Voici le dernier chapitre de ma toute première fiction! Dans les prochains jours, j'en publierai une autre, comme je vous l'ai dit! :)
Un immense merci à tous! Vous êtes des adorables petites personnes! Je suis tellement heureuse de vous lire chaque jour!
Enorme bisou!
Rien ne m'appartient... (malheureusement!)
Confortablement installées sur le canapé, nous discutons de tout, de rien, de nous et de chacune. Seul le crépitement de la cheminée vient passablement perturber notre quiétude. Notre passé, son aversion pour les sucreries, ses complots, son mal-être, mes doutes, mon goût pour la ringardise, mes douleurs enfouies, tout y passe. Je l'écoute, à la fois attendrie et protectrice. Elle me couve amoureusement, pansant chacune de mes faiblesses avec sa colère. Elle nient mes écarts et encourage ma passion. On parle un peu de nos aventures amoureuses. J'apprends avec délice qu'elle n'avait jamais eu de femmes avant moi, mais une once de jalousie me traverse furtivement lorsqu'elle m'énonce tous les amants qu'elle a pu côtoyer. Elle voit mon air boudeur et mordille avec espièglerie ma lèvre inférieure. Mon tour venu, je lui parle de Neal, de nos petits larcins, de cette complicité venue de l'absence de repères familiaux. Je décèle dans les yeux de ma compagne une folle colère silencieuse. Cela m'amuse. Étrangement, je me sens en sécurité. Je sais que si quoique ce soit m'arrivait, Regina serait prête à tout pour me sauver ou pour me venger. Surtout le pire. Voilà ce que c'est de s'éprendre du vilain de l'histoire. J'apaise rapidement mon âme sœur en évoquant la trahison de mon ex-compagnon, de mon éternelle rancœur qui a transformé le semblant d'amour que j'éprouvais pour lui en une simple affection fraternelle. Elle se détend. Elle me pose des questions sur Crochet. Je n'y réponds que vaguement. Il n'y a rien à dire. Je ne sais même plus pourquoi je l'ai embrassé. Elle se tait.
- Tu étais jalouse hein...
- Oui, terriblement...
- Je l'ai senti, lorsque tu l'as évoqué comme mon « petit-ami »...
- J'avais du mal à me contenir... Tu l'as embrassé !
Une tendre flamme envahit mon abdomen. On évoque souvent les papillons pour qualifier cette sensation. Chez moi, les papillons n'existent pas. C'est plus que cela. C'est une éruption, un vent violent qui entortille mes entrailles.
- Qu'est-ce que tu as pensé la première fois que tu m'as vu ? Et réponds honnêtement.
Elle reste stoïque. Comme prise au dépourvu par mon questionnement.
- Je... J'étais partagée. Disons que... Je t'en voulais parce que tu étais la mère biologique de mon fils. J'étais terriblement méfiante parce que je savais qui tu étais. Je te haïssais parce que tu représentais tout ce je craignais : libre, insolente, intelligente, courageuse... Et... Aussi... Je... Je te trouvais très attirante, mais... ça je me suis bien gardée de me l'avouer, et ce, pendant très longtemps...
Ses joues rosissent légèrement tandis que mes lèvres effleurent son cou. J'y dépose quelques doux baisers avant de reporter mon regard sur elle.
- Quand as-tu réellement admis avoir des sentiments pour moi ?
Elle soupire. Elle garde le silence. Je le sens gênée de se dévoiler autant. Je décide de prendre les devants, afin de la rassurer et de la pousser à s'ouvrir un peu plus, sans crainte. Je la serre dans mes bras et dépose mes lèvres dans son cou, sa nuque, ses joues, le bout de son nez. Elle rit légèrement.
- Je ne me rappelle plus exactement, mais lorsque la magie est apparue à Storybrooke, j'ai commencé à me sentir réellement troublée en ta présence. En plus, tu n'arrêtais pas de vouloir m'épargner, de me sauver, de te réconcilier avec moi. Cela n'arrangeait pas mon état. J'essayais de garder mon calme et de ne rien laisser paraître, mais c'était dur...
Je me remémore ces instants. La foule en délire, le chapeau, la marque sur sa main, le retour de la Forêt Enchantée, le Granny's... Sur le moment, je déclarais faire cela pour Henry. Mais, un autre sentiment, tapi dans l'ombre de mon cœur, attendait son heure.
- J'avais peur pour toi...
Ses yeux s'émerveillent. Elle m'offre l'un de ses plus beaux sourires, ravageur et ému.
- C'est la première fois que l'on me dit cela...
- Et je serais la seule à te le dire ! Tu es à moi.
Elle rit de mon comportement enfantin et possessif. Puis, elle s'arrête et me dévisage.
- Lorsqu'on était à Neverland, chaque conflit que je provoquais avec toi avait uniquement pour but d'attirer ton attention. J'avais besoin que tu me regardes, j'avais besoin d'exister à tes yeux. J'adorais la façon dont tu agissais : tu essayais d'être forte, mais je te sentais tellement vulnérable, mon ange... Et ce vide, que seul Henry avait réussi à combler... En ta présence, il disparaissait. Je me sentais enfin... complète. J'ai perdu totalement le contrôle. Alors que je voyais le Crochet et ton ex-compagnon te tourner autour, je devenais folle de jalousie. Je t'en voulais et j'étais terrifiée que tu ne ressentes jamais ce que je ressentais pour toi. Tu étais là, tu me comprenais, mais tellement de choses en toi m'échappaient encore... Le retour était bénéfique pour ma possessivité. Je n'avais plus à te côtoyer tous les jours, je n'avais plus à subir ce spectacle de coqs en chaleur te tournant vicieusement autour. Alors que je pensais pouvoir t'oublier, tu as commencé à te présenter chez moi, et à vouloir rester en ma présence. Tu te confiais. Je tremblais d'amour et d'appréhension à chaque fois que la sonnerie retentissait. J'essayais de me protéger, mon cœur. Mais ce soir-là, tu m'as embrassé. Et je ne pouvais plus contenir mes sentiments. Tu revenais à chaque fois et la manière dont tu me faisais l'amour... Jamais personne ne m'avait touché comme cela. Pourtant, tu fuyais. J'ai commencé à avoir du dégoût pour moi-même. Je me sentais utilisée, comme un objet. Et cela ne m'était jamais arrivé. Je t'ai rejeté, je suis désolée. Après cela, je suis allée voir Archie. Parce que je devenais folle. Je te sentais en moi. C'était terrible. Je n'en pouvais plus, j'avais un tel manque physique que je souhaitais mourir. Le criquet m'a expliqué ce que tu sais désormais. C'est là que je t'admire, Emma. Parce que, contrairement à moi, tu n'as pas eu peur de ce lien. J'étais tétanisée. Je ne voulais pas que tu ressentes mes faiblesses et ma noirceur. Je voulais tellement te protéger. Je ne voulais pas te lier à une vieille sorcière maléfique et rancunière. A une meurtrière, à une Reine noire. Ton cœur est tellement pur. De la même manière que j'ai protégé Henry en le laissant vivre avec tes parents, je désirais t'épargner tout cela. Et j'avais peur que tu me rejettes comme je me rejette moi-même. Je ne l'aurais pas supporté. Mais tu n'as rien dit et tu t'es mise à m'aimer telle que je suis. J'ai essayé de garder mes distances, mais je n'en peux plus. Je suis à toi. Complètement et désespérément.
A peine a-t-elle fini son monologue que je me jette sur elle, éperdument. Je l'embrasse langoureusement et laisse le baiser parler à ma place. Les larmes me submergent. Je me sens exaltée d'être là, installée contre les formes de son corps, accueillantes, chaleureuses. Et je me sens honteuse d'avoir fait souffrir mon amour. Je me le jure intérieurement : plus jamais elle n'aura à souffrir de mes actions. Parce que là où est son cœur est ma place. Elle est mon évidence, ma vie, mon souffle et mon destin.
- Je t'aime tellement... Je serai là. Jamais rien ne pourra m'empêcher de me battre pour toi.
- Oh vraiment, Princesse Charming ?
Elle se moque gentiment de ma bravoure amoureuse.
- Jusqu'à la fin.
- Non.
- Non ?
- Il n'y aura pas de fin à ce que nous vivons.
- Jusqu'où alors ?
Elle ne répond rien. Elle sourit et m'embrasse tendrement. Sa voix n'est plus qu'un doux murmure câlin et suave.
- On verra, mon amour... On a le temps.
