Introduction : Ceci est ma première fanfiction,j'espère qu'elle vous donnera envie de la suivre.

Il n'y aura ni magie, ni sort. Je ne possède aucun droit sur Once Upon a Time ou ses personnages.

Cette histoire sera dans un premier temps centrée majoritairement sur les personnes elles-mêmes et d'autres couples seront mentionnés, mais le fil conducteur reste l'histoire entre Regina et Emma. La fiction n'est pas uniquement rated M pour les explicitations sexuelles mais également en rapport à quelques passages qui pourront comporter une certaine violence. Je mettrai un avertissement au début de ces chapitres.

Sur cette introduction, j'espère que je saurai vous faire passer un bon moment à travers cette histoire et je vous souhaite une bonne lecture.


Regina marchait droit devant elle sans chercher à comprendre où elle allait. Un pied devant l'autre, ne pas s'arrêter.

Son esprit était vide, elle avait l'impression que tout son corps était anesthésié et seul le battement de son cœur dans sa poitrine lui rappelait qu'elle était toujours en vie.

Elle avait perdu depuis bien longtemps la notion du temps qui passait. Elle devait toutefois marcher depuis plusieurs heures puisque le soleil disparaissait sous l'horizon capta-t-elle vaguement.

Il lui semblait qu'elle avait froid, son corps était parcouru de frissons et ses dents claquaient, mais après tout, qu'est-ce que cela pouvait bien changer…


Emma traversait le parc d'un pas rapide. Elle avait hâte de rentrer chez elle, de se faire un chocolat avec une pointe de cannelle et de se plonger dans un bon bain chaud. La journée avait été longue et monotone : remplir des papiers, passer des commandes, répondre au téléphone, trier des dossiers et orienter les clients dans les couloirs de l'immense bâtiment… Bref, la routine habituelle.

Son patron lui avait proposé une promotion quelques mois plus tôt, mais cela aurait impliqué qu'elle parte à l'autre bout du pays et elle aimait bien trop Boston pour ça. La blonde continuait donc à suivre le train-train quotidien, laissant le goût amère d'une vie trop banale.

Elle sentit son téléphone vibrer dans sa poche. Retenant un juron lorsqu'elle ne reconnut pas le numéro qui s'affichait à l'écran elle se résolu à décrocher, non sans préparer une réplique cinglante dans le cas où elle aurait affaire à un énième démarcheur téléphonique. Elle n'eut cependant pas le temps de porter le téléphone à son oreille avant de heurter de plein fouet une personne qui se trouvait sur son chemin.
Surprise par le choc, Emma fit un pas en arrière, s'excusa, et s'apprêtait à reprendre son chemin lorsqu'elle leva la tête vers la femme qu'elle venait de bousculer.

La blonde n'aurait su expliquer pourquoi mais il y a avait quelque chose dans le regard de l'inconnue qui lui imposa de s'arrêter. Celle-ci ne semblait d'ailleurs pas avoir remarqué sa présence, elle se tenait simplement debout, fixant un point imaginaire droit à l'horizon. Emma baissa le regard et aperçu du sang qui tachait les vêtements de l'étrangère.

" Madame, vous m'entendez ? Est-ce que vous allez bien ? "

La femme ne cilla pas.

" Avez-vous besoin d'aide ? "

Emma posa une main sur le bras de l'inconnue.


Regina sentit un contact sur son épaule gauche. Un long frisson la parcouru de haut en bas.

Un instant, la silhouette d'une jeune femme blonde lui apparue. Son regard se brouilla, puis, plus rien. Elle sentit une brume noire l'envelopper et elle accueillie cette sensation avec soulagement... enfin, c'était terminé.


Emma eu tout juste le temps d'amortir le chute de la brune alors que ses jambes se dérobaient sous elle. Cette fois-ci, la blonde ne put retenir un juron, que venait-il donc de se passer ? Tout ce sang, la femme était-elle blessée ? La jeune femme sentit la panique monter en elle et s'apprêta à crier à l'aide mais se ravisa en voyant qu'elle était seule dans le parc.

'Ok Emma, calme toi' murmura-t-elle doucement pour elle-même. Après une grande inspiration elle reprit ses esprits et composa le numéro des secours.


Cela faisait plus de dix minutes qu'Emma avait appelé les pompiers et elle commençait à s'impatienter.

Se remémorant les gestes qu'elle avait appris à la formation de secourisme qu'elle avait suivie quelques semaines plus tôt, la blonde avait placé l'inconnue en position latérale de secours après avoir constaté avec soulagement qu'elle avait une respiration régulière. Les tentatives de la jeune femme pour faire réagir la brune avaient cependant échouées et celle-ci restait inconsciente.

Emma soupira de soulagement en ne constatant aucune blessure sur le corps de la brune, le sang sur ses vêtements n'était pas le sien.

Les minutes passant, le stress avait repris le dessus et la blonde s'imaginait maintenant toutes sortes de scénarios : si ce sang n'était pas celui de l'inconnue, que s'était-il passé ? Cette femme était-elle une criminelle en cavale ? Si c'était le cas songea Emma, elle ferait mieux de partir en courant. Après tout, elle avait déjà fait tout ce qu'elle pouvait et n'était en rien responsable de cette inconnue qui s'était écroulée dans ses bras.

Pourtant, la jeune femme ne pouvait oublier le regard que la brune avait posé sur elle quelques minutes auparavant. Pendant une seconde, cette inconnue l'avait regardée droit dans les yeux et la peine qu'elle y avait lue lui avait glacé le sang. Non, cette femme ne pouvait pas être une criminelle en fuite, quelque chose avait du lui arriver et Emma ne pouvait se résoudre à l'abandonner dans ce parc.

Elle poussa un soupir de soulagement lorsqu'elle entendit au loin les sirènes des pompiers.


Regina se sentait vaseuse. Elle avait la tête qui tournait et n'arrivait pas à sortir de cette torpeur qui l'envahissait. Elle essaya de rassembler ses souvenirs mais tout était si flou et sa tête lui faisait un mal de chien. Elle lutta quelques minutes avant d'accepter sa défaite, se laissant emporter par le sommeil.

Lorsque la brune reprit conscience, son mal de tête avait disparu. Son esprit était encore embrumé mais elle discerna des voix au loin. Elle se concentra pour essayer de comprendre la conversation.

"Kristoff, présentez le cas" lança une voix sourde.

"Femme de 37 ans ayant perdu connaissance dans la rue," commença une voix hésitante. "La patiente présente une commotion cérébrale et souffrait de forte déshydratation à son arrivée. Son état est stable et nous commençons à réduire la dose d'anesthésique."

Regina perçu des chuchotements indistincts et la colère s'empara d'elle lorsqu'elle comprit où elle était. Non seulement se trouvait-elle à l'hôpital
– son hôpital – mais en plus Victor avait osé mener la consultation avec ses propres internes.

La brune aurait voulu ouvrir les yeux et dire ses quatre vérités au chirurgien. Comment osait-il prendre ainsi avantage de la situation?! Régina fulminait et tentait de toute ses forces de ressembler assez d'énergie pour articuler quelques mots mais la fatigue la regagna. Pestant contre elle-même, elle se laissa glisser dans l'inconscience.


Emma était au travail et peinait à se concentrer sur les tâches qu'elle devait accomplir. Heureusement, sa journée n'était pas trop chargée et elle pourrait certainement quitter son bureau plus tôt. Elle avait pensé toute la nuit à cette inconnue du parc que les pompiers avaient conduit à l'hôpital après avoir assuré à la blonde qu'elle était entre de bonnes mains et l'avoir remerciée de s'être occupée d'elle avant leur arrivée.

Depuis, Emma avait imaginé tout un tas de scénario mais aucun n'était satisfaisant. Elle voulait connaitre la vérité, ou au moins savoir si la brune s'était rétablie.

À la pause déjeuner, elle composa le numéro de son amie.

"Salut Mary, c'est Emma."

"Hey Emma, ça fait longtemps ! Comment vas-tu ?"

"Tu ne vas jamais croire ce qui est arrivé hier soir."

Entendant le ton grave que son amie avait pris, Mary s'inquiéta.

"Tout va bien Emma ?"

"Oui désolée. Je ne voulais pas t'inquiéter, je vais bien mais hier soir en sortant du travail, j'étais en train de rentrer et je marchais sans vraiment regarder mon chemin et puis d'un coup mon téléphone a sonné et…"

"Emma ! Emma ! Ralentis s'il te plait, je ne comprends rien à ce que tu me racontes"

"Pardon." Emma prit une grande inspiration et continua son récit. "Donc, je rentrais du travail et j'ai foncé dans une passante parce que je ne regardais pas devant moi puis d'un coup, la femme s'est effondrée dans mes bras. J'ai essayé de la rattraper mais sous le coup de la surprise je n'ai pas bien réussi à ralentir sa chute. J'ai appelé les pompiers qui m'ont dit qu'elle allait bien, mais quand ils sont partis elle n'avait toujours pas repris connaissance. Mary, si sa tête avait frappé le sol trop fort et qu'elle ne se réveille jamais ?" La blonde avait enchaîné son récit sans reprendre son souffle, exprimant les craintes qu'elle avait enfouies jusqu'à présent.

"Emma, calme-toi, tu n'y es pour rien, tu as fait tout ce que tu pouvais en prévenant les secours et en portant assistance à cette femme..." tenta de rassurer Mary.

"Je sais, mais depuis hier soir je n'arrive pas à penser à autre chose. Elle y avait un tel désespoir dans son regard, comme si elle hurlait à l'aide. Et si quelque chose de terrible lui était arrivé ?"

"Tu connais son nom ?"

"Non…" répondit la blonde avant d'ajouter timidement "mais je sais dans quel hôpital ils l'ont emmenée."

"Je pense que tu sais ce qu'il te reste à faire dans ce cas."

Devant le silence de son amie, Mary enchaina.

"Je passe te prendre à 17h à ton travail et on ira ensemble d'accord ?"

"Merci Mary."


Emma et Mary étaient amies depuis de nombreuses années, elles s'étaient rencontrées alors qu'Emma venait de fuir sa huitième famille d'accueil. La blonde avait alors 16 ans et ne supportait plus de passer d'une maison d'accueil à une autre en attendant à chaque fois que l'histoire se répète.

Emma avait cessé d'espérer trouver un foyer aimant depuis bien des années… depuis ses 9ans pour être exact. Cela faisant alors presque 3 ans qu'elle habitait avec Marc et Karen, un jeune couple qui avait amené Emma chez eux pour la première fois un soir d'automne.

Au souvenir de cette journée, les larmes montèrent aux yeux d'Emma qui tenta de se remettre au travail mais les images continuèrent à affluer dans son esprit.


Cela faisait maintenant plus d'un an qu'aucune famille ne voulait plus d'elle. Elle était trop âgée, pas assez souriante et bien trop casse coup pour que quelqu'un ne veuille bien d'elle, comme répétait souvent la directrice de l'orphelinat.

Emma rendait toujours les coups qui lui étaient portés, n'avait pas peur d'affronter des filles plus grandes et plus âgés qu'elle pour défendre ce qui lui appartenait mais ce jour-là, une nouvelle arrivante avait gagné le combat. La brute l'avait collée au sol, lui avait fait lécher chez chaussures en signe de soumission et avait arraché le pendentif que la blonde avait autour du cou.
'Pour te rappeler à qui tu as affaire ici' lui avait dit l'autre fille.
Emma aurait pu répliquer, sa concurrente était fatiguée de l'avoir maintenue au sol pendant de longues minutes tandis que la blonde avait préservée son énergie mais elle avait choisit de baisser les yeux avant de se rendre dans la petite cours, indifférente à la pluie qui imprégnait ses vêtements.

Ce pendentif était la dernière chose qu'elle avait de ses parents biologiques. Pendant ces 6 dernières années, elle l'avait gardé autour de son cou, espérant secrètement que cela ramènerait sa famille auprès d'elle. La blonde s'était imaginée mille et une histoires, allant même jusqu'à croire que ses parents étaient Blanche-Neige et le prince Charmant et qu'elle avait été envoyée dans ce monde pour échapper à une malédiction.
Maintenant qu'elle avait 6 ans, elle se rendait cependant bien compte que c'était idiot de penser ça. Croire qu'elle avait un rôle à jouer l'avait aidé à rester forte jusqu'à ce jour mais il était temps pour elle de grandir songea-t-elle.

Sur jour-là Emma était ainsi assise sur les marches de l'orphelinat, des larmes coulant doucement sur ses joues, ses boucles blondes trempées formant un rideau protecteur devant son visage. A quoi bon s'en faire pour ce pendentif, ses parents ne reviendraient jamais, ils ne voulaient pas d'elle, voilà la vérité. Elle n'était plus une petite fille, elle avait passé l'âge de pleurnicher sur son sort... pourtant, elle ressentait comme un vide sur sa poitrine, là où le pendentif se trouvait depuis si longtemps. De rage, elle jeta le caillou qui se trouvait à ses pieds.

« Aie ! »

Emma leva brusquement la tête. Un homme se trouvait debout à quelques pas et se frottait vigoureusement la jambe. Désolée, elle s'excusa et se mit à pleurer de plus belle. Sa directrice avait bien raison, elle était une brute et personne ne voudrait jamais d'elle.

Elle sentit alors une main se poser sur son épaule.

"Ce n'est pas grave tu sais, tu ne l'as pas fait exprès et puis je suis un peu une chochotte."

Emma leva les yeux et plongea son regard dans celui de l'homme, il était beau et ses yeux pétillaient d'une gaieté qu'Emma voyait rarement.

"Je m'appelle Marc. Et toi ?"

"Emma" avait-elle répondu avant de s'enfuir en courant.

Quelques jours plus tard, la directrice lui avait dit de préparer ses affaires, qu'elle allait être envoyée dans une nouvelle famille. La blonde avait toujours peur quand elle entendait ces mots. Bien sûr, l'orphelinat était loin d'être un endroit parfait mais au moins elle y avait ses repères et s'y sentait en sécurité. Dans une famille, on ne pouvait jamais savoir ce qu'il pouvait se passer et bien souvent il fallait s'attendre au pire plutôt qu'au meilleur…
Emma prépara donc ses affaires avec un mélange de crainte et d'excitation.

Lorsqu'elle entra dans la petite pièce où elle devait rencontrer sa nouvelle famille, un petite flamme s'alluma cependant dans son cœur en apercevant Marc et sa femme. Celle-ci s'avança et s'accroupit devant Emma.

"Bonjour Emma, je ne sais pas si tu te souviens de moi, mon prénom est Karen, nous nous sommes rencontrées il y a quelques jours. Depuis, avec Marc, nous n'avons pas arrêté de penser à toi et nous aimerions que tu rentres à la maison avec nous si tu le souhaites."

Karen avait parlé d'une voix douce remplie de tendresse. C'était la première fois que quelqu'un s'adressait à Emma de la sorte. Elle avait fondu en larmes, s'était accrochée au cou de Karen et ne l'avait plus lâchée jusqu'à ce qu'ils arrivent tous les trois à la maison. C'était alors Marc qui l'avait prise dans ses bras et ils s'étaient assis sur le canapé où ils avaient joué à toute sorte de jeux pendant que Karen leur préparait un bon chocolat chaud à la cannelle. Ils avaient ensuite regardé la télé, sirotant leur boisson jusqu'à ce qu'Emma s'endorme, un sourire timide éclairant son visage.


Emma essuya une larme qui avait roulé sur sa joue et s'empressa de ranger les derniers dossiers à leur place lorsqu'elle vit l'heure : 17h05. Elle rassembla ses affaires et sortit du bâtiment en hâte. Mary l'attendait en face de la rue.

Emma vérifia qu'aucune voiture n'arrivait et traversa la route en courant.

"Hey Emma !"

"Salut Mary" répondit-elle en souriant.

"Prête ?"

"Je ne pourrais pas l'être plus."

"Alors allons-y ! Quel hôpital ?" lança son amie gaiement.

"Boston général."

Les deux femmes échangèrent quelques mots sur leurs journées respectives et arrivent en un rien de temps devant l'hôpital. Elles sortirent de la voiture et Emma marqua un temps d'arrêt. Voyant l'hésitation de son amie Mary attendit patiemment, avec le temps elle avait appris à ne pas brusquer Emma.

La blonde n'était tout à coup plus si sûre d'elle et se sentait ridicule de venir ici pour voir une inconnue qui avait fait un malaise dans la rue. D'ailleurs, celle-ci devait très certainement être rentrée chez elle depuis plusieurs heures déjà après que les médecins lui aient dit qu'elle n'avait rien de grave et qu'elle devait juste se reposer un peu. Elle leva les yeux vers son amie.

"Mary, je crois que c'était idiot de venir ici. On ferait mieux de rentrer, on pourrait se faire livrer une pizza et regarder un bon film."

"Emma regarde toi, tu crois vraiment que tu arriverais à te concentrer sur un film ?"

Emma pesta intérieurement. Mary la connaissait trop bien et lisait en elle comme dans un livre ouvert.

Elle prit une grande inspiration et s'avança d'un pas déterminé vers l'entrée. Elle se dirigea jusqu'au petit bureau d'accueil, son amie sur ses pas, mais se retrouva sans voix devant la secrétaire, que pouvait-elle bien dire ?

"Bonjour, nous venons voir une patiente qui a été admise dans cet hôpital hier soir. C'est une femme qui a fait un malaise dans la rue et mon amie ici présente était avec elle. Elle aimerait savoir si elle va bien."

Emma remercia intérieurement Mary d'être toujours là pour assurer ses arrières.

"Bien sûr, quel est le nom de la patiente"

"Et bien, nous ne savons pas." répondit nerveusement la petite femme.

"Je suis désolée madame, mais je ne peux pas vous aider. Nous devons respecter la confidentialité de nos patients, si vous ne connaissez pas cette femme, je ne peux pas vous en dire plus."

Emma se sentit désemparée devant cette défaite mais remercia la secrétaire d'un hochement de tête avant de faire demi tour, tirant son amie par le bras.

"Excusez-moi" résonna une voix derrière elles "êtes-vous la personne qui a porté assistance à Regina hier soir ?"

Emma et Mary se retournèrent d'un bloc pour voir un homme en blouse blanche leur tendre la main. Sur son badge, elles purent lire 'Pr Gold, chef de chirurgie, directeur de l'hôpital'.

Régina… ainsi tel était le nom de cette belle inconnue pensa Emma.

L'homme dégageait une certaine assurance et la blonde se sentit intimidée devant cette prestance. Elle se racla la gorge.

"Hum... euh… oui, c'est moi"

Emma serra la main qui lui était présentée.

"Si vous voulez bien me suivre, allons discuter dans mon bureau, nous y serons plus tranquilles."

"Elle est encore ici ?" demanda Emma n'en pouvant plus d'attendre.

"Oui. Nous la gardons en observation. Elle est sous calmants et ne s'est pas encore réveillée depuis hier soir"

"Mais alors, c'est grave ?"

"Non, rassurez-vous. Toutes ses fonctions neurologiques sont parfaites, nous souhaitons simplement qu'elle puisse se reposer, ces derniers jours ont été éprouvants pour elle."

"Vous la connaissez ?"

"Tout à fait. Régina travaille ici depuis maintenant plus de deux ans. Elle était mon interne il y a quelques années et c'est une chirurgienne hors pair."

"Oh, d'accord," répondit la blonde pour laquelle les évènements prenaient enfin sens, "C'est pour ça qu'elle était couverte de sang."

"Oui," répondit Gold en souriant. "Elle venait de sortir de chirurgie, c'est aussi pour cela qu'elle portait cette immonde blouse verte."

Emma se sentit idiote, bien sûr que l'inconnue portait une blouse de chirurgie, comment avait-elle pu ne pas remarquer cela hier soir ?!

"Ah… euh… oui, bien sûr." bafouilla-t-elle.

"C'est normal de ne pas avoir remarqué ce genre de détail," rassura Gold, "vous aviez d'autres choses à penser en voyant une femme recouverte de sang s'écrouler devant vous."

"En effet, j'étais désemparée. Je n'ai pas eu le réflexe de la rattraper et comme elle ne reprenait pas conscience, j'ai cru que sa tête avait heurté le sol trop fort et qu'elle faisait une hémorragie cérébrale ou je ne sais pas quoi d'autre."

"Rassurez-vous, Régina ne souffre que d'une très légère commotion cérébrale. Elle aura certainement mal à la tête pendant quelques jours mais rien de plus. Je peux vous conduire à sa chambre quelques instants si vous voulez vous assurer qu'elle est bien en vie."

"J'aimerais bien oui, si cela ne vous dérange pas."

"Au contraire, suivez-moi."

Emma emboitât le pas à M. Gold alors que Mary lui faisait signe qu'elle l'attendrait à la voiture.

Après quelques minutes de marche, le biper de l'homme se mit à sonner et il indiqua rapidement une porte à la blonde avant de partir en courant. La blonde fut surprise de la rapidité avec laquelle il disparut à l'angle du couloir étant donné le boitement qu'elle avait constaté quelques secondes auparavant.

Emma s'avança vers la porte que lui avait désigné Gold et son cœur se mit à battre avec force dans sa poitrine. Et si Régina était réveillée, qu'allait-elle bien pouvoir lui dire ? Chassant ses pensées, la blonde posa ses doigts tremblants sur la poignée et entra timidement dans la chambre.

Régina était allongée sur le lit, une perfusion attachée à son bras droit. Emma s'approcha doucement et regarda plus attentivement la femme qui se trouvait devant elle. Elle avait les cheveux foncés, presque noirs et légèrement ondulés, son visage était lisse, son nez droit et fin. Elle avait des lèvres magnifiques et une petite cicatrice sur la partie supérieure droite de sa bouche. Cela n'enlevait rien à sa beauté, bien au contraire, elle était magnifique. Ses yeux étaient clos, mais la blonde se souvenait de leur couleur chocolat si intense. Elle n'avait pu oublier la douleur qui s'en dégageait lorsque Régina avait croisé son regard la veille. Emma se demanda quelle peine pouvait se cacher derrière ce si beau visage..

Au bout de quelques instants, la blonde se sentit gênée d'observer ainsi la femme qui se trouvait dans le lit et décida donc de s'asseoir sur l'unique chaise de la pièce. Elle regarda la poitrine de la brune se soulever à un rythme régulier et cala sa respiration sur la sienne. Perdue dans ses pensées, Emma ne réalisa pas qu'elle avait pris la main de Régina dans la sienne.


Régina reprenait doucement ses esprits alors qu'elle sortait d'un sommeil sans rêves. Elle se sentait lourde, tout son corps était engourdi et avait mal à la tête. Pendant quelques instants elle crut qu'elle était chez elle et avait la gueule de bois avant de remémorer la conversation de Victor qu'elle avait entendue quelques heures auparavant.

Elle tendit l'oreille pour s'assurer qu'elle était seule et essaya d'ouvrir les yeux. Elle referma rapidement les paupières alors que la lumière du jour l'éblouie, ce qui ne fit rien pour arranger sa migraine. Après quelques instants, elle réessaya, plus doucement cette fois. Sa vision resta floue pendant quelques secondes mais après clignements rapides de ses paupières, Régina distingua la silhouette d'une jeune femme blonde assise près de son lit.

"Bonjour" murmura Emma, un peu gênée d'être là.

Régina était confuse. Qui était cette jeune femme et que faisait-elle là ? Elle rassembla toute son énergie pour articuler quelques mots.

"Qui êtes-vous et pourquoi votre main serre-t-elle la mienne ?"

Emma ôta hâtivement sa main de celle de la brune, la stupeur se lisant sur son visage alors qu'elle réalisait qu'elle serrait la main de cette femme depuis plusieurs minutes déjà.

"Je m'appelle Emma Swan. C'est moi qui vous aie trouvée hier soir lorsque vous vous êtes évanouie." répondit rapidement la blonde, embarrassée.

"Cela n'explique pas pourquoi vous êtes ici à me tenir la main comme si j'étais une enfant, mademoiselle Swan," répliqua Régina.

"Je… euh… je… je suis désolée, je ne m'étais pas rendue compte que je tenais votre main Régina. J'étais juste venue vois comment vous alliez, je m'inquiétais pour vous."

"C'est madame Mills, et je vais bien." répondit sèchement la brune.

Apparemment, cette femme était loin d'être la personne sensible et fragile qu'Emma s'était imaginée.

"Bon, eh bien… je suppose que je vais vous laisser vous rétablir alors. Madame Mills."

Emma attendit quelques secondes d'avoir une réponse, puis, voyant que la brune n'avait nullement l'intention de lui en donner une, se leva et quitta la chambre. Elle faillit ne pas voir M. Gold qui se tenait dans l'encadrement de la porte et s'excusa alors qu'elle le bouscula, se précipitant vers la sortie.

"Et bien Régina, tu aurais pu te montrer un peu plus sympathique avec la femme qui t'as retrouvée hier soir."

"Premièrement, je n'ai pas la moindre idée de l'identité de cette personne et deuxièmement, pourrais-tu m'expliquer ce qui s'est passé ?"

Une vague inquiétude traversa le visage de Gold alors qu'il fermait doucement la porte de la chambre.

"Tu ne te souviens vraiment de rien ?"

"Je ne te poserais pas de question sinon," répondit Régina cinglante.

Gold réfléchit pendant quelques secondes, se demandant ce qu'il pouvait révéler à la brune. Visiblement, elle n'avait aucun souvenir de ce qui avait provoqué son malaise et il ne savait si elle était prête à entendre la vérité.

"Hier après-midi, après que tu ais quitté l'hôpital tu as fait un malaise dans le parc et la charmante jeune femme qui vient de nous quitter est celle qui a prévenu les secours."

"Qu'est-ce que je pouvais bien faire dans un parc et pourquoi est-ce que je n'étais pas à l'hôpital alors que j'étais de garde ?"


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