Genre: Toujours pareil... Aventure et Romance

Disclaimer: rien ne m'appartient et blablabla...

Pairing: Oh, si je le dis, ce n'est pas drôle... Mais ce sera facile de le deviner bientôt.

Hellloooow ! Et voilà enfin la suite de ma trilogie ! Vous ne l'attendiez plus, hein ? Pardon, mille excuses. Cette séquelle me donne du fil à retordre ! xD

Alors, pour ce qui est du personnage principal de cet opus, certains l'ont deviné (bravo), d'autres pas du tout, mais j'ai beaucoup aimé lire vos théories à ce sujet. :3

Juste une petite précision : Ce chapitre se déroule un mois avant la fin de Quand il Pleuvra en Enfer. Je vous laisse découvrir ce qu'il s'y passe. Bonne lecture !


1. Renaissance

Ce fut comme de se réveiller d'un trop long sommeil. La marionnette ne se demanda tout d'abord pas ce qu'elle faisait là, ni pourquoi on venait la déranger alors qu'elle rêvait de quelque chose d'aussi beau. Seules quelques bribes de songes parvenaient à la lisière de sa conscience .Pas suffisamment pour s'en rappeler clairement, mais assez pour qu'elle veuille y retourner, comme tous les dormeurs dérangés dans leur repos. Repos qui aurait dû s'avérer éternel, non ? La marionnette ne s'en souvenait pas exactement, ne cherchait pas à pourchasser les souvenirs. Juste fermer les yeux, retrouver le calme et la tranquillité, l'oubli réconfortant.

Sauf que le bruit des vagues se faisait de plus en plus furieux, comme si une tempête se préparait, et que l'eau venait frôler son visage avant de reculer immédiatement, comme pour lui dire de se hâter de revenir à elle. Et quelque chose - un peu moins qu'un pressentiment – lui soufflait tout au fond de son esprit qu'il était temps de s'éveiller, que c'était très important. Mais c'était tellement difficile de sortir de cette torpeur ! Elle se trouvait bien, là, juste un peu dérangée par le fait qu'elle ne parvenait pas à se rendormir.

Il n'était plus temps de dormir, cependant.

Elle gémit de dépit lorsqu'elle comprit qu'il s'agissait d'une lutte perdue d'avance, ouvrit les yeux avec peine. Pourquoi venait-on l'ennuyer, au fait ? Elle n'était personne, juste une marionnette sans coeur, sans âme, sans rien ni personne. Un pantin fabriqué de toute pièce, artificiel, rien qu'un jouet un peu défectueux qu'on avait décidé de reléguer au fond d'un placard après qu'elle ait coupé ses propres fils. Oh, pourquoi avait-elle fait ça, au fait ? Une marionnette sans fils... quel intérêt ? Elle aurait dû se douter qu'on la jetterait, puisqu'elle était brisée. Mais...

Oui, elle en avait eu assez de se laisser manipuler, d'être le docile petit pantin que l'on faisait combattre pour les intérêts d'autrui. Et puis, elle avait voulu... Voilà, elle avait voulu des choses. Une poupée ne devrait pas ressentir ce genre de désirs, de sentiments. Et par-dessus tout, elle avait voulu protéger des personnes très importantes. La raison de son sacrifice. Une belle fin, non ? Un peu triste, mais elle n'aurait pas pu être davantage heureuse de toute façon. Et quelque chose venait gâcher tout ça, tout ce qu'elle avait accompli, en la réveillant...

La marionnette s'appuya sur ses coudes pour se relever. Devant elle, la mer, de plus en plus sombre, se déchaînait. Le vent grondait de manière menaçante. Il ne lui fallut qu'un temps pour comprendre où elle se trouvait, et ce qu'il se passait.

Sora est en danger !

Elle se leva d'un bond. La mémoire lui revenait naturellement à présent. Sora, le garçon à partir duquel elle avait été créée, pour lequel elle s'était sacrifiée - pour qu'il se réveille. Elle se trouvait dans son cœur. A présent, il allait se rendormir, et elle s'éveiller. Un sentiment pressant de panique la fit chercher du regard, affolée, une quelconque solution.

Je ne peux pas avoir fait tout ça pour rien. Ce serait tellement... Non !

Les éléments continuaient de s'agiter de plus en plus vite tout autour d'elle. Les arbres étaient à deux doigts de s'envoler comme de bêtes fétus de paille. Elle-même peinait à tenir debout. Et c'est là qu'elle le vit.

Au-delà du pont de bois, semblant insensible à la tempête, la silhouette d'un garçon aux cheveux blonds se dessinait, contemplant l'océan sous ses pieds. Le coeur de Xion ne fit qu'un bond.

Roxas. Alors qu'elle courait pour le rejoindre, la culpabilité lui serra la poitrine.

Il a dû disparaître aussi, pour que Sora puisse...

Sa faute, ça aussi. Entièrement sa faute, à elle seule.

Lorsqu'elle fut à quelques mètres de lui, qu'elle s'apprêta à l'appeler pour qu'il se tourne vers elle, une sensation étrange la retint. Il ne s'agissait pas de son ami, malgré la ressemblance frappante. Elle ne saurait pas expliquer ce qui l'informa à ce sujet. Elle le sentait juste.

L'inconnu se retourna, comme ayant senti sa présence, et lui sourit calmement. Bien qu'il ne soit pas Roxas, c'était le même visage, le même sourire, en un peu plus innocent, qui la regardait. La marionnette ressentit soudain une tristesse fulgurante, comme un pic de glace à travers son coeur. Les larmes vinrent frôler ses cils mais ne débordèrent pas.

Autour d'eux, le monde continuait de se désagréger.

« Sora... » appela-t-elle en espérant que l'inconnu pourrait l'aider d'une quelconque manière, stopper la destruction du coeur du garçon.

Il en paraissait capable. Elle ne saurait l'expliquer, mais elle lui faisait étrangement confiance, et pas juste parce qu'il ressemblait à son meilleur ami. Il dégageait la même aura que Sora.

« Tout ira bien, déclara l'inconnu. Autant pour toi que pour eux. »

Comment pouvait-il en être aussi sûr ? Malgré la question qui lui brûlait les lèvres, la marionnette savait qu'elle pouvait le croire. Si ce n'était pas pour les sauver, il ne se trouverait pas là.

« Tu sais qui je suis ? lui demanda-t-elle à la place.

-Bien sûr, répondit-il en hochant la tête. Désolé de ne pas pouvoir t'apporter plus de réponses, mais le temps presse.

-Roxas...

-Il partira en même temps que toi. »

Partir pour où ? Et qu'allait-il advenir de Sora ? Et... On la laissait vivre à nouveau ? Non ! Elle ne voulait pas, pas comme ça !

« Je... »

Mais déjà, le garçon faisait volte-face, puis un pas en direction des eaux tumultueuses. Avant que la marionnette n'ait pu l'en empêcher, il avait sauté et disparu. Et puis tout se figea. L'espace d'une seconde, plus de vent, plus même aucun son, juste une Lumière qui revenait progressivement de derrière les nuages sombres.

Soudainement, elle se sentit expulsée de l'endroit. Ce fut brutal. Après cela, elle n'entendit plus rien, ne vit plus rien. Seule sa conscience subsistait encore, lui permettait tout juste assez de liberté pour qu'un sentiment de confusion extrême ne l'envahisse. Ca et la sensation d'une présence tout près. Un autre coeur, comme elle, pas encore tout à fait complet – ce qui ne saurait tarder, d'après cette impression qui la tenaillait : que de nouvelles pièces se fabriquaient pour remplacer celles manquantes de son puzzle.

Cet autre coeur... Il était important, non ? Et elle le sentait s'éloigner peu à peu d'elle, partir dans la direction opposée. Non, il ne fallait pas qu'elle le laisse s'échapper ! Sinon, ils seraient à nouveau séparés. Pas question. Elle ne l'abandonnerait pas, cette fois. De toute la force de sa volonté, elle se déplaça et se cramponna au coeur de l'autre pour ne pas le perdre, jusqu'à ce que sa conscience vacille et s'éteigne comme la flamme d'une bougie.


Son second réveil fut beaucoup moins pénible, bien que plus déroutant.

La marionnette était allongée à même le sol d'une salle spacieuse et immaculée, dotée d'une immense baie vitrée. Dans le ciel, les ruines d'une entité en forme de coeur, la seule chose qui lui confirmait qu'elle n'avait pas simplement remonté le temps.

Elle se leva d'un bond, son coeur artificiel cognant à toute vitesse contre sa cage thoracique et le sang pulsant à ses tempes comme pour lui refiler la pire migraine du monde. Se sentant au bord de la nausée, elle s'assit sur l'un des canapés disséminés dans la pièce et posa la tête au creux de ses main. Sans parvenir à se calmer, la marionnette tenta tout de même de rassembler le peu d'informations qu'elle possédait concernant la situation. Ne pas penser à Sora pour le moment, juste à ce qu'elle fichait ici. Un problème à la fois.

Elle ne connaissait que trop bien ce lieu. La Citadelle de l'Organisation... Bien sa veine, ça ! Entre tous les mondes où elle aurait pu atterrir, il fallait que ce soit celui-ci ! Et elle avait perdu Roxas lorsqu'ils avaient quitté le coeur de leur original.

Mais l'Organisation... Personne n'était venu à sa rencontre jusque là. Qu'allait-elle faire si Saïx ou Xigbar arrivait, au juste ? La reconnaîtraient-ils seulement ?

Elle ne savait pas depuis combien de temps elle avait rejoint Sora. Des mois, des années, beaucoup moins que ça ? A en juger par le Kingdom Hearts artificiel détruit qu'elle apercevait par la fenêtre, son original avait défait les plans de l'Organisation, non ?

Elle n'avait pas d'autre choix que de vérifier par elle-même. Commandant à ses genoux de cesser de trembler – il fallait à tout prix qu'elle se remette, bon sang ! elle paniquerait plus tard, lorsqu'elle serait certaine de se trouver en sécurité – elle se remit debout et leva le bras gauche devant elle pour invoquer sa Keyblade.

Sa main se referma sur du vide.

Une expiration consternée lui échappa. Elle avait déjà éprouvé un sentiment du genre, autrefois. Son arme, une partie d'elle-même, qui lui échappait, ne lui répondait plus, comme si on lui coupait un bras. Sentiment de trahison.

Pire encore, elle ne pourrait pas se défendre si un ennemi se présentait. Et si l'Organisation se trouvait toujours dans les parages, eh bien...

Elle se devait d'avancer tout de même. Rester là n'apporterait rien de bon, de toute manière.

Elle était une guerrière, avait été entraînée depuis sa naissance – littéralement – à combattre, à se montrer discrète, à ne pas se faire repérer lors des missions. Pourtant, être silencieuse dans un endroit quasiment vide, où chaque son se trouvait décuplé, relevait de l'impossible. Le moindre de ses pas résonnant sur le carrelage la faisait frémir. Point positif : si quelqu'un arrivait, elle l'entendrait également.

Ou peut-être pas, eut-elle le temps de penser avant qu'une lame ne se retrouve sous sa gorge.

« Qui es-tu ? »

Elle connaissait cette voix. Elle connaissait les yeux bleus qui la fixaient, les mêmes que Sora, avec ce regard méfiant et surpris à la fois. Et elle redevenait Xion à nouveau, celle qui existait. Elle en aurait pleuré, voulu prononcer le nom de son ami, mais celui-ci resta bloqué dans sa gorge.

Roxas abaissa lentement sa Keyblade en la fixant d'un drôle d'air, comme s'il venait juste de la reconnaître, que toutes les pièces se mettaient en place dans son esprit, et bientôt il retrouverait son sourire naïf d'autrefois, lorsque tout allait bien.

« Tu es un Simili ? Eh, tout va bien ? »

Il dut sans doute l'expression de la fille devant lui passer de la surprise et de la réjouissance à la compréhension de la dure réalité. Evidemment, se dit-elle. La chaîne de ses souvenirs avait été brisée, comme Naminé l'avait prévu. Xion n'existait plus pour personne. Ne restait d'elle que ce pantin brisé et des images d'une vie qui ne se trouvait que dans sa propre tête, à présent.

Il s'agissait de son choix, après tout. C'était mieux comme ça, elle s'y était résignée en même temps qu'elle s'était préparée à mourir... excepté qu'elle ne pensait pas revenir un jour à la vie - si on pouvait appeler cela vivre.

Alors elle fit comme d'habitude. Elle ravala ses larmes et tenta un sourire.

« Oui oui, ça va... Et concernant ta question, hm... Qu'est-ce qu'un Simili ? »

Elle ne pouvait pas lui dire la vérité. Il ne la croirait jamais de toute façon. Et ça ne le ferait pas se rappeler pour autant. Puisqu'il ne se souvenait de rien, eh bien, autant qu'elle joue la carte de l'amnésie elle aussi. De toute façon, à part le temps passé avec lui, Axel, ou au sein de l'Organisation, elle ne possédait rien à lui raconter. Plus rien. Peut-être les moments passés avec Riku, sa brève rencontre avec Naminé... Quel intérêt, vraiment ?

Roxas eut l'air embarrassé. Il la croyait. Pas étonnant, puisqu'il avait hérité de la naïveté de Sora, bien qu'il ait un caractère bien plus sombre que leur original.

« Oh, ben c'est... Compliqué, expliqua-t-il très brillamment. Oublie ça. Qu'est-ce que tu fais là, au juste ? »

La marionnette se mordit la lèvre, ce que l'autre dut prendre pour un signe de réflexion, alors qu'elle rassemblait juste tout le talent d'actrice qu'elle ne se connaissait pas encore.

« Je... J'en ai aucune idée » fit-elle d'un air qu'elle espérait suffisamment soucieux.

Il hocha la tête.

« Je vois. Ca tombe bien, moi non plus. Enfin... Ah, je m'appelle Roxas, en passant. »

La marionnette lui sourit, se demandant si elle devait lui révéler son nom - celui d'autrefois - ou bien feindre l'ignorance. Finalement, elle espéra que cela lui produirait un déclic, que quelque chose, n'importe quoi, se produirait.

« Xion. » déclara-t-elle enfin.

Pas de réaction. Tant pis. Au fur et à mesure qu'ils parlaient, un sentiment d'urgence se précisait en elle. Ils ne devraient pas se trouver ici. Si jamais l'Organisation...

« Je me demande ce que c'est que ce château, hasarda-t-elle l'air de rien dans l'espoir de faire réagir Roxas.

-Ah, c'est un peu compliqué, ça aussi, l'informa-t-il. Je vivais ici, autrefois, mais il n'y a plus personne, à présent.

-Ils sont... Partis ?

-Ils ont cessé d'exister. »

Ca aurait dû la rassurer, en théorie, mais... Disparus, tous ? Pendant quelques secondes, elle en oublia de jouer la comédie tellement l'angoisse qu'Axel soit mort l'étreignit. Elle n'y avait pas songé jusque là, n'avait même pas envisagé...

« Quoi ? souffla-t-elle. Tu veux dire qu'ils sont... Comment est-ce que tu peux savoir ça ?

-Je me suis réveillé dans une salle qui... Hm, je t'expliquerais plus tard. »

Il parlait de Preuve d'Existence, bien sûr : là où se trouvaient les stèles de tout les membres de l'Organisation. Après les événements du Manoir Oblivion, toutes celles des membres éliminés s'étaient brisées. Elle, elle n'avait jamais eu la sienne propre, tout simplement parce qu'elle méritait encore moins qu'un Simili. A l'époque, elle ne s'en était pas offensée, ayant d'autres soucis plus importants. Aujourd'hui, cela la rendait juste triste, parce qu'elle comprenait pourquoi on n'avait jamais pris la peine de lui en ériger une.

Roxas semblait prendre la nouvelle plutôt calmement. Son visage n'exprimait aucune trace d'inquiétude, malgré son air sérieux. Savait-il ce qui était arrivé à Axel ? Etant le Simili de Sora – le vrai Simili, pas un bête clone comme elle – peut-être avait-il eut la « chance » de rester conscient pendant tout ce temps. La question lui brûlait les lèvres, mais elle ne pouvait pas la poser. Elle ne pouvait même pas savoir si l'un de ses meilleurs amis existait encore ou non. Elle n'en avait pas le droit, puisqu'elle n'était plus rien pour lui ni pour Roxas.

Elle sentit les larmes lui brûler les yeux, mais les retint de toutes ses forces. Se laisser aller au chagrin, elle n'en avait pas le droit non plus. Si elle était là, c'était que Sora courait un danger. Il ne s'agissait pas d'elle ni de ce qu'elle ressentait. Elle devait découvrir ce qui se clochait et trouver un moyen de tout réparer. Après cela, si le Kingdom Hearts se montrait clément, il la laisserait enfin dormir pour de bon.

Mais par où commencer ?

« On devrait... »

Elle s'interrompit tout net. Des bruits de pas résonnaient dans le couloir, rapide et déterminés. Vu le bruit, probablement des talons. Roxas invoqua ses Keyblades. La marionnette resta gauchement derrière. Elle aurait voulu lui dire de fuir. Surtout que, sans arme, elle n'allait pas pouvoir... Eh, d'ailleurs, depuis quand son ami possédait-il deux Keyblades ?

« Roxas, allons-nous en... lui intima-t-elle d'une façon qu'elle trouva pitoyable.

-T'inquiètes, je te protégerais » lui fit le garçon sans se retourner, le regard vissé sur la source du bruit.

Elle pouvait encore utiliser des sorts – du moins espérait-elle – mais cela ne gâcherait-il pas son histoire d'amnésie ? Avait-elle seulement le choix ? Oh, quelle galère...

Les pas se rapprochaient et ni l'un ni l'autre ne bougeait. Finalement, une silhouette féminine se découpa au bout du couloir, marqua un temps d'arrêt le temps d'identifier les deux intrus, puis accéléra sa marche.

C'était Larxène, mais pas vraiment Larxène. C'était le même visage, les mêmes yeux brillants, les mêmes lèvres pincées en une expression méprisante et les mêmes deux mèches blondes recourbées sur son crâne, bien que le reste de ses cheveux soit plus court, coupés à la garçonne avec un faux air mal coiffé. Elle portait des vêtements amples : pantalon de toile et chemise blanche à froufrous, ainsi qu'un foulard autour du cou. Ses bottes à talons que les deux autres avaient entendus résonner sur les pavés de la Citadelle semblaient en cuir usé. A sa ceinture pendaient un tas de petits coutelas reliés par une ficelle.

Le pantin eut un frisson. Elle n'avait connu Larxène que très peu de temps lors de son arrivée à l'Organisation, mais celle-ci ne lui inspirait déjà en rien confiance. Néanmoins, cela faisait longtemps que Sora l'avait éliminé au Manoir Oblivion !

Il ne s'agissait pas d'elle, devina aisément la marionnette. Tout comme Sora n'était pas Roxas et que Kairi n'était pas Naminé et que Xion n'était vraiment personne - ou plutôt, personne n'était vraiment Xion.

En tout cas, la jeune femme, qui qu'elle soit, sembla reconnaître Roxas. Son visage froid se fendit d'un sourire qui n'atteignit cependant pas sa voix lorsqu'elle parla.

« Tiens, tiens... déclara-t-elle d'un ton faussement joyeux. Regardez qui voilà ! Dis-moi, gamin, t'es pas censé être mort ?

-Je te retourne la question ! » aboya le Simili sur le qui-vive, prêt à attaquer.

La blonde éclata de rire.

« Oui et non. Je ne suis pas vraiment celle que tu crois, mais je peux te dire que Larxène était furieuse que le sale rat dont tu es issu l'élimine. D'ailleurs, si tu es là, c'est sans doute qu'il s'est enfin fait trucider. Alors, qui a eu le privilège de l'éliminer ? Xehanort ou Maléfique ? »

Il n'en fallut pas plus à Roxas pour partir au quart de tour, Keyblades en avant. Le reste se déroula en quelques secondes. Son adversaire dégaina son fil de couteau, qui s'enroula autour de la taille du Simili. Un courant électrique le parcourut et il tomba à genoux avec un bref cri. Ses armes tombèrent au sol avec un bruit métallique avant de disparaître. Xion accourut vers lui pour s'assurer qu'il allait bien.

« Hum, vraiment pratique, ces nouveaux pouvoirs... commenta l'originale de Larxène pour elle-même. Ca vaut presque les deux ans de ma vie foutus en l'air. »

Roxas la fusilla du regard sans parler. Lorsqu'elle s'avança vers eux, la marionnette se leva dans l'intention de jeter un sort, mais l'autre l'arrêta d'un geste de la paume.

« Je ne vous veux pas de mal, soupira-t-elle.

-Drôle de façon de le montrer.

-C'est toi qui m'a attaqué ! siffla-t-elle à l'intention de Roxas. Maintenant, sois un gentil garçon, sinon tu te reprend une décharge, pigé ? »

Puis elle se tourna à nouveau vers la marionnette pour la dévisager comme s'il ne s'agissait que d'un vulgaire insecte.

« Tu es quoi, toi ?

-Je n'ai aucun souvenir, répliqua-t-elle du tac au tac.

-Un nouveau Simili ? Mouais, tu pourrais être utile. Lumaria aura besoin de toute l'aide nécessaire, je pense.

-Comment ça ? questionna la marionnette.

-Suivez-moi. Il vous expliquera ça mieux que moi.

-Pourquoi on te ferait confiance, hein ? » rétorqua Roxas.

Il était toujours entravé par les coutelas de la jeune femme, et pas vraiment en état de faire le malin. Xion aurait voulu lui dire de se taire.

« Parce que t'as pas trop le choix pour l'instant, gamin ! Quant à toi, fit-elle en se tournant vers le pantin, je doute que tu saches comment échapper à ce monde, donc chercher à fuir ne servira à rien. Tu te perdrais juste dans la Citadelle. De toute façon, comme je l'ai dit, on ne vous veut pas de mal, aussi longtemps que vous coopérez. »

En vérité, le pantin saurait invoquer un Couloir Obscur, mais se garda bien d'en faire démonstration. Elle ne partirait pas sans Roxas et elle ne pouvait certainement pas le libérer sans sa Keyblade. Oh, elle détestait se sentir aussi impuissante !

N'ayant pas le choix, elle hocha la tête. Roxas se remit debout, toujours prisonnier, et ils suivirent la jeune femme dans le dédale de la Citadelle. La marionnette avançait tête baissée, abattue. Une boule d'angoisse lui bouffait l'estomac. Sora allait-il bien ? Et qui était ce garçon qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à Roxas ? Que se tramait-il, dans le monde extérieur et quel serait son rôle dans tout ceci ?

« Eh, tout va bien ? »

Il s'agissait de son ami, qui semblait avoir deviné son trouble. En oubliant le fait qu'il se trouvait prisonnier et que Larxène n'était pas réellement Larxène... Dans un tel décor, et en observant l'expression soucieuse de son compagnon, la marionnette réussit presque à redevenir Xion pendant l'espace d'un instant. Cette sensation lui réchauffa un peu l'intérieur. Elle esquissa un petit sourire, mais secoua tout de même la tête à l'interrogation.

« Je ne sais pas qui je suis... »

Pas réellement un mensonge. Son identité lui échappait.

« T'en fais pas, on est tous passés par là, la rassura-t-il. Tu m'aurais vu, la première semaine... On aurait dit un zombie ! »

Son sourire s'effaça après avoir prononcé cette phrase et son regard se fit songeur. Pas difficile de savoir à quoi il pensait. A qui, plutôt.

« Je peux te poser une question ? demanda la marionnette plus pour le distraire qu'autre chose.

-Vas-y.

-Tu t'es tout de suite méfié de L... Cette femme, mais pas de moi quand tu m'as aperçue. Pourtant, tu ne savais pas qui j'étais. »

Le garçon émit un petit rire embarrassé.

« Oui, je sais. J'aurais sans doute dû, même si maintenant je sais que tu n'es pas dangereuse. J'ai juste eut... L'impression que tu étais sincère. C'est drôle, non ? »

Silence.

« Et puis, ajouta-t-il, tu me rappelles quelqu'un. »

Xion releva brusquement la tête vers lui, son cœur cognant comme jamais, pleine d'espoir.

« Vraiment ?

-Oui. C'était une Simili aussi. Elle s'appelait Naminé et tu lui ressembles beaucoup. Je ne l'ai pas connu très longtemps, mais elle m'a aidé, à sa manière.

-Oh. »

Bien sûr... Quelle idiote d'avoir crû qu'il pouvait se souvenir rien qu'un peu d'elle !

Ils n'ajoutèrent plus rien. La marionnette luttait pour bloquer le flux de ses pensées, sous peine d'être submergée par des émotions dont elle ne voulait pas.. Elle aurait tant voulu ne jamais quitter la chaleur rassurante du cœur de Sora...


Pour celles et ceux qui n'auraient pas compris, ce premier chapitre se situe au moment où Ventus s'est sacrifié dans la fic précédente, ce qui a eu pour effet de libérer Xion et Roxas du coeur de Sora, en plus de protéger ce dernier (temporairement) de Xehanort.

Alors, vos impressions sur ce début ? 8D Bon, je n'ai pas encore écrit énormément de chapitres, mais les vacances approchent à grands pas donc je pourrais me rattraper à ce moment-là. ^^ Normalement, je ne devrais pas prendre de retard sur la publication.

A la semaine prochaine !