(Attention : ceci est un second épilogue que je présente pour le fun, en tant que seconde fin possible à l'histoire. La vraie fin "officielle" de HG47 reste le premier épilogue, que vous pourrez lire en allant au chapitre précédent.)

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Épilogue alternatif

C'est dans une chambre d'hôpital, au Capitole, qu'elle a repris connaissance. Des centaines de câbles la reliaient à des machines complexes. Elle a tout d'abord trouvé qu'au paradis, il planait une sacrée odeur de putréfaction, et que le mobilier laissait à désirer. Puis, progressivement, elle a compris qu'elle était encore vivante.

Quand elle a regardé la retransmission de la finale sur l'écran mis à disposition dans sa chambre d'hôpital, elle s'est demandée s'il fallait en rire ou en pleurer.

Azurée est morte dans les bras de Rémi. Mais une toute petite partie d'elle luttait encore quand les dinosaures sont arrivés. L'écran a d'abord montré ses yeux se voiler, sa bouche s'entrouvrir et laisser un léger filet de sang s'échapper. Zoom sur son visage, sur la vie qui la quittait. Petit à petit, ses yeux qui ne reflétèrent plus rien.

Elle a détourné le regard. Se voir mourir n'est pas quelque chose de facile à encaisser. Surtout quand on pense aux gens qui tiennent à elle et qui ont eu à subir cela en direct.

Le grognement caractéristique des lézards l'a fait sursauter sur son lit d'hôpital. Quand ses yeux se sont posés à nouveau sur l'écran, elle a vu Rémi se faire happer par trois grosses bêtes arrivées du chaos de roches en arrière-plan. Les membres du tribut du district Sept ont volé dans tous les sens, et le corps d'Azurée s'est vu repeindre d'une énième couche de rouge.

Puis tout s'est subitement figé. Les tremblements de terre, les lézards, les bourrasques de poussière. Les trois répliques de dinosaure se dressaient tout autour du corps d'Azurée. Comme si elles lui rendaient hommage. Immobiles, soudainement désintéressées par l'appât du sang. Seule leur respiration, lente, de plus en plus lente, les animait encore.

Ce qui l'a attristée, c'est que pendant un moment, elle s'est demandée si Rémi ne s'était pas laissé faire… Il n'a pas paru étonné quand les dinosaures se sont pointés dans son dos. Il n'a pas poussé le moindre cri quand il a été happé puis déchiqueté.

Azurée est restée cliniquement morte pendant plus de quinze minutes, mais Organ Hetiss, l'organisateur des Jeux, n'allait pas laisser mourir sa dernière candidate aussi facilement. Tous les moyens ont été bons pour la ranimer et la soigner. Des frais médicaux égaux, sans doute, à mille fois ce qu'elle aurait pu gagner au cours de sa modeste vie au district Cinq.

Et voilà qu'Azurée se trouvait à présent au Capitole, en vie. Avec le titre de Vainqueur des quarante-septièmes Hunger Games. Et riche.

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Azurée s'est évertuée à ne rien garder en mémoire des jours qui suivirent : harcèlement des journalistes, interview avec Caesar Flickerman, retour dans son district, discours du maire…

Elle n'a jamais reparlé à Lindsey, sa meilleure amie. Ainsi n'a-t-elle jamais su qui avait envoyé le parachute annonçant qu'Ethan était vivant. Lindsey, au prix de quatre cents tesserae, s'était littéralement sacrifiée pour redonner un peu d'espoir à son amie d'enfance. Et s'était ainsi condamnée à coup sûr pour la prochaine session.

Comme Azurée le pressentait, Ethan n'avait pas survécu à sa chute. Elle ne fut toutefois pas inquiétée par sa mort, les autorités n'ayant pas trouvé la moindre trace susceptible d'identifier son agresseur. Elle ne comprit jamais pourquoi on avait cherché à lui faire cette fausse révélation, bien qu'elle eût admis que cela l'avait motivée à se sortir vivante des Jeux.

Azurée a fini par s'installer dans le village des Vainqueurs avec Jonathan, avec qui elle vécut plutôt heureuse mais recluse, assaillie par la haine ostensible qu'éprouvaient la plupart des habitants à son égard. Bien qu'ils eussent décidé de ne jamais avoir d'enfants, elle a fini par donner naissance, à la fin des années cinquante, à une jolie fille très rousse, avec un petit museau de renard. Azurée espéra que sa fille n'ait jamais à endurer les Jeux de la Faim.