Note : Je suis passionnée par le cinéma, les mangas, les livres. Mais entre les films, les BD et les mangas, il y a un point commun que je me suis mis en tête, aléatoirement, d'explorer. Ce point commun ? Les images. Et à partir d'images, je vous propose de découvrir certaines scènes sous un autre point de vue, celui de l'écriture. Mais ne vous arrêtez pas à ce résumé maladroit pour expliquer une de mes lubies, et lisez plutôt la suite ! Essayez d'être indulgents envers ce premier jet, il est assez ancien...

Premier Chaudron : Qui saura retrouver la scène ?


C'est un plan de profil. Ils se battent à moins d'un mètre de lui et pourtant il ne les voit pas. Il est là, perdu. Désespéré, choqué par le contrecoup, la violence de sa haine.

Un fil de magie relie son ennemi et son maître. Rouge pour le Bien et vert pour le Mal.
Le premier rompt le fil et de sa main levée sort un monstre de feu, un basilic comme l'élève en avait affronté il y a des années.
Le maître riposte, le feu s'éteint et une bulle d'eau s'empare du mage noir.
Il flotte dedans, sombre monstre marin au regard haineux.

L'élève se lève, s'approche du maître. L'ennemi retombe au sol, l'eau s'évapore. Le décor explose, les vitres se brisent. L'éternel brandit ses mains par dessus sa tête et le verre se rassemble sous ses ordres muets en une pluie destructrice. Pendant une seconde, tout ce verre flotte puis se dirige dans une intention meurtrière vers le maître et l'élève. Un bouclier apparaît juste à temps et le verre devint poussière, comme nous tous plus tard. Un tourbillon s'élève, le mage noir disparaît.

Plan de face, l'élève derrière le maître. Un hoquet le secoue, l'écroule au sol. Le sorcier se retourne vers le jeune cloué, possédé. Ses yeux brillent d'un éclat laiteux, fou. C'est de l'horreur, une compassion dérangeante qui se lit chez le maître. Et l'élève qui roule, qui tourne, qui se démène sous sa douleur, sous les images qu'il entrevoit, sous la haine de celui qui a détruit sa vie. C'est des visages, des flash-backs, c'est sa vie qu'il chérit et qui le fuit.
Loin, loin derrière arrivent ses amis. Leurs regards balayent la scène déchirée jusqu'à leur ami éploré. La détresse transparaît sur leur visage, leur amitié se lit dans leurs yeux telle une flamme qui les éclaire tout en entier, une lumière qui les lit entre eux jusqu'à lui.

- Je vous plains, sincèrement.

Tout s'arrête, soudainement. L'ennemi est là, face à l'élève agonisant, face à l'élève à sa merci. C'est de la haine pure face à cet amour incongru, délirant, fou, dégoûtant.
La baguette s'abaisse, le temps s'arrête. Ils sont là, face à face, dans ce qui semble être leurs derniers instants. Mais des voix, des cris font disparaître le mage noir.

Ce sera pour une autre fois...