Chapter 1: Chapter 1

Les personnages ne m'appartiennent pas, ils appartiennent à l'univers de Jane Austen, à l'exception prêt de mes ocs, je préviens qu'il y en aura beaucoup, les ocs que vous verrez ici vont réapparaître dans cette histoire, si vous avez du mal à vous repérer, je vais mettre prochainement un récapitulatif sur mon profil. A mon avis l'histoire sera assez complexe, je préviens tout de suite, j'y mets beaucoup d'annotations historiques, s'il y a une quelconque erreur, n'hésitez pas à m'en informer que ce soit en mp ou en review, au sinon je crois que j'ai tout dis.

Je vous souhaite une bonne lecture ;)

Chapitre 1 «Un voyage mouvementé»

'23 avril 1812'

Cher journal,

Aujourd'hui a été une journée longue, maman n'a cessé de se plaindre à Père que Mr. Greyhound s'était marié avec une jeune italienne et qu'il avait prévu d'habiter dans les colonies. Oh! Bien sûr, désormais elles ne le sont plus, mais on les désigne toujours ainsi, j'ai toujours trouvé cela fâcheux, pourquoi ne pas tout simplement leur reconnaître leur indépendance et les appeler «Les États-Unis d'Amérique»?

Il est vrai que le nom est fort long mais je pense que chacun doit se respecter, les pays y compris; après tout ne sont-ils pas chrétiens eux aussi? Ne sont-ils pas des hommes et donc nos frères?

Bien évidemment, quand j'ai formulé cette pensée, elle a été mal prise par ma famille, ils n'ont cessé de me reprocher de sermonner trop. Mais est-ce si terrible que ça? Pourquoi ne comprenne-t-il pas ce que je veux dire? C'est pour cela que je m'accroche aux livres, ils apportent un grand raisonnement dans notre monde et les réfuter serait refuser une part de nous-mêmes!

Enfin, ce n'était pas pour cela que je t'écrivais, Mr. Greyhound semblait être intéressé par Kitty, et la nouvelle qu'il avait épousé cette belle vénitienne, dont les talents artistiques sont incroyables-semblerait-on le dire-, a fit un choc à mère, je ne l'ai jamais vu aussi outragée, elle a tempêté dans tout le manoir, père a eu un mal fou à la calmer, et dès lors qu'elle a vu notre chien, elle s'est remise à rouspéter(N/A : un Greyhound est un chien de chasse, très connu en Grande-Bretagne), nous sommes repartis pour des heures de lamentes! Kitty ne semble pas trop s'en faire, mère l'a toujours complimentée sur son physique, au contraire du mien, elle n'aura aucun mal à se trouver un nouveau prétendant.

Quant à moi, je sais que je suis laide et fade, on me l'a souvent reprochée, père semble aussi reprocher mon idiotie. Il ne le dit pas devant moi mais je le sais, je le sais quand il discute avec Lizzy, lorsqu'ils pensent que je ne suis pas là. L'avantage d'être ignorée, c'est qu'on peut savoir plein de détails et de secrets qu'on préférerait cacher.

Qui aurait remarqué Mr. Darcy se gratter le haut de la tête comme un chimpanzé lors du bal de Netherfield? moi je l'ai vu, ou Miss Bingley qui s'est essuyé le bout du nez avec son gant lorsqu'elle n'avait pas de mouchoir pendant le mariage de Jane? Je me suis retenue à grande peine de rire devant ses efforts de se cacher derrière son éventail, elle rougissait à vue d'œil et lançait des regards très peu discrets autour d'elle, aucune cour ne l'aurait engagée comme espionne, elle en ferait une piètre. Et malgré son ton dédaigneux envers moi, j'ai pitié pour elle, elle n'a aucune volonté propre. J'ai horreur de toutes ces femmes qui se jettent au pied des hommes, dans le seul but de bien s'établir dans la société et qui méprisent les autres derrière un ton hypocrite -les salles de bal en sont remplies!

C'est pour cela que j'adore la musique, on laisse exprimer ses sentiments, même si, pour ma part, je le fais peu souvent étant donné que des morceaux aussi expressifs sont peu amenés à être écouter dans un gala.

Brr! Maintenant je me souviens de ce soir désastreux où j'ai chanté faux devant tous les invités, pourquoi m'ont-ils forcée à jouer alors que j'étais indisposée? J'avais un nœud dans la gorge tout au long de ma prestation. Et les regards de pitié qu'on m'a lancée, comme si j'avais besoin de savoir que c'était affreux! Grr, surtout ma famille, elle semblait mourir de honte devant moi, Lizzie me regardait avec pitié, comme si j'en avais besoin!

Tout tourne autour d'elle et de Jane, elle n'a jamais pensé à sa famille lorsqu'elle a refusé Mr. Collins, et je savais qu'elle allait le faire -et je comprends pourquoi-, c'est pour cela que j'ai fait la mijaurée devant lui, autant servir à quelque chose, mais non! cet idiot ne m'a même pas remarquée! Je me suis couverte de ridicule pour rien!

Non, dès que Mr. Wickam l'a flattée, elle s'est mise à le louer d'éloges, pourtant j'étais sûre qu'il était malsain, et lorsqu'il est parti avec Lydia, non seulement elle a changé d'attitude envers Mr. Darcy mais elle s'est directement jetée à ses pieds (enfin elle l'aime!), il est maintenant devenu le messie dans notre famille ma parole! Maman ne cesse de se vanter à chaque partie de thé qu'elle a l'un de ses gendres qui reçoit 10 000 livres de rentes, à croire que personne ne le sait.

Et papa qui ne fait rien, dire que j'avais espéré qu'il change après l'accident avec Lydia et qu'il ferait plus attention à nous, ses deux dernières filles, mais il semblerait qu'il n'en ai pas. A quoi bon espérer, il ne me voit même pas lorsque nous traversons le même couloir.

J'ai toujours eu l'impression d'être isolée et rejetée dans cette famille, ma mère me trouve trop fade et impossible à marier, mon père m'ignore et mes sœurs ont formé chacune leur groupe de leur côté. J'ai parfois l'impression d'être l'inconnue plongée au milieu de nulle part, qui doit s'adapter à son environnement afin d'y survivre et ne pas compter sur les autres pour l'aider. La seule de mes sœurs avec qui j'ai tissé des liens est Jane, elle a toujours été attentive avec moi, Lizzy aussi quand elle le veut, c'est ma sœur après tout.

Ah! j'aimerais tellement rencontrer quelqu'un qui me comprenne… Mais bon, la vie est ainsi, c'est Dieu qui l'a choisi, et qui serai-je pour contredire son bon sens?

Il se fait tard, bonne nuit, je pars dans les bras de Morphée.

Mary

'25 avril 1812'

Cher journal,

Devine ce que je viens de recevoir aujourd'hui?

J'ai eu un mal fou à la prendre discrètement au porteur de courrier, il faut que personne ne sache ce que j'ai fait! Sauf toi bien évidemment, il n'y a que toi en qui je puisse faire confiance. Alors, tu donnes ta langue au chat?

Laisse-moi te rafraîchir la mémoire: il y a cinq mois de cela, j'avais envoyé à plusieurs maisons d'édition, la copie de l'une de mes meilleures histoires que j'ai écrites. Tu sais celle avec Philip Moon qui doit se battre contre les méfaits de la société afin de restaurer le blason de sa famille et d'épouser celle qu'il aime malgré que tout les séparent? Il reste enfermé cinq ans en prison pour un crime qu'il n'a pas commis et se voit innocenté lorsque Margaret et son frère Luke font éclater la vérité?

Oui c'est de celle-ci dont je parle, la maison John Murray et John Murray II lui-même ont souhaité la publier, je n'arrive pas à y croire! Je rentre dans le monde des écrivains! Il faut à tout prix que je leur réponde, mais comment faire puisqu'ils veulent me voir à Londres dans un mois au plus tard? Je pourrais peut-être demander à mon oncle et à ma tante, mais cela risquerait d'éveiller leurs soupçons et ils préviendraient mes parents.

Quant à voyager seule à Londres, n'y pensons même pas, mes sœurs ont beau être niaises de penser que le monde est tout bon et tout gentil prêt à ouvrir grand leurs bras devant elles, moi je ne le suis pas. Je sais ce que je risque en dehors de notre chère demeure, Lizzy a bien de la chance à ne pas avoir eu ce genre de problèmes, quoique moi non plus je n'en ai pas rencontré mais je ne sors jamais seule. Il reste tout de même le problème de comment se rendre à Londres, seule, sans que personne ne le remarque, je me fait souvent oubliée mais pas au point qu'on m'ignore totalement! A moins que? Pourtant ce serait prendre trop de risques, mais qui a dit que la vie n'en était pas un?


La voiture était remplie de passagers, tous semblait préoccupés par leurs propres soucis et nul ne fit attention au jeune homme, à la casquette tombante sur ses yeux bruns, qui semblait jeter des coups d'œil furtifs aux alentours.

Il s'était assis près d'une fenêtre; serré par la forme grotesque de deux vieilles femmes qui ne lui daignaient aucun regard. Un homme à haut-de-forme et à moustache noire observait sa montre et semblait regarder d'un air pressé tout autour de lui, il claqua sa langue d'un ton agacé et s'en vint admirer le paysage de l'autre fenêtre. Deux couples étaient assis face à face et discutaient joyeusement de leurs enfants et petits-enfants respectifs.

Mais nul ne savait que ce jeune garçon auquel on n'aurait pas donné seize ans était Mary cachée sous des vêtements d'homme. Avant hier soir, elle avait feignit de se sentir mal avant de remonter dans sa chambre et enfiler les vêtements usés de son père qu'il n'utilisait plus, elle était allée chez le tailleur pour homme et avait commandé une ligne de vêtements pour son frère, avait-elle dit avant de présenter les mesures et de s'en aller pour rentrer chez elle, elle avait grimpé à sa fenêtre, laissée ouverte, pour se recoucher et feindre de sommeil.

Le magasin où elle était allée était peu fréquenté, et ne présentait donc aucun danger pour que quelqu'un la reconnaisse ou que le personnel se pose des questions. Ensuite, lors du dîner, elle avait bombardé sa famille de plein de ses leçons personnelles de morale, au point même où ils en viendraient à l'éviter pour une semaine -ils l'avaient consignée-, assez pour un allez et retour à Londres. Et si jamais ils rentraient dans sa chambre, ils trouveraient une lettre expliquant qu'elle était partie visiter le couvent Sainte Geneviève, à quatre jours d'ici. Il fallait que son plan marche.

Au moment où elle allait s'assoupir, l'une des dames leur fit la conversation:

«Donc, vous prévoyez d'aller à Londres je présume? Demanda-t-elle en souriant d'un air inquisiteur, elle agita d'une main ses longs cheveux blonds retenus en chignon lâché, Mary sut tout de suite de quel trempe elle était faite: celle des Miss Bingley et des Mrs Bennet.

-Oui c'est cela, répondit l'une des vieilles dames, nous allons héberger chez des cousins et, elle se pencha plus en avant, l'un d'eux va bientôt se marier, dit-elle d'un ton confidentiel, puis elle ajouta: et la petiote, la petite dernière de la famille vient tout juste d'avoir ses dents.

-Comment! La pauvre petite a du souffrir énormément! Se lamenta l'une des dames au chapeau vert, à côté, son mari paraissait désintéressé de la conversation et engageait une autre avec son voisin d'en face, qui étendit les jambes au point de toucher celles de Mary. Cette dernière les retira tout de suite, mieux valait ne pas éveiller les soupçons, qui sait s'il reconnaîtrait les jambes d'une femme de celles d'un homme.

-En effet, oui.

- Et avec qui va-t-il donc se marier? reprit la femme blonde dont les gants blancs et les boucles d'oreilles argentés, qui mettaient en valeur ses yeux bleus, témoignaient d'une vie très aisée. Mary devina qu'avec cette question, elle enquêtait sur la richesse de ces cousins dont parlait la vieille dame. Le parler de cette dernière n'encourageait pas vraiment mais on ne savait jamais.

-Avec Cécilia Norringway, la fille du baron Bastian Norringway de Canterbury, répondit l'autre vieille dame vêtue entièrement de noir, et qui regardait l'interlocutrice avec austérité. Elle avait du percé son jeu.

- Oh! Mais je la connais! S'enthousiasma la dame au chapeau vert, ses boucles d'un sombre auburn, qui rappelait Élisabeth, rebondissaient et elle tourna vivement la tête vers son amie, Lucy ne l'avez vous donc pas rencontrée lors du bal de Lord Oakfield à Winston Castle?

-Oui, en effet, une jeune fille charmante avec un talent particulier pour le chant, votre cousin doit bien avoir de la chance, comment s'appelle-t-il?

-Louis Armstrong futur vicomte de Chantford, Julia et moi l'avions connu depuis qu'il n'était pas plus haut que trois pommes. Ma sœur et moi, venons de la branche familiale de sa grand-mère, les Quirrel, nous n'avons pas de titre mais sommes assez respectés à Oxford, mon défunt mari y était professeur, comme mon père. Nous avons une grande propriété pas loin de Whitney, vers Aston si vous connaissez. Ladite Julia semblait se retenir de se pincer l'arête du nez devant les confessions de sa sœur. Mary la compatit intérieurement et sembla se voir elle-même en plus âgé.

- Mon fils et le fils d'Amélia sont eux aussi à Oxford, peut-être les connaissez-vous?

-Je ne sais pas, j'ai du mal à retenir les noms de tous ces élèves, ne me méprenez pas! Je suis sûre que vos fils sont excellents! Mais peut-être que Julia les connaît, elle est douée pour ce genre de chose.

- Susan voyons, la réprimanda sa sœur, comment s'appellent vos fils?

- Jack Flemming et William Houston, ils sont en dernière année et sont en train d'étudier le droit.

-Oui, je vois de qui vous voulez parler, je dois avouez que mon mari a longtemps loué leurs talents, votre fils Jack, dit-elle en s'adressant à Lucy, est particulièrement doué en dissertation quant à William, elle s'adressa à Amélia cette fois-ci, si je ne le savais pas aussi déterminé pour le droit j'aurais été persuadée qu'il voulait devenir botaniste, il est capable de retenir tous les noms scientifiques et communs ainsi que les propriétés de toutes les plantes étudiées, néanmoins il est aussi remarquable en littérature, un vrai talent pour la poésie, ses vers sont comme une mélodie qui résonne dans l'air.» Les joues d'Amélia avaient rougi sous les compliments, tandis que Lucy prenait un air pincé devant le peu d'éloges que venait de recevoir son fils, cette vieille ne semblait pas l'apprécier le moins du monde et c'était peu dire.

Mary semblait penser que la conversation allait s'arrêter là, lorsque Lucy lui demanda:

«Et vous jeune homme, où allez-vous donc ainsi? Mary sursauta sous la question, cette femme était une réelle sang-sue.

- Je ne me souviens pas avoir été présenté, répondit le plus poliment possible Mary, elle aperçut Julia esquisser un rictus devant le total désarroi que faisait face Mrs Flemming. Heureusement pour cette dernière, son mari vint à son secours:

- Il est vrai ma chère que vous avez fis peu des convenances, je me présente Sir George Flemming de Banbury et mon épouse Lucy Flemming, ce charmant couple que voilà sont les Houston de Daventry: Mr Fabian et Mrs Amélia Houston. Ces nobles dames que voici, dit-il en désignant les vieilles, sont Mrs Jenkins et Mrs Williams tant qu'à cet homme…

- Mr Charles Boyle, merci mais je peux me présenter seul. L'homme à la moustache noire se retourna vivement et Mary fut frappée de voir un visage frappé par l'âge et l'alcool. Son gros nez rouge et ses yeux hasardeux laissait transparaître un esprit tempétueux avec tendance à la baston. Décidée à éviter tout débordement, Mary se présenta promptement:

- Je me nomme Henry Bones et viens de Luton, elle avait longtemps hésité pour choisir le nom et avait décidé de choisir Luton comme résidence car c'était une grande ville et qu'elle risquait moins de se faire reconnaître, je me rends à Bloomsbury pour rendre visite à l'un de mes oncles.

- Vous avez un oncle à Bloomsbury? mon beau-frère y habite également! s'exclama Susan. Où ça exactement? 'Oh joie, se dit Mary, voilà que je vais les avoir derrière mon dos' elle se passa machinalement une main sur sa casquette pour éviter que toute mèche noire ne dépasse.

-Je…

-Je trouve cela très peu aimable de m'avoir interrompu, s'exclama Sir Flemming dont les oreilles devenues rouges s'accordaient très bien avec ses cheveux auburn, il serrait les poings de colère.

' Merci de m'avoir sauvée, mais pitié, pas d'esclandre, supplia Mary, mon Dieu si vous êtes là, sauvez-nous du désastre!'

-Et quoi, se moqua Mr. Boyle, vous n'allez tout de même pas pleurer parce que j'ai voulu me présenter avant que vous ne le fassiez. Ne me dîtes que c'est votre petit passe-temps favori auquel vous consacrez toute votre vie?

'C'est mal parti...'

-Comment osez-vous parler à mon frère de cette manière! Rugit Amélia de colère.

'Non mais faîtes là taire, elle va ameuter plus de cris!'

-Amélia calme-toi, lui ordonna Mr Houston, lui-même semblait abasourdi par la tournure des évènements

'Enfin quelqu'un qui a du bon sens, soupira intérieurement Mary, merci mon Dieu.'

-Je ne vois pas pourquoi je me calmerai! ...

'Non, non, non! Pitié pas ça!'

-..., cet homme vient d'insulter mon petit frère! cria Amélia.

-Amélia, je n'ai pas besoin de toi pour me défendre, rougit Sir Flemming, Mary se demanda si c'était de gêne ou de colère, sûrement les deux.

-Ah oui? Qui c'est qui venait dans ma chambre chaque nuit d'orage parce qu'il avait peur du tonnerre? 'Voilà qu'on rentre dans des sujets un peu trop privé, j'espère juste qu'elle ne va pas mentionner les fuites intempestives qu'avait son frère pendant la nuit pensa Mary'

- Je n'ai pas peur du tonnerre!

- Vous m'en direz tant, ricana Charles.

-Vous, taisez-vous! Aboya George.

-Sinon quoi? Vous allez appeler votre sœur à la rescousse? Elle a l'air d'être plus masculine que vous, c'est à croire que vous lui avez volé son côté féminin.

-Comment osez-vous! S'exclamèrent les frères et sœurs Flemming.

-J'ose, tout simplement, sourit Boyle, le regard provocateur.

-Vous n'êtes qu'un…

-Amélia calme-toi, demanda fermement Mr Houston. 'Si on s'en sort sain et sauf grâce à lui, je promets de mettre les froufrous que maman m'a acheté pendant un mois, non une semaine déclara solennellement Mary, le jaune criard ne m'a jamais plus et je ne suis pas suicidaire non plus, grimaça-t-elle'.

- Me calmer! Me calmer! Il nous insulte mon frère et moi! Et toi, toi, tu ne fais rien! Hurla Mrs Houston, Fabian tu devrais protéger mon honneur au lieu de bailler aux corneilles, soit un homme nom de Dieu!

-Ça y est, elle a juré, soupira Lucy qui avait disparu depuis le début de la dispute, Mrs Jenkins et Mrs Williams semblaient toutes les deux ignorer ce qui se passait, du moins pour la dernière car Mrs Jenkins restait perplexe et ne savait que faire.'En voilà une aide précieuse! Désormais, je m'aviserai de ne pas prendre des voitures publiques, quel qu'elles soient, je sens que ma tête va exploser. Mais si je me mêle à ce chaos, je risque de me révéler, moins je parle et moins je risque de me faire découvrir pensa-t-elle'

- Je vous en prie madame, sourit Boyle, je ne pense pas que votre mari soit en manque de virilité, après tout, vous disiez vous-mêmes hier que vous aviez neuf enfants de lui et qu'ils lui ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Mr Houston sembla soudain se tendre et lança un regard meurtrier vers lui.

' Et maintenant on passe aux remarques obscènes, songea Mary, pourquoi n'ai-je tout simplement pas pris la voiture de mes parents, j'aurais pu tout leur dire, ils auraient mal réagi de me voir prendre des décisions comme celle-ci, devenir écrivain cela ne fait pas très femme qui cherche mari ou lady, mais au moins je ne serais pas dans ce pétrin. Quoique non, mieux vaut pas, j'aurais subi l'inquisition et ils auraient voulu lire mes histoires qui contiennent des choses que je ne devrais pas savoir. Oui j'ai pris la bonne décision, c'est juste la malchance qui est tombée sur moi, il ne manque plus qu'il pleuve et qu'on reste coincé dans la boue avec ces zigotos, non je ne mâche pas mes mots. Argh! Cette Amélia commence à déteindre sur moi.'

- Non mais quel goujat vous êtes ma parole! S'exclama soudainement Mrs Jenkins...

'Tiens une revenante!'

-...n'a-t-on pas idée de s'adresser ainsi à une dame et à des gentlemen, vous êtes monsieur, certainement la pire espèce d'homme que je n'ai jamais vu!

-Venant de vous, Madame, cela résonne comme un compliment, répondit calmement Doyle, vous avez du avoir vu beaucoup d'hommes dans votre vie... 'Il n'a vraiment pas sa langue dans sa poche, c'est un très mauvais instinct de survie'. Et en effet, Mr Flemming qui avait désormais le visage aussi rouge que ses cheveux avait sa main portée à sa ceinture, contenant son revolver, au même moment où Mrs Williams sortait son tricot d'un air impassible, tout aussi rigide qu'à son habitude.

'C'est ce qu'on appelle garder son sang-froid!'

Décidant que trop était trop, Mary agit d'instinct et lança:

- Si vous ne vous taisez pas, vous êtes mort. Son ton était sec et froid, l'atmosphère chuta immédiatement.

-Que voulez-vous dire par là? Réussit à articuler Mr. Boyle.

- Il se trouve que Mr Flemming avait sa main sur son revolver et le fait qu'il soit à côté de vous aurait augmenté ses chances de tirs, Mr Houston a sorti un poignard de sa manche et semblait vouloir vous poignarder avec, Mrs Jenkins et Mrs Houston semblent sur le point de vous étrangler si j'en déduis les tremblements de leurs mains, et Mrs Williams a sorti son tricot dont les aiguilles sont particulièrement pointues, au point même où je suis sûre qu'elles pourraient transpercer facilement votre corps. Quant à Mrs Flemming, je suis persuadée qu'elle ne dissuadera pas son époux dans sa noble quête à vous tuer. Pour ma part je préfère ne pas me mêler à cette histoire. C'est juste ma conscience qui me parle, je ne veux pas avoir un mort sur la conscience, vous avez beau être frustré de rester ici, et trouvé le trajet trop long; il n'empêche qu'agacer d'autres personnes que vous, qui souffrent eux aussi, ne vous aidera pas à rester en vie.

Un long silence s'en suivit, jusqu'à ce qu'un rire retentit, c'était Mrs Houston qui riait légèrement.

-Jamais je n'aurais cru en venir à une situation comme celle-ci de toute ma vie, des larmes coulaient sur ses joues puis elle dit: je suis désolée pour toutes les choses que j'ai pu dire aujourd'hui, c'était inhabituel de ma part.

-Je suis confus de même, je me sens frustré par des événements personnels et je n'aurais pas du déchaîner cette frustration sur vous, c'était injuste et honteux venant de moi, s'excusa humblement Mr. Boyle, ses yeux étaient devenus humide d'amertume.

-Excuse acceptée, répondit avec un sourire hésitant Mr. Flemming, sa femme sortit son éventail et leva les yeux au ciel. Mrs Williams rangea son tricot, Mr. Flemming voulu rajouter quelque chose d'autre lorsque la voiture s'arrêta, le cocher, un petit homme à barbe pointue et l'air peu affable leur dit:

-Vous êtes arrivés, cela fera six pounds chacun.