Chapitre 46 : Un autre monde - FIN

+ 3 mois et trois semaines

Drago se tordait nerveusement les mains tandis qu'il montait les escaliers en colimaçon, menant au bureau du directeur. Il avait faillit oublier, faillit oublier comment tout avait réellement commencé avec Hermione. Faillit oublier quelque chose de cruciale !
- Entre Drago, entendit-il dire alors qu'il s'apprêtait à frapper à la porte.
Il poussa la lourde porte, s'avança vers le bureau en bois massif et sembla encore plus mal à l'aise si c'était possible. Il resta silencieux, sans oser réellement regarder devant lui.
- Tu avais quelque chose d'important à me dire, c'est bien cela ? L'encouragea Dumbledore d'un sourire bienveillant.
- Oui, c'est ça.
Cependant, il ne semblait pas enclin à poursuivre, comme s'il hésitait sur la manière d'aborder le sujet.
- C'est à propos d'une certaine mission Drago ? Insista le directeur d'une voix douce et calme.
Cette fois, Drago sembla se réveiller.
- J'avais complètement oublié, avoua-t-il. Avec tout ce qu'il s'est passé... Vous... étiez au courant ? Demanda-t-il stupéfait.
- Le professeur Rogue, m'en avait en effet parlé.
Drago avala difficilement sa salive. Ainsi il savait. Il savait depuis le début.
- Je n'ai rien fait pour faire entrer les mangemorts à Poudlard, mais je suis certain qu'ils y parviendront, même sans mon aide.
- J'imagine que tu as raison, répondit le directeur en fixant Drago à travers ses lunettes en demi-lune.
- C'est bientôt la fin de l'année, dans trois semaines plus précisément, insista Drago. Je suis certain qu'ils ne vont pas tarder à agir.
- Je te remercie pour ton honnêté et ta loyauté Drago, mais ne t'en fais pas. Nous avons mis en place des défenses supplémentaires autour du château et l'Ordre se tient près à intervenir à tout moment. Il serait en effet regrettable qu'un élève innocent soit touché.
- Mais c'est à vous que je devais m'en prendre !
Dumbledore adressa un nouveau sourire bienveillant à Drago, en lui assurant qu'il avait pris toutes les précautions nécessaires.

+ 4 mois

La position de Drago au sein de l'ordre avait pris un nouveau tournant. Il n'était plus simplement vu comme un invité, comme cela avait été longtemps le cas. C'était maintenant au tour de ses quatre amis de Serpentard de passer par là.
A présent, Drago passait beaucoup moins de temps avec les jumeaux Weasley, de part ses nouvelles responsabilités auprès d'Harry et Ron. Une réelle relation de confiance s'était installée entre eux et Ron avait finit par cesser d'en vouloir à Drago pour lui avoir ravis le cœur d'Hermione. Ils formaient un nouveau trio et Drago prenait son rôle particulièrement à cœur. Il reprenait le flambeau d'Hermione et tentait s'en montrer digne, ne serait-ce que pour la mémoire de celle qu'il avait aimé.

Drago allait voir Hermione assez fréquemment, dans la chambre du parrain d'Harry. Il se plaisait à croire qu'elle était fière de lui.
Cependant, tout s'assombrissait lorsqu'il pensait à l'avenir. Qu'allait devenir le corps d'Hermione à force ? Resterait-elle éternellement dans cette chambre ? Et si jamais l'Ordre perdait face aux mangemorts ? Son corps resterait-il là, sans que quiconque ne se préoccupe plus jamais d'elle ? Que se passerait-il lorsqu'Hermione serait si vieille dans le coma du sorcier qu'elle finirait par mourir de mort naturelle ? Reviendrait-elle dans la vie réelle ? Que se passait-il lorsqu'on mourrait dans l'autre monde ? Peut-être était-elle déjà morte... Non, il se refusait à croire une telle chose. Pour lui, Hermione était heureuse, totalement heureuse, bien qu'elle ait oublié que son monde n'était qu'une création de son esprit.

Drago pensait également souvent à l'acte ignoble qu'il avait eu à l'encontre de son propre père. Avait-il bien fait ? Certes, cela lui avait coûté Hermione, mais au fond de lui, il savait que cela avait été la meilleure chose à faire. L'esprit de son père était devenu si noir depuis que Voldemort l'avait disgracié... La haine l'avait totalement habité, nourrissant son rêve d'être à son tour au sommet. Une fois l'invention de son père au point, elle aurait finit par tuer tous les sorciers, avec la moindre parcelle de sang moldu dans les veines, en un claquement de doigts. Si le meurtre de son père était à refaire, il le referait, pour qu'Hermione ait une réelle chance de survivre, pour que tous les sorciers aient une chance de survivre quel que soit leur sang.

- Tout ça c'est grâce à toi, souffla Drago en jetant un faible regard à Hermione. Sans toi, je n'aurais jamais eu le courage de faire tout ça... Sans toi, le monde aurait été condamné à un avenir plus que noir. Je ferais de toi une figure emblématique Hermione, le monde entier saura à quel point ta présence a été déterminante dans la chute de Voldemort. Car nous gagnerons ! Je me donne moins de dix ans pour réaliser un film parlant de tout ce que tu as fait pour notre monde. Je ferais un film à ton effigie Hermione et toute la population sorcière le verra. Je t'en fais la promesse. A moins que tu viennes me retrouver dans la réalité et que tu me suggères une meilleure idée, ajouta-t-il en adressant à Hermione un sourire triste mais emplit d'espoir.
Drago fit délicatement glisser sa main sur la joue d'Hermione avant de sortir de la chambre.

+ 4 mois et 2 jours

Harry avait finit par comprendre que Drago Malefoy était plus que digne de confiance. Alors que Ron et lui continuaient d'aller à Poudlard, Drago, au même titre que ses quatre amis de Serpentard étaient tenus de rester aux quartiers de l'Ordre. Cependant, trois de ces personnes n'étaient pas toujours là où elles étaient censées être, justement à cause de cette nouvelle alliance. Le nouveau trio se retrouvait assez fréquemment dans la cabane hurlante afin de parler des horcruxes et de Voldemort. Hermione n'étant plus là, c'était à présent le rôle de Drago de soutenir les deux élèves de Gyrffondor dans leur lutte.
Ce soir, ils avaient rendez-vous à vingt-deux heures et Drago enfila ses chaussures au rez-de-chaussée, avant de tendre l'oreille en direction de l'étage supérieur. Visiblement personne ne faisait attention à lui, mis à part Pansy, qui passa soudainement la tête dans les escaliers pour fixer Drago d'un air suspicieux.
- Tu vas quelque part ? Lui lança-t-elle.
- Non.
- Tu viens de mettre tes chaussures, répliqua-t-elle d'un air blasé. Ce n'est pas la première fois que tu sors en cachette. Où est-ce que tu vas ? Demanda-t-elle en descendant les marches pour rejoindre Drago dans le hall.
- Je vais retrouver Harry et Ron, finit-il par dire en priant pour que Pansy soit compréhensive.
- Dans quel but ?
- Pour parler.
- Nous avons rejoins l'Ordre Drago ! Je pense donc que nous avons le droit de savoir ce qu'il se passe.
- Il ne se passe rien, on se retrouve juste assez fréquemment pour parler.
- Qui vas-tu voir ?
- Pansy, je te jure que je vais rejoindre Harry et Ron, insista-t-il en soupirant.
- Pourquoi le faire en cachette dans ce cas ?
- Parce que je n'ai pas le droit de sortir d'ici ! S'exclama-t-il.
- En effet et tu en connais parfaitement la raison. C'est dangereux !
- Je suis prudent.
- Et de quelle manière t'y prends-tu pour rentrer dans l'enceinte de Poudlard, hein ?
Drago consulta l'heure à l'horloge du couloir avant de soupirer une nouvelle fois.
- Je vais être en retard ! N'en parle pas s'il te plait.
Il ouvrit la porte d'entrée, mais Pansy la referma d'un coup de pied.
- On se retrouve dans la cabane hurlante, finit-il par avouer.
Pansy le toisa pendant quelques secondes sans comprendre.
- La cabane est reliée au parc de Poudlard par un message secret.
-Tu parles de la cabane hurlante de... Celle qui est hantée ?
- Elle n'est pas hantée.
- Arrête ! Toi, Grégory et Vincent l'avez affirmé en...
- C'était Harry caché sous sa cape d'invisibilité qui nous avait fait peur. D'ailleurs, choisir ce lieu de rendez-vous est un très beau clin d'œil de leur part, grogna-t-il. Si j'avais su qu'Harry avait cette cape à l'époque, j'aurais...
- Oui, tu aurais sans doute eu l'air moins ridicule, le coupa Pansy amusée. Ils ont du se foutre de toi pendant un bon moment.
- Oui eh bien ça ca va hein, répliqua-t-il attifement. Je dois partir maintenant, je vais être en retard. Laisse-moi passer.
Pansy se recula de la porte d'entrée, mais insista sur le fait que c'était dangereux. Drago lui assura qu'il était toujours prudent et finit par sortir de la maison des Black.

Lorsqu'il atteignit enfin la cabane hurlante Ron était déjà là, plongé dans l'obscurité.
- Où est Harry ? Lui demanda Drago en fronçant les sourcils.
- Dumbledore voulait le voir ce soir, répondit Ron d'un air pensif.
Cependant, ce que Drago avait pris pour un air pensif, n'en était pas réellement un, puisqu'il fut presque aussitôt habité par le même sentiment : la suspicion. Comme Ron, il détailla la grande pièce délabré le cœur battant.
- Toi aussi tu as remarqué ? Lui lança Ron.
Ce n'était pas vraiment une question, juste une constatation que la pièce ne semblait pas dans le même état que d'habitude. La maison avait toujours été particulièrement sale et en désordre, mais là... Cela semblait pire que d'habitude. Il n'était plus possible pour eux d'allumer la moindre lumière puisque toutes les lampes avaient étés brisées et la porte, reliant l'intérieur de la maison au tunnel rejoignant le parc de Poudlard, était totalement détruite.
- C'est toi qui as fait ça ?
Ron se contenta de secouer la tête, alors que Drago sortait sa baguette d'un geste vif pour la pointer sur le rouquin.
- Eh mais qu'est-ce que tu fais ! S'exclama-t-il en tendant ses mains devant lui, comme pour se protéger.
- Depuis combien de temps Hermione s'est enfuit ? Lui demanda Drago d'une voix dure.
- Quoi ? Grommela Ron en fixant l'extrémité de la baguette de Drago.
- Réponds où je n'hésiterais pas ! S'écria-t-il.
Il secoua sa baguette et de petites gerbes d'étincelles en sortirent.
- Elle ne s'est pas enfuit, est elle plongée dans le coma du sorcier.
Drago toisa Ron pendant quelques secondes supplémentaires avant de finalement, abaisser sa baguette.
- Désolée, j'ai cru que... J'ai cru que tu n'étais peut-être pas réellement toi.
Ron ne répondit pas.
- Quelqu'un est venu ici, expliqua Drago. Quelqu'un voulait qui voulait entrer à Poudlard et... Par Merlin ! S'exclama-t-il.
Il s'avança vers la fenêtre la plus proche et son cœur loupa un battement. Il fit volte face, se rua vers la porte d'entrée et sortit dehors, Ron sur ses talons.
- La marque des ténèbres... Elle n'apparait qu'à une seule occasion, poursuivit Drago d'une voix presque inaudible. Lorsqu'un mangemort a commis un meurtre.
- Mais la marque est juste au dessus du château ! S'exclama Ron.
- Exactement, confirma Drago. Des mangemorts sont entrés et ils sont passés par la cabane hurlante !
- Harry n'est jamais resté aussi tard avec Dumbledore, signala Ron dont le visage virait au vert.
Drago amorça un geste en direction de la porte d'entrée qu'il venait de passer, avant de soudain se raviser.
- Moi aussi j'ai entendu ! S'exclama Ron en se tournant vers l'amas de maisons qui composait le village de Pré-au-lard.
- Des gémissements ! Quelqu'un est blessé !
Drago et Ron échangèrent un regard angoissé. Que fallait-il faire ? Accourir en direction du supposé blessé ou rejoindre le château ?
- Je vais au château, finit par dire Ron.
- D'accord, je vais voir du côté du village, répondit Drago.
Les deux amis se séparèrent aussitôt.

Drago, parvenait de mieux en mieux à entendre les gémissements et il pointa sa baguette devant lui, prêt à intervenir au cas où ce soit un piège. Il entendit même des voix ! Il accéléra le pas et bientôt il découvrit bientôt deux silhouettes. L'une d'elle semblait s'en prendre à l'autre en la poussant vers le sol.
- Experlliamus ! Lança aussitôt Drago en direction de l'homme.
Celui a qui il avait arraché la baguette s'effondra par terre, tandis que l'autre se redressait pour lui faire face, baguette levée. Il n'eu pas le temps de réagir, qu'il fut à son tour désarmé par la deuxième silhouette. Il se retourna avec vivacité et entreprit de courir dans la direction opposée. Cependant, il se prit un sort en plein dos et s'écroula par terre, la tête en avant. Il n'allait tout de même pas mourir aussi stupidement, parce qu'il avait désarmé la mauvaise personne ! Il entendit des pas s'approcher de lui.
- Drago ? Drago, c'est toi ?
Harry ! C'était Harry Potter ! Celui-ci lui tendit une main pour l'aider à se relever, mais Drago resta sur la défensive.
- Pourquoi m'as-tu désarmé ? Lui lança Drago.
- Pourquoi as-tu désarmé Dumbledore ?
- Quoi ? Balbutia Drago en écarquillant les yeux.
Harry pointa de nouveau sa baguette en direction du visage de Drago et ce dernier su aussitôt ce qu'il devait faire.
- Je suis amoureux d'Hermione Granger, je vis au quartier de l'Ordre. Hermione est plongée dans le coma du sorcier depuis quatre mois et deux jours et je...
- C'est bon, le coupa Harry en abaissant sa baguette.
Les deux amis se toisèrent quelques secondes en silence, avant de se précipiter en direction du corps, toujours étendu au sol et le visage de Drago se marqua de stupeur.
- Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demanda-t-il en se tournant vers Harry qui tentait tant bien que mal de redresser le directeur. J'ai cru qu'il s'en prenait à toi, je...
- Ce n'est pas grave, tu as crus bien faire, le coupa Harry. Aide-moi !
Drago attrapa le directeur par le bras pour tenter de le hisser à sa hauteur, mais l'homme semblait beaucoup trop faible.
- Drago ? Murmura Dumbledore d'une voix faible. Il faut rentrer à Poudlard, il faut... Il me faut le professeur Rogue.
Avant que l'un des deux garçons aient eu le temps de répondre, ils entendirent des bruits de pas précipités derrières eux. Madame Rosmerta courrait à leur rencontre, vêtue d'une simple robe de chambre.
- Je vous ai entendu ! Mais qu'est-ce que qu'il s'est passé ? Demanda-t-il inquiète.
- Il est blessé, répondit Harry. Il faut que vous restiez avec lui, pendant que Drago et moi allons chercher de l'aide au château !
- Vous n'allez surement pas y aller tous seuls ! Vous ne vous rendez pas compte...
Harry voulu répliquer qu'il ne voyait pas le problème, mais Drago intervint.
- La marque des ténèbres, déclara-t-il d'une voix grave.
Harry se retourna vivement en direction du château et fut aussitôt envahit par la terreur.
- Quand est-elle apparue ? Interrogea Dumbledore.
- Il n'y a pas longtemps.
- Il faut tout de suite retourner au château, dit Dumbledore.
Il parvint à se redresser, mais Drago secoua énergiquement la tête de gauche à droite.
- Il ne faut pas... Ils viennent pour vous...
- Rosmerta, s'il vous plait, envoyez un message au ministère, dit Dumbledore. Il se peut que personne, à Poudlard, ne se soit encore rendu compte de ce qui se passe... Harry, Drago...
- NON ! S'écria ce dernier. Vous ne pouvez pas y aller.
- Drago... Je suis le directeur. Rosmerta, j'ai besoin d'un moyen de transport...un balai... Drago, Harry, retrouvez les autres ! Retrouvez les quatre autres, précisa-t-il.
Harry et Drago surent aussitôt que Dumbledore parlait des anciens Serpentard, actuellement en sécurité aux quartiers de l'Ordre.
- Drago va rentrer, mais moi, je vous accompagne, déclara Harry d'une voix sans appel.
- Mets ta cape d'invisibilité, lui dit Dumbledore pendant que Rosmerta se dépêchait d'aller chercher un deuxième balai.

Drago entra en trombe dans la maison des Black, faisant claquer la porte d'entrée derrière lui.
- PANSY, BLAISE, THEODORE, DAPHNE ! Hurla-t-il.

- Ma baguette... J'ai perdu ma baguette, s'angoissa Drago alors que tous ses amis venaient de le rejoindre en bas. Je dois retourner à Pré-au-lard ! Je n'aurais pas du les laissez partir ! Je suis un lâche...
- Mais de quoi parles-tu Drago ? S'enquit Pansy troublée par l'état de son ami.
- Mais c'est Dumbledore lui-même qui m'a demandé de rentrer ici ! S'exclama-t-il. Harry a insisté pour rester mais moi je n'ai rien dis ! J'ai crus qu'il fallait que je l'écoute !
Les amis de Drago s'échangèrent des regards incertains.
- C'est le directeur ! Il fallait que je l'écoute, hein ?
- Drago, expliques-nous de quoi tu parles ! Intervint Blaise
- Ma baguette doit être par terre ! Harry m'a désarmé, donc elle a dû rester au même endroit !
- Harry t'a désarmé ? Répéta Pansy en articulant exagérément.
- Oui, parce que j'avais désarmé Dumbledore ! S'exclama Drago agacé par les questions de ses amis. Il faut que j'aille la récupérer ! Je ne peux pas la laisser par terre, comme ça !
Les amis de Drago s'échangèrent de nouveaux regards, plein de sous-entendus.
- Il est en état de choc je crois, souffla Théodore à voix basse.
- Et ça ne va pas s'arranger, ajouta Daphné dont le regard s'était figé en direction sur les escaliers, menant à l'étage.
Tous le monde, Drago y comprit, se tourna dans la direction indiquée.

Hermione était là, droite comme un « i », fixant chacun d'entre eux avec incompréhension.

Hermione

C'était une magnifique journée d'été. Une assistance d'une extraordinaire diversité s'était déjà installée sur la moitié des chaises. Harry, Ron, Ginny, Drago sous sur une autre apparence grâce au polynéctare et moi-même allâmes nous asseoir au bout d'une rangée près du lac. Je passai un bon moment à détailler chaque personne présente et soudain Drago me donna un coup de coude et je me retournai dans la direction qu'il indiquait d'un faible signe de tête. Hagrid remontait lentement l'allée qui séparait les chaises. Il pleurait en silence, avec dans ses bras, enveloppé de velours pourpre parsemé d'étoiles d'or, le corps de Dumbledore.
Pour revenir, j'avais dû attendre que le temps que j'avais passé dans le coma du sorcier, s'écoule de la même manière dans mon vrai monde. Drago avait agit exactement comme j'aurais voulu qu'il le fasse. Il avait agit exactement comme je l'avais moi-même fait dans le coma du sorcier, pourtant, Dumbledore avait été tué... Il avait été tué par Rogue. Je ne pus empêcher mes larmes de couler, au même titre que Ginny, lorsque je vis Hagrid déposer avec précaution le corps sur une table de marbre. Je sentis Drago attraper ma main pour la serrer doucement dans la sienne.

A présent nous étions quatre. Harry, Ron, Drago et moi. Nous sourîmes en regardant le château.
- Je ne peux pas supporter l'idée que nous ne reviendrons peut-être plus jamais ici, dis-je avec désolation. Comment pourrait-on fermer Poudlard ?
- Ca n'arrivera peut-être pas. Nous ne courrons pas plus de danger que chez nous, fit remarquer Ron. C'est partout pareil, maintenant. Je dirais même que Poudlard est plus sûr, il y a davantage de sorciers, ici, pour nous défendre. Qu'est-ce que tu en penses Harry ?
- Je ne reviendrais pas, même si l'école rouvre, répondit-il.
Ron le regarda bouche bé, tandis que Drago et moi-même soupirâmes dans un même mouvement.
- Je savais que tu dirais ça, dis-je. Mais que vas-tu faire ?
- Je vais retournez chez les Dursley parce que Dumbledore le voulait, déclara Harry. Mais je n'y resterais pas longtemps. Après, je partirais pour de bon.
- Où iras-tu si tu ne reviens pas à l'école ?
- Je pensais retourner à Godric's Hollow, marmonna Harry. Pour moi, tout a commencé là-bas. J'ai l'impression que je dois y revenir. Et j'aimerais bien me rendre sur la tombe de mes parents.
- Et ensuite ? Demanda Ron.
- Ensuite, il faut que je retrouve les autres Horcruxes, répondit Harry, les yeux rivés sur la tombe blanche de Dumbledore qui se reflétait dans l'eau, de l'autre côté du lac. C'était ce qu'il voulait que je fasse, c'est pour cela qu'il m'a tout révélé. Si Dumbledore avait raison - ce qui est le cas, j'en suis sûr -, il y en a encore quatre. Je dois les retrouver et les détruire, après je partirais en quête du septième morceau de l'âme de Voldemort, la partie qui est toujours dans son corps. Et je serais celui qui le tuera. Si en chemin je rencontre Severus Rogue, ajouta-t-il, tant mieux pour moi, tant pis pour lui.
La déclaration d'Harry fut suivit d'un long silence. La foule venue pour les funérailles de Dumbledore, s'était presque entièrement dispersée.
- On viendra te retrouver, Harry, promit Ron.
- Quoi ?
- Chez ton oncle et ta tante. Et on t'accompagnera, où que tu ailles. Tous les trois, ajouta-t-il en jetant un coup d'œil à Drago.
- Non, répliqua aussitôt Harry.
- Tu nous as dis un jour, rappelai-je à voix basse, qu'il était encore temps pour nous de revenir en arrière, si nous le voulions. Ce temps, nous l'avons largement eu, non ?
- Nous serons avec toi quoi qu'il arrive, assura Ron. Mais avant toute autre chose, avant même d'aller à Godric's Hollow, tu devras d'abord venir à la maison, chez ma mère et mon père. Et toi aussi Drago.
- Pourquoi ? Demanda Harry, tandis que Drago fronçait les sourcils.
- Le mariage de Bill et de Fleur, tu te souviens ?
- Oui, nous ne devons pas rater ça, dit-il.

Je restais totalement silencieuse, inspirant et expirant lentement. Le trio avait laissé place à un magnifique quatuor. Il me manquait beaucoup de détails concernant les quatre mois que j'avais raté, mais j'étais certaine que je saurais bientôt tout. A commencer, par la manière dont s'y était pris Drago pour se faire autant apprécier de Ron et à finir par la manière dont il été parvenu à me pardonner sans que j'y fasse quoi que ce soit.

Dix ans plus tard

- Tu es sûr que c'est une bonne idée ? Demandai-je en me tordant nerveusement les doigts. On ne sait pas comment le public va réagir... On ne sait pas quelle va être leur réaction...
- Ils vont aimer, affirma Drago, sûr de lui.
Je passai ma tête à travers la petite ouverture de la porte, pour contempler la salle plein à craquer. Il n'y avait pas un seul siège de libre. Je connaissais au moins la moitié des visages de ce soir. Mes amis, ma famille, mes anciens professeurs, les anciens membres de l'Ordre, ou encore des membres du ministère.
- On aurait tout de même dû montrer tout ça à nos proches avant... avant de le faire face à tant de monde, insistai-je.
- Hermione, je t'en prie arrête, soupira Drago en levant exagérément les yeux au ciel. Nos amis savent déjà de quoi cela va parler et ils connaissent déjà certaines scènes. N'oublies pas que ce sont leurs propres souvenirs que nous avons utilisé !
- Eh bien justement, peut-être que cela va être gênant. Nous aurions peut-être dû prendre des acteurs...
- Arrête de t'angoisser ! J'ai l'impression de revenir cinq ans en arrière pour la première projection de film sorcier.
On frappa soudain à la porte et Drago s'empressa de faire rentrer la journaliste de la Gazette du sorcier. Après quelques salutations et banalités d'usage, Rose Wepp posa sa première question.
- Bien, d'après ce que j'ai compris, ce n'est pas un film comme les autres, c'est ça ?
- En effet, répondit Drago. Au lieu d'utiliser des acteurs comme d'habitude, le film a été créé par des souvenirs. Les souvenirs d'un grand nombre de personnes.
Rose Wepp, nota avec intérêt tout ce que lui disait Drago sur son petit calepin.
- Comme en témoigne le titre, le film est à l'effigie du plus grand sorcier de tous les temps, Albus Dumbledore. Il nous a paru inconcevable, à Hermione et moi, d'utiliser des acteurs. Personne n'aurait pu jouer le personnage de Dumbledore. Personne. Nous avons donc passé six longs mois à recueillir le plus de souvenirs possible afin de vous présenter ce soir le portrait de ce grand sorcier.
La porte grinça et s'ouvrit lentement sur une petite tête blonde qui affichait un air boudeur. Presque aussitôt, une chevelure de feux apparue à sa suite.
- Il est intenable ! Vous auriez pu le faire garder ! C'est ce que j'ai fais avec mes propres enfants ! S'exclama Ginny à bout de souffle.
- Il a trois ans, il ne peut pas être intenable ! Et je ne vois pas par qui nous aurions pu le faire garder, toutes les personnes que je connais sont ici, répliqua Drago avec humeur.
- Il y a des baby sitter !
- Hors de question qu'un inconnu touche à mon fils.
Je levai les yeux au ciel avant de me baisser pour prendre Scorpius dans mes bras.
- Désolée et merci Ginny, dis-je en lui adressant un sourire. Je vais le garder avec moi. Tu peux redescendre, le film va bientôt commencer.
- Vous n'allez pas venir faire votre petit discours habituel devant la foule ? Vous le faites pourtant à chaque nouvelle sortie de film...
- Pas cette fois, répondis-je. Cette fois, on le fera à la fin, quand tous le monde aura vu que...
- Quand tout le monde aura vu le film, coupa Drago d'une voix dure.
Ginny fronça les sourcils, mais n'ajouta rien. Elle referma la porte et disparu.
- Personne n'est au courant qu'on a utilisé les souvenirs en fait, avoua Drago à la journaliste. Ils pensent juste qu'on s'est inspiré des scènes pour créer un film avec des acteurs. Et Hermione a faillit gâcher la surprise, ajouta-t-il en me lançant un regard sévère.
Rose Wepp posa encore quelques questions à Drago, que je n'écoutais que d'une oreille distraite. Lorsqu'elle sortie enfin de la pièce, Drago vint me serrer dans ses bras.
- Tout va bien se passer Hermione, je le sais. Ils ne pourront qu'aimer.
- J'espère. Tu sais, poursuivis-je. J'aurais aimé pouvoir faire un tel film sur Rogue. Après tout, n'est-ce pas lui le réel héro de tout ça ? Le réel héro de notre monde ?
- Si, mais c'est aussi la personne la plus mystérieuse qu'il m'ait été de connaître et nous n'avions pas assez de souvenirs pour...
- Pour qu'on le perçoive à sa juste valeur, terminai-je.
- De toute façon, il est dans beaucoup des souvenirs qu'on a récolté pour l'histoire de Dumbledore.
- C'est vrai, avouai-je.
Nous nous regardâmes en silence pendant de longues secondes. Ce film sur Dumbledore nous ramenait autant l'un que l'autre dans le passé, mais davantage dans le coma du sorcier. Quel serait le monde d'aujourd'hui si nous n'avions jamais fais exploser ce chaudron encours de potion ? Que serait-il passé si je n'étais jamais retournée dans le coma du sorcier ? Surement rien de tout cela. Tout aurait forcement été différent. Mais la fin aurait-elle été la même ? Aurions-nous tous été heureux et en sécurité ?

Drago me déposa un tendre baiser sur le front et fit signe à l'un de ses employés de lancer le film. Lorsque la salle de cinéma s'obscurcit, l'écran s'alluma, affichant seulement deux mots. Deux noms plus exactement. Le titre du film.

ALBUS DUMBLEDORE

Fin

Mon dieu c'est la fin... Je reste presque sans voix. Comme si quelque chose s'était totalement détaché de moi : mon histoire. Je crois que c'est l'histoire que j'ai mis le plus de temps à écrire : Plus d'un ans. Le premier chapitre date en effet du 3 novembre 2014. Eh bien dit donc... J'aurais traînée pour l'écrire cette histoire ahah.
Mon histoire s'est enfin détachée de moi et je n'en suis pas triste car je vais pouvoir en commencer une nouvelle !
Je tiens évidemment à vous remercier pour tous vos commentaires, vos critiques, vos compliments, mais surtout votre soutien ! Sans vous, rien de tout cela n'aurait été possible, vous faites vivre l'histoire tout autant que moi !