Bonjour à tous et à toutes !

Ca me fait vraiment bizarre de republier après tout ce temps mais je suis contente de le faire. Ca ne me rappelle que de bons souvenirs. Pour les lecteurs de Ce que je veux, je fais de mon mieux, je n'abandonne rien, mais malheureusement je n'ai que très peu de temps. Je me permets de publier cette fiction car elle est finie (sauf épilogue). J'ai décidé de publier un chapitre par mois environ, j'espère m'y tenir et je ferais du mieux que je peux promis !

Gros bisous à tous ceux qui passeront par là et j'espère que cette fiction vous plaira !

Rating : M

Disclaimer : tout appartient à J. , sauf les idées qui trottent dans mon esprit (et Léo !).

AMP


The Wind

By AMP

« L'absence diminue les médiocres passions et augmente les grandes, comme le vent éteint les bougies et allume les feux. »

- La Rochefoucauld


Chapitre Un : Problèmes ? Qui a dit problèmes ?

G5S : Réunion des Cinq Directeurs économiques des plus grands groupes sorciers imminente !

Dans une semaine se déroulera la plus importante réunion économique européenne de l'année. Les Directeurs Financiers des cinq ministères groupés, Drago Malfoy (Royaume-Uni, Irlande), Marc Moreau (France, Belgique, Luxembourg, Suisse), Jaime Garcia Mora (Espagne, Portugal), Emanuele Conti (Italie, Croatie, Grèce) et Leni Kowalski (Allemagne, Pays-Bas, Danemark) se retrouveront dans un lieu secret d'Irlande. [...] Les cinq plus grands groupes sorciers établiront de nouveaux partenariats économiques avec la promesse de mettre un terme à la précarité que la guerre a engendrée, sept années auparavant. [...] Drago Malfoy participera ainsi à son premier G5S suite à sa nomination il y a sept mois, évinçant Frederic Stappleton, possesseur du titre depuis plus de quinze ans...

Harry reposa le journal sur son bureau et leva son regard exaspéré sur son patron, posté devant lui, le célèbre Kingsley Shacklebolt.

- Et c'est censé m'intéresser parce que… soupira-t-il.

Il jeta une œillade impatiente à Ronald Weasley qui attendait, les bras croisés, adossé à la porte scellée du double bureau. Le rouquin voyait lui aussi cette petite discussion d'un mauvais œil mais le temps lui avait appris que quand il était question de Kingsley, mieux valait que ce soit Harry qui parle. Il avait une chance sur cent de moins que lui de s'énerver trop rapidement.

- Parce qu'en tant que Généraux préférés du patron, c'est vous qui allez emmener Malfoy et sa clique au lieu du rendez-vous, claqua la voix grave et ferme du noir.

- Je m'y attendais à celle-ci Kingsley, fit Harry qui se releva. Mais vois-tu cher ami nous avons un vol dans deux jours pour profiter du soleil et des beaux mecs de la Sardaigne. J'ai posé mes jours il y a six semaines. Et Ron aussi.

- Jours que je n'ai pas validés. Je suis désolé les gars mais je refuse vos vacances, vous irez en Sardaigne vous dorer la pilule plus tard.

- Mais…! Intervint mollement Ron.

Kingsley le fit taire d'un geste. Il se retourna vers Harry et posa ses mains bien à plat sur le bois foncé et ciré de son bureau.

- Vous êtes sous mes ordres, et je trouve que je vous accorde déjà trop de faveurs en passant l'éponge sur certaines infractions au code.

Ses orbes noirs voyagèrent sur le t-shirt d'Harry avec autorité. Le brunet tiqua, il n'avait jamais mis son uniforme ministériel d'Auror de sa vie et ça n'allait pas commencer aujourd'hui ! Et puis les couleurs de ses t-shirts à l'effigie de ses groupes de rock préférés étaient bien plus joyeuses que le tissu sombre des robes de sorcier. Mais apparemment, le chef des Aurors n'était pas de son avis. Il se redressa et fixa ensuite Ron dont les oreilles prenaient une furieuse teinte carmin.

- Vous assurerez le convoi, ou vous êtes virés c'est compris ?

Sur ces paroles il sortit, claquant la porte derrière lui. Les poings d'Harry se fermèrent et aussitôt un éclair traversa le ciel de la grande fenêtre du bureau.

- Non mais pour qui il se prend ! s'écria Harry.

- Il n'a pas le droit de faire ça ! C'est injuste ! Pour une fois qu'on avait de l'avance sur lui ! Renchérit Ron.

Ron shoota rageusement dans la poubelle qui fit claquer ses mâchoires de ferrailles près de sa cheville. Le roux gronda et comiquement, s'affala sur le fauteuil de son propre bureau. Harry et lui avaient décidé de partager la même pièce puisqu'ils avaient à peu près le même statut et surtout bossaient sur les mêmes affaires. Mais par-dessus tout, depuis la fin de la guerre, où ils avaient combattu côte à côte jusqu'à la fin, ils ne faisaient jamais rien l'un sans l'autre.

Alors quand Harry regardait Ron, il voyait son frère, une partie de lui, la personne avec laquelle il avait traversé l'enfer et sans qui il ne pourrait survivre. Et lorsque Ron regardait Harry il voyait son frère, son égal, son meilleur pote, ce mec qui était toujours là pour lui et dont il avait le besoin viscéral de protéger. Parce qu'il n'avait fait que ça depuis ses onze ans, qu'il avait grandi, qu'il avait surmonté complexes et fausses jalousies.

- Putain, tous les mecs qu'on aurait pu se faire… ronchonna le roux alors.

Harry éclata de rire et sauta sur le bureau de Ron, écrasant par là quelques dossiers. Il attrapa alors une photographie, encadrée de bois patiné et la porta à ses yeux.

- Et que dit Léo de l'homosexualité de son papa ?

- Tu connais Hermione, elle n'accepterait pas que son fils fasse preuve de discrimination, qu'il ait sept ans ou pas.

Harry sourit, et reposa la photo de sa meilleure amie et de son filleul. Ron et Hermione étaient sortis ensemble pendant la guerre, croyant être animés d'un véritable amour. Mais à la naissance de Leo, accidentelle mais tendrement attendue pendant neuf mois, ils s'étaient rendu compte qu'ils ne vieilliraient pas ensemble de cette manière-là et que la guerre exacerbait autant les sentiments que la peur.

- Ce petit est génial, tu sais qu'il va sauter une classe ? C'est décidé !

- Nan c'est vrai ? Hermione doit être aux anges !

- Tu m'étonnes, elle n'arrête pas de se pavaner. « Mon fils a décidément hérité de mon tempérament curieux… » Tu parles c'est un petit génie comme elle point.

Harry ricana à l'imitation et lança une grande tape sur l'épaule du roux. Ce dernier la lui renvoya puis le poussa à descendre de son espace de travail en ronchonnant.

- Lève tes énormes fesses de mon bureau et retourne travailler, je te signale que même si on te passe tout tu n'es pas payé une petite fortune pour rien foutre.

- C'est l'hôpital qui se fou de la charité ! s'écria Harry. Tu es payé comme moi je te rappelle !

- Mais moi je travaille, contra-t-il en lui lançant une boulette de papier.

Harry leva les yeux au ciel et s'installa derrière son bureau à son tour. Quelques heures plus tard et trois cafés avalés, Ron était parti chercher son petit à son école primaire et lui se trouvait à assurer les deux dernières heures de leur garde seul.
Peut être avaient-ils plus de liberté que des employés normaux, mais des employés normaux n'avait ni leurs taux de réussite ni leurs passés. Ils ne démantelaient pas les plus grands et anciens réseaux de drogues ou de braconnage… Ils ne résolvaient pas des enquêtes dangereuses et impossibles sans se faire prier et surtout avec autant de volonté et de vigueur.
Harry n'avait jamais été spécialement orgueilleux mais les Aurors actuels manquaient cruellement de formation. La sienne, il l'avait reçue sur le terrain, aux côtés de Ron, dans la douleur et le sang. Et c'est ce qui leur avait permis d'être Généraux à 25 ans et à maintenant 27 ans, ils allaient passer Colonel tous les deux dans quelques mois. Ils dirigeraient alors des régiments entiers, et relèveraient leurs comptes de Kingsley uniquement, et même si ce n'était pas si différent de leur boulot actuel, c'était une consécration. Et un challenge de plus qu'ils avaient tous deux relevé.

Soupirant, Harry se dit qu'il n'aurait jamais dû écumer cette nouvelle boite de nuit moldue hier soir. Il bailla à s'en décrocher la mâchoire et planta ses talons sur son bureau. Son regard fut alors attiré par la Gazette du Sorcier, qui avait pourtant subi un nettoyage à sec après la guerre. Mais elle restait ce journal que les sorciers prenaient pour une sorte de Parole de Merlin, croyant sans douter tout ce qui y était publié. Il le déplia et le posa sur ses genoux. Le visage arrogant et victorieux de Malfoy, nouvellement Directeur Financier du Ministère, un poste équivalent à celui de Kingsley dans le département économique, lui fit face. Harry observa sa moue dédaigneuse, déplora le gâchis d'un si beau corps occupé par une tête de cul pareil.

Au moins la guerre avait permis au Ministère de se rendre compte que les années n'équivalaient pas forcément avec un lourd bagage de bonne expérience. Comme eux, Malfoy avait fait ses preuves. La précarité avait ça de bon, faire ressortir les meilleurs dans leur domaine.

Et il allait devoir le protéger jusqu'au lieu secret de la réunion. Lui qui avait prévu ses vacances exprès à ce moment là de l'année juste pour échapper à cette corvée… De colère, il roula en boule le journal et le jeta dans le feu ronflant de sa cheminée de service. Un cri indigné lui répondit :

- Hey Ry fais gaffe !

- Ron ? Y a un problème avec Léo ?

- Non aucun, c'est juste pour te rappeler que les frères Crivet devaient visiter nos locaux pour la Gazette ce soir ! Amuse-toi bien ! Bye mon frère !

- RONALD BILIUS WEAS…

- Harryyyyy ! Te voilà !

- Le cauchemar…

Il allait finir par tuer quelqu'un. Tandis qu'il observait le visage de Ron disparaître puis celui de Malfoy se consumer, il se dit que finalement, il ferait mieux de garder tout son calme pour la semaine prochaine.

oOo

- Premièrement, convois en Portoloin jusqu'au Ministère d'Irlande où on récupère les équipes des autres ministères groupés. Deuxièmement, embarquement en hélicoptère moldu jusqu'à une réserve naturelle irlandaise complètement dépourvue d'ondes magiques.

- Ils ont décidé d'y installer le G5 sorcier par mesure de sécurité, Malfoy ne sera pas le seul visage important de la guerre et le risque d'attaque est rouge alors on s'équipe en conséquence et par pitié par de déconnage ! ajoute Ron. Toute forme de magie sera inutile.

Harry acquiesça et parcourut des yeux les deux rangées d'hommes affrétés à la sécurité des Directeurs Financiers pendant la réunion politique.

- Le Général Weasley et moi même nous prendrons personnellement l'hélicoptère du Directeur anglais, la Ministre MacGonagall tient à cela. Je veux trois hommes pour un Directeur minimum plus l'équipe de l'hélico. Les hélicoptères voleront en formation ovoïde c'est-à-dire que les hélicoptères de combat seront placés à l'extérieur et ceux de transport à l'intérieur.

- On attend de vous efficacité, discrétion et rapidité. Ce sera net et sans bavure. On compte sur vous.

Les hommes approuvèrent et après un dernier salut, se dispersèrent. Ron soupira et observa Harry ranger son matériel dans sa tenue de combat. Il portait tout comme lui un treillis totalement noir aux poches magiquement transformées. Elles recelaient d'armes non magiques qu'ils pourraient être amenés à utiliser, dont un Glock17 coincé dans sa ceinture et paré d'un sort d'invisibilité. Sorts qui n'ayant nullement besoin d'ondes magiques autrement qu'à la pose, marcheraient encore lors de leur entrée dans la réserve naturelle moldue.

- Prêt à affronter cette espèce de démon de l'orgueil, le Lucifer des temps modernes ? lança-t-il à son meilleur ami.

Harry leva les yeux des lacets de ses rangers et grogna pour toute réponse.

- Je vois que tu es aussi impatient et exalté que moi, conclut le rouquin.
- Et dire qu'on pourrait être en train de siroter des cocktails à l'ombre de parasols et mater des sauveteurs en mer sortir de l'eau… soupira le brunet.

Ron secoua la tête aussi dépité que son ami. Mais ils n'avaient pas le choix s'ils voulaient garder leur boulot. C'était la première exigence de Kingsley depuis deux ans, même en tant qu'amis, c'était dur de lui refuser ça. Haine pour Malfoy ou pas.

- Tu l'as revu depuis la guerre ? lui demanda Harry.

- Une seule fois, il y a trois ans quand je suis allé déposer Léo à l'hôpital à la fin de la garde d'Hermione. Il allait rendre visite à Zabini, apparemment il aurait eu des problèmes de santé mais Herm' a refusé de me dire quoi que ce soit.
- Je ne comprends pas pourquoi, nous on le viole bien de temps en temps notre secret professionnel ! s'exclama Harry en riant. Et pourtant nous sommes des modèles de fiabilité dans notre boulot non ?

Ron lui lança une œillade amusée en ouvrant la porte du service sécurité du translaport londonien. Une sorte d'aéroport sorcier d'où partait de grands convois « secrets » par portoloin, réputés très sécuritaires. On y faisait surtout transiter des marchandises mais pour l'occasion, le translaport avait été mobilisé.

- Allons-y, fit Harry en tendant le poing vers Ron.

Le rouquin l'entrechoqua avec le sien et très vite ils revêtirent une seconde combinaison, un masque de détermination et de confiance qu'ils arboraient dès qu'ils entraient en mission et qu'ils ne quittaient généralement pas avant la fin.

Ils avancèrent à pas rapides vers le point de départ et s'attirèrent tous les regards. Ils ne le savaient pas mais leurs carrures et leurs prestances leur donnaient immédiatement de la présence dans une pièce. Ils avaient appris dès l'adolescence à mener des hommes pendant une bataille et jusqu'à la victoire. En ressortait une autorité qui sans être tyrannique, n'était jamais discutée. Parce qu'on avait confiance en eux.

Ils avaient fait leurs preuves et continuaient de les faire sans arrêt, en faisant la une des journaux pour des affaires conclues par des victoires. Leur réputation n'était pas volée, et ne s'essoufflait pas puisqu'ils étaient toujours aussi impressionnants en combats. De plus chacun de leurs hommes recevait des cours particuliers de leur part, et ils en ressortaient plus forts, dotés d'un respect pour leur Général. Harry et Ron ne s'en vantaient pas, et pourtant ils le pourraient. C'est sans doute ce qui les rendait si sympathiques aux yeux des autres.

- Général Potter, Général Weasley, les salua un homme au fort accent irlandais.

Ils discutèrent avec lui quelques instants, il était le chef des pilotes moldus pour ce convoi, et travaillaient en partenariat avec les sorciers. Ils mirent au point les détails jusqu'à que…

- Tiens donc… Mais qui vois-je ?

La voix traînante crispa Harry alors que Ron se contentait de serrer des poings et de lever les yeux au ciel, implorant n'importe qui de lui donner assez de calme pour le supporter deux heures. Son regard azuré croisa celui de jade d'Harry et ils se retournèrent pour se retrouver face à Malfoy et …

- Zabini ? Fit Harry, surprit.

Ils avaient changé eux aussi. Vieillis, ou plutôt grandis. À 27 ans, Harry s'estimait encore bien jeune, même si son boulot rendait sa vie plus compliquée. Ses yeux d'habitué trouvèrent rapidement quelques détails qui le perturbèrent mais il n'en fit pas part et se contenta de les saluer d'un signe de tête.

- Je suis le vice Directeur, leur apprit Zabini.

Sa voix était plus grave que dans leurs souvenirs. Celle de Malfoy au contraire n'avait pas changé, elle était toujours aussi horripilante.

- Une fois transportés au Ministère irlandais, nous vous emmènerons à un aéroport proche et de là bas, vous volerez en hélicoptères jusqu'au lieu du G5S, leur apprit Harry d'une voix posée. Vous êtes directement sous notre sécurité à tous les deux. Si on vous dit de faire quoi que ce soit vous le ferez.

- Et si on ne veut pas ? Grogna Malfoy.

- Vous mourrez, conclut Ron, avant de tourner les talons.

Après un dernier regard froid, Harry fit de même. Finalement, Malfoy n'avait pas changé d'un poil.

oOo

L'atterrissage se fit sans fracas. Ils furent accueillis par une salve d'applaudissements et les deux généraux se firent les plus petits possible pendant que « Môsieur » le Directeur et son « Vice » s'occupaient de flatter leur égo et de se débarrasser de leurs devoirs publics.

Ils récupérèrent alors les quatre autres directeurs, un espagnol à la quarantaine bien entamée, Jaime Garcia Mora, à l'accent caractéristique mais à la forte poignée de main et à l'enthousiasme appréciable. Puis Leni Kowalski, la seule femme du groupe, une femme assez âgée, allemande, au port gracieux mais aux yeux de faucon qui les scannèrent longuement. Ron souffla d'ailleurs à son coéquipier qu'il semblait avoir une touche. Ce dernier se contenta de se retenir de lui en foutre une publiquement. Vint le tour d'Emanuele Conti, le cliché de l'italien, brun à la peau dorée, la trentaine réjouissante, le type d'homme qui cachait derrière des lunettes un physique sportif et une intelligence vive. Et enfin, dans un fracas digne des Français Marc Moreau fut le dernier arrivé, et tout comme pour Emanuele Conti, les journalistes se jetèrent sur lui, jeune français de 34 ans d'après les dires, ancien PDG d'une grande entreprise d'équipements sportifs, côté sorcier comme moldu, à la fortune aussi rutilante que son sourire ultra Bright. Étrange.

- Lequel tu te ferais ? Lui chuchota Ron lors d'un moment de pause au milieu de l'accalmie.

- Le français et l'italien.

- Je t'ai dit lequel… lui rappela Ron.

- Disons que je pensais aux deux en même temps.

Ron ricana comme un gamin. Et échangea avec Emanuele un regard appréciateur.

- Mais apparemment les Italiens adorent les roux incendiaires.

- Jaloux.

- Traînée.

- Frustré.

Harry lui foutu un coup de coude dans les côtes bien senties. Ce fut grimaçant, se massant le flanc, que Ron prit son poste sur la piste d'atterrissage une bonne demi-heure après, s'attirant toujours quelques regards volés du Directeur italien. Harry suivait le manège, amusé, mais restait concentré sur sa tâche. Très vite ils eurent fini de placer leurs hommes dans chacun des vingt hélicoptères NH90, de s'assurer de la sécurité des machines et des pilotes auparavant analysés par un sort pouvant capter autant les sorts de camouflage ou de transformation que le polynectar ou l'imperium et autres maléfices. Invention Roguesque soit dit en passant.

Et trop vite ils furent prêts à s'envoler, ils rejoignirent leur machine en courant, protégeant leurs visages des bourrasques d'airs. Alors qu'Harry hurlait encore une consigne à un de ses hommes armés se dirigeant vers un hélicoptère d'attaque, il sauta dans l'engin, s'agrippa à une courroie et fit signe au pilote de démarrer.
Ron s'installa à côté du pilote, alors qu'Harry veillait à ce que la formation se mette bien en place. Le roux lui passa un casque noir à micro qu'il brancha immédiatement sur la bonne fréquence.

- Échos 1 à Échos 2, vous avez bien Conti dans votre machine ?

- Oui mon Général pourquoi ?

- Je veux que vous parliez en bien du Général Weasley devant lui, je crois que le Général à une touche.

- HARRY MERDE ! On travaille là !

Ils entendirent quelques ricanements et Harry se pencha de nouveau pour observer la formation.

- C'est du bon boulot les gars, restez branchés.

Il y eut du « Oui mon Général » pendant trente bonnes secondes avant qu'Harry ne referme les portières. Il avisa alors la présence de Malfoy et Zabini, assis, attachés et casqués bien sagement. Il leur sourit, sourires qu'ils ne lui renvoyèrent pas et alla se poster derrière le siège de Ron. Il se permit de passer sur la fréquence personnelle de l'hélicoptère, s'assurant que le pilote lui recevait bien les alertes militaires.

- On en a pour une bonne demi-heure normalement, lui apprit le rouquin. Et au passage je te déteste.

- Oh arrête tu me remercieras quand tu te taperas l'italien. Il est pas mal d'ailleurs mais je te préviens, si tu as l'italien je garde le français.

- A ton aise mon frère.

- Tu cro…

- HUM HUM ! Je vous signale que vous n'êtes pas seuls ! fit la voix désagréable de Malfoy dans leurs casques.

- Je t'en pris Malfoy serais-tu choqué par mes propos ? Ricana Harry.

- Du tout, d'ailleurs je me suis déjà fait l'italien, il est pas mal, suffisant pour toi sans doute la belette. Seulement, vos histoires ne m'intéressent pas.

- Tant pis pour toi Malfoy. Maintenant ferme-la bien gentiment, ronchonna Ron.

Il changea rapidement de fréquence et Harry, comme Drago et Blaise, entendit sa voix prendre un accent autoritaire lorsqu'il dit :

- Léger brouillard prévu dans vingt kilomètres, gardez la formation. Terminé.

Il bascula de nouveau sa fréquence et Malfoy put enfin répliquer :

- Je te signale que si je me plains à ton patron vous serez virés.

Harry tourna la tête vers lui, et accoudé à l'appui-tête du siège de Ron, put admirer la moue arrogante que leur lança le blond.

- Mais oui Malfoy, va donc faire ce que tu sais faire de mieux, te plaindre, répliqua-t-il.

- Tu travailles pour moi Potter !

- Je travaille pour tout le monde nuance.

- Mais ce sont les plus riches qui te payent. Alors assure ma sécurité et cesse de m'importuner.

- Malfoy tu es peut être devenu quelqu'un d'utile avec le temps mais pour moi tu resteras toujours un petit con, c'est compris ? Gronda Harry qui sentait la moutarde lui monter au nez.

Malfoy vrilla sur lui un regard polaire qui lui fit un coup au cœur. Cela faisait si longtemps finalement. Sept ans.

- Harry, stop, le rappela Ron dont la main enserra le poignet de son ami par-dessus son épaule. Tu as du boulot, je te le rappelle, et ce brouillard est bien plus épais que prévu.

Effectivement, ils ne voyaient pas à plus de vingt mètres à la ronde. Ils paraissaient voyager dans les nuages, flotter dans du coton. C'était étrange, mais désagréable.

- Les vols ne sont pas interdits par ce temps normalement ? Questionna Harry en passant sur la fréquence militaire. Échos 1 à tous les autres. Attendez les ordres.

- Il est ponctuel, expliqua le pilote. On devrait en sortir dans cinq minutes.

- On ne dévie pas de trajectoire. Je répète, on ne dévie pas. Micro climat.

- Bien Mon Général.

- Reçut Mon Général.

- Harry tu ferais mieux de t'asseoir et de t'attacher, lui murmura Ron en le regardant. Attache-toi.

Harry fronça les sourcils. Ron avait rarement l'air aussi soucieux. Mais un pli barrait son front et son teint avait pali.

- Harry. Attache-toi.

Le brunet fit ce qu'il lui dit et s'installa dans le dos du roux, face aux deux hommes d'affaires, qui sans paraître très rassurés, ne semblaient pas non plus paniquer.

- Potter qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Zabini.

- C'est naturel, pas d'inquiétude, lui répondit Harry, songeant brusquement que le noir semblait bien plus posé qu'avant, lui l'ancien adolescent volcanique et rusé.

- On va bientôt entrer dans la zone sans magie, lui apprit ensuite le pilote.

- Echos 1 à tous, reprit alors Ron. Entrée dans la zone non magique, passage en mode électrique.

- Hélicoptère A Rouge, Echos 7, on entre en zone non magique, le brouillard se dissipe.

- Bien reçu, on ne marque aucun arrêt, on continue. Terminé.

Ron lança un regard soulagé à Harry. L'espace d'un moment il avait cru le brouillard bien trop épais pour être naturel.

Puis, alors qu'il se retournait pour lancer une blague à propos d'une récente cuite d'Harry pendant laquelle il avait pris du coton pour de la barbe à papa, il perçut plusieurs choses à la fois.
Tout alla très vite, Harry se redressa brusquement, la respiration du pilote se bloqua, les poings des Serpentards se serrèrent, un voyant rouge se mit à clignoter, puis l'instant d'après, une énorme déflagration retentit à l'avant de l'appareil. Le paysage se colora de gris et poussée par le choc, l'hélicoptère fit une embardée qui les colla tous à leur siège.

- RON ! hurla Harry, qui vit des flammes s'élever à l'avant de l'appareil, à travers la vitre.

Le pilote se mit à crier, au rythme des alarmes affolées du NH90. Le souffle avait presque assommé le pilote, qui semblait totalement désorienté. Ron s'était cogné la tête et une rigole de sang coulait déjà le long de sa tempe.

- ECHO 1 A TOUS ! NOUS SOMMES TOUCHÉS NE VOUS ARRÊTEZ SURTOUT PAS ! ON NOUS ATTAQUE ! JE RÉPÈTE ON NOUS ATTAQUE ! ÉCHO 1 TOUCHÉ ! ON CONTINUE D'AVANCER !

L'hélicoptère fit une seconde embardée et se mit à piquer vers le sol à une allure fulgurante. Harry fut projeté vers l'avant et pesa lourdement contre ses ceintures de sécurité alors que les autres, dans le sens inverse, étaient plaqués contre leurs dossiers.

- RON ! RON ! hurla Harry.

Il tenta de tourner la tête et ce qu'il vit lui glaça le sang. Le feu avait progressé au tableau de bord et embrasait le pilote, dont le sang coulant de sa bouche n'annonçait rien de bon. Le feu était plus fort de son côté et n'atteignait pas Ron mais il n'empêchait que celui-ci, immobile, ne répondait plus. Il était ballant contre les sécurités qui se resserraient sur son corps.

- Potter on fonce dans l'eau ! lui hurla Drago.

- Il faut ouvrir les portes et sauter !

Mais ils ne pouvaient bouger, plaqués par la pression. Harry fit alors une chose folle, il ouvrit totalement les portes à la minute où ils s'écrasèrent dans l'eau.

Le choc fut rude, l'eau s'engouffra immédiatement dans l'habitacle et l'appareil fut emporté par le fond. Harry avait eu le réflexe de se boucher le nez et de tenir sa tête contre son dossier pour ne pas être assommé. Il fut le premier à ouvrir les yeux. Il aperçut Malfoy et Zabini, si Malfoy semblait bouger, Zabini était inconscient lui aussi. Harry se détacha sans problème et fut emporté vers le plafond mais se rattrapa à son siège et se tira vers Malfoy. Ce dernier ouvrit les yeux à ce moment et il vit la peur dans ses prunelles. Il lui attrapa le bras et Malfoy eut le réflexe de l'attirer à lui. Il le détacha et le retient quand celui-ci fut porté vers le haut, coinçant ses pieds contre l'accoudoir. Il lui désigna Zabini d'un signe puis le haut.

La panique affolait son cœur mais c'était son métier, de faire face à cette situation. Alors, retenant Malfoy d'une main, maintenu sur place par ses pieds, il se servit de l'autre pour détacher Zabini. Puis il arracha à son support deux fusées qu'il fourra dans une poche de Malfoy, les poussa hors de l'habitacle et donna le premier coup pour les propulser vers le haut.

Ses poumons le brûlaient, sa vue tanguait. Il n'en avait plus pour longtemps, il le savait, mais il ne pouvait laisser Ron. Il faillit crier de soulagement en le voyant conscient, se débattant avec son attache. Mais la pression avait enfoncé le métal et Harry n'avait pas d'autre solution que de couper les ceintures. Il sortit un couteau à cran de sa poche, ignorant les gestes faiblissants de Ron qui l'intimait de remonter.

Seulement l'hélicoptère arrêta soudain sa descente et avec une violence inouïe, Harry fut projeté contre le fond de l'hélicoptère, à l'opposé de Ron. Il chercha désespérément de l'air, mais il n'en avait plus. Son cœur commença à ralentir la cadence et un désespoir sans fond tua une petite partie de lui même lorsque les yeux de Ron se fermèrent et que son corps se laissait porter par l'eau.

Sa conscience ne tenait plus qu'à un fil quand on l'agrippa et l'attira contre une forme chaude. Deux lèvres entourèrent les siennes, les forcèrent à s'entrouvrir et y laissa échapper une grande goulée d'air. L'air afflua de nouveau dans ses poumons et il ouvrit les yeux, eut le temps de voir Malfoy rattraper le couteau, le placer dans sa main, puis nager vers la sortie et disparaître. Il ne le regarda pas, ne s'inquiéta pas pour lui mais fut empli d'un immense sentiment de gratitude et fonça vers Ron dont il força enfin les liens.

Il attrapa son corps inerte et utilisa ses dernières forces pour se pousser vers le haut. À mi-chemin, on vint l'aider et ce fut inconscient quand on le rapatria sur terre.

oOo

- Aller Harry… Ouvre les yeux.

Ses paupières étaient lourdes. Tout son corps lui faisait mal. Ses poumons le brûlaient, son cœur semblait palpiter avec lourdeur, ses membres étaient tremblants et faibles, il avait froid mais surtout, surtout, il avait peur.

- Ron…

- Je vais bien.

Il ouvrit les yeux et laissa échapper une larme de soulagement lorsque le visage blanc et rouge de Ron apparut au-dessus de lui. Il fit fi de ses douleurs et se redressa pour le prendre contre lui, le rouquin lui rendant son étreinte.

- Putain je t'ai cru perdu ! Souffla-t-il.

- Presque. Mais je t'ai dit que j'allais te tuer, pas me faire tuer ni te laisser te faire tuer, rit le roux.
- Comment tu peux lancer des vannes à des moments pareils ! Soupira Harry en s'écartant. T'es vraiment con, j'ai flippé comme une fillette moi !

- Je sais, fit Ron en posant une main sur sa nuque. Moi aussi. Mais après tout j'étais avec Harry Potter et Harry Potter a la chance du pire cocu du monde.

Harry leva les yeux au ciel, et Ron se pencha pour déposer un bécot léger sur ses lèvres. Il le serra de nouveau dans ses bras, comme il avait l'habitude de le faire dès qu'il allait mal.

- Où on est ? demanda alors Harry.

- Bonne question Potter, souffla la voix de Malfoy, à quelques mètres de lui.

Les deux Aurors s'aidèrent mutuellement à se relever et Harry observa enfin son environnement.

- Nous nous sommes écrasés dans un lac, dit Zabini. À mon avis, vu les massifs rocheux qui nous entourent, l'abbaye où ils voulaient nous emmener se trouve là-bas.

Il pointe du doigt l'autre côté du lac, derrière lequel, comme partout autour, se dressait un massif recouvert de verdure, rocheux par endroit. S'ils étaient apeurés, frigorifiés et sous le choc, ils pouvaient tout de même concéder que l'endroit était merveilleux.

- J'ai déjà visité l'Irlande plus jeune, dit alors Zabini. Nous sommes dans une sorte de cuvette, le lac donne un ruisseau plutôt épais, de l'autre côté. Il dépasse les sommets. Normalement si nous suivons le courant, on devrait retrouver l'abbaye. Les habitations dans ce coin sont toujours proches du ruisseau et non du lac pour éviter lors des crues trop importantes de ne pas pouvoir endiguer l'eau. Avec un ruisseau, c'est encore possible...

Son raisonnement tenait largement la route. Ron acquiesça, de toute façon ils n'avaient pas d'autre choix, seul Zabini semblait s'y retrouver.

Harry croisa le regard de Malfoy qui détourna immédiatement la tête. Il était blessé, au bras et à en juger sa posture, au dos.

- La première chose qu'il faut faire, c'est se soigner et reprendre des forces. Ensuite on verra, déclara alors Harry.

– On doit faire sécher nos vêtements, les pierres sombres par là devraient être propices, elles retiennent la chaleur. Même en Irlande, un mois de juin peut être beau.

Il commença par enlever ses rangers et son t-shirt sombre, puis son treillis dont il vida les poches, indifférent aux regards des deux Serpentards. Harry l'imita et en sous-vêtements, ils firent l'inventaire de leurs maigres avoirs.

- Heureusement que tu es un glouton comme il n'est pas permis, fit remarquer Harry en agitant les barres chocolatées encore sous emballage sorties des poches de Ron.

- Et toi heureusement que tu es Monsieur-Attire-Merde-Mais-Paré-A-Tout, renchérit Ron en lui montrant la petite trousse de secours qui s'agrandit dès sa sortie de sa poche.

Derrière eux, Malfoy tentait vainement de lancer un sort. Zabini, semblant épuisé et tremblant, s'assit sur une roche et commença à se déshabiller à son tour. Malfoy soupira quelques injures, et finit par ranger sa baguette et imiter son ami.

- Venez là, les appela alors Weasley. On va commencer par vous soigner.

Ils acquiescèrent et se déplacèrent sans un bruit. Harry ne fit aucune remarque lorsque Malfoy finit par s'asseoir en face de lui et lui présenta son dos. Ce ne fut pas pour autant qu'il ne remarqua pas à quel point ce petit con était bien foutu.

- Mon omoplate me fait mal, lui avoua-t-il.

Il frémit lorsqu'Harry y posa ses mains mais contre toute attente ne se plaignit pas. Harry était étonné, il aurait plutôt cru que Malfoy aurait paniqué, l'aurait blâmé de cet accident et aurait refusé de faire quoi que ce soit. Mais à la place, il couvrait Zabini d'un regard inquiet, et se laissait soigner par Harry. Soit il était réellement désespéré soit… Soit il avait simplement muri. Mais Harry préférait la première supposition.

- Ça va faire m…

- Aïe PUTAIN !

- Mal…

- Putain Potter si je ne détestais pas déjà à mon maximum…

- Je suis ravi de voir que tu vas bien. Attends ne bouge pas.

Il piocha dans les bandages de quoi faire tenir son bras contre sa poitrine pour qu'il ne bouge pas son épaule et improvisa comme il le put. Tout ce temps Malfoy garda les yeux rivés devant lui, sans un regard pour Harry.

- Essaye de ne pas trop t'en servir jusqu'à qu'on puisse te faire soigner par des pros ok ?

Il hocha la tête puis voulut se redresser pour s'en aller mais Harry le retint en enroulant une main autour de son poignet libre.

- Attend, tu as aussi…

Il lui désigna son bras, et la grande estafilade qui le parcourait. De nouveau silencieux, Malfoy le laissa désinfecter la plaie, y poser un pansement puis lui passer une des barres chocolatées.

- Reprend des forces. On trouvera bien des fruits quelque part mais en attendant on a que ça.

Le blond lui jeta un dernier regard, indéchiffrable, puis partit. Harry soupira, se demandant pourquoi il était si gêné maintenant. Le blond lui avait sauvé la vie. Il était revenu. Dans l'eau. Lui porter secourt, lui donner de l'air. Puis il l'avait ramené sur terre. Lui, Drago Malfoy, qu'il croyait lâche et peureux. C'était plus qu'il ne pouvait en avaler.

Il croisa le regard de Ron et s'installa à côté de lui. Il désinfecta la plaie de son front, y posa un pansement pour rapprocher les deux lèvres de la coupure. Il fit de son mieux, mais savait que ça ne tiendrait pas longtemps. Il lui passa de l'onguent sur les marques qui traversaient son torse, même si cela ne soignait pas les plus graves.

- Je vais bien Harry, ne te fais pas de soucis.

Il ne dit rien, se contenta de se laisser soigner à son tour. Il n'a que quelques contusions, rien de grave. Zabini et lui s'en étaient mieux tirés. Le pire était sans doute Malfoy, dont le corps épuisé était allongé sur le sol terreux, même s'il essayait de ne rien laisser paraître.

- Qu'est-ce qui te tracasse autant ? Murmura Ron alors qu'il nettoyait une petite plaie qui barrait son cou.

- Je me demandais si les ennuis te suivaient toi ou moi ces temps-ci.

- Ils ne te suivent pas… soupira le rouquin.

- D'accord alors comment expliques-tu le fait que nous soyons les seuls touchés et que personne n'est venu nous chercher ? Il devrait déjà y avoir des renforts.

- C'est montagneux ici et avec l'hélicoptère dans le lac et ce satané brouillard, ils ne pourront pas voir que nous nous sommes écrasés ici.

- C'est exactement ce que je te dis. Les ennuis me pourchassent. C'est comme ça depuis que je suis né.

Exaspéré, Ron se leva et lança une claque retentissante derrière le crâne d'Harry.

- Est-ce qu'à un moment pareil tu vas t'apitoyer sur ton sort ? Vraiment ? Tu ne crois pas avoir mieux à faire ?! Tu ne crois pas qu'on t'a appris à mieux faire ? On a vu pire Harry et tu le sais !

- Et si j'étais fatigué de vivre tout ça ? De risquer ma vie à chaque tournant ?

Ron darda sur lui un regard noir et Harry faillit baisser les yeux. Son ami savait être impressionnant quand il le voulait. Il mesurait un mètre quatre-vingt-quinze contre un mètre quatre-vingt pour Harry, ce qui était déjà génial compte tenu de sa croissance tardive, lui l'enfant chétif. Et il savait que Dumbledore et son entrainement « vigoureux » n'y étaient pas pour rien. Mais dès que Ron se mettait en colère, sa carrure semblait prendre encore plus de hauteur. Et ses yeux azur devenaient plus sombres.

- Et que ferais-tu de ta vie sinon ? Combien de fois m'as-tu dit que sans ton boulot tu t'ennuierais comme un rat mort ? Tu es fait pour ce job Harry. Et je vais te dire pourquoi tu réagis comme ça.

Il l'attrapa par la nuque et le rapprocha de lui, plantant son regard dans le sien.

- Tu réagis comme ça parce que normalement, on aurait dû être sur une plage en Sardaigne ou dans nos chambres d'hôtel avec vue sur la mer. Tu as besoin de vacances parce qu'elles remplacent tes rêves et je te promets que dès qu'on arrivera à rapatrier ces deux-là à l'abbaye, on se cassera. Je te le promets. En attendant, s'il te plait, fais un effort et ne me laisse pas tomber.

Harry soupira mais cogna son poing contre celui que lui tendait le roux.

- Tu as tout intérêt à ne pas te plaindre lorsqu'on écumera les boites de nuit là bas.

- Promis, on en fera autant que tu voudras. Mais je soutiens que vraiment, pour avoir autant besoin de te défouler sur une piste de danse, tu as un sacré problème psychologique. Maintenant souris et aide-moi à trouver un plan.

Harry lui montra ses dents, dans un sourire fou et forcé qui fit pouffer le rouquin puis se baissa pour récupérer son Glock 17 et ses autres armes qu'il rangea soigneusement dans les poches de son treillis à moitié sec.
Il jeta un coup d'œil aux costumes de marque des Serpentards qui séchaient au soleil et ricana intérieurement en pensant que ce genre de tissu rétrécissait très facilement.

- Alors comme ça on est adepte des boites ?

Harry sursauta et haussa un sourcil surprit lorsqu'il croisa le regard lime de Zabini. Ce dernier avait remis sa chemise blanche et tentait de lisser le tissu de son pantalon a pince sombre. Lui avait porté une cape qu'il avait repêchée et qui séchait à côté. Malfoy avait une robe de sorcier en plus de son costume. Cela rassura Harry, au moins ils auraient de quoi se couvrir s'ils devaient passer la nuit dehors.

- Des boites moldues exclusivement, répondit-il sur la défense.

- C'est pour cela qu'on ne s'est pas croisé.

- Toi aussi tu sors en boite ?

- Sorcière, je n'ai jamais essayé les moldues, lui avoua-t-il en s'asseyant sur le sol à ses côtés.

- Sortir côté sorcier est devenu impossible pour Ron et moi, se confessa Harry, en ne sachant même pas pourquoi. Et puis finalement, même si les boites moldues sont moins impressionnantes, c'est sympa d'essayer quelque chose de nouveau à chaque fois.

- Je comprends qu'avec votre boulot vous ayez besoin de vous vider l'esprit.

Dire qu'Harry était étonné était un euphémisme. Non seulement il avait une discussion amicale avec Zabini, mais celui-ci était sympa et le… Comprenait… Eurgh…

Il observa quelques instants le jeune homme présenter son visage au soleil et finit par s'installer à son tour par terre, étendant ses longues jambes devant lui.

- Drago et moi sortons souvent, continua Zabini sans le regarder. C'est un moyen de se sentir libre de faire ce qu'on veut pendant quelques heures. Ils savent vendre du rêve là bas…

- C'est le moins qu'on puisse dire ! Renchérit Harry en ricanant. Une fois avec Ron on est resté jusqu'à la fermeture sans même s'en rendre compte. On s'en est tiré avec une note de plus de 60 galions ! ((1))

- Merde alors là vous êtes forts ! s'exclama Zabini en riant.

Un silence apaisant suivit l'éclat de rire. Harry aperçut du coin de l'œil Malfoy qui lavait la terre sèche de son corps au bord du lac et qui leur lançait des regards suspicieux qu'il croyait discrets.

- Et maintenant que fait-on ? lui demanda Zabini.

- Je ne sais pas, avoua-t-il. Si les secours avaient été envoyés, ils seraient déjà là. Je ne comprends pas ce qu'ils attendent et nous ne pouvons pas nous permettre de rester ici à ne rien faire.

Blaise acquiesça puis se leva et alla rejoindre Malfoy au bord de l'eau. Ron prit sa place quelques minutes plus tard.

- Alors de quoi vous avez discuté avec Zabini ? Questionna-t-il.

- Il peut être sympa finalement, se contenta-t-il de dire.

((1)) Environ 500 euros.


Et voilà ! Merci d'avoir lu et à dans un mois pour ceux qui le veulent ;) Bisous, AMP