Rebonsoir chers lecteurs, ici la posteuse (est-ce un mot ?) officielle du chapitre précédent pour vous annoncer l'épilogue ! Cette fois ci c'est donc la fin de la fin, on se retrouve en bas de page ; bonne lecture !
Epilogue
Harry rejoignit Ron et Hermione, et ils allèrent tous les trois un peu à l'écart, de l'autre côté du lac.
« Pourquoi tu ne nous a pas dit où tu allais Harry ? », attaqua directement Hermione. « On était mort d'inquiétude ! Ginny se faisait un sang d'encre, et moi aussi ! »
« J'avais besoin d'être seul… », répondit-il en baissant la tête. « Je suis désolé, je sais que j'aurais du vous prévenir tous les deux. »
« Oui, tu aurais dû ! », répliqua Hermione avec colère, mais elle posa une main sur le bras de son ami pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas fâchée contre lui. Ron jeta un regard mauvais face à ce contact et elle s'éloigna d'un bond.
« Et Ginny alors ? », cingla Ron.
Harry le regarda, interloqué.
« Et bien quoi Ginny ? »
« Tu ne crois pas que tu aurais dû lui dire à elle aussi ? Non, elle on s'en fiche bien sûr ! », continua Ron sans lui laisser le temps de répondre. « Ce n'est qu'une Weasley après tout, qu'importe les sentiments qu'elle ressent ! »
« Qu'est-ce que c'est censé dire exactement ? », lâcha Harry.
Mais Hermione avait déjà compris ce qu'il se passait.
« Apparemment, c'est à la mode ces temps-ci de larguer les Weasley. », cracha Ron d'une voix dure.
« Ron… », commença Hermione.
Il finissait par craquer finalement, après plusieurs journées. Au moins il avait essayé d'encaisser calmement la nouvelle, elle devait lui reconnaître cela, mais il ne pouvait plus contenir sa déception et sa colère plus longtemps. Sa réaction était prévisible, bien sur… elle ne lui en voulait pas vraiment. Elle lui avait brisé le cœur juste après la mort de son frère, c'était normal, n'est-ce pas ?
« Je n'ai pas l'intention de rompre avec Ginny ! », s'insurgea Harry. « Je l'aime ! Ce n'est pas parce que je suis parti quelques jours que mes sentiments ont changé. Je ne comprends même pas pourquoi tu insinues ça d'ailleurs. »
Ron ricana méchamment et renifla d'un air hautain.
« Et d'abord, pourquoi tu dis que c'est la mode de larguer les Weasley ? Qui s'est fait largué dans ta famille ? »
Hermione ouvrit la bouche pour dire quelque chose, n'importe quoi qui puisse plaider sa cause, mais elle n'en eut pas le temps.
« Ce n'est pas… »
« Hermione m'a embrassé, mais en fait, elle n'avait pas du tout l'intention de se mettre avec moi, non ! », la coupa Ron. « Elle est partie avec la fouine. Ne fais pas comme si tu ne le savais pas, je suis sur que tu étais au courant ! », fulmina Ron.
« Ron, écoute… », fit Hermione, mais elle se fit de nouveau interrompre.
« Pardon ?! », s'écria Harry. « Tu es toujours dans ce délire que Malefoy t'aime ? »
Hermione sentit la colère s'insinuer doucement en elle. Que Ron soit énervé contre elle, elle comprenait. Mais que Harry n'accepte pas non plus sa relation, ça elle ne pouvait l'accepter, et s'il s'y mettait à son tour, elle allait très rapidement exploser.
Elle se tourna vers son ami, les mains sur les hanches.
« Malefoy m'aime ! », dit-elle d'une voix ferme, le regard sévère. « Drago m'aime, ce n'est pas du tout un délire. Il m'aime et je l'aime aussi, que ça vous plaise ou non ! »
« Ce… Ce n'est… », balbutia Harry sans arriver à placer des mots tant il trouvait la situation absurde. « C'est un Mangemort ! Par Merlin Hermione, tu… tu es la sorcière la plus intelligente de notre génération, tu… tu… comment peux-tu te laisser abuser par… »
« Tu es ridicule ! », s'exclama Hermione. « Pourquoi est-ce qu'il prétendrait m'aimer ? Ça n'a pas de sens. »
« Sans toi comme alibi, il ira passer de nombreuses années à Azkaban. Il t'utilise pour ne pas se faire condamner ! »
C'était tellement grotesque qu'elle en aurait presque ri, si la situation ne lui donnait pas autant envie de pleurer de rage.
« Drago n'a jamais été un véritable Mangemort. Il a été forcé par Voldemort, et tu le sais parfaitement. »
« Ah oui ? Et dans la Salle sur Demande aussi je suppose, quand il est venu pour essayer de me capturer ? », dit Harry. « Bizarre, je n'ai aperçu Voldemort nulle part à ce moment là. »
« Il nous a sauvé lorsque l'on était au manoir ! C'est grâce à lui qu'on a pu s'échapper ! », hurla Hermione.
« Ça n'a rien à voir… tu n'as rien compris… »
« Rien compris ? RIEN COMPRIS ? », répéta Hermione, hystérique. « Qui est-ce qui parlait de pardon il y a dix minutes ? Qui est-ce qui disait qu'il fallait accepter l'autre avec tous ses défauts ? »
Harry la fusilla du regard.
« Donc les grands conseils de Harry Potter ne s'appliquent pas à lui-même ! », dit Hermione alors que des larmes de rage débordaient de ses yeux. « Tu n'es qu'un sale hypocrite. Et toi, », s'écria-t-elle en se tournant vers Ron, « je croyais que tu étais d'accord avec ma relation. Je suis venue te voir pour t'en parler et tu n'as rien dit, tu m'as même consolée ! »
« Mon frère venait de mourir. Qu'est-ce que tu voulais que je dise ? », lui cracha-t-il au visage.
« Tu l'as laissé tombé juste après la mort de Fred ? », dit Harry.
Hermione se mit à pleurer, choqué par l'attitude des garçons.
« Je croyais que vous étiez mes amis. », hoqueta-t-elle. « Vous n'essayez même pas de comprendre, vous êtes complètement fermé dans votre préjugé que Drago est quelqu'un de mauvais. Vous ne le connaissez pas et vous me jugez. Je croyais que vous étiez mes amis… », répéta-t-elle.
« Je ne vois pas comment je pourrais être ami avec une telle traînée. », répliqua alors Ron.
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La main d'Hermione partit toute seule, et elle gifla Ron qui fit un pas en arrière sous la force du coup. Comment pouvait-il dire ça ? Elle pouvait comprendre qu'il n'approuvait pas cette relation, elle pouvait comprendre son amertume parce qu'elle le lui avait annoncé juste après la mort de Fred, elle comprenait qu'il explose après coup, mais il y avait des limites. Elle ne se laisserait pas insulter ainsi. Quand à Harry, elle n'arrivait pas à croire qu'il réagisse de cette manière, elle avait cru pouvoir compter au moins sur lui. Mais les deux garçons se liguaient contre elle, comme d'habitude.
« Qu'est-ce qu'il se passe ici ? », fit une voix derrière eux.
Ginny s'avança et se fit une place dans le petit cercle. Elle regarda successivement Hermione en pleurs, Harry furax et Ron en rage qui se frottait la joue, et ne tarda pas à comprendre.
« Hermione sort avec Malefoy ! », cracha Harry d'une voix mauvaise.
« Oui, je sais. Et alors ? »
« Alors ? », s'insurgea Harry. « Alors, elle… », mais Ginny lui lança un regard si féroce qui lui rappela tant Mrs Weasley qu'il préféra ne pas continuer.
« Alors rien du tout ! Hermione est amoureuse d'un garçon qui l'aime en retour, et ça devrait être suffisant pour toi ! Est-ce qu'elle a piqué une crise quand nous deux on s'est mis ensemble ? Je ne crois pas ! »
« Ce n'était pas pareil… », marmonna Harry.
« Si, c'était pareil. Tu es le meilleur ami d'Hermione, par conséquent tu te dois de la soutenir. Est-ce qu'Hermione est stupide ? »
« Quoi ? »
« Est-ce que Hermione est stupide ? », répéta Ginny qui devenait de plus en plus impatiente.
« Bien sûr que non, mais… »
« Alors pourquoi penses-tu que sa décision d'être avec Malefoy n'est pas murement réfléchie ? Tu penses qu'elle n'aurait pas remarqué s'il se moquait d'elle ? Tu n'as pas suffisamment confiance en elle pour la croire quand elle te dit que Malefoy a changé ? De la part de mon crétin de frère – Ron eut une exclamation – je n'en attendais pas moins, mais toi tu me déçois Harry ! Excuse-toi maintenant. »
Harry ouvrit la bouche pour protester mais Ginny ne lui en laissa pas le temps.
« Harry James Potter ! Excuse-toi d'avoir réagi comme un imbécile et dis-lui que tu l'aimes et que tu seras toujours là pour elle, peut importe qui elle aime. »
Le Survivant resta à fixer Ginny pendant quelques secondes d'un air ébahi et idiot, puis il sembla retrouver ses esprits et se tourna vers Hermione. Il parut se rendre compte à l'instant qu'elle pleurait et un malaise se dessina sur son visage.
« Je suis désolée Hermione… Bien sûr, oui… Ginny a raison, je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Evidemment que tu es ma meilleure amie, je t'adore et je n'aurais pas du réagir comme ça, si tu penses que la fouine, pardon, que Malefoy a changé alors… c'est dur à croire quand même… - il avisa le regard noir de Ginny – mais je te fais confiance là-dessus. Je vais faire un effort pour… enfin, excuse-moi. Je suis désolé. »
Hermione hocha la tête en souriant parmi ses larmes, et vint se réfugier dans les bras de son ami, qui la serra fort contre lui.
« Ronald ? », fit Ginny.
Hermione tourna la tête vers lui pleine d'espoir, mais Ron se contenta de lui jeter un regard glacial et tourna les talons. Hermione baissa les yeux au sol en se mordant la joue pour ne pas se remettre à pleurer.
« Je vais aller lui parler. », dit Harry.
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La nuit était tombée une petite demi-heure plus tôt. Hermione et Ginny avait discuté pendant une grande partie de la journée, puis elles avaient rejoints le groupe de Serpentard en début de soirée. Blaise avait louché sur Ginny avec une certaine insistance avant que celle-ci ne se décide à remettre les points sur les i en lui rappelant qu'elle était déjà avec quelqu'un.
Ils s'étaient tous assis en cercle par terre. Hermione avait créé par magie une flamme suspendue à quelques centimètres au dessus du sol, qui les réchauffaient tous agréablement. La petite bande d'amis faisaient griller des marshmallows à l'aide de branches trouvées à la lisière de la forêt interdite. Ginny avait envoyé son patronus chercher Harry et Ron, et un peu plus tard Harry était arrivé, ce qui avait entraîné un silence gênant, mais Blaise et Pansy l'avaient vite rompu, car Blaise avait fait brûler le marshmallow de Pansy.
« Espèce d'incapable dégénéré comment tu as pu réussir à mettre le feu à mon marshmallow alors que je te faisais confiance stupide veracrasse ! »
Ron lui n'était pas venu. Personne n'avait fait de remarque, mais Drago avait remarqué l'air triste d'Hermione.
Quand le froid finit par se faire ressentir à cause de la nuit, malgré la chaleur des flammes, Hermione lança un enchantement qui créa autour d'eux une sphère de chaleur. Tout le monde soupira de gratitude.
« Tu vois Pansy », dit Blaise « c'est l'avantage d'avoir une amie intelligente dans le groupe. Avec toi on se serait gelé sur place jusqu'à ce que mort s'en suive. »
Théodore ricana.
« Si tu as froid, tu n'as qu'à te réchauffer tout seul, gros tas. Les femmes ne sont pas des larbins. Et toi, » continua-t-elle en se tournant vers Théo « tu ferais bien de ne pas ricaner bêtement à chaque phrase que ce retardé dit, sinon tu peux dire adieu à ta gâterie du soir. »
Théo se stoppa immédiatement. Blaise s'empressa de le siffler, et Drago l'imita. Hermione avait les joues rouges.
« Je crois que c'est l'heure des petites révélations… », s'exclama Blaise ravi en se frottant les mains. « Dommage qu'Astoria et Maria ne soient pas là, j'aurais bien voulu avoir des détails croustillants sur leur vie sexuelle. »
« Tais-toi espèce de gros porc ! », rugit Pansy en le frappant, et Blaise lui adressa un sourire narquois.
« Ça consiste en quoi ces révélations exactement ? », demanda Harry inquiet.
« Oh, rien de très méchant… »
Hermione commençait à connaître Blaise suffisamment bien pour ne pas être rassurée pour autant. Elle jeta un regard à Drago qui lui sourit en retour, mais il ne semblait pas très convaincant.
« Je ne sais pas si je veux jouer. », dit Harry.
« On a peur Potter ? », répliqua alors Drago.
Malgré lui, Harry eut un sourire.
« Tu aimerais bien. »
« Bon on commence ! », s'impatienta Blaise. « Je veux poser ma question à Weaslette et à son physique ravageur. »
Ginny leva les yeux aux ciel mais Harry brandit son poing.
« C'est à ma copine que tu parles. », grogna-t-il.
« Oui, oui, je le sais bien malheureusement. »
« Je croyais que tu aimais Daphnée ? », fit Hermione un peu perdue.
« Bien sûr ! », s'empressa de répondre le noir. Mais je ne dirais pas non à une nuit en compagnie de… d'accord, d'accord, c'est chasse gardée ! », dit-il en avisant le regard féroce de Harry. « Weaslette alors dis-moi : qu'est-ce que Potter a de plus que moi en fait ? Parce que niveau compatibilité, je pense que je suis plus dans ta catégorie. »
Ginny, Harry et Pansy s'exclamèrent en même temps :
« Je dirais de la modestie. », dit Ginny.
« J'ai tué Voldemort je te rappelle, je peux te faire subir le même sort quand je veux ! », rugit Harry.
« Sérieux Blaisounours, c'est quoi cette question ? », soupira Pansy accablée.
L'effet de groupe fit que personne ne comprit grand-chose, et ils éclatèrent tous de rire.
« Je vais prendre le relais. », fit Théo. « Tout le monde doit dire ce qui lui fait le plus peur en ce moment. »
« C'est une très bonne idée mon serpent ! », approuva Pansy en l'embrassant. « Drago tu commences ! »
Il y eut un moment de silence pendant lequel tout le monde réfléchissait à la question.
« J'ai peur que les proches d'Hermione et surtout ses parents ne m'acceptent pas à cause de tout ce que je lui ai fait subir les années précédentes. J'ai peur qu'Hermione les choisissent eux et non moi. »
Hermione lui attrapa la main pour le réconforter et vint lui chuchoter des mots rassurants à l'oreille.
« Mes parents t'accepteront Drago, parce que je t'aime et c'est tout ce qui importe pour eux. »
C'était la première fois qu'elle le lui disait. Je t'aime. Je t'aime. Trois petits mots simples, mais qui avaient toujours eu du mal à sortir de sa bouche.
« Achevez-moi devant tant de niaiserie… », gémit Blaise. « Hermione c'est à toi. »
« J'ai peur de me faire torturer à nouveau par Bellatrix. », avoua-t-elle d'une petite voix. « Je sais qu'elle est morte, mais j'ai l'impression de la voir apparaître partout, tout le temps. »
Un blanc gênant s'installa. Tout le monde évita soigneusement le regard de l'autre, sans savoir quoi dire.
« Euh… à toi Ginny ? »
Sa voix trembla lorsqu'elle parla.
« J'ai peur d'oublier Fred. Sa voix, le son de son rire, j'ai peur d'oublier les petits détails de lui qui le différenciaient de George et qui faisaient qu'il était un si bon frère. »
Un nouveau silence pesant s'installa. Drago semblait avoir trouvé un grand intérêt pour un brin d'herbe avec lequel il jouait, la tête résolument tournée vers le bas.
« Ce n'était peut-être pas une si bonne idée finalement… », fit timidement Théo.
« On pourrait… », commença Harry. « Vous savez ce qu'on devrait faire ? On devrait tous prendre un bout de parchemin et écrire dessus les choses dont on a peur, les choses qui nous font mal ou que l'on regrette, en les gardant pour nous. Et ensuite on les brûlera dans le feu pour les détruire.
Tout le monde approuva en hochant la tête. Hermione sortit de son sac des parchemins et des plumes et les distribua. Il n'y avait pas suffisamment de plumes pour chacun, alors ils se les prêtèrent, et ce fut un moment de partage intense. Sans un mot, ils écrivirent tous à leur tour et on n'entendit rien d'autre que les bruits de la nuit, et le grattement des plumes. Harry fut le dernier à terminer d'écrire, et lorsqu'il eut fini, ils jetèrent tous leur parchemin dans le feu, et les regardèrent se consumer jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des cendres.
Au nom de Passion Fugace, j'espère que vous avez apprécié la lecture de cette histoire et merci de l'avoir suivie ! Il se pourrait peut être, hypothétiquement, qu'il existe un jour un épilogue d'épilogue, stay tuned !