Bonjour tout le monde!

Je sais que ce fut une longue attente, mais si vous avez lu mon dernier chapitre sur Wolf's Rain, vous savez que j'ai été fort occupée ces derniers temps. Sachez que je n'abandonne aucune de ces fanfictions!

J'ai aussi remarqué que je n'ai pas vraiment pris le temps de répondre à chacun(e) d'entre vous, je prendrai une journée spéciale réponses après mes examens (courage à tous ceux qui ont des examens à repasser d'ailleurs :) ).

Merci de me suivre malgré tous, vous êtes au top! 3

Voilà donc la 1ere partie de ce chapitre en 2 parties :)

Gros bisous!


-Est-ce que ça va ?

Aphrodite voyait bien que Saga était nerveux depuis leur départ. Son regard allait et venait d'un bâtiment à l'autre, et le suédois comprit sans mal qu'il cherchait son frère.

-Je me demande simplement où est Kanon, répondit-il.

-Je suis certain qu'il va bien.

Mais les sourcils de Saga se froncèrent davantage. C'était presque déstabilisant de voir l'aîné des jumeaux dans cet état. Jusqu'à maintenant, Aphrodite n'avait perçu chez lui qu'un calme olympien et un sang-froid à toute épreuve. Alors il se permit de demander :

-Ça ne me regarde probablement pas mais… pourquoi ne pas vous être séparés ?

Alors Saga tourna l'espace d'un instant les yeux vers lui et haussa un sourcil. Aphrodite continua sur sa lancée :

-Oui… je veux dire : regarde-toi. Tu es inquiet pour lui. Si vous aviez décidé de faire la guerre chacun de votre côté alors…

-Kanon est mon frère, le coupa Saga, où qu'il aille, je m'inquiéterai toujours pour lui.

-Oui bien sûr mais…

-J'ai toujours veillé sur lui. Il faudrait que je sois mort pour que cela change.

Il disait ces mots avec tellement de conviction qu'Aphrodite fut touché de voir un amour si beau. Lui avait toujours été enfant unique. Et autant le dire : ça ne l'avait jamais dérangé. Il n'aurait pas supporté avoir de la concurrence, ni que ses parents le délaissent pour s'occuper d'un autre que lui. Il avait aimé grandir dans une cage dorée dont il était l'unique rossignol. Mais à entendre Saga parler ainsi de son frère, il se demanda si, au fond de lui, il n'avait pas toujours désiré avoir quelqu'un qui le protégerait contre vents et marées. Exactement comme Saga le faisait avec Kanon.

-Vous semblez tellement proches, dit-il sans réfléchir.

-On a grandi ensemble, répondit Saga. On a très vite dû apprendre à se débrouiller seuls et… je suppose que ça nous a vraiment rapprochés. Il n'y a qu'une seule personne sur cette terre à qui je confierais ma vie les yeux fermés, c'est Kanon. Et je sais qu'il me confierait la sienne sans hésiter.

Aphrodite, lui, ne s'était jamais vraiment posé la question. Il batifolait de fleur en fleur sans rien demander en retour. Et sans qu'on attende rien de lui. Cela lui convenait parfaitement. Pas de compte à rendre, pas de promesses. Oh bien sûr, il faisait confiance à Camus et à Mu mais… lorsqu'ils auraient à leur tour trouver quelqu'un à aimer et à protéger, que lui resterait-il, à lui ? Très égoïstement, il souhaita que ce jour arrive le plus tard possible.

-On approche, murmura Saga, sois vigilent.


Mu aperçut Saga et Aphrodite au loin. Il savait aussi que Kanon se trouvait à quelques mètres seulement de lui, dissimulé sur le toit d'une maison. Kanon devait être habitué à ces petits exercices de camouflages car, même pour lui, il avait été très difficile à repérer.

Son travail était plutôt simple : attendre, surveiller, et ne pas se faire démasquer. Il devait rester concentré. Mais il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour ses amis, pour Aphrodite, pour Camus… mais aussi pour Angelo. C'était dans sa nature, il se faisait toujours plus de souci pour les autres que pour lui-même. Il aurait mille fois préféré perdre la vie aujourd'hui plutôt que d'avoir à endurer la souffrance de la perte d'un être cher.

Il secoua légèrement la tête : personne ne mourrait aujourd'hui. Ni lui, ni aucun de ses amis. Il devait s'accrocher à la vie pour Kiki. Après tout, le petit garçon l'attendait probablement quelque part. Il ne pouvait pas le décevoir. Il ne voulait pas être la cause de sa tristesse. Alors il devait rester concentré.

Il observa encore quelques instants Saga et Aphrodite, qui faisaient mine d'être des touristes venus observer la grand place. Et visiblement, leur petit manège semblait fonctionner puisque tout était calme.


-N'oublie pas, Milo, tu as exactement 3 secondes et 2 dixièmes pour poser cette foutue bombe.

-Je sais Shura, tu me prends pour un débutant ou quoi ?

Milo observa un instant le profil de son ami. Shura semblait… soucieux. Et Milo n'aimait vraiment pas ça.

-Je sais que tu n'en n'es pas à ton coup d'essai… mais avec Aphrodite en éclaireur, je m'attends à avoir une mauvaise surprise !

Milo sourit : c'était donc ça. Aphrodite. S'il avait tout de suite perçut le regard différent que son ami posait sur le suédois –et son incroyable maladresse pour l'approcher-, il n'aurait pas pensé que Shura puisse se laisser distraire lors d'une mission de cette envergure.

-Qu'est-ce qui te contrarie le plus, demanda-t-il, qu'Aphrodite ait endossé ce rôle… où qu'il soit seul avec Saga ?

Shura ouvrit la bouche, puis la referma aussitôt avant de fustiger :

-Je ne vois absolument pas de quoi tu parles.

-Je commence à te connaître, Shura, ne me dis pas qu'Aphrodite te laisse indifférent…

-Je me fiche de cet imbécile. Ce n'est qu'un sale gosse de riche incapable d'assumer des responsabilités. Alors oui, savoir que ma vie dépend peut-être de son jugement me donne un certain sentiment d'inconfort.

-Aphrodite n'est pas non plus incompétent et puis… il est avec Saga.

Milo prit un soin tout particulier à prononcer le nom de l'aîné des jumeaux, et cela ne loupa pas puisqu'il vit aussitôt l'air renfrogné de Shura.

-Nous y sommes, annonça finalement son ami. Souviens-toi, 3 secondes et 2 dixièmes.

C'était le grand moment… et Milo ne pouvait même pas regarder par-dessus son épaule pour s'assurer que Camus les suivait de loin.


-Leur plan semble avoir fonctionné. A nous de jouer.

Camus suivit Angelo de près. Il venait de voir Milo et Shura filer en douce devant eux. Visiblement, tout s'était bien passé. Ils ne s'étaient pas faits prendre. Camus retint un soupir de soulagement : il s'était fait du souci pour Milo. Même s'il ne le connaissait que depuis peu, il ne voulait pas qu'il lui arrive malheur.

-Finissons-en et vite.

Il vit qu'Angelo détournait les yeux l'espace d'une seconde et lorsqu'il suivit son regard, il aperçut Mu non loin. Alors comme ça, l'italien surveillait son ami. Camus fronça les sourcils : il ne connaissait pas assez Angelo pour le juger, mais il soupçonnait l'italien de traîner un lourd passé derrière lui… et il ne savait que trop bien à quel point Mu avait le chic pour s'empêtrer avec des types à l'histoire douteuse.

-Un problème ? demanda-t-il.

Angelo haussa alors les épaules avant de répondre :

-Aucun. Dépêchons-nous. Plus vite on se barrera d'ici mieux ce sera !

Et Angelo ne croyait pas si bien dire…


Mu fronça les sourcils lorsqu'il entendit un sifflement provenir de par-dessus sa tête. Il ne lui fallut pas plus d'un millième de seconde pour comprendre que c'était Kanon. Son rythme cardiaque s'accéléra alors brutalement tandis qu'il prenait conscience de la scène qui se déroulait devant ses yeux : doucement, sans en avoir l'air, les allemands avaient encerclés Camus et Angelo.

Ils avaient dû comprendre en voyant autant d'inconnus sur les lieux. Ce n'était pas un endroit très fréquenté, surtout depuis que les boches y avaient établi leur quartier général.

Il bondit alors sur ses pieds et siffla de toutes ses forces. Il oublia même sa propre sécurité. Il ne vit pas Aphrodite et Saga s'éclipser discrètement, ni Shura traîner Milo derrière lui tandis que celui-ci se débattait pour rejoindre Camus.

Il ne vit qu'Angelo et Camus se figer, s'échanger un regard… et courir avant d'être pris en joue.

-Camus ! Angelo ! cria-t-il avant de sentir une main le tirer à vive allure. Il releva la tête et croisa le regard de Kanon.

-Qu'est-ce que tu fais ?! hurla-t-il. Lâche-moi ! Il faut les aider, ils vont se faire tuer !

-Arrête de te débattre et suis-moi, sinon c'est toi qui va te faire descendre !

Mais Mu ne comprenait pas. A quoi cela rimait-il de se battre ensemble… si c'était pour s'abandonner lâchement les uns les autres au moindre danger ?! Il était révolté face à cette attitude qui lui semblait cruellement injuste. Il ne voulait pas abandonner Camus après tout ce qu' il avait fait pour lui… Ni Angelo. Il ne voulait pas les trahir. Il entendit des coups de feu au loin et hoqueta de surprise en se débattant de plus belle.

-Vous devriez avoir honte de fuir de la sorte ! Hurla-t-il. Je préfère mourir aujourd'hui plutôt que de voir mes amis se faire tuer sans rien faire ! Lâche-moi Kanon, je ne suis pas un lâche comme vous tous !

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'il se retrouva collé contre le mur d'une ruelle. Son regard rempli de haine croisa alors celui dur de Kanon, qui ne baissa pas les yeux.

-Arrête de piailler et écoute-moi maintenant ! Tu n'as rien vu ? Camus et Angelo se sont enfuis, eux aussi ! Ils ont fui pour leur vie, exactement comme nous tous ! Exactement comme tu devrais le faire si tu veux vivre encore quelques temps ! Il n'est pas question de loyauté ni d'amitié… mais on est en guerre, merde ! Nous ne vivons plus dans ton monde de justice et de bisounours, Mu ! Si on veut survivre… on doit d'abord penser à nous-même.

Mu se mordit la lèvre inférieure : était-ce ce qu'il avait fait en abandonnant Kiki ? Avait-il pensé à sa propre survie avant de penser au petit garçon ? Serait-il forcé d'abandonner ceux qu'il aime derrière lui dans le seul espoir de… survivre ? Il refusait de le croire. A quoi bon survivre ? Lui voulait vivre.

-Dépêchons-nous, reprit plus calmement Kanon en le relâchant. Camus et Angelo sont intelligents, je suis certains qu'ils auront trouvé un moyen de leur échapper.

-Et s'ils n'y sont pas arrivés ?

Kanon détourna les yeux, éludant sa question en reprenant sa marche.

-Rejoignons les autres. On ne peut rien faire de toute façon.

Alors c'était tout ? Il devait accepter le fait de ne rien pouvoir faire ? Accepter la fatalité, le destin ? Se plier face aux décisions de la vie… fuir les allemands. S'enterrer de peur… ? Une larme roula sur la joue de Mu tandis qu'il suivait Kanon.

-Camus…Angelo… tenez bon.