Bonjour ceci est ma première fanfiction sur « Les Âmes Vagabondes ». Il n'y en aura pas d'autres.

Je souhaitais faire une suite (à ma sauce) de ce livre que j'ai beaucoup aimé et qui est bien meilleur que le film. J'ai vu le film en premier et j'ai voulu en savoir plus, grand bien m'en a pris !^^

Dedans, les choses se font plus progressivement pour Gaby comme la découverte de Mel, de la grotte, des humains et de son affection pour Ian. Il y a beaucoup plus de scènes entre eux deux et je me suis attachée à ce Ian bien plus corrosif malgré sa douceur. Du coup c'est sur eux que porte principalement mon histoire.

Disclaimer : Tous les personnages que je vais utiliser appartiennent à Stephenie Meyer. Merci à cette fantastique auteure pour cette jolie découverte !

Relecture par Brynamon. Elle n'a pas lu le bouquin mais elle s'adaptera.

Il y aura de multiples pov comme dans mes autres fics. C'est de la romance en principal avec du drame.

Bonne lecture


Chapitre 1 : La séparation.


PDV DE GABY

En fin de journée

Face à ma glace, je me trouvais toujours aussi frêle et minuscule. J'avais pris deux ou trois centimètres et autant en kilos (acquis à la sueur de mon front) un exploit ! Mes longs cheveux blonds nécessitaient beaucoup de soins que je n'avais pas toujours envie de leur prodiguer. Je paraissais toujours aussi jeune. Pourtant j'avais dix-neuf ans maintenant même si je m'étais vieillie au départ pour ne pas bloquer les ardeurs de Ian (de dix-sept, j'étais passée à dix-huit). Pour lui j'en avais vingt au jour d'aujourd'hui. Nous venions de fêter mon anniversaire humain. Il m'avait offert un week-end en pleine nature, juste lui et moi. C'était dangereux, mais nous l'avions fait, nous avions eu besoin de vivre l'un pour l'autre juste quelques heures.

Ian entra à ma suite, dans la salle de bain de l'hôtel.

Nous étions en expédition, avec Jared, Mel, Nate, Rachel et Rotît-Les-Fleurs-Vivantes dit Rott, un indigène comme moi. Nous étions devenus amis. Enfin relativement ami, Ian pouvait parfois se montrer un peu possessif. Le groupe de Nate s'était agrandi, tout comme le nôtre : de trente-sept nous étions maintenant soixante-neuf. Nous avions de plus en plus de bouches à nourrir. De nombreuses Âmes étaient reparties vers de nouvelles contrées et si nous avions déploré des pertes humaines (un lourd fardeau sur mes épaules), nous avions eu en contrepartie quelques retours. J'avais aussi fait la connaissance du groupe de Max, de Gail et de Russell qui n'avaient aucune Âme chez eux mais qui malgré tout m'avait bien accueillie : ma réputation m'avait précédée. J'étais le point de départ d'une révolution, d'un monde renaissant.

Nous faisions souvent des expéditions ensemble, alternant ou mixant les groupes. C'était plus pratique et plus rapide pour leur clan comme pour le nôtre.

Ian glissa ses bras autour de moi, sa bouche sur mon épaule dénudée. Je portais une robe de nuit en coton léger.

-Tu es parfaite ainsi pourquoi veux-tu changer ?

Toujours aussi perspicace et attentif. C'était une des choses que j'aimais le plus chez lui. Il était aussi gentil, tellement gentil que j'avais toujours cette tendance à le voir comme une Âme, mon âme-sœur.

-Je suis trop maigre, je ne peux pas vous aider.

-Tu nous aides, tu le sais.

Il me tourna vers lui, me souleva contre lui comme si je ne pesais que quelques grammes. Mes pieds étaient loin du sol d'une bonne trentaine de centimètres. Dans ses bras, j'oubliais tout. Il avait cet effet sur moi. Face à ses yeux d'un bleu turquoise lumineux, j'étais sans défense, et mon corps tressautait intérieurement. Il le savait car il sentait mes tremblements. Il eut ce sourire doux que j'aimais tant alors qu'il me sondait intensément, cherchant cette lumière au fond de mes iris, me cherchant moi, Vagabonde. Il avait perdu cette crainte de me perdre au profit de Jared, une crainte ancrée en lui pendant des mois après mon changement de corps.

Mais j'avais entamé cette dixième vie avec une certitude : il était mon compagnon, celui de toute une vie, de toutes mes vies confondues. Jamais après sa mort je ne pourrai refaire ma vie. Il était clair pour moi qu'après lui, je quitterais aussi ce monde mais pas en quittant la Terre pour aller ailleurs non, je voulais le suivre dans la mort et garder cet amour pour l'éternité.

Mais c'était une chose que je ne pouvais lui dire, je craignais sa réaction.

Il me scrutait avec attention, accentuant mon chambardement charnelle. J'étais dans un corps jeune, en pleine explosion hormonale et malgré ma petite constitution, et ma réserve naturelle, j'étais très demandeuse de contacts physiques. Je me rappelais de notre première nuit, et de toutes celles d'après. La chaleur se propagea dans tout mon corps, je rougissais je le savais. Mes bras autour de son cou, je me cachai dans le creux de son épaule.

-Ma Vagabonde, soupira-t-il d'un ton grave.

Je relevai la tête, il avait recouvré cet air sérieux qu'il arborait quand il était soucieux. Je fronçai les sourcils.

-J'aimerais t'offrir une vie meilleure Gaby.

-Mais tu l'as déjà fait.

Je resserrai mes bras autour de son cou.

-Une vie sans risque j'entends.

-Ce n'est pas possible. La vie elle-même est un risque perpétuel.

Il soupira de plus belle, en capitulant.

-Je dois admettre que tu as raison sur ce point.

-Je sais. Et j'ai toujours raison.

J'étais taquine, un art que j'avais appris à son contact et à celui de Kyle. Kyle qui avait fini par accepter que Jodi ne reviendrait plus et qui considérait Soleil comme sa nouvelle compagne. Un couple étrange, bien plus étrange que Ian et moi. Car il était encore plus improbable vue comment cela avait dégénérer en lui et moi et sa haine des « mille-pattes ».

C'était un lointain souvenir. Ian me ramena à l'instant présent et je pouffai aux éclats (un trait de caractère spécifique à Petty, elle était très joyeuse en général) sans discontinuer sous les assauts de ses doigts sur des points stratégiques très chatouilleux.

Je demandai du répit qu'il m'octroya bien volontiers. Ses yeux brillaient de mille étoiles quand il me voyait rire. C'était comme une drogue pour lui m'avait-il confié un soir, dans le cocon de nos bras. Il y avait eu tant de noirceur dans ce monde, un monde en reconstruction, un monde plus tolérant désormais.

Nous en étions la preuve.

Il m'embrassa sur le nez et me reposa au sol. Il commença à se dénuder pour prendre sa douche, je retournai dans l'autre pièce pour m'engouffrer dans notre lit, épuisée de cette journée, alourdie par notre repas. J'avais pris une longue douche qui avait terminé de me détendre et je n'aspirais qu'au sommeil. Le ciel était noir, sans étoile. Je n'aimais pas ces nuits-là. Cela me ramenait au manque d'Attrape-Nuage, la mère de Petty. Ses souvenirs s'estompaient mais le manque persistait, sous-jacent. Et Mel me manquait dans ma tête, encore maintenant. Pourtant nous étions amies, et même plus nous étions des sœurs. Il n'y avait plus d'ambigüité entre nous deux, entre nous quatre. Une ambigüité pas évidente au départ…

Combien de fois m'étais surprise à contempler Jared ? Combien de fois le regard de Ian avait bifurqué sur Mel ? Combien de fois Mel avait égaré sa main machinalement sur le bras, ou la cuisse de Ian quand il se trouvait à ses côtés ? Et combien de fois avais-je été troublée par le regard persistant et impénétrable de Jared posé sur moi ?

-Tu ne dors pas, ma chérie ?

Il s'était glissé derrière moi. J'aimais ce mélange de shampoing et de déodorant très boisé, qui lui correspondait bien. Il s'enroula autour de moi avec précaution, je percevais la chaleur de sa peau nue.

-Je t'attendais.

Il rit de ce mensonge mais ne releva pas, il était aussi très fatigué et la journée de demain marquait le retour chez nous. Nous devions nous lever tôt pour récupérer des cryocuves, ils étaient maintenant sous surveillance, mon espèce n'était pas stupide, elle avait bien compris ce qui se passait : le kidnapping des Âmes, la disparition de cryocuves…

Il éteignit la lumière, me souhaita bonne nuit d'un baiser chaste de peur de réveiller la bête qui sommeillait en moi et s'endormit dans la foulée. Il avait le sommeil lourd et allait bientôt prendre toute la place. J'avais l'habitude, il aimait s'étaler dans le sommeil. Je me fis toute petite alors qu'il se positionnait sur le dos, les bras en croix, et avant de suivre le même chemin vers l'oubli, je compris pourquoi il m'avait dit ces mots dans la salle de bains : il pensait à l'avenir, à notre avenir en tant que couple. Peut-être pensait-il à ce couple d'Âmes et leur bébé humain que nous avions vu avec Jared lors de notre première expédition ? Un moment inoubliable, rempli d'espoir…

Je rêvais souvent de Walter et de Wes, de mes anciennes vies, de Mel, quasiment plus de Jared. Mais Ian restait le leader de mes songes. En ouvrant les yeux, je me rendis compte que quelque chose clochait. L'absence de Ian m'alarma : il me servait toujours de réveil. Je quittai le lit d'un bond, un bond aussi vif que le put mon petit corps. Je m'étais habituée. Enfin presque. Je pris une robe de chambre, l'appelait doucement. Pas de réponse. Je sortis pour aller toquer à la porte de Mel, rien non plus. J'allais en faire de même sur celle de Rachel quand j'entendis un brouhaha diffus au rez-de-chaussée. Je me précipitai, le cœur tambourinant. C'était douloureux mais ma peur l'était bien plus.

Je descendis les marches une à une, m'arrêtai en haut de la dernière rangée, encore à l'abri des yeux de ceux d'en bas. Je reconnus la voix de Rott qui tentait d'apaiser les tensions mais rien n'y faisait, mes amis étaient bel et bien aux prises avec des Traqueurs. Ils leur demandaient d'obtempérer avec calme mais l'énervement (et la peur aidant) de mes amis amplifia. Il y eut un cri de douleur, je fis un pas de plus. Rott était au sol, le visage plaqué contre la moquette. Il avait reçu une décharge. Les techniques de mes congénères s'étaient modifiées avec la recrudescence de groupuscules humains. De résistants.

J'entendis avec horreur les autres se révolter, et constatai l'amplitude des dégâts : si les Traqueurs prenaient possession de leurs souvenirs, tous les humains de la grotte étaient condamnés. Que disais-je! Tous les humains résistants à proximité l'étaient! Je voulais faire un pas de plus pour voir où était Ian, Mel, Jared (même si je n'avais pas entendu la voix de celui-ci), Rachel et Nate mais une main me retint. Je sursautai, une autre main me bâillonna pour étouffer mon cri. Je reconnus le toucher de Jared, ferme et souple. Ma peur primale se dissipa.

-Remonte Gaby. Et fuis, le camion n'est pas verrouillé, les clefs sont sous le tapis. Va prévenir les autres de se tenir prêt à quitter la grotte, chuchota-t-il au creux de mon oreille.

Je ne voulais pas partir sans Ian, ni sans eux.

Il me força à remonter. Je croisai ses yeux bruns, des yeux déterminés malgré la peur. Je savais qu'il n'avait qu'une chose en tête : Mel. Avant j'en aurais souffert mais cette époque était révolue.

-J'essaie de te renvoyer Ian.

Je le croyais, il était celui qui pouvait nous tirer de là, le plus pragmatique, le plus réfléchi, le plus vif à prendre les décisions qui s'imposaient. Il y eut du mouvement en bas.

-Qui est là ! Entendis-je.

Il me repoussa vers les marches du haut et descendit prêter main forte aux autres. Effectivement une minute plus tard, Ian débarqua dans notre chambre, pâle et soucieux. Il me serra brièvement contre lui.

J'avais déjà enfilé un pantalon et une chemise et aussi des baskets. C'était confortable pour courir. Je me hâtai à sa suite, nauséeuse. Il avait pris nos sacs que nous défaisions jamais au cas où.

-Où sont les autres ? Murmurai-je affolée.

Mais il n'eut pas besoin de répondre, ils étaient tous là, déjà en direction des tréfonds du couloir. Ils étaient tous très pâles. Leur sac sur leur dos, je les suivis vers la sortie de secours latérale.

-Où sont les Traqueurs Ian ?

-Morts.

Il baissa les yeux, je savais qu'il se désolait de prendre des vies, surtout quand ça concernait mon espèce. Je posai ma main sur son bras en signe d'apaisement. Il ralentit et me détailla franchement. Je commençais à supporter l'idée et la vision de la mort dans cette nouvelle vie. Il devait savoir que je pouvais tout supporter tant qu'il était à mes côtés.

Il glissa sa main dans la mienne et reprit sa marche.

-N'oublie pas tes lunettes de soleil.

Il fouilla dans ses poches et les déposa sur son nez. Je n'aimais pas ne plus avoir de contact visuel avec lui mais c'était obligatoire. Il se raidit brusquement, les autres était déjà dans les camions (celui de Nate déjà sur le départ), je pressai le pas mais il se stoppa net : un Traqueur nous barrait la route. Il fit un signe et deux autres arrivèrent d'un pas vif et menaçant.

Mais à combien étaient-ils venus ? Et pourquoi ici ? Quelqu'un nous avait-il démasqués et dénoncés malgré nos efforts de prudence ? Je regardai aux alentours mais il n'y avait pas âmes qui vivent.

Ian me repoussa derrière lui mais c'était inutile, ils m'avaient vue. Leur regard sur moi était aussi hostile que celui qu'il posait sur lui. Derrière eux, mes amis s'étaient baissés dans leur véhicule situés à plusieurs dizaines de mètres, parmi d'autres véhicules garés le long du trottoir. Mélanie faisait de la résistance mais Jared l'obligea à se baisser.

-Vos lunettes, demandèrent-il à Ian simplement.

Il refusa d'obtempérer. Je l'incitai à le faire pour ne pas être témoin de leur nouvelle technique agressive sur lui. Mais il continua de refuser.

-Ian…

-Où sont les autres ? L'interrogea l'un d'entre eux.

-Cours Gaby ! Cria-t-il subitement.

Il me repoussa si fort qu'il me propulsa sur le côté avec élan, pour ensuite plonger sur le premier Traqueur qu'il assomma d'un uppercut, tandis qu'il éjectait le deuxième d'un coup de pied. Il était grand, il était fort, il était lourd et pourtant très agile. Le troisième était à ma poursuite. Je n'avais même pas vue que je courais vers le camion, je m'arrêtai en plein élan, remplie d'effroi, j'allais les mettre en danger. Je me ravisai, je ne voulais pas les trahir. Mais Mel sortait déjà à ma rencontre et me saisit le bras en même temps que le Traqueur qui, surpris par son apparition inopinée, relâcha sa prise. Mel me tira à sa suite, j'eus le temps de voir que Ian avait plaqué le troisième Traqueur mais qu'un autre se relevait. J'eus le temps de lui dire de faire attention mais sa voix couvrit la mienne :

-Emmène-la Jared !

Celui-ci démarra en trombe. Je me débattais pour qu'il freine, il fit une embardée.

-Gaby, hurla-t-il. On ne peut rien faire ! Il faut…

-Non !

Mais je vis d'autres Traqueurs agrandir le premier groupe et braquer une arme de style harpon vers nous. Ian était au sol.

-NON !

J'étais au supplice. Jared avait esquivé le harpon.

-Il sait quoi faire, dit-il, plus calme, d'une voix blanche.

Il avait cet esprit cartésien qui le rendait si bon pour les expéditions. Sauf qu'aujourd'hui…

-Il ne se laissera jamais prendre, il préfère mourir, conclut-il sur le même ton.

C'était bien pour cela que je souffrais dans une douleur indescriptible, au-delà des mots humains que je connaissais. Ma main grattait au fond de ma poche la fameuse pilule.

« Ne fais pas ça Ian, reste en vie, je viendrai te chercher. »

Cette supplique était ma bouée, la seule chose qui m'empêchait de m'auto-détruire. Jared fixait l'horizon, Mel le sol. Aucun d'eux n'osait me regarder. J'avais repoussé les bras de mon amie, je me sentais trahie autant que ce jour où j'avais été à l'infirmerie, où j'avais vu le carnage : toutes ces âmes brisées, déchirées, souillées alors que Doc tentait de les extraire.

J'étais inconsolable, des pleurs silencieux.

Après quelques heures de routes, sans halte, nous étions arrivés. La camionnette de Nate était là, à l'abri dans la cachette; je frémis de colère, sensation diffuse et inconnue dans ce corps. J'étais en état de choc. Je tremblais tellement que je ne tenais pas sur mes jambes. Je dus me résoudre à laisser Jared me porter une fois garée à distance raisonnable de l'entrée de notre grotte, de toute façon tout m'était égal désormais. Nous étions en fin d'après-midi, la chaleur sèche du désert tapait sur ma peau avec moins d'acharnement, mais c'était une brulure sur cette peau fragile. Alors qu'à mes côtés Mel affichait un teint halé des plus énervants. Elle me tendit une bouteille d'eau mais je n'y prêtais pas attention. Elle soupira, agacée :

-Ce n'est pas comme ça que tu vas arranger les choses Gaby !

Je lui lançai le regard le plus glacé que je pouvais, mais elle y fut insensible en apparence du moins.

-Mel, préviens les autres, qu'ils viennent décharger avant que je ramène la camionnette en lieu sûr, décréta Jared.

Elle s'exécuta, trop heureuse de ne plus subir ma rancune. Ces émotions humaines étaient si violentes parfois mais à cette heure, elles représentaient bien ce que je ressentais. Jared traversa les dédales de cavités, croisant certains de nos amis qu'il ignora, et moi aussi car j'avais honte de ma faiblesse. Je reconnus le chemin de ma chambre, une chambre vide, cette pensée me terrifia :

-Lâche-moi !

Je me débattis de nouveau.

-Je ne t'avais jamais connu aussi vindicative, même pour moi Gaby, grommela-t-il.

-Vous l'avez abandonné ! N'est-il rien donc pour vous !

Mes paroles étaient dures, mais je n'y pouvais rien. Il me déposa avec précaution, même si je le sentais tendu, nous étions là où je ne voulais pas être.

-C'était l'un des nôtres ! Ne dis plus jamais une chose pareille ! Rugit-il.

C'était…

-Je vais voir Jeb, se reprit-il.

Ses yeux brillaient de douleur, je m'étais peut-être trompée, peut-être…

Il se détourna sans un mot, me laissant dans ma détresse. Je me fis violence pour entrer dans la pièce, une pièce rendue chaleureuse par les soins de mon compagnon. Il y avait des draps sur un immense matelas où reposait une de ses chemises, un plaid, des rideaux voilés, des petits poufs et une table de chevet pour y ranger mes livres. J'aimais lire le soir. Il avait aussi fait de la récup, une petite armoire contenait nos habits, et des souvenirs amassés tout au long de ces deux années…

Je touchai le bois de l'armoire ciselé par ses mains, j'étouffai un autre sanglot.

-Ne perds pas espoir Gaby.

Jamie vint me serrer dans ses bras, il était plus grand que moi, et c'était toujours étrange de le voir comme mon petit Jamie. Il avait seize ans maintenant, il était presqu'un homme. Je parvins à ne pas pleurer dans ses bras mais dès son départ, après qu'il eut en vain tenté de me demander de venir manger, je craquais véritablement.

-Je vais t'emmener le chercher, me murmura une voix inattendue.


La suite bientôt du PDV de Ian.