Chapitre 17 : Des fiançailles ? Idée saugrenue !

Le froid sur ses épaules réveilla Hermione. Elle ouvrit les yeux et regarda autour d'elle sans reconnaître les lieux. Petit à petit, la conscience lui revint et, avec elle, la perception d'un corps chaud collé à son dos. Un lent sourire fleurit sur ses lèvres en écoutant la respiration calme de l'homme endormi à ses côtés. Enfin, enfin il l'avait laissée l'approcher ! Et maintenant, elle portait sa bague, ce magnifique bijou aux couleurs de Serpentard. Il restait Severus Snape, Maître des Vert et Argent, même s'il avait été à deux doigts de ramper devant elle ! Jamais il ne pourrait se faire aux couleurs Gryffondor ! Ça ne fait rien, Hermione avait toute la vie pour l'y habituer.

La jeune femme regarda l'heure au réveil posé sur la table de nuit. Il n'était que deux heures du matin, pourtant elle se sentait parfaitement reposée. Elle ne se rappelait même pas quand Severus l'avait couchée dans son lit ! Elle se retourna précautionneusement pour le regarder à la lueur du feu de cheminée qui filtrait à travers l'ouverture de la porte. Ses traits étaient apaisés, quelques fines rides apparaissaient autour de ses yeux. Hermione sentit une boule d'amour monter en elle et posa tendrement ses lèvres sur celles de son amant. Elle capta un petit soupir contre sa bouche et sourit. Il était en train de se réveiller. Hardiment, elle laissa courir une main sur son torse, glissant doucement sur ses abdos, pour, finalement, se poser sur la partie la plus intime de l'homme.

Celui-ci tressaillit, sentant son corps réagir à la caresse. Sous les douces attentions de la jeune femme, la virilité se fit dure, épaisse et longue. Le Maître des Potions, habituellement si impassible, perdait lentement mais sûrement son flegme légendaire. Devançant toute opposition, elle lui murmura à l'oreille en continuant ses caresses :

—Je vais très bien et il est deux heures…

—Et alors…? Gémit-il.

—On est demain…

Il soupira exagérément. Hermione fut amusée par son attitude, à mille lieux du réservé professeur.

—Bon, puisque tu te sens bien…Sers-toi, susurra-t-il provoquant.

La jeune femme le regarda interrogative puis, comme elle comprenait, dit avec une certaine anxiété :

—Tu me laisses faire ? Je ne sais pas si…

Comme elle hésitait, il encercla sa nuque d'une main et posa l'autre sur son visage pour l'entraîner dans un baiser tendre qui l'emporta dans un monde de volupté. Il la fit basculer de sorte à ce qu'elle se retrouve allongée sur lui de tout son long. Il chuchota :

—Ne t'inquiètes pas. Tant que tu ne te sers ni d'objet tranchant ni de feu, tu ne me feras que du bien.

Hermione éclata de rire, éclat qui se termina dans un gémissement car Severus avait prit un mamelon dans sa bouche. Alors qu'il le titillait, la jeune femme se frottait doucement contre le sexe érigé. Elle se contorsionna tant et si bien que le gland chaud se trouva bientôt sur son entrée. Elle poussa doucement ses hanches vers le bas et s'empala lentement sur la colonne de chair. Elle avait les yeux clos, la bouche entrouverte qui laissait passer de petits gémissements de plaisir au fur et à mesure de la tendre intrusion. Severus serrait les dents mais ne put retenir un grondement rauque.

—Tu es si chaude, si étroite, haleta-t-il. Je ne peux pas te résister, Hermione.

—Alors ne résistes pas, souffla-t-elle au bord du vertige. Laisse-moi t'emmener, je crois que je peux.

—Oh oui, tu peux, n'en doute pas une seconde, affirma-t-il d'une voix âpre.

Il laissa échapper un cri sourd comme elle changeait d'angle. Elle aussi ressentait le plaisir monter en lui et manifesta son contentement quand il posa ses mains sur ses hanches pour accompagner ses mouvements.

—Oui, Severus, geint-elle. Aide-moi, je…je ne vais pas tenir longtemps…

Dans un souffle partagé et dans un cri étouffé sur leurs lèvres, ils se rejoignirent en haut de la vague du plaisir, pour retomber sur terre de longues minutes plus tard. Hermione se sépara avec regret de Severus qu'elle avait gardé en elle malgré la détente post-orgasmique du sceptre divin de son amant. Elle se laissa reposer contre lui, qu'elle enveloppa dans ses bras, posant se tête sur son torse. Elle écouta les battements du cœur masculin qui se calmaient progressivement. La grande main du professeur posée sur ses cheveux, l'autre bras lui enserrant les épaules. Dans un soupir bienheureux, elle se laissa dériver vers le sommeil, à l'instar de l'homme à ses côtés.

Quand elle s'éveilla à nouveau, Hermione était seule. La place à ses côtés était froide; il y avait donc un moment que Severus était levé. Elle s'étira et s'aperçut qu'il était dix heures. Elle sauta à bas du lit, courut à la salle de bain et prit une longue douche. Quand elle revint dans le salon, habillée d'un jean et d'un chemisier rouge, une surprise l'attendait. Minerva était installée avec Severus dans le canapé, à siroter une tasse de thé. La vieille écossaise l'accueillit en la serrant dans ses bras et en s'exclamant :

—Hermione, vous n'allez pas rester dans cette tenue !

La jeune femme la dévisagea, interrogative.

—Pourquoi ? Qu'avez-vous à reprocher à ma tenue ? Questionna-t-elle avec un sourire, perplexe devant l'air narquois de Severus.

—Mais enfin mon petit, se récria-t-elle, on ne se marie pas en jeans !

Interloquée, Hermione lança un regard à Severus. Celui-ci gardait un air neutre, seuls ses yeux brillaient.

—Ne me dites pas que ce diable d'homme ne vous a rien dit ?

—Ben…non.

La directrice secoua la tête de désolation. Severus prit alors la parole.

—Il ne sert à rien d'attendre. Aurais-tu des doutes, Hermione ?

—Non, absolument pas mais je pensais…que tu souhaiterais attendre au moins quelques mois.

Il se rapprocha d'elle et lui susurra malicieusement à l'oreille :

—Nous devons nous marier dés maintenant car, grâce à ta prestation de cette nuit, tu es peut-être déjà enceinte…

Puis plus fort, en regagnant le centre du salon :

—J'estime que huit ans de fiançailles, c'est assez long !

Un tendre sourire s'épanouit sur le visage de la lionne.

—Tu as raison, Severus, il ne sert à rien d'attendre.

Puis se tournant vers la Maîtresse de Poudlard, elle lui enjoignit :

—Mariez-nous, Minerva, je vais juste me changer !

—Oui, s'il te plait, enlève cet horrible chemisier rouge ! gémit le Serpentard.

Hermione éclata de rire et se sauva dans la chambre. Quand elle en revint, elle portait la tenue vert et argent de la veille. Elle fut accueillie par un hoquet de Minerva et un sourire de contentement de Severus.

La directrice secoua la tête de consternation et alla ouvrir la porte d'entrée de l'appartement.

—Entrez, je vous en prie, nous n'attendons plus que vous.

Hermione ouvrit de grands yeux en voyant apparaître Harry et Ginny ainsi que Draco. Elle se jeta dans les bras de son ami à la cicatrice sous le regard condescendant du Maître des Potions. Elle embrassa Draco et ensuite Ginny en la grondant de ses cachoteries.

—Dis-donc, pourquoi ne m'as-tu pas dit que tu venais ?

La jolie rouquine lui sourit en lui confiant :

—Je n'en savais rien. Le professeur McGonagall a débarquée chez nous il y a une heure pour nous prévenir. C'est le professeur Snape qui le lui a demandé…

Hermione n'en revenait pas. Il avait fait ça pour elle ! Faire venir ses plus chers amis pour leur mariage, c'était vraiment la plus belle surprise qu'il put lui faire en ce jour. Surtout quand on connaissait son aversion ancienne pour Harry.

Celui-ci s'était approché de son professeur et lui serait la main. Les deux hommes se jaugèrent puis, apparemment satisfaits, se tournèrent vers Hermione.

—Bien, si on commençait ? Lança Harry.

—Pour une fois, je vous approuve Potter, accorda Severus.

La cérémonie fut émouvante. Leurs témoins, Harry pour Hermione et Draco pour Severus les entouraient. Lorsque un brillant lien magique entoura les poignets des deux époux, Hermione ne put retenir ses larmes. Pour elle, le bout du chemin était arrivé, et quel chemin ! Après des années de souffrance solitaire, après une rude bataille pour obtenir l'amour du Maitre des Potions, elle l'avait enfin, cet homme ! Elle pouvait enfin vivre. Son avenir, sa vie, son bonheur, tout ce qu'elle avait à vivre était avec lui, elle le savait depuis plus de huit ans. Et lui aussi le savait, malgré qu'il ait tout fait pour l'éloigner…

Quand la lueur s'éteignit, les mariés échangèrent un doux baiser, que Severus interrompit bien vite. Il avait une sainte répulsion pour les effusions en public. La jeune mariée ne s'en offusqua bien sûr pas, elle le connaissait. Et quelque part, elle était un peu comme lui…

Après les congratulations d'usage, Ginny regarda sa montre. A ce moment là, on frappa à la porte. Severus fronça les sourcils en allant ouvrir. Qui pouvait les déranger à un moment pareil ?

Il vit avec stupéfaction Molly et Arthur Weasley, portant dans leurs bras un petit garçon d'environ deux ans et un bébé de quelques mois. Interrogatif, il les laissa entrer, répondant à leur bonjour d'un ton malgré tout amical.

—Ah oui, Severus, j'ai oublié de vous prévenir, s'écria Minerva.

Ce qui était faux bien sûr, mais elle tenait elle aussi à sa surprise. Elle reprit :

—Ginny et Harry m'ont demandé de baptiser leur dernier né, alors je me suis dis qu'un mariage et un baptême dans la même journée, c'était une bonne idée.

Le sévère professeur retint de justesse un grognement de dédain. Mais après tout, pourquoi pas ? Maintenant qu'Hermione avait dit oui, il pouvait bien accepter cela ! Mais il tomba des nues quand Harry se tint devant lui et lui déclara d'un ton solennel :

—Monsieur et Madame Snape, acceptez-vous d'être le parrain et la marraine de Albus Severus Potter, notre fils ?

Le sarcastique Maître des Potions ne sut quoi dire sur le coup mais se reprit bien vite.

—Je gage qu'avec le second prénom qu'il porte, il fera la fierté de la Maison Serpentard, asséna-t-il d'un ton railleur. Je serai très fier de mon filleul…

Un franc sourire éclaira la physionomie du Gryffondor alors que tous les autres laissaient échapper un discret soupir de soulagement. Après cette deuxième cérémonie, ils se dirigèrent tous vers la grande salle où un véritable banquet les attendaient…

Les vacances étaient terminées. La salle bruissait, comme chaque année, des bruits des conversations des élèves attablés. Quand les petits firent leur entrée, précédés du professeur Flitwick, Hermione se redressa sur sa chaise. Le choixpeau attendait la première tête sur laquelle se poser. Commença alors le défilé des élèves venant chacun leur tour s'assoir sur le tabouret. Quand le petit professeur appela Eileen Minerva Snape, la Maîtresse en Métamorphose saisit la main du Maître en Potions assis à ses côtés. Celui-ci la regarda en lui serrant tendrement les doigts, un chaud sourire empli d'amour au fond de ses yeux noirs. Même après douze années de mariage, la passion entre les deux était toujours aussi forte et l'amour qui les unissait continuait de grandir chaque jour.

Quand le choipaux s'écria « Serpentard » à peine une seconde plus tard, Hermione eut un petit gémissement de dépit. Onze année à essayer de faire entrer dans la tête de sa fille que Gryffondor était une bien meilleure Maison que Serpentard ! Peine perdue. Eileen avait non seulement les cheveux et les yeux noirs de son père mais était aussi de sa Maison jusqu'au bout des ongles.

Hermione jeta un coup d'œil en direction de son mari et fondit en voyant la tendre lueur accompagnée d'un éclat de fierté du regard sombre posé sur leur fille. Tant pis, se dit-elle en haussant les épaules. Elle gardait espoir que, dans deux ans, leur fils Alan Draco Snape qui lui ressemblait tant, serait réparti dans sa chère Maison Gryffondor…