Hey ^^

Me revoilà avec le chapitre suivant. Pas le plus joyeux.

Bonne lecture

à bientôt pour le prochain chapitre ;)


Les yeux agrandis par l'horreur, il contemplait la scène qu'il avait sous les yeux sans pouvoir dire un mot. Un vent léger souffla sur la plaine faisant voleter la neige et amenant un sourire sur le visage de l'homme qui retira l'épée du corps sanguinolent qui vacilla devant lui.

- Pourquoi je ne suis pas surpris ? Mais ton sacrifice ne servira à rien geisha, Elle mourra tout de même.

Odd détourna le regard de la créature une seconde, le temps d'apercevoir le visage horrifié d'Aelita qui se tenait derrière Yumi, les mains sur sa bouche, les larmes aux yeux. Franz à ses côtés qui semblait n'avoir pas tout compris. Ulrich qui fixait Yumi d'un air perdu.

Elle avait tenté de la protéger, elle avait vu l'attaque venir, elle avait perçu le tintement du métal de son épée, elle avait entendu la neige craquer sous ses pas, elle l'avait regardé foncer sur Aelita avec la ferme intention de la tuer et elle s'était précipité pour l'aider, pour la sauver, pour la secourir, prenant le coup à sa place. Sa main s'écarta de son ventre, là où l'épée l'avait transpercé et elle regarda le liquide chaud et rouge qui recouvrait sa main. Elle serra soudainement le poing et leva un visage haineux vers l'agresseur qui souriait tranquillement.

- Pourquoi ?

- Aelita morte, vous n'avez plus de but et je gagne.

- Elle ne mourra pas, déclara Yumi d'un ton sans appel.

- Et qui m'en empêchera ? Toi ? Tu es déjà morte…

Yumi grimaça et sut qu'il avait raison. Elle n'avait pas besoin d'attendre que Jérémie lui dise qu'elle n'avait plus aucun point de vie, ni d'entendre le cri de douleur d'Ulrich lorsqu'elle tomba à genou dans la neige.

Elle posa la main sur sa blessure en entendant le rire de la créature résonner dans la plaine. Qui était- elle? Elle l'avait deviné dès la première seconde : Xana. De la taille de Franz Hopper, d'une silhouette musclée et athlétique, il avait le visage d'un être maléfique, ses yeux étant réduit à deux fentes, aux prunelles de la forme du symbole de Lyoko et d'une couleur rouge sang. Son visage plus blanc encore que la neige avait des traits effrayants et sa bouche n'était qu'une longue ligne mince qui traversait son visage de part en part. Aucun cheveux n'habillaient son crâne lisse et ses vêtements noirs tombant autour de lui avait un aspect miteux. Pourtant, en paraissant ainsi devant eux, il leur donnait l'impression d'une toute puissance, d'une force invincible, d'un ange de la mort et de la destruction.

- Yumi, sanglota Aelita en s'agenouillant près de son amie et saisissant ses épaules.

Mais la Japonaise s'écroula au sol sans un mot, sans un souffle.

- Je vais t'accorder une faveur, murmura Xana triomphalement en levant son épée au- dessus de sa tête. Je vais t'envoyer la rejoindre.

Elle leva un regard abandonné vers lui et ferma les paupières, attendant son sort, n'ayant plus le courage de se battre.

- Aelita, s'écria Ulrich.

Il parvint à stopper le coup à l'aide de son sabre et cria à Aelita de s'éloigner. La jeune fille secoua la tête en signe de dénégation, les larmes coulant sur ses joues blêmes.

- Aelita va- t- en, hurla Ulrich furieux. Elle s'est sacrifiée pour te sauver nom de dieu !

A son ton, Aelita sursauta violemment et se releva en le fixant d'un air implorant. En face du samouraï, Xana souriait, heureux de sa victoire prochaine. Soudain un hurlement se fit entendre, Ulrich rejeta Xana au loin et tourna la tête juste à temps pour voir un Loup se jeter sur Odd pour l'égorger… avec succès.

Il était étendu au sol, son sang recouvrant la neige tout prêt de celui de Yumi. Le loup triomphant s'était redressé, le sang de sa victime encore chaud, dégoulinant de ses crocs blancs. Ulrich le fixa un instant, la fureur envahit son être, effaçant toute la peine, la tristesse et le chagrin qu'il ressentait. En hurlant de rage, il se jeta sur l'animal et le tua en quelques secondes seulement puis sans attendre, il se retourna vers Xana qui tentait de s'approcher d'Aelita sans se faire voir.

- Toi !

La rage dans sa voix, la fureur dans ses yeux, la colère sur son visage. Tout en Ulrich n'était que haine. Guidé par le désespoir, ses gestes s'enchaînaient, souples, fluides, rapides. Xana paraît chacun de ses coups mais ne parvenait pas à le toucher, le brun ne lui laissant pas un instant de répit, aucune ouverture. Les lames s'entrechoquaient, faisant naître des étincelles, le bruit du choc résonnant dans la plaine enneigée.

Se servant de tout ce qu'il savait, de tout ce qui lui venait à l'esprit, de tout ce qu'il avait vu, appris, mémoriser, étudier, Ulrich faisait reculer Xana toujours plus. Il parvint à le blesser à l'épaule puis à la hanche, au bras. Mais pas de sang… Rien ne coulait de ses plaies et il ne semblait pas ressentir la moindre douleur. Et il souriait ! Il paraissait fier de lui et cela ne fit qu'énerver davantage Ulrich qui redoubla d'effort, qui augmenta sa vitesse, qui tripla la force de ses coups.

Aelita contempla Ulrich totalement perdue. Derrière elle, Franz Hopper se tenait totalement abasourdi, ne comprenant pas comment la situation pouvait avoir ainsi viré au drame. Il fixa un instant Ulrich qui combattait Xana de toutes ses forces, les loups qui les contemplaient sans esquisser le moindre geste, puis un peu plus loin, son regard se posa sur la silhouette inerte de Yumi, gisant au sol, les yeux fermés, le visage détendu, tourné vers le ciel gris et chargé de nuage. Une main posée sur son ventre, l'autre tout près de son visage, elle semblait assoupie mais les traces de sang sur son menton et autour d'elle dans la neige démentait cette fausse impression. Juste à ses côtés, le corps d'un loup au pelage gris étalé de tout son long sur le flanc, il gémissait encore, mais ne parvenait pas à bouger. Il agonisait, sans doute aucun. Ulrich ne lui avait pas laissé la moindre chance. Et là, à quelques mètres à peine, une autre silhouette, vêtue de violet, étendue sur le côté, complètement recouvert de sang et entouré de neige pourpre, un jeune garçon blond. Pas le moindre souffle ne s'échappait de sa gorge. La vie l'avait quitté.

- Ce n'est pas un âge pour mourir…, murmura Franz pour lui- même.

Tout à coup, le poids de leur jeunesse tomba sur lui. Quel âge avaient- ils donc ? Dix- huit; dix-neuf ans au plus. Ce n'était pas un âge pour lutter contre Xana, c'était l'âge de l'insouciance, l'âge des premiers amours, l'âge des rigolades. Des adolescents qui luttaient contre un virus informatique alors qu'ils n'étaient sans doute pas encore passé à l'âge adulte. Non, ce n'était pas l'âge de lutter et certainement pas de mourir.

Son regard descendit vers sa fille qui contemplait les lieux d'un visage sans expression. Quelle vie lui avait- il offerte ? il était un monstre, pas digne d'être père.

- Mr Hopper, souffla soudain Jérémie, dirigez-vous à l'extrémité de la plaine s'il vous plait. En vous ramenant, Xana aura perdu.

- Je…, hésita Franz.

Mais il haussa les épaules, saisit la main d'Aelita et courut dans la direction opposée au combat.

Entre deux chocs, Xana les vit s'éloigner et hurla. Ulrich ne lui laissa pas le temps et le frappa encore et encore et encore.

- Samouraï, je n'ai plus le temps de jouer, lâcha- t- il.

Dans sa main apparut alors une boule bleue qui grésillait et Ulrich n'eut pas le temps de l'éviter. Il se retrouva projeté à plusieurs mètres et ne put que regarder Xana s'enfuir, impuissant.

- Ulrich, suis Franz, je te ramènerais en même temps.

- Jérémie, je…

- Maintenant, ordonna Jérémie d'un ton dur, n'admettant aucune réplique.

Le brun se releva, les membres lourds et l'esprit embrumé. Il se mit à courir s'éloignant des corps sans vie de ses amis. La neige se remit soudain à tomber et le vent souffla plus fort que jamais mais il parvint tant bien que mal à rattraper Xana qui s'était immobilisé, épée en avant, face à Aelita et son père qui étaient coincés.

- Sautez dans le vide, murmura Jérémie.

Alors en toute confiance, Aelita et Franz sautèrent du plateau sur lequel ils se trouvaient et Ulrich les suivit en entendant résonner le cri de rage de Xana. Un fourmillement lui engourdit le corps tout entier, il se sentit soudain très fatigué et au fur et à mesure de la chute, il se sentait sombrer dans l'inconscience. Ses pensées voguèrent vers la plaine où son meilleur ami avait rendu la vie et songea amèrement que finalement, il n'aurait aucune révélation à faire. tout du moins il avait maintenant une réponse. Il était incapable de vivre sans elle. Rien que de songer que plus jamais il ne la reverrait… Ses paupières se fermèrent soudain et il sombra dans les ténèbres alors que les portes du scanner s'ouvraient sur lui, laissant entrevoir Jérémie qui l'attendait impatiemment.

Un bruit irrégulier, incessant, léger et en même temps, si agaçant. Il aurait voulu sombrer de nouveau dans l'obscurité et sa bienfaisante ignorance. Mais le bruit le ramenait toujours plus près de la réalité. Il tenta de bouger la tête pour le chasser et la douleur l'envahit soudain, remontant du bas de son dos jusqu'à sa nuque et résonnant jusque dans son esprit embrouillé. Il demeura alors totalement immobile, attendant que ses souffrances s'apaisent puis il ressentit à nouveau : le sol dur sous son corps, l'humidité dans l'air, l'odeur de l'acier, la lourdeur de ses jambes, la fatigue de ses muscles et toujours ce même bruit, un son familier, rassurant, apaisant. Ses paupières frémirent et pour la première fois depuis de nombreuses heures, ses yeux s'ouvrirent enfin tandis qu'un gémissement s'échappait de sa gorge faisant cesser le bruit.

- Ulrich !

Un visage apparut au- dessus de lui. Ulrich ? Qui était- ce ? Et ce garçon au visage flou, lui qui était- il ? Que faisait- il là ? Et d'abord, où était- ce ce "là" ? Pourquoi avait- il si mal ? Pourquoi cette sensation de vide ? Et cette fatigue, quelle en était l'origine ?

Le brun battit des paupières pour chasser le flou qui lui voilait les sens et l'image devant lui se fit plus nette, plus sûre, plus familière. Un visage rond d'adolescents, aux cheveux blonds et aux lunettes rondes. Un visage chaleureux, amical, inquiet.

- Ulrich ça va ? mais dis quelque chose !

Ulrich, encore cet Ulrich ! mais… ah tout lui revenait…enfin presque… Ulrich, Jérémie… Un sourire étira ses lèvres et d'une voix rauque, il murmura :

- Quelque chose…

Jérémie se laissa tomber à terre, la main sur son front et il secouait la tête de gauche à droite avec un sourire rassuré.

- Tu peux te vanter de m'avoir fait sacrément peur, lâcha le blond dans un souffle.

Tant bien que mal, Ulrich se redressa et sourit faiblement.

- Désolé Einstein, les autres sont dans le même état que moi ?

- Les autres ? interrogea Jérémie en levant un regard perplexe sur son ami.

- Bah oui, les autres ! tu te souviens ? Odd, Yumi et Aelita. Je…J'ai la mémoire tout… c'est comme s'il y avait du brouillard dans ma tête, tenta Ulrich.

- De quoi te souviens- tu ?

- De la virtualisation, l'aller jusqu'au 5ème territoire, énuméra Ulrich en réfléchissant et puis… ah oui je me rappelle de nuages. On a vu des nuages ?

Jérémie hocha gravement la tête mais n'eut pas le temps d'ajouter un mot car les portes du monte- charge s'ouvrirent à ce moment, dévoilant une Aelita au visage fatigué mais souriant lorsque qu'elle vit Ulrich enfin éveillé.

- Ulrich, tu es enfin réveillé, s'écria- t- elle avec joie en lui sautant dans les bras.

- Oui enfin pas pour longtemps si tu continues à m'étouffer de la sorte.

- Oh pardon, se reprit Aelita en s'écartant, le visage rouge.

- Ce n'est rien. Mais… tu as dit enfin ? Ça fait longtemps que je suis évanoui ?

- Ça fait bien quatre heures Ulrich, soupira Jérémie puis, se tournant vers Aelita. Il ne se souvient pas au- delà du territoire nuage.

Aelita blêmit et se releva brusquement en se mettant à tourner en rond.

- De toute façon, tu as déjà trouvé une solution Jérémie, éclata brusquement la jeune fille en s'immobilisant face à lui.

- Aelita je t'ai déjà expliqué.

- Tu y arriveras, j'ai confiance à toi !

- Rien n'est moins sûr, s'énerva Jérémie, je ne veux pas que tu te fasses de faux espoirs !

- Excusez- moi, bredouilla Ulrich totalement déboussolé.

- Mais tu peux le faire, tu l'as dit non ? continua Aelita sans tenir compte de l'interruption.

- C'est de la théorie ! En principe, c'est faisable mais la pratique…

Jérémie passa une main dans ses cheveux d'un geste las, en soupirant et ses yeux se posèrent sur Ulrich qui ne savait plus que dire.

- Ecoute Ulrich, il faut que tu sache…

Mais il fut interrompu pour la seconde fois par les portes du monte- charge qui s'ouvrirent, s'attirant les regards. Elles dévoilèrent un homme assez âgé, familier, reconnaissable entre tous. Les yeux d'Ulrich croisèrent les siens et dans un murmure horrifié, il murmura son nom tandis que la mémoire lui revenait.

Jérémie contempla Ulrich qui semblait tout réaliser et soupira de nouveau. Il le vit lever un regard désespéré vers lui, une question muette dans les yeux, planant dans les airs, l'alourdissant, le faisant oppressant et pesant.

- Tout était réel, murmura Jérémie en guise de réponse.

- Non…

Un seul mot sortit de la bouche d'Ulrich, mais sa voix était suppliante, impuissante, son visage arborait l'expression d'un homme au bord du gouffre, sans plus rien. Un homme qui a tout perdu.

- Mais Jérémie va les ramener !

La déclaration d'Aelita amena un blanc, un peu d'espoir et beaucoup d'angoisse. Jérémie se tourna vers elle et voyant son expression, il n'osa rien dire.

- C'est impossible.

Les paroles de Franz Hopper lui attirèrent les regards désespérés, et surtout celui furieux de Jérémie.

- Oh vous !

- Tu le sais aussi bien que moi Jérémie! Ce territoire était un morceau du monde réel ! Ils y sont morts, leurs corps ne peuvent être ramené, ils étaient dans ce monde et ils y ont perdu la vie, c'est la fin. Ne donne plus de faux espoirs à tes amis.

- La ferme, Hurla Jérémie totalement hors de lui. Qui êtes- vous donc pour oser dire de telles choses ? Sa voix n'était plus qu'un souffle rauque, rapide, saccadé. Vous avez déjà prétendu que c'était impossible, dois- je vous le rappeler ? Impossible de sortir, de vivre . Et pourtant… Pourtant vous êtes là ! et grâce à qui? Hurla- t- il. A ceux auxquels vous ne laissez aucune chance ! Vous avez inventé cette…chose qui a pris leur vie et vous ne bougez pas le petit doigt pour les aider alors qu'eux, qui ne vous devaient rien, se sont battus corps et âme pour sauver la votre. Et après ça…après ça vous osez me dire que c'est impossible ? Quel genre d'homme êtes- vous donc ? Jérémie se détourna de lui et soupira en se rasseyant dans son siège, se remettant immédiatement à pianoter. Impossible n'existe pas dans mon vocabulaire. Je ferais tout ce que je peux pour eux. Ils le méritent ! Et si, comme vous l'affirmez, ce n'est pas réalisable, je trouverais quand même le moyen de le réaliser. Même si je dois y passer ma vie. Ils le méritent… Je le leur dois !

Trois heures plus tard…

- Une étoile filante, remarque Aelita. Fais un vœu Ulrich.

Un vœu qu'elle connaissait déjà.

Ils étaient allongés tous les deux dans l'herbe, non loin de l'usine et ils observaient le ciel parsemé d'étoile et illuminé par le croissant de lune argenté.

- Aelita, que s'est- il passé ? interrogea Ulrich d'une voix sourde.

- Je croyais que tu te souvenais .

- En partie… quelques détails sont encore flous.

- C'était Xana ! Il s'est rendu compte que nous allions réussir malgré tous les obstacles qu'il avait minutieusement préparé et mit en place. Et comme tu le sais, le départ de mon père de Lyoko signifiait sa mort. Il est donc intervenu. Il m'a attaqué en se disant que moi morte, vous n'auriez plus aucun intérêt à vous battre mais… mais c'est…

- Yumi qui a pris le coup n'est-ce pas ?

- Elle m'a sauvé. Quand à Odd… Xana a profité de notre inattention. Odd ne l'a pas vu venir. Yumi venait de mourir, c'était si facile pour lui. Nous avons eu de la chance. Nous sommes vivants et Jérémie a pu nous ramener.

- Comment ?

- Eh bien, ce bout de territoire n'en était pas vraiment un. C'était plus une partie du monde réel avec les propriété de notre Terre. Mais ce n'en était qu'un morceau. En chutant dans le vide, nous avons rejoint le virtuel et Jérémie nous a matérialisé.

- Un morceau de réel, hein ?

Un sourire désabusé et amer se peignit sur les lèvres du brun qui contemplait toujours le ciel en écoutant la voix douce d'Aelita. Mais rien de tout cela ne parvenait à l'apaiser. Elle était morte. Morte dans un "petit bout de monde réel". Quelle ironie.

- Mais Jérémie va les ramener !

La voix ferme d'Aelita le tira de sa rêverie mais ne le rassura pas du tout, pourquoi y croire ? il allait encore être déçu.

- Je ne vois pas comment c'est possible, c'était réel et non virtuel, tu l'as dit toi- même.

- Fais lui confiance, tu l'as entendu comme moi non ?

[i] je trouverais le moyen de le réaliser… Même si je dois y passer ma vie… Ils le méritent… Je le leur dois ![/i]

- Mais Jérémie n'est pas Dieu, il ne peut donner la vie.

- Jérémie n'est pas Dieu de ce monde, en revanche, il pourrait postuler pour le poste de Dieu de Lyoko.

- Comment peux- tu plaisanter à un moment pareil ?

- Contente toi de lui faire confiance Ulrich. Il y arrivera, je le sais.

- J'aimerais en être aussi sûr que toi Aelita mais…, soupira Ulrich. Mais si jamais j'y crois et qu'elle…qu'elle ne…

- C'est douloureux ?

- Plus que ce n'est imaginable.

- Dis-moi Ulrich…, hésita Aelita. Que…que s'est- il passé, entre vous ?

Un nouveau sourire désabusé étira les lèvres du brun et une larme silencieuse roula sur sa joue, discrète, invisible. [i]Il n'y aura jamais rien. D'ici deux mois, je ne veux plus avoir le moindre contact avec toi. Je ne serais plus ton ami Yumi. Tu dois m'oublier, je ne peux rien t'offrir. Oublie moi Yumi, c'est mieux pour toi. [/i] Comment avait- il pu lui dire de telles choses ? des choses si horribles, qu'il n'avait jamais pensé, pas même une seule seconde.

- C'était ma faute…se contenta- t- il de répondre. Mais si, comme tu l'affirme, elle revient, alors ça va changer.

- Elle reviendra, assura Aelita avec un sourire confiante. Jérémie est un … un faiseur de miracle ! tu verras.

Un portable brisa la nuit calme et sur l'écran, le prénom de Jérémie s'affichait.

Les portes du monte-charge s'ouvrirent enfin sur le labo et Ulrich pénétra dans la pièce comme une furie, fonçant vers le fauteuil de son ami auprès duquel se tenait Franz Hopper.

- Alors ? demanda- t- il tout à trac.

- Regarde, répondit simplement Jérémie en pointant l'une des fenêtres de l'écran principal.

Il fouilla la fenêtre des yeux mais pour lui ce n'était qu'un amas de données informatiques sans aucun sens. Pourtant, penchée juste au- dessus de son épaule, il entendit le murmure d'Aelita au creux de son oreille.

- Ça alors.

Ulrich secoua la tête de gauche à droite en fermant les yeux, il ne comprenait rien…

- Explique moi Jérémie, c'est…ça pour moi tu sais bien que c'est du chinois.

- Eh bien ça… c'est Odd…

- Odd.

- J'ai enfin tout récupéré.

- Récupéré ? répéta Ulrich tout abasourdi.

- Plus vous alliez vers l'extrémité du territoire, plus vous étiez proche du virtuel et donc réduit à … ça ! des données informatiques et… enfin pour faire simple, se reprit Jérémie, j'ai lancé un programme qui a récupéré toutes les données mais lorsque Yumi a perdu son dernier point de vie, toutes ces informations se sont éparpillées et il est arrivé la même chose à Odd. Seulement mon programme les a… traqué si tu veux.

- Alors ils sont en vie ? demanda Ulrich d'une voix pleine d'espoir.

- Non, ils sont morts, lâcha Franz Hopper d'un ton froid. Ce territoire était un bout du monde réel, leurs corps sont morts, ils n'existent plus.

- Jérémie, tenta Aelita

- Il dit vrai, confirma le blond. A ces paroles, Ulrich baissa la tête et serra les poings, ainsi c'était sûr, Cependant, reprit Jérémie en faisant relever brusquement les visages de ses amis qui le fixait d'un air plein d'espoir, nous avons ça ! leur esprit, leur âme si vous voulez pour faire simple.

- Et ?

- Et alors grâce à ça, on peut les ramener, cela fera la même chose que lorsque j'ai ramené Aelita.

- Pas vraiment, intervint Franz, son corps était encore en mémoire donc il était simple de…

- Je sais. Mais vous me l'avez dit vous- même que c'était possible.

- Qu'est ce qui est possible ? interrogea Aelita.

- Les scanners vont recréer des enveloppes corporelles, ils en ont la capacité. Cela aurait été possible même sans l'esprit mais dans ce cas-là, ce n'aurait été qu'une enveloppe vide tandis que là, Ils seront eux.

- Alors ils seront bientôt là ?

- Bientôt ? non. Tout ça reste purement théorique. Je ne peux … c'est plus compliqué. Ces données, même si j'ai tout récupéré, ne sont que des données éclatées, il faut que je leur rende leur forme originelle sinon ce… ce ne sera pas leur esprit. Il n'aurait pas de mémoire, d'intelligence, de capacité…enfin ce ne serait pas un esprit. Seulement la …comment te dire pour faire simple ? Je vais former un tout avec ces quelques données mais il faut que je le fasse de façon à ce que ça ressemble au "tout" d'avant. Tu comprends ce que je veux dire ?

- Je comprends Jérémie mais… tu penses y arriver ?

- Ne vous en faites pas jeune homme, je vais l'aider. Nous y arriverons même si nous devons y passer toutes nos journées.

- Merci papa, murmura Aelita les larmes aux yeux.

- Ils vont revenir, chuchota Ulrich, totalement abasourdi

Aelita rit d'un rire léger, cristallin et enroula ses bras autour du cou du brun qui n'en revenait toujours pas sous le regard attendri de Jérémie et celui bienfaiteur de son père.

Ulrich était de nouveau allongé dans l'herbe d'un parc désert, à l'horizon l'aube pointait déjà. Quel jour était- il ? Lundi ? Mardi ? Peut- être mercredi ? Peu lui importait, il avait perdu pied à la réalité depuis longtemps et il n'y reviendrait sans doute qu'en voyant son sourire. Il songea aux trois intellectuels qu'il avait laissé travailler dans le labo, ne comprenant rien aux échanges "codés" mais il était plus que reconnaissant envers Jérémie de lui avoir expliqué les choses simplement pour une fois. Il comprenait au moins à peu près ce qu'il se passait pour une fois même s'il était toujours impuissant. Son portable sonna, le tirant de sa rêverie et il fronça les sourcils en décrochant.

- Oui ?

- Ulrich j'ai besoin de toi, déclara la voix de Jérémie, tu peux venir au labo ?

- J'arrive immédiatement, répondit le brun en se levant soucieux.

- Très bien, lâcha Jérémie avant de raccrocher.

Il commença à courir, accélérant de plus en plus. Et s'il y avait un problème ? si ça ne marchait pas ? si Jérémie allait lui dire que finalement c'était impossible ? S'ils étaient vraiment morts.

Il se laissa glisser sur la corde, le souffle court et enclencha le monte- charge peu après. Le labo se présenta enfin à ses yeux et le visage cerné de Jérémie se tourna vers lui. Le blond remonta ses lunettes sur le bout de son nez avec son index et lui expliqua sans plus attendre ce qu'il voulait de lui :

- Je t'envoie sur Lyoko, je t'expliquerais tout là- bas.

Et quelques minutes plus tard, Ulrich pénétrait dans un scanner, le cœur serré et une boule dans la gorge.

- Transfert Ulrich, scanner Ulrich, virtualisation…

La sensation familière l'envahit, il se sentit décoller du sol et son corps se dématérialisa dans un fourmillement agréable pour apparaître virtuellement dans un ciel bleu au- dessus du désert.

- J'y suis Jérémie, annonça Ulrich.

- Très bien, alors je vais avoir besoin de ton aide. Ah et petite précision avant de commencer, Franz avec nous, Xana a disparu, il a été détruit, tu ne crains donc rien, ni monstres, ni tour activé…

- Ok.

- Alors voilà ce que j'attends de toi : nous avons tenté de plusieurs manières de rassembler les données dont je t'ai parlé seulement il est difficile d'en faire une copie de ce qu'elle était avant de plus Odd et Yumi sont mélangés ce qui ne facilite pas la tâche. Puis Franz a eu l'idée de Lyoko et c'est là que tu rentres en jeu. Je vais faire une manip' et tu me dis si tu vois quelque chose.

Quelques minutes plus tard, tandis qu'Ulrich fouillait toujours l'espace autour de lui, son regard se stoppa sur quelque chose de différent etde pas à sa place.

- Jérémie, appela- t- il, il y a un point euh… transparent, enfin claire devant moi.

- Parfait ! décréta celui- ci, c'est un morceau d'Odd, je vais recréer leur esprit et cela provoquera une sorte d'image virtuelle, il faut que tu me dises si quelque chose ne va pas. A la fin il faudra que tu aies sous les yeux, Odd et Yumi tels qu'ils étaient, OK?

Ulrich approuva même s'il n'avait pas tout bien compris et sous ses yeux, petit à petit, les corps d'Odd et Yumi se reconstruisirent. Ils ressemblaient à deux fantômes, se contentant de flotter là, dans le vide, les yeux fermés, le visage éteints.

- Jérémie il y a quelque chose de bizarre sur Yumi…, remarqua- t- il soudain.

- C'est parce qu'il a fait une erreur, expliqua Aelita en posant le doigt sur l'écran, regarde Jérémie.

- Exact, attends je modifie.

Bientôt Ulrich eut ne reconstruction parfaite du Odd et de la Yumi qu'ils connaissaient tous. Totalement immobile, les deux spectres semblaient attendre quelque chose.

- Ulrich je te ramène, décréta Jérémie.

Les portes du scanner s'ouvrirent et Ulrich en sortit pour faire face à Aelita qui lui fit un sourire crispé.

- Il va tenté, lâcha- t- elle.

- Prêt? Interrogea la voix déformée de Jérémie.

- Vas- y, murmura Ulrich en regardant tour à tour les deux scanners dont les portes venaient de se fermer.

Ils s'illuminèrent soudain puis firent un bruit d'enfer, de la fumée blanche s'échappa et envahit la salle. Une alarme retentit et Jérémie jura grossièrement, inquiétant Aelita et Ulrich plus qu'il n'était possible. La ventilation s'enclencha, aspirant la fumée et l'alarme cessa de retentir, stoppée par Jérémie. Mais le bruit continuait, le scanner semblait ronronner et la lumière était toujours aussi intense. Quelques minutes tard, Jérémie sortait du monte- charge avec Franz Hopper et rejoignait ses amis en promenant son regard sur les deux scanners.

- Ça va prendre un petit peu de temps, expliqua- t- il mais ça ne devrait pas tarder à s'ou…

Sa phrase fut interrompue par l'un des scanner qui s'ouvrait laissant échapper une colonne de fumée blanche et un bruit mat retentit. Un corps qui tombe, inconscient. Ils se précipitèrent. Là ! au pied du scanner, leur ami. L'autre scanner s'ouvrit de la même façon. Jérémie s'agenouilla près du blond et fouilla son cou à la recherche d'un pouls. Aelita courut dans la direction opposée. Il fallait un pouls. Un cœur qui bats. Un nouveau corps pour un esprit déjà existant, mais il fallait un pouls, un cœur, des poumons. Ses doigts se posèrent sur la veine et il attendit quelques secondes, inquiet, angoissé, effrayé. Si tout était vain ? si rien ne marchait ? soudain ses yeux s'agrandirent et il posa son regard sur Ulrich qui se tenait immobile, priant intérieurement, juste à côté de lui, une question muette dans les yeux. Mais à peine avait- il ouvert la bouche qu'Aelita répondait pour lui.

- Elle respire !

chapitre XVII/ un réel succès ou sublime échec ?

- Ce n'est pas normal, répéta Jérémie pour la cinquième fois depuis une heure.

Assis sur son fauteuil, il se triturait les mains nerveusement, son regard se promenant sans cesse sur les occupants de la pièce dont deux étaient encore étendu au sol, inconscients.

- Jérémie, comment tu pourrais expliquer ça ? demanda Aelita d'une voix douce en caressant la joue de Yumi auprès de qui elle était agenouillée.

- Je ne l'explique pas, c'est là qu'est le problème. Ils devraient être déjà réveillé et en pleine possession de leurs moyens.

- Pourtant ils sont toujours inconscients ! s'écria Ulrich avec amertume.

Pour la énième fois, Jérémie sauta à bas de son fauteuil et s'installa près de Yumi, il mesura son pouls, prit sa température, écouta sa respiration et déclara la même chose que les fois précédentes.

- Pourtant tout va bien.

- Si tout allait bien, ils seraient déjà debouts, murmura Ulrich.

Les portes du monte-charge s'ouvrirent bruyamment et un homme d'âge mûr pénétra dans la pièce sans plus attendre, un journal à la main.

Nous sommes le mercredi 24 avril aujourd'hui, annonça- t- il. Et nous allons à l'hôpital.

Quoi ? s'étonna Jérémie. Mais pourquoi ?

Parce que tu les as passé au scan trois fois de suite sans rien trouver et qu'ils sont toujours inconscients, alors on va les emmener.

Mais comment on va expliquer notre disparition des derniers jours ? intervint Aelita.

Ne vous en faîtes pas je m'en charge! L'un de vous va m'aider à porter vos amis, je…

Je prends Yumi.

Euh… très bien, approuva Franz en fixant d'un air peiné Ulrich qui se penchait déjà vers la japonaise. L'hôpital n'est pas très loin de toute façon.

Ulrich passa un bras sous la nuque de Yumi et le deuxième sous ses genoux, puis tendant ses muscles, il la souleva du sol, le visage complètement fermé. Il y avait cru. Il y avait cru dur comme fer, il en avait été persuadé et maintenant.

Les portes du monte-charge se refermèrent sur le petit groupe et la machine entama sa lente ascension dans le conduit avant de s'arrêter à hauteur de la salle cathédrale. Quelques minutes plus tard, six personnes sortaient de l'usine désaffectée dont deux inconscientes.

Les portes vitrées s'ouvrirent automatiquement alors qu'ils s'approchaient d'elle et ils pénétrèrent dans le bâtiment où régnait une forte odeur de désinfectant. La salle d'attente était pleine pourtant Franz et Ulrich ne s'y arrêtèrent pas, ils se dirigèrent directement vers le comptoir d'accueil en jetant un coup d'œil rapide à Jérémie qui comprit et les devança. Une infirmière aux jolis cheveux blonds comme les blés l'accueillit avec un sourire et sans lui laisser le temps de parler, le pria d'aller s'asseoir dans la salle d'attente. Jérémie attendit qu'elle se taise puis d'un signe de tête désigna le groupe qui se tenait derrière lui.

- Ils sont inconscients.

L'infirmière saisit aussitôt un téléphone et peu après, six autres infirmiers, deux lits et un docteur arrivaient en trombe dans le hall d'entrée. Yumi et Odd furent posés sur les lits et on commença à diagnostiquer leurs symptômes en les poussant vers l'ascenseur tandis qu'un infirmier posait les questions d'usages aux compagnons des victimes.

- On les as trouvé comme ça ! assura Franz Hopper.

- Je vois. Attendez dans la salle d'attente, on viendra vous donner des nouvelles.

- Merci monsieur, répondit aussitôt Franz en voyant qu'Ulrich s'apprêtait à protester.

Il le poussa vers la gauche et l'obligea à s'asseoir sur un siège vide, bientôt imité par Jérémie et Aelita.

- Je vais chercher quelque chose à boire et à manger, quelque chose me dit qu'ils ne reviendront pas tout de suite.

Franz disparut aussitôt et Jérémie soupira en fixant les doubles portes derrière lesquels ses amis avaient disparus. Ulrich se prit la tête entre les mains, fixant le sol d'un air furieux, maudissant son impuissance. Aelita renversa la tête en arrière, s'appuyant sur le dossier et ferma les yeux en inspirant profondément. Des adolescents perdus et blessés, telle était la vision extérieure que l'on avait d'eux.

Durant l'heure qui suivis, un infirmier revint les voir pour les questionner plus amplement et ils durent donner nom, prénom et adresse ainsi que multiples autres informations personnelles mais l'homme en blouse blanche ne voulut jamais leur révéler quoi que ce soit sur l'état de leur amis.

Franz réapparut finalement avec sandwich et canette, que personne ne toucha.

Une autre heure passa, puis deux. Une troisième… Aelita s'endormit durant la quatrième sur l'épaule de Jérémie. Durant toute la cinquième Ulrich tourna en rond sous le regard absent de Jérémie. Une sixième heure passa sans qu'aucune nouvelle leur parvienne, le brun semblait à mi-chemin entre la fureur et la folie, Franz avait rejoint sa fille au pays des rêves et Jérémie contemplait le vide en marmonnant à voix très basse de fait que il soit le seul à comprendre ce qu'il murmurait. Dehors la nuit tombait déjà. Ulrich tournait toujours en rond, mais il s'immobilisa en constatant que Jérémie venait soudainement de se taire. Il le fixa et le blond plongea son regard dans le sien puis le détourna vers la double- porte. Les yeux d'Ulrich firent le même chemin et se posèrent sur un homme, visiblement médecin, qui fouillait la salle du regard. Après une hésitation, il se dirigea vers eux et finit par s'immobiliser face à Ulrich et Jérémie.

- Vous êtes ceux qui ont amené les deux adolescents ? la japonaise et un petit blond ?

- Nous sommes leurs amis, confirma Jérémie.

Le monde était douloureux et inconfortable. L'épaule de Jérémie sous sa tête bougeait sans cesse et le plastique dur sous sa hanche la meurtrissait de manière rapide et efficace. Ses paupières frémirent et au travers des brumes qui envahissaient son esprit ensommeillé une voix inconnue lui parvint, froide et professionnelle. Elle entrouvrit les yeux et distingua une silhouette floue en blouse blanche. Les mains dans les poches elle prononçait des mots rapidement mais sans aucun sens. Ou peut- être était- ce elle qui ne les comprenait pas. Il prononça soudain des mots connus, familiers qui achevèrent de la réveiller… deux mots? Non, deux noms… C'était le médecin qui s'occupait d'Odd et Yumi. Elle se redressa vivement, faisant sursauter Jérémie qui ne lui adressa pourtant qu'un bref coup d'œil.

- Je suis désolé, termina le médecin avant de s'éloigner, alarmant Aelita au plus haut point.

Il disparut sans autre mot et la jeune fille tenta de trouver réconfort auprès des garçons ; Ulrich, debout devant elle, avait la tête basse, une expression éteinte sur le visage et mains au fond des poches et Jérémie, la tête enfouie dans ses mains dans une attitude désespérée. Les voir ainsi ne la rassura en rien, qu'était- il arrivé? Pourquoi s'était- elle donc endormie ?

- Qu'est… Elle avait peur de poser la question, sa voix tremblante acheva pourtant tant bien que mal la phrase effrayante. Qu'est ce qui s'est passé ?

- Rien, lâcha Jérémie. Il ne se passe rien.

- Ils ne savent rien, reprit Ulrich d'une voix éteinte. Ils sont dans le coma et rien ne l'explique, ils peuvent tout aussi bien se réveiller comme ils peuvent rester comme ça ou même juste arrêter de respire.

- On … on peut les voir ?

- Il a dit que oui, répondit Jérémie. Mais que l'on devrait éviter, ça risque de nous faire un choc qu'il a dit….

- Je les vois tous les jours, je ne vois pas pourquoi je serais choquée, s'énerva Aelita, en entraînant les garçons par la main dans le dédale de couloir.

Chambre 303.

Une chambre double.

Occupée.

Deux lits blancs.

Choquée? Non elle n'était pas choquée. Elle était pire que cela. Face aux lits, totalement immobile, elle ne parvenait pas à sortir de sa morbide contemplation. Odd était à droite, Yumi à gauche, près de la fenêtre. Ils étaient étendue sous un drap d'une blancheur immaculée, les bras le long du corps, perforée par une intraveineuse les reliant à un petit sac qui diffusait un liquide translucide dans leurs veines…une petit tuyau passait sous leurs narines, amenant l'oxygène directement dans les voies respiratoires, les aidant du mieux possible. Des fils semblaient relier leur poitrine à un moniteur qui émettait un son régulier et continu. Leurs visages étaient sereins, ils semblaient juste endormis, constata silencieusement Aelita.

- Jérémie, murmura- t- elle en laissant les larmes lui échapper. Dans son dos, le jeune homme s'approcha et posa les mains sur ses épaules. Regarde Jérémie, leur cœur bat. Ils battent alors pourquoi ? pourquoi ils sont là ? qu'est ce qui ne va pas ? Je … je n'ai pas compris. Jérémie, dis moi ce qui n'a pas marché … s'il te plaît, dis moi qu'ils…qu'ils vont se réveiller… Jérémie.

Derrière elle, le blond soupira en fermant les yeux. Il la serra dans ses bras et sentit les larmes chaudes couler dans son cou.

- Qu'est ce qui n'a pas marché, murmura Ulrich pour lui- même.

- Oh, Jérémie pourquoi ? hurla Aelita en s'écroulant au sol, toute tremblante. Pourquoi ?