissant par l'enserrer contre lui, lui caressant légèrement le cou sans s'en rendre compte. Bercée par le rythme lent de la conversation et les caresses du petit youtubeur, Effie s'arrêta de parler et commença simplement à sombrer dans un sommeil profond.

Une demi-heure passa avant que les deux compères ne s'en rendent compte :

-Tu trouve pas que c'est calme ? Demanda Antoine

Mathieu baissa les yeux pour réaliser que la jeune femme avait lové sa tête dans son cou et dormait paisiblement, les cils papillonnant au moindre mouvement. Il ne l'avait pas vu dormir la veille puisque la lumière était éteinte et il resta donc là quelques instants à la fixer, fasciné de voir que ce visage si dynamique et enjoué d'habitude pouvait aussi avoir une expression calme.

Ce fut Antoine qui, mal à l'aise de ce silence, le brisa :

-Ca risque d'être calme ce soir, tu seras moins fatigué demain que ce matin, railla-t-il

-Oh c'est pas dit qu'on ne fasse rien demain matin, répondit-il avec un sourire presque forcé.

A vrai dire il n'avait pas envie d'elle, il était bien trop perturbé par les sentiments qui s'entremêlaient dans sa tête.

A ces mots, Antoine se releva et frotta sa chemise pour la défroisser.

-Bon, la minette me donne sérieusement envie de dormir donc je vais rentrer décuver dans ma douche.

Mathieu raccompagna son comparse jusqu'à la porte alors qu'il appelait un taxi il la referma derrière lui et s'en retourna au salon. Il s'assit au pied du canapé sur lequel il croisa les bras pour y caler sa tête, les yeux rivés vers Effie. Elle s'était recroquevillée, une main sous son corps et l'autre juste sous sa tête. Son souffle était régulier, faisant doucement onduler une mèche de cheveux rebelle qui lui retombait sur le visage et ses lèvres légèrement entrouvertes laissaient entendre de petits couinements de fatigue.

Le cœur de Mathieu s'emballait petit à petit sans qu'il n'y puisse rien et à nouveau des pensées venaient s'enchevêtrer dans sa tête il n'y pouvait rien, il ne pouvait pas les chasser. Il avait peur de savoir ce qu'il se passait, de savoir ce qu'il commençait à éprouver et il ne fallait pas, surtout pas.

Il se sentait comme un adolescent de 13 ans à son premier béguin d'été : conscient que c'était s'engager sous la guillotine puisqu'il ne reverrait sans doute jamais celle qui faisait taper son cœur. C'était ridicule de tomber amoureux en 2 jours, parfaitement ridicule; pourtant les sentiments étaient bels et bien là. En quelques heures, Effie était déjà devenue une bouffée d'air frais dans le petit monde de Mathieu qui passait la majeur partie de son temps à écumer les sites débiles à la recherche de vidéos encore plus débiles. Elle était comme une porte de sortie d'un univers dans lequel il sombrait sans que personne ne s'en rende compte. A force de passer des mois entiers et maintenant des années coupé du monde réel, malgré le fait qu'il se tienne informé régulièrement de ce qu'il se passait à l'extérieur, il en était devenu aigri et lassé par l'humain; et pourtant là, comme une balle en pleine tête le tuerait, Effie le ramenait à la vie. Il avait longtemps été persuadé que revenir en phase avec la réalité serait long et fastidieux et là, comme dans un grand courant d'air, toutes ses angoisses étaient effacées, tous ces liens qui s'étaient détachés entre lui et l'extérieur, tout était reconnecté. Cela lui donnait le vertige, il se sentait propulsé à mille mètres au-dessus du sol, découvrant tout avec les yeux d'un enfant et sentant tout cet air frais l'embrasser. Il n'avait aucune envie d'atterrir et pourtant il avait tellement peur. Ses angoisses du monde extérieur étaient balayées pour laisser place à l'inquiétude de savoir si, bientôt, il serait seul à nouveau.

Mais il était fou et l'avait toujours été, alors oubliant qu'ils se quitteraient dans deux jours seulement, il passa sa main dans les cheveux de la jeune femme, doucement, se demandant par quelle faiblesse il était tombé dans les filets de cette ensorceleuse.