Il vaut mieux ignorer certaines choses
DISCLAIMER: Bon, bon, bon. Les personnages du monde d'Harry Potter ne m'appartiennent pas… J'ai toujours l'impression que ça fait 'France Telecom bonjour, le n° que vs demandez...' ;o) Ils sont à JKR !
Fic traduite, l'auteur s'appelle A. Giesbrecht. ('Some things are better left unknown')
Chap. I: Désordonner le Temps
C'était l'idée de Sirius, bien sûr.
Des idées comme celle-là ne viennent pas aux gens sains d'esprit. Elles viennent à Sirius. Et c'était indubitablement son idée. Tout avait commencé alors que Remus faisait une dissertation supplémentaire pour le professeur Binns et listait les effets des artefacts et sortilèges altérant le temps dans différents exemples historiques.
Ses trois meilleurs amis insistaient toujours sur le fait que Remus n'avait PAS besoin de faire de devoir supplémentaire, puisqu'il avait toujours d'excellentes notes. Mais Remus se sentait coupable de manquer les cours quelques jours par mois, et par conséquent faisait toutes les dissertations supplémentaires.
Pour cette dissertation, il avait choisi un événement très obscur du VIIIème siècle, un sorcier ayant inventé accidentellement un enchantement permettant d'envoyer une personne à travers le Temps. A l'origine, il avait créé cet enchantement pour empêcher ses poulets de vieillir, mais les choses n'avaient simplement pas fonctionnées comme elles le devaient.
Bien sûr, Sirius avait immédiatement décidé de recréer l'enchantement. Il pensait que c'était une brillante idée d'aller dans le passé et le futur juste pour le plaisir. Par exemple, il disait que l'un d'entre eux pourrait faire un bond d'un an dans le futur, découvrir qui gagnerait la prochaine Coupe du Monde, revenir à son époque normale et utiliser ces connaissances pour réaliser d'important bénéfices en pariant.
James, Peter et Remus l'ignorèrent sur ce coup-là : l'enchantement était extrêmement difficile et les sortilèges n'étaient pas le domaine où Sirius était le plus brillant. Mais il ne lâcha pas. A la fin de l'année, il emprunta la Cape d'Invisibilité de James, s'introduisit dans le rayon des Sortilèges Rares et Dangereux de la Réserve, et commença à étudier.
C'était pendant la deuxième année des Maraudeurs et, en cinquième année, ils avaient tout oublié à ce sujet. Sauf Sirius.
« Ok, Patmol, qu'est-ce que tu nous as inventé cette fois ? » James regardait Sirius avec amusement, celui-ci courrait à travers la salle commune de Gryffondor en arrangeant quelques objets à l'aspect vraiment singulier. Il faisait cela depuis une demi-heure.
« Je te le dirai dans une minute ! » dit Sirius, excité et un peu essoufflé.
« Ça ressemble à une sorte de chasse au trésor », dit Peter, « sauf que nous pouvons tous voir où tu positionnes les indices, et qu'ils ne sont même pas cachés ! »
« C'est un enchantement », dit Remus, posé dans un coin avec un bon livre. Il se doutait que quoi que fasse Sirius, c'était certainement stupide et très dangereux.
« Regardez tous ! » s'exclama Sirius, debout au centre de la pièce en vérifiant un schéma détaillé qui paraissait soigneusement recopié. Il était environ trois heure du matin, ils étaient les seuls encore debout.
« Je pense que tout y est. Non ! » il saisit une petite sculpture en bois et la déplaça d'une infime distance. Il plissa les yeux. « C'est bon ! »
« Quoi ? » dit James, « qu'est-ce qu'il y a ? »
« Le cercle. Il est prêt. Ce qui signifie que nous pouvons y aller ! » Sirius vérifia encore une fois, et rougit.
« S'en aller ? Où ? » James fronça les sourcils.
Sirius sourit de toutes ses dents, et Peter fit deux pas en arrière.
« Où ? Mais, mon cher Cornedrue, au seul endroit intéressant : à travers le temps ! »
« Allez… Tu n'es pas… » dit Peter.
« Ne dit rien ! » coupa Remus. « Il est peut être aussi mauvais que ça… Et, je crois qu'il est… heu… Je veux dire, je crois qu'il sait ce qu'il fait… Enfin, il dit qu'il sait ce qu'il fait. »
James sourit.
« Tu veux dire qu'il est sérieux »
(NDT : en VO Sirius et sérieux se prononce de la même façon, ici il y a un jeu de mot James dit en même temps « Tu veux dire qu'il est Sirius »)
Mais avant que Sirius puisse dire quelque chose, James s'avança.
« Honnêtement, tu pense que ça va marcher ? Voyager dans le temps ? »
« J'ai suivi le livre à la lettre ! » s'exclama Sirius fièrement. « Bien sûr, ça n'a réussi qu'une seule fois avant, et c'était quand un éleveur de poulets essayait de faire vivre ses poulets plus longtemps. »
« Ça vient de là ? » dit James impressionné. « Sirius, c'était il y a trois ans ! Tu es resté là dessus pendant trois ans ? »
« Oui, mon cher Cornedrue », admit Sirius pas le moins du monde embarrassé. « Ça m'a pris des années pour tout trouver. Et je suis sûr que ça va marcher. J'ai fait les recherches et tout ! »
« Sirius a fait des recherches. C'est nouveau ! » dit Remus, feuilletant son livre, intéressé en dépit de sa volonté. « Je peux te demander pourquoi? »
« Je voulais le faire parfaitement, c'est pour ça. Ce n'est pas juste un sortilège Animagus ou un autre truc du genre. Nous sommes en train de parler du Temps. » Sirius fit un grand geste des bras pour accompagner ses dires.
« Alors, rentabilisons ce travail ! » commença James.
« Qui va marcher », finit Sirius.
« Alors, où, enfin, 'quand' veux-tu aller ? »
« Quelle question, dans le futur ! C'est ce qu'il y a de plus intéressant. Réfléchis : nous pourrions connaître tous les résultats de Quidditch pour parier dessus, avoirs les réponses pour nos BUSEs ! Qui sait ? Nous pourrions même prévenir une grande catastrophe, l'empêcher et on deviendrait des héros ! Ce serait super ! »
Peter risqua un commentaire.
« Ça ne pourrait pas déranger les choses ? Tu sais, changer les choses qui ne devraient pas être changées ? »
« Depuis quand es-tu la voix de la sagesse dans ce groupe ? » répliqua Sirius. « Le futur n'a pas encore été écrit, alors, il n'y a aucun problème si nous le changeons. »
« En fait, Peter n'a pas tort » dit Remus. « C'est écrit dans tous les livres d'Histoire. Quelqu'un découvre des évènements futurs, essaie de les changer et ça se termine avec des ennuis encore plus terribles. Comment crois-tu que la Peste Noire a commencé ? »
Sirius balaya l'air de sa main.
« Allez, Remus ! Où est passé ton sens de l'aventure ? »
James grogna.
« La dernière fois que tu as dit ça, Peter a eu des nageoires pendant une semaine. »
« Non » dit Sirius. « La dernière fois que j'ai dit ça, Roguinet a développé une peur déraisonnable des Kippers. Allez, vous trois ! Je vous promets que si nous dérangeons le cours du Temps, nous retournerons dans le passé juste à temps pour nous empêcher de partir. Qu'est-ce que vous pensez de ça ? »
« Seulement si tu promets de t'écouter si ton futur toi revient pour t'avertir et t'empêcher de le faire » répliqua Remus. Il fit une pause. « Est- ce que tout ça a un sens ? »
« Pas vraiment » dit Sirius. « Mais je promets quand même. Alors, on essaie ? »
James regarda Remus.
« Pourquoi pas ? » dit-il. « Ça pourrait être intéressant. »
« James... »
« Honnêtement, Lunard, nous n'allons pas essayer quelque chose de dangereux. »
Remus mordit sa lèvre.
« Nous devrions utiliser ce sortilège 'C'est Pas Mon Problème' avant de partir » dit-il.
« C'est ça le bon l'esprit ! » dit Sirius enthousiaste. « Mais pourquoi le sortilège ? »
« Comme ça on ne se fera pas remarquer accidentellement dans le futur sauf si nous le voulons » répondit James. « Et ce premier voyage restera 'simple'. Pas de grandes idées à la 'Changeons l'Histoire'. Rien que nous puissions déranger. »
« Donc à quelle époque allons-nous ? Dans combien de temps ? » demanda Sirius alors que Remus lançait les sortilèges 'C'est Pas Mon Problème'.
(Le sortilège 'C'est Pas Mon Problème' est plus fort que les sortilèges de distraction. Il marche mieux sur les personnes, et plonge l'esprit dans une ignorance totale. On ne voit (ou entend) l'objet ensorcelé que si on sait ce qu'on cherche et où on le cherche. Très utile pour les farceurs !)
« Qu'est que vous pensez d'ici dans vingt-cinq ans ? » suggéra Peter.
« Et où est l'intérêt ? » demanda Sirius. « Les choses ne changent pas beaucoup ici. »
« L'un d'entre nous pourrait avoir des enfants ici. Ou même chacun d'entre nous. Ça pourrait être amusant, et nous ne ferons pas de mal » dit Peter. « Nous pourrons, à la limite, enseigner quelques-uns un de nos trucs à de futurs élèves. Et même raconter des histoires compromettantes sur leurs professeurs, surtout si nous les connaissons en tant qu'élèves »
James eut un sourire démoniaque.
« Ça me semble très amusant. »
« Je suppose que ça l'est » soupira Remus. « Quand partons-nous ? » demanda-t-il à Sirius.
« Maintenant, si tu veux » dit Sirius en haussant les épaules. « Vingt-cinq ans, tu disais ? Ça ferait quoi, 1995 ? Et nous pourrons retourner à l'époque que nous allons quitter sans vieillir. Quel sortilège, n'est-ce pas ? » Il regarda avec amour son travail.
James frappa son épaule.
« Et oui, Patmol, quel sortilège ! Maintenant, allons-y ! »
Alors que Sirius s'apprêtait à terminer l'enchantement avec une incantation, Peter l'arrêta.
« Mais comment allons nous rentrer à notre époque ? » demanda-t-il.
« Facile » répondit Sirius, « je répète l'incantation. »
« En supposant que tu connaisses parfaitement cette incantation » dit Remus.
« Bien sûr qu'il la connaît. Il a même fait des recherches » dit James. « Tout ira bien. »
Et Sirius récita l'incantation.
La salle commune sembla vaciller un moment, mais à part la disparition du cercle de Sirius et un réarrangement des bûches dans la cheminée, rien ne semblait avoir changé.
« Très impressionnant » dit Remus sarcastiquement. « Joli tour avec le feu. »
« Ça aurait dû marcher » dit Sirius lentement. « Je suis sûr que ça a marché. »
« Bien sûr que ça a marché ! » s'exclama James. « Regardez ! »
Il montra du doigt un exemplaire de la Gazette du Sorcier qui traînait sur une table. Peter l'attrapa.
« Wow » dit-il en lisant les premières lignes. « Vous avez vu la date ? »
Sirius regarda par-dessus son épaule et sourit.
« Voyons voir. 3 Octobre 1995 ! Exactement vingt-cinq ans ! »
Il passa le journal à James et à Remus.
« Il a raison » dit James en souriant. « Nous sommes dans le futur. »
« Mais où sont les autres élèves ? » demanda Peter.
« Au lit comme n'importe quelle personne normale à 3 heure du matin » répondit Sirius.
« Comment sais-tu qu'il est 3 heure du matin ? » demanda Peter.
« L'enchantement nous a probablement envoyés vingt-cinq ans très exactement dans le futur » dit James. « Pas 'vingt-cinq ans et quelques heures bizarres' ou 'vingt-cinq ans et plus ou moins une semaine'. J'ai raison, Patmol ? »
« Oui, c'est ça, Cornedrue. C'est pourquoi nous sommes toujours le 3 Octobre, ou plutôt, le 4 à l'heure qu'il est. Et nous avons même le temps de faire un somme avant de faire face à ce brave nouveau monde »
Sirius s'étendit dans l'un des fauteuils. Toujours confortables.
« J'étais en train de penser que dans un coin ce serait mieux » dit James. « Quelqu'un pourrait s'asseoir sur toi. »
« Ça ne veut pas dire qu'il me remarquerait » répliqua Sirius en glissant ses mains derrière sa tête.
« Non, mais je ne pense pas que ça soit terriblement confortable » dit James. « Un septième année bien baraqué pourrait casser en deux ton petit corps tout maigre. »
« Mon petit corps tout maigre ? Tu peux parler, M. Je-Peux-Me-Cacher- Derrière-Mon-Balais-Si-Je-Me-Met-De-Profil » dit Sirius, mais il se leva.
Après une longue discussion, ils se cachèrent dans le passage secret derrière le miroir du quatrième étage et attendirent jusqu'au matin.
La Grande Salle était déjà remplie d'élèves quand les quatre somnolents Maraudeurs y pénétrèrent sans se faire remarquer pour le petit déjeuner. Personne ne remarqua la disparition soudaine d'une assiette de bacon et de plusieurs pancakes. Sirius réussit aussi à faucher une carafe de jus de citrouille, ils purent ainsi faire un bon petit déjeuner dans leur coin.
Ils observèrent les élèves avec intérêt, en essayant de deviner et en plaisantant sur leur lien de parenté.
« Qu'est-ce que vous pensez de cette Poufsouffle ? » demanda James en désignant une petite fille qui était sûrement en deuxième année. « Melinda Berkey et Calvin Saunders ? »
« Nan, pas Saunders » dit Sirius. « Je pensais plutôt à Sean Jacobs. »
« Berkey et Jacobs. C'est bien la pire image que j'ai en tête ! » dit Remus. « Mais je pense que j'ai raison en pensant que ce Serdaigle est lié à Ryan Adair. »
« Ouais, lui et Agatha Kraybill » dit James. « J'ai toujours pensé qu'ils feraient un beau couple. »
« Sûr, après qu'Adair t'es envoyé dans le lac parce que tu flirtais avec Kraybill » dit Sirius.
« Il t'y a envoyé juste après. Beau plongeon, en tout cas » dit James.
« Il ne m'a envoyé nulle part » protesta Sirius, « j'ai sauté ! »
« Pour éviter son crochet du gauche » commença Remus avant de voir quelque chose qui le fit sursauter. Puis il sourit.
« Qu'est-ce qu'il y a, Remus ? » demanda James.
Il suivit le regard de Remus et faillit lâcher son assiette. Peter eut le souffle coupé. Sirius sourit.
« Qui l'eut cru… Wow, James, je suis impressionné ! »
Un garçon de leur âge venait juste d'entrer dans la Grande Salle avec deux autres personnes. Il avait des cheveux noirs en bataille, des lunettes et était très maigre. En un mot, il ressemblait comme deux gouttes d'eau à James, excepté que ses yeux étaient verts, et non gris.
« Oh non... » croassa James, un nœud venait de se former au creux de son estomac.
« Allons-y ! » s'exclama Sirius en sautant pour se relever.
Il se dirigea vers la table des Gryffondors.
« C'est trop beau pour qu'on rate ça ! Je vais me rapprocher pour mieux voir. »
« Attend ! Reviens ! » James s'était levé en une seconde, mais Sirius était déjà derrière le garçon qui ressemblait tant à James, écoutant sa conversation.
Il fit signe à ses amis. Remus le suivi, curieux. Peter et James échangèrent des regards, Peter haussa les épaules et ils le suivirent.
« Non, Alicia ne jouera pas cette année. Elle dit qu'elle est trop occupée par ses BUSEs, du coup nous avons besoin d'un Poursuiveur et d'un Gardien » dit le garçon. « Tu devrais essayer, Ron. Tu serais brillant. »
Le garçon roux derrière lui, qui était bien évidemment un Weasley, secoua la tête.
« Pour que Fred et George sabote mon jeu à chaque entraînement ? Non-merci. »
« Mais tu adores le Quidditch ! » s'exclama une jeune fille aux cheveux broussailleux assise en face d'eux. « Je suis sûre que Fred et George te traiteront bien si tu es dans l'équipe. Harry, tu es capitaine. Dis-lui. »
« Harry ? » chuchota James.
Ce n'était pas un mauvais nom, mais il lui semblait qu'il n'aurait pas choisi celui-ci.
« Hermione a raison, Ron » dit Harry. « Fred et George ne voudront pas rater une seule chance pour gagner la Coupe. Tu le sais. Tu dois essayer. »
« Ça ferait trois Weasley dans l'équipe ! » ajouta une petite fille rousse, une autre Weasley. « Ça serait super ! Maman et Papa seraient si fiers. »
« Tu vois ? Même Ginny pense que tu serais parfait » dit Harry.
« J'ai dit que ce serait super d'avoir trois Weasley dans l'équipe. Pas qu'il serait parfait » dit Ginny, machiavélique.
Quand Ron la fusilla du regard, elle sourit et dit. « Je plaisantais, Ron. Tu vas être un super poursuiveur, et tu le sais. »
« D'accord, d'accord, dit Ron. Si ma propre sœur et le grand Harry Potter pensent que je devrais essayer, j'essaierai. Mais vous savez que je n'ai pas de balai décent. »
Sirius sourit à James par-dessus la tête de Ron. James ne le remarqua pas, il était fasciné par toute la scène. C'était, en effet, un Potter qui était doué pour le Quidditch. Capitaine d'équipe, même. James commençait à penser que c'était plutôt cool.
« Tu sais quoi, Sirius ? » dit James, alors qu'ils suivaient les Gryffondors hors de la Grande Salle.
« Humm ? »
« Quand j'aurai des enfants, je pourrai me vanter partout en disant que Harry sera capitaine d'équipe de Quidditch, et si personne ne me croit, je saurai qu'ils auront la preuve du contraire ! »
« Je n'avais pas pensé à ça » admit Sirius. « Maintenant, je sais qu'il ne faudra pas que je parie là-dessus avec toi. Cependant, qui est la jeune femme chanceuse ? »
« Je ne sais pas, et je n'ai pas envie de savoir » dit James son expression devenant dure. « Cela gâcherait probablement l'histoire d'amour de savoir ce qu'il va se passer. »
« Ça… » dit Remus en riant, « c'est un très bon point. Dire que vous êtes fait l'un pour l'autre est une chose. »
Sirius éclata de rire.
« Je ne vois pas comment vous deux avez fait pour ne pas comprendre ! »
« Qu'est-ce que tu veux dire par-là, Patmol ? » Sirius fit mine d'être extrêmement choqué.
« Vous voulez dire que vous ne savez pas ? Donnez-moi quelques seconde pour encaisser le terrible choc de savoir que Remus l'Infiniment Intelligent et James l'Extrêmement Talentueux ont tout raté ! Je veux dire, bon sang ! Qui d'autre à Gryffondor a les yeux verts? »
« Pas... » commença Remus.
« Lily Evans ! » finirent James, Peter et Sirius, qui était en train de sourire comme un idiot.
« Sirius, je ne pense pas qu'elle réalise que j'existe ! » dit James, incrédule.
Intelligente et appréciée, mais manifestement pas impressionnée par de dangereux farceurs, Lily Evans était la préfète de Gryffondor, avec qui les Maraudeurs n'avaient absolument rien à voir. Elle les ignorait. Ils l'ignoraient. C'était un système très efficace.
« Peut-être, mais tu ne peux pas oublier les yeux » dit Sirius dangereusement.
« Carmen Arénas a les yeux verts aussi… C'est peut-être elle » suggéra James, ne trouvant pas d'autre échappatoire.
« Carmen Arénas a quatre ans de moins que toi, Jamsie, » dit Sirius.
« Tu es bien sorti avec cette première année, Mandy Bucket » dit James.
« Amanda Bouquet est très mature pour son âge » se défendit Sirius.
« Ouais, et elle avait un très joli… » commença Remus, mais Sirius lui donna un violent coup de coude. « Quoi ? »
« Tu l'as dit toi-même, 'Elle avait un super.' »
« Est-ce que vous allez arrêter de penser à ça ? ! » s'exclama James, exaspéré. « Tout le monde va en classe. Est-ce que vous voulez les suivre ou vous préférez farfouiller dans l'école ? »
« Pourquoi voudrait-on suivre quelqu'un ? » demanda Peter. « Ce sera comme nos cours normaux. »
« Nous pourrons voir qui enseigne » expliqua James.
« Et faire les fous derrière son dos » ajouta Sirius avec éclat. « Suivons Harry ! Ce sera sûrement plus intéressant. »
« A part ça, Sirius » dit Remus, confidentiellement alors qu'ils suivaient les cinquièmes années Gryffondor, « j'allais dire 'elle avait un super sens de l'humour' ! »
Le premier cours qu'ils 'visitèrent' était simplement Métamorphose, où ils ne furent pas surpris de découvrir que non seulement c'était toujours McGonagall, mais qu'il semblait que la leçon du 4 Octobre 1995 était la même que celle qu'ils auraient dû avoir le 4 Octobre 1970. Remus envisagea évidemment de prendre des notes jusqu'à ce qu'il remarque une dangereuse lueur dans le regard de James quand son ami vit McGonagall parler des transformations avancées inter-espèces.
« Une idée, mon cher Cornedrue ? » s'enquerrit Sirius, soulevant un sourcil.
« Qu'est-ce que ça pourrait être d'autre, un haddock ? » répliqua James, son regard suivant chaque mouvement de McGonagall. « Vous vous rappelez, camarades Maraudeurs, ce que nous avons écrit sur le tableau avec de la 'Craie Ré-Apparaissante' l'an dernier ? »
« Oh, tu veux dire, celui à propos de 'Cela prend plus de -Mphm ! » Peter se retrouva étouffé par la main de Sirius, mais les autres Maraudeurs avaient déjà commencé à ricaner à ce souvenir.
« Cornedrue » réprimanda Remus, « tu sais que nous ne refaisons jamais deux fois la même blague. McGonagall la reconnaîtrait. »
« Le Savant Lunard » dit James, « a oublié une partie très importante de cette aventure. Nous sommes vingt-cinq ans dans le futur ! Est-ce que tu imagines l'impression de déjà-vu qu'elle va avoir ? »
« Oui, mais Remus a un point » intervint Sirius. « Et si Harry a déjà fait cette farce ou une autre dans le même genre ? »
James, pour la dixième fois au moins, tressailli à la mention du nom de Harry.
« Je crois que nous devons vérifier, non ? »
Il se leva et se dirigea vers l'avant de la classe. Mais quand il arriva au tableau, il n'écrivit rien. Incapable de résister à la tentation, il imita très précisément les quelques mimiques et expressions de leur professeur derrière son dos. Les autres Maraudeurs mirent quelque temps à calmer leur rire. McGonagall pourrait devenir méfiante si elle réalisait qu'elle élevait la voix pour couvrir des rires qu'un sortilège l'empêchait de remarquer.
Terminant son numéro avec une image fantomatique d'un gros chat eux grandes oreilles, apparue au-dessus de la tête de McGonagall pendant un instant, James prit finalement un bout de craie, se tourna vers le tableau et écrivit son commentaire avec un grand geste. Il se retourna, salua et retourna au fond de la classe en enlevant les vestiges du Sortilège 'C'est Pas Mon Problème' du tableau afin que tous les élèves puissent lire.
« Bravo ! Bravo ! Brillant ! » applaudit Sirius alors que James s'asseyait à côté de lui en souriant.
« Maintenant, que le spectacle commence ! » dit Remus en se penchant en arrière, les mains derrière la tête.
Et ils attendirent patiemment que quelqu'un remarque ce qu'ils avaient fait. Il y eut un choc soudain de l'autre côté de la salle, courtoisie de Dean Thomas, qui essaya promptement de se cacher sous son bureau tellement il riait fort. Trois autres Gryffondor regardèrent dans sa direction et virent sa main droite, toujours sur le bureau, qui s'agitait en pointant le tableau.
James regarda Harry jeter un coup d'oeil au tableau, plaquer sa main sur sa bouche, et donner un coup de coude à Ron pour lui montrer ce qui se passait. Remus commença un décompte.
Cinq. Quatre. Trois. Deux. La classe éclata de rire, telle une rafale. Dean avait ré-émergé de son refuge et avait la tête contre la table, riant incontrôlablement. Ron tapait du poing sur sa table et Harry avait des larmes qui coulaient sur ses joues, à peine capable de rester droit sur sa chaise. Lavande et Parvati s'étaient effondrées dans un fou rire hystérique, Neville au début avant une sorte de sourire terrifié sur son visage avant de retrouver sa dignité et de se mettre à rire bêtement. Seamus était, en fait, tombé de sa chaise et ne semblait pas se soucier de voir tous ses livres lui tomber dessus. Seule Hermione était scandalisée, elle regardait le tableau avec de grands yeux, mais il était évident qu'elle aussi essayait de ne pas rire, son visage prenant une teinte pourpre intéressante avec l'effort.
Au début, d'une telle hystérie, McGonagall se retourna pour voir ce qui se passait. Elle lança un regard au tableau et elle eut un hoquet de surprise, puis elle referma sa bouche, ses lèvres formant une ligne incroyablement mince. Avec un geste de la main, elle effaça les déclarations offensantes du tableau et lança un regard d'acier à sa classe, qui s'était répandue dans une hystérie incontrôlable. Les Maraudeurs ne furent pas mécontents quand son regard foudroyant passa sur eux sans même les remarquer, ils étaient toujours en train de rire trop fort.
« Ça suffit ! » ordonna-t-elle, mais personne ne l'entendait. « Arrêtez immédiatement ! » ils ne l'entendaient toujours pas.
« J'ai dit ASSEZ ! » Ils l'entendirent.
Neville laissa échapper un petit rire nerveux. Ils restèrent silencieux deux secondes, avant que chaque élève ne se rappellent pourquoi ils riaient et ne recommencent à rire. Après un moment, McGonagall sortit la fin d'un de ses rouleaux de parchemin et promit une série de retenues pour un mois s'ils ne se taisaient pas, et cela fonctionna.
« Aussi amusant que puissent vous paraître de tels propos » dit-elle sévèrement, « une telle chose ne peut être tolérée en classe. Je conseille à l'élève qui a écrit ceci de se dénoncer immédiatement et je serai clémente. »
Mais personne n'avoua. Un peu intimidés, les élèves restèrent silencieux et se regardaient entre eux, se posant silencieusement la même question : qui avait fait ça ? Personne n'avait quitté son siège, McGonagall l'aurait remarqué. Après quelques autres menaces, McGonagall abandonna et renvoya la classe. Ce n'est que beaucoup plus tard qu'elle réalisa pourquoi le commentaire lui semblait si familier. Est-ce que le parrain d'Harry lui aurait enseigné quelques trucs ?
Les quatre Maraudeurs suivirent la classe, toujours écroulée de rire, en dehors du château, réalisant rapidement que le prochain cours était Soin aux Créatures Magiques. Et ils furent complètement muets d'étonnement lorsqu'ils virent qui enseignait.
« Ce n'est pas… » commença James.
« Ça ne peut pas être… » bégaya Sirius.
« Qu'est-ce que tu en sais ? » dit Remus. « C'est Hagrid ! »
« Est-ce que vous imaginez ? Hagrid enseignant les Soins aux Créatures Magiques ? » dit James pensivement. « Avec son idée des créatures inoffensives, ça doit être carrément intéressant ! »
« J'espère qu'il n'essaie pas encore d'élever des Augureys » dit Sirius.
En effet, il n'essayait pas, et en fait, c'était un cours extrêmement intéressant concernant un arbre rempli de Clabberts. Les élèves s'amusaient beaucoup en les nourrissant, les Maraudeurs purent ainsi voir que c'était un cours commun avec les Serpentard, et que les Serpentard perturbaient un peu les choses. Particulièrement un garçon blond dont les Maraudeurs étaient pratiquement sûr qu'il s'agissait du fils de Lucius Malefoy.
« Il semble que tu n'es pas le seul avec une copie conforme, James » remarqua Sirius alors qu'il tirait délibérément sur la queue du Clabbert que le jeune Malefoy essayait de nourrir.
Surpris et enragé, le Clabbert attaqua immédiatement Malefoy, lui arrachant presque l'œil. Les Maraudeurs riaient et les Gryffondor applaudissaient alors que Malefoy luttait contre le Clabbert, essayant de l'arracher de son visage. Il réussit finalement, lançant la petite créature à l'apparence d'un singe, à mi-chemin entre le lac et la cabane. Mais quand il commença à menacer Hagrid du courroux de son père, Hagrid lui lança un regard chargé de sous-entendus et dit qu'il s'était toujours demandé à quoi Malefoy ressemblerait métamorphosé en perruche. Cela le fit taire instantanément.
« Je me demande à quoi cela fait référence » dit Peter en voyant la rage réprimée sur le visage pale de Malefoy, et la façon dont les Gryffondor avaient commencé à ricaner.
« Aucune idée », dit Sirius. « Mais maintenant Hagrid m'a rendu curieux. A quoi ressemble un Malefoy métamorphosé en perruche ? »
Après un excellent déjeuner, le cours de Potions s'annonçait comme le point culminant de la journée lorsque les Maraudeurs découvrirent qui enseignait. Ils entrèrent dans le cachot derrière les Gryffondor et les Serpentard pour le trouver pratiquement plein. Tout le monde s'assit à sa place et attendit. James remarqua que tous les élèves avaient une ou deux minutes d'avance et que plusieurs Gryffondor avaient l'air plutôt inquiet d'être en classe.
« Ça doit être un nouveau professeur » observa Remus.
Sirius acquiesça.
« Freese ne se préoccupe pas de savoir si on a du retard ou pas. »
La porte grinça en s'ouvrant. Les mâchoires des quatre Maraudeurs tombèrent par terre alors qu'ils reconnaissaient tous le professeur.
« Oh non » dit Peter. « Ce n'est pas possible. »
« Ah, mais ça l'est » dit Sirius avec une voix bizarre.
« Il a mal vieillit, non ? » remarqua James en penchant la tête sur le côté.
Ils fixèrent le vieux Rogue avec incrédulité. Il était encore plus moche que dans leurs souvenirs.
« Moi qui croyais » dit Remus après un moment, « qu'on demandait à tous les profs de Poudlard de se laver les cheveux une fois de temps en temps, et bien non ! »
James, Sirius et Peter regardèrent le loup-garou observateur pendant une minute avant d'éclater de rire.
Ils furent moins amusés de voir que Rogue était beaucoup plus injuste envers les Gryffondor. Quand Rogue retira cinq points à Gryffondor pour une potion bâclée par (qui d'autre ?) Neville, James fut sur le point de laisser tomber une Bombabouse qu'il avait dans la poche dans le chaudron de Rogue. Remus le retint.
« Il va probablement rendre Gryffondor responsable » dit-il.
« Quel type infect » marmonna Sirius, tripotant son propre stock de Bombabouse. « Je ne vois pas pourquoi Dumbledore engage des gens comme lui. »
« Ne t'inquiète pas » dit James, « nous nous vengerons avant de partir. »
« Je veux ! Et bien ! » approuva Sirius. « Quelque chose pour que toute l'école le voie sous un autre jour. »
« Ou dans une nouvelle garde-robe » ajouta James.
« Est-ce que je vous ai déjà dit que vous me faisiez peur ? » dit Remus.
« Est-ce que tu entends ça, James ? Nous faisons peur à un loup-garou ! » s'exclama Sirius, d'un air plutôt content.
Il y avait Divination en suite, mais quand les Maraudeurs réalisèrent où les cinquième année de Gryffondor allaient, ils retournèrent à la Salle Commune, se glissant derrière un groupe de deuxième année. Ils avaient besoin de parler sérieusement.
A suivre…
J'ai décidé de reprendre cette fic, tant sur la mise en page (mon ancien ordi ne permettait pas une mise en page web… c'était un dinosaure oui…) que sur la trad.
Merci en tout cas pour toutes les reviews, même après autant de temps, ça fait toujours hyper plaisir !
Bises !