Bien le bonjour !

Cette semaine je me suis pratiquement refait la totalité des épisodes de Merlin et en voyant le dernier épisode j'étais vraiment dégouter je voulais vraiment une suite ! Voici donc comment j'aurais imaginé ce dernier épisode ainsi que sa suite !

Chaque « Chapitre » ferait office « d'épisode », donc ils seront plus ou moins longs, mais seront postés bien moins vite que je n'essaye de le faire d'habitude.

Bien évidemment c'est un Merthur, mais sachez toutefois que j'essaye de coller un maximum avec le caractère de chaque personnage donc ces deux-là ne vont pas du tout me facilité la tâche !

Hum que dire de plus… MEGA SPOILE DE TOUTE LA SERIE et…Bonne lecture ?

Réédité : J'ai enfin trouvé une Bêta ! Aussi j'en profite pour reposter mon chapitre en remerciant du fond du cœur Maly Baroso !

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En un pays de légende ou règne la magie, un grand royaume repose sur les épaules d'un jeune homme. Son nom ? Merlin.

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Merlin venait de rejoindre Camlann. Là-bas , du haut du pic où il se trouvait, il pouvait voir le champ de bataille en contrebas et les centaines de cadavres qui jonchaient déjà le sol boueux. Il avait le cœur qui battait à tout rompre et la peur lui rongeait les sangs.

Arthur.

Il devait le retrouver et prier pour qu'il ne soit pas encore mort. Il avait retrouvé sa magie , mais était-il seulement revenu à temps ? Cherchant parmi les chevaliers son roi il le vit finalement au cœur de la bataille. Le soulagement de le voir encore en vie fut tel qu'il en versa une larme de joie.

Les S axons s'approchèrent de lui en masse et sans plus réfléchir Merlin usa de sa magie. Sans artifice aucun, sans déguisement, juste en étant lui-même. Il fit apparaitre des éclairs dans le ciel qui s'abattirent sur ses ennemies et ceux de Camelot.

Arthur regarda avec profond étonnement cette vague d'adversaire s tomber au sol sous le coup de la magie. Qui pouvait bien avoir fait pareille chose ?

Observant les alentours, il vit une silhouette se dessiner tout en haut de la colline, mais ne put discerner de qui il s'agissait.

-Emrys ! c ria Morgane au loin.

Arthur la vit lancer un sort sur le sorcier qui contra et riposta par un éclair de foudre. La jeune femme para son attaque d'un bouclier magique, mais hurla à nouveau :

- Tu vas me le payer, Emrys !

Elle leva les yeux au ciel et Arthur put voir un dragon blanc voler vers eux. Le Roi ne savait comment réagir face à cela et même s'il l'avait su, il n'en eut pas le temps. La voix de l'homme en haut de la colline s'écria dans une langue qu'il ne connaissait pas. Le dragon s'arrêta soudainement à la fin de son discours et fit volte-face dans les aires, crachant une trainée de flammes sur les Saxons au passage.

- Aithusa ! cria Morgane. Comment est-ce… Comment est-ce possible ?!

Profitant d'un moment de surprise, le magicien lança un autre éclair sur la sorcière qui s'effondra dans un cri de douleur. Arthur s'agenouilla devant elle. Elle respirait encore, mais la blessure qu'elle avait reçue devait la faire terriblement souffrir.

- Morgane ! cria une voix d'homme.

Une voix qu'Arthur connaissait très bien. Il se retourna et se retrouva nez à nez avec Mordred.

- Vous l'avez tuée ! s'écria l'ancien chevalier en se jetant sur Arthur l'épée en avant .

Le roi dégaina sa propre épée et para l'attaque de son assaillant.

- Mordred !

- Vous l'avez tuée ! Pourquoi faut-il que vous vous acharniez à tuer tous ceux que j'aime !

- Mordred calmez-vous ! cria le roi en contrant ses attaques.

Pris d'une rage folle, le druide réussit à faire tomber l'épée des mains de son propriétaire, l'ayant à sa merci. Mordred leva son épée forgée dans le souffle d'Aithusa et l'abattit sur l'objet de sa haine.

Le bruit de la lame s'enfonçant dans les côtes résonna dans le silence qui était subitement tombé. Seulement, personne n'aurait pu s'attendre à ce qui était en train de se dérouler sous leurs yeux.

Les chevaliers d'Arthur avaient accouru dès qu'ils avaient vu leur roi en danger, mais ils se figèrent lorsqu'ils virent le spectacle à quelques mètres d'eux.

Mordred ne s'était pas attendu à cela et il retira son épée tout en reculant.

- Merlin ? s'étonna-t-il.

Le jeune sorcier s'était interposé entre son roi et la lame et portait une main à sa blessure. La douleur lui avait coupé le souffle et il ne mit pas longtemps à tomber à genoux.

Morgane ouvrit les yeux et se mit à tousser et cracher du sang. Mordred se précipita sur elle. Tout ce passa sans qu'Arthur n'en eût conscience, car il avait les yeux rivés sur Merlin qui se laissait tomber lentement au sol. Il eut juste le temps de tendre les bras pour réceptionner le corps de son ami avant qu'il ne s'effondre au sol.

Mordred prit la fuite en emportant Morgane avec lui tandis que les chevaliers de Camelot essayaient de l'arrêter. Leur ancien camarade usa de sa magie pour les repousser les envoyant tous s'écraser un peu plus loin.

-Merlin ! cria le roi.

Le jeune homme gémit de douleur lorsqu'Arthur adossa son ami sur ses genoux. Arthur souleva sa main de la blessure de Merlin et la vit maculée de sang. Il avait vu assez de blessures dans sa vie pour savoir que celle-ci était particulièrement grave.

- Gaius ! cria-t-il. Gaius !

- Arthur… murmura le blessé.

- Chut, Merlin… ne dis rien…

Le jeune homme savait qu'il allait mourir, mais il s'en moquait pas mal. Il avait réussi à empêcher Arthur de trépassé ici-même à Camlann et de ce faite la prophétie avait échoué. Il sourit de cela , mais la douleur se rappela à lui et il gémit à nouveau.

- Arthur… vous… n'avez rien ?

- Non, Merlin… Pourquoi… pourquoi as-tu fait cela ?

- Mordred… allait vous tuer…

Il avait du mal à respirer et tremblait de douleur. Léon arriva avec Gaius en courant, suivit de Guenièvre.

- Oh mon Dieu! Merlin ! s'écria-t-elle.

- Que s'est-il passé ? s'enquit le physicien en s'agenouillant devant son pupille blessé.

- Il m'a protégé et a été blessé à ma place, expliqua le roi. Gaius, dites-moi que vous pouvez le sauver.

Gaius analysa la plaie de Merlin. Mais il ne lui fallut pas plus que quelques minutes pour en comprendre toute la gravité.

- Gaius ? s'enquit Arthur. Pourquoi vous ne faites rien ?

- Parce que je ne peux rien faire, Sir.

- Comment cela vous ne pouvez rien ? Il y a forcément quelque chose à faire, Gaius !

- La lame a été ensorcelée par une puissante magie, Sir. Un fragment de l'épée est resté à l'intérieur et se dirige inexorablement vers son cœur.

Arthur regarda son ami souffrir dans ses bras à sa place . Merlin avait toujours été là pour lui, même en ce jour alors qu'il croyait qu'il l'avait abandonné, il avait était là.

- Tu étais là… murmura le Roi sans même s'en rendre compte.

- J'ai toujours… été là sir, lui répondit le jeune sorcier .

- Cette nuit… ce rêve…

- C'était bien moi…

Arthur secoua la tête.

- Comment ?

Merlin essaya de se redresser mais la douleur l'en dissuada.

- Arthur… je vais probablement mourir… mais avant cela… j'ai un aveu à vous faire…

- Non, Merlin! Tu ne vas pas mourir. Gaius, il y a forcément un moyen de le sauver . Dites-moi ce qu'il en est….

- Mis à part la magie…

- Non Arthur… S'il vous plait, écoutez-moi, murmura Merlin.

- Les druides ? S'enquit le roi.

Gaius secoua la tête.

- Non, Sir, ils n'ont pas les connaissances nécessaires pour une telle pratique.

- Et ce sorcier que vous m'aviez présenté… Cet Emrys ! Morgane l'a appelé tout à l'heure, ce devait être lui qui nous a aidés. Il pourrait…

Gaius versa une larme en secouant la tête.

- Peut-être aurait-il pu nous aider Sir… Peut-être était-ce même le seul assez puissant pour sauver Merlin…

- Alors quoi ? Rattrapons-le, je suis sûr que si je le lui demandais il…

- Non Arthur, murmura Gaius.

- Mais enfin Gaius, pourquoi ? murmura Guenièvre qui s'était approchée de son ami, les larmes aux yeux.

Merlin tourna le visage, crachant du sang avant de s'évanouir dans les bras de son roi.

- Merlin ! Merlin ! hurla ce dernier en le secouant. Gaius je ne comprends pas ce qu'il se passe, mais s'il existe un moyen de…

- Aucun sorcier ne pourrait lui venir en aide. La lame qui a servi à le blesser a été forgée par le souffle d'un dragon… seul les Sidhes pourraient le sauvez, Sir.

- Les Sidhes ? Qu'est-ce que cela ?

- De puissantes créatures plus vieilles encore que des dragons. Eux seuls pourraient encore sauver Merlin.

- Où puis-je les trouver ?

Gaius ne répondit rien et échangea un regard avec Guenièvre puis le roi avant de répondre :

- Au lac d'Avalon, Sir.

- Avalon ? répéta le roi, c'est au moins à deux demi-journées d'ici… Combien de temps lui reste-t-il ?

Gaius secoua la tête.

- Deux jours tout au plus… mais…

- Très bien, je pars sur-le-champ.

Il se redressa, portant le corps de Merlin dans ses bras et s'avança entre ses chevaliers.

- Laissez-nous vous accompagner, Sir, demanda Léon.

- Merlin est aussi notre ami, renchérit Gauvain.

- Et vous n'y arriverez pas tout seul, ajouta Perceval.

Arthur regarda ses hommes les plus fidèles lui jurer de le suivre et il hocha la tête, trop ému pour parler.

Un cheval lui fut apporté avec des provisions et Il prit place sur la selle. Merlin dans ses bras, parfaitement calé contre lui, il fit avancer le cheval jusqu'à Gaius.

- Comment je saurais où se trouvent les Sidhes ?

- Entrez dans le lac avec Merlin et appelez-les… ils vous entendront.

- Et s'ils ne viennent pas ? s'enquit Arthur.

- Il vous faudra espérer qu'ils viennent Sir… c'est notre seule chance de le sauver.

Arthur hocha la tête et lança son cheval au galop. Laissant le vieil homme au bord des larmes.

- Ne vous en faites pas Gaius, Arthur le sauvera.

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Silencieux sur le chemin, personne ne prit la parole. Aucun des chevaliers n'avait le cœur à parler et Arthur n'avait qu'une chose en tête : sauver Merlin.

Ils avaient chevauché tout le jour pour s'arrêter à la tombée de la nuit dans une petite clairière près d'un ruisseau.

- Arrêtons-nous pour la nuit et repartons à l'aube, ordonna le roi.

Perceval vint l'aider et prit Merlin dans ses bras pour l'installer sur une couche que Gauvain venait d'installer.

Léon s'occupa de faire du feu et Arthur prépara leurs maigres provisions. Seulement, aucun des chevaliers n'avait l'envie de manger. Arthur prit néanmoins le soin de réveiller Merlin pour le faire manger et reprendre des forces.

Son ami était plus pâle encore que d'ordinaire et il s'éveilla difficilement. Il poussa un cri de douleur avant toute chose, agrippant l'épaule d'Arthur de sa main. Ne sachant quoi faire pour apaiser son mal, le roi ne put que regarder son ami souffrir le martyre.

- Où… où somme-nous ? s'enquit le jeune homme.

- Nous allons à Avalon, lui répondit Arthur en lui présentant une cuillérée du ragout destiné normalement aux soldats sur le champ de bataille.

- À Avalon ? s'enquit Merlin en ignorant complètement la nourriture.

- Pour trouver quelqu'un capable de te guérir, répondit Arthur. Et maintenant cesse de poser des questions et avale ça… tu dois prendre des forces.

- Qui… qui pourrait bien m'aider si Gaius ne le peut ?

- La magie, répondit Arthur. Des créatures qui auraient le pouvoir de te soigner.

Merlin n'en revenait pas. Arthur allait-il vraiment utiliser la magie pour le sauver, lui ? Il semblait si sûr de lui, sans aucun doute . Pourtant il avait longuement hésité lorsqu'il avait eu le choix de sauver Mordred ou bien son père. Il avait été assailli de doute pour sauver Guenièvre de son enchantement. Mais cette fois-ci, il semblait sûr de ce qu'il faisait.

- Vous seriez prêt à utiliser la magie pour m'aider ? ne put retenir Merlin.

- Si cela peut te sauver oui, lui avoua-t-il. Je ne peux délibérément pas rester là à attendre et te regarder mourir à ma place.

Merlin accepta la nourriture que lui donna Arthur et avala le ragout non sans difficulté. Avaler lui était excessivement douloureux et il dut refuser la cuillérée suivante.

- Merlin, tu dois prendre des forces…

- Je ne peux pas plus Arthur….

Il hocha la tête et se tourna vers Gauvain en lui demandant sa gourde. Le chevalier s'empressa de la lui donner pour que Merlin puisse s'hydrater. Mais une fois de plus Merlin n'arriva pas à l'avaler et dû tout recracher.

Arthur posa une main sur son torse afin d'apaiser sa quinte de toux et l'aida à se redresser. De l'eau mais aussi du sang s'échappa de ses lèvres.

Ne sachant que faire, le roi ne pouvait que l'aider à se redresser pour cracher et lui éviter de s'étouffer dans son sang, avant de le regarder s'évanouir à nouveau.

- Vous devriez le laisser se reposer, murmura Léon en s'approchant, une couverture à la main.

Il recouvrit Merlin avec et se redressa.

- Vous devriez vous reposer Sir, nous veillerons Merlin.

- À tour de rôle, crut bon d'ajouter Perceval.

Gauvain acquiesça, mais Arthur refusa.

- Il s'est jeté sans hésiter une seule seconde entre une épée et moi, murmura-t-il.

Léon hocha la tête.

- C'est un homme loyal et courageux.

- Probablement le plus courageux d'entre nous, ajouta Perceval.

Arthur approuva. Il avait toujours considéré Merlin comme le plus fidèle de ses sujets. Il avait toujours été là pour lui et une fois de plus il l'avait sauvé. Et dire qu'il avait douté de lui.

- C'est à cause de moi s'il est dans cet état… alors c'est à moi de le veiller.

Ni Léon, ni Perceval, ou même Gauvain ne contredirent leur roi. Ils connaissaient tous son attachement pour le jeune homme. Ils prirent donc tous le coin d'un arbre et s'assoupirent. Arthur resta au chevet de Merlin tout le temps. Il paniqua lorsqu'il le vit cracher à nouveau du sang dans son inconscience. Il essaya à nouveau de lui donner à boire, sans succès. Il soupira et essuya la sueur sur son front.

Il aurait pu être à sa place. Il aurait être à sa place. Voilà ce qu'il ne cessait de se répéter. Il essuya le sang sur ses lèvres et murmura plus pour lui-même que pour son ami :

- Allez Merlin, tiens bon…

Des bruits de brindilles qu'on écrase se firent entendre non loin d'eux et Arthur se releva, l'épée en garde.

- Réveillez-vous, ordonna le roi.

Les chevaliers sursautèrent et imitèrent leur roi lorsqu'ils le virent sur ses gardes.

- J'ai entendu du bruit, murmura Arthur.

- Allons voir, proposa Perceval.

- Et Merlin ? s'inquiéta Arthur.

- Je reste avec lui, proposa Gauvain. Allez voir.

Les trois chevaliers s'éloignèrent tandis que Gauvain prenait place à côté de son ami. Il l'observa une seconde avant de s'accroupir près de lui. Du sang maculait encore le coin de ses lèvres et Gauvain le lui essuya en murmurant tout bas.

- Qu'essayais-tu de trouver mon ami ? Pourquoi être parti aussi là-bas si c'était pour te sacrifier ainsi ? Qu'as-tu donc trouvé dans cette grotte ?

Il soupira devant le silence de son ami et se redressa lorsqu'un bruit retentit à nouveau.

- Bonjour Gauvain.

Mordred se tenait devant lui.

- Mordred ! Sal traitre !

Le chevalier avait crié tellement fort que Merlin se réveilla. Il ouvrit les yeux et eut juste le temps de voir son ami être projeté contre un arbre et s'assommer sur le coup.

- Gauvain… murmura-t-il.

Il essaya de se redresser et se rejoindre le chevalier, mais Mordred s'interposa.

- Regarde-toi Merlin… tu es tellement aveugle de la nature d'Arthur que tu t'es interposé… Encore. Tu ne cesses de contrecarrer les plans de Morgane, mais cette fois-ci tu le fais pour la dernière fois.

Le jeune sorcier essaya de se redresser. Mais la douleur le laissa à terre. Rampant jusqu'à Gauvain, Mordred l'en empêcha et grâce à sa magie, il le fit se redresser et le plaqua contre le tronc de l'arbre qui le soutenait juste avant.

- Savoure tes dernières secondes à vivre Merlin… tu vas mourir. Oh, mais ne t'en fais pas… ton roi te rejoindra très vite.

Ses yeux dorèrent à nouveau et une pression autour du cou de Merlin l'empêcha de respirer. Il s'agita du mieux qu'il put, mais sa vision se troublait déjà.

Un cri de rage se fit entendre derrière l'ancien chevalier et Merlin retomba au sol. Sa blessure le faisait terriblement souffrir, mais il redressa néanmoins la tête. Arthur, Léon et Perceval étaient revenus au campement et Arthur était entré dans un combat effréné contre le jeune druide. Le roi était sans conteste meilleur escrimeur que Mordred et il prit facilement le dessus. Voyant sa situation devenir plus dangereuse, le druide usa de sa magie pour infliger le même traitement aux trois chevaliers qu'à Gauvain. Il s'avança au-dessus d'Arthur et leva son épée au-dessus de sa tête.

- Tu vas mourir à présent Arthur Pendragon !

Le roi était encore à moitié assommé et sa vision était trouble. Il chercha toutefois son épée et la leva pour parer l'attaque à nouvelle fois mortelle de Mordred, mais ce dernier fut éjecté exactement comme lui et ses chevaliers l'avaient été.

Arthur se redressa et chercha autour de lui le sorcier qui avait fait cela. Était-ce encore cet Emrys ? Mais il n'y avait personne, juste Merlin qui avait rampé, laissant sur son chemin une trainée de sang, pour s'approcher un maximum d'Arthur et ce fut une main tendue vers lui qu'Arthur le vit.

- Merlin ? murmura le roi.

Le jeune sorcier poussa un cri de douleur et s'effondra à nouveau au sol, une main sur le flanc. Arthur se précipita vers lui, laissant son arme au sol. Il le fit basculer sur le dos, le soutenant dans ses bras.

- Merlin ?!

- Je… je crois qu'il est trop tard maintenant, murmura le jeune homme.

- De quoi est-ce que… Merlin?

Le jeune homme leva sa main pour la poser sur l'épaule du roi, tandis que Perceval s'inquiéta de l'état de Gauvain et que Léon s'enquit de Mordred. Seulement le jeune druide avait disparu. Le chevalier ne put que retourner près de son roi. Mais la situation était plus que critique.

- Il est trop tard… Je sens la lame … elle… Elle me déchire de l'intérieur !

Il avait presque crié la fin en se contorsionnant de douleur.

- Merlin ! Tiens bon…

Son ami se mourrait devant lui. Il se tourna vers Léon et s'exclama.

- Combien de temps nous reste-t-il jusqu'à Avalon ?

- Une demi-journée Sir. Mais Merlin ne tiendra pas jusqu'au lever du soleil.

Arthur se leva en emportant le corps de Merlin, mais la douleur de ce dernier obligea le roi à rallonger son ami.

- Oh non… non… Merlin… Allez, tiens bon…

Il essaya à nouveau de le soulever, mais un autre cri de douleur l'en dissuada.

- Allez, fais un petit effort…

- Je… je n'y arriverais pas… j'ai… j'ai mal…

- Je sais Merlin… je sais…

- J'ai… j'ai froid…

Arthur dégrafa sa cape pour recouvrir le corps de son ami.

- On va se reposer une petite heure et on repartira après…

- Arthur… je ne tiendrais pas… une heure.

Ses lèvres tremblaient et il avait de plus en plus de mal à respirer.

- Je sens le fragment de la lame bouger…

Un cri de douleur le coupa dans ses explications, mais illustra ses propos. Du sang coula de ses lèvres et une autre quinte de toux plus violente que les autres l'assaillit.

- Merlin ! cria-t-il. Merlin non !

Il lui serra la main et regarda autour de lui à la recherche de quiconque qui pourrait lui venir en aide.

- Léon… murmura-t-il. Perceval…

Mais aucun de ces chevaliers ne pouvait l'aider. Gauvain émergea de son inconscience et vit le roi serrer le corps de son ami dans ses bras. Arthur avait les yeux humides et les lèvres tremblantes. Il était impuissant.

- Arthur, murmura son serviteur en serrant sa main. Vous êtes… un grand roi… et vous savez faire preuve de gentillesse et de bonté…

Le blond secoua la tête ne pouvant en écouter davantage.

- Merlin arrête…

- Arthur… s'il vous plait, écoutez- moi ...

Il secoua à nouveau la tête une larme coula sur sa joue.

- Tu sais bien que j'ai toujours refusé de t'écouter…

- De grâce… juste cette fois…

Arthur secoua la tête.

- Je refuse de t'entendre me dire adieux.

- Je vous aime Arthur … vous êtes le meilleur ami que j'ai jamais eu et un grand roi, murmura le jeune sorcier en voyant les larmes de son roi couler plus avant.

Il porta ses doigts à ses larmes et murmura.

- Je croyais qu'aucun homme ne valait qu'on pleure pour lui.

- Je… Je ne pleure pas, essaya de plaisanter Arthur. J'ai… j'ai une poussière dans l'œil.

Merlin lui sourit avant de tousser à nouveau.

- Écouter toujours votre cœur Arthur, il est bon et juste…

- Merlin je t'en prie, supplia Arthur. Je… je t'interdis de mourir…

Merlin ricana.

- Vous le savez Sir… je n'écoute jamais ce qu'on me dit…

- Pour une fois, dans ta vie fais-le…

Merlin perdit son sourire sous la douleur.

- J'aurais tellement voulu Sir…

Il tremblait de plus en plus et avait de plus en plus de mal à respirer. Aucun des chevaliers n'avait bougé, aucun ne semblait respirer tant l'atmosphère était lourde et triste.

- J'ai toujours cru… que tu serais à mes côtés… toute ma vie, me suivant et me conseillant comme tu l'as toujours fait…

Merlin passa sa main derrière la tête d'Arthur et serra ses cheveux.

- J'ai peur…

Arthur hocha la tête en riant sans joie.

- Je savais que tu étais couard Merlin, mais…

Le blessé ria lui aussi et secoua la tête…

- Pas de mourir non… j'ai peur de vous laisser seul… vous serez perdu sans moi.

Arthur ria à sa plaisanterie, mais d'autres larmes versées en même temps démontraient toute la tristesse qu'il éprouvait.

- Le pire serviteur des cinq royaumes…

Merlin hocha la tête et toussa une dernière fois, avant que sa main ne retombe au sol dans un dernier soupire.

Arthur vit le corps de son ami rendre l'âme et il le secoua.

- Merlin ? Merlin !

N'ayant aucune réponse Arthur le secoua.

- Merlin réveille-toi ! Tu as parfaitement raison… Je suis perdu sans toi… j'ai… besoin de toi… ne m'abandonne pas…

Il secoua le corps sans vie de son valet avant de le serrer dans ses bras, pleurant à chaudes larmes la mort de son meilleur ami. Il avait enfoui son visage dans son cou et continuait de pleurer sa perte. Il avait tellement pris l'habitude d'avoir Merlin à ses cotées que la simple idée qu'il rentrerait à Camelot sans lui, lui était insupportable.

Il cria toute sa rage et sa colère sous le regard attristé et peiné de ses chevaliers. Gauvain versa lui aussi des larmes, quant aux yeux de Léon, ils étaient plus brillants encore que ceux de Perceval. Merlin était leur ami à tous, mais ce qui déchirait le plus leur cœur était de voir leur roi aussi peiné et triste.

Ils restèrent un long moment ainsi avant que Léon ne fasse le premier pas et ne s'approche de son roi.

- Sir, nous devrions…

- Laissez-moi, ordonna-t-il.

- Nous ne devrions pas rester ici Votre Altesse, les Saxons sont… commença Perceval.

- J'AI DIT : LAISSEZ-MOI ! hurla-t-il.

Léon et Perceval échangèrent un regard avant que ce dernier n'aide leur ami blessé à se redresser.

- Nous devrions trouver un endroit où dormir et soigner Gauvain, murmura Perceval.

- Mais nous ne pouvons pas laisser le roi ici, répliqua Léon.

Les trois hommes échangèrent à nouveau des regards avant que Perceval n'ajoute :

- Je vais amener Gauvain avec moi et essayer de trouver le village le plus proche. Dès que je l'aurais mis en sureté, j'enverrai un message à Camelot et je reviendrai.

Léon approuva et son ami lui frappa l'épaule pour l'encourager.

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Les heures avaient défilé et Arthur n'avait toujours pas bougé. Il avait gardé son ami dans les bras et n'avait pas prononcé un mot. Léon n'avait rien tenté, il partageait la peine de son souverain, mais il savait que rien de ce qu'il pouvait dire ou faire ne pourrait apaiser l'esprit de son roi. Le jour s'était levé et la pluie s'abattit sur la forêt de Brocéliande.

Arthur avait cessé de pleurer, mais il gardait le corps de Merlin dans ses bras et caressait sa joue. Il était devenu si froid et si pâle. Il n'arrivait pas à croire qu'il était mort et que plus jamais il ne l'entendrait lui répondre ou lui sourire. Merlin avait tellement changé sa vie. Il lui devait tellement et n'avait jamais pris le temps de le remercier.

Le soleil commençait à retomber lorsque Perceval revint. Le jeune homme était accompagné de Gaius, Guenièvre et d'autres chevaliers de Camelot. Léon se redressa devant eux et s'inclina légèrement devant la reine.

Celle-ci porta une main à ses lèvres devant le spectacle de son époux pleurant la perte de son ami. Gaius se mit à pleurer, très vite consolé par Guenièvre. Elle était aussi proche de Merlin et déplorait également sa perte.

- Ma reine, murmura Léon.

Elle le regarda et sécha ses larmes.

- Depuis… depuis combien de temps est-il comme cela ? s'enquit-elle.

Léon échangea un regard avec Perceval.

- Depuis hier soir Majesté.

- C'est pour cela que je vous ai fait demander, expliqua Perceval. Il refuse de nous laisser l'approcher.

- Mais peut-être que vous… vous le pourrez, ajouta Léon.

Guenièvre hocha la tête et s'approcha de son époux.

- Arthur ? murmura-t-elle.

Mais le roi ne répondit rien. Il se contentait de regarder son ami.

- Il me manquera beaucoup à moi aussi, continua-t-elle.

Arthur ferma les yeux sous ses propos et laissa d'autres larmes couler. Elle croyait comprendre, mais personne ne le pouvait. Il aimait Guenièvre, mais Merlin… il ne pouvait continuer sans lui. C'était le pilier de sa vie. Même quand Guenièvre l'avait trahi, lui-même avait toujours été là. Jamais il ne l'avait trahi, jamais il n'avait douté de sa loyauté. Il était le seul être au monde à qui il aurait confié sa vie sans aucune hésitation. Il avait plus confiance en Merlin qu'en n'importe qui d'autre. Qu'en Guenièvre, en ses chevaliers ou même en lui-même.

Il savait lui redonner confiance et l'aider dans les choix qu'ils devaient prendre. Ses conseils étaient toujours justes et sages. Bon Dieu! Combien de fois avait-il compté sur ses sages paroles et sur ses encouragements ? Merlin était son sujet qui avait le plus foi en lui, plus qu'Arthur n'en avait pour lui-même.

- Arthur… Vous devriez rentrer à présent… nous allons amener Merlin pour son enterrement et…

Arthur leva la main pour l'arrêter.

- Laissez-moi…

Guenièvre n'en revenait pas. Elle savait qu'Arthur tenait énormément à Merlin, mais de là à ce qu'il la rejette ainsi…

- Arthur vous ne pouvez rester ici indéfiniment et…

- J'ai dit, commença-t-il d'un ton froid. Laissez-moi.

Guenièvre se releva et rejoignit les chevaliers.

- Il refuse de m'écouter aussi…

- La mort de Merlin l'a anéanti, murmura Léon. Que pouvons-nous faire ?

La reine secoua la tête ne sachant que faire. Mais lorsqu'elle posa les yeux sur Arthur, elle vit au loin une créature sublime s'approcher. L'animal était une licorne blanche à la corne sublime. Elle s'avança vers Arthur qui leva pour la première fois les yeux de Merlin.

- Toi, murmura-t-il.

La licorne secoua sa crinière et pencha la tête sur le corps sans vie de Merlin. Un bruit dans l'eau attira son attention et de petites gouttes s'élevèrent de sa surface .

- Merlin, murmura une voix de femme.

Arthur regarda avec plus qu'étonnement ces phénomènes étranges. Ces gouttes d'eau s'approchèrent du corps de Merlin et le recouvrèrent tout entier. La licorne quant à elle resta le museau penché au-dessus de lui.

- Qu'est-ce que…

- Ne pleurez pas Roi Arthur. Nous nous chargeons de guérir Merlin. Les autres sont en chemin.

Les autres ? pensa-t-il. Quels autres ? Et quelle était cette chose ? Un vent se leva soudainement et une forme énorme traversa le ciel au-dessus de leur tête.

- Un Dragon ! cria Léon.

Le chevalier l'avait parfaitement reconnue. C'était le dragon qui avait attaqué Camelot, il le croyait mort que faisait-il ici ? La créature se posa au sol devant eux. Arthur en resta stupéfait.

- N'ayez crainte Arthur, le Grand Dragon est votre allié.

- Mon… allié, répéta-t-il incrédule.

- Oh… Merlin, murmura une voix rauque qui paralysa Arthur.

Était-ce le dragon qui venait de parler ? Comment le pouvait-il ? Et venait-il bien de prononcer le nom de Merlin ? Il ne comprenait plus rien et crut pendant un instant qu'il délirait. Peut-être avait-il rêvé tout cela et que Merlin le réveillerait en criant « debout les morts » comme à son habitude. Mais rien, il put même voir au loin les druides se rassembler et s'approcher. Tous portaient une chandelle allumée et murmuraient tout bas dans une langue qu'il ne comprenait pas.

- Tout ira bien Arthur, murmura à nouveau la voix de la femme. Nous allons sauver Merlin.

Des centaines de petites lumières bleues s'approchèrent et il put voir de minuscules créatures ailées à la peau bleue. Elles se posèrent sur Merlin et murmurèrent dans la même langue que les druides. Arthur ne comprenait rien, mais il poserait les questions plus tard. Tout ce qu'il lui importait était que Merlin lui revienne.

Le dragon pencha la tête au-dessus de lui. Il chercha son épée à son flanc avant de se rappeler l'avoir laissé tomber plus loin. Ses chevaliers voulurent bouger, mais les gouttes d'eau s'interposèrent.

- Laisser le faire, messieurs. N'ayez crainte… Ils sont tous là pour Merlin.

- Merlin ? s'enquit Guenièvre.

- Vous comprendrez tous en temps voulu.

Arthur était aux premières loges pour assister à toute cette réunion de magie dans l'unique but de sauver son serviteur. Il ne comprenait pas pourquoi ils faisaient cela, mais ce qu'il savait désormais c'est que la magie pouvait véritablement être bénéfique. Jamais il n'avait vu autant de magie dans sa vie et jamais dans l'unique but de sauver une vie.

Après un long moment, Merlin retrouva de sa couleur et papillonna des yeux. Il cria de douleur lorsque le morceau de la lame brisée dans son flanc sortit de son corps pour venir tomber au sol. Il se redressa doucement, aidé par Arthur qui n'en croyait pas ses yeux. Merlin était vivant !

- Arthur ? murmura-t-il.

Et sans plus attendre le Roi le serra dans ses bras le plus fortement qu'il put.

- Merlin ! Tu es en vie ! J'ai cru ne plus jamais te revoir.

Merlin ne savait pas trop ce qu'il se passait, mais il savait qu'il revenait de loin.

- Merlin, murmura le Dragon.

Le jeune sorcier se retourna et vit le rassemblement de toutes formes de magie qui s'étaient réuni autour de lui. Il se redressa difficilement, la douleur dans ses côtes encore bien présente, mais grâce à l'aide d'Arthur il put tenir debout.

- Kilgharrah, murmura le jeune sorcier.

- Qu'est-ce que tout cela veut dire ? s'enquit Arthur. Vous êtes le Dragon qui a attaqué Camelot et qui a causé la mort de nombreuses honnêtes gens. Je croyais vous avoir tué…

Merlin ne savait que dire, il fixa Kilgharrah qui pencha la tête pour s'approcher d'Arthur.

- Tout comme votre père qui a tué tous les miens et qui a sauvagement massacré et bafoué la magie et ceux qui la possédait, jeune roi.

Arthur ne savait que répondre. Il était vrai que son père avait commis bon nombre de crimes. Mais le dragon avait survécu alors que Merlin lui avait assuré qu'il l'avait tué ! Et s'il n'était pas mort, comment cela se faisait-il qu'il ne l'eût pas tué ce jour-là ?

- Vous devez vous poser énormément de questions roi Arthur et il est l'heure pour vous de connaitre toute la vérité.

- Quelle vérité? s'enquit-il ayant de plus en plus peur de cette soi-disant véracité.

- La raison pour laquelle nous nous sommes tous rassemblés : druides, licornes, sidhes, vilias, dragons et autres, murmura la voix de la femme. Pourquoi nous sommes tous là à être venus au secours de votre serviteur.

Merlin baissa les yeux sous le regard interrogateur d'Arthur.

- Je… commença le jeune homme.

Il croisa au loin le regard brillant de Gaius qui hocha la tête. Merlin prit une profonde inspiration avant de murmurer.

- J'ai des pouvoirs magiques… je suis un sorcier.

Arthur le regarda incrédule. Il ne pouvait y croire. C'était tellement idiot que de croire Merlin sorcier ! Toute sa vie on lui avait raconté que la magie était sombre et rendait les gens mauvais. Peut-être s'était-il imaginé à tort tous les sorciers comme Morgane, mais quoi qu'il en soit, jamais il n'aurait pu envisager qu'un pouvoir aussi dangereux, puissant et sombre puisse se retrouver dans son serviteur si loyale, son ami. Non pas Merlin, lui qui était si généreux et prompt à aider tout le monde.

- Pourquoi dis-tu cela ça n'a pas de sens…

- Le sorcier sur la colline de Camlann… c'était moi. J'ai repoussé les Saxons, j'ai repoussé Morgane et le dragon… Je le jure Arthur je n'ai utilisé ma magie que pour vous… pour vous aider…

Arthur recula perdu dans ses songes.

- Ce n'est pas…

Merlin tendit la main devant lui.

- Regardez…

Il fit briller ses yeux, faisant ainsi apparaitre une flamme dans la paume de sa main.

Arthur recula encore d'un pas, les yeux écarquillés.

- Tu m'as menti ? Tout ce temps tu m'as menti ? Je… j'avais confiance en toi… en plus que quiconque et pendant tout ce temps tu étais…

Il recula de plus en plus perturbé, mais la voix de Kilgharrah retentit à nouveau.

- Il y a longtemps, le destin a prédit qu'un roi bon unifierait Albion et réinstaurerait la magie en ses terres. Vous êtes ce roi sage et juste que la prophétie a prédit, mais pour cela vous avez eu besoin de l'aide de Merlin. Durant toutes ces années, il vous a conseillé et protégé du danger, vous, votre reine, votre père et même votre peuple.

Arthur avait de plus en plus du mal à croire à tout cela. Il jeta un coup d'œil à tous ces druides et créatures magiques qui s'étaient rassemblés.

- Merlin est le sorcier le plus puissant que cette terre n'est jamais foulée, ajouta la vilia.

- Merlin ? s'étonna Arthur.

- Oui, Merlin, répondit le Dragon. Vous n'imaginez pas le nombre de fois ou le jeune sorcier a risqué sa vie pour vous sauver.

- Permettez ? s'enquit la vilia en approchant.

Arthur esquissa un mouvement de recul avant d'acquiescer. La vilia s'approcha de lui jusqu'à le toucher, faisant parcourir sa magie dans l'esprit du roi, lui montrant tout ce qu'il s'était passé.

La première image qu'il vit fut celle où il avait rencontré Merlin pour la première fois. Cette époque lui paraissait tellement lointaine. Il avait même l'impression que c'était un autre lui. Et pourtant revoir le premier sourire que Merlin lui avait accordé le fit sourire à son tour. Merlin n'avait jamais changé. Durant toutes ces années où il l'avait connu. C'est alors qu'il le vit, la première rencontre de Merlin avec le dragon, le chevalier vaillant, l'épidémie, la coupe empoisonnée et le rôle que Merlin avait joué même à l'article de la mort pour le sauver. Le griffon avec l'aide de Lancelot qui avait eu le droit d'avoir la confiance de Merlin. Toutes les fois où Merlin lui avait sauvé la vie, tous les sacrifices qu'il avait faits il les vit. Freya, le mensonge qu'il avait dû prononcer pour l'empêcher de tuer son père alors qu'il avait appris son rôle dans la mort de sa mère.

Vint ensuite la libération du Dragon. La tristesse que Merlin avait de voir tous ces morts par sa faute et leur quête pour retrouver Balinor le… le père de Merlin ? Par tous les Dieux, Merlin était devenu le dernier seigneur des dragons ? Quelle tristesse pour Merlin d'avoir connu son père seulement quelques heures avant qu'il ne rejoigne l'autre monde.

Vint ensuite toutes les fois où Merlin s'était interposé entre Morgane et ses sombres plans. À chaque fois, Merlin avait été là pour le sauver. Il avait même essayé de sauver la vie de son père après tout le mal qu'il avait causé aux gens comme lui. Il avait également sauvé Guenièvre sous ce déguisement ridicule de vielle femme. Sans parler de Mordred dont il s'était toujours méfié.

Et dire qu'il avait toujours cru que s'il s'en était sortie c'était grâce à ses propres moyens. Merlin avait toujours été là. Toujours jusqu'à la fin il l'avait protégé.

Avoir vu tout cela lui fit verser d'autres larmes. Il devait tellement à Merlin, tellement plus qu'il ne le croyait.

La vilia se retira laissant Arthur tomber un genou au sol, les larmes coulant sur ses joues.

- Toutes ces années… tout ce que tu as fait…

Il leva les yeux vers son ami et prit sa main dans la sienne. Gêné, Merlin ria.

- Dois-je comprendre que vous m'accorderez un jour de congé ?

Arthur se mit à rire lui aussi, en essuyant ses lames. Il se redressa et vint serrer son ami dans ses bras dans une étreinte qu'ils n'avaient encore jamais partagé. Mais la poigne ferme d'Arthur rappela la douleur encore récente dans les flancs du jeune sorcier.

- Ah… aie ! Arthur vous allez me casser une côte si vous continuez encore !

Le roi le relâcha et serra ses épaules dans ses mains. Il regarda autour de lui et vit tous ces druides et ces créatures magiques qui s'étaient rassemblés.

- Sachez, commença le roi, qu'à partir d'aujourd'hui plus aucun d'entre vous n'aura à se cacher ou à avoir peur d'être traqué à nouveau. Je ne peux faire confiance à la magie … mais en la bonté je le peux. Et vous m'avez tous prouvé que vous êtes bienveillant.

- Arthur ? murmura Merlin.

- Il y a certaines choses qui changeront dorénavant, expliqua-t-il en posant une main sur l'épaule de son ami.

Merlin lui sourit et posa lui aussi sa main sur son bras.

.

Merlin trépignait devant la porte de la salle du trône. Il portait une tunique de sorcier semblable à celle de son mentor d'un rouge flamboyant à l'effigie des Pendragon. Il sautillait sur place s'exerçant à une technique de relaxation lorsque Gaius s'approcha de lui par-derrière.

- On dirait là la respiration d'une femme enceinte, commenta le physicien.

Merlin poussa un cri, sursautant et se retourna pour faire face à son mentor.

- Qu'est-ce que vous m'avez fait peur, souffla Merlin. Vous cherchez à me tuer ou quoi ?

- Oh non Merlin, j'ai déjà cru te perdre une fois mon cœur ne le supporterait pas une deuxième.

Merlin soupira et lui sourit.

- Allez, raconte-moi ce qui te met dans de tels états. Tu as enfin ce que tu mérites ! Tu t'es battu pour pouvoir restaurer la magie dans ce royaume et tu y es enfin parvenu.

Merlin passa sa main dans ses cheveux et montra ses vêtements.

- Oui je sais tout ça Gaius, mais… j'ai tellement rêvé de ce moment que j'ai l'impression que je vais me réveiller d'une seconde à l'autre ou bien encore que… que tout ceci n'est qu'une plaisanterie et que je vais me retrouver sur le bucher.

- Calme-toi Merlin, calme-toi !

Gaius porta ses mains aux épaules de son presque-fils et le fit le regarder dans les yeux.

- Tu vas enfin être reconnu pour ce que tu es Merlin. Arthur va te nommer comme l'Enchanteur officiel de Camelot. Tu n'auras plus à te cacher et tu pourras enfin être toi-même…

Merlin hocha la tête en soupirant.

- Et si je n'étais pas à la hauteur, Gaius ? J'ai toujours cru que ce serait plus simple si j'étais moi-même, mais… maintenant si j'échoue ça me retombera dessus… Et si…

- Cesse donc de tergiverser Merlin, toute la magie c'est rassemblée dans l'unique but de te sauver la vie !

- Oui et bien justement, permettez-moi de douter quand autant de monde en attend de moi !

Les portes s'ouvrirent et Léon inclina la tête.

- C'est à ton… à votre tour Enchanteur, se reprit le chevalier.

Merlin regarda Gaius et inspira une dernière fois avant d'entrer dans la salle. Arthur et Guenièvre l'attendaient au fond de la salle. La jeune femme était assise sur son trône tandis qu'Arthur était debout, et l'attendait. Il déglutit et marcha entre les chevaliers et les nobles pour arriver devant Arthur et s'incliner devant lui.

- Peuple de Camelot, commença Arthur d'une voix forte. J'ai le plaisir et l'honneur de vous annoncer que le décret concernant l'interdiction de la magie a été revisité. Si ceux qui la pratiquent le fond avec de nobles intentions, alors ils ne seront plus chassés ou persécutés. Ceux qui, en revanche, l'utilise à de mauvaises fins comme Morgane, seront alors considérés comme des ennemies de Camelot. Et de ce fait, ils seront exécutés. Non plus parce qu'ils possèderont la magie, mais parce qu'ils auront décidé de l'utiliser à mauvais escient.

Des murmurent se firent entendre dans l'assemblée avant qu'Arthur ne lève la main et continue son discours.

- De ce fait, j'ai décidé de nommer un Sorcier officiel de la cour afin qu'il protège le Royaume de tout complot magique qui viserait à détruire Camelot.

Il fit signe à Merlin de se redresser ce qu'il fit le cœur battant la chamade et Arthur se plaça à son côté, comme son égal.

- Désormais, Merlin sera l'Enchanteur officiel de Camelot. Tous ceux qui auront des problèmes liés à la magie devront passer par lui. Il sera également mon conseiller et je compte sur chacun d'entre vous pour le traiter avec le respect et l'honneur qu'il lui est dû. Car si je suis encore en vie aujourd'hui…

Il se tourna vers Merlin et c'est le regard lourd de sens qu'il s'agenouilla devant Merlin.

- C'est uniquement grâce à cet homme.

Guenièvre ainsi que toute l'assemblée imitèrent leur roi, s'inclinant devant le nouvel enchanteur de Camelot. Merlin n'en revenait pas. C'est alors que la voix claire et puissante de Perceval s'écria.

- Longue vie à l'Enchanteur Merlin !

- Longue vie à l'Enchanteur Merlin ! cria la foule à l'unisson.

Merlin en avait les larmes aux yeux. Il les posa sur Arthur qui, toujours un genou à terre devant lui murmura à son intention.

- Longue vie à l'Enchanteur Merlin !

Arthur se redressa sonnant ainsi l'heure du festin. Il se tint à côté de son ancien serviteur, qui dissimulait tant bien que mal sa gêne et sa joie.

- Alors Merlin ? Qu'est-ce que cela fait d'être honoré et adulé par toute une foule ?

Le jeune homme sourit tout en observant toujours les gens se diriger vers les buffets.

- Hum, je dois dire qu'on y prend très vite gout ! Je comprends pourquoi vous êtes aussi arrogant !

- Je ne…

Arthur se mit à rire avant de frapper la tête de son ami.

- Je ne suis pas arrogant !

- Aie ! Bien sûr que vous l'êtes et vous n'avez plus le droit de me frapper je suis enchanteur désormais !

Arthur attrapa Merlin par le cou avant de frictionner ses cheveux avec entrain.

- Aie, Aie ! Arthur arrêtez !

- Je suis Roi, Merlin, je pourrais toujours faire ce que bon me semble !

Il libéra son ami qui passa une main sur sa tête douloureuse.

- C'est bien ce que je disais ! Arrogant !

Arthur haussa un sourcil.

- Et toi tu as intérêt à être meilleur Enchanteur que tu n'étais serviteur !

- Oh allez Arthur, avouez que je vais vous manquer !

- Certainement pas, tu étais toujours en retard, indiscipliné et… malpoli.

- Puis-je vous offrir une coupe, Sir ?

Arthur sursauta et fit volteface pour se retrouver face à George, un plateau en main avec une coupe de vin.

- Heu George, mais… que fais-tu ici ?

- Comme votre ancien serviteur est devenu enchanteur, Sir, il a été décidé que comme j'étais le meilleur dans mon domaine le privilège d'être votre serviteur me serait désormais accordé.

Merlin tentait tant bien que mal de dissimuler un sourire devant le visage figé d'Arthur. Celui-ci se tourna vers lui et sembla chercher de l'aide auprès de son ami qui se contenta de se pencher sur lui et de murmurer.

- Je vous l'avais dit Sir… je vais vous manquer !

Puis il prit la coupe sur le plateau destiné à Arthur et rejoignit ses amis qui le serrèrent tous dans leurs bras. Gauvain ne s'en priva pas et même Perceval manqua de lui casser plusieurs côtes.

Arthur le regarda de loin tandis que Guenièvre s'approchait de lui.

- Vous tenez tellement à lui Arthur. Vous avez été tellement ravagé lorsque vous avez cru le perdre… pourquoi ne pas lui avouer tout l'attachement que vous éprouvez à son égard ?

- Oh, il le sait Guenièvre. Cette place que je lui offre en est la preuve.

- Peut-être bien, consentit-elle, mais vous devriez le lui dire. Je suis certaine qu'il apprécierait.

Arthur resta interdit face à cette déclaration. Sa femme avait sans doute raison, mais tant de choses avaient changé entre Merlin et lui. Il cherchait juste à garder les choses comme elles étaient. Il voulait juste retrouver son idiot de Merlin.

- J'ai une question néanmoins, continua Guenièvre. Auriez-vous vraiment tout abandonné si Merlin n'était pas revenu ?

Mais le roi ne put répondre à cette question, ignorant lui-même la réponse.

.

- Non ! hurla Morgane en se levant de son lit.

Elle était toujours blessée, mais en vie et ce qu'elle avait vu, elle en était sur était en train de se passer en ce moment même. Emrys, ou Merlin, avait gagné cette bataille, mais pas la guerre. Elle se vengerait de lui et lui ferait payer la place qu'il lui avait volée. Elle se vengerait d'Emrys et trouverait un moyen de le tuer.

- Mordred ! cria-t-elle.

Le jeune druide entra dans sa chambre et s'approcha d'elle, posant un genou à terre.

- Oui, ma reine ?

- Je veux la tête de Merlin au bout d'une pique !

Mordred sourit.

- Nous le tuerons, Morgane, et pour cela j'ai tout prévu.

.

Merlin

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Fin de « l'épisode » 13 de la Saison 5 !

Alors dites-moi tout si vous avez aimé et si ça vous dit d'avoir la suite ou pas du tout ?