Salut.

Je me lance dans cette nouvelle histoire, en français, n'ayant plus le courage de le faire en anglais. J'espère qu'il y aura des lecteurs et des commentaires, car cette histoire me tient beaucoup à cœur.

Si une âme charitable veut la traduire en anglais, je lui donne entièrement mon accord.

Et si j'ai pris le soin d'emprunter les personnages, la A-team ne m'appartient en aucun cas. Ceci est fait dans le simple but de divertir.


- Accrochez-vous les gars, ça va faire mal !

Face tressailli aux mots de Murdock alors qu'il attacha sa ceinture de sécurité d'un petit avion de touriste qu'il avait réussi à arnaquer avant de quitter l'ile d'Hawaii et qui maintenant était en chute libre au-dessus de l'océan.

Bien sûr, à l'origine l'oiseau était de bonne qualité, mais ça, c'était avant qu'il ne prenne une rafale de balles alors qu'il décollait.

Bien que le plan d'Hannibal ait travaillé avec les fauteurs de troubles que l'équipe avait réussi à arrêter, c'était sans compter sur Decker qui était venu les accueillir à l'aéroport avec son fidèle compagnon Crane et quelques autres de l'armée.

Evidemment, Face se serait bien passée de ce comité d'accueil. Mais après une bonne montée d'adrénaline, une fusillade et un décollage sur le fil, il s'était enfin décontracté dans son siège, appréciant le silence et le doux bercement que lui offrait la balade.

BA était la rangé d'à côté de lui en train de dormir paisiblement occultant tous ce qui l'entourait après le jus qu'il lui avait administré.

Murdock pilotait tranquillement et Hannibal fumait son cigare, le sourire aux lèvres dans le siège à côté du pilote.

Jusqu'à ce que Murdock fit son célèbre, « Uh-Oh »

Hannibal, fronçant les sourcils, avait demandé :

- Dis-moi que cet « Uh-Oh », est que tu as oublié d'aller au toilette avant de partir ?

- Uh-oh non, avait été la réponse du pilote dans une effrayante concentration.

Hannibal et Face avaient reconnu le ton de la voix du pilote alors qu'il enclencha plusieurs boutons.

- Murdock ? Avait alors demandé Face, ne cachant en aucune façon l'inquiétude qui l'avait submergé après une première secousse de l'appareil.

- On n'a plus d'essence.

- Comment ça on n'a plus d'essence ? J'ai vu le propriétaire faire le plein.

- Sûrement une balle qui a fait un trou dans la réserve.

Face avait alors regardait l'océan qui les entourait et avait avalé difficilement sa salive. Il avait regardé BA dormir toujours aussi paisiblement, voulant être à sa place, car tout ce qu'il pouvait penser, c'était que cette fois-ci c'était la bonne.

Puis Hannibal c'était tourné vers lui alors que l'avion avait commencé sa descente avec un bruit de moteur en manque d'oxygène, Murdock accroché aux commandes.

Face et Hannibal c'étaient juste regardés, puis Hannibal s'en était retourné après un petit salue de la tête, comme si lui aussi avait renoncé.

Face refoula ses pensées et ferma les yeux serrés en s'agrippant à ses accoudoirs, alors que son cœur remontait dans sa cage thoracique avec la descente abrupte et rapide de l'avion. Puis il se mit à marmonner rapidement une prière oubliée mais il ne pût la finir. L'avion percuta son objectif final faisant basculer en avant tous ses habitants avant de les faire revenir en arrière sur leur siège avec brutalité alors que l'engin rebondit. Et ce fait se répéta plusieurs fois avec des bruits écœurant de verres brisés, de crissements stridents de métal se déchirant . . . puis tout s'arrêta.

Tout redevint calme. Mise à part le bourdonnement sourd dans la tête de Face.

Il lui fallut quelques secondes pour se remettre. Comme un film se jouant au ralentit il regarda autour de lui sans vraiment voir.

Son cerveau encore brouillé, se demanda pourquoi il n'y avait pas d'eau.

Il secoua la tête pour remettre ses idées en place. Mauvaise idée cependant. Tous les muscles de son corps, en particulier ceux de son cou protestèrent au geste. Puis il avala la bile montant dans sa gorge en réalisant une branche d'arbre juste devant son nez. Il regarda à sa gauche et vit en effet la vitre brisée et la branche qui avait décidé de décorer l'habitacle.

Finalement, il soupira en réalisant qu'ils étaient sur la terre ferme. Probablement une ile que Murdock a dû repérer au loin pour poser l'oiseau.

Murdock ?

Merde. Face secoua de nouveau la tête pour effacer le bourdonnement et regarda de nouveau autour de lui.

BA était assis raide sur son siège, les yeux grands ouverts mais le regard vide, la respiration rapide.

Face le regarda un instant et ne vit aucune blessure apparente. BA était seulement en état léthargique, le choc du crash l'ayant réveillé trop tôt de son sommeil médicamenteux. Il ne préféra pas lui parler, le laissant réaliser par lui-même pour le moment. Il ne voulait pas vraiment entendre le sergent lui hurler dessus qu'il était dans avion.

Il regarda vers l'avant et vit Hannibal le regarder. Il avait l'air effrayé et cela effraya Face lui-même. Si Hannibal avait peur, alors c'est que quelque-chose d'horrible c'était passé.

Le Lieutenant ne put s'empêché de penser à Murdock.

Hannibal bougeait les lèvres, il semblait même hurlait et pourtant Face ne l'entendit pas. Il le vit se lever un peu pour essayer de se frayer un chemin vers l'arrière.

Vers lui en fait.

Puis Face, ne comprenant pas, regarda son commandant arriver tant bien que mal avec les débris de partout sur le passage. Il remarqua du sang sur le côté droit de la tête d'Hannibal et cela l'inquiéta.

Hannibal regarda BA au passage qui commença doucement à sortir de son état de choc et s'agenouilla doucement entre les deux, la branche l'empêchant de se mettre complètement en face de Face.

Face voulu demander à Hannibal si ça allait, mais c'est comme si sa langue n'était pas opérationnel. Comme si son cerveau n'était pas connecté à l'extérieur.

Puis fronçant les sourcils à Hannibal dont il commençait à entendre vaguement comme un grognement, il vit Murdock sortir du cockpit.

Cela le soulagea malgré le fait qu'il avait également le visage en sang sur le côté gauche par plusieurs éraflures ainsi qu'au bras gauche. Sortant d'Hawaii, le pilote avait seulement une chemise à manche courte au lieu de son habituel veste de cuir et cela ne l'avait pas protégé des projections de verres.

Face reporta son attention à Hannibal alors que les grognements se transformèrent en mots, le brouillard qui envahissait son cerveau et le bourdonnement dans ses oreilles s'estompant doucement.

- Il faut le sortir d'ici. Murdock, réveil BA !

- Ca, . . . ça va Ha, Hannibal ? Bégaya Face.

- Ne t'inquiète pas Face, ça va aller.

- Tu saignes.

Hannibal s'essuya rapidement le visage avec sa manche et prit le poignet de Face pour compter ses pulsations. Face ne savait pas pourquoi il faisait cela, alors que c'était lui et Murdock qui étaient blessés. Mais il n'avait pas la force pour protester.

Puis il tourna la tête en entendant hurler BA qui s'était levé d'un bond de sa chaise.

- Je suis dans avion, je suis dans un avion crashé.

- Arrête ce n'est pas le moment, essaya de le calmer Murdock.

- Tais-toi imbécile, tu nous as encore écrasé, . . .

Hannibal ayant fini sa vérification sur le pouls de Face, se mit à crier de sa voix la plus autoritaire sans même se retourner sur la paire.

- C'est assez Sergent et ramène tes fesses ici.

BA regarda stupéfait Hannibal venant de lui parler ainsi et fit un pas menaçant vers lui prêt à ne pas se laisser faire. L'équipe l'avait encore drogué, puis mis dans un avion, pour ensuite s'écraser au milieu de nulle part et en plus Hannibal lui parlait comme, . . . comme, stop c'était assez.

- Hey tu ne me parles pas comme ça le meu . . .

Mais BA s'arrêta aussi net que sa colère était venue en voyant le pourquoi du ton irrité et pressé d'Hannibal.

Face ne comprenant toujours pas ce qui se jouait devant lui, suivit le regard de BA, qui était en fait en train de le regarder avec horreur. Il comprit que le sujet d'inquiétude n'était autre que lui.

Et en voyant la raison du pourquoi, en voyant son propre corps, Face se mit à haleter, sa respiration s'accélérer, la peur l'envahissant, les larmes lui montant aux yeux, la bile le menaçant de sortir cette fois-ci, la douleur, jusque-là absente, le percutant comme une bombe pour se propager dans tout son corps.

Puis il sentit une pression sur sa main. Il releva la tête pour regarder Hannibal qui lui avait enlacé la main.

- Calme-toi Face, calme-toi. Ca va aller gamin. Tu m'entends. Ca va aller. On va te sortir de là.

Hannibal reçu en échange un léger signe de tête d'approbation.

Car Face savait. Il avait confiance en l'équipe, en ses amis. Mais il ne put se retenir d'avoir peur. Sa vision se troubla avec les larmes et des points noirs. Puis une autre pression sur sa main le fit se reconcentrer sur Hannibal qui se dédoubla.

- Reste avec nous gamin.

Face entendit Hannibal comme si sa voix était dans sa tête. Il l'entendit de nouveau dire la même chose avec plus de force. Mais il le vit aussi se dédoubler de nouveau, puis tourner sur lui-même. En fait, tout tourner autour de Face.

- Ne t'endors pas Lieutenant c'est un ordre.

Hannibal avait essayé de le retenir encore un peu, mais Face se contenta de le regarder sans le reconnaitre, juste en sachant que c'était Hannibal, son père d'adoption et que c'était la dernière chose qu'il voulait voir avant la fin.

Face ne ressentit plus aucune sensation de nouveau. N'entendit et ne vit plus rien. Juste lui et Hannibal. Hannibal et lui.

Il lui fit alors un fin sourire malgré sa faiblesse, son dernier, et ferma les yeux pour se laisser emporter par l'obscurité.

Et au fin fond de la jungle, les animaux ont pu entendre le hurlement d'un homme fou déchiré par la rage.