Je me réveillai au bruit des pierres qui tombaient et des lueurs rouges des flammes des bâtiments en feu. Ce fut Pippin qui me secoua :

-Madame Madame, vite venez, le Seigneur Dénéthor veut brûler Faramir!

-Quoi? Que dis-tu?

-Il est complètement fou Dame Flora, l'Intendant croit que son fils est mort, mais c'est faux, je l'ai vu respirer! Il est juste blessé! Insista le hobbit en la tirant par la manche. Vite, il faut se dépêcher!

-Montre-moi le chemin!

Je pris mon épée au passage et me précipitai à la poursuite du hobbit, tout souvenir de l'attaque oublié. Une fois dans la chapelle, je pus voir effectivement le Seigneur Faramir respirer et ses yeux frémir.

-Bonté divine. Par les grands vents… jurais-je. Pippin, je vais vous lancer sur le bûcher avant qu'ils ne mettent les flammes. Je vais également essayer d'arrêter l'Intendant. Occupez-vous de Faramir. Ordonnais-je rapidement. ARRÊTEZ CETTE FOLIE DÉNÉTHOR! Monseigneur, ne voyez-vous pas que votre fils est en vie?

-Mon fils est mort! Beugla l'Intendant. Mon seul et unique fils est mort.

Je compris soudainement la folie du vieillard.

-Boromir est mort oui, mais Faramir est là! N'a-t-il jamais compté à vos yeux?

-Jamais! Répliqua le seigneur tout en couvrant d'huile.

Ce fut la réplique de trop. Un soldat avait déjà lancé une torche dans le bois sec et une flamme lécha les robes de l'Intendant, qui repoussé par moi en voulant défendre Faramir se mit à courir comme un fou et on l'entendit crier au loin. Il était tombé du parapet. Fort heureusement, Pippin avait réussi à rouler Faramir hors du feu et avec l'aide des loyaux soldats restants, il fut transporté à l'aile des guérisons.

-Beau travail Pippin, je suis fière de vous. Fis-je joyeusement en lui pressant l'épaule.

-Merci madame! Au moins, j'aurais pu dire que j'ai fait quelque chose durant cette maudite guerre.

-Oh, Pippin. Vous avez fait plus que vous croyez… Je le sens. Un Nazgûl est en approche. Il faut que j'y aille. Veillez sur Faramir pour moi Pippin! Lança-t-elle de loin.

La bataille faisait rage et je combattais durement le sorcier noir lorsque je vis un éclair d'argent et de cuivre fondre du ciel et s'abattre sur le casque du sorcier. Je pus alors lui assener le coup final. Je vis et entendis également l'aide qui m'était parvenue. Arkan! Mais il n'était pas seul. Un autre faucon était venu aussi. Inari. Le faucon de mon père. Inari était reparti presque immédiatement et Je le suivis du regard, tout comme les autres soldats. Puis l'un d'eux écarquilla les yeux :

-Les Fauconniers! Les Fauconniers sont là! C'est un miracle!

-Par le grand vent soufflais-je. Ils ne sont donc pas morts?

La bataille avait été dure sur les pleines du Pélénor. L'arrivée du seigneur Aragorn avec l'armée des morts avait tourné la guerre en leur faveur et Minas Thirith était sauf pour l'instant. J'allai chercher Vent rapide aux écuries et puis fonçai sur les plaines rejoindre mes compagnons d'armes et les hommes du Rohan. Peu de cavaliers étaient encore debout, mais rapidement je repérai les Fauconniers.

-PÈRE! PÈRE! Criais-je en le voyant. Je mis pied à terre avant que Vent rapide n'eut arrêtée et me jetai dans les bras de mon père qui pleurait également. Oh Papa! Mais que s'est-il passé? On vous croyait tous mort!

-Mort? Nous? Impensable! Qui t'a raconté de telles sornettes?

-Le conseiller du roi Théoden, Grima. Il a dit que vous aviez été attaqué et que notre peuple avait péri. Éo… Le troisième maréchal de la Marche est allé voir lui même. Il a vu…

-Je sais ce qu'il a vu ma fille. Nous avons bel et bien essuyé une attaque et nous avons perdu quelques hommes. Mais nous avons trouvé refuge dans nos maisons d'été. Dans la vallée. Nous n'étions pas au courant de sa venue et avec les temps sombres qui courent, nous ne voulions pas courir de risques. Mais je suis si heureux de te revoir, s'écria Wilfa. Tu sais Tobia a combattu!

-Mon petit frère? Où est-il?

-Ici! Oh Flora si tu savais!...Mais tu es couverte de sang ma parole! S'écria son frère brusquement. T'es blessée?

-Non rigolais-je heureuse de les voir. C'est le sang de l'ennemi! Moi aussi je me suis battue.

-C'est ce qu'on a cru remarqué, rétorqua Tobia… hum, y a un vieux monsieur…

-Tobia! C'est Gandalf, le réprimanda Flora. Je suis heureuse de vous voir sorcier!

-Moi de même, moi de même. J'ai malheureusement de graves nouvelles à vous annoncer.

-Qui est tombé au combat? Fis-je en essayant tant bien que mal de cacher ma peine.

-Le roi Théoden n'est plus. Et Dame Éowyn qui a combattu secrètement est gravement blessée. J'en ai bien peur majesté.

-Attendez un instant! Intervint Wilfa. Ma fille n'est pas une reine!

-Mais elle le sera bientôt, mon ami. Le seigneur Éomer…

-Où est-il? Demandais-je brusquement. Je veux le voir. Puis je le vis qui s'approchait. Je courus vers lui et me jetai dans ses bras sous les regards éberlués de mon père et de mon frère.

-Gandalf, précisez ma pensé, voulez-vous? Demanda Wilfa surpris.

Le vieux sorcier eut un sourire. Il était étonnant de voir comment le père et la fille se ressemblaient au niveau du caractère. Par contre, elle tenait beaucoup de sa mère pour le physique puisque son père avait les cheveux blonds comme les gens du Rohan.

-En effet, on peut avoir un peu d'espoir dans ces temps noirs. Votre fille Flora épousera le Troisième Maréchal de la Marche, le seigneur Éomer sous peu. Et puisque le roi Théoden n'est plus et que son fils Théodred est décédé également, c'est à son neveu que revient le trône de Méduseld. Par conséquent, Flora sera appelée à régner sur le Rohan.

Je ne pus empêcher les larmes de couler.

-Mon amour, j'ai de la peine pour vous. Théoden était et restera à jamais un grand roi. Et je suis certaine qu'Éowyn s'en tirera. C'est une femme forte.

-C'est de ma faute. Jura Éomer en relâchant l'étreinte. Je lui ai dit que la guerre n'était pas la place d'une femme et ensuite (il eut un bref éclat de rire), elle m'a mis sous le nez ce que vous aviez fait.

-Elle a sauvé le roi et tué le roi sorcier. Elle est forte! Venez, j'ai une lueur d'espoir pour vous. Les Fauconniers sont en vie.

-Que dites- vous? Je n'ai donc pas rêvé!

-Non et je crois que nous devons quelques explications à mon père.

-En effet jeune fille! Fit Wilfa les bras croisés sur sa poitrine. Monseigneur, je suis triste d'apprendre la mort de votre oncle. Toutes mes condoléances.

-Je vous en remercie.

-Mais, le coupa Wilfa, j'apprends les fiançailles de ma fille avec vous. Sans même mon consentement!

-Papa! Ce sont des circonstances exceptionnelles! Expliquais-je. Je te l'ai dit! On vous croyait tous mort.

-Je sais… J'espère au moins que vous l'aimez et que vous la traiterez comme il se doit, roi ou pas! C'est clair?

-Oui monsieur, fit poliment Éomer. Je souhaite vous remercier de l'aide que vous nous avez apportée.

-Nous devions le faire. Répondit Tobia. Pour notre futur.

-Vous êtes?

-Éomer, je te présente Tobia, mon petit frère.

-Mes respects Fauconniers. Si vous voulez m'excuser, je vais voir ma sœur et mes hommes blessés. Je vous retrouve plus tard Flora?

-Oui. Soyez brave.

Mais avant d'aller plus loin, un autre héros se présenta. Il s'agissait du seigneur Aragorn.

-Madame, je suis désolée de vous priver de votre famille, mais nous désirerions avoir toute l'aide possible dans l'aile des guérisons et nous ne serons pas trop de deux pour sauver Dame Éowyn.

-Je comprends, Roi Elessar, je crois que vous ne connaissez pas mon père le seigneur Wilfa. Papa, voici le seigneur Aragorn, fils d'Arathorn, le nouveau roi du Gondor. (Tous les hommes s'inclinèrent)

-Je suis ravi de faire vous rencontrer votre majesté. Je serais heureux de faire plus ample connaissance avec vous. Va Flora. Nous nous rejoindrons plus tard, lorsque ce sera plus tranquille.

-Merci papa.

L'état d'Éowyn était plus grave que je ne le pensais. Je pressai l'épaule d'Éomer pour lui faire savoir que j'étais là. Il mit la main sur la mienne et la serra.

-Elle s'en sortira, je vous le garantis.

Le seigneur Aragorn et moi nous mîmes au travail immédiatement. Le bras gauche d'Éowyn était presque entièrement noir. Mais à la fin, elle ouvrit les yeux. Elle vit d'abord Grand-Pas et ensuite moi et son frère. Elle nous sourit.

-Je suis si fatiguée, murmura-t-elle.

-Alors, dormez, fis-je, c'est le mieux que vous puissiez faire. Et j'en connais un qui fera de même également. Par ordre de la guérisseuse! Ajoutais-je à l'adresse du Maréchal.

-Très bien, très bien, abdiqua Éomer avec un sourire en coin. Je m'en vais. Je repasse te voir plus tard Éowyn.

Ce ne fut qu'à la nuit tombée que je pus enfin prendre le repos dont j'avais besoin. j'entrai dans mes appartements et y trouva Éomer ronflant doucement dans mon lit. J'enlevai ma robe maintenant souillée, me nettoyai légèrement et me glissai dans les draps après avoir enfilé une robe de nuit. Je sentis le Maréchal passer un bras autour de moi, juste sous ma poitrine et je m'endormis.

Éomer se réveilla en sentant la place vide dans le lit. En se tournant vers le balcon, il vit Flora les coudes appuyés sur la balustrade.

Flora? Appela-t-il, quelque chose ne va pas?

-J'ai fait un cauchemar… J'ai été attaquée par un groupe d'hommes lorsque Pippin et moi allumions les feux d'alarmes.

QUOI?! Éomer se leva et vint me rejoindre. Il m'attira dans ses bras.

-Ils étaient 6 contre moi et ils ont mis Pippin hors de nuir tout de suite. Ils étaient près de réussir à avoir mon corps, mais n'eût été Seigneur Faramir, je ne serais pas ici pour le dire.

-Bon sang! Je suis heureux que vous n'ayez rien, mais va-t-il falloir que quelqu'un de la garde reste avec vous en tout temps? Hésita Éomer avec un sourire en coin.

-Non je devrais me débrouiller… mais gardez-moi dans vos bras pour l'instant, puisque le soleil se lève. Il nous reste peu de temps à nous deux. Murmurais-je.

-Je vous protégerai toujours étoile du nord. Si un homme ose porter la main sur vous, je le tue! Fit Éomer avant de prendre son visage délicatement entre ses mains et de déposer un baiser sur les lèvres de Flora.

Tandis que le Maréchal se rendait au conseil de guerre, Je me dirigeai vers l'aile des guérisons pour voir Éowyn. J'avais apporté mon petit-déjeuner avec moi. La vierge protectrice du Rohan parlait âprement avec une vieille femme qui voulait la forcer à rester coucher.

-Hum, ma bonne dame, je m'en occupe! Lançais-je joyeusement. Comment allez-vous ma chère sœur?

-Mieux. Je vous en supplie! Aidez-moi à sortir de ce lit, où je vais attraper des crampes… plaida Éowyn.

-Très bien, un peu d'air frais ne vous fera pas de tort!

Je déposai mon plateau non loin et aidai Éowyn à faire sa toilette, ainsi que s'habiller. Nous nous dirigeâmes vers le jardin.

-Ah enfin le vent et le soleil! S'écria Éowyn. C'est à vous et au Seigneur Aragorn que je dois la vie!

-J'aurais fait n'importe quoi pour vous! Mangeons…

Nous fûmes interrompues par l'arrivée du Seigneur Faramir.

-Tiens donc, les deux dames les plus puissantes du Rohan. Avoir su votre position madame, j'aurais puni les hommes plus sévèrement!

-Monseigneur, ils n'étaient pas au courant non plus. Je ne vous ai d'ailleurs pas remercié comme il se doit.

-Mais oui, puisque vous m'avez sauvé du bûcher. Nous sommes donc quittes, répliqua Faramir.

-De quels hommes parle-t-il mon amie? Voulut savoir Éowyn légèrement confuse.

-D'une attaque que j'ai subite lorsque j'ai allumé les feux d'alarmes avec le semi-homme Pippin. Ils ont voulu, disons profiter de mon corps. Ils étaient trop nombreux pour que je puisse me défendre, expliquais-je à nouveau en me levant de mon banc.

-Oh Flora, je suis tellement désolée, souffla Éowyn en me prenant les mains. La guerre transforme les hommes.

-Et non pas à leur meilleur, fit Faramir.

À voir les regards que la sœur d'Éomer et le fils de l'intendant s'échangeaient, je décidai de les laisser seuls et d'aller me promener. Au tournant d'un couloir, je tombai sur mon jeune frère, qui avait l'oreille collée sur la porte du grand hall.

-Mais qu'est-ce tu fais Tobia?! m'écriais-je.

-Shhh, veux-tu te taire à la fin?! J'écoute aux portes, ça se voit pas? Ils vont tenter un dernier coup en Mordor!

-Quoi?

-Tais-toi et écoute bon sang!

Et ce que je fis, mais nous tombâmes en avant quand les portes s'ouvrirent. Tobia tomba sur le sol et moi de justesse dans les bras de mon père. Il haussa les sourcils, désapprobateur de nos actions, mais aussi amusé :

-Messieurs, veuillez excuser mes enfants lança-t-il à la ronde. Ils n'ont réellement pas de bonnes manières.

-Ils ne sont pas en faute mon ami, fit Gandalf, Tobia à l'excuse de la jeunesse et Flora fait déjà partie de la guerre.

Nous nous relevâmes et réajustâmes nos vêtements et partîmes ensemble, même si j' assénai une claque mémorable à mon frère en lui disant que c'était de sa faute. Les hommes rentrèrent leurs épaules.

-Éomer, je plains vos futurs enfants! Dame Flora est incroyable! Si je peux dire rigola Guimli.

-Je n'ose même pas y penser! Grommela le Maréchal. Bon, nous avons des préparatifs à faire.

Le seigneur Wilfa trouva sa fille aux écuries. Elle s'occupait de Vent rapide.

-Tu as vu ton frère?

-Non, pas depuis un moment, il m'a dit qu'il serait au quartier des soldats, je crois.

-Cela tombe bien, je voulais te parler seul à seul. Je voudrais que tu me rendes service.

-Lequel?

-Je veux que tu empêches ton frère de se joindre à nous. Je ne veux pas que tu viennes ni ton frère. Je ne souhaite pas que toute la famille du chef de clan y passe s'il arrivait quelque chose. Expliqua Wilfa en caressant distraitement les plumes d'Inari, qui restait toujours perché sur les épaules de son maître.

-Mais père, j'ai combattu auprès de la communauté, j'ai tué un Nazgûl de mes propres mains!...Objectais-je frustrée.

-Il n'y a pas de mais qui tienne. Je refuse de perdre toute la famille qu'il me reste d'un coup. Fais-le pour moi, pour le futur de notre peuple. Car puisque tu seras souveraine du Rohan, c'est ton frère qui sera le prochain chef et il a besoin de sagesse. Cela fait longtemps qu'il t'a vu et il pourrait prendre exemple sur toi! Un point c'est tout.

-Oui père. Puis il me planta là.

J'étais outrée contre ce que voulait mon père. Mais au fond de moi-même je comprenais les raisons du refus du Seigneur Wilfa à ce que ses enfants viennent se donner une mort certaine. Il voulait protéger sa chaire et son sang. Je respirai un grand coup et expirai pour faire sortir la colère et la tension.