Dernier OS de ce recueil, nettement plus long que tous les autres mais bien moins comique également.
Mais ça n'en reste pas moins un Sterek 100 %.
Bonne lecture !
- Quoi ? claqua brutalement Derek.
Surpris, Stiles faillit en lâcher son téléphone.
- Ça va pas bien de crier comme ça, tu m'as fais peur, lui reprocha ce dernier une main posée sur le cœur.
- C'est quoi ton problème ?
- C'est plutôt à moi de te poser cette question.
- Stiles ! s'impatienta le loup.
- Mais j'ai aucun problème, s'énerva le plus jeune.
- Parle !
- J'ai rien à dire. Pourquoi tu m'agresses ?
- Si tu n'as rien à me dire, alors arrête de me regarder comme ça.
- Tu délires, je ne te regarde pas. Tu ne vois pas que je suis occupé à écrire un message ? Je n'ai pas constamment les yeux rivés sur toi, contrairement à ce que tu penses. Retourne donc à ta lecture et laisse-moi écrire mes textos tranquillement.
Derek leva les yeux au ciel, excédé par cette réponse plus que douteuse. Mais mieux valait abandonner la partie pour le moment. De toute façon, quelle que fut la chose délirante que le gamin avait dans le crâne, il était sans doute préférable de ne rien savoir. Il risquait d'en avoir la migraine.
- Il va pas bien ce loup, marmonna l'hyperactif pour lui-même sachant pertinemment que Derek l'entendait.
Blasé, le loup soupira et replongea le nez dans son bouquin préférant ignorer son jeune compagnon vautré à l'arrache dans le fauteuil lui faisant face.
C'était hallucinant comme Stiles avait parfois le don de l'irriter par un simple regard, un vulgaire mot de travers ou son flot de paroles sans queue ni tête, ou alors, tout bêtement, par sa manière de gesticuler dans tous les sens. Même s'il l'aimait comme un fou, qu'il donnerait sans hésiter sa vie pour lui, Derek n'était pas toujours d'humeur à supporter l'agitation et les idées farfelues de son petit ami. Mais ce qui le mettait davantage en rogne, le faisant voir rouge c'est quand, à de rares occasions - encore heureux - il demandait à l'hyperactif de se confesser alors qu'il passait le plus clair de son temps à lui demander de la fermer. La vie était incontestablement pleine de paradoxes. Mais lorsque Stiles le regardait de façon trop insistante – comme à cet instant - il y avait forcément anguille sous roche.
- Est-ce que tu vas me dire ce qui se passe ? s'exprima énergiquement le brun au bout de cinq minutes.
Stiles sursauta dans son fauteuil.
- Mais tu m'agaces Derek. Cesse de me faire peur comme ça.
- Je te promets que je vais d'ici peu te bouffer la jugulaire si tu continues ce petit jeu là.
- Quel jeu ? fit mine de s'étonner le jeune homme.
- Stiles !
Derek ferma promptement son livre, le jeta sur la table basse et croisa les bras sur la poitrine en signe de représailles.
- Mais quoi à la fin ? J'ai rien fait. Pour une fois je ne parle même pas, rétorqua le plus jeune, vexé. Profites-en !
- Arrête de me prendre pour un imbécile, le tança Derek. Tu crois que je ne sens pas tes regards appuyés ? Tu ne cesses de me fixer. Qu'est-ce qui t'arrive ? T'as un truc à me dire ? T'as fais une connerie ?
Tout en parlant, le brun s'était avancé sur le bord de son sofa les coudes posés sur les genoux. Il examinait Stiles avec un air particulièrement hostile sur le visage.
- Je t'écoute Stiles ! Et inutile de mentir. Je le saurai immédiatement.
La bouche entrouverte, le visage décomposé, l'hyperactif ne sut quoi dire sur le moment. Merde ! Quel con ! Bien sur que Derek l'avait grillé. Il ne pouvait quand même pas le dévisager de manière aussi insistante et prétendre qu'il n'y avait rien. Il n'aurait pas pu être plus discret ? Bordel de bordel, il allait être bon pour lui balancer la vérité maintenant.
- Stiles, insista le brun se renfonçant dans le sofa. Parle ou dégage !
Le plus jeune s'agita en soufflant.
- Oui, bon ça va, je vais te le dire. Pas la peine de me fusiller du regard comme ça. Tu me fais pas peur de toute façon.
- Stiles, gronda bassement le loup.
L'humain soupira, embêté. Il ferma le clapé de son téléphone et le serra fort dans sa main son cœur se mettant à tambouriner furieusement dans sa poitrine. Derek perçut les battements affolés, fronça vaguement les sourcils mais ne pipa mot. Qu'est-ce que son humain allait lui révéler de si catastrophique ? Qu'avait-il encore fait ?
Il le vit alors inspirer profondément, fermer les yeux en signe de désespoir puis les rouvrir soudainement plantant deux iris déterminées dans son regard froid.
- C'est Sterek il a fait ses besoins sur ta veste en cuir. Je ne sais pas ce qui lui a prit lui qui est d'ordinaire si propre si bien élevé si adorable. Mais s'il te plait Derek le tue pas laisse le vivre il est encore si jeune. Je te promets de le punir moi-même il ne recommencera pas. Promis promis promis.
L'hyperactif avait balancé sa tirade à une vitesse folle sans jamais reprendre son souffle, les yeux parfaitement ancrés dans ceux de Derek pour appuyer ses dires.
Un long silence suivit la déclaration de Stiles durant lequel Derek haussa un sourcil abasourdi se demandant bien pourquoi son compagnon lui balançait un mensonge aussi débile et insolite à la figure. Toutefois, il détourna le regard pour s'assurer que sa veste demeurait bien là où il l'avait laissée la veille, histoire quand même de ne pas laisser planer le doute.
Étonné par le mutisme du loup, Stiles suivit son regard et se flagella mentalement pour avoir déblatéré une excuse aussi merdique. Il était vraiment le roi des guignols quand il y mettait tout son cœur. La veste était là, bien en vue, accrochée à l'entrée du loft, en parfait état et brillant de mille feux. Non, mais quel con!
Quand leurs regards s'accrochèrent à nouveau, le jeune homme se sentit vraiment, mais alors vraiment très couillon. Il déglutit avec peine adressant à son cher et tendre un petit sourire crispé. Derek allait le prendre pour un attardé mental. Bon, pas que ça changerait de d'habitude mais là, il avait atteint le summum de la connerie et en plus il avait impliqué son chat qu'il affectionnait tant dans cette histoire à dormir debout. Il savait pourtant que Derek n'appréciait guère l'adorable petite boule de poil. Mais bon, de toute façon, mieux valait ça que de lui de lui avouer ce qu'il avait sur le cœur. Il était donc l'heure de se barrer et de le faire rapidement.
Afin de rompre ce moment oh combien gênant et inepte, Stiles fit mine de regarder sa montre.
- Oh bon sang, j'avais pas fais gaffe à l'heure. Lança-t-il, effaré. Il est déjà si tard ? J'ai failli oublier que Scott m'avait demandé de le rejoindre en ville. Faut que je me dépêche. Ça ne te dérange pas que j'y aille au moins ?
Sans attendre la réponse du loup qui ne cessait de le scruter bizarrement, l'humain se leva précipitamment manquant de se rétamer la mâchoire par terre, préférant fuir le regard de Derek.
Ce dernier, impassible, impeccablement installé dans son sofa, l'observa prendre son manteau puis s'éloigner sans un regard pour lui. Non mais sérieux, c'était quoi le problème de ce gosse ? Qu'est-ce qui venait de se passer exactement ? Derek n'avait absolument rien compris au pourquoi de tout ce charabia. Mais il avait bien envie de savoir ce qui déroutait autant son petit ami.
- Stiles !
Le susnommé sursauta violemment. La voix de Derek avait résonné près de son oreille. Bien trop près. Il ne l'avait pas entendu approcher. Les pouvoirs de son loup étaient décidément très impressionnants, ou alors, il était tellement paniqué qu'il n'aurait même pas entendu un éléphant marcher derrière lui.
Dans un geste impulsif, l'alpha se saisit de son poignet, l'obligea à se retourner et le placarda contre la porte une main appuyée sur son torse.
- Pour la dernière fois Stiles, qu'est-ce qui t'arrive ?
- Rien je te l'ai déjà dit, se défendit l'humain. Faut vraiment que j'y aille si je ne veux pas me faire étriper par Scott.
- C'est moi qui vais t'étriper si tu refuses de parler.
Derek perdait doucement patience. Il avait l'habitude des actions foireuses de son petit ami, de ses petites hormones en ébullition, du nombre ahurissant de mots qu'il pouvait débiter à la seconde, et tout un tas d'autres choses qu'il avait appris à tolérer, mais il n'acceptait pas qu'on puisse se payer sa tête et encore moins lui cacher des choses. Et là, il était clair que Stiles lui dissimulait un secret. Et il voulait savoir quoi.
- Allons Derek, ricana le jeune homme, on sait très bien toi et moi que tu n'en feras rien.
- Tu veux parier ? le menaça le loup.
Le mode alpha s'enclencha et le regard de Derek s'embrasa d'une magnifique couleur rouge sang. Stiles avala sa salive de travers. Et merde ! Cette fois, le loup était énervé et il allait y passer s'il ne se décidait pas à tout avouer. Il savait pourtant qu'il n'était pas bon de jouer avec les nerfs d'un loup, en particulier ceux de l'alpha de Beacon Hills même si ce dernier s'avérait être son copain.
- Bon, ok, très bien, se résigna-t-il en soufflant. Mais promets-moi que tu ne te moqueras pas.
Inquiet par la frimousse défaite de son petit protégé, Derek hocha la tête et le libéra sans pour autant s'écarter de lui. Hors de question de le lâcher du regard, Stiles risquerait de se défiler.
L'hyperactif baissa un instant la tête puis la releva pour planter son regard chocolat, luisant d'appréhension, dans celui de son vis-à-vis.
- Derek... je... je ne t'ai encore jamais entendu me dire 'je t'aime', avoua-t-il, le souffle court. Jamais !
Si Derek n'en montra rien, son cœur lui, fit un dérapage incontrôlé, son sang se figeant dans ses veines.
Un silence assourdissant s'installa entre les deux hommes. Un calme oppressant que seuls les battements de cœur de Stiles brisaient résonnant amèrement aux oreilles d'un loup étourdi par cette révélation. La vérité venait d'éclater. Le secret était enfin dévoilé. Et le brun restait flegmatique le regard immobile, plongé dans les prunelles anxieuses de l'hyperactif. Impassible certes, mais seulement en apparence, parce que les mots de Stiles l'avaient percuté de plein fouet le paralysant telle une statue de marbre. Ainsi, son compagnon souffrait de ne jamais l'avoir entendu se déclarer. Et pendant tout ce temps il avait gardé cette douleur enfouie au fond de son cœur sans jamais en souffler mot. Le bel idiot.
Face au manque de réaction de Derek, Stiles détourna le regard, gêné. Le mutisme du loup l'affligeait et il voulait s'extraire à ses yeux à la fois pénétrants et bizarrement absents posés sur lui. Sérieusement, à quoi s'était-il attendu ? Il savait pourtant qu'au grand jamais le brun ne se confesserait sur ses sentiments, il était bien trop fier, trop orgueilleux et lâche. Mais il aurait essayé. Seulement, il regrettait d'avoir tenté pareille folie parce que maintenant il se dirait que le brun ne l'aimait peut-être pas du même amour que lui.
Refoulant son chagrin, le jeune homme s'efforça à inspirer doucement pour ne pas craquer. Mais il lui fallait partir au plus vite, sortir du loft et prendre l'air. Il refusait que Derek le voit exploser en sanglots.
- Stiles, dit doucement Derek. Regarde-moi !
- Faudrait savoir, répondit mollement le garçon sans obéir. Il y a un instant tu me demandais de cesser de te regarder et maintenant...
Mais le brun attrapa son menton de force et tira obligeant l'adolescent à pénétrer son regard.
- Tu es vraiment le roi des idiots, tu le sais j'espère.
- Bien sur que je le sais, tu passes ton temps à me le dire, rétorqua le jeune homme en tentant de s'extraire à la poigne de l'alpha. En vain. Et puis c'est bon, lâche-moi maintenant, j'ai saisi le message.
Derek haussa les sourcils, interrogateur. Stiles était vraiment chiant. Qu'avait-il comprit au juste ? Rien, ou alors tout de travers.
- Quel message ? demanda le loup en le poussant plus fort contre la porte sa main glissant sur la nuque de son compagnon.
Stiles maugréa. Il n'avait plus envie de parler de ça. Et les mains de Derek posés sur lui ajoutaient à son malaise.
- Quel message, Stiles ? insista Derek.
Mais c'était peine perdue. L'humain resterait désormais muet comme une carpe. Il était penaud, vexé, blessé. Tout son corps embaumait la douleur et le chagrin. Derek ne le flairait que trop bien et il se maudissait pour ça. Il était l'unique fautif, le seul à blâmer. Et quand une larme roula sur la joue de son petit protégé, il crut sentir son cœur éclater en un millier de petits morceaux. Jamais encore il n'avait vu Stiles pleurer et ces larmes étaient pour lui le symbole de son erreur. Il avait échoué en tant que petit ami.
- Laisse moi partir Derek, le supplia Stiles.
- Non.
- Scott m'attends.
- Je sais que tu mens Stiles, sourit subtilement le loup. Ce n'est qu'une excuse pour m'échapper.
Stiles souffla, les poings serrés, le visage baissé pour fuir le regard de son loup. Son cœur lui faisait mal et la tête lui tournait.
Derek ferma les yeux en même temps qu'il collait son front à celui de son humain une main gardienne s'enroulant dans son dos. Il était peut-être temps de mettre sa fierté de côté. Et puis bon, il avait toujours su qu'un jour viendrait où il avouerait son amour à l'unique compagnon de sa vie. Stiles était son âme sœur après tout, l'humain que son loup avait choisi. Il méritait de savoir. Un vent d'amour et de passion hurlait en lui depuis si longtemps. L'heure était venue de faire comprendre à cet adorable imbécile qu'il n'y aurait jamais que lui.
Le loup pencha la tête quand il entendit le jeune homme renifler.
- Idiot, souffla le loup tout contre ses lèvres.
De son pouce il sécha une nouvelle larme rebelle qui s'écoulait des yeux habituellement si rieurs et enfantins de l'hyperactif. Puis il l'embrassa avec délicatesse prenant garde à ne pas l'effrayer mais quand il écrasa plus fort sa bouche contre la sienne, il sentit les mains de Stiles se poser sur son torse et le repousser.
- Je ne suis vraiment pas d'humeur Derek. Laisse-moi ! Je n'ai pas envie que tu m'embrasses.
Stiles crut suffoquer quand il perçut le rire moqueur du brun. Consterné, il leva un regard réprobateur sur lui prêt à en découdre. Il lui avait pourtant demandé de ne surtout pas se foutre de sa gueule. Mais ce qu'il voulut dire mourut dans sa gorge. Derek le contemplait avec aménité, une étincelle qu'il ne connaissait pas illuminant ses prunelles claires, un petit sourire accroché aux lèvres.
- Tu es sûr ? interrogea l'alpha se pressant contre le corps récalcitrant de son amant.
- Parfaitement, répliqua faiblement son vis-à-vis.
Le sourire de Derek se fit alors plus grand, son regard plus doux encore qu'il ne l'avait jamais été. Et si Stiles n'avait pas été aussi blessé par le comportement de son petit ami, il aurait fondu sur le champ.
- Tu es vraiment sûr ? redemanda le loup d'un air taquin tandis qu'il glissait son visage dans le cou de son compagnon.
- O…oui, bégaya le pauvre humain qui, malgré lui ne pouvait s'empêcher de désirer son loup.
Le brun distingua le léger frisson dégringoler le long du dos de Stiles et profita de sa confusion pour déguster le lobe de son oreille avant de murmurer de délicieuses paroles.
- Je ne suis pas habile avec les mots, je le sais, avoua Derek, mais es-tu vraiment certain de ne pas vouloir découvrir combien je t'aime ?
Le corps de Stiles eut un sursaut de stupéfaction. De battre son cœur s'arrêta. Son souffle se bloqua dans gorge.
- Laisse-moi te faire l'amour Stiles, susurra le loup reprenant possession de ses lèvres. Laisse-moi te montrer qu'il n'y aura jamais que toi.
Sans attendre de réponse, l'alpha se baissa, agrippa les jambes de l'hyperactif et le jeta sur son épaule tel un sac de pommes de terre.
- De…Derek ? Qu'est-ce que tu fais ? bégaya le plus jeune qui avait toutes les peines du monde à sortir de sa torpeur.
- Je vais m'assurer que tu ne doutes plus jamais de mes sentiments.
Sur ces belles paroles emplies de promesses et de sous entendus plus qu'explicites, Derek grimpa l'escalier, pénétra dans sa chambre et jeta son colis sur le lit dardant sur lui des yeux rougeoyants d'un désir que Stiles ne connaissait que trop bien. Apaisé, heureux et soudainement très pressé, l'hyperactif sourit et accueillit avec une joie partagée l'alpha entre ses bras.
Derek restant Derek, il ne lui avait pas dit avec simplicité ces trois petits mots que Stiles désirait entendre, mais la manière qu'avait eu le beau brun de lui prouver qu'il n'y aurait jamais que lui eut raison de son esprit. Stiles avait totalement perdu le nord sous les baisers de son loup.
Les derniers mots qu'il prononça ce soir là avant de s'endormir, bercé par les bras et la chaleur du corps de Derek, scellèrent leur amour à jamais.
- Je t'aime Derek… pour toujours.
Une tite fin bien cucul. J'espère que vous avez aimé.
Bien à vous.
Pouki