Bon, j'avais dit à la fin du chapitre 48 de ma fic Le sang des innocents qu'elle était terminée. Et elle était censée l'être. Mais vous êtes plusieurs à regretter de ne pas avoir eu droit à la scène du repas chez les Weasley.

Honnêtement, je n'avais pas du tout pensé l'écrire. Mais à force de vous voir en parler, j'ai commencé à l'imaginer. Et du coup, ben j'ai eu envie de l'écrire…

Alors la voilà. Je pensais qu'elle ne serait pas très longue mais elle fait au final la taille d'un chapitre normale de la fic originale.

Je la publie à part du Sang des innocents parce que la fin que j'ai écrite me plait bien comme elle est, donc la fic en elle-même restera inchangée. Mais vous aurez droit à une scène supplémentaire.

Rating : K

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-Il en est hors de question ! S'exclama Severus avec vigueur.

Harry ne pouvait pas dire qu'il ne s'attendait pas à ce genre de réaction et savait d'avance qu'il aurait à se battre.

-S'il te plait Severus, implora le jeune homme.

-N'espère pas me faire changer d'avis. Il n'y aucun argument suffisamment fort qui pourra me convaincre d'aller m'exhiber à ton bras devant toute la parenté Weasley.

-On ne sera pas obligé de se tenir par le bras.

Le regard menaçant que récolta Harry pour cette remarque lui fit oublier toute tentative d'humour.

-Si tu m'accompagnes à cette fête, je promets de te suivre sans rechigner la prochaine fois que tu rendras visite à Guiliane. Donnant- donnant !

-Harry, tu adores Guiliane, répondit Severus dans un soupir en secouant la tête.

-Oui, mais Ulver me fait toujours un peu peur ! S'il te plait, implora une nouvelle fois le jeune homme en passant ses bras autour du cou du vampire.

Son visage à quelques centimètres de celui de l'homme, Harry adouci sa voix et murmura.

-Tu m'aimes, non ?

Severus ricana et détacha rapidement les bras qui l'encerclaient avant de se reculer.

-Oh non, n'espère pas m'avoir avec ce genre de réplique, je ne suis pas né de la dernière pluie.

Harry laissa retomber ses bras le long de son corps avec une moue de dépit.

-Ce sont mes amis, Severus. Ma famille même. Ils m'ont accueilli parmi eux alors qu'ils n'avaient aucune obligation de le faire. J'étais seulement le nouvel ami de leur fils. Ils sont importants pour moi. J'ai envie qu'ils te rencontrent, qu'ils apprennent à te connaitre comme je te connais. Et que tu apprennes à les connaitre en retour.

Severus poussa un profond soupir, sa résolution faiblissant alors qu'elle était si forte quelques instants plus tôt. Il savait pertinemment que les Weasley étaient importants pour le jeune homme.

-Harry, je les connais déjà et ils me connaissent aussi. Je sais d'ailleurs très bien ce qu'ils pensent de moi.

-Non, tu ne les connais pas et eux non plus. Vous vous êtes côtoyés dans le cadre de l'Ordre ou en tant que professeur. Comme ancien Mangemort, continua plus doucement Harry. Mais pas en tant que Severus Snape, le compagnon d'Harry Potter.

-Et je survivrai très bien si la situation reste telle qu'elle.

-Juste le déjeuner, Severus. Je ne te demande même pas de rester plus. Tu viens, tu manges, tu discutes un peu et tu repars. Juste quelques heures.

Lorsque le vampire resta silencieux, Harry insista une dernière fois d'un ton implorant.

-C'est important pour moi.

Severus continua à le fixer en silence jusqu'à ce que son corps tous entier semble abandonner la lutte.

-Par Merlin, juste le déjeuner !

-Juste le déjeuner, confirma le jeune homme dans un grand sourire avant de déposer un baiser sur ses lèvres.

Severus l'accepta presque à contrecœur en poussant un nouveau soupir de dépit.

-Je te déteste, Harry.

-Je sais.

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Severus savait que c'était une mauvaise idée. Il l'avait su dès qu'Harry lui avait demandé de l'accompagner au Terrier pour fêter sa remise des diplômes avec les Weasley, et il le savait toujours maintenant qu'ils venaient de transplaner à la limite de la zone anti-transplanage. Ce repas ne pouvait que mal se passer s'il accompagnait le jeune homme et pourtant, il avait accepté.

Harry commençait à comprendre comment il fonctionnait et savait en jouer. Le maitre des potions se fit le serment d'être plus sur ses gardes avec sa Source dès que ce repas horrible prendrait fin.

Au moins, le jeune homme avait eu la décence de le laisser le mordre avant de transplaner. La situation était déjà suffisamment détestable sans qu'il ne s'y rende le ventre vide.

Harry lui tenait toujours la main alors qu'ils étaient arrivés à destination depuis plusieurs secondes et semblait tendu à ses côtés. Bien. Au moins il n'était pas le seul à redouter ce qui allait arriver.

Les Weasley ne savaient même pas qu'il venait, par Merlin ! Harry aurait au moins pu leur donner son identité plutôt que de jouer les mystérieux. Cela n'aurait en rien arrangé la situation dans laquelle il s'apprêtait à se jeter tête la première, mais au moins, il n'aurait pas eu à faire face au choc et aux réactions hostiles qui allaient suivre la révélation de l'identité du compagnon d'Harry. Parce qu'un choc, Severus ne doutait pas une seconde que c'est ce qui allait tomber sur la famille Weasley.

Severus Snape et Harry Potter. Lui-même avait parfois du mal à y croire lorsqu'il se perdait dans des pensées un peu trop sombre sur l'avenir de sa relation, alors il imaginait très bien ce que pouvaient ressentir des personnes comme Molly et Arthur.

Il avait certes beaucoup de respect pour eux qui avaient beaucoup fait pendant les deux guerres qu'ils avaient traversés tout en construisant une famille qui, à défaut d'être exemplaire, était stable et soudée. Mais ça n'empêchait pas qu'un ancien Mangemort, l'ancien professeur de potion de leurs enfants –et duquel il ne devait pas avoir entendu beaucoup de bien au fil des années- couchait avec leur petit protégé.

Sa relation avec Harry allait bien au-delà d'une simple histoire de coucherie, mais ce n'est pas ce que verraient en premier les Weasley.

Et ça, ce n'était que les parents…

Bon sang, il avait eu tous les enfants Weasley comme élève ! Même s'il était beaucoup plus âgé et qu'il leur avait appris tout ce qu'ils savaient en potion, Severus ne doutait pas qu'il allait être jugé de toute part.

Il se souciait généralement peu du regard des autres sur lui, mais il n'était pas le seul concerné par cette histoire. Harry avait besoin de l'approbation des Weasley et elle serait difficile à obtenir.

Severus aurait bien attendu volontiers plusieurs années avant d'être officiellement présenté à la presque famille de sa Source, mais visiblement, le jeune homme en avait décidé autrement. Et il avait cédé.

-Prêt, Severus ? Lui demanda Harry d'un sourire forcé alors que son appréhension était clairement visible.

-Absolument pas. Est-ce que c'est un argument suffisant pour faire demi-tour ?

-Non. Aller avance.

Harry le tira par la main qu'il tenait toujours et le maitre des potions n'eut d'autre choix que de le suivre. Il aimait Harry, vraiment, mais parfois, ce qu'il pouvait le détester. Surtout quand il lui faisait faire des choses aussi stupides. Jamais, avant toute cette histoire de Source, il ne s'était laissé ainsi manœuvrer par qui que ce soit. Le jeune homme avait beaucoup trop de pouvoir sur lui.

Dès qu'ils arrivèrent à proximité de la maison un peu bancale des Weasley, Severus lâcha la main d'Harry qui lui lança un petit regard en coin et adopta son attitude la plus impassible et dépourvue d'émotion possible.

Le jeune homme lui avait confessé qu'il n'aimait pas quand il était comme cela, mais c'était son moyen à lui de se protéger des menaces extérieures. Si les gens ne pouvaient pas lire vos émotions, il leur était beaucoup plus difficile de vous blesser.

En arrivant près de la porte d'entrée close, Severus essuya discrètement ses mains moites sur sa cape noire et lorsqu'Harry frappa, il inspira et expira profondément.

-Ça va bien se passer Severus, essaya de le rassurer Harry.

Le maitre des potions n'en était absolument pas aussi certain, mais il n'eut pas le temps de faire part de son opinion sur la situation dans laquelle ils allaient mettre les pieds que la porte s'ouvrit devant eux pour révéler Ronald Weasley.

Le rouquin les regarda quelques secondes sans rien dire avant d'ouvrir la porte en grand et de s'écarter pour les laisser passer.

-Harry, professeur Snape, entrez donc.

Le franc sourire qu'affichait le jeune homme n'avait rien de rassurant et lorsqu'il passa devant lui, il l'entendit murmurer.

-Ça va être génial.

Severus ne se fit pas prier pour lui lancer un regard noir et eut la satisfaction de voir le dernier des garçons Weasley perdre quelque peu son sourire et reculer légèrement.

Harry continua à avancer pour entrer dans une large pièce qui faisait office à la fois de salon et de salle à manger. Les fois où Severus avait pénétré dans le Terrier se comptaient sur les doigts d'une main et il n'y était jamais resté assez longtemps pour faire le tour du propriétaire.

Ginny et Charlie Weasley étaient assis sur un des canapés un peu délabrés de la pièce et regardèrent les nouveaux arrivants entrer en fronçant les sourcils d'incompréhension.

Mais ils n'eurent pas le temps de poser la moindre question sur la raison de la présence de leur ancien professeur de potion dans leur salon que Molly entra à son tour dans la pièce, un tablier attaché autour de la taille et le sourire aux lèvres.

-Harry ! Enfin tu es là.

Elle ne chercha pas à cacher sa surprise en apercevant la personne qui se trouvait aux côtés de son petit protégé.

-Severus ? Que faites-vous donc là ? Je…

La femme opulente s'arrêta brusquement avant de faire aller et venir son regard entre le maitre des potions et Harry.

Du coin de l'œil, Severus aperçut le sourire timide et gêné qu'affichait sa Source et fut certain d'entendre Ronald Weasley lâcher un petit ricanement à sa gauche. Mais il avait autre chose à faire que de s'occuper de ce petit impertinent pour le moment.

-Oh…OH ! Vous… toi et…d'accord. Bien.

Severus remarqua qu'Hermione Granger se trouvait juste derrière Molly, dont l'étonnement était clairement visible, mais loin d'être amusant de son point de vue. Cette première adressait un petit sourire encourageant à Harry.

-Bonjour Molly, s'exprima enfin le jeune homme à ses côtés d'une voix un peu chevrotante doublée d'un sourire crispé. Je vous avais dit que je viendrais accompagner alors… Voici, Severus Snape, mon…

Severus remarqua parfaitement le petit regard de panique que lui lança Harry, mais l'ignora superbement. Il avait voulu le présenter officiellement à ceux qu'il considérait comme ça famille, bien, mais qu'il ne compte pas sur lui pour lui faciliter la tache.

Harry et lui n'avaient jamais vraiment mis de nom sur leur relation. Il était un vampire, Harry était sa Source. Ils étaient ensemble. Qu'il se débrouille avec ça.

Mais s'il osait sortir une absurdité telle que 'mon amour', 'mon homme' ou pire, 'mon chéri', Severus n'était pas vraiment sûr que leur relation se poursuivrait plus loin que cette journée.

-…mon compagnon.

Bon, le maitre des potions jugea que sa fin de phrase aurait pu être pire. Il pouvait vivre en étant officiellement le compagnon d'Harry Potter. Le jeune homme aurait toujours un droit d'accès à son lit.

Un silence pesant s'installa dans la pièce alors que de multiples regards allant de la surprise à l'incrédulité étaient fixés sur eux deux.

Tout à coup, un rire se fit entendre sur la gauche de Severus et tous les regards dérivèrent sur Ronald qui essayait visiblement de se retenir en vain.

-Désolé, désolé, mais c'est juste énorme. Tu vois Harry, c'est parce que tu te mets toujours dans des situations bizarres de ce genre que tu es et resteras mon meilleur ami.

-Ron, sors d'ici, marmonna Harry entre ses dents.

-Oui, je vais finir de mettre la table. Encore désolé.

Mais le rouquin ne sembla pas le moins du monde repentant alors que son rire continuait à résonner pendant qu'il s'éloignait de la pièce où la tension régnait toujours.

Cette interruption eut le mérite de permettre à Molly de reprendre quelque peu ses esprits et c'est dans un sourire un peu forcé qu'elle regarda de nouveau Harry et Severus.

Si elle s'attendait à ça. Honnêtement, elle avait plutôt imaginé qu'Harry viendrait accompagné d'un gentil Gryffondor ou éventuellement un Serdaigle ou un Poufsouffle. Elle supposait que ce serait forcément un de ces camarades de Poudlard. Il faut dire qu'à cause de leurs études, les jeunes n'avaient pas vraiment l'occasion de rencontrer de nouvelle personne pendant l'année scolaire.

Mais on était loin du gentil camarade de classe. Certes, il venait de Poudlard, mais pas exactement de la maison ni de la génération qu'elle avait imaginé.

Elle connaissait Severus. Elle avait combattu à ses côtés, elle l'avait vu se trouver dans des situations pénibles, mais en ressortir, elle savait qu'il avait beaucoup fait pour que l'issu de la guerre tourne en leur faveur. Mais elle connaissait aussi son passé, ce qu'il avait fait avant de se battre à ses côtés.

Severus était un puissant sorcier qui avait beaucoup enduré, mais ce n'était pas quelqu'un de bon.

Même si son passif d'espion avait depuis longtemps contrecarré le mal qu'il avait pu faire en tant que Mangemort, son caractère n'en demeurait pas moins toujours aussi exécrable.

Molly se demandait vraiment comment Harry avait pu se retrouver avec un tel homme et elle espérait vraiment qu'il savait ce qu'il faisait.

Pas un instant elle n'émis de doute sur la pleine acceptation mutuelle de cette relation entre les deux hommes. Severus n'était peut-être pas une bonne personne, mais il était droit. Jamais il n'aurait pu, d'une manière ou d'une autre, influencer le choix d'Harry contre sa volonté.

Mais ce constat ne rendait pas la situation moins inquiétante pour Molly.

-Et bien, ravie de vous compter parmi nous aujourd'hui Severus.

Le maitre des potions n'était pas vraiment certain que le mot 'ravie' soit sincère, mais il reconnut que Molly avait le mérite de faire son possible pour se montrer accueillante compte tenu de la situation.

-Merci Molly, répondit Severus dans un petit hochement de tête.

Il vit qu'un silence gênant menaçait de s'installer de nouveau et Harry n'aidait pas vraiment en restant silencieux. C'était lui, après tout, l'instigateur de cette situation gênante.

Ils furent heureusement tous sauvés par l'arrivée d'Arthur Weasley donc la voix en provenance de la cuisine se rapprochait.

-Et bien alors, où est donc passé tout le monde ? Oh, Harry, tu es arrivé ! S'exclama-t-il. Parfait. Et Severus.

Il marqua un temps d'arrêt.

-Severus ? Que nous vaut l'honneur de votre présence ici ?

Molly ne quitta pas un instant des yeux les deux hommes debout devant elle alors qu'elle répondit à son mari.

-Severus est venu avec Harry.

-Ah ? Mais je croyais qu'il devait venir avec son petit-ami.

-Exactement.

-Comm… Oh. D'accord. Bien.

Arthur ne cacha pas du tout sa surprise quand il comprit les liens qui unissaient les deux hommes, mais s'il eut une quelconque gêne vis-à-vis de cette nouvelle, il ne le montra pas.

Son regard passa tour à tour sur chacun des visages des personnes présentes dans la pièce qui venait de nouveau de devenir silencieuse.

-Bien, bien, répéta-t-il en faisant pianoter les doigts de ses deux mains les uns contre les autres devant lui.

Il regarda une nouvelle fois le visage crispé dans un faux sourire de sa femme avant de finalement claquer ses deux mains ensemble.

-Bien. Severus, que diriez-vous de venir voir avec moi la nouvelle trouvaille que j'ai faite la semaine dernière après un contrôle d'objet moldus ?

-Volontiers, s'empressa d'accepter le maitre des potions de son attitude toujours stoïque malgré les événements.

Il n'allait pas laisser passer cette chance de fuir cette situation tendue. Ce n'était pas son genre de se dérober à ses responsabilités, mais Harry était là pour ça. Qu'il se débrouille.

Et sans attendre, Severus suivit Arthur hors de la pièce.

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Harry essaya de sourire une nouvelle fois à l'assemblé qui lui faisait face. Bien, cela aurait pu être pire jugea-t-il. Il n'y avait pas eu de cri. Pas encore. Ni de reproche. Pas encore. Et personne n'avait essayé de lui faire reprendre raison. Pas encore.

Ce n'était pas si mal.

-Et bien, et bien, qu'elle surprise, s'exprima Molly de son air toujours un peu crispé, mais elle semblait un peu plus détendue depuis que Severus avait quitté la pièce.

Il l'aurait maudit pour le laisser seul affronter la situation dans laquelle ils avaient plongé, mais jugea que son absence était peut-être préférable pour les explications qui allaient probablement suivre.

Préférable pour lui, parce qu'il n'aurait pas à subir les remarques probablement cassantes que ne pourrait pas s'empêcher de sortir son vampire à certaines réflexions, ce qui ne ferait rien pour arranger l'ambiance. Mais aussi préférable pour Severus qui n'aurait pas à entendre certaines réflexions des Weasley. Il savait que le vampire pouvait beaucoup encaisser et qu'il ne réagissait jamais aux insultes qu'il pouvait recevoir, mais ce n'était pas une raison pour qu'Harry ait envie qu'il les subisse.

Severus avait fait l'effort de l'accompagner aujourd'hui et il savait pertinemment que ce n'était pas de gaité de cœur.

Malgré ses protestations virulentes, il avait fini par accepter et ça représentait beaucoup pour Harry.

-Sérieusement Harry ? S'exprima enfin Ginny en se levant du canapé.

À côté de la place qu'elle venait de laissé, Charlie était avachi dans les coussins, les mains croisées sur le ventre et semblait se délecter de la scène qui se jouait devant lui depuis tout à l'heure.

-Tu sors avec Snape ? Continua la jeune fille. C'est juste trop bizarre. Je pensais que tu allais te ramener avec Jimmy Crawley ou peut-être Vincent Bastis, mais Snape.

-Jimmy et Vincent, s'étonna Harry, pourquoi eux ?

-Ben je ne sais pas, c'est les seuls gars gay connus de septième année. Quand maman nous a dit que tu allais ramener ton petit ami, j'ai pensé à eux. Mais pour tout avouer, le plus étrange c'est pas que tu sois avec Snape, c'est que tu ais réussi à être avec Snape. Je veux dire… Comment tu as réussi à t'approcher assez de lui pour… sortir avec lui ?

Harry était rassuré par la réaction de Ginny. Pas de reproche, juste des interrogations. Il connaissait bien la jeune fille, mais n'était pas certain de sa réaction à cette annonce. Qu'il soit homosexuel et qu'il soit avec Severus.

Surtout en tenant compte de leur passé. Ils s'étaient un peu tournés autour en début de sixième année, mais quand les choses avaient commencé à mener vers quelque chose, Harry était devenu mal à l'aise jusqu'à ce qu'il comprenne finalement ce qui n'allait pas. Ginny était la sœur de Ron et il ne la voyait pas comme une petite amie potentielle. Sur le coup, il s'était vraiment sentit mal, surtout après avoir fait espérer la jeune fille. Mais il avait finalement trouvé le courage de lui expliquer franchement les choses et elle ne lui en avait pas voulu. Elle lui avait dit comprendre.

Il ne savait pas s'il elle avait été déçue, mais une fois cette période passée, les choses étaient rapidement redevenues comme avant entre eux, comme si rien ne s'était passé. Mais ce n'est pas parce que leur amitié n'avait plus d'ambiguïté à présent qu'elle n'aurait pas pu réagir plus violemment à l'annonce qu'il venait de faire.

-J'avoue que ça n'a pas été facile, confessa le jeune homme en se passant une main gênée dans les cheveux. J'ai même craint pour ma vie parfois, rigola-t-il, mais finalement… voilà.

-Harry…

Le jeune homme se tourna vers Molly qui venait de parler de nouveau, mais fut perturbé par son air inquiet.

-Harry, il ne t'a quand même pas…

Le jeune homme comprit immédiatement la méprise qu'avait pu engendrer ses propos et coupa bien vite la mère de Ron avant qu'elle de finisse sa pensée. Il agita ses mains devant lui.

-Non, non ! Ce n'est pas ce que je voulais dire ! Il ne m'a pas… frappé, ni rien. Jamais ! Je disais juste ça en rigolant parce que ça n'a pas été toujours rose, mais il est très…gentil avec moi.

-Gentil ? Snape ? S'étonna Ginny.

-Oui.

La sincérité qu'exprima Harry à travers ce simple mot suffit à couper toute protestation future.

Tout à coup, leur petit groupe fut perturbé par l'arrivée tonitruante des jumeaux Weasley qui dévalèrent les escaliers avant de débouler dans la pièce.

-Ah Harry ! S'exclama George.

-On a croisé Billius qui nous a dit que tu étais arrivé. Alors, il est où ce jeune homme, petit bourreau des cœurs ? Enchaîna Fred en lui donnant un petit coup de poing malicieux dans le bras.

-C'est Snape.

Les jumeaux se tournèrent vers leur sœur qui venait de parler

-Quoi Snape ?

-Il sort avec Snape.

-Snape, comme dans 'Snape, la terreur des cachots' ou comme dans 'Snape, aucune parenté avec la terreur des cachots' ?

- La première option, répondit Harry.

-Noooooooooon, s'étonna Fred en passant un bras autour des épaules du brun. T'as choppé Snape ? Honnêtement, je ne sais pas si je dois te féliciter ou te faire retrouver la raison.

-Et ben au moins on comprend mieux le petit air mystérieux que se traine Billius depuis une semaine. À chaque fois qu'on parlait de toi et de ce plus si secret petit copain, il était tout 'moi je sais qui c'est, mais je ne vous dirais rien, je vous laisse la surprise', enchaina George.

-Ce qui était quand même étrange venant de quelqu'un incapable de tenir sa langue. Mais on comprend mieux vu l'identité du gus.

-S'il te plait Harry, ne gâche pas nos espérances et dit nous que tu l'as amené avec toi aujourd'hui comme promis.

-Il est avec papa, répondit Ginny à la place d'Harry.

-Trop bien ! Vient Fred, on va aller lui faire un petit coucou !

Molly retint rapidement sa progéniture par le col de son T-shirt lorsqu'elle passa à portée de main.

-Non, vous deux, vous restez là. Laissez-le tranquille.

-Oh, ils ont genre une conversation sérieuse tous les deux ? demanda Fred en prenant un air solennel. Il va demander à papa l'autorisation de prendre ta main, Harry ?

Le jeune homme ne put s'empêcher de rigoler en imaginant Severus dans ce genre de situation.

-Ça, ça m'étonnerait beaucoup.

George prit alors un air outragé en posant sa main sur cœur dans un soupir dramatique.

-Comment ça ! Il ne veut pas faire de toi un honnête homme ? Quel goujat ! Viens Fred, allons le provoquer en duel pour cet affront.

George essaya de nouveau de partir, mais la poigne de sa mère se resserra sur son T-shirt.

-J'ai dit, restez là. Allez plutôt aider votre frère à mettre le couvert.

-Il a déjà fini, il est parti ricaner tout seul dans son coin en se frottant les mains de satisfaction.

-Dans ce cas, allez chercher votre père et Severus pour que nous passions à table, dit Molly avant de se rattraper rapidement en voyant l'air de satisfaction qu'affichèrent ses jumeaux. Non ! Ginny va y aller. Allez plutôt chercher Ron.

Le salon commença petit à petit à se vider. En partant, Charlie donna une tape amicale sur l'épaule d'Harry.

-Bravo, Harry, je dois avouer que tu as fait fort. Ça faisait un moment qu'on n'avait pas assisté à un tel drame familial. Mais ne t'inquiète pas, maman va s'en remettre. C'est juste le choc de la nouvelle. Mais si elle essaye de te dissuader de continuer avec Snape, ne le prends pas personnellement. Elle a été pareille au début avec Fleur et Bill. Et puis finalement elle a pleuré de joie à leur mariage.

Harry accueillit avec soulagement les paroles de l'ainé des Weasley. Toute marque de soutien était bonne à prendre compte tenu de la situation.

Mais le plus dur n'était pas encore passé. Dans quelques minutes, ils allaient tous se retrouver à table.

Hermione s'approcha de lui en souriant, seule personne restante dans la pièce.

-Ça aurait pu être pire, le rassura-t-elle.

Harry rigola doucement.

-Je suppose oui. Personne n'a encore lancé d'insulte ou de sort, je suppose que c'est positif.

-À table ! S'écria Molly depuis la cuisine de sa voix puissante.

%%%%%%%%%%%%%%

Lorsque Severus entra dans la cuisine à la suite d'Arthur, son regard chercha immédiatement Harry.

Il ne savait pas comment la discussion avait tourné en son absence, mais, si le jeune homme n'avait pas l'air totalement détendu, il n'était pas non plus déprimé. Ça n'avait pas dû se passer trop mal.

De son côté, il devait avouer avoir apprécié de se trouver éloigné de Molly et de ses progénitures. Le caractère calme et toujours joyeux d'Arthur était beaucoup plus facile à gérer que celui tempétueux et impulsif de sa femme.

Arthur avait au moins eu le mérite d'éviter toute discussion concernant Harry et lui. Il lui avait surtout présenté certains objets moldus dans la remise du jardin, comme il l'avait effectivement annoncé.

Ce n'était pas vraiment un sujet de conversation qui l'intéressait, surtout dans la mesure où son père était moldus et qu'il était plutôt familier avec ces objets de la vie quotidienne qu'Arthur trouvait si fascinants. Mais il avait fait mine de s'impliquer dans la discussion, posant même parfois quelques questions par politesse, mais surtout pour garder Arthur concentré sur ce sujet et l'empêcher de dévier vers d'autres plus tendus Comme par exemple, sa présence ici.

Même si la conversation avait été légère, ce n'était pas pour autant qu'il avait réussi à se détendre et ce n'étaient pas les multiples regards posés sur lui à présent qui allaient arranger les choses. Il était en territoire ennemi et ne devait à aucun moment baisser sa garde.

-Professeur Snape ! S'exclamèrent les jumeaux Weasley en cœur en s'engouffrant dans la cuisine, suivi de Ronald.

-Quel plaisir de vous voir parmi nous. Des félicitations s'imposent à ce qu'on nous a dit !

Severus supposa que c'était Fred d'après ses souvenirs. Il ne les avait pas revus depuis deux ans et ne pouvait que bénir ce moment de paix maintenant révolu.

Il avait vu passés tous les enfants Weasley durant sa carrière. Tous. Mais les jumeaux étaient indubitablement les pires élèves qu'il ait eus. Parmi les Weasley, mais aussi parmi tous les jeunes qu'ils avaient vu défiler dans sa classe. Et pourtant, il avait eu des cas. Mais l'imprévisibilité des deux rouquins avait toujours été source d'inquiétude dès lors que leurs mains s'approchaient trop près d'un quelconque ingrédient de potions.

Severus était loin d'être suffisamment stupide pour entrer dans leur jeu et préféra se taire.

-Hé, mais vous n'êtes plus notre professeur depuis longtemps, qu'on est bête, s'exclama George. On peut vous appeler Severus ?

-Certainement pas.

-Parfait Severus ! Vous faites partie de la famille maintenant, bienvenu !

George entrepris de lui donner une tape amicale sur l'épaule, mais le regard d'avertissement qu'il reçu de la part de son ancien professeur le fit suspendre son geste et reculer. Il n'était pas suffisamment inconscient pour risquer la survie de sa main.

-Aller, aller, tout le monde s'assoit, annonça Molly en revenant vers la tablée, un lourd plat flottant en l'air devant elle.

Tout le monde sembla hésiter un moment, attendant un quelconque mouvement de la part de Severus avant de prendre place. C'est Harry qui sauva finalement la situation en s'asseyant à l'avant-dernière place d'une rangée et adressant un sourire à destination du vampire.

Le maitre des potions s'avança alors et prit place sur la chaise libre en bout de rangée. Connaissant Severus, Harry se doutait qu'il préfèrerait être le moins possible en contact avec les Weasley.

Sans attendre, il déposa sa main sur celle posée sur le genou de son ancien professeur et entrelaça ses doigts aux siens. Il ne savait pas vraiment si c'était pour rassurer Severus ou pour se donner lui-même du courage.

Les conversations furent un peu tendues au début, chacun cherchant un sujet qui ne porterait pas à polémique et n'offenserait personne autour de la table.

De son côté, Molly surveillait de près ses jumeaux et n'hésitait pas à leur lancer un regard d'avertissement à chaque fois qu'elle les voyait ouvrir la bouche pour faire autre chose que manger. Ils n'étaient peut-être plus mineurs, mais elle restait leur mère et sous son toit, ils devaient se comporter convenablement avec les invités, qu'il s'agisse de Severus ou non.

Elle devait reconnaitre que l'homme froid et sarcastique qu'elle connaissait semblait faire des efforts pour être courtois. Il était en train de converser avec Arthur et Charlie et de ce qu'elle pouvait entendre à travers les différentes conversations qui se menaient à travers la longue tablée, donnait son avis sans être cassant ni distant.

Ce n'était pas une surprise de le voir ainsi. Après tout, elle n'avait jamais rien eu à lui reprocher lorsqu'il s'était adressé à elle ou Arthur durant les années où ils s'étaient côtoyé.

Mais même les petites réflexions que lançaient parfois ses enfants à destination d'Harry et que Severus devait parfaitement entendre compte tenu de sa position à ses côtés le laissait imperturbable.

Personne ne semblait se soucier de son propre silence alors qu'elle était pourtant toujours énergique et en profita pour observer ce nouveau couple improbable.

Harry semblait heureux. Vraiment. C'est la première image qu'il lui renvoyait et elle connaissait suffisamment le jeune homme pour savoir que ce n'était pas une façade.

Elle voyait quelque fois la main d'Harry toucher brièvement celle de Severus posée sur la table lorsqu'il ne mangeait pas et remarqua même que l'homme enserrait parfois ses doigts avant de les relâcher rapidement, probablement pour ne pas se faire surprendre. Mais Molly le remarqua et elle ne put s'empêcher de sourire discrètement.

Sa plus grande peur quant à cette relation était qu'Harry ne reçoive pas toute l'affection dont il avait besoin, dont il avait manqué. Mais ce petit signe complice que montraient leurs mains lui fit comprendre que, sous l'apparence un peu distante que renvoyaient les deux hommes pour un couple, se cachait plus que ce qu'elle ne soupçonnait de prime abord.

Harry était quelqu'un de joyeux et d'affectueux. S'il était avec Severus depuis presque un an, d'après ce qu'il leur avait dit quand Ginny avait posé la question, c'est qu'il devait trouver ce dont il avait besoin dans cette relation.

Molly avait du mal à l'imaginer, connaissant l'homme qu'il avait choisis, mais après tout, elle ne le connaissait pas dans l'intimité.

Elle regarda brièvement Ron pour voir s'il se comportait convenablement, mais remarqua qu'Hermione, assise à côté de lui, veillait au grain et l'empêchait de trop taquiner Harry.

Avoir sept enfants dont cinq intenables lui avaient appris à conserver une vigilance constante. Elle était presque soulagée que Billy n'ait pas pu venir, cela lui faisait un fils de moins à surveiller, et que Percy choisisse toujours avec soin les repas de famille auxquels il participait.

Même si cela la chagrinait de voir comme il s'était éloigné de sa famille, sa présence était toujours prémices à des discussions houleuses.

Malgré l'atmosphère presque détendue dans laquelle se passa le repas, Molly, servit le dessert avec soulagement. Avoir ses enfants et Severus réuni autour de la même table sans aucune possibilité d'échappatoire était vraiment une situation trop tendue pour son bien-être.

Pour le moment, tout s'était bien passés et elle espérait que cela resterait ainsi.

Tout le monde félicita une nouvelle fois les nouveaux diplômés, parce qu'après tout, c'était pour eux qu'ils étaient réuni aujourd'hui et Arthur apporta avec fierté les cadeaux qu'ils avaient préparés pour Ron ainsi qu'Harry et Hermione.

La jeune fille ouvrir avec joie son paquet renfermant le dernier livre sur la magie ancienne publiée par un certain Harold Granwich. Elle ne savait pas trop ce qu'il avait fait, mais Molly savait que la petite amie de son fils l'avait rencontré et allait effectuer un stage dans son service à l'université pendant deux mois. Elle leur avait annoncé avec joie hier, peu de temps après son arrivée. Apparemment ce sorcier avait fait des découvertes récentes dans le domaine de la magie ancienne et Molly supposait que lire son dernier livre ne ferait pas de mal à Hermione.

Harry n'hésita pas à se lever quand il déballa son kit d'entretien pour les branchages de balais –Ron lui avait dit que celui de son ami était presque épuisé à la fin de l'année- et déposa un baiser affectueux sur la joue de celle qu'il considérait comme sa mère de substitution.

Molly ne put s'empêcher de le serrer dans ses bras en retour. Harry était tellement brave. Il avait traversé des choses horribles, mais il était resté le même, toujours joyeux, toujours affectueux et loyal. Et il s'était trouvé quelqu'un pour l'accompagner dans sa vie.

Ce n'était pas vraiment celui qu'elle lui aurait conseillé, mais il avait suffisamment la tête sur les épaules pour ne pas se voiler la face et reconnaitre qui était vraiment l'homme qui partageait sa vie. Et pourtant, il l'avait choisi. Elle respecterait donc ce choix, même si ça ne l'empêcherait pas d'avoir une discussion approfondie avec Harry un peu plus tard pour bien le mettre en garde.

C'était le devoir des mères de protéger leurs enfants et elle savait qu'elle était la seule personne qui se rapprochait de ce rôle pour le jeune homme. Alors elle ferait son devoir. Mais pour le moment, elle admira la joie non dissimulée de Ron lorsqu'il déballa la dernière version du Coupe de Feu qu'ils avaient achetée la semaine dernière avec Arthur. Cela leur avait coûté une petite fortune, mais, comme pour tous leurs autres fils avant lui, ils avaient économisé pour lui acheter un cadeau digne de l'événement pour le récompenser de la fin de ses études.

Elle en eut presque les larmes aux yeux lorsque son fils la serra dans ses bras avec force en murmurant des paroles d'amour entrecoupées de taquineries qui la firent rire.

- Harry, dépêche-toi ! S'exclama Ron, il faut absolument qu'on aille l'essayer ! Tu pourras prendre le balai de Billy.

-Oh là, on se calme un peu, protesta Molly de sa voix puissante, vous finissez d'abord vos desserts et seulement ensuite vous pourrez sortir de table.

Ron grommela quelque chose qu'elle fut contente de ne pas comprendre et le vit prendre une bouchée de son gâteau.

À la fin du repas, elle fut surprise de voir Severus commencer à rassembler ses couverts et s'empressa de l'arrêter.

-Non, non, n'en faites rien Severus, je me charge de tout ça. Ne vous inquiétez pas, ajouta-t-elle en voyant son hésitation, je n'ai pas élevé sept enfants sans apprendre quelques sortilèges utiles.

Et pour prouver ses dires, elle agita sa baguette. Les assiettes et autres couverts commencèrent à s'empiler et flotter jusqu'à la cuisine, directement dans l'évier, où ils commencèrent à se faire laver.

Severus lui adressa un petit hochement de tête qu'elle lui renvoya et commença à se lever.

Ron pressa Harry pour qu'il le rejoigne dehors et il promit de sortir dans quelques minutes. Il se doutait que Severus n'allait pas tarder à partir, comme il lui avait dit, et ne voulait pas le laisser seul pour ce dernier moment, alors que c'était lui qui l'avait obligé à venir. Mais contre toute attente, il poursuivit, avec ce qui semblait de l'intérêt, sa conversation avec Arthur.

Le surveillant malgré tout du coin de l'œil, Harry se rapprocha d'Hermione qui semblait l'attendre elle aussi un peu plus loin. Ron pourrait bien patienter quelques minutes.

-Je me répète, commença le jeune homme, mais félicitation pour ton stage de cet été !

-Merci, je suis vraiment heureuse ! Le professeur Granwich est vraiment formidable. Peut être un peu tête en l'air et son bureau n'est pas vraiment bien ranger, mais la conversation que j'ai eue avec lui était vraiment fascinante.

-Oui, il peut être parfois déconcertant, mais on s'y fait vite.

Un rire d'Arthur les interrompit et les des deux jeunes tournèrent la tête vers son origine. Un grand sourire aux lèvres, le père de Ron parlait maintenant avec animation avec Severus qui, les mains jointes dans le dos, arborait un très léger sourire qui fit plaisir à Harry.

-Pour tout t'avouer Harry, c'est un peu étrange de te voir ici avec le professeur Snape. C'est une chose de savoir que vous êtes ensemble, mais s'en est une autre de le voir de ses propres yeux.

-J'appréhendai beaucoup de l'emmener avec moi aujourd'hui, de le présenter officiellement aux Weasley.

-Je me doute, rigola la jeune femme, mais ça s'est bien passé, non ?

-Oui, répondit Harry dans un sourire apaisé, ça s'est bien passé. Mais je ne sais pas si l'expérience se renouvellera de si tôt. J'ai dû batailler pour qu'il accepte de venir avec moi, mais même maintenant que le plus dur est passé, je ne suis pas certain qu'il veuille risquer les remarques des jumeaux une nouvelle fois.

-Ils ont quand même été assez sages je trouve, ce qui est étonnant.

-Oui, mais je crois que Molly les surveillait, rigola-t-il. Ils ont au moins eu le tact de ne pas faire de remarque sur notre différence d'âge. C'est un sujet qui froisse un peu Severus.

Honnêtement, Harry s'en fichait que Severus soit plus vieux que lui. En plus, d'après ce qu'il lui avait dit sur les vampires, il ne vieillirait pas physiquement avant un très long moment. Lui non plus d'ailleurs. Cela l'inquiétait un peu. Il savait qu'il allait voir ses amis et ses connaissances prendre de l'âge autour de lui alors qu'il resterait le même. Il était lié à un vampire immortel après tout.

Il ne se rendait pas encore bien compte de ce que cela représentait, mais il se doutait que ça ne serait pas facile. Il faudrait d'ailleurs qu'il révèle la vérité sur Severus un de ces jours. Parce qu'il était hors de question qu'il se cache de ses amis pour ne pas qu'ils le voient rester le même physiquement alors qu'eux changeraient. Il n'aurait donc d'autre choix que leur parler de la condition de vampire de Severus. Un jour. Il avait encore le temps et il savait que ce serait un combat de longue haleine pour le faire accepter par son ancien professeur.

Quand Severus récupéra sa cape qu'il avait laissée dans la cuisine avant de suivre Arthur un peu plus tôt, Harry sut que cela signait son départ.

-Molly, commença Severus de son ton toujours aussi impassible, je vous remercie pour ce repas.

-Mais de rien Severus, répondit la femme en essayant de paraitre détendu, et revenez quand vous voulez, vous êtes le bienvenu, ajouta-t-elle après un temps d'hésitation.

Severus n'était pas vraiment certain que cette invitation soit faite de gaîté de cœur, mais il devait reconnaitre qu'elle faisait des efforts.

Ce déjeuner n'avait pas été aussi insupportable qu'il s'y attendait de premier abord. Il avait évidemment reçu quelques réflexions, enfin, Harry plutôt, parce que personne n'avait osé les lui adresser directement, mais rien de plus que ce à quoi il s'attendait et le ton était humoristique plutôt que méchant. Il pouvait largement survivre à cela.

Harry se rapprocha de lui alors qu'il enfilait sa cape. Le jeune homme tenta d'embrasser Severus, mais celui-ci esquiva prestement, comme s'il n'avait pas compris ce que sa Source cherchait à faire.

Celui-ci ne put s'empêcher de sourire sournoisement et agrippa le col du vampire. Il tira d'un coup sec dessus et posa ses lèvres sur les siennes avant qu'il ne puisse s'esquiver de nouveau.

-Harry tu vi…oh non, pitié ! Grimaça Ron en entrant dans la pièce et surprenant la scène qui était en train de se jouer.

Harry cru entendre un 'ils sont mignons' avec la voix de Ginny, mais n'était pas certain alors que Severus le repoussait avec fermeté, mais douceur.

Le regard noir qu'il récolta n'empêcha pas le jeune homme de savourer son petit effet à la fois sur le vampire et sur la famille Weasley qui les entourait. Au moins, il espérait que personne ne remettrait plus en doute son implication volontaire dans cette relation.

Harry vit que Severus n'était pas très à l'aise, mais il le cacha bien derrière sa façade stoïque.

-À demain, déclara le jeune homme sans aucune honte pour ce qu'il venait d'infliger à son partenaire.

Severus détestait Harry. Vraiment. En cet instant, il ne savait même plus pourquoi il s'embarrassait de quelqu'un incapable de réfréner ses pulsions qui le poussaient à montrer son affection en publique.

Mais il ne put s'empêcher de passer rapidement sa langue sur ses lèvres.

Harry saisit finalement son bras et déclara à l'assembler autour d'eux qui les regardait toujours.

-Je le raccompagne et je reviens.

Personne ne protesta et le jeune homme passa son bras sous celui de Severus pour l'entrainer vers l'entrée. Une fois que le vampire fut sûr que plus personne ne pouvait les voir, il se pencha légèrement vers Harry.

-Il me semblait que tu avais dit qu'on n'aurait pas à se tenir par le bras. C'est toi-même qui me l'as assuré, petit menteur.

Harry partit d'un grand éclat de rire et raffermit sa prise alors que Severus grimaçait. Il n'y avait aucun moyen pour que les Weasley n'aient pas entendu le jeune homme rire. Ils allaient croire que lui, Severus, était drôle. Sa réputation était en péril.

Les deux hommes passèrent la porte et cette fois-ci, Harry agrippa la nuque de Severus pour l'obliger à se pencher vers lui et l'embrassa. Beaucoup plus profondément que le petit baiser innocent qu'ils avaient partagé dans la cuisine. Son ancien professeur fit glisser rapidement sa langue entre les lèvres entrouvertes qui ne demandaient que cela, mais mit rapidement fin au baiser avant de se faire surprendre par un des trop nombreux Weasley qui peuplait la maison.

-Je t'aime, murmura Harry.

-Retourne voir tes amis.

-J'arriverai à te le faire redire un jour, le taquina le jeune homme, je ne désespère pas. Un jour tu me rediras je t'aime. Et peut-être même un 'je t'aime d'un amour fou Harry, sans toi je ne suis rien'.

Pour toute réponse, le maitre des potions lui donna une petite tape derrière la tête avant de s'éloigner dans un dernier baiser.

Mais malgré sa réprimande, Severus ne doutait pas qu'Harry arriverait un jour à lui faire dire tout cela. Parce que c'est ce qu'il ressentait.

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Et voilà, il ne se passe rien d'extraordinaire. C'est juste une petite scène supplémentaire à la demande de certains lecteurs.

Je sais que la fin de ma fic Le sang des innocents laisse encore beaucoup de place pour une suite, mais je n'en écrirais pas plus.

Cette scène, c'est juste parce que vous me l'avez demandé et que je suis faible ^^ mais je ne me relancerai pas dans une longue suite.

Voilà, cette fois-ci, c'est vraiment la fin de l'aventure Le sang des innocents !

A bientôt !