Bonjour à tous !

Quel plaisir de vous retrouvez ici pour un nouveau chapitre. Je dois dire que je pensais que la fiction allait bientôt être fini, mais j'ai la très nette impression que ce n'est pas vraiment le cas. Molly en veut à Sherlock, à juste titre et Sherlock découvre au fur et à mesure ce que veut dire aimer. Je n'ai pas envie de les rabibocher en un claquement de doigt parce que ça ne serait pas logique. Du moins de mon point de vue. J'aime développer les relations entre mes personnages et les différentes faces de leur personnalité. Il me faut du temps pour cela et donc des chapitres. Alors je ne sais pas encore quand cette fiction sera finie mais je veux que tout soit au mieux.

Pour en revenir à la fiction, j'ai lu vos commentaires et j'ai bien compris la satisfaction que vous aviez à voir notre Molly se venger avec l'aide de Mycroft. J'espère que ce chapitre vous apportera satisfaction surtout qu'il reste encore du chemin pour nos amis. Il faut dire que Sherlock s'y est prit comme un manche et que Molly n'est pas très douée. Vos commentaires sont toujours un plaisir à lire. Cœur cœur à tous !

CHAPITRE VINGT-HUIT

Mycroft me guida jusqu'à la table du salon qui se trouvait dans une autre pièce. Elle était décorée comme le salon avec autant de lumière. Je croisais le regard de Mary qui haussa ses petits sourcils. Je redressais mon menton et me promit de tout lui expliquer le plus vite possible.

Ses yeux étaient immenses tout comme ceux de John lorsque Mycroft tira ma chaise pour que je puisse m'assoir. Je lui offris un regard amusé tandis qu'il souriait de toutes ses dents. A l'instant où j'osais jeter un regard à Sherlock, je compris immédiatement où voulait en venir Mycroft.

Le regard de Sherlock était remplit de colère et d'une autre chose que je n'arrivais pas à assimiler. Il s'était assit face à moi, droit comme un piquet tandis que Mycroft prenait place à mes côtés. Les plats arrivèrent rapidement. Madame Holmes avait du passer une éternité dans la cuisine au vu de tous ce qui était présenté. C'était délicieux.

Je n'avais rien mangé d'aussi bon, même chez mes parents. Je resta donc silencieuse tandis que la discussion faisait rage à table. Mary parlait de son projet d'emménager avec John dans quelques mois ainsi que leur désir de travailler ensemble.

Mycroft intervenait de temps à autre tandis que Sherlock restait silencieux. Il me fixait de temps à autre. C'était toujours intense et incroyablement déstabilisant. Pourtant quand je croisais son regard, il était le premier à le détourner. Je crus voir même de légères rougeurs apparaître ses yeux pommettes saillantes.

— Molly, très chère vous sentez vous à l'aise ?

Je sursautai en me rendant compte que la mère de Sherlock venait de m'adresser la parole. Je clignai des yeux à plusieurs reprises avant de répondre :

— Oh oui, madame. Tout est parfait. C'est très gentil de m'avoir convié parmi vous…

Elle se mit à sourire de toutes ses dents. Elle était très belle. Sherlock avait son regard lorsqu'il voulait être tendre.

Arrête ça bon sang !

— Dites nous Molly si vous désirez quoi que ce soit !

— C'est très gentil madame Holmes mais tout est parfait. Tout me va.

— Il faut vous ménagez ma chère. Vous avez vécu une expérience traumatisante, dit-elle en me tendant une tasse de thé bien chaude.

Je la remerciais en souriant de toutes mes dents, même si mon sourire était tendu, il était sincère.

— Je ne comprends pas qu'un homme puisse s'attaquer à une femme telle que vous. Heureusement, mon Sherlock était là pour vous, dit-elle avec un regard plein d'amour pour son fils.

Je baissais mon regard vers ma tasse de thé en sentant ma poitrine se serrer. Oui, heureusement que Sherlock avait été là. Il avait été fantastique. Incroyable même. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de songer qu'il n'avait fait que son travail. Ça n'avait pas été le chevalier en armure qui était venu me secourir comme dans ses fichus roman, mais juste Sherlock.

Je suis tombée amoureuse de toi.

— Très chère ? Vous vous sentez bien ?

Je relevais mon visage en direction de madame Holmes et je vis l'inquiétude grandir sur ses traits. Secouant la tête, je me forçais à sourire pour la rassurer.

— Oui. Juste une légère douleur. Mes blessures de guerre ne sont pas encore coopérants, déclarai-je dans un rire mal assuré.

Elle m'offrit un sourire franc qui me brisait le cœur.

— Mais de ce que m'a dit mon Sherlock, vous êtes une jeune femme solide.

— Il a dit ça ? Demandais-je en jetant un regard à son fils qui semblait étrangement rougir.

— Oui. Il semble beaucoup vous appréciez. Sherlock est un garçon si doux lorsqu'il le veut bien et-

— Maman, sifflait Sherlock d'une voix menaçante.

Je ne répondis rien. Que pouvais-je dire ? J'étais non seulement le cœur en miette mais aussi honteuse à présent. Sherlock pouvait être un homme doux, cela était bien vrai, mais si rare.

— Oh mon chéri, tu n'as pas à avoir honte de quoique ce soit. Cette jeune fille est charmante. Savez-vous que vous êtes la première jeune femme que Sherlock apprécie autant. Avec son père nous nous étions toujours demandé quand il serait prêt à amener une jeune femme ici.

Je vis Sherlock rougir davantage et fixer son assiette avec gêne tandis que Mary se retenait de rire. Ce n'était vraiment pas le moment d'avoir un fou rire. Je ne savais plus où me mettre. Péniblement j'articula :

— A dire vrai madame Holmes, c'est Mycroft qui m'a invité.

— Oh ! Vraiment, demanda-t-elle surprise avant de jeter un regard étrange à Sherlock.

— Oui. Mais nous sommes amis, dis-je en jetant un regard tendre à Mycroft qui se saisit de ma main qui se trouvait posée sur la table.

— Avions nous décidé cela avant que tu me battes au échec où lorsque vous êtes venue à la maison ?

Immédiatement, le regard de Sherlock quitta l'assiette pour se planter sur nous. Je tentais d'y faire abstraction, mais la pression de son regard me déstabilisait toujours autant. Je m'efforçai de ricaner pour donner le change en exécutant une pression sur la main de Mycroft.

— Je pense que je t'ai intéressé lorsque tu as dégusté les pâtisseries de ma tante.

Il fit une grimace adorable qui me fit rire davantage.

— J'ai été faible pour le coup, lâcha-t-il. Mais cela nous a permit à apprendre à mieux nous connaitre. D'ailleurs, mère autoriseriez vous à laisser Molly regarder vos ouvrages de médecines ?

— Bien sûr ! Vous vous intéressez à cela, Molly ?

— Oui je-

— Molly est une jeune femme très curieuse et douée de ce côté-là, déclara Mycroft ce qui me fit rougir.

— A quoi tu joues, mon frère ? cingla Sherlock d'une voix rocailleuse.

— Sherlock, l'avertit John.

— Je te demande pardon ?

— A quoi tu joues ? répéta-t-il en articulant du mieux qu'il pouvait.

— Je ne vois absolument pas de quoi tu parles.

Sherlock laissa un petit rire acerbe s'échapper de ses lèvres tandis que sa tête roula en arrière avant de revenir. Il nous fusilla du regard comme si nous venions d'être prit sur une scène de crime. Ou pire.

— Ne fais pas l'idiot, ça ne te va pas, Mycroft.

— Sherlock, qu'est-ce qu'il se passe ? demanda sa mère tandis que ses yeux étaient braqués sur nous.

— Demande donc à ce cher Myc'.

Ce diminutif ne sembla pas plaire à son propriétaire car son sourire disparut et sa mâchoire se crispa subtilement.

— Cela te pose-t-il un problème que Molly et moi-même soyons si… proche dirons nous.

— Proche ? Tu es proche d'absolument personne, s'exclama le détective.

— Sherlock ! Parle correctement à ton frère.

— Laisse maman. Je crois que Sherlock nous fait une crise de jalousie aigüe, se moqua Mycroft tandis que je ne pu m'empêcher de ressentir de la satisfaction à la réaction de Sherlock.

Ne me juger pas, j'avais bien le droit d'être un peu sadique avec lui après ce qu'il m'avait fait. Pourtant, je n'arrivais pas être totalement fière de cette petite mascarade. Les yeux de Sherlock se réduisaient au point de s'apparenter à deux fentes.

— De quoi parles-tu ?

Dire que j'étais atrocement gênée était un euphémisme. Je voulais creuser un trou et disparaitre à tout jamais. Mary me jeta un regard amusé tandis que John se préparait à se lever pour s'interposer entre les deux frères.

— Je pense que tu le sais parfaitement. Après tout, Molly accepté que je sois à son chevet contrairement à toi. Je ne vois pas ce qui peu te poser problème que Molly et moi-même soyons amis, le provoqua Mycroft.

Il eut un silence pesant. Véritablement pesant au point que le trou dans le sol ne me paraissait pas assez sécuritaire. Je me raclai nerveusement la gorge. Là, ça allait trop loin. Je n'avais aucune envie d'aborder ce point.

— On… On pourrait peut-être parler d'autre chose ? demandais-je faiblement tandis que la mâchoire de Sherlock était tendue au plus au point.

— Pourquoi donc ? cingla le détective. Mycroft semble avoir des choses importantes à nous dire.

— Sherlock, répéta John d'une voix menaçante.

— Tu n'as jamais su te tenir convenablement avec les gens, asséna Mycroft en levant fièrement son menton. Il suffit de voir la relation que tu entretiens avec Molly.

Il transpirait l'arrogance et Sherlock semblait être sur le point de l'étriper. Je devais avouer que je ne savais pas trop si je devais être d'accord avec l'ainé des Holmes ou lui demander de se taire. Mycroft poussa un soupir avant de reprendre avec lassitude :

— Tu aurais dut arrêter le jour où je te l'ai dis.

— Arrêter quoi ? l'interrogea sa mère avec curiosité.

— Mais non, monsieur Sherlock préférait jouer les chevaliers. C'est ridicule, même pour toi et tu le sais.

Mais de quoi est-ce qu'il parlait ? Je fronça les sourcils en comprenant que l'échange qui était entrain de se faire, me prouvait qu'il manquait des éléments.

— Est-ce qu'il faut vraiment que vous parliez de ça à table ? demanda John visiblement mal à l'aise.

— John a raison, réenchéri la mère des deux garçons. Vos histoires n'ont rien à faire ce soir. C'est Noël et pour une fois que je vous ai tous les deux ce soir en même temps, j'aimerai que cela se passe bien. Si votre père rentre et qu'il vous voit vous chamailler que dira-t-il ?

Un silence étrange s'installa dans la pièce et je vis les deux garçons Holmes pester en silence alors qu'ils se fusillaient du regard.

— Tu as raison, maman. Il n'est pas le temps aux explications. Soyons hypocrite et faisons comme si tout allait bien, railla Mycroft tandis que sa mère leva les yeux au ciel.

— Seigneur, Myck' que tu es mélodramatique.

— Pas autant que Sherlock, murmura John avant de recevoir un coup de coude de la part de Mary.

— Bon… Et si on ouvrait les cadeaux ! S'exclama Mary en tapant des ses mains. Je suis impatiente de voir ce qu'il y a.

— Excellente idée, reprit madame Holmes en opinant de la tête visiblement soulagée. Cela nous permettra de digérer avant de dessert.

John fut le premier à se lever tandis que je sentis le regard de Sherlock me brûler le dos. Je m'efforçais de conserver mon regard rivé sur Mary qui sautillait joyeusement vers la pile de cadeaux.

Il y en avait au moins une qui était heureuse. C'était déjà un bon début. Elle se pencha près du sapin pour se saisir d'un premier paquet.

Mary adorait faire la distribution. Enfant, c'était toujours elle qui était désignée pour donner les cadeaux à chacun des convives. Je me traina donc jusqu'au sapin en prenant la peine de rester loin de Sherlock.

Je me contentais de fixer Mary dans l'espoir que cette soirée se termine vite.

— Alors… Pour Sherlock ! asséna Mary en tenant mon paquet vers le détective.

Totalement pétrifiée, je m'évertuais à fixer un point imaginaire près du sapin de Noël. Mary continua à distribuer les cadeaux alors que toute mon attention était concentrée sur le bruissement du papier cadeau que déchirait Sherlock.

Il allait détester. C'était certain. Mon cadeau était ridicule. Je me demandais encore comment j'avais pu songer à lui offrir ceci. Bon sang, n'y avait-il aucune chose censée que je pouvais faire ? Clôturant mes paupières, je ne voulais pas voir sa réaction.

— Qu'est-ce que c'est ? s'enquit Mary avec impatience.

Sherlock ne dit rien. Il se contentait de prendre l'écharpe et de me lancer un regard étrange. Bien sûr, il savait déjà que c'était moi qui lui avais offert. Mary fronçait des sourcils lorsqu'elle vit le cadeau et penchait sa tête sur le côté. John fit de même avant de déclarer :

— Une écharpe ? Mais tu en as des tas. Qui t'as offert ça ?

Je me raclais la gorge en sentant le regard de Sherlock s'intensifier. Je préférais regarder mes pieds qui étaient devenus bien plus intéressant soudainement. Je pouvais sentir les regards de tous braqués sur moi, mais celui de Sherlock était le plus déstabilisant.

— C'est moi. C-comme j'ai salis la tienne, j'ai trouvé ça normal de t'en offrir une nouvelle. Hum… Le sang ça part mal au lavage.

Il ne dit rien pendant un temps qui me parut si long que j'avais pu sentir le rouge me monter aux joues progressivement. Mordant ma lèvre, je relevais mon regard dans sa direction. Il détestait c'est certain. Péniblement, j'articula :

— Ce n'est pas un cadeau extraordinaire mais-

— Je l'aime beaucoup. Vraiment. Je l'aime, Molly, déclarait-il d'une voix riche et profonde.

Je me sentis dévastée par une myriade de frissons. Je crus défaillir sur place et je me giflais mentalement en songeant à ma bêtise. Mon cœur chutait dans mon estomac tandis que le regard de Sherlock me transperçait.

Il ne m'aime pas. Il aime l'échappe. Pas moi.

J'esquissais un sourire triste tandis que Mary m'observait, comme tous les autres. Je détournais mon regard en sentant le poids de tous, bien trop lourd à supporter. Je fis un pas en arrière dans l'espoir que tout le monde détourne le regard. Sherlock lui fixait étrangement l'échappe qu'il tenait entre ses mains. Je sentis une boule d'angoisse se former dans mon estomac.

La distribution des cadeaux se termina dans le calme. Avant de passer au gâteau, je m'étais faufilé vers la porte arrière qui donnait dans le jardin pour profiter du calme. Le froid était saisissant. Je regrettais immédiatement de ne pas avoir été cherché mon manteau. Je croisais mes bras contre ma poitrine. Je tendis mon visage en inspirant profondément. Le calme était partout et ça, c'était quelque chose d'incroyable.

J'inspirai profondément en savourant le silence qui régnait ici.

— Tu vas tomber malade habillé comme ça.

Je sursautais sur place en voyant Sherlock se poster juste à côté de moi. Il regardait droit devant lui.

— J'avais besoin d'être un peu seule, murmurais-je.

— Hum.

OK. C'était tendu. Et encore, j'ai vécu des situations difficiles avec moins de tensions. Je me mordis la lèvre en supportant de moins en moins le silence gênant qui régnait entre nous. J'ouvris la bouche et la refermais à plusieurs reprises avant de dire :

— C'est très gentil à ta maman de m'avoir invité, marmonnais-je péniblement.

Il me jeta un regard de biais qui me fit frissonner une nouvelle fois.

— Elle t'apprécie.

— Je l'aime bien aussi. Mycroft… Il…Tu…Tu lui a parlé de moi. C'est ce qu'il m'a dit, déclarais-je en évitant de croiser son regard.

Il se tendit à l'évocation du nom de son frère.

— Oui.

— Pourquoi ?

— Parce que tu es importante, dit-il d'une voix franche en se tournant vers moi.

Je me contentais de le fixer longuement sans rien dire, l'estomac prêt à faire des loopings. Il disait ça comme si c'était de toute logique. Je me mordis la lèvre nerveusement.

— Tu n'as pas répondu à mes messages.

— Je ne veux pas parler de ça, Sherlock.

— Tu ne voulais pas me voir. Cela est logique au vu des évènements passés. Je me suis renseigné, lorsque l'on vit un moment traumatisant on essayait d'ignorer toutes les choses qui s'y rapportent.

— ça n'a rien à voir, marmonnais-je de m'enroulant de mes bras. Je voulais juste être seule.

— Tu as pourtant décidé de venir, ici.

— C'est vrai.

— Pourtant tu savais que je serais là.

Je me retournais vivement vers lui en sentant la situation déraper. Je ne voulais pas tomber dans ce genre de conversation. Pas maintenant. Je n'étais pas encore suffisamment armée pour lui dire tout ce que je ressentais. Pour lui dire combien j'avais mal à cause de lui.

— Pourquoi tu es ici, Molly ?

Je voulais lui mentir, mais c'était trop dur. J'inspirais profondément en sentant mes muscles se tendre.

— Honnêtement, je ne sais pas Sherlock.

Je ne voulais pas être là. Je ne voulais pas avoir cette conversation maintenant. Lorsque je plongeais mon regard dans le sien, je pouvais me rendre compte qu'il était rempli de remord. Cela ravivait trop de choses. Je ne voulais pas que ce feu dans mon estomac crépite à nouveau. Je ressentais à ce moment là, un mélange de peine, de colère et de joie. C'était un mélange contradictoire beaucoup trop douloureux qui m'effrayait tellement…

Tellement…

— Mais, je pourrais te poser la même question, repris-je en levant mon menton. Tu m'avais pourtant fait comprendre que j'étais ridicule.

Il fronçait une nouvelle fois des sourcils.

— Je… Je… C'était compliqué, Molly.

Compliqué.

Je fis un pas sur le côté pour atteindre à nouveau la porte.

— Si tu n'as plus rien à dire, je vais rentrée, lançais-je en montrant les petites marches de la cours arrière.

— Attends, Molly…Je… Le jour où tu es venue…

Il avait attrapé mon poignet pour m'arrêter dans mon élan. Mon regard se figeait sur son geste et je contractais ma mâchoire. Sherlock le remarquait rapidement et desserrait son emprise lentement jusqu'à laisser tomber sa main le long de son corps. Il venait de se rendre compte de son erreur. Je levais mon menton avec sévérité en sentant mon orgueil hurler à plein poumon de l'écraser. J'inspirais fortement avant de prendre la parole.

— Le jour où je suis venue chez toi, commençais-je en essayant d'avoir l'air déterminé et intraitable, j'ai dis des choses… Des choses que je regrette vraiment.

— Moi aussi, Molly, soufflait-il sans me lâcher du regard. La façon dont je t'ai parlé… Tu ne méritais pas ça.

Mon cœur tomba dans mon estomac alors que son regard était rempli de remord.

— Non. C'est certain, dis-je en sentant ma gorge se serrer.

Je suis tombée amoureuse de toi.

Je clôturais rapidement mes paupières avant de les rouvrir.

— Ecoute. Je pense que nous sommes des personnes adultes, Sherlock. Nous pouvons passer une soirée sans s'étriper ou se dire des choses blessantes… Peut-être… Peut-être qu'on devrait éviter de se parler.

Il fronçait ses sourcils et il laissait sa voix de ténor résonner :

— Non.

— Non ?

Il grimpait la marche qui nous séparait et se plaça à ma hauteur.

— Je ne veux pas t'éviter, Molly. De plus, nous vivons dans le même immeuble. La probabilité que nous nous croisions reste très élevée. Et puis….

— Et puis quoi ?

Les mots écorchaient ma gorge. Lui semblait complètement désorienté. Il avait les pupilles dilatés et les muscles tendus. Il ouvrit et ferma la bouche à diverses reprises avant de soupirer. Il baissait sa tête en la secouant avant d'afficher un sourire désabusé. Il me lorgnait à nouveau sous ses épais cils avant de déclarer :

— Tu es importante.

Serrant les dents, je lui demandais sèchement :

— Pour l'enquête tu veux dire.

— Non, juste pour moi, Molly, soupirait-il comme si les mots étaient trop pesants pour sa langue. Pour moi, uniquement.

Pour lui.

— Pourquoi tu me dis ça ? croassais-je en reniflant.

Il se tournait dans ma direction, le visage grave.

— Parce que… Je…Je ne te cacherais pas que maintenant que Moriarty connait ton existence, tu risques d'avoir une vie plus compliquée.

Fantastique.

— Mais je ne laisserai personne te faire le moindre mal. Je ferai en sorte que tu puisses te déplacer en toute sécurité quitte à te faire une nouvelle vie.

— Je n'ai aucune envie de vivre caché Sherlock, sifflais-je avec dédain.

— Cela risque d'être compliqué. Nous en avons parlé avec Mycroft et une garde rapprochée semble être la seule solution.

— Une garde rapprochée ? Oh non ! Je refuse d'être suivi par quelqu'un que je ne connais pas où que j'aille.

— Tu ne peux pas rester sans protection, répliqua-t-il d'une voix implacable.

— Je ne peux pas m'arrêter de vivre non plus, Sherlock. Je suis certaine qu'il y a une autre solution.

Il me fixait étrangement alors que je sentais tous les poils de ma nuque se redresser. C'était loin d'être bon signe et il semblait que depuis quelques temps tout ce qui m'arrivait était destinait à me détruire à petit feu.

— Il y en a une. Elle serait arrangeante.

— Ne me propose ni le suicide, ni le meurtre je ne pense pas que-

— Epouse-moi.

Quoi ?!

— Quoi ?

— Toi et moi, marions-nous, répéta-t-il avec toute la force qu'il pouvait.

— Donne-moi un indice pour savoir si tu plaisante ou pas, dis-je en sentant la panique monter en flèche.

— Je ne plaisante pas.

— D'accord… Bon indice.

— Tu aurais une protection optimale. De plus, nous nous connaissons, dit-il comme s'il me récitait un texte argumenté qu'il avait apprit.

Pardon ?

Je pensais que j'avais atteins le fond du gouffre la dernière fois, mais là, j'avais la preuve qu'il était toujours possible de creuser plus loin. Mon cœur venait de tomber dans mes poumons tandis que mes poumons semblaient se remplir d'eau.

J'étouffais.

— Juste pour ça ? Sherlock est-ce que tu te rends compte que tu me demandes en mariage ?

Ma voix était tendue, suppliante. Lui me fixait étrangement.

— Oui.

Ahurit, je me mis à faire des allers-retours devant lui comme un lion en cage. Il me fixa sans rien dire. Comment pouvait-il me demander ça ? Je sentais mon cœur se briser littéralement dans ma poitrine. La gorge sèche, je glissais une main dans mes cheveux pour me donner contenance alors que ma voix chancelait. Je lui jeta un regard amer qui le fit froncer les sourcils.

— Tu n'es qu'un bâtard, murmurais-je en relevant mon regard plein de douleur dans sa direction. Tu n'es qu'un immonde bâtard. Après tout ce que je t'ai dis… Tu me demandes ça. C'est la chose la plus cruelle que tu pouvais me faire.

— Molly, si je te demande ça, c'est pour ta protection parce que-

-— Tu tiens à moi ? C'est ça ? m'exclamais-je en laissant les larmes inonder mes joues. Tu ne tiens pas à moi, Sherlock. Tu es dans le jeu. Tu l'as toujours été. Je préfère mille fois me faire tuer par Moriarty que de dire oui à ta proposition.

A ses mots, son regard se transforma. Il était sauvage, tempétueux. Il se saisit de mes épaules pour m'obliger à le regarder.

— Tu ne peux pas dire ce genre de chose, Molly, asséna-t-il durement. Tu ne peux pas-

— Je t'ai dis que je t'aime, déclarais-je sèchement à mon tour alors qu'il se stoppa net.

Je me figeais à mon tour. Son visage semblait avoir chuté. Son regard était bien différent de celui de d'habitude. Il était torturé et ses lèvres semblaient légèrement trembler. Il ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortie immédiatement. Il était sonné alors que je pouvais encore entendre l'écho de ma voix résonner.

— Pourquoi tu m'as dis ça ? demandait-il d'une voix faible.

Je laissais un sanglot s'échapper de ma gorge que je m'empressais de ravaler.

— Parce c'est… vrai Sherlock. C'est vrai depuis le début. C'est toi, depuis le début, murmurai-je alors que mon cœur se déchirait lentement.

Il me fixait comme la dernière fois. Cette fois-ci, il était plus facile de lire le combat qui se menait dans son esprit. Stupidement, j'eu l'espoir de le voir réagir. Mais il se contentait d'ouvrir et de refermer la bouche en fronçant les sourcils.

J'étais ridicule. Je fis bouger nerveusement ma mâchoire avant de dire péniblement :

— Je crois qu'il serait préférable qu'on ne se voit plus. Pour notre bien Sherlock.

Surtout le mien.

Cela semblait lui provoquer un électrochoc car il crispa violement sa mâchoire. Son regard s'était assombrit.

— Qu'est-ce que ça veut dire ?

— J'y ai longuement réfléchi. Je vais partir.

— Tu as décidé ça toute seule.

— Soyons réaliste, Sherlock. Tu es quelqu'un d'important. Tu as énormément de responsabilités, de chose à faire et-

— Et ?

— Je- Je pense que c'est préférable. Pour nous deux.

Ses mains se décrochèrent de mes épaules et tombèrent le long de ses flans. Un vent glacial soufflait entre nous deux. Son long manteau virevoltait entre nous alors que mon cœur s'effritait à chaque minute. Je glissais une mèche derrière mon oreille avant d'essuyer mes joues.

— Je vais y aller.

— Où est-ce que tu iras ? demandait-il d'une voix lourde.

— Mary va monter son cabinet médical et elle a besoin de main d'œuvre, continuai-je en tentant de ne pas prendre en compte le faite que je me vidais de l'intérieur.

— John m'en avais parlé, marmonnait-il de sa voix rauque.

— Je. … Je vais la suivre. Je pense que ce sera une bonne expérience. Ça me permettra de pouvoir reprendre des études et de les payer. J'ai envie de devenir médecin légiste. Ça va prendre du temps, mais j'ai envie d'y arriver.

— Tu y arriveras. Tu es suffisamment douée pour devenir médecin légiste, dit-il d'une voix lointaine.

— Merci…

La conversation était tellement étrange. Une minute plus tôt j'étais demandée en mariage par cet homme pour ma sécurité et la suivante, nous étions entrain de parler de mes plans d'avenir, sans lui. Et cela me déchirait le cœur.

— ça veut dire que tu vas quitter Baker Street ?

— Oui… Mary m'a trouvé un petit truc près de son futur cabinet. Je serais secrétaire pour elle, ce sera suffisant pour payer mes études.

J'étais incroyablement mal à l'aise et l'envie de rentrer chez moi pour me vider de toutes les larmes de mon corps. Cela devenait urgent.

— Cela semble logique. Nouvelle vie, nouveau lieu de vie.

Sa voix était plus profonde que d'habitude. Plus lourde aussi. J'avais envie de mourir sur place. Mon cœur était en lambeau et il semblait étrangement mal.

— Ouais… On peut dire ça.

— C'est donc comme ça que l'on arrête les choses.

— Oui. C'est mieux, affirmais-je péniblement.

— Je dois donc, te féliciter. C'est comme ça que l'on fait n'est-ce pas ?

Il me tendit la main comme si nous venions de signer un contrat. Baissant mon regard vers sa main, je la pris délicatement en sentant un courant électrique entre nous. La chaleur qui passait entre nous deux était incroyablement forte. Je mourrais d'envie qu'il m'attire contre lui.

J'aurais enroulé mes bras autour de son tronc pour plonger mon visage dans sa poitrine. J'aurais pleuré de tout mon soul en le suppliant de me dire ce qu'il ressentait. Mais, nos mains restèrent en suspension, l'une dans l'autre.

— Fait attention à toi, dis-je au bord du gouffre.

— Tu me connais, je m'en sors toujours.

— C'est vrai.

Je souris amèrement avant de glisser une mèche derrière mon oreille.

— Essaye de ne pas rendre madame Hudson chèvre.

— J'essayerai et toi ne pas te fourrer dans de sale histoire.

J'opinais lentement de la tête alors que mon cœur semblait se déchirer littéralement en deux.

Ne me détestez pas.