Me revoilà avec un gros délire qui me trotte dans la tête depuis un moment.
Disclaimer : Rien n'est à moi, pour mon grand malheur (sauf l'idée bien sur).
Raiting : T
Pairing : Rokuvan
Résumer : Pourquoi ce foutu enchanteur à t-il laissé traîner ses potions ?
La poisse
« … Putain »
Bloquer sous les couvertures Roxas se tenait le ventre, replier sur lui-même essayant de garder le plus de chaleur possible. Cela n'empêchait pas la douleur de s'insinuer dans son corps plié en deux.
« Hoy, t'es toujours en vie ?
- Vanitas ?
- Y parait que Merlin t'as fait un sale coup.
Au ton narquois du brun Roxas sut qu'il n'échapperait pas à une humiliation cuisante. Pourtant au lieu de ça une bouillotte apparut sous la couette. Il la prit et la plaqua contre son estomac.
- Kairi a dit que ça te ferrais du bien, si tu sors la tête tu gagnes un antidouleur.
-… Retourne-toi !
- Hey ?
- Vanitas, retourne-toi. Je ne veux pas que tu vois … ça.
- Et c'est quoi ça ?
- S'il te plait…
Vu le peu de fois ou Roxas disait « s'il te plaît » le brun estima qu'il pouvait bien lui faire une fleur en acceptant. Il se retourna un peu déçu et constata qu'il y avait un miroir sur la porte. Il eut un sourire carnassier et attendit la suite avec un plaisir malsain. Une poignée de seconde s'écoula quand une tête blonde sortit du lit. Le visage n'avait pas changé, peut-être un peu plus doux c'est ce qui lui confirma que c'était bien Roxas sans quoi il aurait eu un sérieux doute face à la chevelure blonde qui ondulait sur les draps et les formes généreuses à peine cachées par un tee-shirt de sport.
- Une … Fille ?!
- Hey !
- Le… le miroir ! Je…
Roxas soupira, il savait qu'un truc du genre allait se passer et but son antidouleur puis assit sur le lit.
- J'ai bu une des potions de Merlin hier, il a dit que c'était sans danger. Depuis je suis comme ça, il parait même que c'est irréversible, soupira la blonde dépitée. Depuis j'ai tous les… atouts des filles.
- Tous ?
- Oui tous !
- Ah, c'est pour ça la bouillotte en plein été t'as tes_
- Ne dis rien !
La belle blonde se boucha les oreilles en niant de la tête mais Vanitas n'était pas dupe, il était longtemps sorti avec Kairi et savait l'horreur qu'était l'arnaque mensuelle. Il eut une vague de pitié pour le blond, enfin la blonde.
- Aller, ça ne dure qu'une semaine, c'est pas si grave. Va prendre une douche, j'm'occupe de te faire un café.
- J'veux pas de ta pitié, murmura Roxas dans un grincement de dent.
- A vu de nez du fait du 90 D, met un tee-shirt large sinon on verra tout. Et ce n'est pas de la pitié, juste que j'ai supporté Kairi un an, je sais donc que ce n'est pas une partie de plaisir.
Le brun quitta la pièce sous le regard courroucé de Roxas. Cette dernière se leva et se dirigea vers la salle de bain avec des affaires de rechange. Elle ouvrit l'eau chaude et bien qu'on soit en été se glissa sous le jet brûlant. La douleur qu'elle ressentait dans le bas ventre se calma un peu mais elle ne pouvait pas rester dans la douche toute la journée. Elle se lava sommairement dégoûtée de ce qui se passait dans la partie basse de son corps.
Je veux redevenir normal, pensait-il très fort.
Il sortit de la douche et regarda les airs bag qui lui servaient de seins. Il soupira, comment faire avec ce truc, en plus c'est plus lourd qu'il n'y parait. Il sortit une serviette hygiénique de la pharmacie – vive l'intuition de Kairi – et quelques minutes plus tard il était face à un café. Il portait un tee-shirt de basketteur super large et un mini short de vélo. Vanitas déshabilla la créature du regard et s'administra une gifle mentale.
C'est Roxas, pas une bonasse ROXAS !
- Merci pour le café.
Merde, même sa voix à changer !
- Tu es venus pour une raison précise ? demanda le blond suspicieux.
- Ouais, te tenir compagnie, t'es le seul libre aujourd'hui et j'ai jamais gouté les glaces à l'eau de mer.
- Sacrilège ! On y va de suite !
- Toi ! Comme ça ?
- Ben ouais. Pourquoi ?
- Tu sais que t'es avec un short qui laisse très peu de place à l'imagination, pareille pour ton haut, franchement va falloir aller faire les boutiques.
- Si ça te fait chier je ne te force pas.
Merde, elle est parfois aussi conne et innocente que Sora !
- Fait pas chier on y va ! Met des godasses et bouge ton cul !
- Bien.
Roxas restait calme, elle savait que s'énerver face à Vanitas était inutile. Elle mit ses baskets et constata qu'elle devrait acheter des chaussures à sa taille. Quand elle se releva, elle remarqua Vanitas dans son dos et lui fit un sourire. Elle sortit avec les clefs et conduisit le brun dans la rue marchande.
- On commence par quoi ?
- T'acheter des sous-vêtements à ta taille.
Elle pouffa, la situation était des plus cocasse, Roxas l'asocial des Keybladeurs avec Vanitas, le côté noir de l'adorable Ventus. Elle le conduisit jusqu'à un magasin assez joli et se sentit soudain très malaise. Ils entrèrent tous les deux et Vanitas commença la journée Shopping. Il en profita pour demander les mensurations de la blonde, la vendeuse fut consternée par la question mais les donna quand elle remarqua que Roxas n'était pas contre. Vanitas était satisfait, la potion avait rendut Roxas sexy. Il s'administra une nouvelle gifle mentale face à ces pensées.
- Van ! Tu veux bien m'aider ? demanda Roxas depuis la cabine d'essayage.
- Ah, oui. Retourne-toi.
Il entra dans la cabine et attacha les agrafes du soutien-gorge blanc avec une légère dentelle bleue. Il la fit se retourner et arrangea le décolleter de Roxas qui, totalement inexpérimenté, se laissait faire. Les joues de la blonde étaient légèrement colorées quand il passa ses mains sur la dentelle, si proche de sa peau.
- Voilà, comme ça t'es jolie.
- Merci.
- Mademoiselle tout va bien ?
- Oui, mon ami m'a aidé.
Ils prirent une demi-douzaine de dessous féminin avant de partir vers la boutique suivante. Ou Roxas eut du mal à trouver une robe qui prenait bien ses formes. Vanitas lui prit des robes blanches et des shorts, elle choisit des chemises et tee-shirt en plus de quelques pantalons. Enfin ils consentirent à faire une pause ou Roxas en profita pour se changer intégralement. Elle sortit des toilettes avec une robe blanche à dos nu qui se nouait dans le bas du dos et elle était pied nu.
- Tu peux m'aider pour le nœud ?
- Oui, oui… On doit encore prendre des chaussures, tu ne peux pas marcher pied nu tout de même.
- Pourquoi pas, on est en été après tout.
- … T'es un peu pâle, tien un anti douleur.
- Merci …
Ils continuèrent la journée, Roxas suivait les goûts de Vanitas et prenait quelques autres choses en passant, les munies partaient à une vitesse folle mais les deux s'en fichaient un peu. Leur compte était plus que remplit. Ils posèrent les affaires de la blonde dans son appartement. Elle en profita pour s'attacher les cheveux et se rafraîchir. Quand elle trouva Vanitas dans la cuisine elle pensa que c'était naturel de le voir là. Oui, cela lui semblait naturel et rassurant.
- Bon, maintenant que le soleil se couche on va acheter les glaces !
- Si tard ?
Roxas lui répondit par un sourire et donna les clefs à Vanitas, elle n'avait pas de poche sur sa robe. Elle enfila des sandales brunes et partie vers la tour de la gare. Vanitas se rappela alors que le soleil se couchait très tôt à la cité du crépuscule, cinq heures était une heure tout à fait descente pour manger une glace. Roxas le conduisit jusqu'à la gare. Il paya les glaces et se laissa conduire jusqu'au sommet de la tour.
Le soleil faisait briller ses rayons sur le corps de Roxas qui s'assit sur le rebord de la tour, les pieds dans le vide la glace entre ses lèvres rosées. Vanitas s'adossa dans son dos et croqua dans un bout de glace. Il regardait la jeune fille qui sursauta et lâcha sa glace.
- T'es plus sensible que je le pensais, s'étonna le brun.
- Tu… T'as un antidouleur ?
- Non, j'ai pas pensé que tu pourrais souffrir du froid de la glace. Et puis c'est trop tôt pour en prendre un second.
- Ah… Bordel, ça fait mal !
Roxas se plia en deux sur le rebord de la tour. Vanitas mit sa glace entre ses dents et fit basculer la blonde sur le sol. Il ne voulait pas voir son ami faire un saut de ange.
- Tu vas survivre t'en fait pas.
- Pas sûr…
- Mais si toutes les meufs survivent, pourquoi pas toi. Aller relève toi on rentre.
Vanitas se mit dans son dos et l'aida à se mettre debout. Les cheveux blonds caressaient son cou et il trouva la sensation agréable alors que cela l'exaspérait quelques mois plus tôt quand c'était Kairi. Il la porta sur son dos jusqu'à l'appartement de la blonde et lui passa un nouvel antidouleur. Il resta avec elle quelques heures de plus puis la quitta tard le soir. Le lendemain Roxas était seule sans un mot, juste un ordre de mission dans sa boite aux lettres. Il se vêtit de son manteau, un peu petit pour le coup et partit.
Les semaines passaient, cela faisait trois mois que Roxas était une fille, l'information avait beaucoup choqué son entourage. Mais au final cela ne changeait pas grand-chose, il continuait ses missions et menait également sa vie.
Pourtant après trois quatre mois Roxas était vide de tout, comme s'il ne ressentait plus rien, qu'il n'avait plus de sentiment. Ses amis étaient-ils toujours ses amis ? Il lui semblait que tout était faux il souriait par automatisme, avait toujours les même discutions, il tournait en rond, il tournait en rond dans un corps de femme. Il lui semblait d'un coup que sa vie coincé dans le corps de Sora était bien plus palpitante.
Il regarda par sa fenêtre, le ciel était gris, comme son humeur. Il se leva et partit dans la salle de bain la galère mensuelle recommençait. Quand il sortit il portait un gros sweat à capuche trop grand avec un short, il avait froid aux bras et chaud aux jambes un paradoxe qui l'embêtait plus qu'autre chose. Il avala un antidouleur et envoya un message comme quoi il ne bossait pas de la journée. Au moment de l'envoyer on frappa à sa porte. Il ouvrit et fut surprit de trouver Vanitas face à lui.
- Que ?
- Je peux entrer ?
Roxas s'écarta et laissa entrer le brun qui s'assit sur le canapé, là où elle était quelques minutes plutôt.
- Alors, quoi de beau ?
- La potion fait toujours effet. Sinon rien.
- Le fun quoi. Il y a un antidote ?
- Non, et la dernière fois que l'on m'a fait essayer j'ai eu la peau bleu pendant trois semaines.
Elle se laissa tomber sur le canapé, releva les jambes contre sa poitrine et regarda face à elle, comme Vanitas. L'écran noir de la télévision devant soudain une œuvre d'art merveilleuse. Un silence s'installa entre eux Vanitas regarda le ciel gris. Il n'aimait pas cette couleur trop indécise entre deux teintes fortes de significations.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- J'avais envie de te voir. T'as quoi à boire ?
- Rien. J'dois aller faire des courses. Tu viens ?
- Tu fais bosser tes invités ?
- T'es pas un invité, t'es un ami.
Vanitas soupira en se levant, il se dirigea vers un meuble dont il sortit le portefeuille de la blonde, et en trois minutes il avait tout ce qu'il faut pour sortir. Roxas soupira et se leva pour enfiler une robe blanche. Elle avait remarqué que Vanitas aimait ces robes. Elle en mit une cintrée sous la poitrine par une bande rouge, la robe était vaporeuse et souple autour de son corps, elle descendait jusqu'à mi-cuisse et enfila un short blanc en dessous. En retournant dans le salon elle remarque le sourire appréciateur du brun qui lui tendait des ballerines blanches.
Ils firent des courses ou Roxas acheta plus de paquet de mal bouffe que des choses utiles, Vanitas le lui fit remarquer et la blonde partit au quart de tour.
- D'un c'est mon alimentation, de deux si ça ne te plaît pas fait les toi-même ces courses et de trois arrête de regarder ces filles !
- Hey, mais ça va ! On n'est pas en couple, j'peux faire ce que je veux.
Roxas fut vexé par ces mots. S'ils n'étaient pas en couple pourquoi Vanitas s'inquiétait pour son alimentation, pourquoi sa venue lui faisait plaisir et pourquoi sentait-il son cœur frapper si fort dans sa poitrine ? Il quitta le magasin et partit dans les rues. Il marchait pour se défouler, pour oublier ou au moins se calmer les nerfs. Mais à chaque pas sa colère augmentait. D'un coup il se sentait trop vivant, comme si ses émotions se cognaient en tous sens dans son cœur. Il s'arrêta devant la tour de la gare. Il monta tout en haut et regarda la ville sous lui.
Cette vision qui l'avait si souvent apaisé au côté d'Axel et Xion, cette vue imprenable sur la ville où il avait vu tellement de chose, vécu des heures de pur bonheur. Pourtant cette fois la vue ne le calmait pas. La ville était grise, moche et sale, pleine de souvenir, de sentiments mêlés qui étouffaient Roxas.
Puis l'orage éclata, la pluie tomba et les larmes coulèrent des joues de Roxas. La pluie lavait la ville et les larmes ravageaient les joues du blond. Elle resta repliée face à la ville, secouée par les sanglots, submergée par ses sentiments elle se laissait aller.
Roxas ne sut jamais combien de temps c'était écoulé, la seule chose de sûr c'est que Vanitas était venu la chercher, l'avait pris dans ses bras comme une princesse, l'avait ramené chez elle et l'avait couché. Elle avait dormit dix heures à la suite et au matin était seule, une fois de plus.
Il fallut encore trois mois à Merlin avant de faire une potion qui annulerait la transformation de Roxas. L'enchanteur l'avait testé sur une autre victime de sa potion et les résultats étaient excellents. C'est Sora qui apporta la potion à Roxas. Le châtain dû attendre un peu car le blond était en mission. En à peine six mois ses cheveux avaient beaucoup poussée et lui arrivait à mi-cuisse, elle les nouait mais se refusait à les couper.
Sora se remémora la fois ou Axel avait cherché à sortir avec le blond. Il c'était pris un coup de double Keyblade dans la figure. Roxas était devenus encore plus taciturne beaucoup avaient mis ça sur le compte du changement physique mais Sora n'y croyait pas vraiment. Il pensait qu'il y avait une raison toute autre. Perdu dans ses pensées il ne remarqua pas le couloir obscur s'ouvrir face à lui, ni même Roxas qui en sortait.
- Sora ! Que fais-tu là ?
- Hein ?! Oh, salut Roxas. Je peux entrer ?
- Bien sûr.
Roxas, surprit laissa le châtain entré chez lui. Ils s'assirent sur le canapé dans le salon et Roxas prit quelques minutes pour sortir une boisson. Il servit Sora qui se sentait très gêné. Parler avec son double lui semblait plus dur qu'avant.
- Euh… je suis venu parce que Merlin à trouver une potion qui annule les effets de celle qui t'a changé en fille. Il l'a testé et elle marche vraiment. Tien !
- … merci.
Il y eut un silence ou Roxas dévisagea la fiole bleue. Avec ça son cauchemar serait fini, mais voulait-il vraiment quitter cet enfer ? Sora regarda son interlocuteur surprit, il aurait juré que le blond sauterait sur la fiole pour redevenir normal.
- Euh, Roxas, appela-t-il d'une voix hésitante.
- Merci Sora, je la prendrais tout à l'heure.
- T'es sur ? Tu ne sembles pas si heureux que ça. J'aurais cru que…
- Je … Je ne sais pas, d'un côté je suis très heureux d'avoir la possibilité de redevenir moi, de ne plus avoir toutes ces merdes qu'ont les filles. Mais … d'un autre côté… est-ce que c'est vraiment ce qu'il y a de bien à faire. Je redeviendrais comme avant et après ? Ma vie de maintenant n'est pas si terrible que ça, revenir en arrière changera quoi ?
- T'auras plus les…
- Et après ! Ma vie sera elle mieux quand je serais à nouveau un garçon ?
- Je ne sais pas. Ça te plaît d'être une fille ?
- Je …
Roxas se mit sérieusement à réfléchir. Qu'est ce qui avait changé depuis ce jour où il avait changé de sexe ? Il avait moins d'ami, enfin ceux qu'il considérait comme ses amis, l'avaient lâché, parce qu'il n'était plus le Roxas d'avant. Son physique l'avait éloigné de ceux qu'il pensait être ses amis. Il avait plus de mal à faire les missions à cause de sa poitrine qui le gênait. Mais en échange il avait appris qu'il avait un vrai ami, une personne qui prenait soin de lui, se faisait du souci. Vanitas avait été là pour lui. L'avait aidé. Au final il avait perdu des gens qu'il croyait connaître pour un vrai ami.
Un ami ? Vraiment ? Cette appellation était-elle la bonne au vu de ses sentiments.
- Tu ?
- Je ne sais pas. Je pensais avoir des amis avant, mais c'était faux, ils n'étaient rien au final. Que va-t-il se passer si je prends cette potion ? Vont-ils redevenir mes amis comme avant ? Est-ce seulement possible ?
- … Je ne sais pas.
- Moi non plus.
- Je … tu me considère comme ton ami ?
Roxas regarda Sora droit dans les yeux. Il n'avait jamais pensé à ça. Sora était-il son ami ? Avant la réponse était non, maintenant…
- Oui. Je… je pense que tu es devenu mon ami.
Sora lui fit un sourire éblouissant et sera fort son double dans ses bras. Puis il se retira rapidement, les joues rougies de gêne. Il bafouilla et le blond comprit que son ami avait oublié certain aspect de son corps. Cette simple chose le fit sourire, Sora s'enfonçait dans ses paroles et ses excuses. Et plus il s'enfonçait plus le sourire de Roxas s'élargissait à un point ou le blond se mit à rire. Sora se figea, il était sûr d'être ridicule.
- Ne t'en fait pas, il n'y a pas le moindre problème avec ça, finit par lui dire la blonde quand son rire se calma un peu.
- Tu … t'es sur ?
Comme réponse il se trouva face à un Roxas en plein fou rire. Le châtain n'osait rien faire de peur d'empirer le phénomène. Il ne tenu pas très longtemps puisqu'il fut atteint de fou rire lui aussi. Il sauta sur Roxas et enfonça son nez dans la poitrine de son ami/amie qui riait au éclat. Après de longues minutes ils furent à peu près calmes et Roxas leur servit un verre de jus de fruit. Il en avait toujours une bouteille depuis que Vanitas en avait acheté.
Ils s'assirent à la cuisine et Sora reposa la fiole face à Roxas, au centre de la table. Un silence pesant s'installa dans la pièce puis Sora se décida à parler.
- Que comptes-tu faire ?
- Je ne sais pas. Le mieux serait sans doute que je bois. Mais je ne sais pas ce qui se passera après, et si je regrette ! Si le fait d'être une fille est finalement mieux.
- Ben tu reprendras de la potion de Merlin, à ma connaissance il l'a gardé.
- … Sora t'es un génie !
- Seulement le lundi et les jours fériés !
- On est Mardi Sora.
- Je suis sûr que quelque part dans un des mondes c'est un jour férié.
- Hum... Ici c'est la fête du travail… tu l'as ton jour férié.
Sora éclata de rire et Roxas lui sourit. Ils passèrent la soirée ensemble à discuter, de la transformation des missions et d'autres choses. Sora partit à la tombée de la nuit, laissant Roxas seul. Le blond se doucha et était prêt à aller dormir, quand il sortit de la douche on sonna à sa porte. Il ouvrit à Vanitas avec juste une serviette pour cacher son corps. Le brun fut surprit et gêner de la situation. Roxas, légèrement rouge, soupira et l'invita à entrer.
- Assied-toi je vais mettre un truc.
- Okais, et un truc qui couvre s'il te plaît !
- Pourquoi ?
- Oh, pour rien… Il parait que Sora et passé !
- Oui, il m'a donné une potion pour redevenir normal.
- Que comptes-tu faire ?
Pour toute réponse Roxas entra avec un minishort en coton et un haut blanc laissant peu de place à l'imagination. Vanitas avait les joues rouges et regarda la créature s'assoir face à lui dans le canapé. Le brun avait sorti deux verres de jus de fruit. Et Roxas avait posé la potion sur la table basse. Un silence pesant s'installa entre eux.
- Alors ?
- Je ne sais pas. J'ai besoin de temps pour réfléchir.
- Vraiment ?
- Oui, il y a tellement de choses qui ont changé depuis ma transformation, j'ai besoin de faire le tri.
- Pourquoi ?
- Au fond de moi je m'étais fait à l'idée que je serais une fille pour le restant de mes jours. Savoir que cette certitude n'est plus, ne pas savoir ce qui se passera si je la prends, si je reste ainsi. Toutes ces questions tournent en rond dans ma tête et… je suis perdu.
Vanitas regarda Roxas. La blonde s'était recroquevillée sur le canapé. Cette vision arracha un soupire au brun, il n'aimait pas la voir dans cet état. Roxas avait été une connaissance avant la potion, il était devenu un ami pendant mais cette situation ne lui convenait pas. Vanitas voulait plus, il voulait toucher ce corps qu'il trouvait magnifique. Il passa ses doigts dans les mèches blondes, effleura une épaule. La peau douce et tiède l'attirait plus que de raison. Son regard dévia vers les seins à peine cacher et il se dit qu'avec ou sans Roxas serait beau. Il embrassa la peau que se doigts avaient effleuré quelques secondes plus tôt.
Un long frisson parcouru la peau de Roxas. Il regarda Vanitas, le brun le fixait et l'or chaud de ses yeux fit s'affoler le cœur du blond qui se crispa quand les lèvres effleurèrent une nouvelle fois sa peau. Il n'avait pas peur, Vanitas ne lui ferait jamais le moindre mal et il le savait. Par contre il ne pouvait rien faire contre ses sentiments qui bouillonnaient en lui, une partie de lui criait vouloir plus tandis que l'autre avait peur, pensait déjà aux conséquences. Un gémissement lui échappa quand la bouche de Vanitas embrassa le creux entre son épaule et sa clavicule.
- Tu trembles, murmura Vanitas tout contre sa peau.
Le souffle chaud arracha un nouveau frisson à Roxas. Le blond regarda son interlocuteur, pour une fois il ne vit ni trace de moquerie, ni méprit. Il avait face à lui le vrai Vanitas et cela le déstabilisait bien plus que de voir Sora sérieux.
- Pourquoi fais-tu cela ?
- Parce que j'aime ta peau, depuis le premier jour j'ai envie de la toucher, d'y imprimer mes doigts. Dis-moi que je peux.
Il avait murmuré cet ordre à l'oreille de Roxas d'une voix très grave qui provoqua un frisson plus violent au blond. Il était acculé contre le dossier du canapé, à la merci du regard doré qui le dévorait littéralement. Roxas n'avait pas peur, du moins c'est ce dont il se persuadait. Il finit par donner son accord au brun, trop curieux pour tout arrêter maintenant.
Vanitas embrassa à nouveau la peau de Roxas, remonta jusqu'au cou du blond qui laissa échapper un petit cri de surprise. Le brun recommença, et embrassa toute la gorge de son partenaire qui avait fermé les yeux, rouge de honte face à ses réactions. Cela fit sourire Vanitas qui prit le blond comme une princesse pour le porter jusqu'à la chambre. Roxas fut très surpris et vraiment déstabilisé quand son dos rencontra la douceur de son couvre lit, il ouvrit les yeux et vit Vanitas qui le surplombait. Le visage sérieux du brun intimida vraiment le blond qui n'était plus curieux pour le coup. Il ferma les yeux et se crispa quand il sentit le souffle chaud de Vanitas contre sa gorge.
- Ne t'en fait pas, tout ira bien.
- …
- Détend-toi.
Il embrassa la joue de Roxas avec beaucoup de tendresse, il ne voulait pas que le blond ait un mauvais souvenir par sa faute. Il caressa les épaules de Roxas, fit glisser ses mains le long des bras et enlaça ses doigts à ceux de son partenaire. Ce dernier ouvrit les yeux, la chambre était dans une semi obscurité et seule la lumière du soleil couchant éclairait un bout de mur dans la pièce. Vanitas avait des reflets rouges et or dans les yeux, Roxas était hypnotisé et oublia ses appréhensions. Vanitas embrassa la base de son cou puis descendit lentement jusqu'à la poitrine, ses mains étaient remontées le long du dos de Roxas pour le relever un peu. L'équilibre du blond tenait sur les seul bras de Vanitas pour qui c'était un sentiment grisant. En même temps il posa sa tête sur la poitrine de Roxas qui le regardait faire, les joues roses. L'attitude du brun ne le gênait pas vraiment, c'était agréable et rassurant, il passa ses mains sur la nuque de Vanitas et le serra contre lui.
Vanitas avait la sensation qu'il pourrait se contenter de cela éternellement, il sentait le cœur de Roxas battre régulièrement contre son oreille et la douceur des bras qui l'entouraient lui plaisait beaucoup. Il embrassa le sein face à lui et resserra son emprise sur le blond, son corps se collant encore plus à lui. Roxas bascula la tête en arrière et le brun embrassa la peau à porter de bouche, rallongeant le blond, une de ses mains partit caresser la jambe de son partenaire.
Une première alarme se déclencha dans la tête à Roxas. Mais le traitement qu'il recevait était si bon, tellement agréable, il chassa cette impression de danger pour s'abandonner un peu plus dans les bras de Vanitas.
Un baiser sur sa gorge le fit frémir, une main remontant sa cuise accentua son rougissement et la seule présence au-dessus de lui électrisa son corps. Il embrassa les lèvres du brun, caressa une joue et emmêla son autre main dans les draps. Ils restèrent longtemps ainsi, à s'effleurer, s'embrasser. Vanitas dévisageait Roxas qu'il trouvait de plus en plus belle, son corps se réveilla et il accentua la pression de son corps contre celui du blond.
Une seconde alarme retentit dans la tête du blond, voulait-il cela pour de vrais ? Son cœur lui criait aimer Vanitas mais son cerveau avait peur, son corps était paralysé. D'un coup il se sentit perdu et ne voulait qu'une chose fuir ces sentiments trop forts, ces envies contradictoires, avant de faire quelque chose qu'il pourrait regretter.
- Je t'aime…
Il repoussa l'auteur de ses mots, plus perdu que jamais. Roxas regarda le brun étaler sur le sol, tremblant il quitta le lit en courant puis l'appartement. Vanitas jura quand il vit que le blond avait pris la fiole. Il reçut un message de Sora qui lui demanda comment ça c'était passé.
« Une catastrophe »
« Raconte ! »
« Je crois que je l'aime… »
« Entant que garçon ou que fille ? »
« Idiot ! Les deux pour moi y a pas de différence ! »
« Tu es sur ? »
« Non »
« T'es dans la merde alors. Ou est Roxas ? »
« Partit. »
« Que vas-tu faire ? »
« Rien »
« T'es con »
« A croire que c'est une caractéristique de base quand on a un lien avec toi »
« :p »
Vanitas éteignit son portable, eux seul l'avaient, cela leur permettait de communiquer quel que soit le monde ou se trouve les interlocuteurs. Il regarda l'appart vide puis soupira. A l'heure actuelle Roxas avait sans doute prit la potion. Il débanda à l'idée et eu la confirmation que leur relation ne fonctionnait qu'avec le paramètre grosse poitrine, lui qui pensait ne pas faire de différence entre les deux apparences du blond eut la confirmation qu'il se trompait. Il quitta le lieu de vie de Roxas. Il n'avait plus rien à faire ici.
Au sommet de la tour de l'horloge Roxas avait retrouvé son corps masculin, la fiole vide reposait dans sa main. Le soleil se couchait et il le regarda disparaître, il aurait aimé qu'il pleuve. Il pensait que la pluie lavait la ville et faisait disparaître la tristesse et les sentiments négatifs. Des sentiments négatifs il en avait à la pelle. Pourquoi avait-il fait une telle connerie ? Il venait de perdre son seul et unique véritable ami. Son portable vibra, il ne se souvenait pas l'avoir pris mais entre le moment où il avait quitté le lit et celui où il avait bu la potion il avait l'impression d'avoir fait un black-out alors tout était possible. Il regarda l'écran c'était Sora.
« Faut qu'on parle. On se retrouve sur l'île ! »
« Je n'ai pas envie de parler »
« T'as pas le choix de toute façon, bouge toi. »
Roxas fit apparaître un couloir obscur et arriva sur l'île. Il pleuvait quand il arriva, Sora était un peu plus loin avec un parapluie et une mine sérieuse. Le châtain était très contrarié de voir son ami le visage baigner de larmes. Il en voulait au brun et en même temps il s'en voulait aussi de n'avoir rien vu venir. Il s'avança jusqu'à avoir Roxas à l'abri de la pluie et les téléporta jusqu'à sa chambre dans la contrée du départ. Il passa une serviette éponge à Roxas et prépara des habits de rechange, fermant à clef sa chambre.
Il patienta un moment que le blond se calme et se change. Quand se fut fait il lui tendit une boisson chaude qu'il avait prise rapidement en cuisine quand Roxas se changeait. Le blond bu à petite gorgée le liquide hyper sucré, assit sur le lit du héros. Il se sentait vide à l'intérieur comme au début de sa vie de simili. Comme si d'un coup plus rien n'avait de sens. Il remarqua alors Sora face à lui, la Keyblade pointer sur son cœur.
- Roxas. Es-tu prêt à mourir ?
- Oui.
Il avait dit cela avec le sourire, il n'avait plus d'espoir, plus de rêve, il n'avait rien. Il regarda la chaîne royale de Sora s'illuminer quand la porte explosa. Vanitas dans l'entrée regarda la scène comme si elle venait d'un autre monde.
- Que ?
- Tu l'as dit toi-même. Tu te fiche de ce qui peut arriver. Roxas souffre par ta faute, alors je vais le mettre en sécurité des gens comme toi, dans mon cœur il sera protégé. Il ne souffrira plus, et quand il ne sera plus triste je le ferais revenir.
- JE T'INTERDIS DE FAIRE CA !
- Pourquoi ? Tu n'aimes pas Roxas quand c'est un garçon alors pourquoi tu te mets dans cet état ?
- … Je n'ai … jamais dit que je ne l'aimais pas.
- Alors que comptes-tu faire ? Que comptez vous faire tous les deux ?
- Sora ?
- J'en ai marre ! Ca fait des mois que je vous vois vous tourner autour sans rien faire, transformer Roxas en fille n'a au final rien changé !
Roxas avait peur de comprendre. Sora avait créé toute cette mise en scène … dans le but de les rapprocher ?! C'était fou, non stupide serait plus juste. Du Sora tout cracher au final. Il regarda Vanitas, et son cœur se comprima dans sa poitrine. Ses sentiments étaient toujours là. Les larmes débordaient à nouveau de ses yeux. Il se sentait si faible. Trahir Axel, tuer Xion tout cela lui semblait d'un coup trop simple. Mais voir Vanitas, voir la personne que son cœur aimait plus que de raison, cela devait tellement douloureux.
Vanitas regarda le blond en larme sur le lit, et alors il lui sembla être un monstre immonde. Roxas, il était un jour apparu dans le cœur de Sora, dès cet instant Vanitas c'était vu ravir une partie de son propre cœur, qu'il partageait alors avec Ventus. Puis le temps c'était écoulé, puis ils étaient tous revenus à la vie, il y avait eu des règlements de compte, des larmes, des rires, puis son cœur c'était rappelé à son bon souvenir. Il avait vu Roxas, il avait senti son cœur battre pour autre chose que la vengeance et la haine. Il l'avait aimé, avant même sa transformation, avant même qu'il s'en rende compte. Pourtant il était sorti avec Kairi, puis Axel, puis d'autres, pour oublier qu'il aimait né du cœur de Ventus et Sora, une personne qu'il pouvait approcher d'un frère. Il se sentait d'un coup bien sale, impure face à Roxas. Il voulait fuir, mais si il le faisait alors Sora emprisonnerait Roxas dans son cœur, il ne reverrait plus le blond. Cela lui était inconcevable !
- Sora, laisse-nous.
Le châtain hésita, Vanitas avait demandé cela sans les regarder, le visage baisser, les yeux fuyants. Sora sentait qu'il ne sortirait rien de bon s'il partait. Pourtant il décida de faire confiance à Vanitas. Il fit disparaître sa Keyblade et quitta la chambre.
Roxas regardait ses pieds nus, ils étaient couverts de boue et de sable, ils étaient trempés et il commençait à avoir froid car il n'avait mis qu'un pull à Sora. Ses cheveux mouillés collaient à ses joues et sa nuque. Il entendit le brun avancer et ferma les yeux, pour laisser les larmes couler, pour ne pas voir la raison de sa peine. Toutes les excuses étaient bonnes pour lui. Soudain il releva la tête, les yeux grands ouverts et regarda ses pieds. Vanitas enlevait la boue à l'aide d'une serviette, doucement, il nettoyait ses pieds, à genoux face à lui. Roxas remarqua alors que le brun avait également mit une autre serviette sur ses mèches blondes.
Il regarda le bout de tissus éponge, tout cela lui semblait irréel. Pourtant il sentait les mains effleurer ses pieds, la douceur tiède de la peau du brun qui le réchauffait. Trop à l'ouest, il laissa faire Vanitas. Le brun enleva chaque tache de boue, chaque goutte d'eau, de la peau de Roxas, de ses cheveux. Il respira l'odeur du blond atone sur le lit. Il ne pouvait s'empêcher de penser qu'ils étaient, d'un certain côté des frères, ou des parents proches. Une part d'eux venait du même cœur, celui de Ventus. Roxas, simili de Sora, né des cœurs de deux héros de la Keyblade au cœur plein de lumière. Par conséquent il était lui aussi un être de lumière, une créature qu'il ne devait souiller avec la noirceur dont il était né.
- Tu es sec… Tu as encore soif ?
Roxas fit non de la tête. Il ne regardait pas Vanitas, il fixait sa tasse ou un résidu de sucre durcissait lentement. Il ne savait que dire, que faire. Ses sentiments débordaient de lui en larmes de joies, de peine, il ne savait plus. Il finit par relever la tête, regarda la source de son trouble. Vanitas était si beau. Une nouvelle larme roula sur sa joue. Elle fut chassée par la main chaude du brun qui s'agenouilla face à lui, le visage peiné.
- Ne pleure pas. S'il te plaît.
Jamais Vanitas ne disait « s'il te plaît » ce détail poussa Roxas à essuyer ses joues. Il regarda le brun sans dire un mot. Ce dernier ouvrit la bouche, sembla hésiter puis se lança.
- Nos naissances font que nous sommes proche de ce que l'on peut appeler des frères. J'aurais aimé te considérer comme tel, t'embêter comme je le fais avec Ventus, rire avec toi, au lieu de ça … Je me sens mal ! Mal d'avoir ses sentiments, mal de ne pouvoir les oublier. Tu … en cinq secondes tu es devenu tellement pour moi, avant même que l'on quitte le cœur de Sora… Je suis désolé…
Une larme roula sur la joue du brun qui restait planter comme un piquet face à Roxas, le visage petit à petit baigné de larmes. La lumière se fit alors dans l'esprit du blond. Il n'avait jamais pensé que les conditions de leurs naissances pouvaient faire d'eux des frères. Il regarda Vanitas et se leva pour prendre le brun dans ses bras. Il enfouit son nez dans le cou de son vis-à-vis respirant à plein poumon l'odeur épicée du brun avant de dire en murmurant.
- Tout va bien. Je ne t'en veux pas…
- Mais…
- Personne ne nous fera un procès à cause de cela, chuchota-t-il contre la peau de Vanitas. Tu dois bien être le seul à penser ainsi.
- Non, Terra pense la même chose.
- Et bien on l'emmerde Terra… moi je t'aime, c'est tout ce qui compte.
- Je t'aime aussi…
Roxas releva le visage et rencontra les lèvres de l'élu de son cœur*. Sora arriva quelques secondes plus tard et préféra ne pas embêter le couple qui s'embrassait tendrement.
Dehors il pleuvait.
* Désoler c'est d'une mièvrerie sans nom. Mais je n'ai pas trouvé mieux pour finir.
Merci d'avoir lu et peut être à bientôt.
