Posté le : 7 Août 2014. Lumos !


A DRAGON IN THE WIND (J'ai éprouvé quelques difficultés à trouver le titre de cette histoire et finalement celui-ci est plutôt cool. Il est inspiré du nom de l'épisode « A leaf in the wind » de Legend of Korra. Je leur donne le crédit pour ça. Bon, x-Lilo aurait préféré que j'appelle ça « Le Roi Lion », haha, crève dans un chaudron)

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Disclaimer : Tout appartient à J. K. Rowling. Quelques passages ou références des livres seront bien évidemment là puisque je réécris les sept tomes dans l'ordre. Alors, si vous les reconnaissez, c'est tout à fait normal. Néanmoins, plus on avancera dans l'intrigue, plus les choses changeront par rapport à la trame initiale... J'ai vraiment hâte de vous emmener jusque-là, si vous adhérez au concept. J'utiliserai aussi quelques éléments de Pottermore. Je ne possède en aucun cas l'univers Harry Potter et je ne tire aucun bénéfice financier de cette adaptation. La fierté seule me nourrit !

Crédit : Le fanart de couverture, c'est-à-dire le Draco chibii en uniforme Gryffondor et tête de lion, est de moi. Oui, oui, aussi étonnant que cela puisse paraître, je sais un peu crayonner. Je me suis inspirée des travaux des Cremebunny sur Devianart pour faire mon propre petit bébé dragon. J'en ai d'autres en préparation, donc si vous aimez mes talents d'artiste, donnez-moi quelques petites idées ! Bon, ok, l'illustration fait vraiment truc idiot mais bon, je n'ai pas pu m'en empêcher, snurf.

Résumé : Ron ne s'est pas assis dans le même compartiment que Harry lors de leur première année à Poudlard. À sa place, Draco Malfoy s'y installe et fait davantage connaissance avec l'apprenti sorcier. La conséquence de ce geste est directe : il se retrouve réparti à Gryffondor. Draco est le seul de sa famille, depuis des générations, à avoir brisé la tradition et cela change toute l'histoire.

Pairing : Draco x Harry progressif et d'autres encore que vous découvrirez. Je ne suis pas tous les couples mis en place par J.K. Rowling pour la génération de Harry.

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Note : Si j'écris cette histoire, c'est avant tout par défi. J'ai vu des auteurs reprendre le concept de Harry à Serpentard et en faire des choses complètement hallucinantes et originales. Et un jour, j'ai dit pour rigoler à x-Lilo : « Et si pendant que toi tu écrivais l'histoire de Harry à Serpentard, moi je faisais celle de Draco à Gryffondor ? » Je disais clairement ça pour rire, mais je crois que l'idée a eu beaucoup plus d'impact que ce je voulais bien admettre. Alors me voilà, telle la domestique de mon propre cerveau tortueux. Actuellement, je suis en pleine rédaction du troisième tome. Je m'éclate comme une folle et je suis plus qu'inspirée. Je suis impatiente d'en arriver au quatrième tome car il est de loin mon préféré de tous.

Bêta : x-Lilo, auteur de « Et s'ils l'avaient fait », « Black Jesus » et « The Evan's Compagny » (entre autres, sinon voir son profil). Je l'aime, je l'adore. Voici son petit mot pour ce chapitre : "Je suis à la fois flattée, fière et surtout très heureuse d'être la bêta de cette histoire. Déjà parce que j'aime beaucoup Fabiola, parce que je suis une fan incontestée des écrits de et parce que je SAIS que cette histoire va être absolument géniale. Et puis peut-être aussi un peu parce que Fabiola et moi on a des "Fics jumelles" comme elle les appelle et que ça ne peut être qu'un signe. Profitez de ce chapitre, à la fin de sa lecture vous ne saurez plus si, en réalité, Draco est allé à Serpentard ou à Gryffondor."


A DRAGON IN THE WIND

Tome 1

Draco Malfoy et l'héritage de Sirius Black

correspond à « Harry Potter et la Pierre Philosophale » (sic. À l'école des sorciers)

PARTIE I

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Draco regardait Mrs Guipure et son assistante s'affairer à ajuster son uniforme. Même s'il était très fier de pouvoir enfin le porter, il se demanda pendant un moment quel écusson serait épinglé sur sa poitrine. Sûrement le vert émeraude des Serpentard, il n'y avait aucun doute là-dessus. Draco était debout, sur une sorte de podium recouvert de velours abîmé, face à la vitrine étriquée.

Il vit un garçon brun, plutôt petit pour son âge et avec des lunettes rondes s'approcher d'un air intimidé. Draco tourna légèrement la tête vers lui, par simple curiosité et le jaugeant du regard. Cependant, la propriétaire de la boutique de vêtements pour sorciers lui boucha la vue en se précipitant vers l'entrée après avoir entendu la clochette tinter.

– C'est pour Poudlard, mon petit ? demanda-t-elle avant même que le garçon n'eut le temps d'ouvrir la bouche. J'ai tout ce qu'il faut. Il y a un autre jeune homme qui fait ses essayages.

Mrs Guipure se décala pour le laisser progresser dans la pièce. Elle l'installa sur un tabouret rembourré, lui enfila par-dessus la tête une robe de sorcier et entreprit de lui épingler l'ourlet. Durant tout ce temps, Draco ne l'avait pas lâché du regard. Le garçon portait un pantalon couleur sauge, bien trop large au niveau de la taille et maintenu grâce à une ceinture dont les derniers trous avaient dû être percés avec une fourchette. Sa chemise à carreaux semblait également bien trop ample. Draco se demanda d'où il venait, comme ça. Ce n'était pas courant comme tenue pour un enfant sorcier. Ses parents devaient sans doute être d'une négligence sans pareille. Peut-être même qu'il ne connaissait personne ici.

– Salut, dit Draco. (L'autre garçon tourna la tête vers lui, comme s'il était surpris que quelqu'un lui adresse la parole) Toi aussi, tu vas à Poudlard ?

– Oui.

– Mon père, continua-t-il en désignant du doigt la boutique se trouvant en face de la leur, est en train de m'acheter des livres chez Fleury et Bott. Et ma mère (Draco agita sa manche droite pour pointer du doigt le bout de la rue), mes ingrédients pour les potions. Ensuite, je compte les emmener au magasin de balais de course. J'essaierai de convaincre mes parents de m'en acheter un... Et toi, où sont tes parents ?

– Morts, maugréa le garçon.

– Oh, désolé. (Draco changea de sujet même s'il avait très envie d'en savoir plus) Tu joues au Quidditch ?

– Non.

– Moi, oui, et j'espère bien un jour être sélectionné dans l'équipe de ma maison. Tu as une idée de l'endroit où tu seras réparti ? (Le garçon fit non de la tête) En fait, on ne peut pas réellement savoir avant d'être sur place. Je suppose que j'irai à Serpentard, parce que toute ma famille y a été. Tu imagines se retrouver à Poufsouffle ? Mon père dit que ça serait un scandale si j'allais là-bas, et qu'il vaudrait mieux rentrer tout de suite ! J'imagine qu'il a raison. Tiens, le voilà !

Draco donna un coup de coude au garçon qui tentait soigneusement de conserver la même position pour faciliter le travail de Mrs Guipure. De l'autre côté de la vitrine, un homme grand, d'un blond presque translucide, s'avançait vers la boutique de prêt-à-porter suivi par une pile de livres tenue par une minuscule créature aux oreilles aussi larges que longues.

– Qu'est-ce que c'est ? interrogea le garçon.

Fier d'avoir piqué son intérêt, Draco bomba naturellement le buste.

– C'est Dobby, notre elfe de maison. Toute famille de Grande-Bretagne qui se respecte en a un. Tu vas voir, il est parfois très drôle.

Draco fit un signe de la main à son père se trouvant dans la rue, sa démarche marquée par une canne à pommeau surmontée d'une tête de serpent. Toutefois, le père de Draco s'arrêta en plein milieu de la chaussée, son regard attiré par une immense forme.

– Dis donc, en voilà un gros monsieur ! s'étonna Draco, presque hilare en apercevant le demi-géant.

– C'est Hagrid, répondit l'autre. Il travaille à Poudlard.

– Je crois en avoir entendu parler. C'est une sorte de domestique, non ?

L'autre garçon grimaça légèrement.

– C'est un garde-chasse, précisa-t-il.

Le père de Draco s'avança vers Hagrid, un sourire moqueur sur les lèvres. Il lui disait quelque chose, et aux vues de l'air déconfit du demi-géant qui serra un peu trop fort les deux cornets de glace qu'il tenait dans chacune de ses mains, ce n'était pas une chose agréable à entendre. Draco bougea légèrement et l'assistante de Mrs Guipure enfonça par erreur une aiguille au niveau de sa cheville.

– Aïe ! (Draco reprit contenance) Tu ne devrais pas faire attention à lui. Mon père dit qu'il n'a pas de vrai travail, qu'il se saoule de temps en temps. Parfois, il essaie de faire des tours de magie mais il met le feu à son lit. (Le garçon le foudroya du regard) Mon père l'a vu, une fois, ajouta-t-il comme pour se justifier. Il se rend à Poudlard quelques fois parce qu'il est membre du conseil des parents d'élèves.

– Et tu écoutes toujours tout ce que te dit ton père ?

Draco haussa vaguement des épaules, comme gêné de la question.

– C'est un excellent sorcier, tu sais. Il est même très proche de monsieur le Ministre !

– Moi, je trouve Hagrid très intelligent. Et je n'ai besoin de personne pour le remarquer.

– Voilà, c'est fini, mon petit ! interrompit Mrs Guipure.

Le garçon sauta de son tabouret. Draco trouva cela particulièrement injuste qu'il soit arrivé après et ait fini sa tenue bien avant lui. Cela était sûrement dû aux exigences de ses parents qui voulaient refaire entièrement sa garde-robe. Dans la rue, le garçon croisa son père sans même le regarder et fonça droit vers Hagrid. Ils firent tous deux demi-tour et disparurent de son champ de vision. Lorsque son père entra chez Mrs Guipure pour voir où il en était, Draco lui en voulait presque d'avoir fait fuir le premier ami qu'il aurait pu se faire dans son collège.

– Tu ne te sens pas trop à l'étroit, là-dedans ? demanda son père de son habituelle voix traînante. Je n'ai jamais compris cette mode soudaine de vouloir faire des vêtements tout près du corps. C'est tout sauf élégant, ou même pratique. Je dois envoyer quelques hiboux, à la poste. Dobby restera avec toi jusqu'à ce que ta mère revienne, entendu ?

Draco acquiesça. Quand son père se fut éloigné, il se permit enfin de soupirer.

– Viens Dobby, dit-il. Tu peux t'asseoir, tu sais. Papa ne peut pas te voir maintenant.

Le petit elfe grimpa timidement sur le podium qu'occupait son maître, les yeux mouillés de reconnaissance.

Ooo

À la fin du mois d'août, alors que la rentrée à Poudlard approchait à grands pas, la mère de Draco jugea utile d'inviter les enfants sorciers de bonne famille le temps d'un goûter. L'apprenti sorcier était à la fois nerveux et impatient de tous les revoir. Il se retenait toutefois de trop le manifester, car son père n'était pas loin, travaillant dans la pièce. Le bureau était circulaire, entouré de murs de grimoires plus anciens et précieux les uns que les autres. Lucius Malfoy était assis dans un fauteuil, sortant d'un étui en cuir un rouleau de parchemin incroyablement friable.

– Tu comptes rester planté là toute la journée ? interrogea-t-il tandis que son fils unique regardait à droite et à gauche par la fenêtre, pour voir ses invités arriver. Les Nott et les Parkinson viendront par poudre de cheminette, je pense.

Aussitôt, Draco se précipita hors du bureau pour se rendre dans l'immense living-room bordé de colonnades en marbre. La plus grande cheminée du Manoir était ici, tout au bout. Draco s'amusa à effectuer une longue glissade. Pour surprendre ses amis, il décida de se cacher derrière une des colonnes en attendant leur arrivée. Son père ne serait sans doute pas d'accord.

Après tout un Malfoy se faisait attendre, et non l'inverse. Pourtant ces vacances avaient été très ennuyantes. Tout ce qu'il souhaitait, c'était rejoindre Poudlard au plus vite. Il n'en pouvait plus de la routine, de ne jamais avoir personne avec qui jouer sauf Dobby, peut-être. Les flammes de la cheminée s'embrasèrent et des pas retentirent dans la salle au plafond haut.

– Eh bien, en voilà un accueil digne de ce nom, prononça la voix froide et sensuelle de Mrs Zabini en progressant d'une démarche assurée.

– Bouh ! s'exclama Draco en bondissant hors de sa cachette.

Mrs Zabini se tourna lentement vers lui. Ni elle, ni son fils n'avaient eu l'air très surpris de le voir ici. Déconfis, Draco essaya de se rattraper en effectuant une piteuse révérence vers ses hôtes.

– Bonjour madame. Bonjour Blaise.

Blaise inclina sèchement la tête dans sa direction, puis regarda tout autour, comme s'il y avait quelque chose d'intéressant à contempler les divers chandeliers. Blaise n'avait jamais été très intéressé par les jeux, en général. Et il ne parlait jamais beaucoup. La plupart du temps, il s'asseyait dans un coin et les regardait se disputer ou rire aux éclats sans se mêler aux activités.

Cependant, son père insistait pour qu'il fasse partie de ses amis. Les Zabini étaient des personnes très influentes dans le monde sorcier britannique, voire même international. Ne pas les inviter à ce goûter aurait pu être une source de tension. Draco lui-même savait que des guerres s'étaient déclarées pour bien moins que cela.

– Où sont tes parents ? demanda Mrs Zabini, avec une once de reproche. Ils avaient dit quinze heures, et il est quinze heures précises.

– Mon père est dans la bibliothèque, et ma mère je ne sais pas. Dobby ! (leur elfe de maison apparut dans un léger pop! s'inclinant si bas que son nez pointu toucha le sol) Va dire à ma mère que nos premiers invités sont là. (L'elfe disparut aussitôt après avoir prononcé un « Oui, maître ») Pars ici, je vous prie.

Draco entraîna Mrs Zabini en lui tenant le bras, malgré sa petite taille, car il savait que c'était ainsi que les hommes escortaient leur dame. Le geste sembla plaire à la mère de Blaise qui lui jeta un regard torve, comme si elle l'évaluait. Draco rougit légèrement : il avait entendu dire que cette femme mangeait ses maris. En tout cas, c'est ce qu'il avait cru comprendre.

Dans le jardin d'hiver, Dobby s'était surpassé pour que le goûter soit un véritable succès : des ballons argentés flottaient paresseusement ci et là, tandis que sur une gigantesque banderole vert émeraude les mots « Bienvenue à Poudlard » scintillaient. C'était sa mère qui les avait écrits. Draco reconnaissait son écriture fine et déliée.

Des cornets-surprises du Dr Fillibust n'attendaient que d'être explosés. Une pièce montée en gelée et recouverte de bonbons tapait dans l'œil de Blaise. Des serpents en gélatine, longs d'au moins cinquante centimètres, s'entortillaient dans une coupelle et persiflaient d'impatience à l'idée d'être mangés. Une fontaine de jus de citrouille cascadait au milieu du buffet. Il y avait également des carafes de jus d'œillet, du soda à la groseille et du thé glacé au caramel.

– Quelle ponctualité, Daéline, s'écria la mère de Draco qui arrivait dans le jardin d'hiver luxuriant, suivi par Dobby. Je m'excuse de ne pas t'avoir accueilli, je vérifiais les coutures des uniformes de Draco. Cette madame Guipure se fait vieille et elle devient un peu négligente dans la tenue de ses ourlets, enfin... Je peux te servir à boire ?

– Du thé, ça serait parfait.

Narcissa agita sa baguette magique et fit apparaître un petit service impeccable. Draco s'approcha de sa mère, les yeux sortant presque de leurs orbites d'envie à l'idée de faire, lui aussi, de la magie. Oh, ça lui était bien arrivé une ou deux fois déjà. Il avait utilisé la baguette de sa mère quand elle était partie se baigner un soir. Il avait réussi à repousser une chaise. Mais son père l'avait pris sur le fait, lui interdisant formellement de recommencer.

Heureusement pour lui, le Ministère ne pouvait pas détecter cette forme de magie tant que l'enfant était mineur. La protection et l'utilisation des baguettes à la maison restait à la discrétion des parents. Draco se demanda si la mère de Blaise ou le père de Théodore avaient entraîné leurs fils avant même qu'ils ne mettent un pied à l'école. Draco était frustré, car il savait – tout au fond de lui – qu'il avait d'énormes capacités. Une toux se fit entendre.

– Ça doit être la cheminée, explicita Narcissa. Je reviens de suite.

Quelques instants plus tard, Pansy, son père qui avait déjà un certain âge, ainsi que sa mère qui était aussi belle que son mari était jeune, arrivèrent. Pansy tenait fièrement entre ses bras un gigantesque paquet d'un rose pétant et recouvert d'autocollants de licornes.

– Je l'ai fait toute seule ! s'extasia Pansy, au comble du ravissement.

Avant même que Draco puisse la remercier, elle déposa un baiser rapide sur sa joue tout en arborant une jolie teinte rosée.

– M-Merci, balbutia Draco tandis que derrière lui, Blaise ricanait doucement.

Il se mit à genoux par terre pour ouvrir le paquet. En tirant sur le nœud, fuchsia, la boîte s'ouvrit laissant place à un énorme livre intitulé « Salazar Serpentard : sa vie, son œuvre, son héritage ». Il paraissait très gros et Draco n'était pas bien sûr de pouvoir entièrement le finir d'ici, au moins, l'année prochaine ! Il cacha toutefois sa déception et sourit à Pansy.

– Merci beaucoup, Pansy. Merci Mrs et Mr Parkinson.

– Quel petit garçon poli ! se réjouit la mère de Pansy en acceptant une tasse de thé.

Lucius choisit cet instant pour arriver dans la pièce et ses yeux se déposèrent de suite sur son fils.

– Draco, je t'ai déjà répété un nombre incalculable de fois que le sol était réservé aux domestiques.

Draco se leva aussitôt, son énorme livre contre lui.

– Oui, papa.

– Eh bien, ouvre-le, s'impatienta Pansy.

Draco essaya de l'ouvrir, tirant de toutes ses forces, sans pour autant y parvenir. Tous les adultes rirent légèrement de la plaisanterie.

– Vous ne l'auriez pas collé avec un sortilège de glu perpétuelle ? tenta Narcissa en jetant une œillade complice aux Parkinson.

– Sûrement pas, ma chère.

Pansy, le nez levé, lui arracha pratiquement le livre des mains.

– C'est un livre magique ! Il s'ouvre seulement lorsque tu as vraiment envie de savoir ce qu'il y a dedans. Regarde. (Pansy se concentra un moment et l'ouvrage se débloqua aussitôt, laissant apparaître des illustrations d'une vivacité et d'une précision sans pareille) C'est l'histoire de Salazar Serpentard et de sa maison. Et à la fin du livre, il y a une liste de tous les élèves illustres qui y sont allés. Regarde, il y a plusieurs fois Malfoy.

En se penchant vers l'index, Draco ne put qu'acquiescer.

– Abraxas Malfoy, ça, c'est mon grand-père. Oh, en dessous il y a aussi Papa !

Blaise se redressa, comme si de là où il était, il voulait voir si son nom figurait également dans le registre.

– Tu n'y es pas, Blaise, éluda la petite fille comme si elle parvenait à lire dans ses pensées. J'ai vérifié deux fois. Mais il y a encore de la place, dit-elle en tournant des pages vierges. Le livre s'actualise tout seul. C'est de l'ancienne magie.

– C'est un très beau cadeau, Pansy, admit Narcissa. Et si vous alliez vous amuser dans le jardin en attendant que les autres arrivent ?

Ils ne se le firent pas dire deux fois et coururent tous les trois à l'extérieur. Pansy était la plus rapide. Elle se laissa tomber sous un saule pleureur, dont les branches effleuraient paresseusement une mare. Blaise s'installa à ses côtés, jouant avec un bâton comme s'il s'agissait d'une baguette magique.

– Où sont Grégory et Vincent ?

Draco haussa des épaules. C'est vrai que c'était un peu nul sans eux. Généralement, quand ils devaient jouer à un jeu et votaient, ils se rangeaient toujours du côté de Draco. Ils faisaient même toujours tout ce qu'il leur disait de faire. C'était ça, le véritable amusement.

– Sans doute en retard, comme d'habitude, avoua-t-il en tirant sur une poignée d'herbe.

Une silhouette filiforme avançait vers eux. Il s'agissait de Théodore Nott, ce garçon perpétuellement ailleurs et silencieux. Il s'assit entre Blaise et Pansy, l'air de rien, et ne dit bonjour à personne.

– À quoi vous voulez jouer ?

– À l'attrapeur ! s'écria Blaise qui, vraisemblablement, ne connaissait qu'un seul jeu.

– Non, pas encore ! geignit Draco.

– Touche, c'est toi qui l'est ! cria Blaise en tapotant l'épaule de Théodore qui ne bougea pas d'un iota pour l'attraper. Touche ! Je t'ai touché, alors tu dois bouger.

Théodore se leva lentement et commença à marcher vers Blaise d'un rythme tout à fait ordinaire tandis que Blaise courrait partout en gloussant.

– Il est complètement fou quand il s'y met, marmonna Pansy en regardant Blaise, au loin, qui s'amusait quasiment tout seul. Quand on sera à Poudlard, promets-moi de t'asseoir à côté de moi en classe.

– Promis.

Ooo

Sur la voie 9 ¾, les derniers retardataires grimpaient avec empressement dans les différents wagons. Les premiers étaient déjà remplis à craquer, obligeant Draco à se diriger au bout du train. De la fumée s'échappait de la locomotive rouge rutilante, son panache couvrant les voix des parents donnant des conseils de dernière minute à leur enfant.

Son père poussait son chariot à l'aide de sa baguette magique, tandis que sa mère lui tenait fermement la main, malgré ses protestations. Certains élèves, bien plus grands, se moquaient légèrement de lui sur son passage malgré le regard glacial de Lucius Malfoy. Narcissa semblait curieusement émue à l'idée de l'abandonner pour une année entière. Elle se pencha vers lui et déposa un baiser sur sa joue.

– Prends bien soin de toi, une fois là-bas, formula-t-elle. Écris-nous aussi souvent que possible.

– Promis. Au revoir (Il la serra dans ses bras). Au revoir, papa.

Lucius inclina de la tête et regarda son fils monter. Le Poudlard Express sonna son dernier appel. Draco se pencha à la première fenêtre afin de faire un dernier signe de la main à ses parents, côte à côte. Le train s'ébranla puis prit de la vitesse, ne laissant que deux taches blondes pâles sur le quai, distinguant les Malfoy du reste du monde.

Draco attrapa son énorme malle et entreprit de trouver une place, quelque part. Il se doutait bien que dans ce capharnaüm, ça serait une véritable chance de trouver Pansy et les autres quelques part. Ils devaient être à l'avant du train, comme toutes les autres personnes censées. Les premiers compartiments étaient pleins, ou les occupants étaient âgés ou ne lui inspirant aucune confiance. Il finit par tomber sur un presque vide. Le garçon aux cheveux noirs rencontré chez Mrs Guipure était là, le visage tourné vers la fenêtre. Draco fit glisser la porte.

– Tu ne vois aucun inconvénient à ce que je m'installe ici ? (Le garçon l'observa, méfiant) Tous mes amis sont dans une autre partie du train.

Draco referma derrière lui. Il jaugea la hauteur du filet à bagage, puis décida de laisser sa malle par terre, sous le siège, comme l'avait fait l'autre garçon.

– On a de la chance cette année, ajouta Draco pour meubler le silence après de longues minutes, il fait très beau. Mon père m'a raconté qu'une fois, alors qu'il était en quatrième année, il y avait eu une tempête pendant le voyage. Il a bien cru que le train allait dérailler !

– Toute ta famille est sorcière ? interrogea le garçon qui avait l'air de brusquement s'intéresser à lui.

– Absolument, affirma Draco, pas peu fier. Nous sommes sorciers depuis la nuit des temps. Le sang des premiers sorciers coule dans nos veines. Et toi, tes parents aussi sont sorciers ou... ou tu es un Sang-de-Bourbe ?

Draco eut un léger mouvement de recul sur sa banquette, qui ne passa pas inaperçu.

– Mes deux parents étaient des sorciers.

Draco soupira de soulagement.

– Mon père m'aurait étranglé si j'avais eu de mauvaises fréquentations. (Le garçon arqua un sourcil) Ah, au fait, moi c'est Draco. Et toi ?

– Harry.

– C'est très banal, ça, comme prénom.

Le garçon n'eut pas l'air de prendre cela comme une attaque.

– Tu n'as pas encore mis ta robe de sorcier ? Il faudra la mettre avant d'arriver à l'école, prévint-il. Elle est très belle ta chouette ! Je l'ai vu avec ce gros monsieur, l'autre jour. C'est lui qui te l'a acheté ? Ne me dis pas que c'est... ton père.

Draco prononça le dernier mot comme s'il s'agissait du pire juron qu'une personne convenable pouvait entendre.

– Je te l'ai déjà dit : mes parents sont morts.

– Ah oui, désolé.

Mais Harry semblait avoir remarqué qu'il ne pensait pas du tout ce qu'il disait.

– Moi, je n'ai pas d'animal domestique. Mon père dit que ça ramène de la saleté partout. Et il n'a pas tout à fait tort. L'autre jour, à mon goûter, j'ai piqué la baguette de ma mère pour faire gonfler des ballons. Par erreur, les ballons se sont transformés en grenouilles. Il y en a eu tout un tas qui volaient à travers le jardin. Notre elfe de maison a mis une éternité pour toutes les rassembler et leur redonner leur forme normale. Je me suis sacrément fait punir. Ils ont dit qu'ils m'enverraient mon cadeau un peu plus tard, pour la peine. Je trouve ça injuste. Mon cadeau n'a rien fait. Il doit sûrement se sentir triste et seul quelque part, attendant que je l'ouvre.

– Tu sais faire de la magie ? C'est ton anniversaire ?

– Non, mon anniversaire c'est au mois de juin. Mais mes parents m'offrent souvent des trucs. Mon père voyage beaucoup pour rencontrer des sorciers influents, alors quand il voit des choses extraordinaires qui peuvent me plaire, il me les achète. Chez moi, j'ai des jeux que je n'ai utilisés qu'une ou deux fois. (Draco sortit de la poche de sa cape sa baguette magique) Elle est en aubépine, et il y a du crin de licorne à l'intérieur. C'est une des plus neuves qu'a fabriquées Ollivander. Il a aussi dit qu'elle lui avait donné du fil à retordre lors de sa fabrication, car elle était encline à changer d'allégeance. Je ne savais pas trop ce que ça voulait dire, mais maman a dit que je devais faire très attention lorsque je la manipulais. Pour l'instant, elle ne m'est pas vraiment fidèle. L'autre jour, quand je l'ai essayé, elle a sorti un liquide tout gluant.

Harry rigola.

– J'ai explosé plusieurs étagères avec la mienne.

Draco pouffa à son tour. Harry sortit de la poche arrière sa baguette.

– Bois de houx et plume de phénix ! déclara-t-il.

Draco poussa un sifflement admiratif.

– C'est plutôt rare le phénix. Tu as de la chance. Mais, euh, tu ne devrais pas la laisser dans la poche arrière de ton pantalon. Mon père connaît quelqu'un qui a vu sa fesse fondre comme ça. Ou pire, elle pourrait t'exploser l'arrière-train si tu t'assois trop fort dessus (Harry blêmit considérablement) Tu veux un sandwich ? C'est ma mère qui l'a préparé tout spécialement. En général, c'est notre elfe qui s'occupe de la nourriture, mais vu que c'est une journée un peu spéciale...

Draco lui proposa un morceau que l'autre accepta volontiers.

– J'ai vu un garçon tout à l'heure qui disait être préfet, dit Harry la bouche pleine sous le regard franchement dégoûté de Draco. Qu'est-ce que c'est qu'un préfet ?

– Un élève chargé de la discipline et de faire le lien avec les professeurs. Mon père était préfet, quand il était à Poudlard. Il voudrait vraiment qu'il en aille de même pour moi, donc je ferai tout mon possible. C'est le directeur qui décide de tout ça.

– Albus Dumbledore ?

Draco acquiesça sombrement.

– Un vieux toqué, si tu veux mon avis. Heureusement, il y a encore quelques professeurs compétents, comme Severus Rogue. C'est un ami de mon père.

– Tu pourrais arrêter de parler de ton père, une minute ?

Draco rougit et finit son déjeuner en silence.

– Je ne disais pas ça pour être méchant, prononça Harry au bout d'un silence embarrassé. C'est juste que... que tu ramènes toujours tout à lui.

– Tu as sans doute raison. Je reviens, je vais aux toilettes.

Draco rangea soigneusement sa boîte de déjeuner dans son bagage à main, épousseta les miettes et sortit du compartiment. Harry s'en voulait un peu d'avoir été aussi direct avec le premier enfant sorcier qu'il avait rencontré, et essayait désespérément de faire la conversation avec lui. La porte se rouvrit sur une femme plutôt âgée poussant un chariot de friandises.

– Tu désires quelque chose ?

Harry se leva aussitôt. Il savait comment se faire pardonner. Tous les enfants aimaient les bonbons, non ?

– Je prendrai deux de chaque, dit-il en sortant d'une de ses poches son argent sorcier.

Il sépara le tas de friandises en deux piles bien nettes en attendant le retour de Draco. Ce dernier finit par arrivée peu de temps après.

– Je t'en ai pris pour toi aussi, prononça Harry. J'espère que tu aimes ça.

– J'adore, tu veux dire ! Oh, des dragées de chez Bertie Crochu.

Harry le regarda faire.

– Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il, intrigué.

– Tu n'en as jamais goûté ? Viens, là. (Draco semblait fou de joie à l'idée de faire la leçon à quelqu'un) Chaque dragée à une couleur et un goût différent. Il y a cerise, citron, menthe, des choses comme ça... Mais aussi foie, tripe, sang, terre, ou même vomi ! (Harry eut une grimace) Ce qui est drôle, c'est de les manger entre amis et de voir qui tombera sur le pire. Ma mère m'a raconté qu'un jour, elle était tombée sur une dragée au piment de Chine qui lui a donné aussitôt la fièvre.

Ayant un goût prononcé pour le danger, Harry en prit au hasard. Il le mâchouilla puis dit :

– Fraise.

– Tu as de la chance ! (Draco en avala un) Eurk, Saucisse, se lamenta-t-il.

Ils rigolèrent un moment. Ils mangèrent des Chocogrenouilles (Harry s'étonna que le portrait de Dumbledore ne reste pas là toute la journée à la stupeur de Draco), des Suçacides, des Réglisses fous, ou encore des Patacitrouilles. Quelques heures plus tard, Draco s'allongea sur la banquette, s'admettant vaincu. Harry l'imita sur celle d'en face.

– Je me demande quand on va enfin arriver..., se lamenta Draco. Comment s'appelle ta chouette ?

– Hedwige.

Draco resta parfaitement silencieux. Au bout d'un moment, Harry se redressa sur ses coudes, remarquant qu'il dormait. Il profita de ce moment de répit pour regarder toutes les cartes de Chocogrenouilles qu'il venait d'acquérir. Draco lui avait donné la plupart, car il les avait déjà en triple chez lui. La porte du compartiment s'ouvrit doucement sur un garçon joufflu qui semblait sur le point de fondre en larmes :

– Vous n'auriez pas vu un crapaud ?

Harry fit non de la tête tandis que Draco dormait toujours.

– Je l'ai perdu. Il n'arrête pas de s'échapper.

– Il va sûrement revenir, suggéra Harry.

– Oui, mais si tu le vois...

Le garçonnet était déjà reparti, le visage luisant de sueur. Le Poudlard Express poursuivit sa progression à travers la campagne du nord de l'Angleterre. Une fille – les cheveux broussailleux – entra vingt minutes plus tard pour demander à Harry s'il avait vu le fameux crapaud. Elle s'en alla bredouille. La nuit commençait à tomber et Harry décida de profiter du sommeil de son camarade pour se changer. Quand il eut enfin boutonné sa robe de sorcier, Hedwige poussa un petit cri. Un gigantesque château se profilait de l'autre côté d'un lac d'une taille appréciable. Draco papillonna des paupières et bailla.

– On est arrivé ?

– Je crois, oui.

Draco se contempla à travers la fenêtre, replaqua ses cheveux en arrière à l'aide d'un peigne, lissa les plis de sa tenue puis dit :

– N'aie pas peur. C'est bien là-bas.

– Je n'ai pas peur, se rabroua Harry en nettoyant ses lunettes avec sa manche.

Le train s'arrêta enfin et les préfets tentèrent de ranger les autres élèves en ordre sur le quai étroit plongé dans la pénombre. Draco se tenait près de Harry, mais regardait tout autour de lui pour reconnaître des visages familiers, en vain.

– Les premières années, par ici ! tonna la voix tonitruante de Hagrid. Nous allons traverser le lac !

– Le traverser ? glapit Draco d'effroi. M-Mais, mon père m'a dit qu'il y a un monstre à l'intérieur.

– Et c'est vrai, admit Hagrid, avec un plaisir non feint. Pour une fois, ton père dit la vérité. Les premières années, par ici !

Harry lui jeta un sourire goguenard.

– Ben, alors, n'aie pas peur.

Gonflé d'orgueil, Draco le suivit jusqu'à une barque où Blaise était déjà assis, les bras croisés, comme s'il avait attendu tout le monde depuis une éternité. Il regarda curieusement Draco, puis Harry.

– Tu étais où comme ça ? interrogea-t-il tandis que les barques tout autour se remplissaient. Pansy t'a cherché partout.

– Au fond du train.

Blaise émit un sifflement dédaigneux et Harry l'observa comme s'il venait de manquer quelque chose d'important. Sans la moindre rame, les barques se mirent à fendre l'eau calme et lisse du lac. Draco grelottait de peur, sous le regard moqueur de Harry.

– Si c'était vraiment dangereux, ils ne nous l'auraient pas fait traverser, raisonna-t-il tandis que Draco tournait sa lampe à huile dans tous les sens, afin d'apercevoir la moindre trace de monstre. Et puis, tu fais bouger la barque. On va se retrouver à l'eau si tu continues. Passe-moi ça !

Harry tint la lumière tandis que derrière eux, Blaise était affalé sur les deux tiers de la barque comme s'il s'agissait d'une méridienne. Il aurait très bien pu être sur une croisière que personne n'aurait remarqué la différence. Lorsqu'ils finirent par arriver sur la berge, Hagrid aida les plus craintifs – dont Draco – à sortir de la barque en le soulevant en dessous des aisselles.

– Ce n'était pas si terrible, non ?

Draco avait encore la mine blafarde quand ils arrivèrent dans le hall. Une femme à l'air sévère se présenta comme le professeur MacGonagall. Elle leur expliqua rudimentairement qu'ils seraient répartis entre les quatre ancestrales maisons de l'école – Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard – et que leurs bons résultats comme leurs mauvaises conduites auraient un impact direct sur leur groupe entier.

– Attendez-moi ici en silence.

À peine eut-elle fermé la porte que Pansy fendit la foule dans leur direction.

– Draco ! Enfin !

Draco semblait soulagé de la voir là. Ils papotèrent tous les deux un moment sous le regard franchement désapprobateur de la fille aux cheveux broussailleux.

– À ton avis, comment est-ce qu'ils se débrouillent pour nous répartir ? demanda quelqu'un à sa droite.

– Ils nous font passer une sorte de test, répondit un garçon roux. Mon frère Fred m'a dit qu'on devait affronter un dragon et que si on se débrouillait bien, on pouvait choisir l'endroit où on se rendrait.

– N'importe quoi ! s'emporta Pansy, arrêtant brusquement de discuter avec son ami.

– C'est un chapeau ensorcelé qui nous réparti, compléta la fille aux allures fières de tout à l'heure. Il regarde nos capacités et nos défauts puis il dit où l'on doit se rendre. C'est comme ça.

Pansy mâchonnait ses lèvres, comme si elle enrageait de s'être fait voler la vedette. Quand le professeur MacGonagall revint, elle les fit se mettre en rang et ils pénétrèrent dans une salle majestueuse, au plafond étoilé. Harry, pas plus que Draco qui en avait pourtant entendu parler, n'avait déjà vu quelque chose d'aussi spectaculaire.

– C'est un plafond magique, murmura la fille de tout à l'heure. Il a été créé exprès pour ressembler au ciel. Je l'ai lu dans l'Histoire de Poudlard.

Draco dut s'admettre impressionné par ses connaissances. Il aurait dû prendre de l'avance pendant ses vacances. Il ne voulait absolument pas être le dernier de la classe ! En face de la table des professeurs, sur un tabouret brut, se trouvait un chapeau pointu très abîmé qui se mit à chanter une chanson. À la fin, MacGonagall appela les élèves par ordre alphabétique, commençant par Hannah Abbot. Draco se sentait passablement nerveux, voire nauséeux. Mais en regardant les autres tout autour de lui, il remarqua qu'il n'était pas le seul dans cet état.

Toute sa vie, peut-être, se ferait en fonction du choix du chapeau. C'était donc forcément un moment important. Vincent et Grégory furent, sans grande surprise, répartis à Serpentard. La fille très intelligente de tout à l'heure à Gryffondor et un certain Justin Finch-Flechey à Poufsouffle. Lorsque ce fut au tour de Draco, ce dernier s'approcha d'un pas conquérant du tabouret, bien qu'au fond, il soit mort de trouille. À peine le Choixpeau eut-il effleuré le sommet de son crâne qu'il s'écria : « Gryffondor ! ».

Sous le choc, Draco dû se faire tapoter l'épaule par MacGonagall à deux reprises pour se diriger d'un pas lent, presque condamné, vers la table des rouge et or. Pansy, en proie à une véritable crise de nerfs, demanda à refaire le test, sous l'impassibilité totale de l'enseignante. Minerva MacGonagall reprit la liste. Théodore Nott, Pansy Parkinson furent, eux aussi, envoyés à Serpentard. Puis ce fut au tour de Harry.

Quand son nom de famille fut prononcé, un murmure général gagna l'assemblée. « Harry Potter ? Le Harry Potter ? C'est lequel ? » Le Choixpeau mit bien plus de temps à se décider pour lui, que pour Draco, mais le plaça également à Gryffondor. On lui fit la plus longue et la plus bruyante des ovations. Le préfet lui-même alla lui serrer vigoureusement la main et le pria de s'installer auprès de lui. D'autres élèves, au moins deux fois plus grands, lui avaient réservé une place. Cependant, Harry alla au bout de la très longue table où Draco était assis, atomisé, ne prêtant plus la moindre attention à la suite et fin de la répartition.

– Euh, ça va ? demanda Harry en s'asseyant juste à côté de lui.

Draco avait l'air d'être sur le point de fondre en larmes. Il détourna la tête.

– Tu sais, je suis sûr que toutes les maisons sont très bonnes et se valent. Tu ne dois pas être triste pour ça. Et puis regarde, ils ont tous l'air très sympathique de ce côté-ci.

– Tu ne comprends pas, glapit Draco, qui semblait être sur le point de faire une crise de panique. Je ne peux pas être ici ! Ma place n'est pas là ! Et puis, pourquoi tu ne m'as pas dit que tu étais Harry Potter ?

– Je ne trouvais pas ça très important.

Harry haussa vaguement les épaules, en guise d'excuse. Les élèves entamèrent joyeusement l'hymne de l'école, permettant alors à Draco et Harry de poursuivre leur petite conversation sous le brouhaha général. Le directeur, Albus Dumbledore, dit quelques mots et les quatre tables ainsi que celle des professeurs se remplirent de mets succulents. Harry commença à remplir son assiette tandis que Draco avait repoussé la sienne, la tête entre les bras.

– Voyons, voyons ! Que ce passe-t-il ici ?

Harry faillit s'étouffer avec un morceau de poulet en voyant un fantôme se matérialiser juste sous son nez.

– Encore un chagrin ? Vous savez, ce ne sera pas le dernier, ici, à Poudlard. Je peux vous le garantir. Je suis Sir Nicholas, spectre de la maison Gryffondor. Vous pouvez tout me dire et cela restera un secret.

Draco ne prit pas la peine de le regarder.

– Il est contrarié, éluda Harry en continuant de manger. Il aurait préféré se rendre à Serpentard, comme toute sa famille.

– Oh, je vois, dit Sir Nicholas. Ça arrive parfois qu'il y ait des exceptions.

– C-C'est déjà arrivé ? s'enquit Draco.

– Oui, regardez. Les sœurs jumelles Patil cette année ont été réparties à Gryffondor et Serdaigle ! Et un véritable semeur de troubles avait autrefois été réparti à Gryffondor alors que toute sa famille avait été à Serpentard. Il s'appelait Sirius Black.

– Black ? répéta Draco. C'est le nom de famille de ma mère !

Le fantôme devint encore plus pâle si cela était possible.

– J'espère pour vous jeune homme que vous ne ferez pas les quatre cents coups comme lui ! (Draco sourit) Une vraie catastrophe ambulante. Un jour, il a fait exploser les toilettes avec sa pensée. Enfin, c'est ce qu'on raconte. Le directeur n'était pas très content, mais... vous connaissez Dumbledore. En deux coups de baguette magique et c'était déjà réglé. Mmh, je devrai aller voir le Baron Sanglant pour lui avertir que Peeves prévoit de jeter des cartouches d'encre sur les élèves aux alentours de la Tour Serdaigle. Bon appétit.

– Merci, répondirent en chœur Harry et Draco qui consentit, enfin, à se servir.

Ooo

Percy Weasley, le préfet de leur maison, leur montra le chemin jusqu'aux dortoirs. Celui de Harry et Draco étaient le plus grand, car cette année, ils avaient été six à être répartis ici, et non pas quatre ou cinq comme les années précédentes. Ils trouvèrent leur malle près de chacun des lits. Celle de Draco était tout prêt de la porte.

Il sortit de sa poche sa baguette magique et poussa sa malle jusqu'au lit proche de celui de Harry et repoussa celle portant les initiales « R.W. » à l'autre bout, inversant alors leur place. Harry rigola légèrement quand les autres garçons entrèrent dans la grande chambre, et Ron se désola d'être près de la porte, là où il y avait un courant d'air. Cependant, il ne se plaignit pas longtemps, comme s'il était habitué à toujours obtenir les plus mauvaises choses. Draco s'assit sur son lit après avoir sorti son pyjama.

– La vue est plutôt agréable, dit-il. Mon père disait que les Serpentard dormaient dans les cachots, sous le lac et qu'il n'y avait pas de fenêtre, là-bas. Je suis assez triste pour eux.

Draco n'avait pas du tout l'air de le penser.

– J'ai retrouvé mon crapaud ! prononça Neville Londubat qui s'était illustré devant toute l'école en tombant par terre lors de la répartition. Je m'appelle Neville.

– On sait, formula Draco avec répugnance à l'idée de partager les sept années à venir avec lui.

Neville rougit considérablement.

– Bon, eh bien, bonne nuit.

Il repartit vers son lit. De l'autre côté du dortoir, les autres garçons rigolaient en entamant une bataille de polochon, ce que Draco jugea de complètement barbare. Après avoir enfilé son pyjama, son humeur maussade était entièrement revenue.

– Mon père va me couper la tête quand il apprendra que j'ai été réparti à Gryffondor, marmonna-t-il tandis que Harry cherchait dans sa malle une paire de chaussettes. Me couper la tête et la servir en guise de dîner aux elfes de maison, voilà tout.

– Tu exagères sûrement. Tu peux bien attendre avant de lui dire, non ?

– Tu ne connais pas mon père, prononça l'autre sombrement. Je dois lui envoyer un courrier avant qu'il ne l'apprenne de la bouche de quelqu'un d'autre sinon, ça sera encore pire. Oh, regarde, Weasley dort avec un rat. C'est dégoûtant !

À l'autre bout du dortoir, le garçon roux essayait de calmer son rat surexcité qui commençait déjà à ronger ses draps.

– Certains ici manquent clairement d'éducation, ajouta Draco, tout bas.

Harry aurait voulu répondre qu'il devait arrêter d'avoir des à priori sur à peu près tout, mais tomba raide endormi dans son propre lit.

Le lendemain matin, il trouva le lit voisin vide. Draco n'était pas dans le dortoir, dans la salle de bain ou même la salle commune pourtant très animée en cette première matinée de cours. Percy distribua les emplois du temps et Harry découvrit que son premier cours de l'année était la Botanique, dans les serres. Neville – qui ne s'était pas véritablement fait d'amis – lui proposa de l'accompagner en bas pour le petit-déjeuner.

Sur la longue table de la Grande Salle se trouvaient des toasts, du jus d'orange, du porridge, des céréales et du lait ainsi des œufs au bacon. Avec les autres, ils parlèrent un peu de leur famille. C'est Seamus Finnigan qui aborda le sujet en disant que sa mère avait attendu sa lune de miel pour révéler à son père qu'elle était une sorcière. Le père de Dean, quant à lui, était parti bien avant sa naissance. Il lui était donc impossible de savoir s'il était un sang-mêlé ou un né-moldu. Toutefois, Harry fut étonné d'apprendre qu'il n'était pas le seul orphelin.

– C'est ma grand-mère qui m'a élevé, éluda Neville entre deux bouchées de porridge. Au début, toute ma famille a cru que j'étais un cracmol. Algie, mon grand-oncle, essayait toujours de me prendre par surprise pour voir s'il y avait un peu de magie en moi. Un jour, il m'a poussé dans l'eau, au bout de la jetée de Blackpool et j'ai failli me noyer. Jusqu'à l'âge de huit ans, je n'avais montré aucun don pour la magie. Et puis, un jour, mon grand-oncle qui était venu prendre le thé à la maison m'a pris par les chevilles et s'est amusé à me pendre par une fenêtre du premier étage. Ma grand-tante Enid est venue lui apporter une meringue et il m'a lâché sans le faire exprès. Mais au lieu de tomber normalement, j'ai rebondi dans le jardin jusque sur la route et tout le monde était ravi. Ma grand-mère pleurait de joie. Et je ne les avais jamais vus aussi heureux que quand j'ai été appelé à Poudlard. Ils avaient peur que je ne sois pas assez doué pour qu'on m'accepte à l'école. Mon grand-oncle Algie était tellement content qu'il m'a acheté un crapaud.

Harry semblait grandement impressionné. Était-ce si important que ça pour les familles de sorciers d'être tous de la même nature ? Si les Londubat, qui semblaient être bons sous tout rapport, réagissaient aussi stupidement juste pour vérifier que Neville était bien un sorcier, que pouvait donc faire le père de Draco – aux allures froides et austères – s'il apprenait que son fils avait été réparti à Gryffondor ? Harry retrouva Draco devant l'une des serres avec son sac de cours. Il avait manqué le petit-déjeuner.

– Alors, tu étais passé où ?

– J'étais à la volière. J'ai envoyé une lettre à mes parents pour dire que j'étais à Gryffondor. J'espère qu'ils ne m'en voudront pas trop...

– Approchez-vous, les interrompit le professeur de botanique. Approchez-vous tous. Nous allons commencer.

En botanique, ils eurent le droit à un cours d'initiation sur les types de terre et leurs propriétés. Pendant le cours de Défense Contre les Forces du Mal, le professeur Quirell passa tellement de temps à buter sur leur prénom qu'ils perdirent bien une demi-heure. L'Histoire de la Magie se révéla très ennuyante. Seuls Hermione Granger et Draco prenaient des notes dans leur classe.

Mais le pire fut le cours de potions. L'enseignant, Severus Rogue, se fit une joie de l'humilier devant tout le monde et gratifia Draco d'une œillade sévère lorsqu'il essaya de lui souffler une des réponses. Les jours suivants, Harry et Draco restèrent côte à côte, inséparables. Les autres garçons de leur dortoir traînaient généralement en groupe, mené par Ron Weasley. « Un vrai crétin, celui-là », disait généralement Draco dès que Harry venait à parler de lui.

Le jeudi matin, cependant, quelques nouvelles bouleversèrent cette routine qui commençait déjà à s'installer. Draco, tout comme Harry, reçut du courrier.

– Ouvre d'abord la tienne, encouragea Draco qui tremblait face à l'immense hibou Grand Duc, au regard intransigeant.

Il déchira aussitôt l'enveloppe et en sortit un mot griffonné à la hâte :

Cher Harry,

Je sais que tu es libre le vendredi après-midi. Est-ce que tu aurais envie de venir prendre une tasse de thé avec moi aux alentours de trois heures ? Je voudrais bien savoir comment s'est passée ta première semaine. Réponds-moi en m'envoyant Hedwige.

Hagrid

– Oh, ce n'est que ça, dit Draco, comme s'il était presque déçu que Harry ne se fasse pas réprimander pour un crime imaginaire. (Il regarda tristement son enveloppe) Au moins, ce n'est pas une Beuglante. Papa n'aime pas trop les scandales.

Harry se garda bien de demander ce qu'était une Beuglante. Les yeux de Draco touchaient presque le parchemin qu'il lisait et ses mains tremblaient.

– C'est si grave que ça ?

– N-Non, c'est même... même plutôt encourageant. En tout cas, moins pire que ce que j'imaginais. Il dit qu'il est déçu, que je ne perpétue pas la tradition, il dit même que je suis le maillon faible de notre arbre généalogique... Mais ça, il fallait bien s'y attendre. (Il semblait presque résigné) Gryffondor, tu te rends compte ? (Draco avait prononcé le nom de leur maison comme s'il s'agissait d'un gros mot et qu'il n'était absolument pas concerné par la situation). Tiens, tu peux lire si tu en as envie. Il parle même de ton père dedans. Moi, je meurs de faim.

Il lui tendit le courrier :

Draco,

Il ne va pas sans dire que ta récente affiliation à la maison Gryffondor m'a profondément déçue. Je m'attendais à ce que tu poursuives l'ancestrale et fastueuse tradition de nos armoiries. Les Malfoy ont toujours été des alliés de la maison Serpentard. Ils sont les ambassadeurs de sa lumière, sa sagesse et sa puissance. Dans les veines des élèves et de ces illustres professeurs coule le sang des plus grandes familles de notre nation. Vous êtes camarades, mais également cousins, d'une manière ou d'une autre. C'est donc ta famille que tu quittes en embrassant le destin tumultueux que ta mère nomme « la voie de Sirius ». Il s'agit d'un de ces cousins. Peut-être as-tu déjà entendu parler de lui.

Qui sait quelle réputation ce roublard a pu laisser dans sa propre maison... J'ai été nommé préfet-en-chef quand Sirius Black et ses amis ont commencé leurs petites manigances pour déstabiliser le système bien huilé et ancien de Poudlard. Dès leur première (et cela s'est conforté par la suite avec la deuxième année d'étude), ils ont passé plus de temps en retenue que n'importe quel autre étudiant du château. Sirius, étant aussi doué qu'impertinent, parvenait toujours à s'en sortir malgré mes très nombreuses mises en garde au directeur Slughorn. Il les trouvait, disait-il, uniques en leur genre. Sirius – en dépit de l'éducation exemplaire qu'il avait reçu de la part de sa mère Walburga – n'en faisait déjà qu'à sa tête et suivait comme un véritable toutou Potter. Potter aussi était un Sang pur descendant d'une grande lignée sur le point de s'éteindre. Tous deux s'étaient détournés des précieux conseils que j'avais essayé de faire pénétrer dans leurs petits esprits étroits lors de leurs punitions.

Malheureusement, Draco, tu te doutes bien qu'ils n'ont rien retenu de tout cela. Sinon, Potter ne serait pas mort et Sirius ne serait pas en prison à l'heure où je te parle. Quoi qu'il en soit, sache que désormais Poudlard ouvre ses portes à n'importe quelle racaille. Et à Gryffondor sans doute plus qu'ailleurs ! Je te conseille vivement de te renseigner sur tes fréquentations avant même de les approcher. Qui sait si un Sang de Bourbe viendrait à traîner dans les parages... Ta mère t'enverra très certainement un colis avec un kit de purificateur d'air à placer près de ton lit. Il est absolument hors de question que tu aies à t'intoxiquer avec des êtres aussi nauséabonds. J'ai demandé à Dumbledore une liste de tes camarades de chambrée ainsi que le statut de leur sang. Il n'a pas pris la peine de répondre à mon courrier. Mais crois-moi, Draco, si l'un d'entre eux t'incommode par son existence seule, je suis prêt à saisir le conseil de l'école pour que l'on déplace ton lit dans une pièce adéquate à ton statut.

D'autre part, je te conseille de consolider tes liens avec le professeur Rogue. Cela pourrait s'avérer très utile lors de ta scolarité. De plus, il s'agit d'un ami proche de la famille et il s'est également étonné de ne pas te compter parmi ses élèves. Conserver un lien avec la maison Serpentard est d'autant plus crucial, car ta répartition à Gryffondor pourrait être interprétée comme de la traîtrise par certains esprits étroits ou illuminés. Pour ma part, je prends plutôt cela comme une fatalité. Il fallait bien qu'un maillon faible surgisse après autant de générations de discipline stricte et de travail acharné. Malgré tout ça, mon exigence vis-à-vis de tes résultats scolaires sera donc accrue. Il est hors de question pour un Malfoy de cumuler la tare d'être chez Gryffondor et, en plus de cela, d'être complètement idiot. Je n'ai pas envie que notre branche finisse dans les limbes comme les Weasley.

Autrefois, à l'époque de Octus Weasley, je peux te garantir qu'aucun de ses descendants n'aurait eu la faiblesse d'esprit de s'intéresser à des Moldus. Mais il a fallu que son fils Septimus tombe sur la tête à sa naissance et... tu sais ce que dit le proverbe sorcier, une poule ne pond pas deux œufs à la fois. Je suivrai de très près ton évolution magique et psychologique lors des sept années à venir.

Au moindre écart de conduite, à la moindre hésitation ou rapport peu élogieux concernant ton attitude en cours, je suis fermement résolu à t'envoyer à l'école Durmstrang qui, elle, semble transmettre de bons principes sur une société toujours pure. Ta mère est, bien évidemment, opposée à cette décision. Pourtant, je pense qu'il s'agirait de la plus juste pour que ta vie d'adulte s'entame sur des bases saines et optimales. En ce qui me concerne, il est hors de question de déposer un enfant idoine aux portes de cette école en septembre, et de retrouver un voyou dégénéré au mois de juin. Il est de notoriété publique que c'est au contact des autres que nos bonnes manières s'annihilent. Si c'est le cas, nous ne te rappellerons à l'ordre. Sache que j'ai chargé Severus de garder un œil sur toi. Il m'a d'ores et déjà averti que tu restais souvent avec ce garçon, ce Potter.

Si je t'ai parlé de ton oncle Sirius au début de ma lettre, c'est parce que je crains que l'histoire se répète avec toi. Au départ, personne ne pouvait supposer que le comportement de Sirius changerait du tout au tout au bout d'une poignée d'années. Son attitude s'est radicalisée et je redoute profondément que ce schéma se réalise, une nouvelle fois. Ta mère et moi nous avons dépensé des trésors d'énergies et de patience pour que tu sois l'enfant que nous avions toujours désiré avoir. Je te serai reconnaissant de ne pas gâcher tout cela en empruntant une spirale menant tout droit à un cataclysme de dégénération mentale.

Tu connais parfaitement l'histoire de Harry Potter et la manière dont il a survécu au Seigneur des Ténèbres. Je ne pense pas que cela soit une très bonne idée de s'afficher ouvertement à ses côtés. Les conséquences pourraient retomber droit sur notre famille. La mère de Blaise nous a déjà écrit pour nous faire part de sa surprise, et les parents de Pansy songent même à revoir notre petit arrangement. Pour préserver notre stature, notre réputation et notre légendaire supériorité dans le monde sorcier britannique, nous nous devons de maintenir l'ordre préétabli par nos ancêtres. Je t'encourage vivement à te rendre à la bibliothèque pour découvrir les hauts faits des anciens élèves de l'école. Tu verras que le nom Malfoy revient plusieurs fois. À toi de voir si tu veux que le tien soit inscrit à la suite... ou sur la liste des animaux perturbateurs, épinglée dans le bureau poussiéreux de Argus Rusard.

Dans l'attente de tes nouvelles,

Ton père.

Harry leva le nez du rouleau de parchemin. Si un membre de sa famille lui avait écrit une telle chose, il aurait certainement été déprimé sur le coup, voire pire. Mais pour Draco, cela semblait différent. Il avait même l'air de prendre cela avec un peu de légèreté.

– Tu n'es pas triste ?

– Mon père m'a déjà dit pire, tu sais. Ça lui passera, banalisa-t-il.

Harry n'était pas bien certain que Lucius Malfoy soit d'une nature à laisser couler les choses qui le contrariaient. Et la répartition de son fils faisait partie du sommet de la liste. Il préféra toutefois changer de sujet, sortant une plume et de l'encre de son sac de cours.

– Tu voudras m'accompagner demain, chez Hagrid ?

Draco abaissa la cuillerée de céréales qu'il s'apprêtait à enfourner dans sa bouche.

– Oh, euh, non. Ça ira comme ça, ajouta-t-il précipitamment, semblant mal à l'aise. Je dois essayer d'obtenir de bonnes notes dans toutes les matières en prenant un peu d'avance. Et puis, je crois qu'il ne m'aime pas trop.

– Ne dis pas n'importe quoi ! insista Harry. Il ne te connaît même pas !

– Mais il connaît très bien mon père..., marmonna l'autre d'un air sombre.

Harry soupira et répondit à Hagrid qu'il viendrait le lendemain, seul. La journée du jeudi se déroula tranquillement et ils purent même s'amuser un peu en cours de Sortilèges en apprenant les bases du maniement de baguette magique et conseils de sécurité (apparemment, Draco avait eu raison en disant qu'il n'était pas très prudent de ranger sa baguette dans sa poche arrière).

Mais le mieux fut sans aucun doute la leçon de vol sur balais. Cette fièvre était contagieuse chez la majorité des élèves qui se rendaient, en gazouillant d'impatience, sur la pelouse de la cour principale. Depuis que Harry le connaissait, il devait admettre que Draco parlait beaucoup de balais de course. C'était même une des premières choses qu'il lui avait dites. Il se demanda si ses parents avaient fini par céder sur le Chemin de Traverse et lui en avait bel et bien acheté un tout neuf qui l'attendait chez lui.

La veille, avant de se coucher, Draco avait rebattu les oreilles de tout le dortoir en disant qu'il était le meilleur joueur de Quidditch de leur année, qu'il pouvait exécuter une figure au nom imprononçable sans réaliser le moindre effort et que, de toute manière, le poste d'Attrapeur lui reviendrait de droit dès qu'il aurait atteint l'âge requis. Même en cours, il imaginait des histoires dont il était le héros et parvenait à détourner l'attention d'un hélicoptère moldu voulant découper en lamelle de saucisson avec ses hélices le Ministre de la Magie en personne.

Une autre fois – et le professeur MacGonagall l'avait pris sur le fait et lui avait donné des lignes à copier –, il était un joueur de la Coupe du Monde et était parvenu à être à la fois Gardien, Poursuiveur et Attrapeur tant son balai était rapide. Même Ron, qui était pourtant un grand passionné de ce sport, avait fini par se lasser d'entendre les histoires de Draco.

Le professeur Bibine arriva juste derrière eux et rappela à tout le monde la bonne tenue à avoir pour que le cours se déroule sans le moindre incident. La plupart des élèves de première année réussirent à dresser leur balai sans encombre.

Harry fut même surpris que le sien lui obéisse immédiatement. Mrs Bibine s'assura que tout le monde volait bien (elle garda un œil sur Neville et Hermione qui semblaient bien trop nerveux et effrayés par la hauteur) puis entama les exercices. Avec sa baguette magique, elle créa un petit parcours avec des cerceaux, leur fit faire une course deux par deux, et leur demanda d'attraper des balles qu'elle propulsait dans le ciel. Très vite, Harry se révéla exceptionnelement doué à ça.

– Tu es sûr que c'est la première fois de ta vie que tu voles ? demanda-t-elle à Harry pour la quatrième fois tandis qu'il venait de slalomer entre le groupe serré d'élèves sans aucune difficulté.

– Oui, professeur.

Elle resta pensive.

– Attends-moi ici à la fin du cours.

Celle-ci ne se fit pas attendre. Mrs Bibine siffla l'arrêt de la séance et chacun alla déposer son balai dans la remise, sauf Harry. Draco s'en alla à contrecoeur, comme s'il avait espéré que la professeur de vol se souvienne à la dernière minute de ses talents, à lui aussi.

Elle chargea simplement Dean de demander à ce que leur directrice de maison vienne ici le plus vite possible avec un certain Dubois. Pendant près d'une vingtaine de minutes, Mrs Bibine le fit s'exercer seul sous le regard perçant de deux autres silhouettes que Harry supposa être MacGonagall et l'autre élève. À la fin, on l'autorisa à redescendre sur le sol. L'enseignante de Métamorphose semblait ravie.

– Il faut que Potter rejoigne l'équipe ! Dubois, nous avons notre nouvel Attrapeur !

Ooo

Vendredi matin, au cours de Potions, Draco ne s'assit pas à côté de Harry contrairement à d'habitude. Il l'ignora soigneusement et s'installa au premier rang, près du bureau de Rogue. Depuis que toute l'école savait qu'il était l'Attrapeur de Gryffondor, l'admiration soudaine qu'on lui avait dédiée s'était vite transformée en un climat de jalousie collective. Même Seamus, avec qui Harry avait jusque-là entretenu de bons rapports, s'était détourné de lui.

Pourtant, le pire c'était Draco. Harry avait eu l'impression de le trahir, en quelque sorte, en lui arrachant son rêve. En Botanique, Draco se plaça en binôme avec une Serdaigle sans expression et employa de nombreux stratagèmes pour ne pas avoir à passer près de sa paillasse. Harry était presque soulagé à l'idée que le week-end approche, même si ça impliquait de rester dans la Salle Commune, et donc avec Draco et les autres... Au moins, il pourrait se détendre un peu en allant chez Hagrid. Sans même déposer ses affaires de cours dans son dortoir, Harry fila tout de suite après le déjeuner dans la cabane du garde-chasse. Il lui expliqua les quelques soucis rencontrés avec Rogue, ou encore l'étrange attitude du père de Draco.

– Boarf, ça ne m'étonne pas, soupira Hagrid. Il a toujours été comme ça, Lucius. Un sacré animal, d'ailleurs... Toujours à fouiner du côté où ça l'regarde pas. Je m'attendais à ce que son fils soit du même acabit. Faut croire que les choses changent. (Hagrid sembla tout à coup pensif) Ne t'en fais pas pour ça, Harry. Il ne peut rien faire pour changer la situation. Il ne l'acceptera sans doute pas, mais... c'qui est fait est fait.

– Mais, pourquoi est-il aussi mécontent que Draco ne soit pas à Serpentard ? C'est si important que ça ?

– Mmh, pour certains sorciers la maison ça ne compte pas vraiment. C'est ce qu'on fait après l'école qui nous définit réellement, non ? Dumbledore pense même que la répartition arrive bien trop tôt. Il dit qu'on devrait attendre au moins la troisième année pour ça, et je suis bien d'accord. Bien des élèves changent entre temps.

– Alors, pourquoi ça ne change pas ?

– Les traditions, Harry. Les traditions... Les sorciers y portent une très grande importance. (Hagrid lui versa du thé dans une tasse de la taille d'un seau) Au fait, félicitation pour ton poste d'Attrapeur !

– Merci.

Harry aurait voulu lui dire qu'il n'était pas aussi heureux qu'il devrait l'être. Après tout, il avait très peur de rater devant toute l'école. Et si son agilité d'hier n'était qu'un coup de chance ? Et si Draco ne lui pardonnait jamais d'avoir pris sa place ?

– Ton père aurait été très fier de toi, ajouta le garde-chasse. Très fier.

– Mon père aussi était Attrapeur dans l'équipe ?

– Non, Poursuiveur. Il était très bon, vraiment très bon. Il avait un de ces style, une allure ! Oh, vraiment, Harry, tu aurais voulu voir ça...

Sur la table était découpé un article de la Gazette du Sorcier parlant d'un cambriolage à Gringotts survenu le jour même où ils s'y étaient rendus, peu avant la rentrée. Harry n'en croyait pas ses yeux. Dès qu'il commença à poser des questions dessus à Hagrid, celui-ci prétexta qu'il commençait à se faire tard et il le mit pratiquement à la porte. En retournant vers le château, Harry eut la forte impression qu'on lui cachait quelque chose.

En revenant dans la Salle Commune, Fred et George avaient organisé une véritable petite fanfare et contraignaient des élèves de deuxième année à chanter un hymne en son honneur sous la menace féroce de leur baguette magique. Même Hermione Granger, la fille insupportable qui posait toujours des questions compliquées en cours, était venue lui adresser ses sincères félicitations. Ils burent du soda ramené des cuisines et dévorèrent quelques patacitrouilles. Seul Draco se tenait à l'écart des festivités, le haut du corps caché par un énorme grimoire nommé « Salazar Serpentard : sa vie, son œuvre, son héritage ». Harry s'approcha.

– Salut.

Draco tourna lentement une page de son livre sans prendre la peine de le regarder.

– Tu sais, je comprends que tu sois énervé contre moi. Mais je ne l'ai pas fait exprès. Je veux dire, je ne pouvais pas savoir qu'ils me choisiraient comme membre de l'équipe. Je ne l'ai même pas demandé ! Je te donnerai bien ma place sur le champ si c'était possible.

Draco ferma tout à coup son ouvrage.

– Tu as intérêt à gagner tous tes matchs ! Absolument tous sans aucune exception ! Sinon, je viendrai te hanter, c'est clair ?

Harry hocha vigoureusement de la tête, ne sachant pas trop si cela était une bonne ou une mauvaise chose. Fred et George faisaient exploser des pétards quand Draco eut un petit air conspirateur. Il entraîna Harry jusqu'à leur dortoir.

– Qu'est-ce qu'il y a ? dit Harry tandis que Draco refermait la porte derrière eux.

– Cet après-midi j'ai dû me rendre chez Rusard pour copier les lignes que MacGonagall m'avait données. Et il est parti quelques minutes, car des élèves lançaient des Frisbee à Dents dans les couloirs. Je me suis retrouvé seul et j'ai... j'ai un peu fouillé, avoua-t-il en rougissant. Tu savais que ce type gardait des menottes et des chaînes, juste ou cas où ? Et il liste toutes les punitions données aux élèves au fur et à mesure des années. En bas, j'ai vu un énorme casier réservé juste à ton père et Sirius Black. J'ai été un peu curieux, tu vois. (Harry sourit. Lucius Malfoy, en disant à son fils de s'écarter formellement de « la voie de Sirius Black », l'avait juste propulsé dedans). Il y avait ce vieux bout de parchemin vierge dans une pochette. Je crois que Rusard n'a pas réussi à comprendre que c'était un objet magique, parce qu'il est cracmol, tu vois ? J'ai tout de suite su qu'il s'agissait de magie. Parce que mon livre, tu sais, celui de Salazar, eh bien, il fonctionne de manière à peu près semblable... (Draco agita sa baguette magique au-dessus) Regarde.

Harry se pencha. Pendant un moment, le morceau de parchemin resta intact avant que les mots suivants apparaissent :

Messieurs Lunard, Queudever, Patmol et Cornedrue,

spécialistes en assistance aux manigances de mauvais coups,

sont fiers de vous présenter : La carte du Maraudeur.

Veuillez prononcer le mot magique...

– Le mot magique ? répéta Harry, interdit.

– Je me demande bien ce que cela peut-être, se renfrogna Draco. On finira bien par trouver un jour, non ? (Harry était complètement fasciné) Tu peux la garder, si tu veux.

– Oh, non, elle est sans doute à ton oncle. Elle te revient.

Draco était en proie à un véritable dilemme.

– On la garde pour juste tous les deux, à tour de rôle, d'accord ? Il ne faudra en parler à personne. (Harry hocha vigoureusement de la tête, heureux et soulagé que Draco ne lui fasse plus la tête) Si un jour quelqu'un apprend que j'ai volé dans le bureau de Rusard, je pourrai même me faire tuer par mon père. Ou pire, renvoyé.

– Tu dois quand même avouer avoir un certain sens du drame.

Draco leva bien haut les sourcils, croisa les bras contre sa poitrine puis lui arracha la carte du Maraudeur. Harry resta parfaitement stoïque, se doutant bien que Draco n'allait pas lui tenir tête bien longtemps. Ils finirent par éclater de rire et rejoignirent la fête dans la Salle Commune après avoir caché leur trouvaille dans la malle de Harry.

Le restant du week-end se déroula paisiblement. Ils se joignirent à d'autres garçons de Gryfondor pour savoir quel serait le meilleur balai que Harry pourrait utiliser. Pour Seamus, il était impensable qu'il se défende lors de la compétition sur un des balais usés de l'école. « Le mieux », avait-il dit en levant son doigt en l'air pour se donner un air important, « c'est un Astiqueur 7. Ma mère en a déjà essayé un et ils sont apparemment fantastiques ! Le problème, c'est qu'ils ne sont fabriqués qu'en France. Même si tu en commandes un aujourd'hui, il n'arriverait pas assez tôt pour le match ». Neville, pour sa part, semblait être d'un autre avis. Il conseillait un Manchevif ou un Margotin 90. Draco avait eu un rire narquois. « Il faudrait à Harry le meilleur des balais sur le marché, comme le Nimbus 2000 ! Même un Friselune ne ferait pas l'affaire ». Harry était resté pensif. Il n'y connaissait strictement rien en balais et se fiait donc aveuglément aux dires de ses camarades. Cependant, Harry n'en pouvait plus d'attendre la journée de dimanche où Dubois le ferait enfin s'entraîner.

Grâce à Draco, il connaissait déjà presque toutes les règles du Quidditch mais il ne pouvait s'empêcher d'avoir le ventre noué à l'idée de devoir se donner en spectacle devant toute l'école. Même le professeur Rogue, lundi après-midi, lui lança une légère pique à ce sujet : « Au prochain match, nous aurons encore le droit à un record de mâchoires cassées. Je suppose que Mrs Pompresh se fera une joie d'utiliser son nouveau stock de Pousseos ».

Pour leur part, les Serpentard s'étaient lancés dans une véritable petite campagne de déstabilisation menée par Pansy Parkinson. Cette dernière semblait effroyablement jalouse que Draco ait passé plus de temps en compagnie de Harry qu'avec elle depuis le début de l'année.

– Laisse tomber, marmonna Draco en jetant un regard mauvais vers la table voisine. Ils finiront par se lasser. Et puis, c'est une fille. Qu'est-ce que les filles peuvent bien comprendre au Quidditch ?

Angelina Johnson, assise à sa droite, l'assassina du regard.

Les jours suivants, Draco essaya vainement de raisonner ses amis d'enfance à Serpentard et eut même l'idée de leur faire rencontrer Harry. Mais ni Pansy, ni les deux molosses derrière elle ne voulurent en entendre davantage parler. Draco ne le disait pas, mais Harry était absolument certain que de ne plus leur parler lui manquait.

Généralement, il essayait de tenir Draco loin de sa morosité en lui parlant de choses plus distrayantes comme le Quidditch ou la carte des Maraudeurs. Il fallut attendre plusieurs jours pour qu'ils finissent par trouver la solution. Draco était assis sur le lit de Harry tandis que leurs camarades de chambrée étaient tous encore en salle d'étude.

– C'est ça ! s'écria Harry après avoir fait deux fois le tour du dortoir. Le mot magique ! (Son ami le regarda comme s'il venait de recevoir un important choc sur la tête) C'est s'il vous plaît.

Avant même que Draco puisse émettre des doutes, sur la Carte scintillèrent les mots suivants : « Bien joué. La prochaine fois, il suffira de dire « Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises ». Pour que la carte redevienne un morceau de parchemin vierge, dites « Méfaits accomplis ! » L'objet magique se révéla peu à peu, prenant la forme du château. Draco était stupéfait de sa richesse et de son exactitude. Deux points, dans un des dortoirs de la tour Gryffondor, indiquaient leur prénom et nom.

– C'est nous ! se réjouit Draco. Oh, regarde, on voit même Rusard, ici.

– Et les préfets ! Même les professeurs !

Une lueur de malice passa dans leur regard. Ils passèrent près d'une heure à étudier la carte dans un silence presque religieux.

– C'est drôle tout de même, fit remarquer Draco, songeur. Les elfes de maison ne figurent nulle part, pourtant il doit y en avoir plein le château... (Cela était sans doute la dernière réflexion que ce serait fait Harry à propos de cette merveille) Attends, à ton avis, où mène toutes ces galeries ?

– Ce sont des passages secrets vers l'extérieur de Poudlard, devina-t-il sans trop de mal. Je me demande vers où ils mènent...

– Tiens, regarde ! Qui c'est à ton avis ? (son doigt était posé près du nom « Touffu ») Il n'y a personne qui s'appelle Touffu, dans le château, à ce que je sache. Et puis, il n'a pas bougé depuis tout à l'heure. Tu ne trouves pas ça bizarre ?

– Tu crois qu'on devrait aller voir ? suggéra Harry. Juste pour vérifier.

– Mais, c'est dans le couloir interdit. Dumbledore a bien dit que personne n'avait le droit de s'y rendre sauf si on tenait vraiment à mourir... Je pense ne pas avoir envie de ça, Harry, ajouta Draco d'une toute petite voix craintive.

Cependant, Harry ne l'écoutait déjà plus. Il replia la carte et sortit de leur dortoir d'un air décidé. Il trouvait ça vraiment bizarre. Dans la salle commune, la fête était à son comble et personne ne fit attention à lui. Une fois dans le couloir, il vérifia que les alentours étaient absolument déserts et entreprit de tourner à gauche. Mais Draco était sur ses talons, frissonnant de terreur.

– On n'a pas le droit d'être dehors à cette heure-ci, glapit-il. Le couvre-feu est dépassé depuis longtemps.

– Oui, mais il suffit de ne pas se faire prendre. Et puis, on a la carte avec nous. Viens.

– Non, Harry, je le sens mal... Si mon père apprend que j'ai eu une retenue pour vagabondage nocturne, il m'enverra tout de suite à Durmstrang et il paraît que là-bas, il fait très froid, et que les premières années sont maltraités !

– Tais-toi, un peu, tu veux ?

Harry éclaira le couloir sombre de sa baguette magique tandis que Draco tenait fermement un pan de son pull en regardant un peu partout. Ils réussirent à se cacher derrière une armure quand un préfet de Poufsouffle patrouilla au niveau du quatrième étage.

Grâce à la carte, qui dévoilait également des raccourcis du château, ils empruntèrent un étroit escalier en colimaçon dissimulé par une tapisserie reliant directement le quatrième au deuxième. Une fois devant le fameux couloir interdit, Draco produisit un son étrange, entre l'étranglement et l'affolement.

– Écoute, si tu as peur, tu peux retourner à la salle commune. Tu n'étais pas obligé de me suivre. Tiens, je te donne même la carte.

Le petit garçon semblait être en proie à un véritable dilemme.

– Je t'accompagne, dit-il après de longues minutes d'hésitation. Tu es mon ami, et je suis un Gryffondor comme toi. Tu te souviens de ce qu'a dit le choixpeau ? « Si vous allez à Gryffondor vous rejoindrez les courageux. Les plus hardis et les plus forts sont rassemblés en ce lieu ». Il parlait de moi aussi. Donc je viens.

Harry se mit à sourire. Il essaya d'ouvrir la porte, en vain.

– C'est fermé, dit-il piteusement.

– Pousse-toi. (Draco agita sa baguette magique) Alohomora ! (Un déclic se produisit) Il faudrait vraiment que tu songes à écouter en cours de sortilèges, parfois.

Un long couloir sombre s'étalait dans les galeries du château et Harry ne cessait de vérifier que Touffu était toujours bien là, sur la carte. Il n'avait même pas du tout bougé depuis qu'ils étaient descendus de leur tour.

– Peut-être qu'il est mort, tenta Draco, avec une lueur d'espoir. Je veux dire, vaut mieux que lui soit mort plutôt que nous, non ?

– Cette porte aussi est bloquée.

Résigné, Draco la déverrouilla alors. Ils s'engouffrèrent tous les deux dans la vaste salle plongée dans la pénombre.

Lumos, murmura tout à coup Draco.

À présent, ils comprenaient pourquoi l'endroit était interdit. Devant leurs yeux, un chien monstrueux remplissait tout l'espace entre le sol et le plafond. L'animal avait trois têtes : trois paires d'yeux étincelant d'une lueur démente, trois museaux qui les flairaient en frémissant avec avidité et trois gueules bavantes hérissées d'énormes crocs jaunâtres d'où pendaient des filets de salive épais comme des cordes. Le chien se tenait immobile, ses six yeux fixés sur eux.

S'il ne les avait pas encore dévorés, c'était sans doute parce qu'ils l'avaient pris par surprise, pensa Harry, mais à en juger par ses grognements qui roulaient comme le tonnerre, il n'allait pas tarder à leur bondir dessus. Draco était comme pétrifié. Harry chercha à tâtons la poignée de porte, tout en marchant à reculons vers la sortie. Entre un renvoi définitif et la mort, il préférait affronter les foudres du directeur.

À peine eurent-ils le temps de sortir que le chien se mit à aboyer férocement et à essayer de les croquer, mordant alors l'air. La porte se reverrouilla automatiquement et Draco, dégoulinant de sueur, se laissa glisser le long du mur de pierre. Harry devait admettre que même avec toute la hardiesse du monde, il n'aurait pas pu conserver son calme une minute de plus face à un tel monstre. Harry tapota l'épaule de Draco pour qu'il se redresse. Ce dernier sursauta.

– On doit retourner dans notre dortoir avec qu'on s'aperçoive que nous sommes partis !

Ils cavalèrent à travers le château, en consultant la carte à chaque angle de couloirs. Ils faillirent croiser Peeves ainsi que Miss Teigne, mais arrivèrent sans encombre dans la salle commune où la fête venait tout juste de se terminer. Sans un mot, et la mine blafarde, Draco alla prendre une douche. Harry s'en voulait un peu de lui avoir fait subir ça. C'était incroyablement dangereux et insouciant. Pourtant, il n'arrêtait pas de se demander ce qu'un monstre pareil faisait dans une école pleine d'enfants.

– Il n'était pas là par hasard, souffla Draco tandis qu'ils enfilaient leur pyjama.

– Je me doute bien, mais...

– Il était assis sur quelque chose. Une trappe.

– Tu crois qu'il pourrait s'agir d'une sorte de... chien de garde ?

– J'en sais rien. Peut-être, admit-il. Mais la prochaine fois que ma vie sera en jeu, je préférerais d'abord être consulté !

Draco tira brutalement les rideaux de son lit à baldaquin. Au bout d'une vingtaine de secondes, il les entrouvrit pour ajouter, tout bas :

– En tout cas, c'était plutôt cool. Bonne nuit.

– Bonne nuit.

Harry se glissa entre ses draps, la tête encore plus pleine de questions qu'au début de cette soirée. Si le chien à trois têtes gardait quelque chose, c'était sans doute le petit paquet qu'il était allé récupérer à Gringotts peu avant la rentrée.

Ooo

Les jours s'écoulèrent à Poudlard et ni Draco, ni Harry n'évoquèrent leur rencontre tumultueuse avec Touffu. D'ailleurs, la carte du Maraudeur avait été rangée soigneusement quelque part, afin de ne plus succomber à la tentation de faire de nouvelles bêtises. Harry écouta le précieux conseil de son ami et fut bien plus attentif en cours de Sortilèges.

Ainsi, il apprit à maîtriser le sort « Wingardium Leviosa » au bout d'une petite semaine ! Draco, pour sa part, bataillait ardemment pour obtenir la première place à l'issu du trimestre. Malheureusement pour lui, la concurrence était de taille cette année : Hermione Granger raflait toutes les félicitations, laissant alors Draco bon second.

– Mon père va me tuer, se lamenta Draco en sortant du cours de Botanique où il avait obtenu la deuxième meilleure note de la classe, une fois de plus. Me tuer en m'écorchant vif sur le portail du Manoir.

Harry, qui n'avait que les Dursley comme famille, ne se préoccupait pas tant que cela de ses notes et cela lui permettait d'arriver de manière bien plus apaisée en cours. Souvent, la nuit, Draco veillait très tard pour accumuler de l'avance dans chacune des matières, rendait des devoirs supplémentaires ou restait des heures interminables à la bibliothèque le week-end.

Sa situation était devenue si préoccupante que leur directrice de maison l'avait convoqué un mercredi après-midi, peu avant le dîner. Harry était resté devant la porte du bureau, car le professeur MacGonagall souhaitait également s'entretenir avec lui quelques instants. En sortant de la pièce, Draco semblait réjoui, tenant dans ses mains un énorme biscuit au gingembre en forme de triton.

– Il serait temps que votre père apprécie le fils qu'il a et non pas celui qu'il voudrait avoir.

– Merci, professeur !

MacGonagall lui attribua un sourire bienveillant.

– À vous, Potter.

L'enseignante referma la porte et ce fut au tour de Draco de patienter, tout en croquant dans son gâteau avec enthousiasme. Lorsque Harry revint, il semblait d'excellente humeur et tenait dans ses bras un long paquet rectangulaire.

– Allez le déballer dans votre dortoir pendant que les autres se rendent à la Grande Salle. Je compte sur vous, Potter pour conserver la surprise jusqu'au match !

Les deux garçons détalèrent. Une fois dans leur dortoir, ils découvrirent que le paquet contenait un balai de course.

– C'est un Nimbus 2000 ! s'extasia Draco.

Mais Harry n'avait pas eu besoin de le dire pour le reconnaître. Il se souvenait parfaitement l'avoir vu sur le Chemin de Traverse pendant qu'il effectuait ses achats avec Hagrid. Ils passèrent tellement de temps à l'admirer qu'ils en oublièrent même que le festin d'Halloween était sur le point de commencer. Des milliers de chauves-souris voletaient dans la salle et fondaient sur les tables en de gros nuages noirs qui faisaient vaciller les flammes des chandelles à l'intérieur des citrouilles évidées.

Les mets du festin apparurent tout à coup dans les plats d'or, comme lors du banquet de début d'année. Harry mangeait le cœur en joie, et avec Draco ils prévoyaient déjà que ce week-end, ils essaieraient le nouveau balai de course à tour de rôle quand la plupart des autres élèves des années supérieures se rendraient à Pré-au-Lard. Harry s'en voulait toujours d'avoir spolié le titre d'Attrapeur à Draco, mais celui-ci n'en parlait déjà plus. Il était même très satisfait de la nouvelle situation et se vantait à qui voulait l'entendre qu'il était un ami proche de Harry Potter.

Ils étaient en train de discuter avec entrain avec Olivier Dubois sur les nouvelles tactiques de jeu quand le professeur Quirrell déboula dans la Grande Salle, tout affolé en hurlant « Un troll ! Un troll dans les cachots ! », puis finit par s'évanouir. Draco poussa un tel hurlement de terreur que le crapaud de Neville bondit hors de sa poche et se mêla au capharnaüm général. Draco continuait de crier tout en remplissant précipitamment ses poches de friandises comme s'il s'agissait d'une question de vie ou de mort. Les élèves finirent par se calmer sous les instructions des professeurs et des préfets qui avaient pour charge de raccompagner tout le monde dans leur dortoir sans le moindre incident.

– Comment un troll a-t-il pu entrer dans le château ? formula Harry, complètement aberré.

– J'en sais rien, répondit Draco en suivant Percy Weasley de très près, comme s'il pouvait agir comme un bouclier humain. J'ai entendu dire que les trolls étaient très stupides. Il n'a pas pu venir ici par hasard, et encore moins tout seul.

Harry attribua un coup de coude à Draco. Dans le rang, Ron et Neville avaient la mine grave. Ils se détachèrent du groupe en douce et filèrent à contre-sens. Avant même que quiconque puisse réagir, les deux autres avaient disparu. Une fois tous les élèves de Gryffondor dans leur tour. Percy et la préfète entreprirent de faire l'appel et ils s'aperçurent très rapidement des deux absents.

– Quelqu'un sait où peuvent se trouver Ron et Neville Londubat et Hermione Granger ? vociféra Percy, qui semblait plus contrarié qu'un membre de sa propre famille désobéisse au règlement plutôt que de le savoir proche d'une mort immédiate. Parlez immédiatement pour ne pas perdre de temps !

Draco s'avança, gêné.

– J'ai vu repartir les deux garçons en sens inverse. Mais je ne sais pas où est Hermione.

Percy fila aussitôt avertir le professeur MacGonagall. Dean, Seamus, Harry et Draco se rendirent immédiatement dans leur dortoir pour se préparer à l'heure du coucher. Personne ne parlait, attendant le retour des deux retardataires. Finalement, Neville et Ron revinrent, couverts d'eau et d'une odeur pestilentielle.

– Tu as bien de la chance de ne pas être renvoyé, Ron ! fit remarquer Percy d'un air sévère. J'en avertirai nos parents demain matin, à la première heure. Heureusement que ton camarade Malfoy a eu la décence d'esprit de nous mettre sur une bonne piste.

Le préfet claqua la porte, laissant leur dortoir dans une ambiance pesante, quasi mortuaire. Ron enleva ses chaussures sans quitter Draco des yeux.

– T'es qu'une balance ! s'écria-t-il. Personne ne t'a demandé de le dire ! Tout ça pour bien se faire voir auprès de MacGonagall... Être le chouchou.

– Ce troll aurait pu vous tuer ! protesta Harry. Tu devrais plutôt lui dire merci.

– On contrôlait la situation, rétorqua Ron. J'ai réussi à l'assommer pendant que le troll tenait Neville !

– Tu as vraiment combattu ce troll ? s'étonna Seamus, admiratif. Wow, et il faisait quelle taille ?

– Quatre mètres, au moins, répondit Ron d'une manière presque théâtrale. On nous a même donné des points pour l'avoir mis hors service.

Harry avait la bouche entrouverte, abasourdi. C'était la première fois de sa vie qu'il entendait qu'on félicitait des élèves pour leur imprudence excessive...

– Je n'ai pas hésité une seconde à venir au secours de Hermione, ajouta Ron d'une voix bien forte. La prochaine fois, j'irai sans doute voir le monstre du lac. Il ne m'effraie pas du tout, contrairement à certains, ici. (Ron se mit à imiter la voix de Draco) Oh, j'ai peur, j'ai peur ! Hagrid, sauvez-moi ! (les autres rigolèrent) Franchement, je me demande ce qu'il fait à Gryffondor...

– Ne les écoute pas, prononça Harry à l'adresse de Draco qui enfilait rageusement ses chaussettes. Il est idiot, c'est tout.

Sans un mot de plus, Draco alla se coucher. Pendant une demi-heure encore, Ron parla aux autres de son incroyable bravoure et donna un récit détaillé de son combat avec le troll. Même si Harry n'y avait pas été, il savait – au fond de lui – que ce dernier exagérait et que la chance avait dû jouer pour beaucoup là-dedans.

Cependant, les jours qui suivirent, les autres Gryffondor acclamèrent Ron comme un héros. Même Neville Londubat, qui était pourtant sur les lieux, ne savait plus quelle version du récit était la bonne. Selon les versions, Draco allait tantôt chez Dumbledore en larmes pour se plaindre des points qui seraient retirés à leur maison s'il ne les dénonçait pas tout de suite tantôt il était lui aussi dans les cachots et fermait la porte des toilettes à clef, rendant alors prisonniers ses camarades de la fureur dévastatrice du troll.

Harry avait beau soutenir à qui voulait l'entendre que rien ne s'était passé comme ça, les élèves persistaient à faire courir des rumeurs plus abracadabrantes les unes que les autres. Un matin, en cours de Potions, Harry entendit Pansy glisser quelques mots à Draco près de l'armoire à ingrédients.

– Tu sais, avait-elle dit, à Serpentard rien de tout cela ne se serait produit. Nous on est solidaires entre nous. Tu as bien vu comment ils sont avec toi ? N'essaie pas d'être ami avec eux, ils n'en valent clairement pas la peine.

Draco avait alors passé son vendredi après-midi de libre en sa compagnie, ainsi que celles d'autres Serpentard de première année, dans une salle de classe vide à travailler. Harry n'avait pas cherché à les rejoindre, car, après tout, c'était l'unique moment que Draco avait pour décompresser et s'aérer l'esprit.

Le temps froid de novembre enveloppait de glace les montagnes qui entouraient l'école et la surface du matin, le sol était couvert de givre et l'on voyait Hagrid, emmitouflé dans un gros manteau, qui dégivrait les balais de l'école sur le terrain de Quidditch. La saison de Quidditch avait commencée. Le samedi suivant, Harry allait jouer son premier match après des semaines d'entraînement : Gryffondor contre Serpentard. Si Gryffondor gagnait, son équipe prendrait la deuxième place du championnat. Presque personne n'avait vu Harry s'entraîner. Il était devenu l'arme secrète de l'équipe et Dubois le gardait soigneusement à l'écart.

Au château, les pronostics allaient bons trains, y compris parmi les professeurs. Flitwick glissa une Patacitrouille dans la main de Harry à l'issu d'un cours et MacGonagall refusa tout net de leur donner des devoirs pour le week-end, car « les sportifs doivent se reposer ». Harry avait emprunté un livre à la bibliothèque (« Le Quidditch à travers les Âges ») pour se renseigner sur les diverses fautes possibles, les diverses stratégies à adopter pour repérer le Vif d'Or le plus vite possible. À l'approche du match, la tactique de Draco était la fuite.

Depuis l'histoire du troll, la plupart des élèves de première année à Gryffondor lui reprochaient un flagrant manque de solidarité. Certains s'amusaient même à scander des slogans sous son nez tel que : « Serpentard va perdre ! » en espérant que cela affecterait Draco d'une manière ou d'une autre. Même Dubois, qui était pourtant bien plus mâture, était réticent à l'idée que Draco assiste à leur entraînement de Quidditch. Harry savait bien que le capitaine des Gryffondor, comme une majorité dans leur maison, craignait que la véritable allégeance de Draco revienne encore aux verts et argent. C'était sans doute une chose qu'ils ne pourraient pas régler avant un bon paquet de temps.

Le matin du match, le ciel était clair même si les températures restaient plutôt froides. Harry était assis entre Katie Bell et George Weasley, l'estomac noué. Il n'avait pas vu Draco de la matinée et il se demanda pendant un bref instant s'il comptait assister au match. Néanmoins, il n'avait pas bien le temps de penser, car absolument tout le monde était aux petits soins pour lui, lui proposant des tonnes de nourriture, lui attribuant des conseils de dernières minutes ou lui massant le cou.

Quand l'heure arriva, les sept joueurs se rendirent d'une démarche solennelle jusqu'au terrain sous les encouragements bruyants de leur camarades. Les gradins se remplirent à une vitesse hallucinante et Mrs Bibine vint leur rappeler les règles du jeu, ainsi que les notions de fair-play. Elle donna alors un grand coup de sifflet et les quinze balais s'élevèrent aussitôt dans les airs.

– Angelina Johnson, de l'équipe de Gryffondor, s'empare immédiatement du Souafle, dit le commentateur. Cette fille est décidément un excellent poursuiveur, et en plus, elle est plutôt jolie...

– JORDAN !

– Excusez-moi, professeur.

Le commentaire du match était assuré par Lee Jordan, un ami des jumeaux Weasley, et le professeur McGonagall le surveillait de près.

– Angelina passe à Alicia Spinnet, qui jouait l'année dernière comme suppléante. Bell passe à Johnson et... non, c'est Marcus Flint, le capitaine des Serpentard qui reprend le Souafle et qui vole comme un aigle vers les buts adverses, il va mar... non, le tir est arrêté par Olivier Dubois, le gardien de Gryffondor. Attendez ! Écoutez ! Qu'est-ce que c'est ? (La foule se tut et un rugissement puissant ébranla une partie des gradins) C'est un lion ! Un véritable lion dans la foule !

Harry tourna rapidement la tête et reconnut entre mille Draco, qui lui faisait de larges signes de la main. Mais le plus drôle, c'était ce qu'il avait sur la tête : une énorme tête de lion qu'il avait sans doute fabriquée lui-même rugissait à pleins poumons et effrayait quelques filles. Cette brève vision lui redonna du courage.

Les points s'accumulèrent très vite en faveur de Gryffondor. Mais les Serpentard n'étaient pas en reste. Harry, qui survolait inlassablement le terrain, pouvait clairement distinguer les supporters déchaînés des deux côtés. En fait, pour Harry, le match dura bien moins longtemps qu'il ne se l'était imaginé. Très vite, il repéra le Vif et descendit en piqué vers le sol.

La foule vit qu'il avait une main plaquée contre sa bouche, comme s'il était sur le point de vomir. Il atterrit brutalement sur la pelouse du stade, toussa et un objet doré tomba alors au creux de sa main. À sa stupeur, le Vif d'Or battait paresseusement des ailes, comme résigné. Harry le montra victorieusement à la foule en délire et crut entendre, quelque part, le lion de Draco rugir.

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Note : Et voilà la fin de la première moitié du tome 1. Je pense que ce chapitre a été suffisamment consistant et je croise les doigts pour que cela vous ait plus. Réellement. J'avais prévu de poster en automne le début de l'histoire. Finalement, j'ai avancé la date de parution car je traverse une phase un peu difficile et disons que bon, faut l'avouer, l'univers de la fic est le seul qui ne soit pas totalement chamboulé.

Alors n'hésitez surtout pas à me faire part de votre avis lors d'un commentaire. Ça rebooste toujours énormément et j'ai besoin de ça plus que d'habitude. Bon, si vous n'en avez pas envie ou le temps, ce n'est pas grave, hein. Je remercie d'avance ceux qui mettront cette histoire en alert et favoris. La parution de cette histoire n'influencera pas le rythme de publication de mes autres fics en cours. Je prends juste mon temps pour présenter quelque chose dont je n'aurais pas à rougir d'ici deux mois.

Merci de m'avoir lu,

D Would

p-s : Si vous avez un compte facebook, j'ai un groupe du nom de « The Baba O'Riley » assez convivial où je donne des actus concernant mes fics, entre autre (extraits inédits, état de la progression, goodies etc).