Bonjour, bonsoir à toutes et à tous.

Cette fic dragonesque s'achève avec ce dernier chapitre.

Merci pour les nouvelles membres qui se sont greffées à la publication de cette histoire « non prise de tête ». Ca me fait super plaisir de voir que je suis lue :)

Guest : merci pour ta review, voici la fin j'espère qu'elle te plaira…

Tout ce que je peux dire c'est que je ne voudrais ni vivre avec Rhadamanthe ou Kanon. Ma réserve de whisky en pâtirait… :(

Bien sûr, Rhadamanthe vous salue (pas de bisous n'exagérons rien), Kanon vous embrasse ainsi que Saga. Si vous voulez lui faire plaisir, offrez-lui un petit mouton en porcelaine je suis certaine qu'il appréciera xD

BiZ,

Peri.


Chapitre 5

La fougue des Dragons

Quand il franchit le seuil de son palais il eut une vision surprenante, au milieu du hall tout pelotonné sur lui-même, Sorrente l'attendait. Il avait osé s'introduire dans le domaine sacré du Dieu des Enfers pour venir le narguer ? Ou bien… Cela devait être autre chose, à voir la mine peu sûre de lui qu'il affichait.

Rhadamanthe avec son tempérament de feu dut réfréner son envie de meurtre à ce moment. Il se rappelait les consignes de son seigneur, il devait faire très attention à ses actes. Et puis, il lui avait bien précisé de régler cet affaire au plus vite sans effusion, pour protéger la paix du royaume des Morts.

Le juge prit sur lui de toutes ses forces pour paraître stoïque mais au fond de lui la rage grondait. Ils se dévisagèrent pendant de longues minutes, du point de vue de Sorrente la situation était pire que tout. Il voyait se tenir majestueux, Rhadamanthe dans toute sa splendeur, droit comme un « i », le visage impassible. Il n'osait pas prendre la parole. Son courage semblait le délaisser peu à peu, car devant ce personnage imposant, lui semblait bien insignifiant, petite tache rose perdue dans les ténèbres… Il comprit pourquoi Kanon avait été séduit par cet homme charismatique.

Agacé, c'est le dragon qui prit la parole en tentant de cacher sa fureur.

— Hadès m'a informé que tu voulais me parler… Vas-y je t'écoute, pourquoi tu es venu jusqu'aux Enfers ? Tu ne sais pas qu'un mortel n'a pas le droit de franchir ce territoire ?

— Excuse-moi, je ne voulais pas te causer d'ennuis. Oui je le sais, mais je ne veux pas perturber quoi que se soit et je ne vais pas rester, je dois juste te parler… de Kanon.

A l'énoncé du prénom interdit, une leur noire passa dans les yeux dorés. Mais il se contenait toujours.

— Comment oses-tu venir ici pour me parler de lui ? Je ne veux plus rien avoir à faire avec lui, ni toi.

— Non écoute ! S'il-te-plait, écoute-moi vraiment… C'est ma faute ce qui c'est passé, je l'ais fait venir le soir en prétextant que j'étais malade. Puis je l'ais drogué avec un filtre d'amour que j'avais volé à Aphrodite… Il était puissant, Kanon n'a pas pu résister… Il était incapable de marcher ou de se défendre, et encore moins de me repousser… J'ai profité de lui, voilà la vérité ! Et au petit matin il s'est mis dans une colère monstre, il a tenté de m'étouffer ! Rhadamanthe, crois-moi c'est entièrement de ma faute, je voulais le récupérer !

Le juge resta perplexe, comment un homme aussi fort que Kanon aurait-il pu se laisser faire de la sorte ? Il fronça les sourcils.

— Tu te moques de moi, comment est-ce possible ? Il aurait pu te repousser s'il l'aurait voulu !

— Mais je te dis que non, c'est pour ça que je l'ai drogué, sinon je n'aurai jamais pu le coincer, bien sûr qu'il se serait défendu et il m'aurait étalé au sol. J'ai voulu vous faire rompre pour le récupérer, je te l'ai dis… Ne le juge pas aussi vite… Ne le laisse pas, pas un homme comme lui.

— Et si c'est vrai ton histoire, pourquoi tu viens tout m'avouer ? Tu l'as eu non ? Ce n'est pas ce que tu voulais ? Maintenant garde-le !

— Mais il ne veut pas de moi, annonça Sorrente avec un air dépité. Il n'aime que toi… Je l'ai compris, je ne dois rien attendre de lui. Je m'en veux.

— Tu ne crois pas que c'est trop tard pour essayer de te racheter ?

Rhadamanthe se maitrisait à la perfection, son cerveau dictant à ses muscles de ne pas agir, mais ses yeux eux trahissaient la rancune qu'il éprouvait, leurs couleurs passèrent du doré en un rouge pourpre en un éclaire. Ce qui fit tressaillir son interlocuteur. Cette tempête sourde ne le rassurait pas du tout. Il s'expliqua.

— Il n'est jamais trop tard, surtout quand il s'agit de récupérer la personne que l'on aime… J'ai trop attendu, mais il m'avait déjà oublié. A la minute où il t'a rencontré, je le sais, il m'a zappé. Je voulais juste que la situation soit clarifiée, maintenant à toi de voir… Et si tu veux mettre les choses au point avec moi, je t'attendrai au Sanctuaire sous-marin, j'assumerai mes actes…

Sur ces aveux et le fait que Sorrente soit prêt à subir ses foudres, Rhadamanthe ne sut quoi dire. A vrai dire il était plus que perdu sous tout ce flot de regrets. Il avait l'air de se repentir réellement… Quoi lui faire ? Perdre l'amour de Kanon est déjà en soit un terrible châtiment, alors l'accabler plus ne servirait à rien. Puis sa soif de vengeance était passée. Il détailla cet être abandonné puis déclama avec un ton neutre.

— Bien… J'ai pris note de ce que tu viens de m'apprendre… Tu peux partir, sors d'ici vite, et ne reviens jamais. Et au fait, je ne viendrais pas pour un affrontement dans ton sanctuaire… Continue ta vie sans Kanon, c'est tout ce que je te conseille.


Il ne tenta rien quand Sorrente passa près de lui pour prendre la poudre d'escampette. Ce qui l'impressionna en lui-même, il ne se serait jamais cru capable de canaliser autant une envie de meurtre. Calmement il alla vers son mini bar pour se servir un verre de son whisky préféré, un Shivas d'une centaine d'année d'âge, il en but une gorgée. Ce liquide ambré était la seule chose qui le calmait quand il était en proie à des énervements pareils.

Il connaissait le fin mot de l'histoire, c'était bien mais… Mais quoi ? Il suffisait de pardonner ? Parce que l'acte en lui-même avait été commis. Il n'osait imaginer l'horrible scène qui voulait se jouer dans son esprit. Il fallait surement du temps pour que l'anglais assimile toutes ces informations et fasse le cheminement du pardon. Le temps oui, est un allié précieux.

OOoOO

En Grèce rien ne s'arrangeait. La sirène maléfique partie, le Sanctuaire restait sain et sauf – Kanon n'avait pas ravagé la douzième maison ni les autres qui les séparent d'ailleurs. Aphrodite était encore vivant et lui aussi. Vivant en apparence mais pas en dedans. C'était un champ de bataille en ruine, il ne cessait de s'autoflageller pour ce qu'il avait fait. Il intensifiait son entrainement à un point tel, que maintenant il devenait plus costaud que Saga ! A peine croyable, une masse impressionnante, voilà ce qu'il était devenu.

Du matin au soir il s'entrainait comme pour se repentir de son erreur. Shion en profita soit dit en passant pour lui demander de porter jusqu'à son palais des blocs de marbre et des colonnes pour sa nouvelle salle qu'il comptait faire construire au palais Popal – un petit salon privé pour quand il reçoit du beau monde. Au moins, ça avait le mérite de servir à quelque chose ses regrets.

Son frère s'inquiétait de plus en plus, il perdait son jumeau. Sa fureur de vivre, sa soif d'aventure, ses espiègleries, tout ça lui manquait. A la place il avait sous les yeux une pâle copie d'un musclor au rabais, aussi marrant que Shura. Il essaya de l'intercepter avant qu'il ne reparte à son dur labeur.

— Kanon tu peux t'arrêter cinq minutes pour rester avec moi c'te plait ?

— Pourquoi faire ? J'ai du boulot qui m'attend.

— Et bien ça attendra encore… Tu vas te tuer à la tâche encore combien de temps ? Le restant de ta vie ? Bientôt tu seras tellement musclé que tu ne passeras plus les portes, il faudra les élargir !

— Ne te moque pas de moi Saga, je n'ai pas envie de plaisanter.

— Oh mais moi non plus rassures-toi. Je m'inquiète vraiment pour toi, ça fait des mois que tu ne fais que travailler et t'entrainer. Reposes-toi, et essaye de rependre goût à la vie. Je suis là moi, j'ai besoin de toi, et tes amis aussi.

— Je sais… Mais… C'est comme ça, au moins quand je fais de l'exercice je ne pense à rien… Ca m'occupe.

— Et tu ne crois pas que tu pourrais t'occuper autrement que de servir de maçon, de porteur, de charpentier particulier à Shion ? Tu ne crois pas qu'il abuse un peu ?

— Non, je lui rends service… Vu que je ne sers à rien d'autre de toute façon, autant me rendre utile.

— C'est désespérant. Tu m'agaces tiens ! Bon, ben je te retiens pas plus longtemps alors, va casser des blocs de pierre si ça t'amuses !

Rien il n'écoutait rien, pas même les appels à l'aide de son frère. Il avait vraiment perdu toute joie de vivre. Et même ses amis les plus proches n'arrivaient pas à le faire remonter à la surface. Milo avait bien tenté plus d'une fois de le sortir de sa léthargie en l'emmenant avec lui dans ses folles escapades. Mais il demeurait comme absent. Camus lui préparait de bons petits plats à la française, mais ses assiettes restaient quasiment intactes, plus rien n'avait de saveur. Aiolia tentait de le faire rire, là non plus aucun succès.


Kanon restait désespérément fermé à toutes les tentatives de ses amis pour le sortir de sa déprime. On aurait dit qu'il s'y complaisait.

N'empêche que Saga alla trouver le patriarche du domaine sacré pour lui remettre les idées en ordre. Quand on touchait à son petit frère il était capable de défier n'importe qui, y compris le grand, le vénérable Pope. Il en avait assez profité de la douleur de son frère, qu'il se débrouille avec sa pseudo-salle de réception ! On se doute bien que cette future salle aura une utilité toute autre, notamment pour recevoir son vieil ami de la balance dans des parties privées… Mais cela ne nous regarde pas…

Saga justement, désirait réellement venir en aide à son cher frère. Le seul moyen c'était de le rabibocher avec son spectre tout gluant. Oui, il avait déclamé que jamais il ne s'abaisserait à ça, mais en voyant le désarroi de son frère, son air mélancolique, il ravala sa fierté. Il prit sur lui en envoyant une lettre d'abord pour mettre au courant Rhadamanthe de la situation, puis, une idée surgit. Il déchira la première et en écrivit une deuxième, il se fit passer pour son propre frère. Il lui confessait sa flamme, ses regrets, une lettre passionnée à laquelle personne, pas même un certain anglais buté n'aurait résisté. Puis il imita la signature de Kanon, il finissait toujours par un tout petit dessin de dragon en dessous de son nom. Et la posta.

Tout content de lui il espérait que le dragon à deux pattes se ramène au domaine sacré pour pardonner son faux pas à Kanon.

OOoOO

Retour aux Enfers. Dans le premier Tribunal la routine battait son plein, sans rebondissements aucun. La journée était d'un ennui mortel. Sauf peut être la dispute qui éclata entre Pandore et Violate pour savoir laquelle d'entre elle avait le plus de cellulite ou non… Pas passionnant comme sujet… Enfin, cela eut le mérite de distraire un peu les troupes jusqu'à ce qu'elles en viennent aux mains en se tirant par les cheveux. Maintenant on pouvait retrouver un peu partout disséminé dans le tribunal des touffes de cheveux noirs et violet, la poisse !

Même cet incident n'avait pas sorti notre juge de son impavidité. Il resta de marbre, tel un animal à sang froid, comme un dragon par exemple…

Quand un spectre de seconde zone lui apporta son courrier personnel. Il reconnut de suite l'odeur de Kanon sur l'enveloppe – Saga ayant prit soin d'asperger le papier de l'eau de toilette de son frère. Puis évidement il lut l'adresse de l'expéditeur.

Mr K. Gemini

Troisième temple du Sanctuaire Sacré

100 56 Athènes

Aucun doute.

Il eut un petit tressaillement au fond de son ventre, un fairy qui virevoltait dans son estomac. Malgré lui. L'odeur familière du parfum, son nom écrit servaient de preuves. Il contempla cette enveloppe au moins pendant dix bonnes minutes ne sachant pas s'il devait l'ouvrir ou non.

Il se décida enfin et déchiqueta ce bout de papier. Il lut.

« Mon Rhadamanthe en sucre,

Je comprends parfaitement qu'il est difficile de me pardonner. Même si ce fut en dépit de ma volonté, le mal est fait. Je t'ai trompé avec mon ex petit-ami. Je m'en veux depuis terriblement, je ne me le pardonnerai jamais. Je n'essaie pas de me trouver des excuses, ce n'est pas excusable j'en ai bien conscience.

Mais je ne peux vivre sans toi, ta présence me manque, ton parfum, l'odeur de ta peau, tes bras m'enveloppant, tout me manque. Je ne mange plus depuis que tu m'as quitté et je ne fais que de travailler, travailler et aussi m'entrainer. Saga s'inquiète énormément pour moi, il se fait un sang d'encre parce que je m'épuise à la tâche. Lui qui est si bon pour moi, je ne le remercierais jamais assez. C'est mon âme-sœur, toi aussi rassures-toi !

Je ne sais pas quoi faire pour me racheter auprès de toi… Si nous pouvions tout recommencer… Sorrente est parti, il a enfin compris qu'il n'aurait rien entre nous. Il ne sera plus un trouble fête je te le promets. Reviens s'il-te-plait mon dragon malfaisant…

Ton Kanon qui t'aime »

A la lecture de cette lettre il en fut troublé et ému. Son cœur sec se gorgeait peu à peu d'eau salée à la pensée du beau grec. A part un sombre passage relatant l'amour de son frère qu'il ne comprenait pas, sa lettre le toucha vraiment.

Il l'a relu mainte et mainte fois, ne sachant pas quoi faire. Encore une fois pour se donner de la contenance il but de son Shivas préféré, mais attention, ce n'était pas un alcoolique pour autant, il appréciait seulement le bon bourbon.

Assurément, il ne se doutait pas que l'instigateur de cette lettre enflammée n'était autre que son futur beau-frère. Parce que sinon, le premier juge aurait attendu encore des siècles avant de faire un pas vers Kanon. Celui-ci n'ayant pas la vie éternelle.

Que fallait-il bien faire pour faire chavirer notre blond infernal ? L'aveu de Sorrente, puis maintenant la pseudo lettre de son ex amant, rien ne parvenait à le faire fléchir.

OOoOO

L'ex dragon des mers affutait son corps aguerri une fois de plus sur les terres hautes du Sanctuaire. Dévoué à sa vie de reclus. Shion le laissait tranquille dorénavant, mais il ne se résolvait pas à lever le pied. Toujours cette culpabilité qui le rongeait. Lorsqu'il vit arriver Milo à bout de souffle. Lui n'était pas rôdé à escalader ces roches abruptes pour venir se perdre dans un endroit aussi isolé. Il souffla hors d'haleine.

— Ka… Ka… Non… Saga… Te cherches…hiii je vais mourir…

— Qu'est-ce que tu as Milo, t'es tout rouge, ça ne va pas ?

— J'ai pu de souff'…

— Reposes-toi mon vieux, j'ai peur que tu nous fasses une syncope. Bon ben je redescends, tu sais ce qu'il me veut ?

Milo regarda son confrère d'un air désespéré, dos courbé, s'appuyant sur ses genoux pour reprendre contenance, il ne dit plus un mot.


Une fois revenu chez lui, Saga se présenta une tasse de tisane à la main avec un sourire figé et lui indiqua de s'assoir. Son cadet l'interrogea.

— Pourquoi tu m'as fait venir ici ? J'allais revenir tu sais, c'est quoi qui urge autant ? Et c'est quoi cette tasse ?

— Assieds-toi. Et prends ça, c'est une tisane à la camomille, ça te calmera…

— Mais je suis très calme ça va bien.

— Dans quelques secondes, crois-moi, tu en auras besoin… Bon, ben moi je te laisse, je ne serais pas loin au cas où… Il y a quelqu'un qui est venu te voir.

—Ah non ! Ca ne va pas recommencer bordel ! A chaque fois qu'on reçoit un invité mystère ma vie devient un véritable bazar ! Ca suffit dis lui ne s'en aller !

— Je ne peux pas il est déjà là, dans le hall…

Saga s'adressa à cet invité à voix haute.

— C'est bon tu peux venir ! Et laissez mon temple en l'état s'il vous plait, surtout ma vitrine !

Sur ce le premier gardien du troisième temple s'éclipsa.

Forcément, le deuxième ne s'attendait pas à voir apparaître son ex juge devant lui, il en resta estomaqué. Ne sachant pas si ce fut une bonne chose ou non. Rhadamanthe voulait donner le change, pourtant il était intimidé face au bleuté. Il observa le grec puis prit enfin la parole en cassant ce silence gênant.

— Bah dis donc, t'as pris des pecs, et des biceps on dirait… Tu vas bientôt dépasser Rock du Gollem si tu continues.

— Tsss, tu vas pas t'y mettre toi aussi hein !? Qu'est-ce que vous avez tous avec ma musculature ? Je m'entretiens c'est tout.

— Et c'est qui, qui t'as sorti ça ?

— Mon frère pourquoi ? Et au fait, pourquoi tu t'es déplacé jusqu'ici ? T'as pas peur que ton cher tribunal ne s'effondre sans toi ?

Kanon attaquait, quand il se sentait coincé ou dépassé par une situation, son arme restait l'attaque.

— Je trouve bizarre le lien que tu entretiens avec ton frère… Déjà dans ta lettre… Et puis pourquoi tu m'agresses ? Je viens exprès pour te voir et voilà comment je suis accueilli ? Et qu'est-ce qu'il t'a fait mon tribunal je te prie ?

Le ton commençait à monter au fil de la discussion, le juge se sentant mit en porte-à-faux.

— La lettre ? Quelle lettre ? Toi t'as encore sifflé une bouteille de whisky hein ? Tu dis n'importe quoi !

— Rhaa, ne recommence pas avec mon whisky ! Je bois raisonnablement, et après ma dure journée de travail, j'ai bien le droit non ? Ce n'est pas un crime à ce que je sache ?

Maintenant ils se renvoyaient leurs défauts en pleine figure.

— Mouais, si tu le dis, enfin ce n'est plus mon problème… Mais de quelle lettre tu parles ? Je ne t'ai jamais envoyé de lettre.

— Comment ça ? Si ce n'est pas toi, c'est qui alors ? Y a même ta signature, avec le p'tit' dragon en bas !

— Aaah… Je comprends, la seule personne qui sache imiter ma signature c'est mon frère. Le traître ! Il a voulu nous réconcilier !

— Super, si je comprends bien tout ce qui a dedans ce sont des mensonges, en fait t'en a rien à foutre de moi !?

— Mais non voyons ! Tête de nœud va ! C'est moi qui te l'ai dit en premier que je t'aimais, ça va ne pas changer du jour au lendemain ! Et si t'avais pas reçu ma lettre tu ne serais jamais venu ?

— Bon alors maintenant c'est ta lettre ! Faut savoir, purée tu m'épuises hein ! Je suis venu pour te dire que je t'aime encore espèce de taré !

— T'es obligé de m'insulter pour me le dire dragon dégénéré ?

— Moi ? Quoi ? Tu t'es pas vu musclor sans cervelle !

— Mort vivant !

— Psychopathe raté !

— Pudding avarié !

— Moussaka périmée !

Les insultes fusaient de toute part, quand d'un coup Kanon se leva et lança sa tasse de tisane contre la fenêtre, prêt à bondir sur son interlocuteur. Ce dernier se figea, sur la défensive prêt à riposter. Pour répondre au geste brusque du grec, Rhadamanthe fit voler la table de la cuisine.


Puis le regard hargneux, Kanon lui balança une chaise en sa direction, qu'il esquiva sans problème. Et de l'autre de riposter, il lui jeta la cafetière à la figure, heureusement il le manqua. Kanon se rua sur le blond le poing levé pour le frapper mais au dernier moment c'est sa bouche qui s'abattit sur celle adverse. Dans une rage déferlante, le blond plaqua son vis-à-vis contre le mur, l'assaillant à son tour de la même punition. Ils luttaient passionnément mêlant haine et amour, on ne savait pas vraiment s'ils voulaient s'entre-tuer ou se câliner.

En tout les cas leur duel faisait des ravages, au fur et à mesure des assauts de chacun, tout le mobilier du troisième temple voltigea dans tous les sens. Les bibelots se fracassaient contre les murs, le bahut du salon fut renversé, les tableaux tombèrent. La chaine Hi-fi s'échoua au sol dans un nuage de pièces détachées. Les fauteuils furent renversés, et immanquablement la vitrine de Saga fut éclatée une fois de plus. Le temple ressemblait en un véritable champ de bataille – pire qu'après la bataille des douze maisons. Mais pour finir on avait notre couple de Titans écafouillé sur le canapé entrain de se bécoter furieusement.

Ils étaient entrain de se réconcilier d'une manière qui n'appartenait qu'à eux…

Kanon lança à la dérobée entre deux souffles mal contenus.

— Tu m'énerves vraiment sale rosbif, je ne sais pas comment je fais pour te supporter ?

— Il n'y a que moi qui puisse supporter ton immaturité. Tu vas me rendre dingue, je vais me faire des cheveux gris avant l'heure… Espèce de mégalo va !


Sur cette joute brutale, nos deux dragons s'abandonnèrent dans les bras l'un de l'autre. Ils ne parlèrent plus de l'incartade forcée de Kanon, quand ils s'expliquaient eux c'était autrement. Chacun avait fait un pas vers l'autre, c'était déjà énorme pour des hommes aussi têtus et butés… Alors oui, tout était pardonné, oublié, ils purent reprendre leur histoire là où ils la laissèrent.

Par contre c'est un Saga remonté qui fit sa réapparition en début de soirée, en constatant l'étendue des dégâts dans sa maison… Et une fois de plus, sa collection de mouton prit bon, pour ne pas changer.

TO BE CONTINUED…