Hello Faenlgiec ! Tout d'abord, merci d'avoir pris la peine de commenter ! Je vais essayer de répondre à tes reviews dans l'ordre.

Oui, il y a des moyens de combattre les Serpentards. Mais ce ne sont pas les plus jeunes serpy qui s'en prennent aux Poufsouffles, mais surtout les 7ème année où on trouve toute une pelleté de futurs Mangemorts. Et à moins de se montrer particulièrement violents et menaçants, ce dont je ne pense pas les Poufsouffles capables de faire à ce stade de l'histoire puisque ce n'est pas dans leur nature, il est impossible de faire cesser ce comportement.

Oui, la mort de Greg était malheureusement nécessaire. S'il n'était pas mort, ils auraient sans doute continué cette relation fusionnelle, ce qui aurait été une difficulté presque insurmontable pour développer toute autre relation. Crystall n'avait besoin de personne tant qu'elle avait Greg. Elle n'aura plus le choix à présent. Je parle un peu plus largement de leur relation dans ce chapitre bonus.

Crystall ne se remettra jamais vraiment de la mort de Gregory, peu importe ce qu'elle pourrait faire pour essayer d'oublier. Et de toute façon elle ne veut pas oublier. Pour l'histoire du tatouage... Déjà, elle le dit elle même, elle fait des cauchemars où elle se voit devenue Mangemort et quand elle se réveille, elle a peur d'avoir la marque des ténèbres sur le bras. C'est pour ne pas pouvoir être marqué qu'elle veut ce tatouage avec la propriété qui va avec, c'est à dire qu'on ne puisse plus jamais l'enlever ou mettre quoi que se soit dessus.

Voir cette inscription la rassure. Elle sait qu'elle a de la volonté, mais elle a peur de flancher avec le temps. Peur d'aller du mauvais côté ou de dévier de sa route. Ce tatouage, c'est un symbole de sa détermination, de sa résolution. Il est là pour lui rappeler à chaque fois qu'elle doute qu'elle a une promesse à tenir. Et qu'elle n'a pas le droit d'échouer. Elle ne se donne pas cette possibilité. Quitte a faire graver quelque chose dans sa peau, autant que ce soit cette date où sa vie a totalement changé.

Et franchement, Crystall ne laisserait jamais Sirius intervenir là dedans. S'il n'est pas content, c'est bien simple, il n'a qu'à aller voir ailleurs. C'est son corps à elle, si elle a envie de se faire tatouer, il n'a pas son mot à dire, et ça s'applique dans les deux sens. De toute façon, elle n'a jamais cherché à cacher à qui que se soit que Gregory est la personne la plus importante de sa vie. Sirius sait à quoi s'en tenir. Même si le principal concerné est mort. Et Sirius peut comprendre et l'accepter.

Et enfin, la proposition des parents de Gregory. Peut -être que tu la comprendras mieux après ce chapitre. Mais il faut savoir que la dernière chose que leur ait demandé Gregory avant de mourir, c'est s'ils pouvaient héberger Crystall, devenue SDF, le temps qu'elle ne retrouve de quoi se loger. En invitant sa meilleure amie, ils ont un peu l'impression d'exécuter sa dernière volonté. Bien entendu, Crystall ne compte pas s'attarder trop longtemps chez eux. Même si elle partira plus tôt que ce qu'elle avait prévu...

Voilà, j'espère t'avoir un peu éclairé sur les points que tu as soulevés.

Vu qu'au cours de ma fic on ne voit que le point de vue de Crystall, je me suis dis que ce serait bien de vous mettre quelques scènes vues par les autres, notamment Gregory et les Maraudeurs. J'espère que ça vous plaira et que ça vous aidera peut -être à mieux comprendre certaines choses. N'hésitez pas à me dire si ça vous a plu, c'est la première fois que je décide de faire un bonus sur une fic. Les oOoOo signalent un changement de narrateur et de scène.

Ah ! Et au dernier chapitre cette fic a franchi les 5000 vues ! Merci beaucoup !

Bonne lecture à tous !


Bonus : ce que pensent les autres

Gregory Levis embrassa une dernière fois ses parents avant de monter dans le Poudlard Express. Le coup de sifflet annonça le départ imminent de la flamboyante locomotive et les portes claquèrent toutes ensemble. C'était toujours son moment préféré de l'année. Malgré qu'il entre en 7ème et dernière année, il ne pouvait jamais s'empêcher d'être aussi excité que la première fois qu'il avait foulé le quai 9 ¾.

Il salua d'un sourire ou d'un geste de la main les autres membres de Poufsouffle qui se retrouvaient presque tous dans les wagons en queue de train. Il rattrapa distraitement Anna qui avait trébuché sur sa malle tout en jetant des coups d'œil dans les compartiments déjà occupés. Il finit par trouver celle qu'il cherchait.

Il s'adossa contre le mur, regardant à travers la vitre formant la partie supérieure de la porte coulissante. Au premier abord, Crystall Entwhistle n'avait rien d'engageant. Assise à la fenêtre, les talons posés sur la banquette, elle écrivait dans un petit carnet noir, le visage fermé. Il se demandait souvent si elle se rendait compte des vagues menaçantes qu'elle émettait et qui disaient clairement : ne venez pas m'ennuyer où je vous mords.

Un moment de nostalgie le prit soudainement. Il se rappelait nettement de sa première rencontre avec la fillette de 11 ans qu'elle était quelques années plus tôt. Une fillette arrogante, persuadée qu'il y avait une erreur quant à sa Répartition. Elle n'était pas contente du tout de se retrouver parmi eux. Il n'était pas bien sûr que ça ait changé avec le temps d'ailleurs.

Le Né – moldu naïf et remplit de compréhension avec la Sang – Pure arrogante au mauvais caractère. Ils étaient sans doute les meilleurs amis les plus bizarres du château… Souriant à cette pensée, il ouvrit la porte du compartiment :

- Salut ! s'exclama t –il. Encore en train de griffonner dans ton carnet ? C'est un nouveau, non ?

Elle sursauta avant de lever la tête vers lui. Et son visage sembla s'illuminer quand elle le reconnu. Un sourire ravi chassa la moue amère sur ses lèvres et ses yeux verts s'allumèrent comme si un soleil s'était soudainement trouvé derrière ses pupilles. Elle faisait toujours ça. Il savait qu'elle ne s'en rendait pas compte, mais dès qu'il se trouvait dans les parages, elle paraissait toujours plus joyeuse, plus ouverte, plus contente, plus détendue.

Plus heureuse.

Et il se dit que si, parmi les milliers de choses qu'il avait découvert de Poudlard et du monde magique, il ne devait en garder qu'une seule, se serait son amitié avec Crystall, cette fille désabusée qui lui donnait toujours l'impression d'être la seule personne à compter dans ce monde.

OoOoO

Remus Lupin quitta l'infirmerie d'un pas lent, le corps broyé par sa transformation de la nuit dernière et par la lutte qu'il avait mené pour ne pas laisser la place au monstre en plein milieu du château. Il lui fallait de plus en plus de temps pour se remettre. S'il se mettait à se transformer deux fois par mois, il finirait par mourir d'épuisement d'ici à 5 ans.

D'après Dumbledore, qui était venu le voir après que l'infirmière l'ait traîné à moitié mort jusqu'au lit où elle lui prodiguait mensuellement ses soins, il venait de subir une lune bleue. Le concept était terrifiant. Une deuxième pleine lune totalement imprévisible. D'ordinaire, il sentait la transformation arriver durant la journée la précédant, mais là rien. Il n'avait rien senti jusqu'à ce que la Bête tente de déchirer son esprit et son corps de l'intérieur au début de la nuit. Et pire que tout, il avait faillit tuer une élève.

Crystall Entwhistle était à présent au courant. Et ça, c'était bien plus terrifiant que tout le reste. Il savait très bien ce que les Sangs – Purs pensaient de son état. Il ne savait pas pourquoi, mais le fait qu'elle, elle soit au courant, l'angoissait beaucoup plus que quand Rogue l'avait découvert.

- Remus !

Il sursauta violemment avant de retenir un gémissement quand ses muscles se tendirent douloureusement. Il avait reconnu la voix, deviné que ses amis se cachaient sous la cape d'invisibilité, et maudit James Potter de l'avoir surpris. Il entra dans la première salle vide qu'il trouva sur son chemin, laissant la porte ouverte derrière lui pour que ses amis puissent le suivre.

- Où étais-tu passé ? s'enquis immédiatement Sirius en jetant sans aucune délicatesse la cape d'invisibilité par terre.

- Hé ! Doucement barbare ! Si tu te mets à traiter cette cape comme les chiffons qui te servent de vêtements, je ne te laisse plus la toucher !

- Oui, maman James. Il ne faudrait surtout pas qu'elle se froisse, hein ?

Remus se racla bruyamment la gorge, désamorçant la dispute amicale qui prenait forme. Combien de fois avait –il déjà entendu James râler contre Sirius qui jetait ses fringues dans tous les coins sans faire aucun cas de ses colocataires ? Il fallait admettre que ça revenait plus souvent depuis que James, ayant trébuché sur un caleçon de Sirius en voulant quitter le dortoir, s'était étalé la tête la première aux pieds de Lily Evans venue leur rappeler qu'ils n'étaient pas dispensés d'assister aux cours.

Le loup – garou ne put cependant s'empêcher de sourire en voyant ses deux meilleures amis échanger un regard qui disait que le débat continuerait dès que lui ne serait plus là pour arbitrer. Il y avait des choses qui ne changeaient pas, et ça faisait du bien. Après ses transformations, il appréciait plus que tout de retomber dans la routine et de s'entourer de normalité.

- Bon, Remus, tu vas nous dire où tu étais la nuit dernière ? s'enquit James, le coupant dans ses réflexions.

- Je me suis transformé.

Devant le regard abasourdi de ses comparses, il expliqua ce qu'il c'était passé et ce que lui avait dit Dumbledore. Puis, il chuchota que quelqu'un avait découvert qu'il était un loup – garou.

- T'inquiète, lança James après un moment de silence pesant. Nous, on va s'assurer qu'elle restera muette comme une carpe. Sirius va battre des cils et lui lancer son regard le plus profond, et elle s'oubliettera elle – même pour lui plaire.

- Au lieu de faire la malin, grogna le concerné, je te rappelle que tu me dois 3 gallions !

- Quoi ? s'indigna le concerné.

- Fais pas semblant d'avoir oublié ! J'avais raison en disant que Remus n'était pas avec une fille ! Allonge la monnaie !

James tenta d'argumenter tandis que Sirius tendait la main, l'air victorieux. Et Remus leva les yeux au ciel. James et son incorrigible romantisme avaient déjà essayé de le caser avec à peu près toutes les filles de l'école, hormis celles de Serpentard, bien entendu. Sirius quant à lui, semblait bien plus réaliste quant à ses chances de trouver l'amour. C'était clairvoyant de sa part, mais parfois, c'était tellement cruel…

OoOoO

Horrifié. Sirius Black était tout bonnement horrifié. Assit sur son lit, il tenait à bout de bras le carton d'invitation ridiculement ouvragé comme s'il avait s'agi d'une beuglante particulièrement vicieuse qui allait exploser d'une seconde à l'autre.

Peter, qui fut le premier à remarquer son expression, s'approcha et lui retira le papier des mains sans que le concerné ne semble remarquer la disparition de son calvaire personnel. Il ne se dé-statufia qu'au moment où son camarade se mit à glousser, essayant tant bien que mal de contenir son hilarité, avant d'échouer lamentablement et de rameuter le reste des Maraudeurs.

- Sirius vient de recevoir une lettre d'amour de Sluhgorn, leur apprit Peter entre deux hoquets.

- Ah oui, c'est vrai que le repas de Noël approche, sembla soudainement se rappeler Remus.

- J'en ai une aussi, nota distraitement James en s'emparant de la lettre soigneusement déposée sur son oreiller.

- Vous pourriez vous sentir un peu plus concernés par mon sort ! s'indigna Sirius, retrouvant brutalement la parole. Je vais à nouveau être comme un steak au milieu d'un troupeau de dragon affamé.

- Bah, il suffit de ramener les filles ici pendant que tu fais ta crise annuelle et elles changeront toutes d'avis, suggéra James. Le légendaire Sirius Black, terrassé par une invitation à un bal !

- J'ai pourtant tout fait pour que Slughorn ne m'invite pas cette année. J'ai fait exploser mon chaudron presque à chaque cours, j'ai été délibérément malpoli et j'ai harcelé les Serpentards avec plus d'application que jamais quand il était dans le coin ! Qu'est ce qui lui faut à ce vieux morse pour me lâcher ?

- Il doit y être habitué avec le temps. Tu deviens infernal en potion dès que le mois de décembre arrive.

Le concerné allait répliquer vertement quand Remus s'approcha soudainement de lui, et posa ses deux mains sur ses épaules, un air grave sur le visage.

- Mon cher ami, je t'offre toutes mes condoléances. Il semblerait que malgré ton acharnement louable pour que Slugh cesse de t'envoyer ses mots d'amours, ça ne suffise pas.

- Mais vous allez arrêter de vous foutre de ma gueule ? s'énerva l'animagus.

Et comme pour lui donner une réponse, James, Peter et Remus éclatèrent à nouveau de rire.

OoOoO

James regarda d'un œil suspicieux Sirius entrer en sifflotant dans la Salle Commune de Gryffondor. Généralement, il fallait une petite semaine pour que son meilleur ami se remette de son invitation au club Slugh'. Et là, du jour au lendemain pouf ! il semblait être un autre homme.

- Qu'est ce que tu as encore fait Patmol ? s'enquis - –il quand le concerné se laissa choir peu élégamment à côté de lui sur le canapé.

- J'ai résolu mon problème de cavalière, répondit tout de go Sirius.

- Tu as l'air trop satisfait de toi pour que se soit honnête. Raconte.

- J'irais avec Crystall Entwhistle.

James resta un moment muet. Pas parce qu'il lui fallait du temps pour resituer la sus – nommée, mais parce qu'il voyait au contraire trop bien de qui parlait Sirius.

- Cette Poufsouffle folle furieuse qui jure comme un charretier, utilise la violence à tout va et passe son temps à s'enfuir quand tu t'approches à moins de 5 mètres d'elle ? dit –il incrédule.

- Elle-même !

- Je veux bien lécher un caleçon sale de Servilus si tu arrives à te faire accompagner d'elle à ce bal !

OoOoO

La main de Sirius s'abattit sur l'épaule de James, le faisant sursauter. Et le sourire que son meilleur ami lui accorda lui fit dresser tous les cheveux sur la tête. Ce qui était un exploit, compte tenu qu'ils n'étaient pas plus ordonnés que d'ordinaire.

- Je crois que c'est le moment, lui dit Sirius.

- Le moment ?

- Oui. Crystall, le bal, toi et Servilus… Tu te rappelles ?

- Pas du tout, mentit effrontément James.

- Je savais que tu dirais ça. Et comme je suis bon joueur, je suis allé récupérer moi-même le caleçon de Rogue !

OoOoO

Lily regarda James s'avancer vers elle, élégant dans son costume. Mais ça ne fut pas sa tenue qui attira son attention. C'était son regard.

Il la fixait comme si elle était la 7ème merveille du monde. Ou un ange descendu du ciel. Ou simplement la seule personne à compter à ses yeux.

Ce fut à ce moment là qu'elle se rendit réellement compte. Il l'aimait. C'était stupide. Il le lui répétait depuis des années, tout le monde le lui disait, mais jamais elle n'avait vraiment réalisé.

Il l'aimait.

OoOoO

Regulus Black avait peur. Non, c'était encore plus que ça. Il était terrifié. La seule pauvre consolation qu'il avait, c'était de se dire que tout le monde serait dans le même état que lui en pareille situation.

Le Seigneur des Ténèbres était en face de lui. Et rien que le fait d'être à l'heure actuelle le centre d'attention de ce mage noir avait suffit à manquer de la faire vomir de terreur.

De chaque côté de lui, deux rangées de mangemorts. Longues capes noires, masques d'argents. Anonymes.

Sauf deux.

A la droite du Seigneur des Ténèbres, il y avait un grand homme brun avec un visage sévère laissant toutefois transparaître une pointe d'arrogance. La fierté de se tenir juste derrière son Maître.

A sa gauche, Bellatrix. Sa cousine. Avec ou sans l'uniforme, il l'aurait reconnue. Elle avait l'air d'être la seule femme présente. Elle lui souriait. Et dans ce sourire, il pouvait sentir toute la fierté qu'elle éprouvait en le voyant ici prêt à jurer fidélité au Seigneur des Ténèbres. Prêt à recevoir sa Marque.

Il n'avait pas envie de faire ça. Il ne savait plus pourquoi il avait accepté. Il voulait rentrer. Que sa mère le rassure. Sa mère qui l'avait encouragé à s'enrôler.

- Tends ton bras et reçoit ma Marque.

Il se mit à genoux devant le Seigneur des Ténèbres, comme le lui avait conseillé sa cousine. Et de façon tout à fait incongrue, il pensa à son frère.

Son frère assez courageux pour dire non. Assez courageux pour tenir tête à sa famille. Assez courageux pour y renoncer et vivre comme il l'entendait. Il aurait tellement voulu lui ressembler. Depuis tout petit déjà. Il voulait faire comme Sirius.

Le Choixpeau lui avait d'ailleurs proposé Gryffondor. Le fait qu'il ait demandé Serpentard pour entretenir la tradition familiale et rester sur l'arbre généalogique était suffisant pour prouver qu'il n'aurait jamais été digne de de la maison du courage.

Il dénuda son bras gauche en tremblant et présenta sa peau nue à son nouveau Maître, paume vers le haut comme un mendiant réclamant quelques sous.

Il hurla beaucoup cette nuit là.

OoOoO

Gregory boucla sa malle et s'assit dessus. Le lendemain matin, il reprenait le chemin de Poudlard après avoir passé la semaine du nouvel an chez ses parents. Il avait hâte de rejoindre Crystall.

C'était quand même fou. Une fois à l'école, il pensait sans arrêt à sa famille. Et une fois qu'il les retrouvait, il n'avait qu'une envie : rejoindre Crystall. Il n'arrivait pas à faire un choix.

Il se passa une main dans les cheveux, se demandant comment elle avait pu devenir aussi importante pour lui. Un pli amer qui ne lui était pas coutumier tordit ses lèvres quand il se reprit lui-même : il savait parfaitement comment.

C'était ce jour. Ce fameux jour où les Serpentards l'avaient capturé en début de 5ème année et s'étaient servis de lui pour expérimenter jusqu'à quel point ils étaient capables d'aller dans la cruauté. Et ils étaient allés très très loin. Ce jour là, il avait souhaité mourir dans ce cachot crasseux. Il se demandait encore comment ça se faisait qu'aucun professeur n'ait jamais eu vent de ce qu'il s'était passé là bas.

Toujours est – il que Crystall était arrivée. Bon dieu, il ne se rappelait pas avoir jamais vu qui que se soit aussi en colère qu'elle. C'était même au dessus de ça. C'était une fureur totale et incontrôlable. Elle avait tellement perdu le contrôle d'elle-même qu'elle avait réussi pendant un petit moment à faire usage de la magie de la même façon que les enfants sorciers.

Normalement, avec l'âge et l'acquisition d'une baguette, la magie des sorciers se disciplinait et ils n'en perdaient plus jamais le contrôle. Mais elle, elle l'avait fait.

Elle avait mis une raclée aux 5 Serpentards, pour certains plus âgés qu'elle, en un tour de bras et sans utiliser de baguette, les avait menacé de mort si jamais ils s'approchaient à nouveau de lui. Elle l'avait ramené chez les Poufsouffles, s'était occupée de lui pendant des semaines alors qu'il refusait que quiconque l'approche. L'avait soigné, rassuré, aimé. Protégé.

Il avait décidé pendant cette période, dont il n'avait jamais parlé à quiconque, surtout pas à ses parents, que s'il devait dévouer sa vie à une seule personne, se serait à elle. Et cette résolution, ce serment, était gravé en lettre de feu sur son âme.

- Mon chéri ? Tout va bien ?

Il leva la tête vers sa mère, sans doute venue lui dire qu'ils passaient à table puisqu'il ne répondait pas à ses appels. Il lui accorda un sourire et tenta de chasser son expression qui devait être plutôt sombre.

- Oui, ne t'inquiète pas.

- Comment pourrais – je ne pas m'inquiéter ? Il y a quelque chose qui te tracasse et tu ne veux pas me le dire.

- C'est que… Tu sais, Crystall ?

- Il serait malheureux que je ne sache pas qui elle est. Tu en parles tout le temps, sourit sa mère.

- Hé bien, elle est à la rue à la fin de l'année scolaire. Elle n'acceptera jamais, mais est – ce que tu crois qu'on pourrait l'inviter à vivre ici quelques temps ?

Cette fois, se dit –il en voyant sa mère réfléchir à l'idée, cette fois, ce serait lui qui ferait quelque chose pour elle.

OoOoO

Queenie détourna un moment le regard de ses camarades Serpentards assis autours d'elle comme une coure autours de sa reine. Ce qui avait attiré son attention ne s'avéra être personne d'autre que sa sœur.

Cette sœur qui courrait comme une dératée dans les couloirs, sans doute en retard à un cours, suivie de ce Sang – de – Bourbe immonde qui ne la lâchait jamais d'une semelle comme un chien errant.

Cette sœur qu'elle haïssait. Qu'elle jalousait. Elle l'avait méprisé quand sa mère lui avait dit que désormais, sa sœur était mise au banc de leur famille. Elle l'avait rejeté quand elle était venue trouver du réconfort.

Et pourtant quand elle la voyait rire avec ces imbéciles de Poufsouffle, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un pincement au cœur. Elle avait aussi des amis. Des amis de haut rang. Sur lesquels elle ne pourrait jamais réellement compter. Si elle était un jour ruinée ou déshonorée, ils lui tourneraient le dos sans hésitation.

Alors oui, il lui arrivait de contempler la médiocre vie de sa sœur et d'en être jalouse. Jalouse de ce Sang – de –Bourbe qui était autorisé à rester avec elle. Alors que sa propre sœur ne pourrait plus jamais l'approcher. Que se soit parce que son rang le lui interdisait ou parce que Crystall elle-même ne voulait plus avoir affaire à elle.

Elle aurait dû dénoncer cette relation indigne avec ce Sang – de – Bourbe à ses parents des années plus tôt déjà. Pourtant, elle était là aujourd'hui à les regarder courir dans les couloirs sans même la remarquer elle, et une fois de plus, elle décida de garder ça pour elle.

OoOoO

Gregory quitta la salle d'arithmancie et pressa le pas pour rejoindre la salle d'étude. Crystall devait déjà l'y attendre. Toutefois, la présence de Sirius Black l'obligea à ralentir. Le Gryffondor était posté sur son chemin et le fixait. C'était l'évidence même qu'il était là pour lui.

- Oui ? s'enquis le Poufsouffle.

- Je suis venu pour parler de Crystall.

Gregory fut étonné qu'il aborde le sujet aussi directement. Mais sans doute ne pouvait –on pas attendre autre chose d'un Gryffondor. Sirius regarda autours d'eux, comme pour vérifier que personne ne les écoutait, avant de reposer son attention et ses beaux yeux gris sur lui. Il ouvrit la bouche pour parler, mais le Poufsouffle le devança :

- Je sais pourquoi tu es là, lui dit calmement le Né – moldu. Crystall t'a fait dire qu'elle ne voulait pas de toi comme petit ami.

- Que…

- Crystall ne peut rien me cacher, même si elle essaye parfois.

Interloqué, Sirius resta un moment silencieux. Gregory n'était pas du tout comme il se l'était imaginé. Il semblait sûr de lui, alors qu'il était toujours en retrait et plutôt timide quand Crystall était dans le coin.

- Tu pourrais peut –être… recommença le Gryffondor.

- Essayer de la convaincre ? termina Gregory avec un sourire ironique. Je crois que tu ne la connais pas très bien si tu penses que je pourrais la faire changer d'avis à ce sujet. Si elle a décidé que c'était non, c'est non. Et pour moi aussi. Je ne vais pas aller contre sa volonté.

- Mais pourquoi ? Qu'est ce que j'ai bien pu faire qui…

- Crystall est une personne indépendante qui a beaucoup souffert à cause de ce genre de chose. Elle ne veut pas s'engager, et sachant ce qui lui est arrivé, je la comprends.

- Je ne veux pas la faire souffrir.

- Tu la feras souffrir. La seule chose que tu peux faire, c'est respecter son souhait. Un gentleman Sang – Pur ne se doit – il pas de faire ça ?

- Ne me jette pas mon statut du sang au visage, grommela l'animagus.

- Alors cesse d'essayer d'argumenter. Maintenant, tu m'excuseras, mais elle m'attend.

Avec un signe de la tête, Gregory contourna Sirius qui n'essaya aucunement de le retenir. Le Poufsouffle avait été très clair et il n'y avait aucun doute dans sa voix.

- Je n'abandonnerais pas ! s'exclama toutefois Sirius.

- Alors je te conseil de t'acheter une armure de bonne facture Black. Parce qu'elle ne te laissera aucune chance.

OoOoO

Elisabeth échangea un regard avec son mari tandis que leur fils faisait découvrir la télévision à Crystall. Ce qui avait interpellé les deux moldus au premier abord, ça avait été l'ignorance totale de la jeune femme devant des choses de leur vie quotidienne. La lumière, la sonnette, le téléphone…

Mais à présent qu'ils les observaient de loin, ils pouvaient deviner plus de choses que les deux meilleurs amis n'auraient sans doute voulu. Ils savaient qu'il n'y avait aucune ambiguïté dans leur relation : leur fils leur avait déjà avoué préférer les hommes.

Ça les amenait à vraiment se demander ce qu'il y avait entre eux. Ils semblaient se comprendre sans parler, et lorsque l'un d'eux bougeait, l'autre semblait ajuster sa position, comme si des fils invisibles les reliaient l'un à l'autre. Ils devaient avoir vécu des choses vraiment très fortes ensemble pour agir de la sorte. Et souvent dans ce genre de situation, ces choses ne pouvaient pas être qualifiées de plaisantes... Qu'est ce qu'on leur avait caché ?

Ils comprirent aussi une autre chose qui leur pinça atrocement le cœur : personne ne comptait plus pour leur fils que cette fille. Personne.

OoOoO

Gregory repoussa délicatement une mèche brune du visage endormi de Crystall. Elle venait dormir avec lui depuis tellement longtemps qu'il ne s'étonnait même plus de la trouver là le matin, même s'il ne l'avait pas entendue arriver pendant la nuit.

Ça avait commencé quand ils étaient en troisième année. Elle souffrait vraiment de la dégradation de ses relations familiales et elle avait du mal à dormir. Comme elle n'était pas douée pour se faire des amis, il était le seul vers qui elle pouvait se tourner. Il avait depuis lors cessé de compter combien de fois elle était venue.

C'était d'ailleurs comme ça qu'il s'était rendu compte de son homosexualité : une fille venait dormir dans son lit et l'adolescent bourré d'hormone qu'il était n'avait jamais réagi à cette présence. Jamais il ne l'avait envisagé de la sorte.

Elle se retourna dans le lit, son visage se crispa dans son sommeil.

- Tout va bien, lui chuchota t –il.

Et comme par magie, son visage retrouva sa sérénité. Il ne put s'empêcher de sourire avec tendresse. Une chose était certaine : il ne pourrait jamais se passer d'elle. Elle les protégeait du monde, et il la protégeait d'elle-même.

L'ironie de cette pensée le fit à nouveau sourire. Mais il le pensait. Sous ses dehors revêches, Crystall était au fond une personne remplie d'amour. Une personne capable d'absolument tout pour sauver son entourage. Que se soit sa famille qui l'avait rejetée, que se soit lui, où ces amis qu'elle se bornait à considérer comme de simples connaissances. Il fallait que quelqu'un veille à ce qu'elle ne se tue pas en sauvant les autres.

- Je te protégerais, lui promit – il.

OoOoO

Zilphya Gryphem reprit forme dans le hall de Poudlard. Voilà des années qu'elle n'était plus revenue ici. Les fantômes pouvaient apparemment être nostalgiques. Elle était morte depuis des décennies, mais il lui arrivait encore parfois de s'étonner de son état.

Elle glissa dans les couloirs et au détour de l'un d'eux, elle reconnu un visage parmi tous les autres. Un visage qui revenait souvent dans ses visions ces derniers temps.

Crystall Enthwistle, fille aînée des Entwhistle. Elle était destinée à devenir le prochain chef de famille jusqu'à ce que… Ah ! Ce qu'elle pouvait haïr certaines coutumes Sang – Pur ! Celle – ci avait condamnée une enfant née avec un avenir royal à finalement vivre des choses si terribles…

Tout de même, le Destin ne manquait pas d'ironie : forcer une personne aussi attachée à son entourage à voir mourir chacun d'eux avant d'arriver à accomplir son objectif…

Même elle, qui n'avait jamais été une personne compatissante de son vivant et qui ne l'était pas devenue dans sa mort, ressentait de la pitié pour cette femme à peine adulte qui allait basculer dans l'horreur de la réalité d'ici quelques heures.

Et brusquement, elle fut prise de l'envie de lui tendre une perche. De lui offrir une chance, une petite porte de sortie pour profiter plus encore de cette paix dans laquelle elle vivait. Elle barra le passage à Crystall Entwhistle qui s'arrêta net.

- Miss Entwhistle. Accepteriez vous un conseil ?

- Oui, bien sûr.

- Ne vous rendez pas à Pré – au – Lard aujourd'hui.

- Pourquoi ?

- Un malheur va survenir.

- Sauf votre respect, Madame, il y a des malheurs partout en ce moment. Et avec le professeur Dumbledore à proximité, je pense que Pré – au – Lard est l'endroit le plus sûr d'Angleterre après Poudlard.

Zilphya se retourna pour la regarder poursuivre sa route sans en dévier. Il en serait ainsi. Le Destin suit son chemin, écrasant quiconque souhaiterait en devenir maître. Cette leçon là, elle l'avait apprise par la mort. La mort de tous les siens. Il y a déjà si longtemps…

OoOoO

Anna éclata de rire et redressa sa petite sœur. Elles n'avaient pas grand-chose en commun : là où elle était rousse, sa cadette était brune et si elle était plutôt grande, l'autre était petite et rondelette. Mais elles avaient sans nul doute la même ascendance : personne ne saurait être aussi maladroites qu'elles sans avoir les mêmes gènes.

Et soudainement, son rire s'étrangla dans sa gorge, l'étouffant presque. Brutalement, elle avait l'impression que cet éclat de rire avait été son dernier. Qu'elle ne serait plus jamais capable de sourire à nouveau. Qu'elle ne pourrait plus qu'être malheureuse. Sa sœur frissonna à côté d'elle. Elles échangèrent un regard, ne sachant ni l'une ni l'autre pourquoi elles se sentaient aussi désespérée soudainement.

Anna leva les yeux. Lentement. Elle était maladroite, mais elle avait une vivacité d'esprit que peu de gens connaissaient. Il n'y avait qu'une seule chose qui pouvait causer des changements aussi radicaux et inexpliqués.

Le détraqueur s'écroula sur elle, la plaquant au sol. Elle n'eut même pas le temps de se débattre. La dernière chose qu'elle aperçut avant que son champ de vision soit totalement obstrué par la tête du détraqueur, ce fut la Marque des Ténèbres qui déchira le ciel et sembla étendre une masse nuageuse noire et menaçante au dessus de Prés – au – Lard.

Et ce hurlement. Le hurlement de sa sœur qui lui vrillait les oreilles.

OoOoO

Gregory était littéralement terrifié. Pour lui, pour Crystall, pour les autres. La seule chose qui arrivait à le maintenir dans la réalité, c'était sa main. La main de Crystall dans la sienne qui le serrait si fort qu'elle aurait pu lui briser les os.

Pourtant, elle le lâcha quand elle tomba. Il la rattrapa par réflexe d'une main. Et les baguettes de l'autre.

Le temps qu'il ne tourne à nouveau son attention vers le mangemort, ce dernier lançait le sort : "Avada … !". Et stupidement, la première chose qui lui vînt en tête se fut son cours de Défense Contre les Forces du Mal.

"Des trois sortilèges les plus Impardonnables de notre sorciété, il en est un plus terrible que les autres. Le sortilège de Mort. Il est impossible d'en réchapper. Vous vous demandez comment le reconnaître ? C'est très simple : c'est le seul est unique sort de votre arsenal qui produit une lumière verte. Une hideuse lumière verte qui enveloppe totalement sa victime et tue tout ceux qu'elle touche. Instantanément. "

Gregory réalisa qu'il allait mourir. Le sort visait Crystall, mais il la touchait, et par conséquent en subirait également le contre coup. Il n'aurait pas le temps de la lâcher et de s'écarter de la trajectoire.

Mais Crystall, elle, n'était pas obligée de mourir. S'il la lâchait, elle survivrait. Il disparaîtrait. Mais elle survivrait.

Il la lâcha.

Il la fixa droit dans les yeux pendant qu'elle comprenait ce qu'il venait de faire. C'était son image qu'il voulait emporter avec lui. Il se fit la réflexion qu'il était étrange que le sortilège qui allait le tuer soit vert comme les yeux de sa meilleure amie.

Son cœur s'accélérait. Il n'avait pas envie de mourir. Il avait encore tellement de chose à faire. Il n'avait pas dit à ses parents qu'il les aimait avant de revenir à Poudlard.

Il avait encore tellement de choses à dire, de choses à prouver, de défis à relever, d'expériences à vivre…

Il voulait donner un dernier conseil à Crystall. Mais lequel ? Ne laisse pas ton amour pour les autres te détruire. Ne permet jamais à personne de se dresser en travers de ton chemin. Ne doute jamais de toi.

Ne pleure pas. Ne me pleure pas. Ne laisse pas ma mort te détruire. Vie ! Sois heureuse. Ne meurs pas. Prends soin de toi. Protège ma famille. Ne meurs pas. Ne meurs pas. Ne meurs pas.

Je t'aime.


Le Réveil d'une Poufsouffle se termine sur ces mots.

J'espère que ça vous a assez plu pour vous retrouver au tome 2 ! Le premier chapitre de La Contre - Attaque d'une Poufsouffle sera en ligne d'ici deux à trois semaines au plus tard.

Merci d'avoir lu cette fiction :)

Sengetsu