Salut tout le monde ! Je suis super contente de vous retrouver en cette nouvelle année 2016 !

Je souhaiterai d'abord à tous celles et ceux qui me suivent une très très bonne année ! J'espère qu'elle sera remplie de bonnes choses pour vous et que tout ce que vous entreprendrez sera couronné de succès :D Ainsi qu'un très grand merci d'être toujours à mes côtés ! Je vous en suis vraiment reconnaissante :)

Merci à mes followers anciens et nouveaux !

Et merci à Luna dans les Etoiles, Melior Silverdjane et Soras pour vos reviews ! ;)

Melior Silverdjane : Bonne année et merci pour ta review ^^ Pour répondre à ta question sur Lindir, effectivement on ne le verra plus dans cette partie. Mais je vous assure que vous le retrouverez dans la partie Seigneur des Anneaux ! Une très bonne lecture !

Soras : Bonne année et merci à toi aussi pour ta review. Tu verras ce qu'il en est quant à son peuple dans la fin de ce chapitre, au risque de te décevoir. Je te souhaite une très bonne lecture ! ;)

J'ai fait pour que ce chapitre soit un peu plus long que le dernier tout en essayant de tenir la cadence puisque nous arrivons bientôt à la fin. Je ne vous cache pas que pour l'épilogue je ferai une longue ellipse.

Je vous laisse découvrir ce chapitre !

Très bonne lecture :)


La fin de l'hiver annonçait le printemps. La renaissance. Il marquait la fin d'une période et le commencement d'une nouvelle. Cette notion sembla ironique à l'elfe tandis que ses yeux se baladaient sur les décors familiers de la vallée de Fondcombe. Un vague sourire se traça sur ses lèvres. Elle était de retour … Tout ce chemin parcouru n'avait fait que la ramener à son point de départ. Bien que nostalgique de l'aventure qui venait de se terminer, Isil fut heureuse de revoir sa cité. Alors que la neige coulait des arbres sous la chaleur nouvelle, elle fronça les sourcils. C'était un peu comme si cette quête d'Erebor avait été son hiver … Maintenant qu'elle s'était éteinte, son printemps pouvait commencer. Cette comparaison avait-elle un lien avec ce qu'elle était réellement ? La princesse déchue n'en avait aucune idée. Elle ne pouvait que se sentir proche de ces saisons. Plus le temps s'écoulait, plus elle sentait la force de ses nouveaux pouvoirs s'écouler dans ses veines. L'éveil de ses sens ne serait plus très long.

Car depuis sa visite en Valinor, ses aptitudes à ressentir la nature s'étaient affaiblies. Cependant, plus ils se rapprochaient de son royaume, plus elle était sensible aux mouvements. Cela ne l'empêchait pas de se sentir vulnérable. Minuscule dans le vaste monde.

Un son de cor la fit sursauter. La musique résonna longuement contre la roche, se répandant jusqu'au plus profond de la vallée baignée par les lueurs du midi. Les drapeaux se hissèrent aux tours à son passage aux portes. Elle retint un rire en constatant que l'elfe sylvestre était fasciné par ce nouvel endroit. Lui qui n'avait jamais passé les frontières de sa forêt. Aujourd'hui, il découvrait une nouvelle branche de sa race.

Elle poussa un soupir de contentement à la vue des murs de roses grimpant jusqu'en haut des remparts. Les rues étaient emplies de joie et pourtant … Elle ne put que garder son regard sur ses rênes enfermées par ses doigts. Honteuse et coupable de sa trahison. La scène perdit peu à peu de sa beauté. Elle évita les regards et les mains tendues vers son cheval. Se muant dans un silence impénétrable.

-Isil ? S'inquiéta Bilbo devant elle

Secouant la tête de haut en bas, aucun mot ne traversa ses lèvres. Elle souffla lorsque sa monture atteignit la plateforme du château. Un regard un peu plus haut lui montra que son père n'était pas présent, seulement l'un de ses fidèles serviteurs, Calion. Il descendit les marches avec un large sourire. Calion avait été l'un des conseillers de Luinil avant sa mort.

-Im gelir ceni ad lín , aranel*… Déclara-t-il en ouvrant les bras

-Je vous en prie, mellon*, pas ce nom. Supplia-t-elle les yeux clos

-Qui amenez-vous donc avec vous ? Demanda le brun en désignant de la tête le hobbit et Legolas

-Des amis de notre cité. Bilbo Sacquet de la Comté et Legolas, fils de Thranduil de la Forêt Noire.

Il porta sa main à sa poitrine en signe de respect.

-Mae govannen.* Les amis de ma souveraine sont mes amis.

Il se tourna vers elle, l'air plus grave.

-Votre père vous attend.

Acceptant cette rencontre qui ne tardait que trop, elle acquiesça et se réduit à le suivre dans les longs couloirs.

-Le peuple s'est langui de votre retour, vous savez.

-J'aurais préféré le contraire, mon cher Calion…

-Pourquoi dîtes-vous une telle chose ?

-J'ai fait énormément de mal et ne m'attend pas à ce qu'ils me pardonnent. Je n'ai causé que le chagrin. Rien d'autre.

Il ne répondit pas, curieux du sentiment qui sommeillait en elle depuis son départ. Jamais il n'avait été question de douleur.

Le bois de la porte se dessina au bout de l'allée. Porte qu'elle ne connaissait que trop bien.

-Mon travail s'arrête ici. Je vais faire demi-tour afin de conduire vos compagnons dans leurs appartements.

-Merci.

Ses pupilles se braquèrent instinctivement sur le mur, redoutant le face à face. Tandis que ses pieds la guidaient vers l'entrée, les battements de son palpitant s'accélérèrent. Une boule se forma au milieu de sa gorge, si bien que l'air fut dur à prendre durant quelques secondes. Ses ongles effleurèrent la poignée, la brûlant presque de par sa froideur. Hésitante, elle prit une grande inspiration avant de s'engouffrer dans le bureau d'Elrond.

Ce n'est qu'en faisant le tour de la pièce qu'elle discerna sa silhouette. Il était tourné de façon à ce qu'elle ne voit que son dos. Elle déglutit, n'osant faire un autre pas. Cinq bonnes minutes s'écoulèrent. Silencieuses. Chacun redoutant la réaction de l'autre. Puis il se retourna. La couleur dorée de ses iris se fana, les larmes prenant possession de ses yeux. Ses jambes lui ordonnèrent d'avancer bien qu'elles furent tremblantes et peu sûres. Un sanglot lui échappa lorsqu'elle vit cette petite lueur dans les pupilles de l'homme en face d'elle. Quand elle aperçut ces petites étoiles qui avaient depuis longtemps disparu. Durant un moment, la brune ne sut quoi faire. Ils restèrent là, se fixant l'un l'autre comme si c'était un rêve. Ils n'eurent besoin d'échanger des mots afin de comprendre que leur guerre était finie.

-Isil …

Son souffle se coupa à la sensation de sa main sur sa joue. Ses gestes étaient lents, incertains. Elle avait l'impression d'être une illusion qui s'évanouirait s'il s'approchait de trop. Mais les doigts de sa fille sur son poignet lui firent réaliser qu'elle était bien là.

-Je ne peux croire que tu es revenue … Murmura-t-il abasourdi

Ses paroles sombrèrent dans le vide et demeurèrent sans réponse.

-Pardonne-moi, ma fille … J'ai été lâche. Aveuglé par la peur de te perdre comme ta mère. Et pourtant je t'ai condamné à ce mortel … Jamais je n'aurais dû interférer dans ton destin et je comprends que tu m'en veuilles à ce point. Pardonne-moi …

-J'ai besoin de temps…

Il parut rassuré à l'entente de sa voix.

-Autant que tu voudras, Isil. Tu es là, c'est tout ce qui m'importe.

À sa surprise, il l'attira dans ses bras. Ses yeux restèrent écarquillés un moment. Leur dernière étreinte remontait à trop loin. Et durant un instant, elle crut remonter au temps où elle n'était qu'une petite fille. À lorsqu'elle courait dans les jardins après les papillons oranges ou bleus. La pression se relâcha de ses épaules alors que ses doigts se refermaient sur le tissu de sa cape. Le monde autour se dissipa. Même si ce calme ne dura pas éternellement, elle fut heureuse de retrouver celui qu'elle avait perdu en même temps que sa mère. Ce roi aux allures froides et qui pourtant aimait de tout son soûl. Comme il retrouva sa fille. Le dernier fragment d'un amour du passé. Son unique souvenir. En regardant dans ses yeux encore une fois, il vit bien que tout avait changé. Qu'ils avaient changé.

OooOoOoOoOo

Les reliures aux murs de sa chambre lui avaient quelque peu manqué. Ainsi que l'odeur de fleurs qui se dégageait des parcs. Elle se retrouvait un peu. Rien n'avait changé. Ce détail l'inquiéta et le doute s'immisça dans son esprit. Les choses allaient-elles redevenir comme avant ? Isil chassa les pensées de la tête d'un hochement. Elle ne devait pas se laisser avoir par ses vieux démons ou elle deviendrait folle.

-Vous allez bien ? Questionna une petite voix

Poussant un hoquet de surprise, elle fit volte-face.

-Bilbo … Soupira-t-elle

-Je ne voulais pas vous effrayer. Rit-il

-Je ne me ferais jamais à vos pas si silencieux.

-Je pourrais en dire autant pour vous. Rétorqua-t-il malicieusement

Avec un sourire, elle roula des yeux.

-C'est étrange de revenir ici.

-Je ne vous le fais pas dire …

-Vous avez parlé à votre père ?

Elle acquiesça.

-Il semble différent. Guéri …

-Guéri ? Répéta le hobbit en fronçant les sourcils

-Il avait tellement de colère en lui avant … Il en voulait à la terre entière. Cette haine à l'air de s'être envolée. Les Valars soient loués…

-Que comptez-vous faire dans ce cas ?

-Honnêtement … Je n'en sais rien.

Elle s'assit à même le sol, suivit de près par le semi-homme.

-Nous verrons ce que l'avenir a à m'offrir.

-Je n'ai pas envie de vous quitter.

Interpellée, elle se tourna vers lui. Il était parcouru de tremblement dû à son soudain chagrin.

-Oh, Bilbo… Souffla-t-elle en l'attirant

-Je ne veux pas que tout se finisse.

-Vous souvenez-vous de la promesse que je vous ai faite à Cul-de-Sac ? Je serais toujours à vos côtés. Ce n'est parce que nos routes se sépareront que nous ne nous reverrons pas … La tristesse ne pourra vous atteindre, car je serais dans votre cœur à jamais. Tout comme vous serez dans le mien.

Il se calma légèrement.

-Pour l'instant réjouissons-nous, mon cher cambrioleur ! L'heure de nos adieux n'est pas encore arrivée et nous avons encore du temps devant nous ! Ce n'est pas la fin ! S'exclama-t-elle en le relevant

Ils sortirent dans les couloirs et remarquèrent que le soleil tombait à l'horizon. La brise apporta une douceur à cette fin de journée.

-Je vais aller me reposer. Passez une bonne nuit, Isil.

-Nous nous verrons demain. Sourit-elle avant de faire demi-tour afin d'aller se changer

La bienfaisance de l'eau presque bouillante lui fit un bien fou, tout comme le fait d'enfin pouvoir se libérer de son corset. Elle se laissa porter par les vapeurs odorantes, les paupières closes. Le bout de ses doigts s'amusa à glisser le long du dessus cristallin tandis que la musique qui accompagnait le dîner retentissait au-dehors. Les lumières accrochées tout le long des gravures du plafond baignaient la pièce d'une douce auréole. Quelques petits oiseaux colorés se posaient sur les branches coulant du balcon et ajoutaient une mélodie de plus. Assise sur les marches de l'immense baignoire, la princesse siffla brièvement en levant le bras. L'un d'eux, azur, vint se poser sur son index tout en rechantant. Il fut effrayé par l'arrivée d'un autre de ses complices, qui lui était d'un jaune très vif. Ce dernier se nicha confortablement sur son épaule en agitant ses minuscules ailes. Son rire se répercuta sur les murs alors que les plumes effleuraient le creux de son cou. Les deux se rejoignirent, se frottant l'un à l'autre avec de douces paroles. Puis ils s'envolèrent par la fenêtre la plus proche.

Elle sortit alors de sa tranquillité et se hâta de trouver une robe. Son corps frissonna au contact de la soie. Des mois que sa peau n'avait touché matière plus noble. C'était si grisant … Enivrant. Les cheveux dans le vent, relâchés de toutes ces pinces. Ses sens se réveillaient et cela lui faisait tant de bien. Elle avait l'impression d'être restée dans le noir durant une ère. Le voile se levait finalement et sa vie pouvait suivre son cours sur le fleuve.

Son chemin l'amena dans les vastes jardins. C'est là qu'elle pensait trouver celui qu'elle cherchait et ça ne manqua pas. Ses mèches blondes rayonnaient dans la nuit. Il était si concentré dans son admiration qu'il ne l'entendit pas approcher. Ça n'aurait été que mensonge de dire que la nature de Fondcombe était banale. Elle semblait sortir d'un songe. Les saules pleureurs résistaient au froid et resplendissaient à la chaleur. Les pétales des tulipes reprenaient leurs couleurs, les nénuphars des étangs se rouvraient.

-C'est une belle nuit, n'est-ce-pas ? Susurra-t-elle en se rapprochant

Un sourire illumina le visage du prince, son bras entourant délicatement sa taille.

-D'autant plus désormais que tu es là.

Elle secoua docilement la tête.

-Tu as l'air joyeuse. Remarqua-t-il en la serrant un peu plus

-Je suis juste un peu inquiète, mais je pense que ça passera.

-Inquiète ? Pourquoi ?

-J'ai peur de redevenir prisonnière de cette immense cage et de ne plus pouvoir en sortir comme je l'ai fait. Ce n'est rien … Je suis juste troublée de revenir ici.

-Rien ne t'arrivera tant que je serais là, Isil. Et je serais à tes côtés pour beaucoup de siècles…

-Cette pensée me rassure.

Elle se sentit rougir lorsqu'il embrassa le coin de sa mâchoire.

-Alors préfères-tu mon royaume ou le tien ?

-C'est impossible pour moi de choisir. Tous deux sont magnifiques. Je suis si pressé que la Forêt reprenne sa véritable apparence et de tout te montrer.

-Tu y as l'air très attaché.

Son regard s'adoucit en rencontrant le sien.

-C'est le seul repère que j'ai puisque je ne suis jamais sorti de mon palais. Quelquefois je me suis risqué un peu au-delà des limites, près du lac. Ce sont les seules choses que j'ai vu de l'extérieur. N'es-tu pas attachée à Fondcombe ?

-Plus à mon peuple, malgré ce qu'ils en pensent…

-Pourquoi n'être pas allée à eux tout à l'heure ?

-Je n'ai pas pu m'y résoudre. Ce que j'ai fait est affreux, je ne fais qu'y penser dès que je les aperçois. Il faut … J'ai juste … ( elle soupira ) Je voudrais pouvoir me pardonner comme ils l'ont fait.

-Il suffit que tu te fasses un peu plus confiance.

-C'est plus facile à dire qu'à faire…

-Moi je crois en toi, mel nin.* Je te confierais ma vie.

-Mais ton jugement est corrompu, Legolas…

Il la força à le regarder.

-Nous avons combattu ensemble, Isil. Si j'étais en difficulté ou sous le joug des ennemis et que tu ne serais pas loin, tu es la première personne que j'appellerais. Ce jour où tu m'es tombée dessus dans les bois, si tu n'avais pas été éreintée par tes pouvoirs tu m'aurais probablement battu.

-Et les nains t'auraient probablement tué. Rit-elle

-Oui, aussi…

Elle se mit à frémir quand il caressa le bas de son dos.

-Ce que j'essaie de dire, c'est que beaucoup de personnes ont mis leur sort entre tes mains … Bilbo, Thorin, Kili, tes soldats … S'ils n'avaient pas eu confiance, ils ne l'auraient jamais fait.

-Ce n'est pas pareil … Je les ai abandonné ! C'était la guerre ! Je les ai laissé dans la ruine, sans défense. J'étais leur espoir et j'ai déserté ! Si tu n'étais qu'un citoyen que ferais-tu ? Tu me haïrais.

-Je tenterais de comprendre ton acte. Ils connaissent la raison de toute cette histoire. À présent, tu es avec eux. Il faut que tu leur fasses comprendre ça.

Une fois de plus, elle se perdit dans un fouillis de réflexions insensées. C'est là que l'idée saugrenue lui vint.

-Je dois leur parler. Décida-t-elle en reculant

-Que… Maintenant ?! Manqua-t-il de s'étrangler

-Si j'attends demain, j'aurais perdu ma témérité.

-Il fait nuit, aucun garde n'est au courant !

Il se précipitait à sa poursuite dans la vaine tentative de la stopper. Impossible. Il aurait résulté du miracle de la retenir. Son plan était calculé et elle ne reculerait plus.

-Je sais qu'ils seront là. Il ne peut rien m'arriver.

Ses pas se guidèrent aisément dans le palais. Les gens de la Cour se posèrent un tas de questions en la voyant se diriger dans les ruelles. Les gardes du palais s'affolèrent à la rumeur de sa soudaine excursion. C'est à pieds nus qu'elle foula le sol des rues pavées de mosaïques anciennes, presque effacées. Une simple robe immaculée et les cheveux lâchés. Pas de parures, pas de couronne. Une escorte de trois elfes derrière elle, avec Legolas et Bilbo alarmé par les appels du blond. Il ne comprenait pas comment l'idée de faire un discours lui était venue à cette heure.

Dès son entrée, les habitants l'avaient reconnu. Elle avait perçu les murmures à son passage. L'effet de surprise les prenait de court et tous suivirent le cortège déjà formé. Son cœur était sur le point d'exploser. Elle ne savait par quel miracle l'air entrait encore dans ses poumons, ni comment ses jambes tenaient encore. Ses expirations étaient longues, contrôlées. Elle essayait par tous les moyens de dégourdir ses doigts devenus froids à cause du stress. En aucun il ne fallait regretter ce qu'il se passait. Elle n'aurait plus l'occasion de le refaire. La seule opportunité. Il ne fallait donc pas qu'elle rate son attaque. Trop de temps elle était restée dans le silence. Ils avaient le droit de l'entendre, de comprendre. Elle devait leur faire réaliser qu'elle avait changé. Qu'elle avait compris.

Ils se positionnèrent sur la grande place. La foule se forma petit à petit devant elle. Tous la fixèrent silencieusement. Elle se redressa lentement, recomposant le semblant de courage qui l'avait animé jusqu'ici. Son destin était sous ses yeux. C'était à elle de faire ce qu'il fallait et d'assumer son rang. C'était le moment de réparer ce qu'elle avait brisé. De ressouder les liens. Fermant les paupières, elle pria une dernière fois. Pourvu que sa bonne étoile était braquée sur elle en cet instant ou ce serait le chaos. Certaines figurent étaient familières. Plusieurs des soldats de la bataille des cinq armées étaient là. Les rôles étaient désormais inversés. Elle pensa à reculer à trois ou quatre reprises. Quelque chose l'en empêcha toujours. Le remord ? Les mots se mélangèrent dans son esprit. Elle attendit qu'ils deviennent cohérents puis se lança. Pour son royaume.

-Je ne sais pas vraiment pas où commencer. Il y a tant de choses que je désirerais vous dire. Je suis … Tellement désolée … Si désolée que mes nuits sont hantées par mon geste. Je me suis soustraite à mon devoir, qui n'était que de vous guider. J'ai fui, alors que vous ne demandiez que protection et réconfort. J'ai été égoïste, aveugle, cupide … Je pensais que mon titre me donnait le droit d'être tout cela … C'était une terrible erreur. Et irréparable, je le conçois. Je pourrais vous dire que j'étais apeurée par l'avenir … Seulement ce n'est pas une excuse … Vous devez très probablement me détester, j'en suis plus que consciente... ( elle fit rapidement une pause ) Si je suis venue, ce n'est pas pour demander la rédemption. Je sais qu'il ne peut y en avoir et je comprends parfaitement. Je veux juste que vous sachiez que j'ai pris conscience du mal que j'ai causé. Que j'ai grandi durant ma route. Ce ne sont que des paroles me direz vous, mais une ultime fois … J'implore votre confiance. Croyez en moi comme d'autres l'ont fait lors de mon voyage. ( elle se tourna vers ses deux compagnons les larmes prêtes à couler, et remarqua Gandalf derrière eux, opinant à ses mots avec un sourire). Si j'ai compris ne serait-ce qu'une chose, c'est que l'on ne quitte jamais ses hommes sur le champ de bataille. On reste avec eux même si on sait que la fin sera sombre. On les soutient, les encourage même si tout est perdu. On les protège malgré le risque d'y perdre la vie. Je ne suis pas une personne exemplaire dont on peut chanter les louanges ou une lame aguerrie. Je me suis perdue à maintes reprises, j'ai ri et pleuré. Ai souffert et appris. J'ai connu le deuil et la douleur de perdre mes amis. Ces mêmes personnes qui m'ont montré que la loyauté était la plus importante des qualités. Encore une fois, je suis désolée …

Sur cette phrase et sous l'étonnement général, elle se mit à genoux. La main portée à sa poitrine. Elle cacha les larmes sous ses épaisses boucles brunes. Sa voix n'aurait pu tenir une minute de plus. Sa respiration se coupa en sentant des mains prendre les siennes avec hésitation. Relevant la tête elle vit une femme qui ne lui était pas inconnue.

-Je me suis battue pour vous devant Erebor, Wen Isil.* Je vous ai vu vous lever pour Thorin Écu-de-Chêne ainsi que pour ma compagnie de soldats. Jadis nous étions en colère mais ce n'est plus le cas. Notre confiance est vôtre depuis votre venue au monde et nous attendions votre retour depuis très longtemps, aranel.

-Merci …

Elle attira l'inconnue contre elle, émue.

-Merci infiniment … Chuchota-t-elle encore en voyant les bannières de sa patrie s'élever dans le ciel


*Je suis heureux de vous revoir, princesse

*Mon ami

*Enchanté

*Mon amour

* Dame Isil


Et voilà c'est la fin de ce chapitre !

J'espère qu'il vous aura plu ! ;)

Je ne sais pas vraiment combien il y aura encore de publication avant l'épilogue et donc la nouvelle partie vers le Seigneur des Anneaux. Peu à mon avis, mais je ne me prononce pas.

Comme toujours si vous voulez donner votre avis ou simplement me poser une question, je vous invite à laisser une review :)

Je vous dis à très bientôt !