Alors voici le début de mon histoire. Je pense publier toutes les deux semaines environ.
Petit détail important: j'ai vérifié ma carte d'identité, je ne suis pas J. donc rien ne m'appartient.
Il y a trois jours, Sirius est...
Non, il ne pouvait pas le penser, et encore moins le dire. C'était comme si cela rendait la chose réelle. Il comprenait mieux pourquoi Ron et d'autres personnes avaient peur de prononcer le nom de Voldemort. Les mots rendaient concret quelque chose qu'ils préfèreraient oublier. Harry lâcha un soupir frustré, comme si voir son parrain mourir et entendre la prophétie dans une même soirée n'était pas suffisant, Dumbledore avait jugé bon de l'informer que lui, Harry Potter, aurait l'immense privilège de passer l'intégralité de ses vacances d'été avec une femme à tête de cheval qui lui servait de tante et Baleine 1 et Baleine 2 qui étaient respectivement son oncle et son cousin. Cette perspective l'enchantait à peu près autant que d'embrasser un Scout à pétard ! Et encore, de son point de vue, les scouts étaient plus affectueux. Harry avait tenté de protester mais Dumbledore lui avait rappelé que les protections placées sur la maison de sa tante le protègeraient mieux que n'importe quel sortilège Fidelitas, et Harry savait qu'il était inutile de protester davantage. Il ne gagnerait pas cette bataille, il valait mieux se retirer. Cela rendait la mort de Sirius encore plus pénible. Il ne pouvait s'empêcher de penser à cette magnifique demi-heure où le meilleur ami de son père lui avait proposé de venir vivre avec lui et où il avait pensé ne plus jamais poser un orteil à Privet Drive.
Le jeune garçon jeta un coup d'œil à sa vieille montre qui avait appartenu à Dudley et qui marchait encore par il ne savait quel miracle. 5H du matin. Il lui fallait se faire une raison, il ne dormirait pas cette nuit. Depuis que Sirius était passé à travers le voile, Harry n'avait pu fermer l'œil, même s'il était complètement épuisé. Résigné, il se leva, attrapa son uniforme et se dirigea dans la salle de bain. Il leva les yeux vers le miroir et se figea. L'image que lui renvoyait son reflet était atroce, à cause de ses cernes, son visage mince devenait émacié, ce qui n'était pas sans lui rappeler Sirius, lorsqu'il l'avait vu pour la première fois dans la Cabane Hurlante à la fin de sa troisième années. Ses yeux, d'ordinaire d'un vert éclatant, étaient ternes et vides, comme si Harry avait été embrassé par un Détraqueur. Harry tourna le dos au miroir, se déshabilla et entra dans la douche. Tout en se savonnant, il réalisa pour la première fois que son corps rachitique ne pouvait plus être qualifié de « mince » mais d'une maigreur presque maladive. Non, en fait il était squelettique ! Harry frissonna à cette pensée. Il se rinça rapidement, enfila son uniforme et descendit à la Salle Commune de Griffondor en attendant que les autres se réveillent.
« Incendio ! »
Le craquement du bois dans la cheminé l'informa qu'il avait jeté correctement le sort. Le jeune garçon se laissa tomber sur le fauteuil le plus proche de la cheminée et laissa la chaleur l'envelopper. Bien qu'étant au mois de Juin, depuis trois jours, Harry avait constamment froid. Ses pensées se dirigèrent d'elles-mêmes vers son parrain. En y pensant, Harry ne pu s'empêcher de remarquer de troublantes similitudes entre la vie de Sirius et la sienne. Il avait été enfermé dans un placard pendant que Sirius était emprisonné à Azkaban. Harry avait toujours pensé à Poudlard comme à une occasion inespérée de fuir loin de ses moldus ; son parrain s'était échappé de prison. L'été précédent, Harry avait été maintenu à l'écart chez son oncle et sa tante pendant que Sirius était confiné au 12 square Grimmaurd. Ils avaient tous les deux été accusés à tort, l'un de trahison et d'assassinat, l'autre d'être un tricheur, un menteur et mentalement déficient. Harry fronça légèrement les sourcils. Dumbledore, comme chef du Magenmagot aurait pu accorder à Sirius le procès qu'il n'avait jamais eu, n'est ce pas ? Pourquoi ne pas l'avoir fait ? Cette année, il était l'homme à abattre dans les médias donc c'était compréhensible, mais en troisième année il aurait pu aller à l'encontre de Fudge. Et même lorsqu'il avait été accusé il y quatorze ans, comment avait il pu le laisser aller à Azkaban sans procès et en prenant sa trahison pour acquise ? Il était le meilleur ami de son père, s'il l'avait trahi, cela méritait une explication, non ? Bon sang, même Bellatrix Lestrange avait eu droit à un procès ! C'était aussi Dumbledore qui l'avait laissé chez les Dursley, tout en sachant ce qu'il vivait. Il l'avait admis lui même se souvint Harry, il entendait encore ses paroles résonner à ses oreilles: « Tu avais souffert. Je savais que tu souffrirais lorsque je t'ai laissé à la porte de ta tante et de ton oncle. Je savais que je te condamnais à dix ans de vie difficile. »
Difficile ? C'est un euphémisme ! Songea furieusement le jeune sorcier.
Et que dire du reste ? Abandonné sur le pas d'une porte un premier novembre pour sa protection ! Sa tante ne l'avait pas encore pris dans sa maison, donc n'importe quel hurluberlu passant par là aurait pu le prendre. De plus, il l'avait obligé à y revenir chaque été en toute connaissance de cause, et surtout après des événements traumatisants qui nécessitaient le soutient de son entourage et certainement pas les insultes des Dursley. Et le directeur osait prétendre qu'il se souciait de lui !
Harry fronça un peu plus les sourcils et s'enfonça dans son fauteuil en croisant les bras sur sa poitrine. Il n'aimait pas douter de Dumbledore, mais quelque chose clochait … Il lui avait affirmé avoir de l'affection pour lui et être responsable de lui, mais qui avait placé la pierre philosophale dans une école et ne s'était pas aperçu qu'un de ses professeurs avait Voldemort derrière la tête ? Qui n'avait apparemment pas été capable de localiser la Chambre des Secrets alors que son phénix l'avait fait en quelques secondes ? Qui l'avait laissé affronter une centaine de Détraqueurs et n'avait rien fait pour aider Sirius ? Qui n'avait pas remué le petit doigt pendant qu'il participait contre son gré à un tournois mortel ? Qui l'avait ignoré toute l'année ? Qui avait laissé Rogue l'intimider pendant toutes ces années pour ensuite lui demander de suivre des cours particuliers avec lui ?
Harry se pencha en avant, les coudes appuyés sur ses genoux, le visage enfoui dans ses mains. Pour une fois, son mal de tête n'avait rien à voir avec Voldemort. Même le mage noir ne lui paraissait pas aussi impitoyable. Au moins lui, lorsqu'il voulait nuire à quelqu'un, il le faisait franchement sans prétendre agir pour le bien de tous. Alors que le directeur, malgré son aspect bienveillant ne lui demandait ni plus ni moins que d'assassiner un autre sorcier. Oh bien sûr, il voulait qu'il meurt, mais pas pour le plus grand bien. Il refusait de prétendre vouloir sa mort par bonté d'âme pour le peuple sorcier; surtout après ces derniers mois. Il voulait voir le sorcier maléfique mourir seulement par vengeance. Prétendre le contraire serait une incroyable hypocrisie.
Le jeune sorcier prit de profondes respirations avant de se redresser. Cette prophétie ne lui plaisait pas du tout. Comment était il supposé vaincre Voldemort ? L'image que lui avait renvoyé le miroir de la salle de bain lui revient à l'esprit. Bon sang, il n'était qu'un garçon ! Physiquement on ne devait lui donner que 12 ou 13 ans tout au plus. Dumbledore devait bien se douter que 10 années à être sous alimenté, surtout pendant l'enfance laisserait des traces. Oh, il savait bien que parfois les garçons faisaient des poussées de croissances tardives, il avait entendu Hannah Abbot le dire Justin Finch-Fletchey; et même dans la pensine de Rogue, son père n'avait pas l'air d'être très grand, mais Harry était certain que le traitement des Dursley était en cause. Donc, pour en revenir à la prophétie, comment un gamin rachitique et sans pouvoir particulier pouvait-il vaincre l'un des plus horribles mages noirs que la terre ait connu ? Et ses pouvoirs ! Harry était un sorcier moyen qui était sortit de situations complexes grâce à beaucoup de chance et un formidable instinct. Le pouvoir dont parlait la prophétie n'était certainement pas l'amour comme avait l'air de le penser Dumbledore; de plus, il n'avait pas une magie puissante. Et justement, il lui fallait s'entraîner et sûrement pas rester enfermer dans la plus petite chambre du 4 Privet Drive !
« Harry ? Appela Hermione. Tout va bien ? »
Question stupide !
Harry se leva en regardant sa montre, ça faisait deux heures qu'il était là.
« Désolé Hermione, mais j'ai besoin d'être seul. »
Il se précipita vers son dortoir et réduisit sa malle qui était déjà prête pour le départ du Poudlard express qui aurait lieu le lendemain. Harry s'obligea à adopter une allure mesurée pendant qu'il se dirigeait vers la salle sur demande. Puisqu'il ne pouvait pas échapper aux Dursley, il allait au moins faire en sorte d'améliorer son séjour. La salle s'était transformée en un petit salon confortable. Harry sortit ses vêtements moldus qui étaient remarquablement vieux et difformes.
« Recurvite ! Reparo ! »
Au moins maintenant il ne ressemblerait pas à un clochard, juste à un mec qui ne savait pas s'habiller. Harry se planta devant un miroir qui recouvrait l'ensemble d'un mur, comme dans une salle de danse. Non vraiment, il n'était pas imposant du tout. Avec le recul, il comprenait mieux pourquoi personne ne l'avait cru quand il avait annoncé le retour de Voldemort. Qui penserait sérieusement qu'il pouvait tenir tête à Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ? Un simple coup d'œil sur ses résultats scolaires suffisait pour comprendre qu'il n'était pas un sorcier exceptionnellement talentueux... Non définitivement, il était plus logique de penser qu'il était un menteur. Harry soupira en se détournant du miroir. Il allait falloir qu'il améliore son image s'il voulait mobiliser la population sorcière derrière lui pour combattre.
Pour commencer, il allait lui falloir se nourrir correctement. Comme il pensait cela, un livre sur la diététique apparu. La salle ne pouvait apparemment pas lui fournir directement de la nourriture.
« Dobby ? Appela Harry. »
Il y eu un pop et un petit elfe habillé avec toutes sortes de vêtements aux couleurs fluos apparu.
« Harry Potter, monsieur, a appelé Dobby ! Kof ! Kof ! Qu'est ce que Dobby peut faire pour aider le grand Harry Potter ?
Bonjour Dobby, je me demandais si tu pouvais m'emballer de quoi manger pendant deux mois, et de la nourriture équilibrée, si possible.
Tout de suite, Harry Potter, monsieur ! »
Il disparu avec un pop sonore. Pendant ce temps Harry réfléchissait au meilleur moyen d'échapper à Privet Drive sans que Dumbledore ou son Ordre du Phénix le sache. Il fallait qu'il s'entraîne, pas qu'il désherbe le jardin de sa tante ! Harry avait une petite idée, mais pour la réaliser, il lui fallait un objet qui lui était cher et qui le représente. Le jeune sorcier attrapa un éclat du miroir de Sirius, après tout, lui aussi était brisé. Il pointa sa baguette sur le miroir en tenant un livre de métamorphose dans sa main gauche et commença à faire des moulinets compliqués. Il avait trouvé ce livre en faisant une recherche pour un devoir de métamorphose, à l'époque il avait pensé que c'était intéressant mais trop élevé pour son niveau actuel. Trop élevé, oui, mais là il n'avait pas le choix: il lui fallait créer un golem à son effigie ! Harry se concentrait tellement qu'il avait l'impression que sa tête allait exploser. Brusquement, il abattit sa baguette sur le morceau de miroir brisé, puis il recula lentement. Tout d'abord, il ne se passa rien et le jeune sorcier était un peu déçu, mais une lumière douce entoura l'objet qui sembla grandir à folle allure. Finalement, Harry se retrouva face à son double.
Bien, songea Harry, maintenant il faut lui donner vie...
Le garçon se concentra sur Privet Drive: sa chambre, les escaliers, la cuisine et le jardin; puis il pointa sa baguette sur sa tempe pour en retirer un long fil argenté qu'il déposa sur le front de son double. Puis il recommença avec les pensées concernant les Dursley et l'Ordre. Il fallait qu'il se comporte exactement comme lui. Harry prit le temps de relire soigneusement un passage de son livre avant de pointer de nouveau sa baguette sur le golem pour lui passer une partie de sa magie. Il ne s'agissait pas de recevoir une lettre du ministère pour avoir utilisé la magie en dehors de l'école. Par contre, rien ne lui interdisait d'utiliser un objet déjà ensorcelé.
« Désactivation ! »
Le golem repris son apparence de miroir brisé.
« Activation ! »
Le golem se transforma en Harry bis. Le jeune Griffondor ne savait pas combien de temps sa magie durerait, alors il décida de donner tout ce qu'il avait actuellement. Ainsi, même en étant épuisé à l'école, il ne risquait rien et le lendemain ses batteries magiques se seraient de toute façon déjà rechargées.