Bien le bonsoir, me revoilà ! (Oui, je ne suis pas partie longtemps, je ne vous manque pas, je sais...) Alors pour ceux qui ne me connaissent pas, cherchez Conversations Nocturnes, c'est la première fanfic' que j'aie écrite, et je l'ai terminée la semaine dernière.
Une nouvelle histoire donc, qui me trotte dans la tête depuis un moment et qui mûrit doucement, j'espère que vous l'apprécierez et que vous lui accorderez le même accueil que Conversations Nocturnes !
Bonne lecture !

PS : Pour ceux qui ont suivi ma fic précédente, vous retrouverez peut-être dans cette fic certaines allusions légères à Conversations Nocturnes (j'aime assez l'idée de 'lier' mes fics entre-elles par certains détails.)


Sept heures du matin. Enfin j'imagine. L'infirmière ne devrait pas tarder. Elle va faire comme si elle me réveillait et elle va ouvrir les rideaux de la chambre, chambre dans laquelle on m'a déposé en pleine nuit, alors que l'autre me convenait tout à fait.
Une petite jeune femme brune, les cheveux courts, entra dans la chambre d'un blanc immaculé.

- Bonjour bonjour Regina ! Il faut se réveiller !

Elle se dirigea d'un pas presque mécanique vers les rideaux d'un gris pâle, qu'elle ouvrit d'un grand mouvement de bras.
Qu'est-ce que je vous disais... Et elle se permet de m'appeler par mon prénom en plus, comme si elle me connaissait... Donc là, elle va me parler, comme si subitement, j'allais lui répondre.

- Bien dormi aujourd'hui dans la 131 ? Oh je ne sais pas si c'est vraiment la bonne question à poser, désolé Regina...

Madame Mills ! C'est comme ça que je m'appelle, c'est vraiment si compliqué que cela à retenir ? Je travaille pour la mairie de Boston tout de même ! Bref, elle va me faire préparer un plateau repas que je ne vais sûrement pas manger...

- Je vous ai préparé de bons croissants pour ce matin, croyez-moi, vous devriez vraiment en profiter, ils sont su-ccu-lents !

Voilà... Ce qu'elle peut être agaçante quand elle s'y met celle-là ! Et là, elle va me dire qu'elle repassera vers 10h.

- Je repasse vers 10h Regina, juste au cas où, d'accord ?

Voilà.
Et c'est tous les matins comme ça depuis 2 semaines... J'ai du mal à comprendre l'intérêt qu'ils me portent tous, ils me prennent pour leur psy, ils me racontent leur vie, sous prétexte que, puisque je ne réponds pas, j'acquiesce à tout ce qu'ils disent, non mais vous-y croyez, vous, franchement ? Moi ce que je veux au fond, c'est qu'on me fiche la paix. Ni plus, ni moins. Est-ce vraiment trop demandé, un peu de tranquillité, pour quelqu'un dans le coma ?

...

Emma était en retard. Elle avait promis à Henry qu'elle serait là pour le petit déjeuner, qu'elle apporterait une boîte entière de donuts, avec un chocolat bourré de chantilly. Elle avait dit qu'elle serait là, à 7h, quand il se réveillerait. Mais il était déjà 7h05 et elle était encore sur la route. Fichus camions, pensa-t-elle, d'habitude, on les voit jamais, et là, forcément, ils se pointent. Elle s'empêcha de klaxonner, à bord de sa petite voiture jaune.
Elle arriva enfin sur le parking de l'hôpital de Storybrooke et se gara de travers, à la va-vite. Henry devait sortir ce matin. Depuis 15 jours, il était à l'hôpital, et cela avait été les deux semaines les plus stressantes de toute la vie d'Emma. En montant les marches, elle se rappelait sa frayeur lorsqu'elle avait reçu l'appel d'un pompier, qui disait que son fils de 12 ans avait été renversé par une voiture. Une grosse opération plus tard, il était enfin rétabli, et aujourd'hui, Emma comptait bien profiter de son fils, et célébrer cette journée comme il se devait. En arrivant devant la 131, le carton de donuts alléchants à la main, elle vit une petite infirmière brune qu'elle ne connaissait pas refermer la porte. Emma se mit soudain à paniquer.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Emma affolée, à deux doigts de lâcher le carton de pâtisseries.

- La même chose que d'habitude, répondit l'infirmière dépitée. Aucune réaction. Vous êtes venue en visite ? Remarquez ça lui fera peut-être du bien, je m'appelle Mary-Margaret.

La petite brune tendit la main vers Emma, qui la serra, pourtant pas très rassurée.

- Quand vous dites aucune réaction... commença Emma.

- Ca veut dire ce que ça veut dire. Mais venez voir par vous-même, peut-être qu'avec vous ça changera quelque chose.

Emma fronça les sourcils et suivit l'infirmière à l'intérieur de la 131. Lorsqu'elle entra et qu'elle regarda qui était dans le lit, elle failli éclater de rire tant elle se sentait soulagée, mais se retint. Il ne s'agissait absolument pas de son fils, mais d'une jeune femme brune, à peine plus âgée qu'elle, paisiblement endormie.

- C'est gentil à vous d'être venue la voir, continua Mary-Margaret. Elle n'a pas l'air d'avoir beaucoup d'amis... Bien sûr sa mère est passée une fois ou deux, mais...

- Attendez, coupa Emma, il doit y avoir erreur, ce n'est pas elle que je...

- Et puis comme elle habite Boston, ça lui fait loin de venir jusqu'à Storybrooke, vous comprenez.

- Il y a erreur, dit Emma d'une voix plus forte pour couvrir le piaillement de l'infirmière. Je ne suis pas venue voir cette femme.

- Vraiment ?

- Vraiment.. Je suis venue voir mon fils, Henry Swan. Il était dans cette chambre hier encore... Il... Il est passé où bordel, vous pouvez me le dire ?

Emma commençait à stresser, et lorsqu'elle était stressée, c'était plus fort qu'elle, elle jurait. Elle aurait pu se retrouver devant le Président qu'elle aurait été capable de lancer un flot de grossièreté, juste parce qu'elle était mal à l'aise.

- Oh, Swan.. Swan comme le Shérif Swan ?

- C'est elle-même !

- Henry Swan... Chambre 133, juste sur la gauche en sortant, indiqua l'infirmière.

- Merci...

- Vous êtes sûre que vous ne voulez pas rester ? implora Mary-Margaret.

- Mon fils m'attend, déclara Emma en se grattant l'arrière du crâne avec sa main libre. Et puis je ne connais pas cette femme, et visiblement, je ne pense pas lui être d'un grand secours là...

- Je comprends, allez rejoindre votre fils, Shérif.

Emma sortit de la chambre, non sans jeter un dernier coup d'œil à la jeune femme allongée sur le lit, et remarqua à quel point sa peau hâlée contrastait avec la blancheur des draps.
Elle secoua la tête, prit la première porte à gauche, frappa à la chambre 133 et entra.

...

- Tu es en retard, dit Henry d'un ton monocorde, les yeux rivés sur sa PSP.

- Je sais Henry, mais t'as changé de chambre je te signale !

- Ce n'est pas ma faute, déclara-t-il après avoir éteint sa console et s'être redressé pour serrer sa mère dans ses bras.

- Je sais Henry, je sais... Alors ? Prêt pour le grand jour ? demanda Emma avec un grand sourire en lui tendant la boîte de donuts que le jeune garçon arracha pratiquement de ses mains.

- Tu ri'oles ? La bouche pleine de la petite pâtisserie ronde, il articulait à peine. J'a'ends cha d'puis le premier your !

- Et avec un décodeur ça donne ? demanda sa mère en éclatant de rire.

- Ca donne que je suis trop heureux de sortir enfin d'ici ! J'en peux plus moi de cet enfer tout blanc !

- Je suis désolée que tu aies eu à traverser tout ça mon grand...

Emma s'assit au bord du lit, et se mit à caresser les cheveux de son fils doucement.

- C'est pas ta faute Maman, c'est de la faute du chauffard qui m'a renversé, c'est tout...

- Je me le serais jamais pardonné si tu n'avais pas survécu...

- Mais j'ai survécu ! Alors on devrait en profiter pour penser à des trucs cool, comme ma sortie par exemple ! Mon lit me manque !

Emma sourit et finit par prendre elle aussi un donuts.

- Et moi ça me manque de plus t'avoir à la maison. C'est pas drôle de jouer aux jeux vidéos sans toi...

- On a des tas de parties à rattraper !

- Alors tu connais déjà nos plans pour ce soir ! Jeux-vidéos et pizzas ! Ca te branche ?

- Carrément ouais !

Emma prit un autre donuts et se leva en ébouriffant les cheveux de son fils.

- Bon... Il faut que j'aille au bureau. Je te rejoins ce midi, et si j'ai un empêchement, je suis là grand max à 16h pour ta sortie, ça marche ?

- Ca marche ! A tout à l'heure !

Elle sortit de la chambre en faisant un dernier signe de la main à Henry. Elle fit deux-trois pas dans le couloir et vit que la porte de la 131 était entre-ouverte. Emma avait toujours été de nature curieuse, c'était là son plus vilain défaut. Il fallait toujours qu'elle se mêle de tout, tout le temps, et cette porte entre-ouverte ne faisait que l'inciter à assouvir ce désir. Elle tendit l'oreille, collée à la porte, mais aucun son ne provenait de la salle, hormis les bips et les cliquetis si caractéristique des machines, qu'Emma avait eu le temps d'apprivoiser en deux semaines. Elle posa alors sa main contre le panneau et ouvrit la porte un peu plus.
Emma entra sans faire de bruit et referma la porte derrière elle. La jeune femme était toujours là, dans ce lit, et visiblement toujours assoupie. Emma regarda autour d'elle, et au pied du lit médicalisé se trouvait un petit bloc note, avec une feuille attachée. Regina Mills. Cette femme s'appelait Regina Mills. Elle continua de lire. Coma suite à accident de voiture.

- Je comprends votre peine Madame Mills, dit Emma à voix basse, plus pour elle-même que pour son interlocutrice.

Elle reposa le bloc note et s'approcha de la patiente. Elle portait sur son visage le même état de quiétude que les jeunes enfants lorsqu'ils dorment. Emma ne put s'empêcher de sourire du coin des lèvres.
Elle sursauta lorsque son téléphone se mit soudain à vibrer à l'intérieur de sa poche.

- Swan, dit-elle en décrochant.

- Emma, qu'est-ce que tu fous ? dit une autre voix de l'autre côté de la ligne.

- Graham ? Je suis allée voir mon fils je te signale ! Est-ce trop demandé, un peu de compassion pour une mère éplorée ?

- Je comprends, mais si tu pouvais ramener tes fesses jusqu'au bureau ce serait bien aussi, il y a encore un alcoolique qu'on doit relâcher et je peux pas le faire sans toi ! Et ce mec sens tellement mauvais que ça deviens difficile de le garder. Sérieux Emma, grouille...

- Ok, j'arrive, soupira Emma. Je suis là dans 10 minutes. Trouillard, ajouta-t-elle après avoir raccroché.

...

Dix minutes plus tard, en effet, elle était là-bas. Attraper et mettre derrière les barreaux ceux qui perturbaient la vie tranquille de la petite bourgade de Storybrooke, c'était son lot quotidien. Autant dire qu'elle ne s'ennuyait pas, loin de là. Graham avait beau être un peu peureux parfois, c'était le seul qu'elle avait trouvé pour la seconder. Pire, c'était le seul qui s'était présenté.

- Bon alors Leroy... Je vous signe ces papiers et vous êtes libre...

- Merci... grogna le petit homme à la silhouette râble, au fond de sa cellule.

- Mais je vous préviens, dit Emma en le regardant dans les yeux, si vous me refaite un coup comme ça, cette cellule de dégrisement risque d'être permanente. Me suis-je bien fait comprendre ? Et ne me mentez pas parce que vous savez que je le sais lorsque quelqu'un ment.

- Ouais, grogna-t-il à nouveau, j'ai compris, c'est bon...

Emma signa la feuille et ouvrit la petite cellule. Elle tendit le morceau de papier à Leroy, qui commençait déjà à se préparer pour sortir.

- Attendez... s'exclama Emma.

Elle fouilla dans l'un des tiroirs de son bureau et tendit un petit objet à Leroy.

- Qu'esse-c'est ? demanda-t-il.

- C'est un échantillon de gel douche, je l'ai eu dans un magazine. Un conseil, servez-vous-en, vous puez le fennec.

Emma lui tapota l'épaule tandis que sa remarque provoqua un fou-rire silencieux chez Graham.
Lorsque Leroy fut sorti, Emma s'assit sur son fauteuil et jeta un œil à la pile de dossier qui s'entassait sur son bureau.

- Du nouveau pour ce que tu sais ? demanda-t-elle à con coéquipier, assis près du bureau d'en face.

- Rien de rien, répondit Graham en soupirant. Aucun témoin, personne pour nous dire si quelqu'un a vu une voiture foncer à grande vitesse dans Storybrooke. Et Henry ne se souvient toujours pas de l'accident ?

- Non, toujours pas. Les médecins ont dit que son cerveau faisait sans doute une sélection des souvenirs qu'il souhaitait garder de ce moment, la 'mémoire sélective', tu vois ? Mais ils pensent qu'il suffit parfois d'un seul tout petit truc pour qu'il retrouve la mémoire et qu'il se souvienne de qui lui a roulé dessus.

- Pauvre gamin, il est bien courageux.

- Aussi brave et dur que sa mère ! renchérit Emma. Mais je suis soulagée qu'ils le laissent sortir, au regard de ce qu'il a vécu, je suis contente qu'il aille bien. Mais j'aimerai tellement attraper le salopard qui l'a laissé pour mort en plein milieu de la rue...

- Moi aussi Emma, moi aussi...

...

A 16h, elle retourna à l'hôpital, et, sans se tromper de chambre cette fois, retrouva son fils, assis sur le lit, les affaires déjà prêtes.

- Monsieur est pressé de partir à ce que je vois, plaisanta Emma en passant sa tête à travers l'ouverture de la porte.

-Ouais, j'en peux plus !

- Tant mieux, moi non plus ! J'ai déjà appelé le livreur de pizza, on pourra manger à 20h !

Ils signèrent tous les formulaires de sortie et Henry put enfin respirer à l'air libre. Après un rapide trajet, ils rentrèrent tout deux chez eux.

- Tu vas ranger tes affaires mon grand ? demanda Emma à son fils alors qu'il entrait dans la chambre. On n'aura plus besoin de ce sac désormais.

L'appartement des Swan n'était pas très grand, mais il leur convenait, et avec son salaire, c'était la seule chose qu'elle pouvait réellement s'offrir. Emma ne roulait pas sur l'or, mais faisait de son mieux pour que son fils ne manque de rien.
Emma s'installa dans le canapé élimé en soupirant, elle était heureuse que tout ce calvaire soit enfin terminé. Plus d'hôpital, plus de médecins, et plus d'infirmières. Rien qu'Henry et elle. Mais cet instant de répit ne dura pas longtemps, lorsqu'Henry l'appela en criant presque.

- MAMAN !

Emma se releva rapidement et courra jusqu'à sa chambre, le cœur battant. Qu'est-ce qu'il se passe encore ? Elle fut soulagée de voir Henry, debout, l'air cependant inquiet.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Emma le souffle court.

- Je crois que j'ai oublié ma console à l'hôpital... répondit-il avec désarroi.

- T'es sûr que tu ne l'as pas emmené avec toi ?

- Non, je viens de ranger mon sac, et elle n'y est pas.

Cette console coûtait 250 dollars, et elle ne pouvait se permettre de lui en offrir une à nouveau, bien que celle-ci lui avait grandement embelli ses moments de solitude.

- Pas de panique Henry, je vais retourner à l'hôpital, et je t'appelle dès que je la retrouve, ok ?

- Tu veux que je vienne avec toi ?

- Non, repose-toi, je ne devrai pas être longue, et si le livreur de pizza arrive, il y a de l'argent dans la commode près de l'entrée.

Emma enfila de nouveau ses bottes qu'elle venait d'enlever, et remit sur son dos sa fidèle veste en cuir rouge, qui ne la quittait plus depuis qu'elle était ado. Elle ouvrit la porte.

- Maman ?

- Oui ?

- Merci...

- De rien mon grand, je reviens.

En fermant la porte, Emma se dit qu'elle aurait pu traverser tout un océan à la nage si cela avait permis à son fils d'être heureux. Elle ne pouvait décidemment rien refuser à ce petit homme qui avait grandi beaucoup trop vite à son goût.

...

Elle refit alors le trajet inverse jusqu'à l'hôpital, et remonta machinalement jusqu'au premier étage, où elle tomba nez-à-nez avec l'infirmière qu'elle avait croisé plus tôt dans la matinée, et qui sortait de la 131.

- Shérif Swan ? s'étonna-t-elle.

- Mary-Margaret, c'est ça, si j'ai bien retenu ?

- C'est ça, répondit-elle en un sourire. Qu'est-ce que vous faites encore là ? Votre fils n'était pas censé sortir aujourd'hui ?

- Oh oui, il est rentré, précisa Emma, ce qui sembla soulager l'infirmière. Mais il a oublié sa console dans sa chambre, il est tête-en-l'air, un trait qu'il a hérité de sa fabuleuse maman !

- Oh oui, la console, je l'ai retrouvée tout à l'heure, je l'ai mise au bureau des infirmiers, je reviens vous l'apporter !

Et sans qu'Emma ne puisse dire quoi que ce soit, la petite brune était partie en vitesse. Elle envoya un sms à Henry : *Ta console est sauvée mon pote !*, puis regarda autour d'elle. La porte de la 131 était encore entre-ouverte. Une fois de plus, la curiosité eut raison d'elle et elle poussa la porte. La jeune femme était encore endormie, visiblement dans le coma. Emma se demandait depuis combien de temps elle était là, et si elle était destinée à rester dans cet état.
Elle contempla un moment la jeune femme. Elle avait toujours l'air aussi calme, douce, comme si rien, absolument rien ne pouvait l'atteindre. Ses traits étaient fins, réguliers, même ses cheveux, légèrement ébouriffées, parvenait à atteindre avec une certaine élégance le haut de ses épaules dorées.
Mary-Margaret vint interrompre sa rêverie en entrant dans la salle.

- Cette femme vous intrigue, pas vrai ? demanda-t-elle en lui tendant la console, qu'Emma reprit.

-Oh, euh...

- C'est compréhensible, même pour nous. Elle sort de nulle part. Tout ce qu'on sait d'elle, c'est sa mère qui nous l'a dit.

- Comment est-elle arrivée là ? Je ne l'ai jamais vue à Storybrooke...

- Elle habite à Boston la plupart du temps. La maison qu'elle a à Storybrooke n'est qu'une résidence secondaire, et elle ne vient pas souvent, c'est sa mère qui nous a expliqué tout ça.

Même en tant que résidence secondaire, Emma se dit qu'elle aurait déjà dû la remarquer avant, même la croiser, tout simplement, au détour d'une rue. Mais rien à faire, son visage ne lui rappelait absolument rien, et pourtant Storybrooke n'était pas très grand. Peut-être vivait-elle comme une recluse à l'écart de toute civilisation, qui sait...

- Et qu'est-ce qui lui est arrivé ? demanda Emma, avide d'en savoir plus.

- On l'a retrouvée à l'entrée de Storybrooke, étendue sur le bitume en plein milieu de la route. On pense qu'elle a eu un accident de voiture, mais on n'en est pas sûr.

- Comment ça pas sûr ?

- Hé bien le problème, c'est qu'on n'a pas retrouvé la voiture. Tout ce qu'on a trouvé, c'est elle, et son téléphone portable resté dans sa poche. Mais ses blessures laissent à penser qu'elle a été projetée hors de la voiture.

Alors c'est elle la mystérieuse inconnue dont me parlait Graham il y a une quinzaine de jours... pensa Emma, qui regardait toujours la jeune femme tout en buvant les paroles de l'infirmière.

- Et depuis, elle est dans le coma, conclut Emma.

- C'est ça, et on ne sait pas encore si elle pourra se réveiller. On l'espère, en tout cas. Et comme elle ne reçoit quasiment pas de visite, on se dit que cela n'aide pas non plus son cerveau à se stimuler.

- Qu'est-ce que vous entendez par là ?

- Chez certains patients dans le coma, avoir des gens autour d'eux les aident à se réveiller, expliqua Mary-Margaret. Au bout d'un moment, ils finissent par reconnaître une voix, une odeur particulière, et cela les aident en général.

- Vous croyez vraiment que les gens dans le coma nous entendent ? C'est pas un mythe ce genre de truc ? Un peu comme le père Noël, on dit aux proches que ceux dans le coma nous entendent uniquement pour les rassurer, pour qu'ils gardent espoir...

- Croyez-moi, parfois, on peut être réellement surpris, on ne sait jamais ce que la médecine peut nous réserver. Enfin voilà, vous savez tout sur le cas Regina Mills.

Le 'cas' Regina Mills lui faisait un peu de peine à vrai dire. Cette femme semblait réellement seule, et si l'infirmière avait raison, alors la seule chose qu'elle entendait du soir au matin c'était la voix de Mary-Margaret, et rien d'autre.

- Je peux être cette personne, déclara soudain Emma, sans trop réfléchir.

- Pardon ? Mary-Margaret la regarda avec des yeux ronds, en détachant son regard du bloc note qu'elle était en train d'annoter.

- Celle qu'elle entend, celle qui peut l'aider à se réveiller, je veux bien être cette personne.

- Rien ne dit que ça va fonctionner, vous savez ?

- Je sais, mais elle... on dirait qu'elle n'a pas d'amis, et ça me fait de la peine de la voir dans cet état... J'ai besoin d'essayer, après tout, je suis shérif non ? C'est mon rôle d'aider les gens dans le besoin, et si ça peut l'aider alors... C'est une bonne raison, non ?

Elle regarda soudain l'infirmière, qui lui sourit.

- Je crois que c'est vous que vous essayez de convaincre là, pas moi.

- Je passerai la voir, dit Emma fermement. Elle posa de nouveau les yeux sur Regina Mills. Elle voyait sa poitrine monter et descendre au rythme de sa respiration. Ouais. Je vais faire ça. Je vais faire ça. Je vais essayer de réveiller Madame Belle au Bois Dormant.

Une simple résolution. Un simple essai, par hasard. A vue d'œil, ce n'est rien, et pourtant, parfois, la tentative la plus insignifiante peut avoir des conséquences extraordinaires.


Taaadaaaa !J'espère que ce premier chapitre vous plaît, qu'il vous donne envie de continuer, et vous avez le droit de me jeter des feuilles mortes à la figure si c'est nul, hein, je ne vous en voudrais pas (et puis c'est de saison les feuilles mortes, et puis ça fait pas mal non plus...).
N'hésitez pas à commenter, à me donner vos impressions, vos remarques, vos idées, BREF, tout ce qui vous passe par la tête sera lu et grandement apprécié !
(Je vais essayer de tenir le rythme d'un chapitre par semaine, grand max tous les 10 jours.)

A bientôt,

ADR