Hello there !

Je suis très en retard, mais le Mystwalker est un pairing que je trouve génial, doooonc vouala la suite. L'approche est un peu différente je trouve, cette fois-ci ; enfin, ce sera à vous de me dire ce que ça a donné ensuite :)

Merci pour vos reviews et bonne lecture, en espérant que ça vous plaise !


×Genre : Angst/Romance

×Rating : T

×Personnages : Erza Knightwalker, Edo-Gérard/Mystogan.

×Pairing : Edo-Gerza/Mystwalker

×Disclaimer : Les personnages de Fairy Tail ainsi que son univers appartiennent à Hiro Mashima.


Draw your sword —


III - Bal

Elle danse.

C'est ce qu'il se disait à chaque fois, lorsqu'il s'arrêtait au rebord de cette fenêtre pour la regarder. Le soleil se levait doucement sur Edoras, et elle, dans l'ombre de sa tour, elle dansait.

Toujours dans l'ombre ; dans son ombre à lui. Mais elle danse quand même.

Il émanait une grâce particulière d'Erza lorsque sa lance fendait l'air, tournoyait avec autant de maîtrise que s'il s'agissait d'une partie de son corps et tranchait l'espace et le temps lui même en silence. Il lui semblait qu'elle devenait autre chose, lorsque son épée parlait à sa place – et peut-être qu'il ne s'agissait que de la véritable Erza, au fond.

Alors elle continuait son ballet silencieux sans faiblir, sans discontinuer ; et entre deux éclats reflétés par la lame de son arme, son cœur parlait à sa place, désireux d'effacer les démons de ce passé auquel il l'avait arraché. Il lui semblait parfois qu'il pouvait les voir, entre deux rayons d'un soleil paré de renouveau, leurs griffes faites de remords prêtes à tout pour la retenir ; pourtant, Erza ne semblait plus lui en vouloir.

Alors cette facette qu'il était le seul à connaître du cœur d'Erza se faisait entendre, et sous le regard las et paresseux d'un nouveau jour, il sentait le sien accompagner sa valse décadente.

Elle était simplement perdue, au fond, Erza ; et le pire dans tout ça, peut-être, c'est qu'il était la seule chose à laquelle elle pouvait se raccrocher, promesse d'avenir et à la fois cicatrice profonde du passé. Il était celui qui avait bouleversé sa vie et qui l'avait tiré des limbes où elle s'enfonçait ; alors c'est naturellement et en silence qu'il avait accepté de lui prendre la main pour la guider dans la lumière nouvelle.

Quitte à ce qu'elle le tâche de son ombre ; quitte à ce que son ombre à lui ne devienne plus grande, plus sombre, et qu'il goûte lui aussi à un peu des limbes dont il se démenait pour la faire sortir.

Leurs regards se croisaient parfois, et après quelques mots silencieux, tous d'eux s'en allaient sans un mot.

[ Mais elle dansait toujours ; et ils marchaient à présent tous les deux côte à côte. ]


x


Elle était toute seule et le regard perdu dans un vide inconnu lorsqu'il vint la rejoindre.

Il était seul, lui aussi ; Erza détacha lentement son regard de l'horizon à son approche, le détailla sans surprise et se contenta de soupirer avant de lui laisser une place sur le muret où elle se tenait. Gérard sourit et la remercia du regard en prenant place ; elle ne lui avait pas demandé comment il s'était débarrassé de sa garde rapprochée ni pourquoi il venait ici, et au fond, il avait bien compris en la voyant que ça ne l'aurait pas gênée.

Parce qu'il ne voyait pas qui d'autre que lui elle aurait pût attendre en venant ici ; et parce qu'il comblait un peu sa solitude sans trop l'embêter, aussi.

« Je t'ai cherchée. », finit-il par déclarer en brisant le silence, autant pour voir si elle comptait lui répondre que pour entamer une possible conversation.

Erza ne répondit pas tout de suite ; un semblant de sourire oscillant entre l'ironie et un amusement sincère vint orner ses lèvres, et une fois la brise d'après-midi passé, elle soupira en se tournant vers lui – et leurs regards se croisèrent, enfin.

« J'attendais que vous me trouviez. », répondit-elle simplement, avec cette ombre de sourire au bord des lèvres.

Le roi apprécia le tournant que prenait la valse de son cœur pendant quelques secondes, avant de lui rendre son sourire et de de nouveau river son regard vers l'horizon rougeoyante. Le coucher de soleil d'Edoras n'était pas si différent de celui d'Earthland, au fond ; mais celui-ci lui sembla plein de promesse. Tout comme le regard qu'Erza lui rendit, avant de le diriger dans la même direction que lui.

Vers l'avenir.


x


Gérard l'aurait pensé plus désarçonnée que ça par sa question lorsqu'il la lui posa, lors d'un de ces après-midi sur le muret dont la vue donnait sur les collines sauvages qu'il lui restait à explorer. Il avait pensé qu'elle refuserait, qu'elle se retiendrait de l'insulter ou de le frapper ; il n'en fut rien.

Erza s'était contenté d'arquer un sourcil, sa chevelure écarlate faisant miroiter les rayons du soleil tout en se balançant au grès du vent.

« Vous voulez que je vous apprenne à danser ?

— Pas seulement à danser. À danser comme tu penses qu'un roi devrait le faire, rectifia le souverain en luttant pour la regarder dans les yeux.

— Vous... »

Elle détourna brusquement le regard et Gérard craint de se sentir rougir tant il pouvait être gêné ; en fait, ça faisait un moment qu'il songeait à lui poser la question à elle et pas à quelqu'un d'autre. Seulement, sur le coup, ça lui avait peut-être parut être une meilleure idée...

Le souverain s'apprêtait à retirer ce qu'il venait de dire lorsqu'il aperçut un tressaillement au niveau de ses épaules ; et à vrai dire, bien des couchers de soleil plus tard, il se dira que c'était bête, de penser que ce genre de chose n'arrivait pas à Erza.

Et puis après réflexion, il se dira qu'il n'avait tout simplement pas osé y croire ; qu'il était possible qu'Erza ait simplement eu envie de rire à cause de lui.

La surprise était passée lorsqu'elle se tourna vers lui ; alors il se contenta de sourire en regardant ses yeux briller, en détaillant la fossette dessinée par son sourire, son visage moins sombre que d'ordinaire. Il avait fini par ne plus remarquer la lumière dont elle se paraît petit à petit à son contact.

Et il ne le regretta pas en constatant tout le plaisir que lui donnait la vue d'un simple sourire.

« Je vais essayer, finit par répondre la rousse, la voix encore vibrante de l'éclat de rire qu'elle venait juste de laisser s'échapper. Mais êtes-vous sûr que je sois la personne la mieux placée pour ça ? Je n'ai que quelques bases, vous savez. Vous devriez peut-être-

— J'ai plus confiance en toi qu'en les autres. Et je sais que tu feras ce qu'il faudra, ajouta-t-il en accrochant davantage leurs regards.

— Bon, eh bien, si vous le pensez... »

Elle sauta agilement du muret où ils étaient assis et retomba souplement sur l'herbe tendre. Gérard l'imita la seconde suivante, ignorant la légère appréhension qui vint se tortiller dans son ventre. Il venait de se souvenir qu'Erza Scarlett était une très mauvaise danseuse...

Sans un mot, Erza plaça ses mains comme le voulait la norme lorsqu'il s'agissait d'une valse et le regarda dans les yeux ; longtemps. Assez longtemps pour qu'il se rende enfin compte de ce qu'il était entrain de faire et pourquoi il était entrain de le faire ; assez longtemps pour sentir la chaleur de sa peau sous ses doigts et les frissons qu'il n'essaya même pas de réprimer.

Longtemps – mais pas assez longtemps pour qu'il puisse se rendre compte à quel point il l'aimait déjà un peu trop.

« Vous êtes prêt ? Je vais vous guider. Fermez les yeux si vous pensez pouvoir le faire.

— Je te fais confiance. », marmonna Gérard en s'exécutant, essayant vainement d'ignorer qu'il était probablement l'un des premiers encore vivants à pouvoir affirmer s'être tenu aussi prêt d'Erza Knightwalker.

Il lui sembla qu'elle se retenait de rire ; la seconde d'après, elle fit le premier pas.

Et plus rien d'autre n'eut de l'importance.


x


« Accepte-tu de m'accompagner demain soir ?

— Je suis obligée de venir pour veiller à votre sécurité, vous savez. »

Le soleil était presque couché ; à demi conscient de ce qu'il faisait, Gérard ralentit la cadence et chercha à capter son regard, se parant de tout le courage qu'il avait rassemblé ces derniers jours pour enfin lui poser la question.

« En tant que cavalière, Erza. »

Knightwalker s'était arrêtée.

Pendant un instant, il regretta de lui avoir posé la question en voyant la lueur qui dansait dans ses yeux. Des regrets, des démons restants du passé ? Il n'avait pas eu le temps d'en voir les contours qu'elle s'était reculée pour l'observer, inexpressive – terriblement inexpressive.

« Je... »

Elle recula encore ; violente, la contestation le frappa de plein fouet, et le souverain se retrouva confus de penser que son sourire lui manquait.

« Il... Il faut que j'y aille. À demain, Votre Majesté. »

Et elle disparut dans l'ombre du crépuscule si vite qu'il eu à peine le temps de voir ce que ses yeux dissimulaient à la place de son visage.

Son cœur se mît à battre presque douloureusement, et Gérard se rappela amèrement ce que c'était que d'être cavalier seul.


x


Et peut-être s'était-il trop fait à sa présence.

Le bal de son couronnement lui avait parût bien loin, lorsqu'on le lui avait annoncé ; trop loin pour s'en occuper, bien trop loin pour s'en inquiéter — bien trop loin pour penser à ça plutôt qu'à ce qui l'intéressait. Le soleil, le rouge du ciel, le vent sur les collines, ces odeurs qu'il ne connaissait pas ; et puis sa présence à elle, aussi.

Il était le centre d'attention de centaines de personnes, et pourtant, il y a longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi seul.

Coco restait près de lui, prête à satisfaire le moindre de ses besoins ; et il s'en voulu de penser que sa présence à elle était d'une toute autre importance, parce qu'il suffisait de voir comme elle se tortillait pour le suivre dans la foule pour comprendre les efforts qu'elle faisait. Elle n'avait rien demandé et il ne lui avait rien demandé non plus, au fond ; aussi la rassura-t-il en lui disant qu'elle pouvait aller se trouver un coin tranquille et qu'il saura se débrouiller en cas de besoin. La fillette le remercia avec soulagement, et Gérard en eut son premier vrai sourire depuis que la soirée avait commencé.

C'était à la fois terriblement ennuyeux et gênant ; même s'il savait qu'il faisait les choses comme il le fallait, se donner une étoffe de dirigeant assuré et confiant n'avait rien de facile, surtout auprès de ceux qui cherchaient à le piéger. Heureusement, dans ces cas là, Hugues qui était toujours dans le coin venait à sa rescousse et usait de son excentrisme pour le tirer de ces situations ; étrangement, Gérard se sentit un peu plus soutenu dans cette épreuve.

Et elle n'était toujours pas là.

Entre deux groupes de nobles à saluer, le souverain jetait des regards discrets aux coins de la gigantesque salle aménagée pour la réception, à la recherche de la moindre mèche écarlate ou de n'importe quel éclat rouge. Mal à l'aise dans sa parure bien trop riche à son goût — il préférait de loin la tenue ample qu'il avait l'habitude de porter à Earthland —, le roi d'Edoras se faisait violence pour ne pas laisser sa déception prendre le dessus, remettant peu à peu en question le choix qu'il avait fait la veille ; est-ce qu'il avait bien fait de lui demander, au fond ? Est-ce qu'elle avait décidé de ne pas venir du tout, au final, gênée par sa proposition un peu trop abrupte, un peu trop brusque, peut-être pas assez réfléchie, et-

Et il sut que c'était elle à l'instant même où elle le frôla pour le prévenir de sa présence, d'un toucher délicat et du bout des doigts sur son avant-bras.

Gérard ne se retourna pas immédiatement — il failli le faire et se retint juste à temps, en tout cas. Concentré dans ses recherches, il n'avait pas remarqué les regards intrigués posés sur lui ; et ce ne fut que lorsqu'il se retourna à son tour qu'il comprit quelle en était la raison. Parce qu'Erza était venue, déjà ; mais parce qu'Erza n'avait pas fait que venir en tant que soldat, aussi.

« Erza, tu- »

Elle était incroyable.

Inexpressive à première vue, il comprit néanmoins à son attitude qu'être dévorée du regard par tant de personnes ne la laissait pas indifférente ; parce qu'après tout, comment ne pas l'admirer ? Elle portait bel et bien une armure et une épée au pommeau orné d'éclats de rubis scintillait à la lumière à chacun de ses pas ; stylisé, le métal trempé d'or blanc de son plastron était orné de symboles et spirales en tout genre qu'il savait propres à la culture d'Edoras. Seulement, plutôt qu'une simple armure, Erza Knightwalker portait une robe rouge bordeaux aux motifs sombres avec celle-ci, ses manches de mousseline sombre laissant à découvert ses fines épaules. Au creux de son cou pendait une fine chaine dorée ornée d'une pièce de la même matière que son armure et représentant un petit soleil, dont l'astre brillait derrière ce qui symbolisait une pomme ; les armoiries du Royaume.

Plus ému qu'autre chose, Gérard lui sourit à la fois avec tendresse et reconnaissance en détaillant son visage, ses cheveux habilement retenus grâce à un accessoire fait de branches dorée, autour desquelles les mèches pourpres s'enroulaient élégamment pour laisser sa nuque à découvert. Pendant un instant, il se surprit à regretter de ne pas l'avoir connue du temps où elle portait ses cheveux longs ; et puis finalement, après un soupir soulagé, il lui tendit son bras dans un sourire et s'avança vers la table la plus proche, déjà plus confiant.

Parce qu'elle était là, et parce qu'il n'était plus seul.

Les autres les regardaient ; les dévoraient, les admiraient, les jalousaient. Il n'en avait que faire et c'était purement exaltant ; parce qu'Erza se mouvait avec une grâce presque dangereuse, parée d'une détermination tranquille et imposant un respect certain. Et ça suffit à ce qu'il se sente plus à l'aise, plus à sa place ; en tant que dirigeant, mais en tant que dirigeant moins seul.

Les yeux de Knightwalker trahirent son amusement lorsqu'ils rencontrèrent les siens, emplis d'une admiration silencieuse ; et ça aussi, ça lui avait manqué.

« J'ai failli t'attendre, souffla Gérard en se penchant vers son oreille, s'amusant de voir les nobles détourner le regard de peur de se faire prendre la main dans le sac alors qu'ils les épiaient. Où étais-tu passée ?

— Je vous observais, admit Erza en buvant quelques gorgées de vin, tout en veillant à ne pas ruiner son rouge à lèvres.

— Et qu'en penses-tu ? »

Il savait qu'elle lui dira toujours la vérité, quitte à ce que ça puisse le contrarier ; et c'était bien quelque chose qu'il aimait chez elle, au fond – quelque chose qu'elle avait en commun avec Scarlett, d'ailleurs.

Le respect des valeurs et l'honnêteté.

« Vous vous débrouillez bien. Je n'ai failli intervenir que deux fois, ajouta-t-elle ensuite en dissimulant son sourire dans le contenu de son verre.

Que deux fois ? Hugues m'a aidé à plusieurs reprises, lui, souleva le souverain en arquant un sourcil.

— Je sais, répondit la rousse en retour et en reposant le récipient de cristal. J'ai vu. »

Gérard lui rendit son sourire et jeta un regard circulaire à travers l'assemblée, croisant le regard des plus curieux avec amusement avant de nouveau de tourner vers elle.

« Pensez-vous que cela vaille une danse de votre part, Capitaine ? »

Erza caressa le pommeau de son épée d'un air pensif en le détaillant à son tour, scrutant les traits de son visage en silence ; Gérard en profita pour faire de même et la laissa admirer l'étrange tatouage qui ornait son visage, la sachant curieuse vis-à-vis de ce dernier. Même lui ne savait pas vraiment d'où il venait, à vrai dire ; mais ça faisait partie de lui depuis presque toujours.

C'était du rouge sur du bleu, une trace du passée gravée sur sa peau et des souvenirs inscrits à jamais dans les contours dorés de ses yeux ; de leurs yeux à eux qui se croisèrent sans la moindre gêne, avec une confiance silencieuse et aveugle que le temps et le pardon leur avaient accordé.

« Je vous l'accorde avec plaisir, votre Majesté. »

Erza parut plus forte que jamais en lui offrant sa main, son regard lui communiquant toute la dévotion qui l'habitait et que de simples mots n'auraient sût faire passer ; et il se sentit plus fort et accompli que n'importe qui lorsqu'il la mena au cœur de la réception, inondée par la lumière des lustres d'argent et dévorée du regard de tous ces gens. La musique résonnait au loin, dans son cœur, dans son esprit ; ses yeux restaient rivés dans les siens, et il ne sentait plus que la chaleur de sa peau et de ses mains.

Il fit le premier pas et sut au soupir d'admiration de certains convives qu'il avait fait le bon choix.

Et les yeux plein de promesses d'Erza lui promirent en silence qu'elle était prête à le suivre jusqu'au bout du monde.