Naruto se réveilla et vit que son petit ami, étendu à ses côtés, dormait toujours à point fermés. Il resta quelques secondes en admiration devant l'adorable bouille endormie de Sasuke, retraçant du bout des doigts ses sourcils, les contours de son visage et son arrête nasale. Content de son petit rituel, il déposa un léger baiser sur la tempe du bel endormi et se leva, affamé. Dans la cuisine se trouvait déjà Kiba et Gaara, flirtant gaiement, appuyés sur le plan de travail, une tasse de café à la main. Amusé, Naruto salua ses deux colocataires et alla fouiner dans le frigo, à la recherche d'un petit déjeuner improvisé. Puis lui vint l'idée que son amant aurait sûrement faim lui aussi en se réveillant. Un sourire pervers collé aux lèvres, le blond dévalisa le frigo et les placards, attrapant comme il pouvait la bouteille de lait, les fruits, le Nutella, la brioche, les confitures, hésitant pour la chantilly, mais la reposant finalement, la trouvant bien trop écœurante au réveil. Les bras chargés de victuailles, il retourna dans sa chambre, sous les regards étonnés, mais très amusés, des deux jeunes hommes présents. Ces derniers, sachant pertinemment que la maison n'allait pas tarder à retentir de cris et de gémissements de toutes sortes, décidèrent de s'habiller en vitesse et d'aller prendre l'air, laissant ainsi un peu d'intimité aux deux obsédés qu'étaient leurs colocataires.

Le dos appuyé contre la porte de sa chambre, Naruto entendit celle de l'entrée claquer. Il remercierait plus tard ses deux amis de lui avoir laissé le champ libre pour réveiller son brun comme il l'entendait, et même s'il savait qu'il allait leur en devoir une, il les bénissait de lui laisser la maison entière pour leurs ébats. Sur cette pensée, le sourire pervers qu'il arborait déjà s'agrandit encore. Ooooh oui, ils avaient bien fait de sortir.

Doucement, Sasuke se réveilla, passant un bras sur son amant, qui n'était pas là. Grognant pour la forme, il se retourna sur le dos et soupira d'aise en sentant le soleil lui réchauffer la peau, inconscient du regard lubrique qu'il suscitait. En deux temps trois mouvements, il se retrouva attaché au lit, les bras largement écartés, ficelés aux barreaux. Là, il était totalement réveillé. Inquiet de ce qui l'attendait, il ouvrit grand les yeux, pour se perdre immédiatement dans un océan céruléen. Assis sur son bassin à califourchon, son petit-ami le regardait, ses fines mèches volant au vent, donnant l'effet d'une auréole. Et le jeune posé sur lui avait tout d'un ange, d'un ange d'une grâce et d'une beauté incomparable. C'est ce que Sasuke pensa jusqu'à ce qu'il détache son regard de leur belle prison bleue, et ne tombe sur le sourire carnassier, limite sadique, qu'arborait l'ange en question. Et ce sourire-là, encore plus que les autres, l'excitait au plus haut point, lui laissant présager une irrésistible torture, un délicieux supplice. Depuis un an maintenant qu'ils sortaient ensemble, pas une seule fois il ne s'était lassé de la folle imagination de son blond, appréhendant avec un désir ardent ses prochaines idées, comme ce matin par exemple, où il se retrouvait attaché.

Doucement, Naruto se baissa pour poser ses lèvres sur leurs compagnes, entamant un échange doux, langoureux, avant qu'il ne le morde sauvagement. La lèvre meurtrie, de petites gouttes de sang s'échappant de la plaie, Sasuke sourit. Alors le blond se rebaissa et du bout de la langue vint lécher les petites perles pourpres. C'était un jeu entre eux, un jeu où il savait ce qui était permis et ce qui ne l'était pas, sans pour autant pencher dans le registre sado masochiste. Et tous les deux aimaient ça. Doucement, le blond entreprit sa descente sur le torse de son brun, après avoir fait subir à son cou le même traitement qu'à ses lèvres. Et pour son plus grand plaisir, les seuls sons qui avaient franchi les lèvres de Sasuke avaient été des soupirs de plaisir. Ni l'un ni l'autre n'affectionnait particulièrement la douleur, mais tous deux trouvaient électrisant cette sensation de domination/soumission totale à l'autre, et aujourd'hui, le dominant, c'était Naruto. Celui-ci continua donc sa descente, embrassant chaque parcelle de cette peau opaline qu'il aimait tant, s'arrêtant quelques dizaines de secondes, le temps de taquiner un tétons, puis un autre, de lécher un nombril, de redessiner le contour des muscles de son petit ami du bout des doigts, puis des lèvres et de la langue.

Arrivé à l'orée de la toison pubienne du brun, le blond s'arrêta, prenant tout son temps, pas le moins du monde soucieux de la légère gêne qu'occasionnait cette contemplation chez l'homme coincé en dessous de lui. Il adorait cette vue, il la trouvait magnifique. Sur quelqu'un d'autre, ça lui aurait paru ridicule, voir dégoûtant, mais c'était de Sasuke dont on parlait, et Sasuke était beau, tout simplement. Le contraste net qu'offraient ses poils noirs et sa peau laiteuse faisait toujours un peu rougir Naruto d'excitation. Il aimait ce contraste, mais surtout, ce dernier annonçait quelque chose de beaucoup plus intéressant, de beaucoup plus excitant : le sexe de son amant. Si le blond aimait la vue en haut de son bas ventre, c'est parce qu'elle laissait un avant-goût délectable de ce qui se trouvait en bas. N'obéissant qu'à lui-même, Naruto plongea donc la peau halée de son visage dans les bouclettes noires de son amant et inspira, fourragea avec son nez, sourit contre la peau, pour finir sa course entre les bourses du brun et sa verge, imposante et fièrement dressée devant le regard azur du blond. Alors il fit ce qu'il avait envie de faire depuis le début, et la pris en bouche, d'un coup, se grisant des gémissements non dissimulés de son amant, de son dos qui se cambrait et de son bassin qui se soulevait, dans l'espoir vain d'une pénétration buccale plus profonde. Le mouvement de va et vient qu'il opéra pendant de longues minutes, alternant vitesse et lenteur sous les gémissements du brun, tantôt de frustration, tantôt de plaisir, précipita ce derniers dans les abymes de l'orgasme, et il explosa dans la bouche de son blond, ne se retenant absolument pas, s'enfonçant encore plus dans sa jouissance quand il sentit son amant aspirer goulûment son sperme, comme s'il ne voulait en perdre aucune miette. Puis il ne sentit plus rien. Ouvrant les yeux qu'il avait fermés de plaisir plus tôt, il vit le corps ferme et musclé de son petit ami descendre du lit, allant chercher quelque chose qu'il ne voyait pas de là où il était. Quand le concerné revint, un bandeau à la main, Sasuke se mordit la lèvre : son doux calvaire était loin d'être fini.

Aveugle à tout ce qu'il se passait, Sasuke sentit le matelas s'affaisser légèrement sous le poids de son amant. D'un doigt sur sa lèvre intérieure, Naruto lui intima l'ordre d'ouvrir la bouche, ce qu'il fit sans hésiter. Entre ses lèvres, quelque chose de doux et de frais passa, suivit d'une langue taquine, et en même temps que le goût de la poire explosait dans la bouche du brun, le blond entamer la bataille pour dominer le baiser passionné. La multitude de sensation qui découlait de ce baiser faisait un effet fou à l'Uchiwa et par un gémissement, une supplique à peine prononcée, il signifia au blond qu'il était prêt à passer à autre chose.

Se soulevant du torse de son amant, Naruto attrapa le pot de Nutella qu'il avait rapproché du lit, et s'en enduit généreusement le bout du sexe. Il savait que le brun, friand de chocolat, ne serait pas rebuté ou écœuré. Posant de nouveau son doigt sur la lèvre inférieure de son amant, il sourit en voyant que celui-ci lui obéissait docilement. Délicatement, sans l'étouffer, il versa dans sa bouche ouverte un peu de lait, que le brun eut la présence d'esprit de ne pas avaler dans sa totalité, gardant au fond de la bouche une flaque du précieux liquide, se préparant déjà à ce que son blond allait faire. Sans plus de cérémonie, croquant nonchalamment un bout de banane, Naruto enfonça son sexe dans la bouche de son amant, se délectant de la langue taquine de celui-ci qui cherchait à récupérer la totalité de chocolat avant de s'atteler à une tâche plus … mouvementée. Et Dieu que Sasuke était doué pour les fellations ! En peu de temps, Naruto se sentit sur le point de défaillir, rageant faussement contre la langue experte du brun, et se retira, sans prévenir, arrachant un grognement de protestation au beau ténébreux allongé sous lui. Mais les choses ne s'arrêtaient pas là. Se remettant à la hauteur de son bassin, Naruto lubrifia son entrée ainsi que le membre tendu de son bien aimé, ce qui eut pour effet de faire frissonner d'appréhension ce dernier. Et sans la moindre préparation (parfois, c'était comme ça, il avait envie de quelque chose d'un peu plus douloureux), il commença à s'empaler sur le sexe blanc, ne faisant rentrer dans son intimité étroite que le gland de Sasuke. La douleur avait rendu sa respiration un peu plus rapide, mais le blond n'y faisait pas plus attention que ça, il se concentrait sur la corbeille de fruit qu'il venait de déposer sur le torse de son petit ami et sur les fruits qu'il avait à disposition. Regardant tour à tour chacun d'entre eux, il attrapa rapidement une fraise. Il en croqua un morceau, qu'il transmit au brun de la même façon qu'il lui avait transmis la poire. Les règles du jeu étaient simples : si Sasuke devinait l'aliment, Naruto s'enfonçait. S'il ne trouvait pas, le blond se relevait un peu et lui infligeait la sentence qu'il désirait. Souriant en mâchant le petit morceau de chair rouge, le brun réfléchit. Le goût encore très présent du chocolat faussait un peu son jugement mais il était assez confiant c'est donc d'une voix amusé qu'il sortit son premier verdict : fraise. Pour son plus grand bonheur, il sentit l'homme au-dessus de lui l'accueillir dans se chairs sur quelques centimètres de plus, laissant échappé un râle de plaisir, alors que lui-même se sentait durcir encore plus. Et le jeu poursuivit, les excitant encore et toujours plus.

Pourtant, si au début Sasuke avait eu un sans-faute qu'il lui avait valu d'être entier dans l'être qu'il aimait tant, il n'avait pas assuré pour le melon, le kiwi et la pêche jaune, ce qui lui valait maintenant d'être presque entièrement ressorti du blond, en plus d'être parsemé de bons nombres de marques.

Frustré, ne tenant plus, sa verge douloureuse et impatiente entre ses jambes, il tira d'un coup sec sur ses liens, non pour les briser mais pour s'y soutenir, et se mit à pilonner sans ménagement son amant. Surpris, Naruto s'était dans un premier temps laissé faire, appréciant énormément les coups de reins brutaux que le brun lui donnait, mais très vite, il avait réussi à s'élever suffisamment haut pour que son petit ami ne puisse presque plus le toucher. Et cédant à la demande muette de leur deux corps, le blond rompit tous les liens.

D'un mouvement souple, le brun inversa les positions et retira son bandeau. Il voulait le voir, il voulait voir son bien-aimé jouir, ses yeux plongés dans les siens. Rapidement, il positionna le bassin de Naruto face à son pénis, remontant ses jambes sur ses épaules pour que le bassin du blond soit un peu surélevé, et d'un coup sec, entra entièrement. Naruto hurla. En un coup bien placé, Sasuke avait trouvé sa prostate, et la pilonnait maintenant sans ménagement. Il voulait entendre les cris du blond, il voulait entendre son prénom, sortir dans un cri de jouissance, déformé par des vagues et des vagues de plaisir. Mais la vision que ce dernier lui offrait était bien trop érotique, et il eut peur de finir tout seul. Se lubrifiant un peu la main préalablement, il attrapa la verge tendue et luisante du jeune homme, commençant à lui appliquer de sa main un rythme similaire à celui de ses reins. Et Naruto hurla encore plus fort son plaisir, cherchant vainement de ses mains un point d'ancrage, se sentant inéluctablement et agréablement basculer du côté de l'orgasme.

Sous lui, se balançant au rythme de ses hanches, Naruto était magnifique. Son corps bronzé se détachait parfaitement des draps blancs, ses pommettes étaient rougies, ses lèvres entrouvertes, celle du bas parfois malmenée par ses deux incisives, et ses yeux … ses yeux, rien qu'à les regarder ainsi, voilé de désir, Sasuke eu envie de jouir. L'homme sous lui était magnifique, et pour rien au monde il ne regretterait les trois ans qu'il avait passé à l'attendre. Souriant à cette pensée, il accéléra le mouvement, embrassant fougueusement son petit ami, qui se libéra en grognant son prénom, resserrant ses chairs déjà étroites autour du membre de Sasuke, qui le suivit de près.

Affalés l'un sur l'autre, un sourire béat aux lèvres, les deux amants s'embrassèrent, se murmurant des mots doux tandis que leurs ventres affamés se rappelaient à eux. Sur un dernier « je t'aime », ils délaissèrent le capharnaüm de leur chambre, et d'un commun accord, allèrent piller le reste du frigo.