Bonjour, bonsoir !

Donc, voici le chapitre tant attendu ;3. Je vous souhaite une bonne lecture à tous !

NOTE : Dans ce chapitre, les flashback sont en italique et raconté à la 3ème personne du singulier.


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Chapitre 10

Espérer pour vivre.


« Je suis Naru. »

Un silence suivit ma confession. Sasuke ne me quittait pas des yeux. Il avait l'air surpris. Rien d'étonnant à cela, j'aurais cru à une grosse blague à sa place. Me croyait-il ? La flopée d'émotions qui bataillaient dans ses prunelles rendait son regard quasi indéchiffrable. Mais, je voyais qu'il tentait de comprendre quelque chose.

Je décidai de prendre la parole avant lui :

« Après ton départ, il s'est passé énormément de choses. Quand je suis né, je n'avais pas assez de 5-alpha réductase. C'est une enzyme qui permet de transformer la testostérone en DHT. La DHT, c'est un truc indispensable pour le bon développement des organes génitaux masculins…et...euh… Bref, je te passe les détails. Moi-même, j'suis pas sûr d'avoir tout compris alors que je suis le concerné. Enfin, t'sais, moi et la science... C'est comme lors de notre exposé sur l'ADN… Mais, là n'est pas le sujet. Je m'égare... Je… Je suis désolé mais ça me stresse tellement de te parler de ça…

-Je ne vais pas fuir, Naruto. Je veux juste comprendre. Ton histoire d'enzyme là… C'est une maladie ?

-Le fait que j'en avais pas assez, ouais. Du coup, quand je suis né, on a cru que j'étais une fille. J'ai été élevé comme Naru Namizake jusqu'à mes 12 ans. Avec la puberté, mon corps a commencé à changer et on a pu découvrir que j'étais un garçon. Du coup, j'ai été renommé. Le « to » de Naruto, c'est celui de Minato et Uzumaki, c'est le nom de jeune fille de ma mère, expliquai-je.

-Ok…, souffla-t-il.

Je sentais qu'il était en train d'encaisser le choc mais j'étais soulagé qu'il le prenne aussi calmement. J'avais tellement appréhendé sa réaction. Pour le moment, il n'avait pas fui et il m'avait dit qu'il ne le ferait pas, ça me rendait heureux.

-Ton histoire est… Je ne savais pas que ce genre de chose était possible mais je veux bien te croire. En un sens, ça explique pas mal de choses.

J'acquiesçai en silence.

-Mais, pourquoi as-tu changé de nom de famille pour prendre Uzumaki ? me demanda-t-il.

Je baissai la tête. Un rictus amer étira mes lèvres.

-Pour éviter de souffrir à nouveau, avouai-je.

-Comment ça ?

-Après avoir découvert que j'étais un garçon, j'ai dû continuer à aller au collège. Les autres élèves ont su pour… pour mon problème et ils m'ont fait payer ma différence très cher… Je ne sais même pas comment ils l'ont su mais… ils m'ont fait vivre un véritable enfer. C'était horrible. Au bout d'un moment, j'avais la nausée rien qu'à l'idée de me lever le matin. En plus, je ne pouvais pas en parler à mes parents…

-Pourquoi ?

-Le dialogue était coupé. Quand ils ont su que j'étais un garçon, ça a été un choc pour eux… »

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Le dialogue s'était comme rompu et aucune décision n'avait encore été prise. Kushina avait lu les brochures. Elle les avait lus et relus mais cela ne l'aidait pas à y voir plus clair. Elle ne savait plus comment ré-aborder le sujet. Elle avait cru bon de lui laisser un peu de temps seule mais plus les jours défilaient moins Naru semblait enclin à parler. Elle ne lui racontait plus ses journées en rentrant des cours, elle s'enfermait dans sa chambre, mangeait de moins en moins. Tout cela, Kushina le constatait mais elle ne faisait rien par peur d'aggraver la situation. Que se passait-il dans la tête de Naru ? Si au moins elle pouvait avoir un indice sur la bonne conduite à prendre…

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« Je pense, qu'ils se sont sentis impuissants, continuai-je, les souvenirs remontant à la surface. Je ne peux pas leur en vouloir, ça n'a pas été facile pour eux non plus. Un soir… »

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Kushina avait invité Kakashi à la maison. Elle avait seulement besoin de parler de tout cela à quelqu'un de confiance. Depuis quelques temps, Minato et elle ne parlaient plus vraiment. Son mari rentrait de plus en plus tard le soir. Il ratait les dîner, partait plus tôt le matin et faisait des heures supplémentaires le week-end. Il lui était même arrivé de dormir au travail.

Pour un professeur de mathématique, c'était étrange mais Kushina ne lui avait posé aucune question. Elle se contentait de ses« Désolé, le travail », « je ne rentrerai pas ce soir », « ne m'attendez pas pour dîner ». « Ok, bosse bien » était sa seule et unique réplique.

Mais, ce soir, elle n'en pouvait plus. Il fallait qu'elle déballe ce qu'elle avait sur le cœur. Kakashi était le confident parfait pour ça. Il était médecin et mature pour son âge, il ne la jugerait pas.

Elle l'invita autour d'un thé glacé. Naru était dans sa chambre, pour ne pas changer. Ils étaient seuls dans le salon, à l'abri des oreilles indiscrètes. Kushina ne s'était pas retenue d'avantage. Elle s'était confiée. Les larmes avaient coulé naturellement. Elle lui avait tout expliqué et il l'avait écouté sans l'interrompre. Son regard rassurant ne l'avait pas lâché. Elle s'était sentie beaucoup mieux après…jusqu'à l'arrivé de Minato…

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«…une grosse dispute a explosé… »

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Elle ne l'attendait pas ce soir-là, cela faisait deux nuits qu'il passait à l'extérieur.

-Que fais-tu là ? S'étonna-t-elle en le voyant entrer dans le salon.

C'était sorti tout seul mais ce n'était pas une excuse. La question ne sembla pas plaire à Minato.

-Je suis chez-moi. Lui, par contre ce n'est pas son cas, fit-il remarquer en jetant un regard glacial à Kakashi.

-Je l'ai invité. J'avais besoin de discuter, se justifia Kushina.

-Discuter de quoi ? Continua Minato sur un ton sec.

Cette fois, ce fut au tour de Kushina de froncer les sourcils.

-Je ne vois pas en quoi ça te regarde, répliqua-t-elle.

-Tu ne vois pas ? Tu invites des gens sans ma permission sous MON toit et tu ne vois pas en quoi ça me regarde ? Tonna-t-il.

Kushina le jaugea avec surprise. C'était bien la première fois qu'elle voyait Minato hausser le ton, lui pourtant si calme... jamais encore il ne lui avait parlé d'une voix aussi forte... Mais, une fois la surprise passée, elle ne se démonta pas :

« Ton toit ? Cette maison m'appartient autant qu'à toi, Minato.

-Oh, arrête ! Avec le peu que tu gagnes, c'est mon salaire qui y passe ! Je bosses comme un dingue pour que vous ne manquiez de rien et que fais-tu toi ? Tu fricotes derrière mon dos avec un de mes anciens élèves !

-Je ne fricotais pa…

-ALORS REPOND A MA QUESTION, DE QUOI PARLIEZ-VOUS ? Hurla-t-il d'une voix tremblante de rage.

-Minato calme-toi, commença Kakashi en se levant de son fauteuil, il n'y a aucune raison de s'énerve. Je suis juste venu…

-Toi, tu fermes ta putain de gueule !

-Minato ! Comment peux-tu lui parler comme ça ? Se scandalisa Kushina en se levant à son tour.

-Je ne lui parlerais pas comme ça, si tu répondais à ma question ! A moins que tu es quelque chose à cacher ?

-Je lui parlais de Naru ! J'avais seulement besoin d'en parler à quelqu'un ! Elle va mal, Minato ! Et… et je me sens tellement impuissante…

-Et tu ne pouvais pas m'en parler à moi plutôt qu'à lui ? Gronda-t-il.

-Tu n'es jamais là ! Se défendit Kushina en sentant les larmes lui monter aux yeux. J'ai l'impression que tu nous abandonnes, tu…

Une baffe retentissante s'écrasa sur sa joue faisant mourir sa phrase au fond de sa gorge. Kushina adressa un regard effaré à Minato dont la main était toujours en l'air.

-Ne dis plus jamais ça, la menaça-t-il d'une voix glaciale.

Kakashi était sous le choc. L'homme qu'il avait sous les yeux ne ressemblait en rien au gentil professeur toujours calme et posé qu'il avait appris à connaitre. Il ne ressemblait pas non plus au mari de Kushina, à l'homme doux et attentionné qui avait fait d'elle une mère. Jamais Minato n'aurais osé frapper une femme, jamais il ne se serait permis de lever la main sur son épouse, du moins, c'est ce qu'ils avaient cru.

Le silence retomba lourdement avant que Kushina ne le brise :

« Kakashi, tu peux rentrer chez-toi, lui demanda-t-elle d'une voix posée.

-Je ne pense que ce soit une bonne idée, avoua-t-il sans quitter Minato des yeux. »

Son ancien professeur fixait sa femme d'un regard indéchiffrable. Depuis qu'il l'avait frappé, il semblait avoir retrouvé son calme mais...

-tout va bien, le rassura Kushina. Il n'y a pas de problème, tu peux rentrer. Merci d'être venu, ça m'a fait du bien de te parler.

-Bien, si tu insistes…, accepta Kakashi à contrecœur.

Il adressa un dernier regard à Minato avant de quitter le domicile des Namizake.

Une fois seuls, Kushina se permit un petit soupir.

-Minato, commença-t-elle en s'emparant de sa main, je suis désolée.

Minato objecta d'un signe de tête. Son regard exprimait à présent un abattement extrême. Kushina sentit son cœur se serrer.

-Tu n'as pas à l'être. Ce serait plutôt à moi de te dire ça. Je suis désolé. Je n'aurais pas dû m'emporter et encore moins te frapper, s'excusa-t-il d'une voix brisée.

Elle serra sa main contre la sienne.

-J'ai aussi ma part de responsabilité, admit-elle. C'est à toi que j'aurais dû me confier. On est marié. Nous formons une équipe pour le meilleur, comme pour le pire.

Elle s'avança pour se blottir contre son torse.

-Oui, tu as raison, souffla Minato en l'enlaçant tendrement, mais ça n'excuse pas mon comportement.

-ça arrive à tout le monde de péter les plombs, même au plus fort d'entre nous. Mais, t'en que nous resterons ensemble, ça devrait aller. J'ai confiance. Un jour, tout ça sera loin derrière nous.

-Hm.

-Minato, nous devons rester forts pour Naru. Il faut que nous l'épaulions pour qu'elle puisse prendre sereinement la meilleure décision.

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«...Je pense que cette dispute a eu un effet positif sur eux. Enfin, c'est seulement après que je l'ai compris. Les entendre se hurler dessus à cause de moi, ça m'a vraiment affecté. Ce n'était pas le bon moment. Avec l'école, je n'avais vraiment pas besoin de ça. Le jour, où ils ont appelé mes grands-parents pour leur annoncer la nouvelle, ça a été la goutte de trop… »

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Du soutien.

C'est uniquement pour obtenir du soutien qu'ils avaient pensé à prévenir les parents de Minato. Ce n'était pas les premiers qu'ils appelaient. Jiraya, le parrain de Naru, était déjà au courant.

Leur dernière dispute avait permis de mettre pas mal de choses au clair. Tout d'abord, ils avaient compris que s'isoler n'était pas la meilleure solution. Ils ne souhaitaient pas non plus exposer leurs histoires de famille au monde entier mais expliquer la situation à leurs proches leur avait semblé être une bonne chose. Alors, ils avaient appelé les grands-parents de Naru sans se douter une seconde que la conversation qui allait suivre aurait des répercussions graves sur leur fille.

Naru entendait tout de sa chambre. Les murs n'étaient pas assez épais pour couvrir les hurlements de son père et le haut-parleur allumé lui permettait d'entendre ce que ses grands-parents disaient d'elle.

Au début, Naru avait été curieuse, elle était descendue dans les escaliers pour mieux entendre mais, lorsque les premières méchancetés étaient sorties, elle avait regretté son indiscrétion...

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« Ce n'est pas notre petite-fille, c'est une fille ratée. Faites ce que vous avez à faire pour qu'elle devienne normal mais ne nous incluez pas dedans…

Leurs mots…je m'en souviens encore. »

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Elle avait pleuré. Elle s'était réfugier dans la salle de bain, priant pour que cela cesse mais ça n'avait pas cessé. Minato s'était mis à hurler sur ses parents des mots qui ne se disaient pas. Naru avait compris que leur famille se déchirait à cause d'elle. Finalement, les élèves de sa classe avaient raison :

« Je crois que les plus à plaindre, c'est ses parents en fait, ils ont donné naissance à un monstre.

- J'imagine pas l'ambiance à la maison ! Si j'étais sa mère, ça fait longtemps que je me serais suicidée !

- Mais pire ! Limite j'oserai même plus faire d'enfant à leur place.

- Ouais, les gens comme ça devraient être stériles, sérieux

- Oh arrêtez, vous êtes méchants. C'est pas eux le problème, c'est Naru. C'est elle qu'est bizarre et qui fait souffrir tout le monde.

- Bah, elle finira bien par se suicider.»

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« Et ce n'est pas le pire de ce que j'ai entendu sur moi. Leurs mots m'ont fait très mal et ça n'a fait qu'empirer avec le temps. Alors, ce qui devait arriver arriva…»

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Se suicider. C'était peut-être la solution. Oui, ça l'était. Si elle mourrait, plus personne n'aurait à souffrir. Elle serait délivrée.

Sur l'évier de la salle de bain reposait la trousse de toilette de son père. Elle fouilla dedans à la recherche d'un rasoir. C'est sans problème qu'elle en trouva un. Son regard fixa l'objet sans trop savoir pourquoi. Elle revit le visage de Minato, puis celui de Kushina. Il y avait aussi Gaara. Ce garçon qui l'avait aidé une fois à l'école. Il lui avait proposé son aide mais Naru ne pouvait décemment pas se tourner vers lui. Gaara était quelqu'un de gentil, il ne méritait pas de souffrir. Malheureusement, c'est ce qui risquait d'arriver si elle devenait son amie. Il ne fallait pas se leurrer. Déjà que Gaara n'était pas populaire, si les autres apprenaient qu'ils se fréquentaient, le roux risquait d'en baver.

Les autres avaient raison, elle n'était qu'une source de souffrance.

Elle agrippa fermement le rasoir et le rapprocha de son poignet gauche.

Elle était déterminée à mettre fin à tout cela pourtant ses mains tremblaient...

C'était terrible d'en arriver à cette conclusion mais elle n'avait pas d'autre choix. Elle préférait disparaître plutôt que de continuer ainsi. De toute façon, il n'y avait plus rien devant elle. L'avenir ? Quelle bonne blague, même ses grands-parents la rejetaient. Il n'y avait pas de place pour elle dans ce monde.

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« Je me suis taillé les veines. Quand, je me suis réveillé, j'étais à l'hôpital. Papa et maman n'était pas là. Il n'y avait que Jiraya... »

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Il lui avait tout expliqué :

« Tes parents sont sortie prendre l'air. Ils devraient revenir d'une minute à l'autre. Ecoute, tu vas venir vivre chez-moi une petite période. Pour le collège, ça te fera faire un petit détour mais, tu vas voir, on va bien s'amuser tous les deux.

-mes parents…? souffla-t-elle d'une voix brisée.

-Ce sera juste le temps qu'ils règlent certaines choses, lui avait-il dit. »

Naru n'avait rien dit de plus.

Les premiers jours avaient été difficiles mais, petit à petit, les ténèbres s'estompaient. Arrivée vers septembre, les visites de Minato et Kushina étaient de plus en plus nombreuses. Ils étaient plus joyeux. Naru s'en était rendu compte. Elle aussi allait mieux.

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« Grâce à Jiraya et Gaara, j'ai pu relever la tête. J'avais besoin de voir des gens heureux autour de moi. Gaara et Jiraya ont su être fort à ma place. Ils n'ont jamais cessé de me sourire et leurs paroles étaient toujours bienveillantes. Ils ont su me redonner de l'espoir et ça m'a donné le courage de faire mon choix. »

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-Le mieux serait de le faire changer d'école, avait déclaré Gaara un jour où ils étaient tous réunis dans la demeure de Jiraya.

-« le » ? répéta Kushina.

-Il ne vous l'a pas encore dit ? S'étonna le roux.

-Dire quoi ? demanda Minato en se tournant vers Naru.

L'adolescente baissa les yeux, mal à l'aise. Elle se mordilla la lèvre inférieure, hésitant sur les mots à employer, avant de relever les yeux sur ses parents. Finalement, elle décida d'opter pour une franchise directe :

« Je veux être un garçon. »

La nouvelle fut un choc pour Minato et Kushina. Cette éventualité, ils ne l'avaient même pas envisagé. Ils l'avaient élevé fille, pourquoi voulait-elle devenir un garçon ?

-Je… je me suis jamais senti bien en t'en que fille. Je veux dire… tous ces trucs, ces jupes, le comportement des gens avec moi… J'ai l'impression qu'on essaye de me faire entrer dans un moule qui ne me convient pas. Je n'ai jamais osé vous le dire mais ça ne date pas d'hier. J'ai toujours ressentit ça, tenta-t-elle d'expliquer.

Le silence suivit. Gaara lui prit la main en guise d'encouragement en attendant la réponse de ses parents.

-Ok. Si c'est ton choix alors ce sera aussi le nôtre, décida finalement Minato. N'est-ce pas, Kushina ?

Un petit sourire étira les lèvres de cette dernière et elle acquiesça.

-Je ne vais pas te mentir, Naru. Ta réponse me trouble mais je saurais m'y faire. Fille ou garçon, tu restes mon enfant, affirma-t-elle avec cette nouvelle force qu'elle avait su acquérir en se reconstruisant.

Naru se leva, ne perdant pas une seule seconde pour prendre ses parents dans ses bras.

-Merci. Merci de m'accepter comme je suis.

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« Et c'est ainsi qu'est né Naruto Uzumaki, conclus-je avec un petit sourire.

Lui raconter tout ça m'avait rendu serein. Je me tournai vers Sasuke pour observer sa réaction. Un petit sourire étira ses lèvres en réponse au mien. Sa main agrippa la mienne avec tendresse.

-Merci de m'avoir raconté tout ça. J'avais besoin de l'entendre.

- Je t'ai caché la vérité tout ce temps…tu ne te sens pas trahi?

-Si. Je n'aime pas le fait que tu m'es menti tout ce temps mais… j'arrive à comprendre ton choix. A ta place, je pense que j'aurais agi pareil.

L'émotion me gagna et mes yeux commencèrent à s'embuer. Il le remarqua puisque sa main serra un peu plus fermement mes doigts. Son regard plongea dans le mien avec une sincérité qui fit chavirer mon cœur.

-Alors…On est toujours ensemble ? Osai-je enfin demander.

Ses lèvres s'étirèrent en un petit sourire.

-Evidemment. Cette histoire ne change pas ce que je ressens pour toi. Ou plutôt, je devrais dire…ce que j'ai toujours ressenti pour toi.

Les larmes coulèrent d'elles-mêmes.

-Merci, soufflai-je avant de renifler bruyamment.

J'hoquetai en riant. Mon cœur était au paradis.

-Lève-toi, s'te plait, lui demandais-je, j'ai envie de te prendre dans mes bras.

Il obéit et je l'enlaçai tendrement. Sentir son corps chaud contre moi était un réel délice. Je nichai ma tête au creux de son cou et fermai les yeux en respirant profondément son parfum. Je me sentais libérer, parfaitement à ma place entre ses bras. Tout était clair maintenant, il n'y avait plus de non-dits, on pouvait réellement commencer sur de nouvelles bases.


Nous nous promenions mains dans la main lorsque mon téléphone sonna.

-Allo ? Dis-je en décrochant.

-Naru, où es-tu ? Me demanda directement la voix de ma mère.

-Je suis dans un parc, je me promène avec Sasuke.

-Ah ! Euh et bien… Je suis désolée mon grand, mais vous allez devoir écourter. Faut que tu rentres à la maison, on va avoir de la visite.

Je fis la moue. J'avais encore envie de rester avec mon Uchiha.

-qui vient ? Demandai-je.

-Kakashi et la fille d'un de ses amis.

-D'accord. Ils arrivent quand ?

-Bientôt alors dépêche-toi de rentrer.

-Ok, ok. Je me dépêche, soupirai-je.

-A tout de suite alors, je t'embrasse mon chéri.

-Moi aussi maman, répondis-je avant de raccrocher.

-tu vas devoir rentrer, devina Sasuke.

J'hochai la tête.

-tu veux que je te raccompagne.

-Ouais, je veux bien, souris-je.

Il déposa un baiser sur mes lèvres et nous reprîmes notre route en direction de chez-moi.

Dès que nous fûmes sortis du parc, Sasuke me lâcha la main. Je ne m'en vexai pas. Il y avait du monde autour de nous et je ne tenais pas non plus à me faire dévisager bizarrement. Si j'avais été une fille, on n'aurait pas eu à se cacher. Mon histoire avec Sasuke aurait été nettement plus simple mais je n'aurais pas été moi-même. J'avais de la chance qu'il m'accepte ainsi. Pourtant, il n'était pas attiré par les hommes. Enfin, c'est ce qu'il m'avait fait comprendre. Qu'importe, l'important était que nous étions à nouveau ensemble.

Lorsqu'on arriva devant la porte de chez-moi, j'eus du mal à masquer mon excitation. Ça faisait vraiment bizarre de le ramener à la maison après tout ce temps mais ça me comblait de joie. J'imaginais le visage de maman qui devait m'attendre à l'intérieur. Elle allait être surprise.

-Maman, je suis rentrée ! M'exclamai-je joyeusement en pénétrant dans le hall.

Je me déchaussai et enfilai ma paire de chaussons après en avoir proposé une à Sasuke.

-C'est pas trop tôt ! S'exclama-t-elle en sortant de la cuisine. Tu en as mis du…Oh mon dieu, Sasuke !

-Bonsoir, Kushina, la salua-t-il poliment.

Le regard de ma mère passa de Sasuke à moi...et rebelote.

-tu lui as dit ? demanda-t-elle sans masquer sa surprise.

-Oui, il est au courant et on est officiellement ensemble, annonçai-je avec fierté.

Un immense sourire étira les lèvres de ma mère. J'en eus chaud au cœur. Elle était heureuse pour moi et, ça, c'était le plus beau cadeau qu'elle pouvait me faire.

-Si vous saviez à quel point ça me rend heureuse ! J'avais raison quand je disais que vous étiez des âmes-sœurs, ajouta-t-elle avec amusement.

Nous échangeâmes un regard complice. Puis, elle se tourna vers Sasuke.

-tu veux dîner avec nous ? Lui proposa-t-elle.

-Oui, je veux bien mais il faut que je prévienne mes parents.

-Oui, bien sûr. Tu peux aller dans le salon si tu veux téléphoner tranquillement.

Il accepta d'un hochement de tête avant de passer la porte d'à côté. J'allais le suivre mais maman m'arrêta.

-laisse-le un peu respirer, me dit-elle en me retenant pas le bras.

-Mais je le laisse respirer, protestai-je.

-Très bien. Dans ce cas, viens m'aider. Faut mettre la table avant que les autres arrivent, m'annonça-t-elle.

-je ne vois pas du tout le rapport, lui fis-je remarquer.

Elle m'adressa un petit sourire malicieux en me faisant signe de la suivre.

Je soufflai mais obéis quand même.

Finalement, je n'avais pas entendu le mensonge que Sasuke avait raconté à ses parents. Maman avait fait exprès, j'en étais sûr. Enfin, ils avaient accepté, c'était l'important. Sasuke allait dîner avec nous pour la première fois depuis huit ans. Il y avait de quoi porter un toast.

Nous mîmes la table tous ensemble. Quand la sonnette d'entrée retentit, tout était prêt au salon.

C'est maman qui se chargea d'ouvrir. Sasuke et moi attendions sur le canapé devant une émission qu'on regardait à peine. Quand papa entra dans la pièce, sa surprise fut phénoménale. Maman qui avait prévu ça, se saisit rapidement de l'appareil photo qu'elle avait laissé sur un coin de la table à manger et immortalisa le moment. Je ne pus m'empêcher de rire devant la réaction de mon père. Peu à peu sa surprise se calma et il souhaita la bienvenue à Sasuke.

-il faudra que vous m'expliquiez, nous glissa-t-il avant que Kakashi ne fasse son entrée au salon.

Maman et moi échangeâmes un regard complice.

Mon sourire était immense, jusqu'à ce qu'elle entre dans la pièce. Impossible de masquer ma surprise. La fameuse fille de l'ami de Kakashi, je la connaissais, c'était Sakura Haruno.


Un étrange silence régnait dans le jardin où nous étions tous les trois installés. Papa avait sorti trois transats afin que nous puissions être confortablement assis et maman avait insisté pour que nous goûtions ses cocktails fait maison. Ils ne semblaient pas comprendre la gravité de la situation. Sakura était là. C'était une élève de ma classe qui me connaissait aussi bien qu'elle connaissait Sasuke. Je me souvenais des mots de Shikamaru le jour de la rentrée :

« C'est Sakura Haruno. Ouais, elle est plutôt mignonne mais méfiez-vous d'elle, les gars, cette fille fourre son nez partout. »

Je déglutis d'appréhension. Sérieusement, je ne me sentais pas à l'aise à ses côtés. Je coulai un regard sur ma gauche. Sasuke aussi ne semblait pas détendu mais je devinais que c'était pour une toute autre raison : Sakura était « la » numéro un de son fan club et devoir passer la soirée à ses côtés ne devaient pas réellement l'enchanter.

-Je ne savais pas que tes parents étaient des amis de Kakashi, me dit-elle pour entamer une conversation.

-Euh…ouais. Mon père a été son prof, expliquai-je.

-Prof de quoi ? demanda-t-elle.

-Maths.

-Ok, acquiesça-t-elle, laissant le silence retomber lourdement.

Du coin de l'œil, je l'observai siroter sa boisson. Elle finit par lâcher sa paille pour faire une autre remarque :

« Tes parents et toi n'avez pas le même nom de famille. »

Mon cœur rata un battement.

-Oui, j'ai pris le nom de famille de ma mère, répondis-je calmement.

-Ah oui ? Pourquoi ?

-Hé bien…, commençai-je sans réellement savoir quoi inventer pour sauver ma peau.

-Qu'est-ce que ça peut bien te faire ? Claqua soudainement Sasuke.

Sakura eut l'air soudainement très mal à l'aise. Je me tournai vers Sasuke qui regardait toujours droit devant lui, le visage n'exprimant aucune émotion.

-Désolée, s'excusa Sakura. C'était de la curiosité mal placée, je suppose…

Elle n'eut droit à aucune réponse. Il n'y avait pas à dire, Sasuke avait le chic pour casser l'ambiance. Mais, grâce à lui, je n'avais pas eu à répondre à la question de Sakura. Je le remerciai intérieurement pour ça.

Nous passâmes deux heures dans un malaise complet avant que Kakashi vienne nous délivrer, annonçant à Sakura qu'ils allaient rentrer. Enfin ! J'avais bien tenté de les occuper autour d'une longue partie de Monopoly mais l'ambiance ne s'était pas réchauffer pour autant. De toute la partie (que nous n'avions, évidemment, pas pu achever) Sasuke n'avait ouvert la bouche que pour lire à voix haute le contenu des cartes « Chance » et « Caisse de communauté » sur lesquelles il était tombé, Sakura avait fini par faire de même et moi…moi, j'avais bien tenté de faire des blagues pour les détendre un peu mais ça avait été un échec total. Conclusion : j'avais été heureux de la voir partir.

Malheureusement, Sasuke aussi ne tarda pas. Il ne devait pas rentrer trop tard. Je le raccompagnai jusqu'à l'arrête de bus le plus proche où nous échangeâmes un long baiser, dans un coin, à l'abri des regards.

-Rentre bien, lui souhaitai-je.

-Hn, toi aussi.

-On se voit demain ?

-Si tu veux, répondit-il avec un sourire au coin, je t'appel.

-Ok…Sasuke ?

-Hn ?

-Je…, commençai-je avant que mon regard ne se pose sur le groupe de jeunes qui venait d'arriver.

L'un d'eux me fixa étrangement.

-Rien, en fait, capitulai-je finalement.

Ce n'était pas le bon endroit pour le lui dire mais ce n'était pas grave. De toute façon, il le savait déjà…

-Moi aussi, Naruto. Répondit-il contre toute attente et, au regard qu'il m'adressa, je sus qu'il avait compris.


Je suis sûre que vous pensiez tous que Sasuke allait prendre très mal la révélation de Naruto... Mais non :P

Alors, à votre avis, Sakura : Future amie ou future ennemie ?

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Prochain chapitre : Entre nous.

Je vous souhaite une bonne soirée ^^.