Note : Le mot « fin » est de rigueur pour cette ficounette ! L'ayant débuté le 5 juin, avec l'anniversaire de Draco, logique de la clôturer en ce 31 juillet, anniversaire d'Harry ! ^^

Pour m'amuser, j'ai inclus quelques clins d'œil à celle(s) ayant généreusement émis leurs idées/théories. Qui s'y retrouvera ? Merci pour votre gentil soutien durant cette « épreuve » aux 6 chapitres (pour moi, c'est peu dire ! ^^)

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«Happy birthday 2 you !»

~ Chapitre 6 ~

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Dans un silence lourdement oppressant, Harry délaisse notre appartement. Il me quitte. M'abandonne, seul avec lui-même, dans notre confortable foyer marital. Repère intimiste que j'espère ne pas avoir détruit définitivement !

A mon grand soulagement, sa virulente humeur a soudainement disparu. Dissolue l'intensité menaçant de tout ravager autours d'elle ! Son visage perdant, quasi instantanément, en haine après mon aveu sincère, je me suis cru sorti d'affaire. Pauvre naïf !

Aucun mot ne fut prononcé par cette voix, de laquelle j'attends l'absolution. Certes, c'est beaucoup exiger. Surtout après ma conduite inqualifiable. Mais, je veux y croire ! Espérer que mes mots d'amour puissent l'émouvoir suffisamment pour sauver notre couple. Je suis prêt à tout ! Pour garantir cette fin heureuse, moi, Draco Malfoy, suis tout disposé à le supplier à genoux s'il le désire. A ramper dans les pires immondices, dans la fange la plus malodorante pour qu'il ne me dédaigne plus ainsi.

- « Harry, ne m'ignore pas ! » implore ma misérable voix, à mille lieux de son intonation naturelle me rendant si hautain habituellement. Or, je n'en ai cure ! Pour lui, je piétine ma fierté, mon honneur avec plaisir.

Que tout ceci ne soit qu'un mauvais rêve ! Un cauchemar, duquel je me réveillerai pour retrouver les bras aimants d'Harry. Pitié ! Faites que ce maudit vœu ne soit que la résultante de mon esprit pervers à la recherche d'aventure, inconsciemment désireux de savoir quelles sensations nouvelles m'échappaient en refusant jusqu'ici de m'abandonner totalement. Ô pitié que ce soit juste une illusion !

- « Monsieur Potter ! Belle journée, n'est-ce pas ? » chantonne la voix guillerette de l'insupportable mégère, qui nous sert malheureusement de voisine, déambulant dans le couloir de l'immeuble.

D'un œil curieux, elle penche la tête pour mieux m'apercevoir. Puis, me fixe avec incrédulité. La porte ouverte sur le monde extérieur dévoile merveilleusement à tout à chacun mon état lamentable. Dignement, je me relève et écrase furtivement ces saloperies de larmes coincées aux coins de mes cils. Rien ne me sera donc épargné !

- « Monsieur Malfoy. » me salue-t-elle, simplement condescendante, poursuivant son chemin. Je note pourtant un sourire mesquin, satisfait, sur son visage. Va crever vieille harpie ! Elle n'a jamais pu me blairer et c'est parfaitement réciproque !

Avec cette brève interruption, la réalité me frappe rudement. Il n'est nullement question d'une chimère. Carrément impossible que je rêve de cette sorcière ! Harry est au seuil de notre domicile, sur le point de déserter. J'ai beau le supplier de rester, de nous expliquer entre adultes responsables, il va partir, sans un ultime regard.

Son ignoble silence et son radical mépris sont plus brutaux que de violents coups de poing. Me les asséner, sans une once de compassion, me blesse plus mortellement que le plus affuté des poignards. Je ne le savais pas si vicieux ! N'as-tu donc aucun cœur, sauveur du monde sorcier ? Où se cache ta belle âme miséricordieuse, si prompt à pardonner aux ennemis les plus retors lorsqu'ils font preuve de pénitence ?

Indifférent à mon calvaire, ne détournant pas une seconde les talons, il sort de chez nous. Verrouillant, derrière lui, cette maudite porte comme pour m'interdire de le suivre. Harry quitte-t-il définitivement ma vie ? Combien de temps devrai-je vivre dans l'expectative de savoir si notre couple est à jamais ruiné ?

- « Suis-je répudié ? » balbutie-je, sentant un froid glacial pénétrer mon cœur.

Le constat est amer : j'ai échoué. Pareil à mes géniteurs, j'ai failli à nouer une relation saine, durable. Adieu amour cicatrisant, rassasiant, qui m'aurait réchauffé tout au long de ma vieillesse. Dois-je me résigner à la solitude ? Horrible, terrifiante situation, que je croyais enfin enterrée avec Harry à mes côtés. Ma folie passagère sera décidément bien chère !

Las des pics émotionnels, je cherche, d'instinct, celui qui sait si agréablement m'étourdir. Après tout, qu'ai-je à perdre à présent ? Rien. Aussi, tel un besoin vital, je veux le sentir proche de moi. Je veux son réconfort. Me blottir dans les bras de D'Harry m'illusionnera. Juste histoire de croire que cette cruelle réalité n'est que fumisterie. Que rien de grave ne s'est produit. En quoi en suis-je réduit !

Notre nid douillet n'étant pas très spacieux, oui étonnamment j'ai accordé nombre de concession lors de notre emménagement ensemble !, je retrouve aisément D'Harry. Pensif, assis sur le rebord de la fenêtre de notre chambre, il rumine son amertume. Être rejeté de la sorte n'est pas agréable, je le cerne véritablement ! Le voir si perdu, ailleurs, est déroutant. Lui, si coriace jusqu'ici, est plus qu'attachant.

- « Je voulais juste exister quelques heures. » confie-t-il d'un murmure, partiellement plongé dans sa rêverie.

Oubliant totalement sa parfaite maitrise de l'occlumencie, il m'offre l'opportunité de pénétrer au cœur de son âme tourmentée. Ces mots me sont-ils intentionnellement adressés ? Est-ce également un appel au secours ? Le deviner si affecté me bouleverse profondément, irraisonnablement. Une nostalgique harmonie se noue entre nous, c'est évident. Nous sommes destinés à nous entendre.

- « Cesse de me mâter quand je fais preuve de faiblesse. » me reproche-t-il, faussement bougon, ne détournant même pas les yeux vers moi.

Merlin ! Indéniablement les mêmes ces deux là ! Ma discrétion à l'épier, par l'entrebâillement de la porte, est totalement anéantie. Magnifiquement foirée ! Je perds la main ! Sans un brin de difficulté, ma présence lui est révélée aussi nettement que si je me tenais face à lui. La magie d'Harry, même divisée en deux entités distinctes, reste vraiment sensible, surprenante. Cette excellence a-t-elle précipité ma chute ?

- « Même pas une heure de passée que tu viens à moi ! » me joue-t-il la comédie, d'un air goguenard qui se voudrait inébranlable, se relevant nonchalamment pour m'accueillir dans notre luxurieuse antre.

Toute trace de trouble est spontanément chassée de son visage. Il semble avoir récupéré quelques forces. Cela signifie-t-il qu'Harry a intégralement recouvré son calme légendaire ? Néanmoins, face à moi, mon désirable amant ne tente toujours rien. Comme s'il était fermement résolu à ne plus me séduire. A présent, craint-il la réaction d'Harry ou la mienne ?

- « Pardon. » m'entend-je m'excuser à son attention, initiant le premier geste de réconfort d'une main hasardeuse. Jamais, dans mes souvenirs, je n'ai fait preuve d'autant de compassion envers un être vivant !

Ma bouche et ma main ont prit une liberté qui me surprend. Je pourrai regretter cette spontanéité, malgré tout il n'en est rien. L'avoir contemplé ainsi abattu, car tel était le cas l'espace de microsecondes !, m'a secoué. Je crois que le choc que je viens de subir avec la perte d'Harry m'a rendu plus qu'émotif ! Il ne faudrait pas que ça s'ébruite, sinon je serai la risée de tous ! Voilà que je me moque de moi-même ! Est-ce bon signe ?

- « Mes mots ont dépassé ma pensée. » lui avoue-je, gêné mais conservant ce cap d'honnêteté pour lequel j'ai opté depuis plusieurs minutes. Espérons qu'au contraire de son homologue, je sache mieux le convaincre !

« Je ne désire absolument pas ta disparition. » ajoute-je, en référence à ma demande matinale.

Comment pourrai-je lui en vouloir ? En quelques heures à peine, il m'a redonné le goût à notre relation. Avec lui, l'ancien Harry me revient, même si pour l'instant ça semble douloureusement compromis. J'ai toujours aimé voir Harry fort, puissant, presque sans faille apparente. Un Harry entier, ne cherchant pas à demeurer le sage héros et sauveur qu'il fut jadis. Ce cliché qui a pourri nos vies tant d'années !

- « Je n'y tiens pas non plus. … Je veux profiter de chaque seconde avec toi, Malfoy. » me susurre-t-il, s'approchant davantage de moi, sans un geste déplacé. Ses yeux parlent et me touchent mille fois mieux qu'il ne le ferait.

Cependant, l'évocation de mon nom de famille en place de mon prénom, dont il a usé avec tant de tendresse lors du règlement de compte, m'effraye légèrement. Cherche-t-il également à mettre une distance entre nous ? Pourtant, sa demande ne le laisse pas entendre.

- « Je l'ai toujours jalousé. » me confie-t-il, m'enlaçant enfin de ses bras amoureux. Etreinte éperdue que je lui retourne aussitôt. Tellement désespérément ! Finie l'hypocrisie ! Je réalise alors qu'il n'est aucunement un lot de consolation.

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De nombreuses et interminables heures ont filé depuis le départ d'Harry. Intervalle ayant accru mon inquiétude, malgré toute l'affection généreusement dispensée par son alter-égo. Son absence, à une heure aussi tardive de la nuit, met, inévitablement, sans aucune équivoque, un terme à notre contrat de vie commune. Harry ne reviendra plus !

Les dernières bribes de fierté mise de côté, j'ai contacté, d'une voix enrouée, quelques amis et membre de sa famille d'adoption qui ne l'avaient pas renié après notre installation ensemble. En vain ! Harry reste introuvable. Tout du moins pour moi. Un moment j'ai songé que la colère évacuée, il reviendrait pour que nous discutions posément. A l'évidence, je me suis fourvoyé. Le deuil de notre union sera un passage obligé, auquel je ne pourrai nullement déroger.

Abasourdi, terrassé par cette prise de conscience, je me couche dans les bras de D'Harry. En tout bien tout honneur ! Sagement, nous sommes allongés dans ce lit où une présence manque cruellement. Quelques minutes d'inconscience ont suffi à tout exploser. Effrayant ! Les mains cajoleuses de mon compagnon tentent vainement d'apaiser mon repos agité. Seule la chaleur de ce corps, collé au mien, atténue sensiblement ma détresse. Cette accalmie ne dure qu'un trop bref laps temporel. La sensation d'être avec Harry s'évanouit douloureusement, m'empêchant toujours et encore de fermer l'œil.

Anxieux à l'idée que la funeste résolution d'Harry soit radicale, je m'aventure à utiliser l'impensable. Discrètement, l'art divinatoire, enseigné par Sibylle Trelawney, m'apparait salvateur. Quelle honte d'invoquer cette science aléatoire ! Or, présentement, je suis résolu à toute invraisemblance, pour peu qu'elle soit satisfaisante ! C'est là ma dernière échappatoire. Mon ultime remède qui apaisera éventuellement mon angoisse. Avec de la chance, j'y trouverai la réponse à la question qui me torture tant l'esprit !

Me callant plus confortablement dans l'alcôve formée par les bras accueillants, je formule, avec espoir et détermination, mon second souhait. Mon anniversaire n'est certes plus d'actualité, pourtant j'espère fortement, à nouveau, être exaucé : demeurer auprès de mon homme de rêve, éternellement.

Bercer par le ronronnement de la nuit et la respiration tranquille de D'Harry, je délaisse peu à peu mon corps pour m'imprégner de cette vision idyllique. Une fois de plus, je suis passionnément « coincé » entre mes deux Harry. Amants terribles et déchainés qui semblent me punir avec ravissement de mon pêché, à les aimer tous deux, en pénétrant, en parfaite harmonie, je ne sais par quel miracle à dire vrai !, mon précieux fondement. Sacro sainte cavité qui n'a plus rien de virginale désormais. Franchement, au vu de mon visage épanoui, je peux dire que j'en suis horriblement addict !

Impatient, quant à la véracité et la réalisation effective de ce songe, je cherche des yeux le moindre indice m'indiquant la date ou tout au moins un délai à nos potentielles retrouvailles. Quand auront-elles exactement lieu ? Rien de bien précis n'attire mon regard, embrumé peu à peu par le désir enjôleur se répandant dans notre chambre. Malgré tout, un sentiment me laisse imaginer qu'il faudra pas mal de temps. Des mois sans nul doute, avant que nous soyons aussi proches et complices. La longueur, plus notable, des boucles brunes le laissent à penser en tout cas ! Maigre indice !

En attendant ce jour béni, et même s'il ne s'agit là que d'illusion, mon corps réagit promptement à l'intense vision de notre fusion triangulaire. Aspiré, par enchantement, dans ce corps fantasmagorique qui est le mien, j'apprécie pleinement le contact charnel de nos trois corps. L'atmosphère, outrageusement sexuelle, n'en est pas moins bienveillante. C'est tellement agréable, rassurant d'être en symbiose avec eux.

Subitement, alors que la jouissance venait à moi, le froid me gagne. Un vide derrière moi m'interpelle affreusement. Une présence me manque horriblement. Détournant mon visage, rougi et en sueur, je réalise, tétanisé, que D'Harry s'est volatilisé. Mon vœu s'achève donc ainsi ? Par la disparition inéluctable de mon utopique amant ? Aussi cruel que ça soit pour mon amant originel, fraichement retrouvé, je me sens inconsolable à cette dramatique absence. Un rêve reste un rêve, mais la souffrance n'en est pas moins palpable.

- « Ne crains rien. Je suis là. » me réconforte Harry, une étincelle suspicieusement brillante et envoûtante aux fonds des yeux.

Cette sournoise particularité me fait dire que je n'ai absolument rien perdu. Me voilà rassuré. Consolé et sécurisé d'autant plus lorsque l'une de ses mains, que je ressens terriblement réelle dans ce curieux songe divinatoire, vient cajoler, licencieusement et agréablement, mon fessier. D'Harry est quelque part en lui ! Clairement, dans le futur, nous aurons nombre de débats houleux pour savoir qui mènera nos danses nocturnes. Ou diurnes ! Et ce n'est pas sans me déplaire.

Je lui, ou plutôt leur, adresse un large sourire de connivence. Et, tout en tentant de reprendre difficilement le contrôle de nos vertigineux ébats, je m'interroge : en moi, existe-t-il également deux Draco ? Si oui, comment réagirait Harry ? Serait-il séduit par nous deux ? Ou saurait-il demeurer stoïque, imperturbable et fidèle à celui que je suis ?

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********** Fin **********

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Note : Ouf ! Soulagée, mais contente ! Merci à ceux ayant suivi, en pleine lumière ou dans l'ombre, mon inauguration de ficounette à chapitres sur Potterland ! Pas trop déçu(e)s ou frustré(e)s par ce final, ou l'histoire elle-même ? Je n'ai jamais cru qu'elle partirait dans ce sens ! Ca change du farfelu. ^^

Franchement, vais-je renouveler l'expérience ? Gros doutes ! Mais sûrement, reviendrai-je pour un rikiki OS, dicté par mon tortionnaire et déjanté neurone. En attendant : bonnes vacances et rentrée (ouais prévoyante ;D) !

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Guest-land : J'ai déniché une guest préférée, sur Potterland, en ta personne Lilou ! Normal de prendre soin de toi en limitant l'apport de limonade ! Totalement remise ?

Merci infiniment des lectures et compliments très touchants. Viiii même une merdeuse Katana peut rougir ! ^^

Sinon, pour répondre : techniquement, les deux terreurs avaient déjà fini ensemble. Mais toi, je suppose que c'est pour l'avenir que tu formulais cette demande. ^^

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Merci à tous.

A la prochaine … ou pas ! :D