Bonjour! Voici une petite histoire de Noël qui m'est passées par la tête il y a quelques jours. Je vous souhaites de joyeuses fêtes de fin d'année! Bisous à tous!


Disclaimer: Tout à JKR, rien à moi à part cette histoire.


Rogue était installé derrière son bureau, en train de corriger les dernières copies rendues par les septièmes années avant de partir en vacances. Nous étions le 24 décembre et le château était, pour une fois, silencieux. Seul y était resté une dizaine d'élèves et deux professeurs pour les surveiller. Il en faisait partie, Noël n'ayant jamais été une période joyeuse pour lui. Il était même inscrit d'office par Minerva, devenue depuis quelques années, la directrice de Poudlard.

En général il restait avec Hagrid, mais cette année, le demi-géant était lui aussi partit partager ces deux semaines avec Olympe Maxime, devenue officiellement son épouse l'été précédent.

Avait alors commencé, au mois de novembre, la valse des excuses de la part de ses collègues. Flitwick avait prétexté la venue d'un petit cousin éloigné, Chourave devait absolument reposer une main blessée par une plante carnivore et Trelawney disait avoir vue que des choses « absolument horribles » allaient se passer dans le château le 24 décembre et ne voulait surtout pas en être témoin. En bref, tout le monde s'était débiné. Personne ne voulait passer les fêtes ici, et encore moins avec Rogue comme seul compagnon.

Une semaine avant les vacances, le problème avait pourtant été résolu par Minerva. Le professeur de défense contre les forces du mal avait donné sa démission en novembre, atterré par le « niveau de plus en plus bas des élèves ». Rogue ne pouvait que lui donner raison, surtout qu'il gardait l'espoir d'avoir ce poste si longtemps convoité. Mais voilà que McGonagall avait trouvé un professeur remplaçant. Rogue avait vu arriver une jeune femme qu'il connaissait bien : Hermione Granger, tout fraîchement diplômée de l'académie des aurors. Et celle-ci, ayant été mise au courant du « problème de Noël » s'était immédiatement inscrite pour rester au château.

- Je suis divorcée, avait-elle alors dit, et mes parents vont en Australie tous les deux ans revoir les amis qu'ils s'étaient fait là-bas à l'époque de la guerre. Cette année je suis seule, alors autant me rendre utile.

Elle avait dit ça tranquillement dans la salle des professeurs. Tout le monde l'avait regardé d'un air assez mortifié, sauf Rogue qui était installé, de dos, dans un fauteuil avec un livre de potions. Il n'écoutait jamais les conversations de ses collègues, qu'il jugeait futiles et inintéressantes. Mais là, il avait tendue l'oreille, voulant savoir avec qui il serait de garde.

- Mais tu vas rester 15 jours avec… heu… Rogue ?

Le ton de Chourave était désolé. Rogue esquissa un petit sourire discret. Les gens avaient l'habitude de parler de lui comme s'il n'était pas là. Il savait ce qu'il inspirait : de la peur. Mais il était curieux de la réponse qu'allait donner Granger. Elle, elle ne devait pas le savoir ici car elle ne connaissait pas encore les habitudes de ses collègues. Il écouta un peu plus attentivement la conversation et entendit distinctement :

- Cela ne me dérange pas. Et puis, j'ai fait mon mémoire de fin d'étude à l'académie sur Dolores Ombrage… je ne pense pas qu'il puisse être pire que cette femme.

Elle sourit alors franchement et dit d'un ton désinvolte

- Je survivrai, ne vous inquiétez pas.

Rogue se leva alors de son fauteuil, se tourna vers Granger qui sembla se liquéfier sur sa chaise et lui dit, l'air aussi froid qu'a l'accoutumé :

- Je n'en serais pas si sûr si j'étais vous, Miss.

Puis il était sorti en trombe, laissant les professeurs pantois. Intérieurement, il avait jubilé de son petit effet. Ces deux semaines se promettaient d'être amusantes.

Pourtant Severus Rogue ne rit pas tant que ça pendant ces vacances. Hermione Granger se montrait professionnelle, compétente et, il faut bien le dire, assez froide et distante avec le professeur de potions. Elle prenait ses tours de garde sans rechigner et s'occupait volontiers d'aider les plus en retard dans leurs devoirs. Les repas se passaient simplement : tout le monde mangeait sur la grande table des Serdaigles, un professeur assis de chaque côté, les élèves au centre. Comme ils étaient peu nombreux, ils papotaient entre eux sans trop se préoccuper des enseignants.

Ce soir du 24 décembre, Severus Rogue finissait donc de corriger les dernières copies de cette année. Le repas du réveillon avait eu lieu, les élèves étaient dans leurs dortoirs et tout était calme. Il trempa une dernière fois sa plume dans l'encre rouge, ratura une énormité sur le parchemin froissé d'un élève, gribouilla un D et reposa sa plume d'un air satisfait. Il s'étira un peu, puis se leva, se préparant à aller se coucher quand il entendit taper à sa porte. Lorsqu'il ouvrit, il fut surpris de trouver Hermione Granger, toujours vêtue de sa robe noire qu'elle portait pendant le repas, portant un plateau sur lequel était posé une théière fumante ainsi que deux tasses. Il la regarda de son air dédaigneux habituel et lorsqu'il ouvrit la bouche, prêt à lui siffler une réplique cinglante dont il avait le secret, elle lui dit d'un ton impérieux:

- Oh ! Taisez-vous ! Ne commencez pas à ronchonner. Ce soir, c'est Noël, j'ai pensé qu'une tasse de thé bien chaude vous ferait plaisir.

Il était vrai que cet hiver était rude, et que ce soir il faisait particulièrement froid dans les cachots du Professeur. Aussi, assez étonné lui-même de sa réaction, il la laissa entrer. Elle posa le plateau sur un petit guéridon et s'installa dans un vieux fauteuil. Puis, d'un coup de baguette elle fit apparaitre du sucre ainsi qu'un petit pot de crème. Puis elle versa doucement le thé dans les tasses. Elle regarda ensuite tout autour d'elle, et murmurant une formule, elle alluma un bon feu dans la cheminée. Enfin elle fit apparaitre un candélabre sur lequel étaient plantées 5 bougies qui se mirent à diffuser une lumière douce et chaleureuse. D'un seul coup, les cachots humides et déprimants de Rogue apparurent, sinon accueillant, au moins un petit peu plus confortable.

- Comme quoi, il suffit de peu de choses, lui dit-elle, un sourire malicieux aux lèvres. Qu'étiez-vous en train de corriger ? Demanda-t-elle alors, montrant d'une main la pile de parchemins posée sur le bureau.

Et, assez étrangement, Rogue lui répondit. Il n'était pas aimable, certes non, mais il resta poli et, la soirée avançant, il devint même un peu plus loquace. Installé en face d'elle il lui expliqua la nature des mémoires de potions de septième année, parla des premières années qui le décevaient davantage à chaque nouvelle rentrée, du poste qu'elle occupait qui lui aurait davantage plu. Elle lui confia sa tristesse d'être seule en ce soir de noël, de son divorce qui l'avait laissé épuisée mais libérée, de ce nouveau tournant dans sa vie. Ils parlèrent ainsi, sans regarder un seul instant les aiguilles de l'horloge qui tournaient. Les tasses se remplissaient au fur et à mesure que les deux professeurs les vidaient. Hermione, vers une heure du matin, avait fait apparaitre deux petites buches glacées au café et à la mélasse, puis ils avaient repris le fil de leurs discussions.

Plus les heures passaient, plus Rogue se sentait à l'aise et libre de se laisser aller à quelques confidences.

Plus les heures passaient et plus Hermione se sentait heureuse de se livrer à une personne intelligente qui comprenait ses questionnements.

Puis, sans qu'aucun des deux ne se rendent compte de rien, le jour se leva. Il était 8h et nous étions le 25 décembre. Hermione se leva d'un seul coup, comme sortie d'une sorte de transe. Elle regarda l'heure, bailla, et déclara à son collègue qu'il était temps pour elle de regagner sa chambre et de dormir quelques heures. Rogue se leva à son tour et la raccompagna à l'entrée du cachot. Il ouvrit la porte et se poussa pour la laisser passer. Elle plongea alors les yeux dans les siens et lui dit:

- Merci pour ce moment. C'est étrange, je n'ai pas vu passer le temps.

Puis, sans autre préambule, il la vit se hisser sur la pointe des pieds et senti ses douces lèvres sur les siennes. Un baiser assez chaste qui le surprit totalement. Puis la jeune femme s'éloigna, les joues légèrement rosies, et murmura simplement :

- Joyeux noël, Professeur Rogue.

Et, sans lui laisser le temps de réagir, elle disparut, repartant presque en courant dans la tour de Gryffondor d'où elle était venue.