Titre : A travers tes yeux…

Bonjour à tous ! Pour commencer, j'espère que vous passez tous de bonnes fêtes de fin d'années ensuite voici le dernier chapitre de cette histoire, qui se clôture après trois ans à quelques jours près (Je l'avais publiée le 25 décembre 2013) comme le temps passe vite *snif* Enfin bon, je ne vous retiens pas plus longtemps et vous laisse découvrir cet ultime chapitre avec j'espère, le même enthousiasme que le premier *sourire* On se retrouve en fin de chapitre comme toujours, une bonne lecture à tous !

30ème Regard : Puissions nous être à jamais heureux…

« Oni-chan ! Oni-chan ! »

La sonnerie de l'académie venait à peine de retentir pour la deuxième fois qu'une jeune fille à la longue chevelure argentée, tentait tant bien que mal de rattraper son frère, sortit bien avant elle. Après maint appel à son attention, le jeune homme finit par s'arrêter pour faire face à sa sœur en soupirant.

« Qu'est ce qui a bien pu te retenir cette fois ? »

« Absolument rien ! Je discutais avec Yuki-chan quand un garçon m'a subitement attrapé à part pour me déclarer son amour puis j'ai dû me dépêcher d'aller récupérer mes affaires en classe avant de courir après toi pour te rattraper » déclara t-elle dans la normalité.

« Comment ça !? Et qui ça ? Ce n'est pas le troisième cette semaine ? »

« Ça se pourrait bien…pourquoi ça t'intéresse ? » lui demanda t-elle avec amusement.

« Pas plus que ça…mais père m'a demandé de veiller sur toi alors…il faut bien qu'un grand frère serve à quelque chose… » déclara le jeune homme avec un léger sourire, tout en ébouriffant les cheveux de sa sœur.

« Hé ! C'est pas sympa ! » s'offusqua t-elle en tentant de se recoiffer. « De toute façon, je sais parfaitement bien me défendre toute seule, papa s'inquiète beaucoup trop… »

« Je n'en doute pas…mais mère se sent plus rassurée de cette façon et tu sais combien son avis passe avant tout le reste… »

« Oui c'est sûr ha ha ! » le soleil n'allait pas tarder à se coucher, laissant entrevoir une vue magnifique sur la ville de Tokyo aux reflets rouge orangés et une légère brise d'été. Les deux adolescents s'arrêtèrent quelques instants devant ce paysage qui leur rappelait la chevelure de leur mère. Ils continuèrent ensuite leur chemin en dehors de la ville, là où se dressait leur maison, située un peu plus en hauteur d'une colline. « C'est aujourd'hui non ? » s'enquit la jeune fille.

« Oui… » affirma le jeune homme en voyant très bien de quoi sa sœur voulait parler. « Espérons que père puisse rentrer tôt…mère ne lui en voudra pas mais elle sera sûrement très triste et préfèrera le cacher… »

Tous deux furent du même avis et prièrent pour le retour de leur père le plus tôt possible ce soir. Pour l'heure, ils venaient enfin de rentrer de leur journée et trouvèrent leur mère assise dans l'un des canapés du salon, visiblement occupée à feuilleter une sorte de livre.

« Nous sommes rentrés, mère… »

« Bonsoir maman ! »

« Ah ! Taiyo, Tsukiyô vous rentrez tard dîtes moi, comment s'est passée votre journée ? » s'enquit aussitôt Kisaki d'un sourire bienveillant.

« Ça peut aller.. » répondit Taiyo sans plus.

« Je ne sais pas comment tu fais, moi je suis littéralement épuisée ! » affirma Tsukiyô en se laissant choir à coté de Kisaki. Elle dénoua ensuite sa cravate et se détendit un long moment avant de s'intéresser à ce que faisait sa mère. « Qu'est ce que tu regardais ? »

« Nos albums photos…je les ai retrouvés en rangeant un peu tout à l'heure et j'ai l'impression de ne pas avoir vu le temps passer… » affirma Kisaki, un soupçon de nostalgie dans la voix. Taiyo s'approcha alors à son tour et scruta rapidement l'album qu'elle tenait entre les mains. « Il s'agit des photos de votre mariage… »

« Hein ?! Mais ce n'est pas juste, je n'étais pas encore née ! » s'offusqua Tsukiyô.

« Moi non plus je te ferai remarquer… » lui répliqua Taiyo.

Kisaki ne pût s'empêcher de rire devant pareille scène et se rapprocha de sa fille pour laisser Taiyo s'assoir de l'autre coté. « Vous savez, j'ai vécu plein de moments merveilleux avec votre père…mais ce jour là, je crois que je m'en souviendrai toute ma vie…hormis celui de votre naissance à chacun, c'était le jour le plus extraordinaire et le plus heureux de toute ma vie… » et elle s'en souvenait encore comme si c'était hier…

18 ans plus tôt…

La surprise avait été de taille…maintenant elle ne pouvait plus faire machine arrière. De toute façon, elle ne le souhaitait pas. Aujourd'hui était pour ainsi dire le plus beau jour de sa vie…celui qu'elle avait attendu avec impatience et qu'elle partageait avec celui qu'elle aimait comme elle l'espérait depuis tellement longtemps…depuis qu'ils s'étaient avoué leur sentiment.

« Tu es nerveuse ? » s'enquit le youkai dans un chuchotement.

« Comment pourrais-je ne pas l'être ? Jamais je n'aurais cru que vous feriez une chose pareille…je suis tellement heureuse que je pourrais en mourir… » avoua Kisaki en contenant difficilement ses larmes.

« … ! » Devant pareille révélation, Sesshomaru esquissa un sourire et prit délicatement la main de sa femme dans la sienne. « Jamais je ne te laisserai partir…tu es à moi pour toujours… »

« … » Kisaki remercia le ciel qu'il ne puisse pas voir son visage en ce moment et resserra sa main dans la sienne. Elle rougissait comme jamais et son cœur cognait comme un fou dans sa poitrine. Une telle émotion, un tel bonheur étaient-ils seulement possible ? Il avait changé sa vie à un point qu'il ne l'imaginait même pas et dans quelques mois, ils seraient également parents…

« Je le veux »

« … ! » cette phrase tira Kisaki de sa rêverie alors que le prêtre youkai s'adressait maintenant à elle pour confirmer ses dires.

« Et vous Kisaki Kitsu, promettez-vous solennellement d'aimer, de protéger et de chérir cet homme dans la richesse ou dans la pauvreté, dans la joie ou le malheur, dans la santé ou la maladie et ce…jusqu'à ce que la mort vous sépare ? »

Bien sûr qu'elle le voulait, il n'y avait donc plus à hésiter « O-Oui ! Je le veux ! » s'exclama t-elle avec un empressement qui fit légèrement rire son entourage derrière eux.

« Bien…que l'on apporte les alliances, symbole de votre engagement éternel ! » poursuivit le prêtre. Tout de suite après, Rin s'avança vers eux avec les fameux anneaux en question sur un petit coussin rouge. Extrêmement fière et ravie, la fillette leur envoya son plus beau sourire avant de tendre les alliances à Sesshomaru puis à Kisaki. Le youkai passa aussitôt la bague au doigt de la jeune fille, ceci sans jamais la quitter des yeux. Cette dernière parût quelque peu déstabilisée et devint presque fébrile en prenant à son tour la main du youkai.

« Tu trembles…tout va bien ? » lui demanda t-il tout bas.

« Oui…c'est juste que…même après tout ce temps, vous arrivez encore à m'intimider lorsque vous agissez de cette façon… » avoua t-elle en terminant son ouvrage avec soulagement. Sesshomaru esquissa un sourire et la ramena aussitôt contre lui par la taille devant tout le monde. « N'oublie pas qu'à partir de maintenant, tu es ma femme et mon égal…je ne veux plus entendre ce genre de choses et encore moins de 'sama' dans ta bouche, est ce clair ? »

« … ! » ce n'était pas un ordre qu'il lui donnait, même si ça y ressemblait étrangement, mais quelque part elle aimait lorsqu'il s'adressait à elle de cette façon. Son embarras s'était pour ainsi dire envolé et elle lui offrit un doux sourire. « Je suis désolée mais je crois qu'il me faudra un peu plus de temps pour ça… »

« …!? » contre toute attente et sans crier gare, Kisaki se jeta à son cou et l'embrassa avec une passion certaine.

« La mariée est bien audacieuse… » murmura Miroku dans le public.

« Bien joué, Kisaki-chan » affirma Sango d'un visage ravi.

« … » Bien qu'un peu déconcerté, Sesshomaru n'en montra rien et Kisaki en profita pour ajouter autre chose « Maintenant c'est à toi de jouer, mon chéri ! »

« … ! » elle l'avait vraiment appelé 'mon chéri' là ? Comment pouvait-il résister face à un tel sourire, de tels yeux brillants… « Toi… » sans prévenir, il la souleva par la taille et Kisaki se retrouva au dessus de lui malgré elle, tout en se maintenant à ses épaules « Tu aimes vraiment jouer avec moi mais si c'est ce que tu veux…dans ce cas je marcherai avec toi…je t'aime Kisaki… »

« Oui moi aussi… » affirma t-elle les yeux brillants de larmes. Il finit par la redescendre à sa hauteur et ils s'embrassèrent une fois de plus devant les applaudissements de tous les invités.

« Euh…je vous déclare à présent mari et femme… » conclut le prêtre, incertain de savoir s'il pouvait poursuivre.

Les mariés reçurent aussitôt une pluie de pétales sur eux mais pour Kisaki rien d'autre ne comptait à part eux. Elle était si heureuse…un bonheur sans pareil était en train de la submerger alors que leur étreinte n'avait toujours pas pris fin. Il le fallait pourtant bien car plusieurs invités dont Inuyasha et les autres, s'avançaient vers eux afin de les féliciter.

« Félicitations à vous… » déclara Kagome, Inuyasha à ses côtés.

« Merci mes amis…et désolée pour mon attitude de ces derniers jours, je ne pensais pas que…enfin tout ça… » Kisaki ne pût aller au bout de sa phrase car ses larmes l'avait déjà submergée.

« Ce n'est rien voyons, ne te met pas dans tous tes états… » la rassura Sango. « Nous savions parfaitement ce que tu traversais, c'est pourquoi nous faisions tout pour te remonter le moral… »

« Ouais, une demande exclusive de Sesshomaru en personne. Je crois que c'était la première fois de sa vie qu'il me…enfin qu'il nous demandait de l'aide hé hé ! » précisa Inuyasha sans se soucier de la présence du youkai.

« Ne prends pas tes rêves pour la réalité, Inuyasha…ma demande concernait en premier lieu ta compagne et le renard, toi tu n'étais que très secondaire… » répliqua Sesshomaru avec une nonchalance qui irrita aussitôt son frère.

« Moi je crois surtout que tu veux te battre ! » s'exclama Inuyasha en relevant ses manches. Sesshomaru l'ignora et Miroku tenta de calmer Inuyasha en déviant la conversation. Sesshomaru en profita pour s'éloigner avec Kisaki mais ils tombèrent nez à nez avec Hashmira et Arina, qui les félicitèrent à leur tour.

« Je suis tellement heureuse pour vous ! » se réjouit Arina. Kisaki ne l'avait pas revue depuis son séjour à Hawaï mais elle semblait toujours aussi enjouée que la dernière fois.

« Cette journée est la votre, mes enfants…j'ai aussi entendu dire que tu attendais un heureux évènement, Kisaki, félicitations » ajouta Hashmira.

« M-Merci… »

« Un petit Inu ou bien peut être un Kitsu, quoi qu'il en soit un futur successeur aux entreprises familiales… » poursuivit le dragon sur un ton quelque peu déplaisant. Sesshomaru intervint aussitôt « Il sera avant tout notre enfant et non un jouet de la société youkai, n'oubliez pas ceci… »

« … » Kisaki ignorait s'il s'agissait d'une menace ou bien d'un conseil mais elle était heureuse de l'entendre parler ainsi.

« Cela va s'en dire…mais un enfant des plus intéressant tout de même, compte tenu de ses parents… » ajouta Hashmira.

« … ! » Kisaki n'aimait pas la tournure que prenait cette conversation et agrippa son mari au bras afin de l'inciter à se retirer…mais avant cela, elle aussi avait son mot à dire « Merci de votre intérêt Hashmira-sama, nous ne manquerons pas de nous en souvenir…mais sachez que si vous voulez quoi que ce soit à notre enfant, il vous faudra obligatoirement passer par nous car nous sommes ses parents et par conséquent nous serons toujours là pour le protéger… » affirma sérieusement Kisaki. Hashmira ne sût quoi répondre et Sesshomaru parût quelque peu surpris de cette intervention. Elle avait réussi à faire taire le dragon Hashmira mais ce dernier ne s'en vexa nullement « Evidemment… » se contenta t-il de dire en esquissant un léger sourire.

Kisaki et Sesshomaru finirent par s'éloigner mais ce dernier conserva une expression sombre. Lorsqu'elle voulut le rassurer, une voix se fit entendre derrière eux…une voix qu'elle n'avait pas entendue depuis des mois.

« Kisaki ! »

« S-Shen ? Mais que fais-tu là ? » Shen Sarutobi, fils du sénateur Hatsuno Sarutobi aux Etats-Unis, de la lignée des youkais singe s'avançait dans leur direction d'un air enjoué. Kisaki l'avait rencontré il y a quelques temps en Amérique et ils étaient rapidement devenus amis. Il l'avait aussi demandée en mariage sous le nez de Sesshomaru. Ce n'était sûrement pas lui qui l'avait invité aujourd'hui…

« On dirait que ça ne te fait pas plaisir ? » s'enquit Shen en ignorant purement et simplement Sesshomaru.

« Ce n'est pas ça c'est que… » Kisaki lança un timide regard à Sesshomaru qui lui, n'avait toujours pas quitté le singe des yeux. Il trouvait qu'il fixait un peu trop sa femme à son goût.

« Kisaki, Sesshomaru… » Hatsuno venait d'apparaître à son tour et les félicita chaleureusement. Kisaki comprit dès lors que Shen s'était tout simplement incrusté à la fête, tout cela dans le but de…

« Tu sais Kisaki, j'ai pris la décision de devenir sénateur moi aussi… » débuta Shen tout fier de lui. « C'est très bien ça… » commença Kisaki avant qu'il ne l'interrompe à nouveau. « Par conséquent, je serais quelqu'un de beaucoup plus intéressant que Sesshomaru, si j'étais toi je divorcerai tout de suite…»

Cette déclaration fit quelque peu rire Hatsuno, ce qui ne fût définitivement pas le cas de Sesshomaru qui commençait à voir rouge. Kisaki voulut calmer le jeu mais Shen l'entraîna carrément par le bras pour ensuite se diriger vers la piste de danse un peu plus loin. Kisaki n'eut guère le loisir de refuser et remarqua que plusieurs hommes, dont Hatsuno, retenaient Sesshomaru par le biais d'une conversation d'affaires. Shen et son père étaient donc bien de mèche, désespéra t-elle.

« Je plaisantais tu sais… » débuta Shen.

« Hein ? » la danse venait de commencer par une légère valse mais Kisaki n'y prêta pas attention et laissa le youkai la guider.

« Ce que j'ai dit tout à l'heure, c'était juste pour voir la tête de Sesshomaru si je parlais de divorce… »

« Oui… » Kisaki se garda bien de lui dire qu'il n'avait pas du tout apprécié la plaisanterie mais il devait sans doute l'avoir remarqué.

« Mais…tu m'as quand même beaucoup manqué… » lui avoua t-il en rougissant légèrement. « Je sais qu'il me reste encore un long chemin à parcourir avant d'atteindre mon rêve mais lorsque je serais fin près, tu seras fier de l'homme que je suis devenu…et là vraiment, Sesshomaru aura du souci à se faire ! » s'exclama t-il, certain de ce qu'il avançait.

Cette dernière réplique fit aussi tôt rire Kisaki mais curieusement c'était peut être la première fois qu'elle le découvrait aussi mature. « Et bien j'attends de voir ça ! Moi en tout cas, je sais que tu y parviendras…je parle de ton rêve bien sûr mais je te souhaite également de rencontrer la personne qui comptera le plus pour toi… » lui dit-elle chaleureusement, accompagnée d'un sourire.

« … ! » Shen rougit une fois de plus mais avant qu'il n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit, quelqu'un lui enleva Kisaki sans qu'il ne puisse rien y faire. La jeune fille n'eut toujours pas son mot à dire et se retrouva cette fois, nez à nez avec…

« Cela ne fait pas si longtemps que ça, princesse… »

« Koga…je ne savais pas que tu étais ici… » s'étonna Kisaki.

« Il y a bien des façons de s'introduire à une fête tu sais… » ajouta t-il avec un petit clin d'œil. « Alors ? Tu préfères les singes aux chiens maintenant ? »

« Je ne vois pas de quoi tu veux parler, Shen est mon ami et je suis une femme mariée maintenant, tu sais… »

« Mariée tu dis…oui, j'avais cru comprendre…. » dit-il avec un soupçon de déception dans la voix, qui ne passa pas inaperçu à Kisaki. Il y a quelques temps déjà, Koga lui avait déclaré ses sentiments mais elle n'avait guère pu répondre à ses attentes car c'était bel et bien Sesshomaru qui habitait son cœur et ce depuis toujours. Koga et lui s'étaient même affrontés sous leur forme démoniaque pour elle. Depuis ce jour, Koga ne s'était plus jamais imposé et avait pour ainsi dire compris qu'il ne serait jamais rien de plus qu'un ami…Kisaki l'ayant toujours considéré comme tel.

« Merci Koga… » déclara soudainement Kisaki, tout en ralentissement le rythme de la danse.

« De quoi ? » s'étonna le loup.

« Pour avoir été là…pour m'avoir soutenue à plusieurs reprises lorsque j'en avais besoin. J'aimerai que l'on reste toujours amis et qu'il n'y ait plus de querelle entre toi et Sesshomaru-sama… »

« Ah ça… » ce ne sera sans doute pas demain la veille mais l'espoir fait vivre, dit-on…songea Koga. Après qu'ils restent amis, pourquoi pas...seulement, il ne s'était pas encore résolu à oublier ses sentiments à son égard. C'était la première fois qu'il avait aimé une femme de cette façon…jamais il ne pourrait l'oublier…ni elle ni son sourire. Il n'y avait que la bague qu'elle portait au doigt qui lui rappelait qu'elle ne serait jamais à lui…ça et aussi l'être qui grandissait en elle…

« Koga ? » l'appela Kisaki, inquiète de ne recevoir aucune réponse.

« Oui, désolé….en fait, moi aussi je dois te remercier… » débuta t-il en s'arrêtant soudain de danser.

Kisaki en profita pour reprendre quelques instants son souffle et attendit la suite de ses propos. « Pourquoi ? » s'enquit-elle.

« Pour tout… » conclut Koga avant de prendre l'une de ses mains et d'y déposer un léger baiser. Kisaki rougit légèrement devant ce geste mais l'Okami la poussa rapidement dans les bras d'un autre. Un peu prise au dépourvu, Kisaki réalisa que son nouveau cavalier n'était autre que…

« Oni-san ?! »

« Je sais…tu vas te demander ce que je vais ici mais ce cher Sesshomaru avait une dette envers moi, il se devait donc de supporter ma présence aujourd'hui… »

« Ne dis pas de bêtises voyons et dansons ! Je suis si contente que tu sois ici avec nous ! » lui répliqua Kisaki en l'entraînant avec elle pour danser.

« … » Kaito la laissa faire et joignit même une main à la sienne avant de poser son autre main sur sa taille. Cette situation évoqua aussitôt quelque chose à Kisaki. « Tu étais encore jeune mais…il y a de ça des années, tu m'as demandé de t'apprendre à danser… »

« Oui…à cette époque, je croyais encore aux contes de fées…Raito avait bien ri ce jour là… » se souvint Kisaki.

« … » Kaito n'en rajouta pas plus et laissa la musique les guider, préférant ne pas réveiller de douloureux souvenirs. « Et maintenant ? Es-tu heureuse ? Enfin je veux dire…est ce la vie que tu souhaitais avoir ? » s'enquit-il sans la regarder.

Kisaki parût surprise par sa question mais comprit vite qu'elle en sous-entendait une autre. « Jamais je n'aurais espéré un jour obtenir un tel bonheur…Sesshomaru-sama, Rin-chan, mes amis et tous ceux que j'ai rencontré par la suite…c'est à eux que je le dois…mais toi aussi grand frère… »

Kaito eut soudain toute son attention « Moi ? » s'étonna t-il « Non, tu te trompes…tu ne me dois rien ni à moi ni à Raito…notre famille te détestait et puis… »

« Merci… » le coupa Kisaki d'un grand sourire « Merci d'avoir retrouvé ma trace…de m'avoir guidée jusqu'à Sesshomaru-sama et aussi d'être là aujourd'hui. Je le pense vraiment tu sais et il en est de même pour Raito oni-san…s'il était encore là, je lui dirai exactement la même chose… » ajouta t-elle sincèrement en laissant une larme couler à travers son sourire.

« … » alors elle leur avait vraiment pardonné…toute cette querelle était bel et bien fini. Kaito ne pouvait s'en sentir que soulagé même si rien n'effacera jamais complètement leur passé. Il pouvait néanmoins aller de l'avant maintenant et c'était précisément ce qu'elle venait de lui offrir…une autre chance. « Dans ce cas…j'espère au moins me rattraper auprès de mon petit neveu… » déclara le renard en souriant à son tour.

« Ha ! Ha ! Pas de souci, je veux qu'il connaisse le plus de monde possible, sa famille entre autre mais aussi beaucoup d'autres personnes…je veux le savoir entouré et choyé de tous… »

« Il risque surtout d'être trop gâté si tu veux mon avis… » soupira Kaito.

« P-Pas du tout ! » se défendit Kisaki.

« Si tu le dis Ha ha ! »

Ils continuèrent à danser ainsi un petit moment tout en se chamaillant sur des détails insignifiants mais quelque part…c'était comme s'ils venaient de se retrouver. Cela faisait d'ailleurs bien longtemps que Kisaki n'avait pas vu son frère rire de la sorte et aussi sincèrement devant elle.

« Tu as fait vite dis-moi… »

« Tu ne croyais tout de même pas que j'allais rater un évènement pareil… » affirma Saori, tout de rouge vêtue et lunettes de soleil en main. « Il s'agit du mariage de mon fils après tout. J'ai déjà été transcendé de bonheur lorsque j'ai reçu l'invitation…encore plus lorsque j'ai su que je n'allais pas tarder à être grand-mère ho ! ho ! ho ! » Sesshomaru regrettait déjà de l'avoir invitée « J'ai aussitôt fait un petit crochet par la France et j'ai acheté plein de jolies choses à ce futur petit trésor…à Kisaki aussi bien sûr. Tu sais aussi bien que moi à quel point j'adore la haute couture française… »

« Non, je l'ignorais… » répondit Sesshomaru, sans grand intérêt pour ne pas dire qu'il s'en moquait complètement. Kisaki avait depuis un moment quitté son champ de vision et cela commençait à l'inquiéter.

« Enfin aujourd'hui, nous pouvons affirmer que Kisaki est véritablement ta femme…il était tant, j'imagine qu'elle a dû être très surprise. Organiser un tel évènement sans même la consulter, cela ne te ressemble guère…est ce pour la venue du bébé que tu as fait ça ? »

« Kisaki a toujours été ma femme…depuis ce ridicule contrat jusqu'à aujourd'hui et ce, peu importe les circonstances et les imprévus en cours de route… » cela paraissait tellement évident pour lui « L'arrivée prochaine de cet enfant m'a aussi fait comprendre que plus rien ne sera jamais comme avant…avec Kisaki et Rin aussi, nous formerons une famille…et je la protègerai quoi qu'il puisse arriver… »

« De telles paroles venant de toi… » songea Saori en souriant. « Il n'y a pas de doute, tu ressembles vraiment à ton père… » affirma t-elle. Sesshomaru lui adressa un regard interrogateur et attendit la suite de ses propos « Et je sais qu'aujourd'hui, il serait fier de l'homme que tu es devenu…tout comme je le suis… »

« … » c'était sans doute la première fois qu'il recevait un tel compliment de la part de sa mère. Tout ce changement…ses sentiments…tout cela il le devait à une seule et unique personne…

« Kisaki ! »

« … ! » cette voix…c'était celle de Kaito mais que se passait-il donc ?! La foule s'était réunie un peu plus loin mais Sesshomaru n'eut aucun mal à se frayer un chemin et trouva Kisaki évanouie dans les bras de son frère. « Kisaki ! »

« Nous étions en train de discuter puis sans prévenir, elle s'est effondrée ! » expliqua Kaito. Sesshomaru ne lui répondit pas et lui reprit rapidement Kisaki. Elle ne semblait pas avoir de fièvre mais il la trouvait bien pâle.

« Il vaudrait peut être mieux l'emmener à ma clinique, je pourrais l'examiner une fois là-bas » suggéra Nakoba, aussi invitée. Sesshomaru s'apprêtait à la suivre mais lorsqu'il se releva avec sa jeune épouse, une main l'agrippa soudain à sa veste.

« Non…ne faîtes pas ça… » implora la voix faible de Kisaki. « Ce n'est que passager…ça va aller… »

Sesshomaru n'était pas de cet avis « Il faut te faire examiner, je refuse qu'il arrive quoi que ce soit à toi ou…au bébé… »

« … ? » cette remarque obligea Kisaki à relever la tête vers lui pour voir à quel point il était véritablement inquiet. Son expression était telle que la jeune fille en rougit « Je-Je vous assure que le bébé va bien ! C'est juste moi qui…j'ai beaucoup dansé et ma tête s'est soudainement mise à tourner… »

« Sans doute un vertige » déclara Nakoba « Et puis il fait assez chaud aujourd'hui. Quand as-tu mangé pour la dernière fois ? »

« … » Kisaki baissa cette fois la tête et avoua « C'était il y a trois jours, je crois… »

Voilà donc la principale raison de son malaise. Sesshomaru soupira de soulagement mais ne la lâcha pas pour autant. C'était en partie de sa faute si elle n'avait rien avalé puisqu'il n'avait pas été à ses côtés durant ces derniers jours. Il s'agissait peut être de leur mariage mais il n'allait certainement pas laisser sa santé en pâtir pour autant. D'autant plus qu'elle n'était plus seule désormais…

« Ma femme et moi allons nous retirer à présent ! » annonça soudainement le youkai à voix haute.

Kisaki en devint écarlate « Hein ?! Mais…mais…pourquoi ? Je vous assure que ça va ! Je… »

Sesshomaru l'embrassa soudain ce qui la fit aussitôt taire. « Tu n'es pas en position d'exiger quoi que ce soit, ta santé est ma priorité et il faut te reposer »

« Mais c'est notre mariage… »

« Il va durer plusieurs jours, tu auras tout le temps de faire la fête après t'être reposée » trancha t-il net et en traversant la foule comme si de rien n'était. Kisaki n'osa regarder personne tant elle se sentait gênée par la situation mais elle reconnut clairement le rire d'Inuyasha et celui de Takeshi. Après plusieurs minutes, ils arrivèrent dans une chambre à la fois somptueuse et immense que Kisaki ne connaissait pas mais dont l'odeur lui était quelque peu familière.

Avant qu'elle n'ait eu le temps de poser la moindre question, Sesshomaru la déposa délicatement sur le lit et lui demanda de se changer le temps pour lui d'aller chercher quelque chose à manger. Kisaki le regarda partir puis le temps d'un bref coup d'œil dans les environs, elle tenta de s'ôter sa robe de mariée mais sans succès. C'était bien une ribambelle de lacets qui retenait sa robe dans son dos et impossible pour elle de les atteindre. Il lui fallait de l'aide mais bon…

« … ? » Alors qu'elle observait sa robe dans un miroir, son regard dériva sur l'alliance qu'elle portait au doigt. « Ça y est…je suis enfin sa femme… » réalisa t-elle tout en souriant. Elle n'arrivait toujours pas à le croire…depuis leur rencontre et cette histoire de contrat jamais elle n'aurait cru, même dans ses rêves les plus fou qu'elle serait un jour l'épouse de Sesshomaru Taisho. « Je vous aime tant Sesshomaru-sama… »

« Je sais… »

« Hein !? » elle ne l'avait même pas entendu revenir dans la pièce et le voilà qui se trouvait juste derrière elle. Son cœur venait de faire un bon.

« Que fais-tu debout et encore dans cette robe ? Je croyais t'avoir dit de te reposer… » affirma t-il en l'enlaçant doucement par la taille et de façon à ce qu'elle s'appuie contre lui.

« C'est que…en fait c'est un peu gênant mais je…je n'arrive pas à la retirer… » déclara t-elle d'une faible voix. Sesshomaru remarqua rapidement sa gêne et examina plus attentivement la robe. En effet, il lui était impossible de la retirer seule, Maki avait remarquablement bien œuvrée…pour ne pas dire qu'elle l'avait sans doute fait exprès. « Tu ne me laisses donc pas le choix… »

« Hein ?! » toujours dans son dos, il était venu lui entourer délicatement la taille d'une main et de l'autre il lui ôta facilement son voile et sa couronne qui lui gênait l'accès à son dos. Kisaki tressaillit à la minute où elle sentit son souffle chaud dans sa nuque et s'aperçut alors qu'elle voyait son reflet dans le miroir juste devant elle. Elle reprit aussitôt des couleurs et détourna le regard mais lui ne l'entendit pas pareil. Il remonta lentement sa main, qui la tenait jusque là à sa taille, à sa nuque et l'obligea à regarder à nouveau droit devant elle.

Kisaki eut soudainement un coup de chaud et ce fût pire lorsqu'elle le vit descendre dans son cou afin d'y déposer plusieurs baisers. Les battements de son cœur s'accélérèrent rapidement et il avait certainement dû s'en apercevoir. Il la retenait toujours délicatement au cou mais cette fois ce n'était plus des baisers qu'elle sentait sur sa peau mais bel et bien sa langue. Kisaki en vint à fermer les yeux alors qu'il arrivait au tressage de sa robe…

Lui n'y alla pas par quatre chemins et trancha net la ficelle sans qu'elle s'en aperçoive. Son parfum et sa chaleur l'appelaient et il n'avait plus qu'une idée en tête…posséder encore cette femme désormais officiellement la sienne. Elle devait sans doute l'avoir compris car sa respiration s'était grandement accélérée depuis tout à l'heure.

« Kisaki… »

« … ! » Il venait de la rapprocher contre lui et cette façon de s'adresser à elle…c'était presque comme s'il lui demandait la permission de poursuivre. C'était idiot, pensa t-elle. « Sesshomaru-sama… » contre toute attente, elle finit par se retourner vers lui et prit délicatement son visage entre ses mains. « Aujourd'hui je suis véritablement votre femme, il n'y a donc rien que je ne puis vous refuser…ni maintenant ni jamais…aimez-moi autant que je vous aime, je suis à vous… »

Aucune autre phrase n'aurait pu lui faire plus plaisir…seulement… « Kisaki ? » elle était soudainement venue s'appuyer contre lui par manque de force.

« Je suis désolée…j'ai beau le désirer autant que vous mais…mais… » la vérité était qu'elle n'avait vraiment plus de force…à tel point qu'elle se laissa entièrement soutenir par lui.

« Non, c'est moi…pardon… » c'est vrai, il ne pouvait pas risquer de la fragiliser davantage dans son état. Il lui fallait avant tout du repos et qu'elle se nourrisse un peu… mais cela avait été plus fort que lui. « Viens… » il la souleva dans ses bras et alla la déposer avec délicatesse sur le lit, libérant sa chevelure rouge au passage.

« Sesshomaru-sama ? » il la serrait encore contre lui…pourquoi…

« Dépêche-toi de dormir avant que je ne change d'avis… » lui murmura t-il à l'oreille. Kisaki redevint aussitôt écarlate. « Et s'il te plaît, plus de 'sama'… » lui intima t-il en la fixant sérieusement.

« Mais c'est que…je n'y arrive pas… » déclara t-elle de plus en plus gênée. Il était si près…

« Et bien essaie… »

Ce n'était pas un ordre qu'il lui donnait mais plutôt une requête qu'il lui formulait…avec un tel regard en plus, comment lui dire non…

« Sesshomaru ? » dit-elle timidement avec une incertitude à peine permise. Le youkai ne perdit d'ailleurs pas de temps et s'empara de ses lèvres avec une passion dévorante. Kisaki peina à le suivre jusqu'au bout et en plus de ça, sa tête commença à lui tourner. « Que… » c'était lui…

« Je suis désolé…mais si ça continu, je ne saurais bientôt plus capable de me maîtriser… » il venait de lui injecter un peu de son yoki et l'effet fût immédiat. Kisaki s'effondra contre lui et sombra dans un profond sommeil « C'est mieux ainsi… » tenta t-il de se convaincre alors qu'il ramenait un drap sur elle. Il ferma ensuite quelques instants les yeux et se concentra sur les faibles battements de cœur de son fils. Tout allait pour le mieux et lui aussi semblait dormir. Il reporta ensuite son attention sur Kisaki et vint doucement embrasser l'une de ses mains. Elle était si belle…il lui tardait déjà d'être à tout à l'heure…

C'est dans une robe tout à fait simple que Kisaki se réveilla trois heures plus tard. Quelqu'un l'avait manifestement changé et ce quelqu'un ne pouvait être que… « Sesshomaru-sa… » non, c'est vrai…il n'y avait plus de 'sama' et il fallait vraiment qu'elle s'habitue à l'idée d'être véritablement sa femme. Elle rougit à cette simple pensée et finit par le chercher du regard. Il ne semblait pas être ici et pourtant…elle était persuadée qu'il n'était pas loin, à l'extérieur peut être…

Alors qu'elle décidait de se lever, elle remarqua une corbeille de fruits posée sur une table et s'empara d'une pomme au passage. Elle n'avait pas vraiment faim à vrai dire mais ce fruit l'avait toujours appelé, pour ne pas dire qu'il s'agissait de son préféré. Soit, il allait finir dans son estomac, conclut-elle en quelques bouchées.

Le crépuscule s'annonçait mais Kisaki n'en avait que faire. Elle repensait à cette journée encore et encore jusqu'à ce qu'une main ne la saisisse par le poignet. « Ah ! » surprise, elle lâcha la pomme au sol et se retrouva vite nez à nez avec… « Je ne vous…enfin…je ne t'ai même pas entendu arriver… »

« Peut être parce que j'étais déjà tout près » précisa Sesshomaru en l'obligeant à lever son visage vers le sien. « Comment te sens-tu ? » lui demanda t-il tout en remarquant qu'elle avait repris quelques couleurs.

« Ça va…c'était juste un peu de fatigue, il faudra juste que… » elle n'eut guère le loisir de terminer sa phrase car il venait de l'embrasser sans son consentement et en la rapprochant tout contre lui. Un tel baiser ne pouvait signifier qu'une chose… « Ah !...Je ne peux plus respirer ! » s'exclama t-elle en s'éloignant légèrement de lui pour reprendre son souffle. Le youkai en profita pour s'attaquer directement à son cou, en la couvrant de baisers ce qui obligea Kisaki à s'accrocher à lui. Une main ne tarda pas à passer sous sa robe mais rapidement, elle dût se laisser soutenir par manque de forces.

Il ne la laissa pas se fatiguer plus longtemps et la souleva dans ses bras avant de venir l'allonger sur le lit avec lui. De là, il la regarda quelques instants reprendre son souffle et finit par venir lui déposer quelques baisers sur son front, sa joue, son épaule, sa poitrine…

« Vous me chatouillez ha ha ! »

« Vous ? » s'offusqua t-il presque en revenant au dessus d'elle.

« Enfin…'tu' je veux dire…c'est encore assez nouveau pour moi, je ne réalise toujours pas en fait » avoua t-elle timidement et en remarquant seulement qu'il était déjà torse nu au dessus d'elle.

« Je vois…dans ce cas… »

« Ah ! » Kisaki se crispa alors qu'il venait de l'atteindre plus bas avec ses…il la tortura habilement pendant de longues secondes jusqu'à ce qu'il la voit capituler sous ses yeux. « Je continuerai à la condition que tu ne me vouvoies plus… »

« Quoi ? » haleta t-elle difficilement. « C'-C' est du chantage ça…je ne le fais pas exprès en plus… »

« Très bien, c'est toi qui vois… » déclara t-il en commençant à s'éloigner d'elle.

« … ? » Il était vraiment sérieux là ?! Kisaki ne le laissa pas faire un geste de plus et se redressa rapidement pour s'accrocher à son cou. « Non…reste, je t'en pris….c'est… »

« C'est ? » insista t-il en jetant un œil vers elle.

« C'est notre nuit de noces…et t-tu es mon mari, il n'y a aucune raison pour que je te vouvoie… »

C'était justement ce qu'il désirait entendre et avec un tel visage en plus…comment avait-elle pu croire qu'il allait se retirer bien gentiment…quelle naïveté, pensa t-il.

« Ah !... » sans avoir son mot à dire, Kisaki se retrouva de nouveau plaquée sur le lit et il vint aussitôt l'embrasser avec rage tout en lui retirant cette robe qui les séparait encore. Kisaki ne sentit même pas son habit quitter sa peau tant elle était transportée par ses caresses…en revanche, elle se rappela de quelque chose et se demanda s'il n'était pas dangereux de faire ça dans son état… « Sesshomaru…tu…enfin nous… » tenta t-elle entre deux baisers. Il ne l'écoutait malheureusement pas et ses caresses commencèrent à se faire de plus en plus basses. « Sesshomaru ! Non ! » s'écria t-elle un peu plus fort cette fois, en posant une main sur la tête du youkai. Ce dernier s'arrêta dès lors et revint doucement à sa hauteur afin de la contempler. Sa respiration était haletante mais des larmes perlaient dans ses yeux…il comprit rapidement la raison de son hésitation.

« Je ne sais pas si nous… »

« Ne crains rien… » la coupa t-il en venant poser son front contre le sien. « Jamais je ne ferais quoi que ce soit qui puisse nuire à toi ou à notre enfant… » Kisaki écarquilla dès lors les yeux, surprise de voir qu'il avait deviné ses pensées. Elle sentit aussi rapidement une main se poser sur son ventre. « Notre fils ne disparaîtra pas, Sesshomaru te le promets… » conclut-il avant de plonger son regard intense dans le sien. Kisaki en perdit ses mots et se contenta de lui sourire avec émotion. Il venait de clore la discussion…

De tout ce qu'elle avait pu imaginer durant son enfance, jamais elle n'aurait cru à une vie comme celle-ci et encore moins avec lui. Même si leur histoire avait démarré par un simple contrat, pour rien au monde elle ne souhaitait changer le passé car c'était par lui que tout avait commencé…son comportement, ses regards, ses caresses…toutes ses petites attentions constituaient celui qu'elle aimait et aujourd'hui, plus que tout, elle était heureuse et fière d'être sa femme. Un tel bonheur n'avait pas son pareil et ils étaient aussi sur le point de fonder une famille…ses rêves s'étaient réalisé les uns après les autres et c'était déjà plus que suffisant, il n'y a rien d'autre qu'elle souhaitait à présent si ce n'est le bonheur de tous ses proches et le leur.

« Ah !... » il venait d'entrer en elle. Les pensées de Kisaki se dispersèrent dès lors qu'elle serra dans ses bras celui qui avait été son ami, son amant et désormais son mari…le seul et l'unique jusqu'à la fin. Celui qui avait changé sa vie de bien des façons malgré tous les obstacles qu'ils avaient rencontrés en chemin. Rien n'avait finalement pu les séparer et aujourd'hui, c'était une fois de plus unis, qu'ils allaient affronter l'avenir…ensemble… « Non…pas si…je ne peux pas ! » s'écria t-elle entre deux soupirs. Il la serrait si fort qu'elle parvenait à peine à respirer…si près et tellement intense…

« Non ? » sous cette vague insinuation, Sesshomaru se permit d'insister un peu plus en elle ce qui obligea la jeune fille à pousser plusieurs cris indécents et à en réclamer toujours plus. « Ton corps ne semble pas être en accord avec ce que tu dis… »

« … » Kisaki ne savait absolument plus quoi faire ni quoi penser. Tout son corps semblait brûler de l'intérieur et dans un dernier effort elle vint s'accrocher au cou de son mari « S'il te plaît…je n'en peux plus…j'en veux plus… » lui souffla t-elle à l'oreille.

« … ! » cette façon de s'adresser à lui…elle tenta de reprendre son souffle mais ce fût peine perdu…avec ce qu'elle venait de lui dire, il n'était assurément pas prêt de la lâcher et il se chargea sur le champ de le lui faire comprendre. Kisaki perdit littéralement pied et tout devint confusion dans son esprit. Elle ne voyait plus ni n'entendait plus rien…tout n'était plus qu'osmose entre eux et jamais il ne l'avait mise dans un pareil état…ou peut être si mais sur le moment impossible de réfléchir correctement. Il l'avait mise sur le coté et avec lui dans son dos, son mouvement était devenu incontrôlable et beaucoup trop rapide pour elle.

« Sesshomaru-sama…s'il vous…s'il te plaît ! » réussit-elle à articuler alors que des larmes de plaisir étaient montées jusque dans ses yeux. Elle était à bout et lui aussi…

Dans un dernier élan de passion, il se redressa et s'immisça le plus loin possible en elle avant de se libérer entièrement et à bout de souffle, lui aussi. Kisaki cessa quelques instants de respirer avant de pousser un long soupir. Tout son corps tremblait et elle ignorait si elle avait chaud ou froid mais pour autant elle était bien. Il venait de se retirer d'elle et doucement il était venu glisser une couverture sur eux. Elle sentit ensuite quelques baisers sur son épaule puis dans son cou et décida de se tourner vers lui.

« Comment te sens-tu ? » s'enquit le youkai tout en portant l'une de ses mains à ses lèvres.

« Ça peut aller…je vais…enfin je veux dire, nous allons bien… » affirma t-elle en posant une main sur son ventre. Le youkai en fit de même et Kisaki esquissa un léger sourire. Aussi loin qu'il se souvienne, jamais il n'avait pu résister face à ses sourires et il se pencha aussitôt vers elle pour l'embrasser. Kisaki lui répondit avec douceur mais la fatigue recommençait une fois encore à la gagner.

« Il te faut dormir à présent, je reste auprès de toi… »

« D'accord…mais tu sais, je suis tellement heureuse… » lui avoua t-elle d'une voix ensommeillée. « J'ai peur de m'endormir et qu'à mon réveil, tout cela ne soit qu'un rêve…je ne le voudrais pas… »

Le youkai nota qu'elle le tutoyait enfin et n'hésita pas à la ramener contre lui afin que sa chaleur l'accompagne également dans le monde des rêves. « Ne crains rien…tout cela est bien réel et tu es bel et bien ma femme… » ce qui n'était pas le cas au début, se rappela t-il. Elle ne devait être qu'une passerelle, une simple monnaie d'échange qui devait lui permettre d'obtenir ses entreprises…quand diable avait-il commencé à la voir autrement ? Elle s'était infiltrée dans sa vie à un point qu'il n'imaginait même plus et jamais il n'avait réussi à la repousser. Dès le départ, elle l'avait fasciné et petit à petit, il avait souhaité qu'elle ne voit que lui et qu'elle reste pour toujours à ses cotés. Elle lui avait également sauvé la vie à plusieurs reprises et en devenant son affiliation parfaite, cela avait confirmé les sentiments qu'il avait déjà pour elle.

« Kisaki… » à présent, il l'aimait plus que tout et jamais plus ils ne seront séparés. Leur fils naitrait dans quelques mois également et à cet instant, il n'y avait rien d'autre qui comptait le plus à ses yeux. Une nouvelle vie commençait pour eux…

« Merci de m'aimer autant…Sesshomaru… » déclara faiblement Kisaki avant de sombrer dans le sommeil. Le youkai esquissa un sourire et passa un bras autour de sa taille afin de la rapprocher un peu plus contre lui « Idiote…c'était à moi de dire ça… » déclara t-il avant de fermer les yeux à son tour, la femme de sa vie à ses cotés.

6 mois plus tard…

« Comme elle est mignonne ! » affirma Kisaki, penchée sur le berceau de la petite Yuki.

« C'est ce que tu n'arrêtes pas de répéter depuis dix minutes » lui fit remarquer Inuyasha.

« Je n'y peux rien, c'est la vérité ! Elle te ressemble beaucoup Inuyasha mais elle a aussi tes traits Kagome »

« Ha ! Ha ! C'est ce que tout le monde dit » affirma cette dernière en apportant un plateau de biscuits avec un peu de thé. Kisaki était venue rendre visite à ses amis en ce début de printemps car la petite Yuki, naît il y a déjà plus d'un mois, était le centre d'intérêt de tous et Kisaki la trouvait juste trop craquante. Elle avait hérité des cheveux argent de son père et des yeux noisette de Kagome, un mélange vraiment harmonieux d'autant plus que la fillette souriait la plupart du temps et ne pleurait presque jamais. « Toi aussi c'est pour bientôt n'est ce pas ? Tu aurais peut être dû rester chez toi pour te reposer, nous serions passés tu sais »

« Mais non je t'assure que ça va aller, je vais bien…et puis j'avais besoin de prendre un peu l'air… » affirma Kisaki tout en s'asseyant sur un canapé en face d'eux. Ses mains dérivèrent aussitôt sur son ventre rond qu'elle caressa avec douceur « Il y en a encore pour un peu plus d'un mois, d'après Nakoba… »

« Mouais et on peut savoir où est encore passé Sesshomaru ? » demanda Inuyasha avec agacement. « Ce n'est pas moi qui laisserai ma femme seule à un mois de son accouchement, celui-là alors… »

« Inuyasha ! » le réprimanda Kagome.

« Quoi qu'est ce que j'ai dis ? C'est la vérité ! »

« J'étais d'accord… » intervint calmement Kisaki. « Il avait une affaire importante à régler aux Etats-Unis mais il ne voulait pas partir à cause de moi. Je lui ai donc dit de ne pas s'inquiéter et qu'il pouvait y aller…moi et le bébé attendrons patiemment son retour…et puis ce n'est que pour quinze jours… »

Inuyasha haussa les épaules et soupira « Si tu veux mon avis, tu es beaucoup trop tolérante avec lui…et entre nous, je ne comprends toujours pas ce que tu lui trouves… »

« Inuyasha ! » intervint une fois de plus Kagome « Je te rappelle qu'il est ton frère et le mari de notre Kisaki, alors arrête de parler de lui de cette façon ! » Inuyasha n'ajouta rien de plus, de peur de voir sa propre femme s'énerver pour de bon contre lui et émit un simple grognement. Kisaki se sentit un peu gênée par tout ça et préféra prendre congé pour rentrer se reposer. « Je vais y aller… »

« Déjà ? Tu peux rester dîner si tu veux » lui proposa gentiment Kagome.

« Merci mais pas cette fois, Rin et Jaken m'attendent et puis mon frère est venu me chercher »

« Kaito a l'air d'être aux petits soins avec toi. J'ai aussi entendu dire qu'il avait repris les rennes des entreprises Kitsu »

« Oui et tout à l'air d'aller bien pour l'instant… » affirma Kisaki tout en enfilant son manteau. « Bon je crois que c'est l'heure…encore merci de m'avoir reçue comme ça à l'improviste. Yuki est vraiment adorable, un vrai petit ange, j'ai hâte que nos enfants puissent jouer ensemble »

« Et moi donc ! » ajouta Kagome.

« Hé Kisaki ! » l'interpella Inuyasha. « Tu es vraiment sûre que tout va bien ? »

« Hein ? Euh…oui, pourquoi cette question ? » s'étonna la jeune fille.

« Pour savoir c'est tout…tu étais un peu moins bavarde aujourd'hui et tu avais le regard fuyant… »

Comment avait-il fait pour le remarquer ? Se demanda Kisaki « C'est gentil de t'inquiéter mais je t'assure que tout va bien…je me sens juste un peu seule sans lui, j'ai hâte qu'il revienne… » avoua t-elle en s'efforçant de sourire. Kagome vint aussitôt la prendre dans ses bras et lui promis de venir la voir dès demain avec la petite Yuki. Inuyasha, quant à lui, promit de réprimander son frère dès son retour ce qui fit aussitôt rire les deux amies. Le soir arriva vite et comme convenu, Kisaki retrouva son frère devant sa voiture.

« J'ai beau te le répéter mais tu n'en fais qu'à ta tête…tu dois rester chez toi pour te reposer, Nakoba elle-même te l'as dit » débuta Kaito en lui ouvrant la portière.

« Bonsoir grand frère, tu vas bien ? Comment s'est passée ta journée ? » le coupa net Kisaki.

Kaito soupira et vint s'installer à son tour « Excuse moi…j'ai eu une dure journée aujourd'hui et lorsque j'ai reçu ton message, je me suis légèrement emporté sur certains employés… »

« Légèrement ? » répéta Kisaki qui connaissait fort bien son frère.

« Bon j'avoue, j'ai un peu passé mes nerfs sur eux mais en même temps c'est de ta faute ! Je t'ai demandé de me prévenir lorsque tu sortais mais tu ne m'écoutes jamais. Je n'ai aucune envie de m'attirer les foudres de Sesshomaru s'il t'arrive quelque chose avant son retour… »

« Ah oui…Sesshomaru-sama… » soupira t-elle à son tour tout en fixant l'extérieur de manière détachée.

« … » Il n'aurait peut être pas dû prononcer ce nom devant elle « Encore une semaine si je ne m'abuse, rassure toi ça va passer vite ! »

« Si tu le dis…moi j'ai l'impression que ça fait déjà une éternité…mais je ne peux pas lui en vouloir pour ça, c'est moi qui lui ai dit qu'il pouvait partir. Je ne veux pas être une gêne pour son travail… »

« Une gêne ? Qu'est ce que tu me chantes là ? Tu es sa femme et tu portes son enfant, si tu ne voulais vraiment pas qu'il parte tu n'avais qu'à le dire franchement, je te jure… » Kisaki préféra ne pas répondre à cette remarque et Kaito insista encore plus « Tu ne sais franchement pas mentir et lui aussi le sait crois-moi…je parie que depuis une semaine il se fait autant de mauvais sang que toi mais le connaissant, il ne l'avouera sans doute jamais… »

« Oui, c'est vrai tu as raison… » pour autant, il ne l'avait même pas appelé et passait comme d'habitude par Maki pour avoir de ses nouvelles. Il devait sans doute être très occupé… « … ! »

« Qu'est ce qu'il y a ? » s'enquit Kaito, inquiet de la voir soudainement crispée.

« Ce-Ce n'est rien…un coup de pied c'est tout… »

« Tu es sûre ? »

« O-Oui…c'est déjà passé… » à vrai dire, cela ne ressemblait pas à un coup de pied mais la douleur avait duré à peine quelques secondes.

« Il a du entendre que l'on parlait de son père » plaisanta Kaito.

« Sans doute… » Kisaki n'était pas tout à fait convaincue mais peu importe. Ils venaient d'arriver devant son immeuble. « Tu ne veux pas rester dîner ? »

« Non, ça ira, une prochaine fois j'ai encore du travail qui m'attend »

« Tu n'essaierais pas d'éviter Rin par hasard… »

« Hein ?! De quoi ? » cette déclaration le surprit tellement que Kisaki le vit rapidement rougir. « N'importe quoi ! Je n'ai juste pas le temps c'est tout ! »

« Oui…c'est ce qu'on dit… » insinua Kisaki « Elle te demande souvent n'empêche…essaie de passer une prochaine fois »

« Je fais ce que je veux je te signale et toi n'oublie pas de te reposer…c'est important… »

« Hai ! » affirma Kisaki en sortant de la voiture « Elle porte toujours le bracelet que tu lui as offert, tu sais » précisa t-elle avec un petit sourire. Kaito fit une fois de plus la sourde oreille et démarra en trombe, ce qui le trahit davantage. Kisaki lui adressa un signe de la main et regagna ses appartements, là où Jaken, Hiru et la petite Rin l'attendaient pour le repas de ce soir.

« Ne porte pas de choses lourdes ! » rouspéta Jaken.

« Ce n'est qu'une pile d'assiettes, ça ne va pas me tuer » lui assura Kisaki.

« Laisse Rin s'occuper de ça ! Va plutôt te reposer ! » insista Jaken en la suivant comme un petit chien.

« Rin a des devoirs pour l'école, je vais plutôt voir si elle n'a pas besoin d'aide »

« Non, non et non ! » intervint le petit démon en lui bloquant le passage « C'est moi qui irait la voir, toi va dans ta chambre et repose toi, c'est un ordre ! »

« Mais puisque je… »

« Pas de mais ! Le seigneur Sesshomaru m'a expressément ordonné de m'occuper de tout durant son absence et de veiller sur toi ! Je ne manquerais pas à ma parole cette fois ! »

« … » Devant autant d'insistance, Kisaki se résolue à l'écouter et regagna sa chambre sans discuter. Jaken resta même plusieurs minutes dans le couloir afin de s'assurer qu'elle ne sorte pas derrière son dos. Ce qu'elle ne fit pas mais pour autant, elle n'avait pas le moins du monde sommeil. Elle regarda quelques instants ce grand lit vide et préféra l'esquiver pour aller tirer les grands rideaux et s'assoir près de la grande baie vitrée. Hiru vint aussitôt la rejoindre sur ses genoux et ronronna contre son ventre.

« Hiru…qu'est ce que je dois faire, il me manque tellement… » soupira t-elle, le regard tourné vers l'extérieur et les bruits silencieux de la ville. L'animal émit un petit sifflement et sauta sur l'épaule de sa maîtresse pour lui lécher la joue. « Tu essaies de me consoler ? C'est gentil… » elle le caressa doucement afin de le remercier mais sa tristesse ne disparût pas. Cette chambre…ce froid…tout était décidemment bien triste lorsqu'il n'était pas à ses côtés…et leur bébé qui n'allait pas tarder à naître…

« Il faudra penser à te trouver un nom… » dit-elle avec douceur tout en caressant son ventre. Même ça, elle n'avait pas eu le temps d'aborder le sujet avec lui. Elle avait quelques idées bien sûr mais rien qu'elle n'avait pu discuter avec lui. Etait-ce vraiment cela la vie lorsque l'on était mariés ? Parfois elle se posait encore la question…ou bien était-ce propre à Sesshomaru qui avait toujours énormément de travail. Pourtant, même comme ça, elle ne pouvait pas le blâmer…il avait tellement fait pour elle au cours de ces dernières années que jamais elle ne voudrait retrouver le Sesshomaru d'avant…celui qui ne pensait qu'à son propre intérêt et à la puissance du groupe Taisho avant tout. Aujourd'hui, tout cela n'avait plus aucune importance puisqu'elle était officiellement sa femme et qu'ils s'aimaient plus que tout mais…mais malgré tout… « Tu me manques plus que tout… » déclara t-elle dans un murmure en laissant ses larmes couler pour de bon.

Ne pouvant la voir comme ça plus longtemps, Hiru courut chercher son téléphone et le lui apporta. Il voulait qu'elle l'appelle afin de lui demander de rentrer au plus vite. Kisaki hésita longuement car cette situation n'était pas sans lui rappeler quelques souvenirs mais plus que tout, elle désirait l'entendre…

« Merci Hiru, c'est toi qui a raison…une fois encore… » affirma t-elle en lui caressant gentiment la tête. Elle se releva donc et alla s'assoir sur le lit avec le sourire. Elle savait qu'il allait décrocher presque aussitôt son appel passé. « Cette fois c'est décidé, je… » au moment où elle s'apprêtait à appuyer sur la touche, une douleur lancinante la prit au ventre et elle lâcha tout bonnement son téléphone au sol. « Ah…mais qu'est ce que… » cela ne pouvait pas déjà être le moment, il lui restait encore un bon mois. « Ah !... » non, quelle était donc cette douleur ? Pourvu que…

« Kisaki ! Que se passe t-il ?! »

« Jaken…je… » Hiru était parti le chercher mais la douleur l'obligea carrément à s'allonger. Elle commençait aussi à avoir de la difficulté à respirer.

« Je vais appeler Nakoba, ne bouge surtout pas ! » déclara le petit youkai complètement paniqué « Rin, reste avec elle ! »

« Oui ! » la fillette vint aussitôt près d'elle et lui prit la main pour la soutenir. « Onee-sama… »

« Rin…pré-préviens Sesshomaru-sama…s'il te plaît…je… »

« Onee-sama ! » Rin l'appela plusieurs fois en vain, Kisaki venait bel et bien de s'évanouir. « Oh non… » et il n'y avait pas que ça…du sang avait également coulé sur les draps. Rin remarqua dès lors le portable de Kisaki au sol et fit aussitôt ce que lui avait demandé son amie…

« Pensez à faire quelques pauses, monsieur…à quelle heure êtes-vous arrivé au bureau au juste ? » s'enquit Maki en débarrassant plusieurs piles de dossiers du bureau du youkai. Il était à peine 8h du matin mais Sesshomaru semblait plus concentré que jamais dans son travail. « Vous m'écoutez ? » insista Maki « C'est le travail de votre mère tout ça, pas le votre ! »

« Peu m'importe… » déclara t-il simplement sans lever le nez de son ordinateur.

« Et c'est tout ? » s'enquit Maki qui s'attendait à plus d'arguments de sa part. Saori avait, soit disant, réclamé leur aide au bord des larmes car, soit disant toujours, elle craignait de ne pas s'en sortir seule avec tout le travail que le groupe Taisho lui donnait. Maki avait très bien compris que ce n'était qu'un prétexte pour que Sesshomaru et Kisaki viennent la voir aux Etats-Unis mais manque de chance, le youkai avait vu clair dans son jeu et avait décidé de s'y rendre lui-même, sous peine de voir Saori débarqué sur le sol japonais à tout instant. Kisaki, qui était entrée dans son huitième mois de grossesse, Maki avait très bien compris que Sesshomaru voulait lui éviter tout stress et surtout, toute fatigue inutile. La jeune femme avait d'ailleurs accepté qu'il parte mais sans doute devait-elle être bien triste depuis une semaine…

« Elle se moque de nous ! » ragea Maki, encore après Saori. En plus de ça, elle n'avait pas mis les pieds au bureau depuis deux jours sous prétexte qu'elle devait faire les boutiques, en vue de l'arrivée imminente de son petit fils.

« Je n'ai que faire de ses petites manigances… » ajouta le youkai. « Tout ce qui m'importe à l'heure actuelle, c'est de rentrer au plus vite et pour ça je n'ai pas le temps de prendre de pause… »

« Oh Monsieur… » même s'il ne l'avait pas clairement dit, Maki savait qu'il brûlait d'envie de retourner auprès de sa femme et de leur enfant à naître. « Ne craignez rien ! Je suis là moi aussi et ensemble nous déjouerons les plans diaboliques de cette femme ! » affirma t-elle d'un regard plus que combatif. « Je vais vous chercher du café ! Je reviens tout de suite ! »

« … » Il n'eut même pas le temps de refuser qu'elle était déjà partie. Il soupira et détourna quelques instants les yeux de son ordinateur pour fixer la pendule en face de lui. C'était le soir au Japon…que pouvait bien faire Kisaki à une heure pareille ? Dormait-elle déjà ? La connaissant, cela m'étonnerait puisque, tout comme lui, elle ne parvenait à trouver le sommeil lorsqu'ils étaient séparés. Le youkai se mit ensuite à fixer son alliance. Déjà six mois qu'ils étaient mariés…ce n'était pas un rêve et dans un mois, ils seraient parents…et lui père. Voilà quelques mois qu'il commençait à se faire à cette idée mais évidement tout sera différent lorsqu'il sera là. Cette nouvelle vie aura besoin de lui des années durant et il espérait déjà que tout se passe bien le jour de l'accouchement. Il allait avoir un fils…il n'y croyait toujours pas et n'avait même pas eu le temps de consulter Kisaki au sujet de son prénom. Qu'à cela ne tienne, il s'occupera de cela dès son retour et il comptait également rester à ses cotés durant les dernières semaines. Au diable sa mère et tous les autres, il n'accepterait pas qu'il arrive quelque chose à Kisaki avant son terme…

Ring…Ring…

« … ? » quelqu'un l'appelait sur son portable et cet appel provenait de… « Kisaki ? »

« Sesshomaru-sama… »

« … ? » c'était la voix de Rin mais pourquoi pleurait-elle de la sorte ? Quelque chose n'allait pas… « Rin, que se passe t-il ? »

« C'est Onee-sama...Jaken-sama est en train d'appeler Nakoba-sama…quelque chose ne va pas avec Kisaki nee-sama… » hoqueta la fillette.

« Rin, calme toi et explique moi ! » il ne contenait que difficilement sa colère et voulait savoir à tout prix ce qu'il s'était passé.

« Onee-sama s'est évanouie dans sa chambre et il y a…il y a aussi du sang…j'ai peur Sesshomaru-sama ! Rin ne sait pas quoi faire ! »

« … » à travers les pleurs de Rin, tout ce qui l'entourait était devenu soudainement sans importance car le pire qui aurait pu se produire durant son absence était arrivé. « Ecoute moi attentivement, Rin…je rentre immédiatement, toi reste auprès de Kisaki jusqu'à ce qu'on l'emmène à l'hôpital. Je fais au plus vite… »

« O-Oui, nous vous attendons… » déclara Rin avant qu'il ne raccroche lui-même.

« Et voilà votre café ! » Maki n'eut même pas le temps de le voir venir et il la dépassa pour quitter au plus vite les lieux « Monsieur ! Mais où allez-vous ?! » lui cria t-elle après avec son plateau.

« Kisaki est à l'hôpital, je rentre immédiatement ! » déclara t-il simplement sans se retourner. Maki lâcha tout bonnement son plateau à terre et accéléra le pas pour le rattraper. « Je fais préparer tout de suite un vol pour le Japon ! J'appellerai votre mère plus tard pour l'avertir de notre départ…ne vous inquiétez pas, tout ira bien ! » Bien était un grand mot, surtout lorsqu'elle remarqua l'aura sombre qu'il dégageait. Il devait sans doute s'en vouloir d'être parti aussi loin de Kisaki…

« Mais qu'est ce qui a bien pu se passer… » se demandait sans cesse Kaito en faisant les cents pas dans le couloir de l'hôpital.

« Nous l'ignorons… » répondit Jaken. « Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai du lui crier dessus pour qu'elle aille se reposer » peut être n'aurait-il pas du, songea t-il. A l'heure actuelle, il ne pouvait imaginer dans quel état devait être son maître…sans doute allait-il le tuer pour sa négligence.

« Onee-sama a beaucoup bougé ces derniers jours…elle semblait aussi très triste. Rin aurait du le remarquer plus tôt… » avoua la fillette toute peinée.

« Ce n'est pas de ta faute, Rin…ce n'est de la faute de personne, moi aussi je n'ai rien vu…même si ce n'était pas faute de lui dire de rester tranquille » affirma Kaito.

« Kaito-san ! Rin-chan ! » c'était la voix de Kagome. Inuyasha la suivait également, accompagné de la petite Yuki. « Comment va Kisaki ? »

« Nous l'ignorons…ça fait près d'une heure que Nakoba est avec elle… » déclara le kitsune en jetant un rapide coup d'œil à leur fille.

« Kef ! Et où se trouve monsieur Sesshomaru, je vous le demande…on n'a vraiment pas idée de partir aux Etats-Unis à un moment pareille ! » s'énerva Inuyasha.

« Calme-toi Inuyasha, il ne pouvait pas savoir enfin ! »

« Quand bien même, moi je ne t'aurais jamais laissée seule ! Il n'y a rien à ajouter » ajouta t-il quelque peu remonté.

« Il est en chemin, Rin l'a eu au téléphone, il sera là dans quelques heures » précisa Kaito.

« C'est la moindre des choses… » Inuyasha avait deviné que quelque chose allait se produire car c'était toujours lorsque son frère n'était pas là que Kisaki n'allait pas bien…mais à l'évidence, la perspicacité ce n'était pas ça chez lui.

Une porte ne tarda pas à s'ouvrir, laissant enfin apparaître Nakoba. « Alors ? Comment va-t-elle ? » s'enquit aussitôt Kaito.

« Et bien pour être honnête, pas très bien. Je pense que le bébé va venir d'ici quelques heures… »

« Quoi ?! » s'étonnèrent-ils tous en cœur. « Mais…il lui restait encore un bon mois pourtant…il sera prématuré ? »

« Les grossesses chez les humains et les youkais sont quelque peu différentes mais non, il ne sera pas prématuré. Kisaki en revanche est très faible…elle n'a pas dû beaucoup se reposer, cette épreuve va être dure pour elle. »

« Elle ne risque tout de même pas de mourir ? » demanda clairement Kaito.

« Non…enfin je ne peux encore rien dire mais je ferais tout ce qu'il faut pour la sauver, je vous en donne ma parole » affirma la neko-youkai.

« Et là ? Peut-on la voir ? »

« Une personne à la fois, je lui ai donné un calmant… » Kagome ne se fit pas prier et entra la première. Kaito en profita pour demander plus de détails à Nakoba « Pourquoi s'est-elle soudainement effondrée ? Aucun signe ne présageait cela pourtant… »

« Tu es un homme Kaito, tu ne pourras jamais comprendre le corps d'une femme et encore moins celui d'une femme enceinte » le recadra t-elle directement « Kisaki a du prendre sur elle, comme toujours et le fait qu'elle soit perturbée par l'absence de Sesshomaru n'a pas arrangé les choses…ce qui m'inquiète en revanche, c'est qu'elle a déjà quelques contractions alors que le bébé n'est pas en position pour sortir… »

« Qu'allez-vous faire alors ? »

« Une opération serait le mieux mais il est encore trop tôt pour envisager cette solution, attendre est la meilleure chose à faire pour l'instant… »

« … » Kaito n'eut plus rien à ajouter mais commençait à être du même avis qu'Inuyasha au sujet de Sesshomaru. Si sa sœur venait à mourir par sa faute, jamais il ne le lui pardonnerait…

« Tout va bien se passer Kisaki, tu vas voir…tu n'as pas à t'en faire… »

« J'ai peur aussi…et si jamais il arrivait quelque chose au bébé, je ne m'en remettrai jamais ! » sanglota Kisaki.

« Mais non, il va bien, Nakoba elle-même nous la dit. Ce qu'il faut c'est que tu te reposes et que tu gardes des forces pour le grand moment. Tu verras ce sera merveilleux ensuite… » la rassura Kagome même si elle trouvait son amie bien pâle.

« Oui j'ai vraiment hâte tu sais… » affirma t-elle en souriant légèrement. « Est-ce que…est ce que quelqu'un a prévenu Sesshomaru ? »

« Oui, Rin l'a fait, il est en chemin »

« Il va sûrement être en colère…j'aurais dû me reposer. Je l'ai encore dérangé… »

« Qu'est ce que tu me chantes là ? Je suis sûre que sa priorité c'est d'être auprès de toi en ce moment. Tu as toujours été la seule et aujourd'hui, vous êtes mariés et sur le point de fonder une famille. Le travail doit être l'une de ses dernières priorités, je t'assure ! »

« Ha Ha sûrement… » Kagome avait toujours su trouver les mots juste pour la réconforter mais… « Kagome…si jamais je… »

« Chut ! Je ne veux rien entendre et je ne te promettrais rien non plus ! Tu vas y arriver tu m'entends ! » la coupa la jeune femme, on ne peut plus sérieuse.

« … » Kisaki n'eut rien d'autre à ajouter et se contenta de sourire à son amie « Tu as raison…tu… » une importante douleur la coupa soudain dans ses mots et Kagome alla aussitôt chercher Nakoba.

« Respire Kisaki ! Contrôle ta respiration, nous allons y arriver ensemble… » la rassura la neko-youkai.

« J'essaie mais…pourquoi cela fait-il aussi mal ? » elle serrait le drap très fort entre ses doigts et se retenait beaucoup pour ne pas crier. Cette douleur était tout simplement insupportable.

« Tu as des contractions mais le bébé n'est pas encore prêt pour sortir, cela risque de prendre quelques heures… » sauf si elle prenait la décision de l'opérer mais Kisaki paraissait bien trop faible pour pouvoir le supporter. « … ! » voilà que maintenant elle perdait les eaux ainsi que du sang. « Shi ! San ! »

« Oui Madame ! » deux petites infirmières félines pénétrèrent dans la pièce et vinrent aider Nakoba dans sa tâche. « Kisaki, écoute moi…au vu de ton état, je ne peux t'opérer, le risque est trop grand pour toi et le bébé. Il va donc falloir le faire venir naturellement mais il te faudra supporter la douleur et les contractions pendant les prochaines heures. Rassure toi, je ferai ce qu'il faut pour t'aider mais il faut que tu restes avec moi, tu m'entends ? »

« O-Oui…je ferai de mon mieux… » haleta Kisaki en prenant de grandes inspirations. Tout paraissait si flou autour d'elle…mais il fallait qu'elle tienne bon pour son enfant et pour Sesshomaru qui était en chemin. Tout ne doit pas s'arrêter aujourd'hui…

Plus de quatre heures s'écoulèrent sans que les cris de souffrance de Kisaki ne cessent de résonner dans la pièce. Miroku et Sango étaient également venus et tout comme les autres, ils priaient pour leur amie. Kaito lui n'en pouvait plus d'attendre et n'avait de cesse de fixer sa montre, en se demandant comment sa sœur pouvait endurer une telle souffrance des heures durant…mais que pouvait bien faire Sesshomaru ?

« Je vous jure…si cet idiot n'est pas là dans l'heure, croyez moi il va s'en souvenir toute sa vie ! » affirma Inuyasha, le poing en avant.

« Inuyasha, ce n'est pas le moment, Kisaki a besoin de notre soutien » lui rappela Kagome.

« Peut être mais c'est du soutien de son mari qu'elle a besoin en ce moment et lui où est-il ? Moi je suis resté à tes côtés tout le long ! »

« A mon avis, ta prière ne va pas tarder à être exaucée… » déclara Kaito dont les sens venaient d'entrer en alerte. Jaken lui s'évanouit raide de peur avant même de l'avoir aperçu et tous tournèrent la tête de l'autre côté du couloir. Cette aura terrifiante ne pouvait appartenir qu'à une seule personne et Inuyasha n'hésita pas un seul instant à se placer devant tout le monde afin de lui dire sa façon de penser. « Bon sang ! Qu'est ce que tu foutais Sesshomaru ! »

Le youkai venait d'apparaître, suivi de Maki qui peinait à le suivre et avec le visage sombre qu'il affichait personne n'avait intérêt à lui faire obstacle maintenant. « Hé ! Je te parle sombre crétin ! » poursuivit Inuyasha en le retenant carrément par le bras.

« Je te conseille de me lâcher Inuyasha, j'ai autre chose à faire que de me préoccuper de tes petites insinuations… »

« Insinuations parfaitement fondées ! Si Kisaki est dans cet état c'est bien de ta faute ! Qui est parti en la laissant seule, Hein !? »

Inuyasha ne le vit même pas arriver et reçut un puissant coup de poing en plein ventre, qui l'obligea à poser genou à terre. Il n'avait pas frappé de toutes ses forces mais pour autant, Inuyasha en perdit la parole. « Mêle toi de ce qui te regarde, Hanyô si tu ne veux pas rejoindre tes ancêtres humains… »

« Inuyasha ! » Kagome alla aussitôt à son chevet.

« T-Tu te venges sur moi…parce que tu sais que j'ai raison…t'es qu'un enfoiré…pauvre Kisaki, je la plains beaucoup… »

« Tu oses !... » alors qu'il le soulevait par la gorge, Miroku et Kaito durent intervenir pour empêcher le youkai de commettre un meurtre. « Lâchez-le enfin ! Ce n'est pas le moment de vous battre ! » affirma Miroku en tentant de lui faire lâcher prise.

« Il a raison ! Kisaki n'apprécierait pas ça ! » compléta Kaito.

Contre toute attente, Sesshomaru lâcha brusquement Inuyasha et ce dernier s'effondra au sol en toussant plusieurs fois « Enfoiré ! Tu voulais vraiment me tuer !? »

« Si je l'avais vraiment voulu, tu serais mort depuis longtemps. Une chance pour toi que Kisaki te considère comme son ami…et ne t'avise plus de me faire la leçon de moral, autrement… »

« Autrement quoi ? » intervint Kagome en n'hésitant pas à se placer entre lui et son mari, sa petite fille dans les bras. « Si tu ne veux pas entendre la vérité et bien c'est moi qui vais te la dire ! Pour commencer, je n'irai pas jusqu'à dire que c'est de ta faute si Kisaki est dans cet état mais tu n'y es pas pour rien non plus ! Elle n'a eu de cesse d'être triste depuis ton départ et pour couronner le tout, tu ne l'as pas appelé une seule fois ! »

« … » comment se permettait-elle de lui parler de la sorte ? Et pourquoi ne trouvait-il rien à lui répondre ? Kagome était la meilleure amie de Kisaki. Qui après lui pouvait mieux la connaitre qu'elle…elle était sans doute la mieux placée pour lui faire reconnaitre ses erreurs…

« Je ne t'apprends rien en te disant que Kisaki porte ton enfant et que tu as mal agis en la laissant seule de la sorte, surtout dans les derniers mois ! »

« C'est elle qui a voulu que j'y aille… » précisa t-il tout de même.

« Parce qu'elle ne voulait pas interférer dans ton travail ! Depuis le temps, tu devrais commencer à la connaitre. Kisaki est comme ça…toi et ses amis avant elle… »

« … » elle avait raison…maintenant qu'il y pensait, Kisaki lui avait certes souri au moment de son départ mais ce n'était rien de plus qu'un sourire de façade et triste qui plus est. C'était lui l'idiot, il n'aurait jamais dû la laisser seule dans son état…si jamais il lui arrivait quelque chose aujourd'hui alors oui, il s'en voudrait toute sa vie… « Tu as raison… » déclara t-il en cessant toute animosité. Inuyasha et Miroku en perdirent leur latin face à Kagome qui avait su trouver les mots pour le raisonner. Maki en fût aussi très étonnée.

Voyant qu'il semblait vraiment regretter, Kagome le rassura « Ne t'inquiète pas, notre Kisaki est forte, elle pourra surmonter ça. Il faut simplement que tu sois auprès d'elle… »

« … » oui, cela paraissait évident à présent seulement…

« Vous ne trouvez pas que c'est un peu calme tout à coup ? » demanda Sango, légèrement inquiète.

« … ? » tous se turent et effectivement, plus aucun bruit n'émanait de la salle d'accouchement. « Effectivement c'est… » Miroku ne termina pas sa phrase et regarda Sesshomaru qui lui, avait le dos tourné et semblait se concentrer pour savoir ce qu'il se passait dans l'autre pièce. Maki et les autres prièrent de toutes leurs forces et bientôt…un nouveau cri se fit entendre, celui d'un nouveau né…

Dès lors, tous se regardèrent avec soulagement et une petite infirmière sortit rapidement de la pièce « Votre fils est né, monsieur Taisho ! » affirma Shi « La maman est un peu fatiguée mais ça va, vous pouvez venir les voir ! »

C'était tout ce qu'il avait besoin d'entendre…

« Kef ! Félicitations… » déclara Inuyasha sans qu'il n'y prête attention. A la place, il passa rapidement devant tout le monde et entra dans la salle où il croisa Nakoba en premier « Félicitations, Sesshomaru…c'est un beau garçon que tu as là. Kisaki a bien travaillé, ne la brusque pas trop… » le prévint-elle.

Là non plus, il ne répondit pas et se dirigea d'un pas lent vers sa femme tenant leur fils dans ses bras…

« Ah…tu es là… » se réjouit Kisaki en esquissant un large sourire. Elle semblait éreintée…mais à côté de ça, Sesshomaru venait d'avoir la plus belle vision qui soit…celle là même qu'il avait toujours rêvé de voir. Kisaki portant leur enfant et aujourd'hui ce n'était pas un rêve…comment pouvait-il qualifier ce sentiment… « Je te présente ton père, mon petit trésor…nous sommes si content de te voir enfin… » affirma la jeune femme en attrapant doucement la main minuscule de son bébé.

« Kisaki… »

« Hai ? » elle avait à peine relevé la tête vers lui que délicatement, il était venu l'embrasser sur le front.

« Merci Kisaki… »

« Mais je… »

« Tu as été très courageuse…excuse moi, j'ai bien failli arriver en retard… »

« Sesshomaru… » Kisaki eut rapidement les larmes aux yeux mais garda le sourire plus que jamais. C'était sans doute l'un des plus beaux jours de sa vie. La famille était enfin au complète maintenant… « T-Tiens prend-le… » lui demanda t-elle doucement.

« … » Il hésita quelques instants mais finit par accueillir son fils dans ses bras…et quelle étrange sensation cela était…un si petit être. C'était sans conteste la première fois de sa vie que Sesshomaru tenait quelque chose d'aussi petit entre ses mains. De petits cheveux rouges se dessinaient sur sa tête et il avait également une marque pourpre sur chacune de ses joues…sur le moment il n'aurait su dire s'il était un kitsune ou bien un inu-youkai mais à vrai dire, il s'en moquait pas mal. Cet enfant qui dormait paisiblement contre lui, était vraiment magnifique et résultait de son amour pour Kisaki, sa femme, et comme il était heureux aujourd'hui…

« Il est vraiment beau n'est ce pas ? Il est comme son papa… » affirma Kisaki.

« Moi je trouve qu'il te ressemble davantage, il est parfait… »

« Il est une partie de nous…notre petit rayon de soleil… » Soleil ? Cela donna une idée à Kisaki mais au même moment elle et Sesshomaru virent leur enfant ouvrir doucement les yeux. « Voyez-vous ça… » il avait les mêmes yeux dorés que son père, constata avec émotion Kisaki. « C'est donc toi qui m'empêchait de m'approcher de Kisaki les premiers mois, vilain garçon… » ajouta Sesshomaru en approchant une main près de son fils, qui ne cessait de l'observer d'un regard voilé par le sommeil. Le youkai fût d'autant plus surpris lorsqu'il le vit s'emparer de son doigt pour ensuite le serrer de ses minuscules forces avant de s'endormir presque aussitôt. C'est à ce moment précis que Sesshomaru réalisa que cette nouvelle vie dépendait de lui désormais…qu'il lui fallait la protéger…parce qu'il était son père.

Kisaki, qui avait assisté à cette scène, ne pût retenir une petite larme mais très vite ses forces l'abandonnèrent.

« Kisaki ? Que se passe t-il ? » s'enquit le youkai en la voyant soudain s'allonger.

« Un moment de faiblesse…je crois que…j'ai besoin de repos… » avoua t-elle faiblement. Nakoba apparût dès lors et constata une diminution du pouls de la jeune fille « Je l'emmène en salle de soins, elle fait une chute de tension… »

« Qu'est ce que cela signifie ? » s'enquit rapidement Sesshomaru.

« Rassure toi, elle ne va pas mourir, elle manque juste de force et de vitamines. L'accouchement s'est beaucoup trop éternisé pour elle. Ni, emmène le bébé également, nous allons nous assurer que va bien pour lui aussi… »

Sesshomaru confia dès lors son fils à l'infirmière neko-youkai et avant qu'il ne puisse ajouter quoi que ce soit Kisaki l'appela « Sesshomaru…pour le prénom… »

« Nous verrons cela plus tard, pour l'heure il te faut reprendre des forces » lui répliqua t-il en glissant doucement sa main dans la sienne.

« Non, je…j'ai pensé à Taiyo… »

« Taiyo ? »

« Hai…il est notre rayon de soleil n'est ce pas ? » ajouta t-elle avec un faible sourire.

« Cela me paraît évident, soit…Taiyo est un très joli prénom… » répondit le youkai en déposant un baiser sur sa main. Kisaki esquissa alors un sourire radieux mais Nakoba se hâta de l'emmener en salle de soins avant que son état n'empire pour de bon. Sesshomaru la regarda elle et son fils s'éloigner en se jurant qu'il ferait tout pour préserver un tel bonheur…

« Ce qu'il peut être mignon ! C'est tout à fait mon petit Sesshomaru ! » affirma Maki en versant une petite larme devant le berceau de Taiyo.

« Qui appelez-vous 'mon petit' ? » s'indigna Saori juste à côté d'elle « Il s'agit là de mon petit fils, cessez de vous prendre pour sa grand-mère ! C'est un ordre ! » exigea clairement la youkai.

« Je n'ai aucun compte à vous rendre, Madame ! Jusqu'à preuve du contraire, j'ai aussi élevé Sesshomaru au moins autant que vous, si ce n'est plus… » ajouta tout bas Maki.

« Comment osez-vous ! Sesshomaru et Taiyo sont à moi ! Ce n'est pas une secrétaire qui va me faire la leçon ! »

« Dîtes ce que vous voulez dans tous les cas, cela ne m'empêchera pas de considérer Sesshomaru et Kisaki comme ma famille ! » déclara fermement Maki.

« Voyons c'est évident que vous faites partie de la famille, Maki… » affirma Kisaki en surprenant les deux femmes.

« Oh Madame… » se réjouit Maki avant d'afficher un regard triomphant à Saori. Cette dernière soupira mais ne s'opposa pas aux dire de sa belle-fille même si elle n'en pensait pas moins. Elle savait que son fils n'était pas loin et elle lui avait promis de ne créer aucune dispute en cet heureux jour.

Voilà près de deux semaines que Kisaki avait quitté l'hôpital en s'étant plus ou moins remise de son accouchement. L'avantage d'être youkai faisait que son corps ne présageait plus aucun signe de sa grossesse et était redevenu comme avant. Pour cela, Kagome l'enviait beaucoup. Néanmoins, elle n'en demeurait pas moins plus fatiguée qu'à l'accoutumé et devait s'imposer plusieurs siestes dans la journée. Nakoba lui avait tout de même confirmé que cela disparaîtrait avec le temps, qu'il s'agissait là d'un effet secondaire dû à son accouchement long et prématuré.

Aujourd'hui était pour autant un jour de fête puisque tout le monde était réuni chez les nouveaux parents afin de souhaiter la bienvenue au petit Taiyo. Une idée, pour le moins surprenante, de Sesshomaru lui-même mais Kisaki était tout simplement heureuse de voir toute les personnes qu'elle aimait réunies sous le même toit. Inuyasha, Kagome, Sango…tout le monde était là y compris son frère ainsi que Takeshi et Nakoba. Maki et Saori se chamaillaient sans cesse pour savoir qui ferait la meilleure grand-mère tandis que le petit Taiyo était sage comme une image dans son berceau.

« Viens mon petit trésor… » Kisaki le prit dès lors dans ses bras et chercha du regard son mari.

« Il te ressemble beaucoup tu sais… » déclara une voix dans son dos.

« Kaito ni-san…tu trouves ? Moi je reconnais plus Sesshomaru en lui »

« C'est un Kitsu aussi…même Sesshomaru a dû s'en apercevoir » poursuivit Kaito.

« Kitsu ou Taisho peu m'importe, l'essentiel est qu'il soit heureux…moi et Sesshomaru ne voulons que son bonheur » répliqua Kisaki en pensant bien ce qu'elle disait.

« Je te reconnais bien là…bah, le principal c'est que tu sois heureuse…tu as la famille que tu as toujours rêvé d'avoir… » ajouta t-il un soupçon nostalgique. La réponse de Kisaki fût immédiate « Oui ! Mais tu sais, toi aussi tu en fais parti et puis tu es un oncle maintenant ha ! ha ! »

« … » Elle n'avait donc vraiment plus aucune rancœur envers lui et ses erreurs passées…il aurait dû s'en douter, Kisaki avait toujours été comme ça et aujourd'hui tout été pardonné. « Tu as raison, je me dois de montrer l'exemple maintenant et puis tu… ? » il s'aperçut soudain qu'il parlait pour rien car Kisaki n'était déjà plus là. Décidemment, un seul homme réussissait à avoir toute son attention et c'était aussi le seul qui régnait sur son cœur.

« Tu étais là ? Que fais-tu ici ? » Kisaki avait retrouvé Sesshomaru au calme dans son bureau mais visiblement, il semblait ailleurs alors qu'il fixait l'extérieur depuis la grande baie vitrée.

« Rien de spécial mais je préfère le calme aux jappements incessants d'Inuyasha… » répliqua simplement le youkai en se tournant dans sa direction.

« Ah je vois… » Kisaki se retint de rire alors qu'elle s'avançait vers lui, Taiyo toujours dans ses bras.

« Est-ce que ça va toi ? Comment te sens-tu ? » s'enquit-il en la rapprochant contre lui.

« Ça va…chaque jour je vais de mieux en mieux et puis Taiyo me facilite vraiment la tâche » admit-elle en caressant doucement la joue de son bébé. Ce dernier en profita pour attraper son doigt et gazouilla ensuite joyeusement comme s'il comprenait que l'on parlait de lui. « Mais oui, c'est de toi qu'on parle mon ange…ce que tu peux être mignon ! » s'émerveilla Kisaki.

Sesshomaru aima beaucoup cette vision et en profita pour voler un baiser à Kisaki. Cette dernière parût quelque peu gênée et en rougit légèrement. « J'aimerai te faire part de quelque chose… » poursuivit-il sérieusement tout en gardant en mémoire son expression.

« Oui ? »

« J'y pense depuis un moment en fait mais voilà, le temps a une fois de plus joué contre moi… » admit-il. Kisaki l'écouta sans l'interrompre, se demandant ce qu'il avait bien pu cogiter seul mais la réponse arriva vite « J'aimerai que l'on déménage une fois de plus… »

« Hein ? » si elle s'attendait à ça.

« Oui mais cette fois pas ici, pas dans cette ville…dans une maison au calme où je ne laisserai plus le travail nous séparer. Dans un lieu où nous verrions Taiyo et même Rin, grandir en toute sérénité…qu'en penses-tu ? »

« Et bien…je ne suis pas contre, seulement… »

« Tu ne veux pas quitter tes amis c'est ça ? » Il fût un temps où il ne lui aurait clairement pas laissé le choix mais il s'était passé tellement de choses dans leur vie qu'il avait appris à comprendre le sens du mot sentiment « Je ne te le demande pas si cela peut te rassurer, je veux seulement que nous nous éloignons de cette ville mais nous resterons au Japon » Le visage de Kisaki s'illumina à nouveau alors qu'elle comprenait enfin ses intentions. « Tout ce qui m'importe c'est votre confort et votre bonheur…c'est un nouveau rêve que je te demande de partager avec moi… »

Kisaki réfléchit quelques instants puis finit par regarder Taiyo, qui venait tout juste de s'endormir dans ses bras. Hésiter plus longtemps était inutile… « C'est d'accord…ça à l'air de te tenir à cœur et puis je dois bien avouer que j'ai moi aussi rêvé du jour où nous aurions notre propre maison et notre famille réunie » avoua la jeune femme accompagné d'un sourire on ne peut plus sincère.

« Toi alors… » jamais il n'avait pu résister à ses sourires, encore moins lorsqu'elle partageait les mêmes idées que lui. Il la rapprocha davantage contre lui et lui vola à nouveau un baiser sans jamais réveiller Taiyo. « Tes désirs sont des ordres ma Dame, dès demain je m'attèlerai à cette tâche et… »

« Non ! » le coupa t-elle en posant un doigt espiègle sur ses lèvres. « Nous nous y attèlerons, ensemble…d'accord ? C'est une promesse… »

« Tout ce que tu voudras…tant que tu seras à mes côtés, je veux bien tout te promettre… » conclut-il avant de s'emparer des lèvres de celle qui avait à jamais changé sa vie…

….

18 ans plus tard…

Les années avaient passé vite…finalement, ils avaient effectivement déménagé pour une grande maison, située hors de la ville mais aux abords de tout et puis surtout au calme. Tout le voisinage les avait accueillis à bras ouverts même si Sesshomaru se montrait encore distant par moment, ils s'étaient réellement intégrés à cette nouvelle vie où même Jaken et Rin les avaient suivis. Enfin, ce n'était plus tout à fait vrai aujourd'hui, puisque Rin les avait depuis bien longtemps quittés pour se marier avec le jeune Kohaku, le frère de Sango à qui la vie les avait réunis de part leurs études et leur nombreuses rencontres par la suite. Cela n'avait d'ailleurs pas été facile pour le jeune garçon, qui à chaque fois s'était heurté au mur que représentait Sesshomaru mais avec le temps, même lui avait dû se faire une raison et aujourd'hui, Rin était également une mère…une jolie petite fille de six ans qui lui ressemblait énormément.

La vie semblait tellement curieuse parfois. Kisaki aurait pourtant juré que Kaito finirait par se déclarer à Rin avec le temps mais ce dernier avait préféré la laisser vivre sa vie avec un humain au lieu d'un youkai, qui fatalement leur différence aurait fini par les rattraper. Un choix douloureux cela avait été pour lui et il lui fallut même plusieurs années afin d'oublier ses sentiments et pour repartir à zéro, dans cette vie où il avait finalement choisi de rester seul pour le moment. Kisaki ne l'avait bien entendu pas abandonné et il ne se passait pas une journée sans qu'ils ne se donnent de nouvelles et qu'elle ne l'invite au moins une fois par semaine à venir manger à la maison.

De leur côté, Miroku et Sango avaient eu eux aussi des enfants. Trois pour être précis, deux jumelles et un garçon et jamais Kisaki n'avait vu d'enfants aussi remuants. Tous ensembles, ils respiraient la joie de vivre et ils avaient même agrandi leur restaurant entre temps. Inuyasha et Kagome avaient également eu un deuxième enfant, un garçon cette fois, qu'ils avaient prénommé Kuro en raison de sa magnifique chevelure d'ébène qu'il avait hérité de sa mère. Le seul trait d'ailleurs puisque pour le reste, il s'agissait d'un Inuyasha numéro deux et que bien souvent père et fils se chamaillaient sans raison précise, au détriment de Yuki de trois ans son ainée. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Sesshomaru avait fini par confier un poste à Inuyasha au sein de la société Taisho mais évidemment, il faisait toujours son possible pour éviter de le croiser. Néanmoins, sa charge de travail s'en trouva nettement diminuée, pour le plus grand bonheur de Maki et surtout celui de Kisaki.

Après il y avait encore Saori, l'éternel mère et maintenant grand-mère envahissante qu'elle était, qui n'avait eu de cesse de leur imposer ses visites au cours de ces dernières années. Pour ne pas dire qu'elle avait carrément déménagé des Etats-Unis pour venir s'installer au Japon, tout ceci dans le but de voir le plus souvent possible ses petits enfants ainsi que Sesshomaru. Maki, quant à elle restait Maki, l'éternelle protectrice de la famille Taisho à la peau resplendissante de jeunesse et officiellement devenue vice présidente des compagnies Taisho depuis maintenant dix ans, pour le plus grand bonheur de cette dernière, qui avait toujours voulu aider au mieux Sesshomaru et Kisaki. Son bonheur était d'autant plus grand que les deux enfants du couple l'adoraient et la considéraient vraiment comme leur deuxième grand-mère.

De son côté, Kisaki était devenue professeur d'université et donnait en plus beaucoup de cours par correspondance et ce, dans plusieurs pays du monde. Un choix qui s'était imposé de lui-même puisqu'elle avait toujours aimé apprendre et maintenant enseigner était devenu une véritable passion pour elle. Sesshomaru n'avait pas approuvé son choix tout de suite mais il avait finalement décidé de la soutenir comme elle l'avait toujours fait pour lui durant toutes ces années. Pour sa part, Taiyo avait grandi vite et s'était montré à la hauteur de son père en réussissant dans pratiquement tous les domaines depuis son plus jeune âge. Kisaki ne s'était d'ailleurs pas trompé sur lui. Il avait beau lui ressembler physiquement, tout le reste, elle ne voyait que Sesshomaru en lui. C'était un kitsune à l'allure remarquable, de nature calme et posée exactement comme son père et toutes les filles de l'académie rêvaient de sortir avec lui. Chose qui ne l'intéressait guère pour l'instant…avait remarqué Kisaki.

En fait, Taiyo avait peut être bien un point faible…et ce point faible se caractérisait sous la forme d'une petite sœur qui ne cessait de lui causer des soucis à l'académie. En effet, cette dernière était de nature extravertie et joviale envers tous ceux qui l'entouraient. En plus de ça, elle avait beaucoup hérité des traits de son père, notamment sa longue chevelure argent et son croissant de lune sur le front. Ses yeux verts, en revanche, lui venait de sa mère et malgré son jeune âge, elle avait déjà brisé de nombreux cœurs. Tsukiyô était née deux ans après Taiyo et sa venue au monde avait ajouté un grand bonheur à toute la famille. Elle était une inu-youkai et une enfant dotée d'une force hors du commun. Ce qui n'empêchait pas Sesshomaru de se montrer encore plus protecteur qu'il ne l'était pour Kisaki et Rin. Malheur à celui qui osait poser un regard de travers sur sa fille. Voilà pourquoi, Taiyo avait pour mission de la surveiller et surtout de la protéger à l'académie, ce qui n'était pas toujours de tout repos car bien souvent Tsukiyô n'en faisait qu'à sa tête et disparaissait à tout bout de champ. Ce comportement n'était pas sans rappeler celui d'une certaine kitsune aux cheveux rouges, il y a quelques années de cela…

« Maman ? Est-ce que ça va ? » s'enquit Tsukiyô.

« Hein ? Oui ça va, excuse moi, plusieurs souvenirs me sont revenus en mémoire et je n'ai pas vu le temps passer… » affirma Kisaki en fermant l'album photo. « Vous devez avoir faim, je vais préparer le dîner… » ajouta t-elle avant de se lever.

« … » alors qu'ils la regardaient s'éloigner, Tsukiyô jeta un regard à son frère « Tu crois qu'il a oublié ? » s'enquit-elle.

Taiyo médita quelques instants mais pour lui la réponse paraissait évidente « Oublié, je ne crois pas…retarder oui certainement… »

« Maman semblait triste, j'espère qu'il ne va plus tarder… » Tsukiyô avait à peine terminé sa phrase qu'elle et Taiyo entendirent une porte claquer. Ils se précipitèrent dès lors dans le couloir et y découvrirent leur parent enlacés l'un contre l'autre. En fait, c'était surtout Sesshomaru qui retenait Kisaki mais cette dernière semblait plus qu'heureuse qu'il soit enfin rentré. Ce bonheur lui avait même fait couler quelques larmes.

« Pardon, j'ai bien failli être en retard… »

« Je savais que tu n'avais pas oublié…rassure toi, je ne t'en veux pas… »

« Kisaki… » il resserra un peu plus son étreinte sur elle tout en se disant qu'aujourd'hui, cela faisait déjà dix-huit ans qu'ils étaient mariés. Dix-huit années de bonheur à ses cotés et qu'elle lui avait aussi donné deux enfants. A ce stade, tout le reste était devenu sans importance et aujourd'hui rien ni personne n'avait réussi à venir gâcher leur bonheur…la vie était devenue si douce, si tranquille…

« Tu commences à m'étouffer » le prévint-elle en riant légèrement. Il desserra dès lors son étreinte et tout en la gardant contre lui par la taille, il voulut l'embrasser mais…

« Ahem ! » toussa Tsukiyô afin de leur rappeler qu'ils étaient là eux aussi.

« Ah désolée… » s'excusa Kisaki en s'éloignant de Sesshomaru avec une légère gêne.

« Non ce n'est rien, moi je suis contente que vous soyez toujours aussi amoureux Ha ! Ha ! C'est beau l'amour ! » se réjouit la jeune youkai. « En fait, j'aimerais bien savoir comment vous vous êtes rencontrés et qui a fait le premier pas ? »

« Tsukiyô ! » la réprimanda Taiyo « Ce ne sont pas des manières et puis je te rappelle que père vient tout juste de rentrer. Attends au moins qu'il ait enlevé son manteau avant de poser ce genre de questions. N'oublie pas qu'il s'agit de leur anniversaire de mariage tout de même… »

« Ah oui c'est vrai…excuse moi papa… »

« Ce n'est rien… » affirma Sesshomaru tout en retirant sa veste « Mais pour répondre à ta question, si nous en sommes là aujourd'hui c'est uniquement grâce à votre mère… » Kisaki parût surprise en entendant cela et regarda à nouveau le youkai « Elle a changé ma vision des choses à un point que vous ne pouvez même pas imaginer…grâce à elle, j'ai découvert la signification du mot amour et de bien d'autres encore. Les raisons qui m'ont conduis à l'épouser la première fois n'étaient que malhonnêtes et je l'ai aussi beaucoup fait pleurer…mais par la suite, j'ai appris de mes erreurs et aujourd'hui je ne peux tout simplement plus imaginer ma vie sans elle… » Kisaki le regardait avec des yeux brillants et sous le coup de l'émotion, quelques larmes s'échappèrent malgré elle « Avec vous, elle représente ce que j'ai de plus précieux et croyez-moi, il n'y a pas d'homme plus heureux que moi sur cette Terre…je l'aime profondément… » ajouta t-il en chassant ces larmes indésirables avec son pouce.

Taiyo esquissa un sourire tandis que Tsukiyô pleurait d'émotion et de joie en même temps, elle trouvait la réponse de son père juste trop magnifique. « Mais au fait, pourquoi tu as dis 'la première fois' ? Tu n'as pas épousé maman qu'une seule fois ? » demanda la jeune fille qui venait tout juste de remarquer ce détail dans ses mots. Taiyo aussi parût étonné et tout deux désirèrent des explications.

Sesshomaru et Kisaki se regardèrent, remarquant qu'ils n'avaient jamais raconté la vérité à leur enfant sur le début de leur relation. Kisaki éclata aussitôt de rire et Hiru apparût au même moment sur son épaule « Soit, je vais tout vous raconter mais allons d'abord nous assoir, cette histoire risque d'être un peu longue… »

« Et bien ça alors ! Je n'arrive pas à croire tout ça, quelle histoire ! Quand je pense que même oncle Kaito était méchant ! » s'exclama Tsukiyô.

« A l'évidence, cela n'a pas dû être facile mais il ne nous appartient pas de vous juger maintenant… » déclara Taiyo en fixant ses parents, assis face à eux. « L'essentiel c'est que tout soit rentré dans l'ordre aujourd'hui et que nous soyons tous réunis…je suis vraiment heureux d'être votre fils… » admit le jeune homme.

« Oni-san… » Tsukiyô l'admira complètement sur le moment et fixa à son tour ses parents avec un regard déterminé « Moi aussi je suis heureuse d'être votre fille ! Durant toutes ces années, je sais que je vous ai causé beaucoup de soucis mais je ferais des efforts, promis ! Vous verrez, vous serez fiers de moi ! Je vous aime tellement maman…papa ! » ses larmes finirent par la rattraper mais Taiyo posa aussitôt une main rassurante sur sa tête.

« Vous serez fiers de nous, c'est certain… » affirma le kitsune avec un regard que Sesshomaru connaissait fort bien.

« Allons cesse de pleurer ma chérie… » déclara Kisaki à l'attention de sa fille « Nous ne vous avons pas raconté cette histoire pour vous mettre une quelconque pression. Nous voulions simplement n'avoir aucun secret pour vous et puis sachez-le… »

« Nous sommes déjà très fiers de vous… » termina Sesshomaru.

Tsukiyô retrouva aussitôt le sourire et vint même s'assoir entre eux. Taiyo s'approcha également et remercia son père sans que ce dernier ne comprenne vraiment pourquoi…où plutôt si…mais cela serait trop long à expliquer.

« Le repas est prêt pour la centième fois ! » affirma Jaken plus que sur les nerfs.

« Nous arrivons Jaken ! » le devança Tsukiyô en tirant sa mère par la main.

« C'est Jaken-sama ! Petite… »

« Jaken ! » le coupa Sesshomaru juste derrière lui.

« Go-Gomen, mon seigneur ! Loin de moi l'idée d'insulter v-votre fille ! » s'excusa le petit youkai en se prosternant. Depuis toutes ces années, il ne savait que trop bien ce qu'il risquait lorsqu'il se montrait impoli mais cette fois…

« Ne reste pas en plein milieu du chemin… » déclara juste le youkai en passant simplement devant lui. Jaken qui s'attendait plutôt à se faire marcher dessus, en pleura de joie « Oui mon seigneur ! »

« Allons-y, Jaken-sama…tu sais comment est ma sœur lorsqu'elle a faim » ajouta Taiyo en l'aidant à se relever. « Hai, jeune maître, merci à vous ! » il n'y avait que Taiyo et Kisaki pour se montrer gentil avec lui dans cette maison. Tsukiyo le faisait à chaque fois tourner en bourrique et Sesshomaru… comment dire…jamais il ne pourrait se résoudre à dire le moindre mal de son seigneur. Il le connaissait depuis bien trop longtemps maintenant…

La nuit tombée, Kisaki regagna en première la chambre, épuisée par toute cette journée et ces corrections qui n'en finissaient pas…mais il n'y avait pas que ça…

« … ? » elle venait à peine d'entrer dans la pièce qu'elle remarqua que la lumière était déjà allumée. « Sesshomaru ? Tu es là ? » aucune réponse. Quelqu'un avait dû oublier de la fermer, conclut-elle avant de retirer son pull qui lui donnait beaucoup trop chaud. Elle portait un débardeur en dessous mais même comme ça, elle avait encore chaud. Alors qu'elle s'apprêtait à se diriger vers son armoire, son regard fût attiré par un document posé en évidence sur son bureau. « Hein ? Mais qu'est ce que… » pas de doute, elle connaissait ce papier…mais que faisait-il là au juste ?

« Tu le reconnais ? » s'enquit une voix derrière elle.

« C'est toi ? » elle se tourna aussitôt dans sa direction, le document en main et l'air plus que surpris « Alors tu l'as gardé depuis tout ce temps ? »

« Comment aurait-il pu en être autrement…il a été la première chose qui nous a liés, tu pensais bien que je n'allais pas m'en séparer aussi facilement… » affirma Sesshomaru en s'avançant vers elle.

« Oui…je crois que j'aurai fait pareille moi aussi, c'est juste que…je ne l'avais pas vu depuis longtemps… » il s'agissait de leur tout premier contrat de mariage. Le premier qu'elle avait signé lorsque ses frères l'avaient échangée contre les entreprises Kitsu et que Sesshomaru l'avait recueillie chez lui en vue de faire d'elle sa femme. Ils venaient tout juste de se rencontrer et tout comme elle, Sesshomaru était très différent de celui qu'il était aujourd'hui. Il n'y avait d'ailleurs aucun sentiment entre eux à l'époque mais le temps avait finalement fait son œuvre et ce mariage, qui ne devait être qu'une façade, s'était bel et bien transformé en amour profond qui les avait unis à tout jamais. Le destin pouvait être vraiment très surprenant parfois…

« Sesshomaru ? » sans prévenir, il était venu lui subtiliser le papier des mains pour ensuite l'arracher en mille morceaux.

« Nous n'avons plus besoin de ça désormais…toi et moi n'avons plus rien à prouver à personne. Je ne regrette absolument pas le choix que j'ai fait ce jour là et je suis plus que fier de t'avoir pour femme… »

Kisaki le regarda, les yeux écarquillés et ne tarda pas à lui sourire chaleureusement avant de se jeter à son cou. « Je t'aime ! Oh oui, je t'aime tellement ! Les mots me manquent pour exprimer ma joie mais aussi toute la gratitude que j'ai pour toi…merci de m'avoir offert une telle vie ! »

« Non, merci à toi… » reprit-il en la serrant contre lui « Taiyo, Tsukiyô et toi…constituez ce que j'ai de plus précieux et il en sera toujours ainsi… »

« Hai…toujours… » ils finirent par s'embrasser tendrement mais Kisaki rompit rapidement leur étreinte, au grand regret du youkai qui avait un autre plan en tête. « J'ai autre chose à te dire… » débuta t-elle avec hésitation et les joues rouges.

« Qu'est ce que c'est ? » s'enquit Sesshomaru, sans la lâcher et en libérant sa longue chevelure rouge. Pour lui, ses intentions étaient claires mais Kisaki se devait de l'informer d'une chose…

« Que dirais-tu d'agrandir la famille ? » lâcha t-elle soudain et tout sourire.

Pour Sesshomaru, cette révélation le prit quelque peu de court mais tout devint rapidement clair lorsque Kisaki posa ses mains sur son ventre. « Tu es… »

« Oui ! Nakoba me l'a confirmée pas plus tard que ce matin, moi aussi je n'arrivais pas à y croire, c'est vraiment… »

Sesshomaru ne lui laissa pas le temps de finir et la souleva par la taille avec un bonheur évident sur le visage « C'est une merveilleuse nouvelle ! »

« D-Doucement ! Je suis fragile moi maintenant ha ! ha ! » plaisanta Kisaki. Il finit par la reposer délicatement au sol et posa ensuite son front contre le sien « Merci, Kisaki…merci pour tout… »

« Sesshomaru… » alors qu'ils étaient sur le point de s'embrasser, une porte s'ouvrit dès lors derrière eux.

« J'ai bien entendu ? Je vais être grande sœur ?! » s'émerveilla Tsukiyô en débarquant comme si de rien n'était. « Frapper à la porte, ça te dis quelque chose ? » précisa Taiyo en la suivant de près.

Sesshomaru soupira et s'éloigna à grand regret de sa femme pour se tourner vers ses enfants. Kisaki éclata aussitôt de rire et leur confirma la bonne nouvelle qui allait à coup sûr, bouleverser une fois de plus tout leur quotidien…mais qu'importe, puisque le bonheur était au rendez-vous !

Fin ! The end comme on dit ! Ça y est ' A travers tes yeux' est officiellement terminé, j'espère que cette fin vous aura plu et qu'elle me vaudra quelques commentaires hi ! hi ! Je n'en ai eu qu'un seul la dernière fois *snif !* En tout cas je tiens à vous remercier chers lecteurs(-trices) pour m'avoir suivie durant ces trois années et même pour 'A travers le temps', je suis vraiment heureuse d'avoir pu compter sur votre soutien et je ne vous cache pas que je suis encore sur une nouvelle fic mais qui ne verra pas le jour tout de suite car elle risque de me prendre pas mal de temps et dieu seul sait qu'il m'en manque tout le temps *rire*

Mille merci à tout le monde une fois de plus, en particulier à Paola et Fafa lila ainsi qu'à beaucoup d'autres pour vos commentaires et votre soutien envers nos deux personnages favoris *rire* ils en auront traversé des épreuves ces deux là quand même *clin d'œil* moi j'ai en tout cas pris plaisir à écrire cette histoire et je suis aussi triste que vous de la voir se terminer…je ferais peut être des épisodes bonus à l'occasion qui sait hi ! hi !

J'espère vous retrouver très vite et n'hésitez pas à me laisser vos commentaires ! Je vous souhaite à tous de passer de bonnes fêtes de fin d'années et meilleurs vœux pour l'année 2017 ! Kisssss ! Bisous !