Amis lecteurs BONJOUR!

Avec l'année 2014 voici mon nouveau projet de fanfiction. J'espère qu'elle vous plaira. Elle contiendra 13 chapitres .

Fandom:
Game of Thrones (Le Trône de Fer)

Résumé:

"Ce don't je suis sur, c'est qu'elle fût la seule chose que j'ai jamais réellement desire. On me l'enleva et meme les Sept Couronnes ne purent remplir le vide qu'elle avait laissé." Ils étaient le feu et la glace. Et à cause d'eux, tout Westeros entra en guerre.

Disclaimer:
L'univers de GoT appartient à son auteur, George R.R Martin.
Je prends en comptes 4 tomes de l'Intégrale pour… parler de la rebellion de Robert Baratheon...

Random:
K+
. Des elements MA à venir.

Bonne lecture et... reviews?


Demain, dès l'aube...

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.

J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,

Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,

Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,

Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,

Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe

Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo, Les Contemplations, 1856


Prologue: Winterfell.

Lyanna

L'été était enfin arrivé à Winterfell. La vie pouvait désormais reprendre ses droits. Les serviteurs papillonnaient de pièces en pièces tantôt astiquant les bibelots et l'argenterie tantôt nettoyant tapisseries et linge de lit. Une douce effervescence régnait dans tout le château. C'était vrai qu'ici, tout au Nord de Westeros, les hivers glaçaient tous les habitants. Cependant, ils leur apprenaient les vraies valeurs de la vie: la confiance, la fraternité. Les nordiens ressentaient avec plus d'intensité. Et les joies de l'été les transportaient.

Dans la cour, deux jeunes garçons s'entrainaient à l'escrime. Le premier venait de fêter ses vingt années. Grand, brun, vigoureux, il était l'héritier du seigneur des lieux. Son visage grave et sérieux présageait de son éducation rigoureuse. De tous les enfants Stark, Brandon avait été le plus suivi par leur père. Il lui faudrait régner sur ces terres septentrionales et les faire prospérer. Tel était le fardeau qu'il devait porter. Habile cavalier, jouteur expérimenté, bretteur émérite, il enseignait parades et bottes au benjamin de sa fratrie. Benjen exerçait son jeu de jambes, encore maladroit. Cependant, il comblait ses faiblesses par une agilité incomparable et une incroyable endurance. Du haut de ses douze ans, il vénérait son grand frère mais viellait tout de même à ne pas demeurer dans son ombre. Quelques passes plus rudes de la part de Brandon vinrent cependant à bout du garçon qui mordit la poussière.

«-Bran, je croyais que Père t'avait recommandé de ne pas l'esquinter! Que va dire Ned quand il verra Benjen tout ensanglanté?» Demanda la voix fluette et moqueuse de la seule fille née de l'union de Lord Rickard et de Lady Aloysia Stark.

«-Je dirai à Ned que Benjen souhaite grandir un peu trop vite et que, vu que je ne sais pas si Lord Arryn a fait de lui un bon escrimeur, j'ai défendu sa place.» Parada Brandon Stark en passant une main dans les cheveux de son petit frère. Ce dernier gémit de bonne grâce et tous trois éclatèrent de rire.

«-Bran, ta superbe arrogance te perdra!» Se moqua la jeune fille. Elle repartit, mutine:

«-Et puis je suis sûre que tu n'es pas aussi exceptionnel que tu le prétends!

-Ah, tu crois ça?» Demanda Bran, toujours partant lorsqu'on le défiait.

«-Oh que oui!» Soutint sa soeur, sourire aux lèvres.

«-Attends que je t'attrape...»

La jolie brune prit ses jambes à son cou et son frère se précipita vers elle. Benjen leur emboita le pas, le tout dans une joyeuse ingénuité. Sur leur passage les serviteurs s'écartaient, s'amusant de voir les trois enfants de Lord Stark aussi soudés et allègres. Le retour prochain d'Eddard Stark, fils prodigue devenu pupille de Jon Arryn y était aussi pour quelque chose. Après une folle course, Brandon attrapa sa soeur par les hanches et la fit virevolter dans un grand éclat de rire. Des mèches s'étaient échappées de la coiffure compliquée de la jeune fille, lui prodiguant un charme sauvage. Il la chatouilla minutieusement jusqu'à ce que la jolie brune demande grâce.

«-Alors?» Attendit Bran, amusé.

«-Quoi?

-Je viens de te prouver que j'étais bien meilleur que toi à la course, petite soeur.» Lâcha l'héritier Stark avec un sourire ravageur.

«-J'aimerai t'y voir avec tout ce fatras que je dois transporter!» Lâcha la jeune fille en désignant ses nobles atours.

«-Certes mais cela te permet d'être une ravissante demoiselle... Même si tu perds!» Se moqua Brandon. Sauf que sa soeur avait toujours détesté échouer...

«-Garde tes cajoleries pour Catelyn Tully, veux tu?» Ricana la jeune fille tandis qu'elle se dégageait.

«-Ce n'est guère fair-play.» Dit Brandon que toute joie avait déserté.

L'annonce de ses fiançailles avec l'ainée des Tully ne l'avait pas transporté de joie. Et pour cause, il était amoureux d'une autre. Son nom demeurait inconnu aux membres de sa fratrie mais nul n'ignorait que le coeur de Bran était pris. Sa soeur se mordit les lèvres, douchée. Elle venait de commettre une énorme bévue. Benjen, qui avait toujours été l'élément pacifique de la fratrie tenta:

«-Tu as juste prouvé que tu courais plus vite, c'est tout.»

Les deux ainés ne purent s'empêcher de sourire. L'innocence de leur petit frère demeurait désarmante. Les deux jeunes gens se présentèrent des excuses mutuelles et l'incident fût vite oublié.

Ils rejoignirent la cour, bras dessus- bras dessous et les garçons se remirent à l'entrainement tandis que la jeune fille s'assit au soleil et recommença à broder. A petits points réguliers, elle s'échinait à faire apparaitre un loup qui hurlait à la lune. Cette activité lui déplaisait au plus haut point malgré son aisance en couture. Le mouvement, monotone, l'engourdissait. La jolie brune aurait tout donné pour pouvoir s'ébattre avec ses frères. Malheureusement, la nature l'avait faite naitre fille et elle devait se comporter comme telle. Jusqu'à récemment, elle n'avait pas tant vu les différences entre les garçons et elle. Père avait choisi de l'éduquer comme ses frères. Elle avait appris à écrire, à compter, à parler en public, à composer des vers, à chevaucher, à danser, à chanter... Quand Brandon, Benjen et autrefois Ned rejoignaient la cour pour se battre, la Septa lui enseignait la tapisserie et la broderie. Mais ça n'était que quelques heures par jour. Jusqu'à cette triste journée...

Elle s'était réveillée barbouillée. Toute la nuit son ventre l'avait faite souffrir. Elle avait relevé les draps et poussé un hurlement de frayeur. Entre ses cuisses, du sang. Affolée, elle avait ordonné qu'on appelle Mère. En pleurs, elle lui avait expliqué la situation. Alors qu'elle se voyait déjà à l'article de la mort, Lady Aloysia avait pris sa fille dans ses bras et lui avait dit:

«-Là... Ne t'inquiète pas... Tu n'es plus une enfant aujourd'hui. Tu es une femme.»

La jeune fille n'avait pas bien compris ce que cela signifiait. Et puis lorsqu'elle avait rejoint ses frères après que Mère lui avait expliqué qu'elle saignerait tous les mois pendant une grande partie de sa vie, elle avait vu quelque chose de différent dans le regard de Père. Lord Rickard l'avait embrassé sur le front. Puis, il avait levé sa coupe, s'époumonant:

«- Au premier sang de ma fille.»

L'adolescente s'était empourprée alors que tous avaient repris les paroles de Père...

Depuis lors, elle se devait de préparer son trousseau. Bientôt, on la marierait. A quel Lord, elle l'ignorait encore. Mais la nouvelle des fiançailles de Brandon avaient sonné comme un coup de semonce. Vaguement, la jeune fille devinait qu'elle serait la suivante. Et que son tour ne tarderait plus. D'ailleurs, ses séances de broderies étaient de plus en plus longues, sur ordre de Mère. Bientôt, il n'y aurait plus de place dans sa corbeille de mariée...

Brandon et Benjen avaient délaissé l'épée pour se rabattre vers l'arc. La jolie brune observaient leurs gestes tout en s'appliquant à faire apparaitre la devise de la maison Stark: «L'hiver vient».

Benjen banda son arc et visa, longtemps. Puis, il décocha sa flèche qui se ficha à côté de la cible. Elle ne put retenir un rire cristallin qui fit se retourner ses deux frères. Bougon et vexé, Benjen lui lança:

«-Si ça t'amuse tant, viens essayer!»

La jeune fille était du même moule que Bran. Elle adorait les défis. Surtout ceux qui touchaient à un interdit. Ce n'était pas la place des demoiselles les armureries et les terrains d'essai. Vivifiée par ce pied de nez à sa condition, elle se précipita vers eux, abandonnant une nouvelle fois son ouvrage. Benjen lui présenta son arc, qu'elle saisit d'une main ferme et assurée.

Brandon prit alors la parole:

«-Il faut que tu fasses bien attention au vent. Il est encore assez fort et dévie la flèche.»

La jeune fille opina du chef et commença à bander l'arc. C'est avec étonnement qu'elle découvrit une forte résistance. Pourtant, elle poursuivit son effort. Puis, elle visa. Pendant un long moment elle demeura inerte, cherchant à calmer les battements de son coeur ainsi que les tremblements de sa main. Enfin, elle lâcha tout. Sa flèche se ficha tout au bord de la cible. Elle sautilla, fière de sa performance:

«-Lyanna!»

L'enthousiasme de l'adolescente retomba d'un coup. Elle releva la tête en direction de Père qui venait d'interrompre la fête. Sur son visage fermé, le voile de déception qu'elle y lu manquèrent de la faire fondre en larmes. Pourquoi ne comprenait-il pas qu'elle n'était pas une fille à attendre qu'on lui fasse la cour? Brandon et Benjen se tenaient à ses côtés, prêts à la défendre face à la colère de Lord Rickard. La voix caverneuse de Père retentit de nouveau:

«-Lyanna, rejoins moi sur le champ.

-Père! Lyanna n'y est pour rien. C'est de ma faute!» Chercha à la justifier Benjen.

Lord Rickard arrêta son fils d'un geste. La jeune fille déposa un baiser sur la joue de son petit frère et lui glissa:

«-Ne t'inquiète pas. Ce n'est pas grave...»

Benjen était très contrarié. Des pleurs lui montaient aux yeux. Lyanna lui sourit:

«-Allez, Grenouille, tu ne vas pas pleurer!»

Alors qu'elle se redressait, Brandon comprit qu'elle souhaitait qu'il console leur petit frère. Benjen était encore trop jeune pour comprendre que tout n'était pas juste dans le monde. Il s'endurcirait avec les années. Mais pas aujourd'hui.

Lyanna quitta la cour de sa démarche la plus souple, la tête haute. Père pourrait bien lui faire la leçon, elle se comporterait avec toute la dignité d'une demoiselle. Et d'une Stark. Lord Rickard l'attendait dans ses appartements. Il arborait la mine grave et solennelle qu'elle lui avait toujours connu. Il se montrait aimant et bon, mais jamais accessible. Lyanna se souvenait des soirées au coin du feu où il leur racontaient les histoires des Sept Couronnes. Et c'est tout. Leurs seuls moments de complicité. Père soupira en la voyant et murmura:

«-Lyanna, que vais-je faire de toi?»

Question purement rhétorique et la jeune fille demeura muette.

«-Crois-tu qu'il soit approprié pour une demoiselle de ta condition de s'amuser avec des garçons?» Demanda t'il, acide.

Avec froideur, Lyanna répliqua:

«-Ils sont mes frères. Je ne vois pas où est le mal.

-Ne le prends pas sur ce ton!» S'offusqua Lord Rickard, visiblement furieux que sa fille ose lui tenir tête. Cette dernière ne plia pas.

«-Toute ma vie, je me suis conduite en bonne petite fille. Je me suis soumise aux ordres de ma Septa, me suis montrée assidue dans l'étude et dans tout ce que j'entreprenais. Je ne vois pas ce qui pourrait entacher ma réputation ni celle de notre Maison.»

Cette fois, Père bouillait:

«-Tu ne vois pas? Pauvre sotte! Les gens parlent! Ils t'auront vu jouer avec Brandon et Benjen...

-Et alors?

-Et alors? Lyanna, tu es une fille de Lord. Tu as un rang à tenir. Et une demoiselle je chahute pas avec ses frères.

-Mais Père...

-Lyanna, je sais que tu ne penses pas à mal. Tu as un trop noble coeur pour le voir. Mais le reste du monde n'est pas ainsi. La rumeur va courir et enfler. On dira que tu n'es pas farouche avec les jeunes gens...

-La populace a bien d'autres problèmes que de savoir qui je fréquente, Père.» Tenta Lyanna, même si elle savait qu'elle venait de perdre la partie.

«-La plèbe aime les histoires de coeur. Elle en raffole même! Lyanna, tu es jeune, belle et tout le royaume se presse pour me demander ta main. Ton mariage avec un héritier d'une bonne famille assurerait la prospérité de notre Maison. De Winterfell.

-Je le sais.

-Alors promets moi de ne plus agir comme aujourd'hui.» La prévint Lord Rickard.

Lyanna plia donc. Elle était née Stark et les Stark font toujours passer l'honneur de leur famille avant leur bonheur personnel. Cependant, elle se jura que se serait la dernière fois que Père l'empêcherait d'agir à sa guise. Comme le blizzard Lyanna pouvait se montrer radoucie mais la fureur du vent bouillonnait encore dans ses veines. A la moindre occasion, elle ravagerait de sa fureur le septentrion.

Lorsqu'elle quitta les appartements de son père, la jeune fille regagna sa chambre. Elle y trouva Mère. Elle l'attendait. Sa silhouette gracieuse et délicate se dessinait dans le contre jour. Aloysia l'invita à la rejoindre d'un mouvement fluide mais assuré. Lyanna ne se fit pas prier et se pelotonna contre elle.

«-C'est tellement injuste» Tenta la jeune fille.

«-Je sais Lyanna. Je sais. Mais tel est le monde pour nous autres, femmes.» Murmura Mère en lui caressant les cheveux.

Lady Stark adorait ses enfants. Elle les élevait du mieux qu'elle le pouvait, leur insufflant droiture, charme et vivacité d'esprit. La dame du Nord pressa sa fille contre son coeur et expliqua:

«- Tu viens d'avoir quatorze ans. Les choses ne sont plus les mêmes désormais.

-Je sais tout ça, Mère.» Affirma Lyanna, assagie.

«-Rickard désire que tu épouses un bon mari, qui te rendra heureuse et qui t'aimera. C'est une chance que beaucoup de demoiselles n'ont pas.» Soutint Aloysia.

Elle défendait son époux car, malgré sa rigueur excessive, il était profondément bon. Incapable de montrer à sa fille à quel point il l'adorait. Maladroit sans doute. Lyanna devait en avoir conscience. Son père ne voulait que son bien.

«-Pas même vous, Mère?» S'enquit la voix fluette de Benjen.

Le benjamin Stark avait guetté le départ de sa soeur des appartements de leur père et avait décidé de la rejoindre afin de savoir s'il n'avait pas été trop dur avec elle. Lyanna l'invita à les rejoindre et il obéit d'un bond. Aloysia Stark passa la main dans les cheveux de son dernier né et lui adressa un tendre sourire.

«-Pas même moi. Je n'avais jamais vu Rickard avant qu'on nous marie. Il me fallut des années avant d'accepter notre union. Jusqu'à la naissance de Brandon je crois.» Se souvint elle avec nostalgie. Puis, elle darda de nouveau sa fille.

«-Nous t'avons élevée comme nous avons élevé nos garçons Lyanna. Tu es instruite, intelligente, fine, délicieuse. Mais apprends que telle n'est pas la place d'une femme.

-Quelle est-elle donc, Mère?»

Lady Stark se ferma de nouveau. Jamais elle n'avait pu avoir cette liberté d'esprit que Rickard avait offert à tous ses enfants. Il avait cru bien faire à l'époque. Et elle avait épaulé ce choix. Mais de tous, Lyanna était celle qui avait développé le plus fort caractère. Incapable de se taire face à une injustice, elle serait sans doute malheureuse dans son rôle d'épouse. Rickard se berçait d'illusions. Aloysia savait. Lyanna aurait un destin hors du commun. Il faudrait lui trouver un homme à sa mesure.

«-Tu le connais, Lyanna. Tu devras subvenir aux besoins de ton mari. Lui donner des enfants, particulièrement un héritier. Tenir sa maison. Le conseiller. Mais jamais tu ne seras considérée comme son égale.

-C'est absurde.» S'horrifia la jeune fille.

Lady Stark caressa les cheveux de jais de sa fille et murmura:

«-Bien sûr que ça l'est. Mais ainsi va le monde...

-Alors il faut le changer!»Assura Lyanna.

«-Tu pourras toujours essayer, mon enfant. Mais tu risques de trouver nombre de malheurs sur ta route.»

La leçon de Mère laissa Lyanna pensive. C'est alors que la corne retentit. Lady Stark et ses enfants échangèrent un sourire de connivence et se précipitèrent dans les corridors. D'un pas vif, ils gravirent les tourelles de Winterfell afin de se jucher sur les remparts. Brandon s'époumonait, soufflant toujours plus fort afin que tous sachent que son frère, Eddard Stark était en vue.

Lyanna piaffait d'impatience. De la fratrie, Ned était celui avec lequel elle s'était toujours entendue. Son départ, plusieurs années auparavant l'avait laissée au désespoir. Avec Brandon elle faisait les quatre cent coups... Mais avec Ned... C'était différent...

«-Quand arriveront-ils?» S'enquit-elle.

«-Ils ne sont encore que des points sur l'horizon. D'ici une heure au plus.» Averti Lord Stark qui les rejoignait.

«-Ned revient!» Piailla le benjamin de la fratrie.

Lady Stark offrit un sourire à son dernier né. Eddard avait couvé Benjen lorsque Brandon et Lyanna se liguaient contre lui. Pendant un bref instant, la jeune adolescente vit passer un nuage dans les yeux de sa mère. Sans doute se remémorait-elle les années passées. Désormais il était loin le temps des jeux.

«-Bien. Jon Arryn est un Lord respectable et il amène avec lui un autre de ses pupilles. Mes enfants, faites en sorte que nous leur fassions honneur» Dit Lord Rickard avant de reprendre:

«-Brandon, Benjen, en selle. Allons au devant de votre frère.»

Benjen trouva l'idée excellente et se précipita dans la cour. Brandon lui emboita le pas et offrit un regard désolé à sa soeur. Lyanna avait bien compris que Père la punissait pour ses écarts du jour. Elle haussa les épaules et demeura seule en compagnie de Mère.

D'un regard, Aloysia commanda à Lyanna de la suivre. La jeune fille obéit de bonne grâce et regagna sa chambre avant de s'assoir devant sa coiffeuse. Mère démêlait ses cheveux en fredonnant une berceuse.

«-Mère?

-Oui, Lyanna.

-Qui sera là ce soir? Je veux dire, en plus de Ned?»

Aloysia commença à tresser les cheveux de sa fille et lança, distraite:

«-Jon Arryn dont il fut le pupille.

-Certes. Mais qui est l'autre jeune homme?»

Lady Stark releva avec délicatesse la lourde chevelure de Lyanna afin d'accrocher les tresses pour former une sorte de couronne aussi noire que la nuit.

«-Ton père devait faire référence à Robert Baratheon. Il est le Seigneur des Terres de l'Orage.

-Oh. Mais comment peut-il être pupille de Jon Arryn s'il est aussi vieux?» Grimaça la jeune fille, dégoutée. Lady Stark sourit devant l'ignorance de sa fille.

«-Robert n'a que dix- huit ans. Il est devenu Lord bien jeune, après la mort tragique de ses parents. Un naufrage si je me souviens bien...»

Les cheveux de Lyanna luisaient et la jeune fille appréciait le travail minutieux de Mère afin de la rentre présentable. Des dizaines de tresses torsadées formaient peu à peu un chignon complexe. Elle termina la coiffure en la parant d'une résille argentée ornée de perles noires. Contente du résultat, elle admira sa fille et sourit.

«-Tu es divine.»

Lyanna rosit de plaisir. Même si Mère se montrait parfois exigeante, elle savait toujours se montrer prévenante et douce. Avant de s'éclipser, Aloysia conseilla:

«-Tu devrais mettre ta robe rouge. Elle fait ressortir ton teint.»

Lyanna suivit les conseils de sa mère et c'est toute pimpante qu'elle la rejoignit dans la cour. Elles attendirent de longues minutes avant que les trompettes ne retentissent. Le pont-levis s'abaissa et dans un grand fracas les chevaux s'engagèrent. La jeune fille vit apparaitre selon l'ordre de bienséance Père accompagné d'un vieil homme qu'elle identifia comme Lord Arryn. Puis vint Brandon qui conversait avec un colosse brun. Elle glissa à l'oreille de Mère:

«-Par les Anciens Dieux, c'est lui, Robert Baratheon?»

Mais à peine écouta t'elle la réponse car déjà elle voyait apparaitre la longiligne silhouette d'Eddard. Elle aurait voulu le rejoindre mais elle se contenta de piaffer. Lady Stark avait saisi sa main afin de la maintenir immobile. Lyanna se contenta donc de sourire à son frère qui lui avait cruellement manqué.

Ce dernier hocha la tête, la contempla avec douceur et retenue. Heureuse de retrouver son ainé, elle lui lança:

«-Bienvenue à Winterfell!»