Merci à HermyBella, Shadow Spark 3110, Lama, LadyJaye91, Ellanather, Kaori Jade, Light of December, Ila, Eiluj Fch, Zazeeal, Mike, Electre1964 et Bayla.
Note : bon je vous avouerais que cette fic a été très difficile à terminer parce que je l'ai commencé avant la diffusion de la saison 3 et qu'entretemps j'ai vu cette fameuse saison. C'était donc compliqué de faire avec ma vision de Mary 'avant' et celle que j'ai maintenant que j'ai vu les nouveaux épisodes.
J'ai pris le parti de continuer sur ma lancée avec 'ma' Mary donc forcément ma vision du personnage est très personnelle et curieusement nuancée.
Note 2 : pour ceux que ça inquiéteraient et qui n'auraient pas encore vu la saison 3, ne vous inquiétez pas il n'y a aucun spoiler dans ma façon de traiter Mary ^^
Note 3 : j'étais un peu dans l'esprit (en retard lol) de la Saint-Valentin, allez savoir pourquoi ^^
XXXX
Sherlock était en train de passer en revue son salon. Si ça avait un quelconque sens il aurait bien aimé qu'on lui dise lequel.
Regardant distraitement l'horloge il prit note de l'heure.
*Mary* n'allait pas tarder à arriver.
Ce weekend passé tout seul avait été plus difficile que prévu. Comme John l'avait si bien souligné, il avait passé des mois sans sa présence et n'aurait pas pensé que deux petits jours sans John Watson lui paraîtraient aussi interminables.
Evidemment.
Et puis John était revenu, comme il le lui avait dit et le détective se méprisa le temps d'une seconde d'avoir douté de l'homme de parole.
Il désapprouva aussi le soulagement qu'il avait ressenti instantanément en voyant l'homme réapparaître dans sa vie.
Sherlock soupira bruyamment, n'aimant pas la tournure fatidique et sentimentale que prenaient ses pensées.
Ses réflexions qui, justement, l'empêchaient de travailler comme il le souhaitait, comme il l'avait toujours fait.
Et c'était comme ça qu'il s'était résolu à contacter Mary.
Mary…
Il était passé par toutes sortes d'agitations la concernant.
Dans un premier temps il lui avait clairement fait savoir que c'était lui qui déciderait de quand leur rencontre devrait se faire et de l'endroit.
Si leur rencontre était contrôlée par lui seul, sans doute serait-elle plus facile ?
Et puis il ne voulait surtout pas qu'elle l'invite chez elle. De voir le lieu où John passait son temps lorsqu'il n'était pas à Baker Street lui semblait insupportable, et tant pis si ça le faisait passer pour une drama queen.
Le détective pensa alors à un terrain neutre, en public, sauf que si la conversation allait dans le bon sens, c'est-à-dire le sens qui lui convenait, certains mots et certaines vérités seraient énoncés et la perspective de créer un esclandre ne lui convenait pas pour une fois.
Il ne restait donc plus que Baker Street.
Chez lui et chez John.
Sherlock grimaça devant l'éventualité de laisser entrer Mary dans ce qu'il considérait comme son refuge.
Il songea un bref instant qu'elle allait sans doute souiller leur endroit de sa présence, avant de chasser rapidement cette idée incongrue.
Ah ! La sonnette.
Il pouvait déduire pas mal de choses à partir de cette simple sonnette.
Ce qu'il déduisit sur Mary à ce moment-là c'était qu'elle était ponctuelle et déterminée à en finir avec cette entrevue.
A croire qu'il allait se passer un combat en arène.
Sherlock sourit, se demandant qui serait le vainqueur et qui serait à terre et KO.
/
Il reconnut, au moins à lui-même, que tout ce qu'il avait pu imaginer sur cette Mary Morstan s'était avéré infondé. Enfin pour la plupart.
Elle n'était en rien comme les autres petites-amies de John et surtout elle était loin d'être idiote.
Elle avait de l'esprit et Sherlock concéda que, s'il voulait lui donner une chance, il était à peu près sûr de bien l'aimer.
Ce qui, de toute façon, ne se ferait pas.
Mary détailla l'ensemble du petit appartement, ce qu'elle pouvait apercevoir du moins, puis reporta son attention sur le détective avant de soupirer et d'annoncer d'une voix lasse.
-Je l'ai perdu, c'est bien ça ?
Le brun fronça les sourcils, ne voyant pas d'où elle pouvait tirer cette conclusion.
-Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
Elle indiqua de la tête une partie du salon, une partie où le bazar des deux hommes était explicitement mélangé.
-A cause de ça.
-Du désordre ?!
-Si vous saviez comment est… était John avec moi… Toujours à remettre les affaires en ordre, à ranger et nettoyer, parfois plusieurs fois par jour.
Ah. Evidemment le comportement de John avait dû changer après sa mort.
Comportement obsessionnel ou stress post-traumatique, peut importait comment on appelait ça, John avait voulu avoir un contrôle absolu sur sa vie pendant un certain temps.
Logique. Compréhensible même.
Mais tout cela paraissait bien loin maintenant.
Mary se remit alors à parler, doucement, sortant Sherlock de ses troublantes réflexions.
-Quand je l'ai rencontré il était… il n'allait pas bien, pas bien du tout, et j'ai mis du temps à le faire parler, à comprendre. … Bien sûr il était en deuil. J'aurais dû le voir plus tôt mais ça n'a pas été le cas.
Le détective était une nouvelle fois confus.
-Voir quoi ?
Elle lui lança un regard froid, qu'il n'arrivait pas à interpréter.
-Qu'il ne venait pas seulement de perdre son meilleur ami. Qu'il venait également de perdre son amant.
Sherlock s'étrangla presque sur ces paroles et se fustigea lorsqu'il sentit qu'il rougissait mais ne pouvait faire autrement devant ce qu'elle impliquait.
Si John était là….
Il supprima aussitôt cette pensée, bien sûr que John n'était pas là cela aurait été plutôt contre-productif.
-Pourquoi… ?!
La jeune femme ria de ce rire sans joie qu'ont les personnes résignées.
-Parce que c'est évident. Ça l'était à l'époque et ça l'est encore plus maintenant.
Une espèce de considération mal placée poussa Sherlock à défendre l'honneur de John.
-Il ne l'est pas vous savez. Gay, je veux dire.
Mary haussa les épaules.
-Je ne sais pas. Peut-être que c'est juste vous alors. … Ça ne change en rien la donne de toute manière n'est-ce pas ? Je l'ai perdu et vous avez gagné.
-Ce n'est pas un jeu ! John n'est pas un pion ou un prix à remporter !
-Oh croyez-moi Mr Holmes j'en suis consciente, maintenant plus que jamais.
Après une seconde de réflexion, il crut bon de clarifier.
-Et John et moi… nous n'étions pas amants.
Elle l'observa encore une fois, remarquant qu'il ne clarifiait pas leur situation actuelle mais juste celle qui était dans le passé, avant son faux suicide.
-D'accord. Et je peux déjà en conclure que ça ne va pas tarder à changer ou même que le changement est en train de se faire.
Le grand détective ne trouva rien à dire à ça.
Parce qu'une partie de lui aimerait bien que les choses changent à vrai dire.
Un silence légèrement inconfortable s'installa avant que Mary n'y mette un terme.
-Je crois que tout a été dit. Bonne journée Mr Holmes.
Elle s'en alla, ne s'attendant à aucune réponse de sa part.
Sherlock pouvait maintenant s'avouer être soulagé que la rencontre soit, enfin, terminée.
Soulagé également par la tournure qu'avait prise la discussion. S'il avait bien tout saisi, elle était arrivée à la conclusion que sa relation avec John venait d'aboutir à son terme.
John n'aurait même pas à prendre de décision en fin de compte.
Bien qu'il se sente apaisé maintenant il savait qu'une autre discussion devrait inévitablement prendre place, et il espérait véritablement qu'elle irait dans le bon sens.
/
-Quelque temps plus tard…
John était rentré puis sorti sans rien dire et Sherlock commençait à perdre patience. Il rejeta la notion d'inquiétude mais ça n'était pas loin.
Et puis la porte s'ouvrit et se referma dans un grand vacarme.
-Tu étais où ?!
Dans un sourire ironique, le médecin répondit.
-Toi aussi tu m'as manqué trésor !
Bien entendu cela ne manqua pas de troubler le détective, comme à chaque fois que John se montrait expansif, même si cette fois-ci était à ses dépens.
-Et pour répondre à ta question j'ai pensé qu'un bon dîner ne nous ferait pas de mal.
-Oh.
Parfois le comportement de John l'agaçait au plus haut point. C'était enrageant de voir à quel point il était facile à John de rendre l'éloquent détective qu'il était d'ordinaire si décontenancé.
Sherlock se jurait à chaque fois que cela arrivait que ce serait la dernière… Jusqu'à la fois suivante.
Par moment il avait encore du mal à intégrer le fait que John Watson était à lui, entièrement.
Qu'ils étaient dans une relation.
Tout paraissant si étrange lorsqu'il y réfléchissait plus de deux minutes. Et puis John passait la porte de l'appartement et tout d'un coup tout se mettait en place.
Tout était ridiculement évident.
L'évidence avait pourtant mis du temps.
La conversation qu'ils avaient eût une fois que Mary ait libéré John n'avait pas été facile, mais John était déjà revenu.
Il habitait de nouveau à Baker Street et cette fois il n'y avait plus de possibilité de partir. Ni chez Mary ni ailleurs.
Lorsque John lui avait lui-même dit qu'il ne désirait plus partir, plus fuir, il avait eu du mal à le croire, ce qui expliquait ces petits moments de panique.
Le brun se surprit à sourire sans savoir pourquoi et remarqua que John lui parlait encore.
-Tu sais pour quelle raison je suis allé nous chercher à manger, n'est-ce pas Sherlock ?
La question avait été posée sur un ton léger, ne mettant aucune pression sur les épaules du grand brun.
-… Parce qu'il faut bien nous nourrir… ?!
L'ancien militaire éclata de rire.
-Pas loin mais non. C'est parce que nous faisons partis des idiots de la planète Sherlock !
-Pardon !?
-Nous sommes ensemble et c'est la Saint-Valentin, donc c'est notre petit dîner…
Sherlock le contempla alors qu'il mettait la table et il constata que John était heureux, ce qui le rendait étonnamment de bonne humeur en retour.
-Ne fais pas cette tête-là Sherlock ! Ça aurait pu être pire… J'aurai très bien pu t'offrir des fleurs !
Le détective fit une moue horrifiée.
-Que la Royauté nous préserve de ça !
-Ferme-la idiot et viens plutôt à table !
Tout rebelle qu'il était, Sherlock Holmes avait appris à écouter John Watson, comprenant que c'était dans ses intérêts de le faire.
John lui lança alors un regard contenant tellement d'émotions qu'il sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine.
A ce moment-là il fût reconnaissant d'être en vie, d'être revenu d'entre les morts et d'être revenu dans la vie de John tout simplement.
'The two of us against the rest of the world.'
Cette phrase n'avait jamais été aussi vraie que lors de ces dernières semaines.
Et il en était heureux comme il n'aurait jamais pensé pouvoir l'être.
XXXXX