Hey !

Après une longue absence, j'ai enfin pu update cette fanfic. Hm. ._. Ça fait un bail mais je tiens le coup, haha. :D Ça me fait rire mais mes lecteurs chéris eux doivent sûrement être en colère. :( Eh bien je n'ai pas vraiment d'excuses originales à vous fournir pour vous expliquer cette suite qui s'est faite beaucoup désirer. Le topo habituel : exams, cours et vie perso à gérer. Et j'écris aussi très lentement même si l'inspiration me vient. Je prends beaucoup de soin à choisir mes mots pour m'exprimer correctement. C'est problématique, je vous l'accorde mais c'est ma manière de faire. :3

En espérant que ça vous plaira quand même.


Un rayon solaire filtrait à travers les rideaux opaques. Tokiya émergea lentement de son sommeil de plume. Il somnola encore un peu puis, fronça les sourcils. Une force inconnue le tirait vers un réveil définitif qui s'annonçait des plus difficile. Ses yeux s'entrouvrirent. Il cligna plusieurs fois ses paupières alourdies. Il grogna, mécontent. Rien qui ne sorte de l'ordinaire. Mais au-delà de cela, il se sentait mal et vide de toute énergie comme-ci il n'avait pas du tout ou, au contraire, trop dormi. Son corps semblait être une masse engourdie et sa tête, une bombe prête à exploser à tout moment. Il avait oublié comment il avait atterri là. Une atroce migraine tambourinait contre ses tempes et empêchait toutes pensées réfléchies de circuler à l'intérieur de son cerveau. Il transpirait à grosses gouttes. Il avait extrêmement chaud. Chacune de ses respirations lui arrachèrent bientôt une grimace. Cette incendie corporelle se propagea à travers sa gorge et lui faisait connaître un cruel supplice. Il s'extirpa de l'entrave d'une mince couverture et se redressa. Ce mouvement exigea de lui un immense effort. Son dos humide craqua et une fois décollée de la literie, il frissonna. En un instant, la chaleur précédente céda la place à un froid subite et mordant. Tout son corps lui criait de se rallonger. Son regard morne s'arrêta sur une tignasse rouge reposant à ses côtés. Il plissa les yeux et médita sur les raisons de la présence de quelqu'un dans son lit. Il réalisa que peu après l'identité de son propriétaire.

Ses deux saphirs ternis par la fatigue s'agrandirent sous l'effet de la surprise. Tous ses maux disparurent et cette chevelure flamboyante envahit totalement son esprit. Tokiya se leva maladroitement. Il ne prêta pas attention à ses étourdissements et trébucha sur un vêtement délaissé au sol. Ses mains se rattrapèrent in extremis au chevet du lit. Son cœur battait à tout rompre. Son regard glissa de cette personne partageant sa couche, aux coupables de sa chute jonchant le sol. Des pièces de tissus s'éparpillaient au pied du lit de... Reiji ? Un ronflement l'interpella et il tourna la tête. Son senpai dormait à poing fermé et encore tout habillé dans le lit du brun. Pourquoi rien ni personne ne semblaient être à leur place ce matin là ?

Ichinose décida de lâcher le meuble. Ses jambes supportaient à peine son poids mais il n'avait pas l'air de s'en soucier plus que ça. Car après tout, il venait tout juste de réaliser qu'il était nu comme un ver. Encore une fois, sa fichue migraine ne lui laissa aucune chance d'analyser la situation de manière logique. La touffe rousse esquissa un mouvement et un léger couinement s'échappa d'elle. Il pâlit et leva les yeux au ciel, le remerciant muettement de l'avoir réveillé en premier. Ne sachant que faire, il se dirigea à pas de loups vers l'autre côté de la pièce. Il attrapa une pile de vêtements soigneusement pliés qui l'attendait sur son bureau. Il ne prit même pas la peine de les enfiler. Il les embarqua sous son bras. Tokiya se jeta ensuite sur la poignée de la porte de cette chambre qui l'inquiétait de plus en plus. Il l'ouvrit et sortit avant de la refermer discrètement. Au pas de cette porte, il se revêtit prestement d'un caleçon et attendit. L'angoisse retombait peu à peu mais un étrange malaise persistait toujours. Il s'éloigna puis posa son front contre le mur d'en face. Il tenta de faire le vide dans sa tête, remplie d'hypothèses plus déjantées les unes que les autres. Il revit Reiji étalé sur son propre lit et... il semblait qu'il avait partagé le lit de Reiji avec Otoya. Il n'aimait pas la tournure que prenait les choses.

Une main étrangère s'agrippa à son épaule droite. Pris par surprise, Tokiya sursauta et se dégagea vivement. Ce mouvement brusque ne plut que moyennement à son corps maladif et cela s'en fit ressentir. Ses jambes molles cédèrent et il faillit une énième fois s'écraser contre le sol. Des bras courts mais puissants le rattrapèrent de justesse. Des épis dorés lui chatouillaient la joue et un chapeau tomba au sol.

« Désolé, Tokiya. Je ne voulais pas te faire peur mais t'avais l'air bizarre posé contre ce mur. Je t'ai appelé plusieurs fois mais tu ne me répondais pas, se justifia le blond.

- Pas grave, Kurusu. C'est moi qui était ailleurs, soupira Ichinose. »

Ils se séparèrent. Le brun porta la main à sa front en sueur. Il croisa le regard inquiet de Kurusu, puis soupira une énième fois.

« Je peux te demander une faveur Kurusu ?

Le concerné hocha doucement la tête.

« Je ne veux pas réveiller Otoya qui a besoin de sommeil mais j'aurai grand besoin d'une douche. À part si ça te dérange, j'aimerai bien en prendre une dans votre chambre.

- No problem, sourit le blond. »

Tokiya le remercia et ils se dirigèrent vers la chambre de Shou. Que s'était-il donc passé ? Pourquoi mes souvenirs ne me reviennent plus ? Les questions recommençaient peu à peu à jaillir dans son esprit. Il lança un dernier regard par-dessus son épaule vers la porte négligemment fermée de sa chambre et ses yeux foncés se tournèrent vers Kurusu. Peut-être qu'il en saurait plus.

« Que s'est-il passé... hier soir ?, questionna Ichinose, hésitant.

- Tu ne te rappelles de rien ?!, s'étonna le plus petit.

Le brun ne répondit pas à la question et se contenta de baisser la tête. Shou s'en voulut un instant de s'être emporté de cette manière contre son interlocuteur, un peu perdu depuis ce matin. Ils arrivèrent devant sa chambre et s'arrêta. Il appuya son dos contre la porte et inspira profondément.

« - Ren avait ramené de... la drogue, finit par avouer le blond, le dernier mot semblant lui arracher la gorge.

Après une courte pause il reprit.

« On a un peu déconné entre nous, rougit Shou en évoquant les événements, Toi et Otoyan êtes partis les premiers. Vous ne m'aviez pas l'air très... atteints juste un peu fatigués tout au plus. Par contre, Ren et Masato étaient vraiment pas dans leurs états normaux. Surtout Masato en fait... Et je ne veux même pas imaginer comment ils ont terminé leur soirée. Cecil, Natsuki et moi sommes restés dans le salon jusqu'à ce que les senpais arrivent et... calment les festivités en nous renvoyant dans nos chambres respectives. »

Les yeux de Tokiya s'écarquillèrent tandis qu'il écoutait le scénario catastrophe que lui décrivait son ami. Des flashs lui revenaient peu à peu. Ils se remémora un instant : lorsque Cecil et Otoya lui sautèrent dessus. Puis plusieurs fragments de cette soirée suivirent sans lui accorder ne serait qu'une seconde de répit. Il se souvenait de la lune qu'il admirait à travers la fenêtre et de l'immense béatitude qu'il avait ressenti à cette vue apaisante. Il revoyait Masato et Ren qui s'embrassaient comme si leur vie en dépendait et il se rappela cette étrange envie de les imiter lui tordant l'estomac.

Un sifflement perça ses oreilles et stoppa net le flot d'images qui inondait son cerveau d'informations floues et incertaines. Il réprima un gémissement et attrapa sa tête entre les mains. Ses vêtements s'échouèrent sur le sol. Shou s'avança vers son ami chancelant, paniqué. Il lui offrit une épaule sur laquelle se reposer et lui murmurait des mots rassurants dont le brun n'en saisissait pas le sens. Ichinose lui glissa un « j'ai juste besoin d'une douche » à peine audible.

Face au miroir, ses cheveux humides s'égouttaient sur le haut de sa chemise à carreaux. Tokiya se frotta le visage, mieux réveillé grâce à cette douche qu'il venait de prendre. Il gardait néanmoins des traces de fatigues évidents comme ces cernes qui assombrissaient ses yeux et ce teint maladif. Il effleura les griffures encerclant sa nuque, la douleur qui s'en suivit le fit grimacer. Il se détailla et se perdit au fond de ses propres yeux, fenêtres de son âme en peine. Malgré son calme apparent, ses symptômes matinaux ne s'étaient pas non plus calmés. Ils avaient même empiré depuis que ses idées s'étaient éclaircies. Une tempête d'émotions diverses faisait rage à l'intérieur de lui. Il avait pu reconstituer les différents tableaux de cette soirée. Il fixa son reflet. Il trouva cette image qu'il renvoyait tout bonnement abominable. Les actes définissaient la personne et il était depuis hier soir l'homme le plus exécrable de cette Terre. Sa colère lui monta à la tête d'abord elle se dirigea contre Ren, puis finit par s'acharner contre lui-même. Un haut-le-cœur le força à se pencher vers le lavabo. Il avait du mal à supporter ce fardeau, son corps essayait en vain d'expulser cette part de ténèbres, grandissant en lui. Il tenta de relever la tête mais cette peur de voir la triste vérité dans ce miroir le contraint à la garder baissée. Son estomac se contracta de nouveau et Tokiya recula jusqu'à ce que son dos touche le mur glacial. Il glissa le long de sa surface, jusqu'au sol. Ces plaintes résonnèrent entre les carreaux immaculés. Il bascula la tête en arrière et scruta le plafond insipide.

Ses démons ne tardèrent pas à le rattraper. Les gouttes fraîches continuaient à s'échapper de ses mèches bleus nuit. Elles venaient se confondre aux larmes tièdes qui roulaient sur ses joues. Pourquoi pleurait-il d'ailleurs ? Cela manquait de logique c'était lui qui avait abusé de la faiblesse de Otoya. Son malaise était mérité. Le goût amer de la culpabilité aggravait sa nausée. La drogue l'avait aveuglé mais son envie de luxure avait commis le reste de cet acte impardonnable. Le chanteur se sentait au plus mal dans cette peau qui avait apprécié celle de l'autre. Ichinose avait aimé ce moment criminel où seul le physique avait importé. Il payait à présent le prix fort pour à peine quelques heures d'extase éphémère. Mais cette vérité était trop dure à accepter dans cette situation critique. Il cacha son visage dans le creux de ses mains. Il écarquilla les yeux. Qu'avait-il fait ? Il se mit à la place de son ami et son désarroi bloqua sa respiration.

Je t'aime, Tokiya. Je suis amoureux de toi.

Les mots, débordants de tendresse, de sincérité avaient prié sa compassion qu'il ne lui avait pas accordé. Les «non » déchirants du roux vibrèrent à nouveau à ses oreilles. Le souvenir d'un corps se tordant sous lui submergea son esprit, corrompu par le vice de la chair. Ses détails qui lui avaient paru la veille si infimes prenaient ce matin là toute leur importance. Un toquement à la porte mit brusquement fin à ce tourbillons d'images douloureuses. Sa figure se détacha vivement de ses mains. Ce bruit à peine audible, l'avait ramené dans le présent tout aussi dur à supporter.

« Tokiya, est-ce que ça va ?, s'inquiéta la voix de Shou à travers la porte. »

Ichinose se leva d'un bond et essuya vivement son visage d'un revers de sa manche.

« Oui, tout va bien. »

Sa voix faible et rocailleuse trahissait son mal-être évident. Il s'éclaircit la gorge mais cela n'y changerait rien. Il sortit de la salle de bain, après avoir dissimulé son mal-être derrière un masque d'indifférence. Il adressa un sourire poli à Shou l'attendant au pas de la porte.

« Je t'assure que tout va bien, répéta mécaniquement le brun face à l'expression angoissée de son ami. »

Cette vérité était tout autre pour le jeune homme émergeant peu à peu de son lourd sommeil. Des cris l'avait tiré de son sommeil. Instinctivement, le roux tendit la main et vérifia que personne ne s'étalait dessus. Il était bel et bien vide. Ce constat, était-il affligeant ou au contraire, consolateur ? L'ultime confrontation était repoussée à plus tard. Juste le temps que Otoya s'en remette. S'en remettra-t-il d'ailleurs ? Il se retourna et son regard se posa le matelas encore un peu affaissé par le poids de son corps, à présent absent. Il serra les poings autour des draps imprégnés de son odeur. Il ne savait pas combien de temps s'était écoulé néanmoins à l'heure qu'il était, Tokiya devait le détester de tout son cœur.

Le guitariste leva ses yeux brillants de larmes vers la silhouette assise sur le lit d'à côté. Il croisa le regard de Reiji, qui l'observait l'air de dire « Qu'est-ce que vous avez fait ? ». Cette question à laquelle il ne saurait malheureusement comment y apporter une réponse. Ittoki ne se soucia ni de sa nudité, ni de l'image pitoyable qu'il renvoyait à son senpai. Son cœur saignait et ses larmes coulaient, sans retenu. Il renifla et se leva, traînant son corps vers la salle de bains. Il n'adressa pas un mot à Reiji et se contenta de l'ignorer, lui qui le suivait des yeux. L'orphelin boitait et ses hanches menaçaient de se détacher à chacun de ses douloureux pas. Il finit pas s'écrouler devant la cuvette des toilettes et l'obscurité envahit son esprit. Sans qu'il ne sache trop pourquoi, il commença à rejeter le peu choses qui remplissait son estomac.

Reiji accourut dans la salle de bains et se sentit désemparé face à la scène incompréhensible qui se dressait face à lui. Cependant, il réagit vite et se mit à tapoter maladroitement le dos nu et humide du malade. Il lui glissa quelques paroles réconfortantes. « Tout ira bien... » Otoya enfonça sa tête dans le trou de porcelaine et s'accrocha aux rebords comme-ci il ne voulait pas entendre ses syllabes mensongères. Cela dura plusieurs minutes. Puis, il resta un moment immobile, dans cette position loin d'être flatteuse.

Des bribes de cette fatale soirée lui revenaient. Une scène en particulier retint son attention. Contre la porte, puis sur le lit. Ils avaient rapidement fait leur chemin. Sa pathétique déclaration et l'indifférence de Tokiya vinrent s'emboîter avec le reste du puzzle. Les gouttes continuèrent à tomber de ses yeux et repassèrent sur le sillon précédent qui avait séché sur ses joues livides. Tout était allé si vite il n'avait pas réfléchi aux conséquences de ses actes. Il se sentit soulever. Reiji le força à se relever, Otoya reprit pied dans la réalité. Sans faire exprès, son senpai appuya sur les nombreux bleus éparpillés sur son corps. Il gémit et se laissa retomber de tout son poids dans les bras de son sauveur.

« Que s'est-il passé, Otoyan ?, questionna Reiji d'un inhabituel sérieux »

Finalement, cette question tomba comme un couperet au-dessus de sa nuque. Il essaya vainement de formuler l'ombre d'une réponse. Mais les mots ne venaient pas car rien ne saurait expliquer cette faute. Les sensations, les mots, les gestes se mélangeaient à l'intérieur de son crâne. Et dans toute cette anarchie, ce qu'il le marquait le plus c'était cette tristesse, cette déchirure qui le rendait malade. Malade d'amour. Malade de tout.

« Aller Otoyan, juste un petit effort, insista son généreux colocataire. »

Celui-ci le transporta avec difficulté jusqu'à son véritable lit. Personne n'y avait dormir hier soir. Les draps étaient frais l'odeur de Tokiya n'était pas là. Et le roux ferma les yeux, apaisé par la main rassurante qui caressait doucement son front. Il fit mine de dormir. Mais le sommeil ne le gagnait pas et malgré les efforts du senpai, les images de cette nuit là le hantaient toujours. Une mince couverture se déploya sur sa peau brûlante de fièvre. Encore une attention de la part de son bon vieux Reiji.

« Depuis qu'ils sont réveillés, Masato et Ren n'arrêtent pas. Ça a l'air d'être grave »

La voix rauque de Ranmaru brisa le silence. Depuis quand était-il là ? Il tendit l'oreille et entendit encore crier de l'autre côté du mur. Il distingua vaguement la voix de Masato, mêlée à celle de Ren. Alors c'était de ces deux là que d'où venait ce vacarme matinal. Le guitariste imagina facilement les raisons de leurs disputes. Ren et Masato étaient du genre à exploser, contrairement à eux qui avaient opté pour la fuite.

« Qu'est-ce qui est arrivé à Otoya ?, demanda Ranmaru.

- Lui et Tokiya ont dû passer une nuit ensemble. Au vu des marques et la tête qu'il avait, ça n'a pas dû être tendre. Je n'aurait jamais imaginé voir un jour Otoya dans un état pareil..., soupira son interlocuteur.

- Vaut mieux en parler ailleurs. »

Sur ces tristes paroles, Reiji et Ranmaru quittèrent la pièce afin de ne pas déranger le sommeil du roux. Ils rejoignirent Mikaze dans sa chambre. Celui-ci était posté devant son écran éteint, une tasse fumante entre les mains.

« -Salut »

Mikaze se retourna sur sa chaise et répondit à son camarade par un timide mouvement de tête. Reiji ne savait comment aborder le sujet avec Mikaze. Il ne savait si son ami saurait faire preuve d'assez de subtilité.

« Tu sais ce qui s'est passé hier soir ?, lâcha Ranmaru. »

Reiji le regarda de travers et le fautif se contenta de hausser les épaules l'air de dire « Il fallait bien commencer un jour ». Eh bien... Tant pis pour la subtilité. Mikaze réfléchit un instant avant de formuler sa réponse.

« Vous avez pensé qu'il serait judicieux de laisser les STARISH fêter leur victoire entre eux. Nous sommes donc rentré dans un établissement, plus communément appelé « bar ». Je suis ensuite resté là à vous regarder consommer de l'alcool et à faire semblant d'écouter vos divagations jusqu'à 3h46 du matin.

- Ranmnaru et moi sommes au courant parce que nous y étions également, Mikaze. On voulait plutôt parler de la soirée STARISH.

- Dans ce cas, adressez vous directement à eux, répliqua Mikaze en pointant Natsuki et Shou du menton. »

Les deux blonds avaient essayés de se faire tout petits depuis l'arrivée du duo. Allongés dans le même lit, Shou faisait mine de lire un magazine tandis que Natsuki jouait « innocemment » dans ses cheveux.

« Natsuki, Shou, répondez à la question qu'à posé Ranmaru, ordonna un peu sèchement leur senpai. »

Natsuki se serra un peu plus contre son ami. Shou ferma son magazine et arbora un sourire trop enthousiaste pour être authentique. Il fut le premier à prendre la parole.

« Quelle question ?, tenta le blond. »

Les senpais se tournèrent vers eux et leurs mines graves firent disparaître le rictus du plus petit. Shou et Natsuki rougirent. Natsuki enfouit son visage dans un oreiller rose et Kurusu se gratta l'arrière de la tête.

« -Voilà, le truc, c'est qu'on a... mais un tout petit peu... dans la mesure où... »

Kurusu avait marmonné la moitié de sa phrase, qui ne disait rien sans jamais se terminer.

« Nous ne sommes pas là pour déchiffrer ce que vous racontez, s'impatienta Mikaze.

- ON A PRIS DE LA DROGUE ! ON EST DÉSOLÉ, ON NE RECOMMENCERA PLUS !, craqua soudainement Natsuki, au bord des larmes. »

Mikaze fronça les sourcils : cela signalait un mauvais présage pour eux. Shou passa sa main sur son visage baissé. Le début de leur fin avait sonné.

Leur senpai but une gorgée de thé afin de cacher l'inquiétude qui naissait sur son visage d'habitude si impassible. Il déposa sa tasse sur son bureau et appuya sur l'interrupteur de son ordinateur afin de le mettre en route. Il se massa l'arête du nez les mots ne venaient tout simplement pas pour décrire l'indignation qui montait en lui. La partie émotions, il préférait laisser ses collègues s'en occuper.

« Vous n'êtes pas sérieux quand même ? S'égosilla Reiji.

- Natsuki exagère comme toujours ! Haha... Oui, c'est vrai qu'on a consommé un rien de drogue mais aucun dégâts ne sont à déplorés... n'est-ce pas ?, enjoliva Shou.

- Otoya est en ce moment en train de pleurer et de se morfondre dans son lit. Ce matin, il a vomi et il fait de la fièvre. Alors ce n'est pas la peine d'essayer de dédramatiser cette situation ! »

Reiji avait presque crié sa dernière phrase. La panique luisait dans ses yeux grands ouverts par son soudain accès de fureur. Les deux blonds touchés par cette révélation se regardèrent et d'un accord commun, ils avouèrent tout ce qu'il y avait à avouer. Ils ne se souvenaient pas de tout mais avaient retenu l'essentiel. Du baiser de Ren et Kurusu jusqu'au dérapage de Masato et Ren, ils expliquèrent le déroulement des événements. Les senpais ne les interrompirent pas le souffle retenu, ils écoutaient le récit inquiétant des deux blonds.

« … Je n'ai aucune idée de ce qui s'est passé ensuite dans les chambres ».

La dernière phrase provoqua un frisson à Reiji. Il s'était crû au pire, mais cela dépassait tout ce qu'il s'était alors imaginé. Il s'adressa à Mikaze d'une voix tremblante.

« Quels sont les effets exacts de cette drogue ?

Il mit un temps avant de les énoncer. Il les connaissait, mais l'angoisse de les prononcer entravaient sa gorge.

- Hallucinations... confusion, déshydratation... troubles du comportement et ses effets aphrodisiaques poussent parfois... à des rapports sexuels non-voulus. »

Reiji serra les dents et Ranmaru frappa le mur de son poing. Cela éclairait beaucoup de choses sur le comportement bizarre des STARISH. Le senpai entendit un hoquet étouffé. Une silhouette cachée derrière l'encadrement de la porte frémit et plaqua sa main devant sa bouche. Reiji l'aperçut et devina presque immédiatement le propriétaire des cheveux bleus nuits qui dépassaient.

« Tokiya... Te cacher ne servira pas à résoudre cette histoire. »

Tout le monde retint sa respiration et n'osait plus énoncer une seule syllabe. Le brun s'avança dans le champ de vision de son senpai, la tête baissée. Les regards de l'assemblée allaient de Reiji à Tokiya ils se taisaient mais appréhendaient la suite de cet événement pour le moins inattendu. L'impassibilité du brun n'arrangeait pas non plus les choses.

« Tu as tout entendu, n'est-ce pas ?, cracha le châtain. »

Le concerné trembla lorsqu'il entendit le ton accusateur de son senpai. Il se recroquevilla sur lui-même pour cacher sa honte, ses regrets. Personne ne voyait son visage, caché derrière ses cheveux sombres. Il ne pouvait nier ce que lui reprocher durement le châtain. C'était mérité. Mais cette tragique vérité qu'on lui lançait à la figure ne faisait que l'enfoncer dans son désarroi. Il déglutit, voulut prononcer un mot, une parole.

« Je... Désolé, réussit-il à articuler. »

Aucun autre son ne sortit de sa bouche entrouverte. Alors, il tourna le dos à ses amis et à ses aînés et s'apprêta à fuir la colère émanant de son senpai. Il traîna les pieds sur quelques mètres d'un long couloir. Reiji le poursuivit et agrippa son poignet, le forçant alors à lui faire face. Derrière le châtain, le reste de la troupe les avait suivit et assistait de loin à la scène.

Reiji se rapprocha de Ichinose et plongea son regard sévère dans celui, perdu de son kouhai. Tokiya détourna les yeux, essaya de se dégager en vain. Il finit par se résigner et murmurer une vague explication.

« Je n'étais pas... dans mon état normal...

- Ce n'est pas à moi qu'il faut dire ça, le raisonna Reiji en raffermissant l'emprise autour de son poignet. »

Tokiya semblait être devenu sourd. Il répéta la même chose. Encore et encore. De plus en plus en fort. Il avait du mal à contenir ses larmes et ses plaintes. À présent, il dévoilait ses faiblesses qu'il tenait tant à cacher. Il se baissa et regardait le sol afin d'éviter cet affrontement trop subite. Il essayait tant bien que mal de justifier ses travers mais en vérité, il ne faisait que se donner en spectacle devant ses amis.

« JE N'ÉTAIS PAS DANS MON ÉTAT NORMAL !, hurla Tokiya en secouant son bras prisonnier, JE N'AURAIS JAMAIS... jamais... jamais... fait ça avec quelqu'un que je n'ai jamais aimé.»

Il prononça sa dernière phrase dans un sanglot, comme si c'était la chose dont il avait le plus honte.

« Je vois... À quoi s'attendre après tout? »

Reiji abandonna mollement la main de Ichinose et s'écarta lentement de lui. Tokiya écarquilla les yeux et il ravala sa voix, qui plus tôt avait fait écho à travers tout le couloir.. Sa respiration devint saccadée et son cœur se serra douloureusement dans sa poitrine. Car ce n'était pas Reiji qui lui avait répondu sur ce ton. Ce ton faible et maladif; d'une tristesse poignante, atroce. Il se releva peu à peu. Et ce qu'il vit, le pétrifia.

Otoya, nu sous des couvertures blanches qui drapaient son corps. Son corps chancelant, lourdement appuyé contre un mur. Il ressemblait à un enfant vulnérable à qui on avait tout pris. Sa peau couverte de marques plus ou moins foncées. Ittoki laissait ses larmes couler silencieusement. Ces yeux d'habitudes si pleins de malice s'étaient ternis, mis-clos et bleuis par des cernes. Ce regard bouleversa Tokiya dont l'esprit s'était arrêté sur cette image de son ami détruit. Le roux s'écroula au sol car ses membres engourdis ne trouvaient plus la force de le porter. Il glissa le long du mur, dans un long gémissement. Le brun ne bougea pas plus que cela, trop choquée par ce qu'il venait de voir. C'était lui qui avait fait ça ? Qui l'avait brisé à ce point ?

« Otoya ! »

Shou le bouscula pour aller porter secours à son partenaire, la tête contre le sol. Il s'affolait autour de Otoya qui ne réagissait pas plus que cela non plus. Le petit blond le releva et Reiji accourut afin d'apporter son soutien. Tokiya recula, effrayé par les conséquences de ses actes qui se trouvaient à quelques pas de lui.

« Qu'est-ce qu'il passe ? Otoya ! »

Instinctivement, la voix féminine détourna son regard de l'objet de son crime. Au bout du couloir, se tenait Haruka prête à intervenir. Or cela ne ferait qu'aggraver la situation. Sa gentillesse empoisonnerait le roux. Elle l'achèverait, lui qui était déjà à l'agonie. Par ailleurs, il ne voulait pas qu'elle sache qu'il était la cause de toute cette souffrance. Alors, se décidant enfin à bouger, il accourut aux côtés de la jeune fille.

« Qu'est-ce qu'il se passe Ichinose-san ?, demanda-t-elle, inquiète. »

Son interlocuteur ne lui répondit pas. Il resta interdit face à la question de la compositrice et se contenta de serrer les dents. Le brun ne pouvait tout simplement pas lui répondre car cela équivaudrait à lui révéler ces vices et cette obscure facette de lui-même. Il admirait son visage innocent et se taisait. Il avait trop honte de cela pour le dire ouvertement à la véritable élue de son cœur.

« Ichinose-san ?, insista-t-elle »

Alors il la serra brièvement dans ses bras comme-ci il essayait d'étouffer ses malheurs contre elle. Elle se laissa faire, ne sachant comme réagir face cette réaction inattendue. Puis, il l'attrapa par le bras et l'emmena loin des autres. Combien de temps pourrait-il l'éloigner de cette affreuse vérité ?

Pas très longtemps, c'était certain. Mais, il voulait faire tarder le plus possible l'arrivée de cette sombre issue. Il s'enfuit avec elle, main dans la main. Et elle le suivit, non pas sans un dernier regard derrière elle, vers Otoya blessé et vaillamment secouru par ses amis.

Leur pas les avaient emmenés jusqu'au jardin de leur immense maison. Les nuages gris semblaient chargés de pluie et l'air ambiant était étouffant. Il faisait étonnamment sombre pour un matin d'été.

Tokiya avait lâché la main de Haruka. Les questions de la jeune fille restaient sans réponses mais elle n'osait pas mettre de mot sur cette situation compliquée. Au lieu de cela, elle préféra se taire et attendre que ce soit le chanteur qui s'explique de lui-même. Au loin, on entendait les grondements de l'orage. Il leva le menton vers le ciel maussade et finit par prononcer le début d'une phrase. Sa voix grave était presque inaudible.

« Je ne sais pas vraiment par où commencer... Tu vas sûrement me haïr pour ce que j'ai fait...

- On a traversé tellement de choses ensembles ! Comment peux-tu affirmer une chose pareille Ichinose-san !, le contredit-elle. »

Il se retourna vers elle, les larmes aux yeux. Elle qui était si pure et si naïve. Elle qui lui inspirait de la tendresse et de l'amour. Il aurait aimé croire à ses paroles sincères. Mais après avoir entendu son histoire, tiendrait-elle toujours à le défendre et l'accepter ? Ses larmes coulèrent d'elles-même et il se sentit misérable devant celle qu'il aimait. Il saisit ses épaules et scruta ses yeux brillants avides de réponses. Il secoua la tête et s'apprêta à continuer ses explications. Mais derrière le visage de Haruka, il aperçut la silhouette de Ren. L'échine courbée et la mine sombre, il traversait le jardin sans leur prêter aucune attention. Le sang de Tokiya ne fit qu'un tour en le voyant. En l'espace de quelques secondes, sa tristesse s'était muée en une fureur sans nom. Enfin, quelqu'un d'autre que lui-même à blâmer.

« - Ichinose-san ?, l'interpella Haruka. »

Il ne l'entendit pas et s'écarta d'elle. Surprise, Haruka le suivit du regard. Sa mâchoire s'était serrée, tout son corps s'était contracté. Il courrait presque. Ses pas alarmés foulant l'herbe fraîche, avertirent le saxophoniste de sa présence qui se retourna vers lui. Tokiya se stoppa à quelques mètres de lui et lui faisait à présent face. Il le dévisagea, sans savoir tout d'abord comment réagir.

Les yeux azurs du blond se plissèrent. Observant Tokiya sans vraiment le voir, ils étaient vides et creusés par la fatigue. Il portait une simple combinaison T-shirt, jean, baskets qui ne ressemblait pas à son habituel style exubérant. Les mains dans les poches, il expira toujours avec cet air abattu fixé sur son visage. Il pressentait une énième confrontation car Ichinose était au bord de l'explosion de rage. Le blond comprenait pourquoi. Cette situation lui rappela Masato et sa gorge se serra. Le saxophoniste aurait voulu fuir face à tant de fureur et ainsi ne pas assumer cette dispute qui allait le déchirer un peu plus. Cependant, le foutu respect qu'il avait pour le brun le clouait sur place. Ne pas accepter cette colère, c'était comme cracher sur son évidente culpabilité et les conséquences qui en résultaient. Ça, il ne pouvait pas. Alors il restait là, immobile et silencieux en attendant la tempête s'abattre sur lui.

Les souvenirs de cette soirée fatale leur revinrent en mémoire lorsque leurs regards se croisèrent. Ils ne parlaient toujours pas, n'esquissaient aucun geste laissant leurs regrets et leurs émotions prendre le dessus sur leur raison. Et la douleur prenait peu à peu sa place dans le cœur des deux jeunes hommes. Tokiya ne put en supporter plus et dans un hurlement déchirant, il fracassa soudainement son poing contre la joue de Ren. Le bruit de l'impact était affreux, le craquement des os était morbide. Sous la force du coup, le blond avait basculé en arrière et atterrit rudement sur le sol. Ichinose secouait sa main endolorie, essoufflé par cet acte qui violait ses propres principes. Le blond résigné, ne se releva pas. Il resta assis aux pieds du brun et ferma les yeux en signe d'acceptation. Il acceptait sa peine, sa rancœur et recevait la souffrance qu'il avait infligé. Ren ne pleurait pas mais même sans, pouvait s'exprimer une tristesse des plus profondes.

« C'est de ta faute, Ren !, l'accusa durement Tokiya. »

Le blond soutint les yeux fous du brun qui le surplombait. Une goutte tomba sur son front, puis une autre rejoignit sa consœur , jusqu'à ce qu'elles soient des centaines à tremper son corps. Parmi ces grains de pluie battants, il avait senti une des larmes tièdes de son ami anéanti. Ces larmes lui disaient qu'ils avaient bien mérité ce qui lui arrivait. La pluie était devenu un véritable déluge glacé qui s'abattait sur eux. Un sourire résigné aux lèvres, il se remit debout et à peine fut il sur ses jambes qu'il reçut un deuxième coup dans le ventre cette fois. Le blond se plia sous la douleur il ferma les yeux en pressentant le troisième coup venir.

« Non ! Ichinose-san, arrête !, cria une petite voix »

Ren se releva doucement en se tenant les côtes. Il vit Haruka qui retenait le poing serré du brun. Il sourit face à tant de candeur. L'aurait-elle toujours fait en sachant ce qu'il avait fait ? La tête penchée, Tokiya abaissa son bras et saisit la main de la jeune fille. Ils étaient tous trempés jusqu'aux os, au milieu du jardin. Ils étaient déboussolés. Haruka ne comprenait rien. Ren ne voulait plus rien comprendre. Et ce rien transperçait douloureusement la poitrine de Tokiya.

«- Je suis désolée, Ichinose. J'aimerai tellement t'offrir plus que des excuses mais que veux-tu, chuis qu'un pauvre type, déclara Ren sur un ton faussement joyeux».

L'orage gronda sourdement. Le concerné ne releva pas la tête. Il ne répondit pas. Le brun ne voulait pas entendre ces excuses. Encore moins les accepter. Il voulait juste continuer à le frapper pour étouffer ce mal à l'intérieur de lui. C'était difficile de résister à l'appel de la colère et de la rancœur Mais la jeune compositrice l'en empêchait, continuant à s'agripper désespérément à sa main. Le saxophoniste lui sourit tendrement et secoua la tête afin de lui dire que ce n'était pas la peine de se donner autant de mal. Elle se mordait nerveusement les lèvres, affectée par la peine des deux chanteurs. Tokiya quant à lui était en proie à un féroce combat qui opposait ses sentiments contradictoires. D'un côté il y avait Ren et de l'autre Haruka. Allait-il céder à sa fureur dirigé contre Ren ou bien continuer à prendre sur lui pour combler les désirs de la jeune fille ? Pour l'instant, le choix semblait impossible. Il s'extirpa alors violemment de la poigne de la jeune fille et se mit à courir loin de Haruka et de Ren.

« Ichinose-san !, gémit la jeune fille. »

Il entendit son nom être appelé. Cependant il ne se retourna pas. Car il avait besoin d'être seul pour se calmer et ne pas détruire un peu plus ce qui croisait son chemin.

Depuis sa fenêtre, Masato avait observé la scène. Il ne pouvait se sentir que désolé pour Tokiya même si sa propre situation n'était pas enviable non plus. Il tressaillit lorsqu'il vit le regard de Ren levé vers lui. De peur ? D'appréhension ? De honte ? Le pianiste ne savait plus distinguer ces sentiments qui se confondaient douloureusement à l'intérieur de lui. Il se retourna vivement. Puis il revint s'allonger dans son lit avec difficulté. Tout son corps souffrait de courbatures et un tambourinement martelait son crâne des signes qui trahissaient un lendemain de soirée difficile. Il enfouit son visage dans son oreiller encore empreint de l'odeur enivrante de Ren. Ses bribes de souvenirs le poursuivaient. Il ferma les yeux et les laissa ainsi l'envahir complètement.

Il se rappela la douce et amère sensation de Ren se fondant à l'intérieur de lui dans ce lit même. Masato ramena les draps sur sa peau diaphane , seulement habillée d'une chemise ouverte et d'un boxer. Elle était clairsemée de traces voluptueuses, tirant parfois sur un violent bleuté. Mais le jeune homme savait que le blond avait été incroyablement doux et prévenant avec lui, comme-ci il avait été le temps d'une nuit la chose la plus précieuse à ses yeux. Il sourit tristement. Cette nuit lui avait révélé les véritables sentiments de son ami. Qui l'eut crû ? Pas lui en tout cas. Masato avait toujours pensé que son amour était d'un sens unique et qu'il aurait dû l'enfouir pour toujours au plus profond de lui. Mais cela ne rendait la situation que plus difficile à endurer.

Ils ne pouvaient pas s'aimer, Ren pensait apparemment le contraire. Il s'opposait encore à lui, ne lui rendait pas la tâche facile comme Masato pouvait s'y attendre. Après tout, c'était le Ren dont il était tombé fou amoureux. Néanmoins, il avait tout comme lui-même des responsabilités. Ils étaient tous les deux de riches héritiers et connus du monde entier. Leur secret maudit ne tarderait pas à être dévoilé. Ils seraient condamnés par leur famille, leur amis, les médias... Le monde entier s'acharnerait sur eux et leur homosexualité tabou. Ren avait juré de s'enfuir loin de tout et passer sa vie à ses côtés sur une île déserte si jamais cela venait à se produire. Il avait arboré une mine si grave en promettant une pareille déclaration ! Le pianiste ne put s'empêcher de rire au creux de son oreiller. Bien que puérile, l'idée était plus que tentante. Mais c'était trop facile. La facilité n'avait jamais plu à Masato. Son sourire se fana. Tout abandonner derrière eux, c'était beaucoup trop pour lui.

Alors ils s'étaient disputés à en perdre haleine, le lendemain matin de leur nuit d'amour et de tendresse devant Ranmaru. Masato ne savait pas vraiment si c'était la drogue qui avait complètement ravagée ses sens et son esprit mais, dans son souvenir ce moment avait été magique et romantique. Il s'en voulait tellement d'avoir aimé ça et d'en avoir réclamé toujours plus tout au long de la nuit. Le pianiste rougit de son comportement lascif et de ses demandes obscènes de cette soirée. Quelque part, il en voulait aussi à Ren qui avait provoqué ce désastre sans chercher à y remettre de l'ordre. Mais il continuait de l'aimer. Plus que jamais maintenant qu'il avait croqué dans le fruit défendu. Il était amoureux de lui. De tout son corps, qui n'avait pas menti. De tout son cœur, qui battait à tout rompre. Ren aussi, l'aimait en retour aussi passionnément que lui et bien plus encore. Et le problème venait bien de ces sentiments interdits.


La prophétie dit que le prochain chapitre viendra dans mille lunes lorsque toutes les planètes seront alignées...

Mlle Usagi.