Ça y est ! Je l'ai fait ! J'en ai terminé avec ce stupide spectacle musical et cette année des plus mouvementées ! La dernière ligne droite n'a pas été de tout repos mais je me sens libre-ou presque, c'est vrai, encore un an à me taper ce bahut pourri et je découvrirais le monde Universitaire ! –

Ahhh … Ce show … J'ai bien cru que je n'y arriverais jamais … Surtout avec Gale dans les pattes … Et il faut dire qu'il n'a pas arrangé les choses – pour ne pas changer ! Alors que je le pensais calmer, qu'il avait tout simplement compris que celui qui faisait battre mon cœur c'était mon Garçons des Pains et donc qu'il fallait tourner la page une fois pour toutes, et bien non, pas du tout, il s'était remis en mode dragueur lourdingue, comme si une espèce d'interrupteur s'enclenchait dans son cerveau à certains moments.

Dès l'annonce du remplacement de Finnick, les mains baladeuses de Gale se sont mises en action durant toute les répétitions suivantes, j'avais envie la plupart du temps de lui coller mon poing dans la figure. Il souriait bêtement à chaque fois que je lui en faisais la remarque entre deux danses et me faisait une de ses moues séductrices qui avant me faisait fondre et maintenant me donner juste envie de vomir. Certes son odeur éveillait en moins tout un tas de sensations, de souvenirs, mais à présent, son contact sur moi me révulsait et je le trouvais horriblement imbu de lui-même. Il m'attirait trop près de lui quand nous faisions certains pas de danse, caressait ma main de son pouce quand il me tenait la main, faisait danser ses doigts sur mes bras quand il me tenait contre lui … Je vivais un calvaire, un véritable cauchemar éveillé. Mais le pire, je crois, c'est quand il me susurrait des mots doux dans la nuque dès que l'occasion se présentait genre « je suis sûre que tu apprécies la situation Catnip, ça ne te rappelle pas de bons souvenirs ? », ou alors « tu as la peau toujours aussi douce … Mellark ne sait pas ce qu'il est en train de louper là ! ». Je n'avais pas le temps de répondre car c'était toujours juste avant les changements de scène ou de permutations de partenaires. Je sentais la rage qui montait doucement mais sûrement.

Ce qui n'arrangeait rien, c'était le fait qu'Effie avait augmentait le rythme des répétitions à cause du changement d'acteurs. Je ne voyais plus du tout Peeta et passais toutes mes journées avec Gale, à danser avec Gale, à me faire tripoter par Gale, à tripoter Gale (roooh, je me déteste à écrire ces mots, j'ai ENCORE envie de gerber rien que de le dire !), à me faire baver dessus par Gale (car maintenant, grâce à mon Peeta je me rends compte que Gale n'embrassait pas, il se contentait de me baver dessus … Amenez-moi un sceau pitié …). Arrivé à un moment, j'ai bien eu besoin du soutien de Madge et Delly parce que je commençais à péter un câble. Heureusement qu'elles étaient dans les coulisses à mettre la touche finale aux costumes et aux décors. Tandis qu'Effie était occupée à dicter ses ordres aux seconds rôles, je suis parvenue à échapper aux pattes de Gale quelques minutes en prétextant que sa coiffure rebiffait, il était donc parti à la recherche d'un miroir, complètement paniqué, la main sur ses cheveux. Moi, je me suis planquée dans les coulisses « Peeta me manque … », j'ai geint à mes copines. « J'en viendrais presque à regrettes Finnick », je me suis encore plainte – « Au moins avec lui, c'était marrant, avec Gale, c'est dégoûtant, j'ai du gel plein les mains ! ». Les filles ont rigolé. « M'en parle pas, à chaque fois que je lui fais essayer un costume, il est plein de gel ! Je dois le mettre au pressing après systématiquement ! » a renchéri Delly. On a pouffé. Je n'ai pas eu le temps d'aller envoyer un texto à Peeta que j'ai dû retourner sur la scène, on avait remarqué mon absence.

Gale voulait carrément me raccompagner le soir après les répèts, mais je refusais systématiquement. Mon trajet du retour, à pieds, était le seul moment où je me retrouvais enfin seule et c'est le moment où j'appelais Peeta. Il ne pouvait pas venir me chercher, il était coincé à la boulangerie de ses parents et moi, j'avais Prim à garder. Alors cette petite demi-heure de marche me permettait de l'avoir rien que pour moi, de « nous retrouver » en quelques sortes, j'avais vraiment hâte que ce spectacle prenne fin. Son contact me manquait tout comme sa présence. Je ne le voyais même plus en cours car les miens avaient été modifiés à cause, une nouvelle fois, de ce show pourri ! Nos discussions au téléphone étaient de plus en plus longues et il était toujours plus difficile de raccrocher. Nous étions si loin et en même temps si proches que ça en devenait une torture …

Peeta devait ressentir la même chose que moi parce qu'une nuit, j'ai eu la surprise de ma vie ! Je dormais, ou du moins, j'essayais car il faut dire que plus le spectacle approchait et plus le sommeil me fuyait et là, la veille de la première, les heures d'un sommeil réparateur se faisait rare !, quand je me suis mise à entendre une espèce de claquement contre ma fenêtre. Je me suis redressée, l'oreille tendue et ce claquement a recommencé. En allant voir à ma fenêtre, mon cœur a fait un saut périlleux dans ma poitrine : Peeta était là, dans mon jardin, en train de lancer des cailloux contre ma vitre. Il était beau comme un Dieu, ses cheveux blonds qui reflétaient les éclats de la lune, au milieu de la pelouse. J'ai cru que j'allais hurler de joie. Je me suis précipitée à sa rencontre en manquant de me tôler dans les escaliers et je lui ai sauté dans les bras. Nous nous sommes longuement embrassés sous le porche. Il était tellement adorable de venir comme ça, au beau milieu de la nuit « Je n'en pouvais plus de ne pas te voir » il a haleté entre deux baisers en me caressant doucement le visage, j'étais sur mon nuage, je me sentais revivre. Je me suis blottie contre son épaule et ai respiré à plein poumons sa douce odeur de pain chaud qui m'avait tant manqué. J'avais envie de pleurer de joie. « Je ne peux pas rester longtemps » il a continué en murmurant doucement tout en entrelaçant ses doigts aux miens et en les embrassant tendrement. Nous nous sommes assis sur les marches du perron et nous avons discuté de la situation, en face en face, tout en s'interrompant pour se regarder dans les yeux longtemps ou pour s'embrasser. Je lui expliquais que j'avais du mal à supporter Gale et que je n'attendais qu'une chose, de terminer le show pour que l'on se retrouve comme avant, et lui, de son côté, m'avouait qu'il était effectivement assez mal à l'aise de la situation et qu'il préférait garder ses distances pour le moment. Néanmoins, il me faisait entièrement confiance et lui aussi attendait nos vacances avec BEAUCOUP d'impatience. Au bout d'un long moment, Peeta a dû rentrer chez lui, nous nous sommes quittés avec beaucoup d'effusion et je crois bien que c'est ce soir-là que nous nous sommes échangés notre plus long et notre plus beau baiser … Un baiser à vous donner des frissons, qui vous fait palpiter le cœur et vous met les sens sens dessus dessous …

C'est avec difficulté que je l'ai accompagné jusqu'au bout de mon allée et que je l'ai regardé s'éloigner sur son vélo dans le noir … Et c'est à la fois avec le cœur lourd et le sourire aux lèvres (c'est bizarre hein ?!) que je me suis remise dans mon lit …

Le jour J arriva enfin … Je n'aurais jamais cru un jour être aussi anxieuse. J'avais une boule au ventre, je n'arrêtais pas de me soupirer, de me sentir mal à l'aise, jamais vraiment bien. C'était le grand chamboulement dans l'équipe. Effie avait réquisitionné le gymnase pour que nous répétions une dernière fois toute la journée pendant que l'équipe technique s'occupait de l'auditorium. Gale me suivait comme un toutou, me collant comme un pot de colle pendant que nous jouions, marchant dans mon sillage entre deux scènes. S'en devenait pathétique. Effie était sur les nerfs, passait son temps à nous engueuler, nous dire que telle chose n'allait pas, que tel pas n'était pas en rythme, et nous faisait inlassablement recommencer encore et encore et encore … Même si tout était parfait, nous reprenions tout depuis le début … A la fin, je dois reconnaître que j'ai été reconnaissante à Clove (et oui, comme quoi tout arrive finalement !) de lui faire remarquer « c'est bon là, on va pas continuer à subir vos fixettes toute la journée, ça soule ! », et elle est partie dans son coin. Finalement, nous étions fin prêts. Je suis passée entre les mains expertes de Delly qui m'a métamorphosée en une lycéenne des années cinquante d'une façon assez incroyable : je ne me reconnaissais pas, elle était vraiment douée, c'en était bluffant ! Je devais monter sur scène dans quelques minutes, mon rythme cardiaque allait exploser, je me sentais mal, je voulais m'enfuir. J'étais dans la loge, seule devant mon miroir quand Finnick est entré, pour ma plus grande joie. Il était dans l'embrasure de la porte, appuyé sur ses béquilles et me souriait de toutes ses dents incroyablement blanches. Je lui ai rendu son sourire, timidement. Il m'a complimenté sur ma tenue, je me suis confondue en excuses pour sa cheville. Il a haussé les épaules et m'a encouragé pour ce soir, certain que j'allais faire des merveilles. Sans lui, ça n'allait pas être la même chose …

Gale est venu nous interrompre, son sourire satisfait aux lèvres, en bousculant limite Finnick au passage, pour me dire que l'on attendait plus que moi. J'avais envie de l'étrangler. J'ai serré Finnick dans mes bras maladroitement avant de suivre en traînant des pieds Gale qui tenta au passage de me prendre la main mais j'ai croisé mes mains dans le dos. Dans tes rêves, crétin ! Le rideau était encore en place, Effie m'a serré dans ses bras, je me sentais mal, j'avais envie de vomir « Tu vas être formidable ! » elle m'a chuchoté en me poussant sur la scène vers mes marques. Tout se mélangeait dans ma tête, les visages de mes camarades se brouillaient, les trois coups ont résonné douloureusement dans mon cerveau. Je tremblais des pieds à la tête alors que le rideau se levait avec la lenteur d'une tortue. Je m'étais mise en position de départ, nous étions dans le noir, je tentais de reprendre une respiration normale alors que j'étais en hyperventilation. Tout se passait au ralenti. Mon cœur battait la chamade. Le silence était complet, je sentais tous les regards sur moi, j'avais l'impression que toute l'assistance entendait mon souffle rauque, il fallait que je retrouve un rythme normal pour chanter mes premières notes. Je sentais la panique qui menaçait de me submerger, j'ai levé doucement la tête vers le premier rang et j'ai croisé d'instinct le regard de Peeta, et comme si mon cœur répondait à un signal silencieux, il s'est calmé d'instinct quand mon Garçon des Pains m'a adressé son sourire en coin et que j'ai vu sa fossette se dessiner. A côté de lui, il y avait Finnick qui secouait la tête tranquillement, l'air confiant. Tout cela m'a redonné un coup de fouet alors que les premières notes de musique ont retenti. Et là, c'est comme si le monde reprenait un rythme normal, les lumières se sont allumées sur la scène, je ne voyais plus rien dans la salle. Les paroles sont sorties naturellement de ma bouche et la chorégraphie qui va avec.

Les scènes sans Gale ont été mes favorites mais malheureusement pas assez nombreuses à mon goût, celles que je devais partager avec lui ont fini par être un calvaire, il ne cessait de me tripoter, me faisant perdre parfois ma concentration en me caressant çà et là, je sentais en moi monter la pression, doucement mais sûrement. Pendant l'entracte, je l'ai choppé entre quatre z'yeux « Hawthorne, tu laisses encore une fois tes mains se balader sur mes fesses, je te colle une baffe ! » - « Avant, ça te gênait pourtant ! », il s'est esclaffé devant les autres qui nous avait rejoint. Effie est intervenue « Katniss, pas d'esclandre, je t'en prie, et les bonnes manières ? » - « Oui, Katniss, et les bonnes manières ? », Gale a renchéri en me faisant un clin d'œil censé être sexy. Pendant la dernière partie du spectacle, il n'a pas arrêté son manège, bien au contraire, il devenait de plus en plus difficile de continuer à chanter en gardant un sourire factice, j'avais toujours envie de rester loin de lui sur la scène. Alors j'ai fini par riposter, pendant notre dernière chorégraphie, au tout début de notre échange, comme je portais des talons aiguilles (ce dernier costume était le plus épouvantable pour moi, je vous assure ! Gale ne se gênait pas pour faire des remarques salaces dessus au passage), j'ai planté mon pied avec délectation dans le sien avec un sourire cette fois-ci non factice tandis que je l'ai entendu pousser un petit couinement de douleur. Pendant ce dernier passage, nous étions le plus collé-serré mais cette fois-ci, il a tenu ses mains et c'est cette partie que j'ai le plus appréciée, étrangement !

A la fin, nous avons reçu un tonnerre d'applaudissements, j'ai eu chaud au cœur, je dois bien l'avouer, de terminer mon année scolaire sous un tonnerre d'applaudissements. En coulisse, alors que j'enlevais ce stupide costume, Clove s'est glissée à côté de moi « On s'est bien marré cette année, j'ai hâte d'être à l'année prochaine Everdeen ! » et elle est partie en piaffant avec ses copines. Elle a une drôle de façon de voir l'amusement elle, parce que me faire la misère toute l'année, j'ai pas trouvé ça très drôle mais bon ! J'ai terminé de me démaquiller au moment où Peeta est entrée dans les coulisses. Il avait un bouquet de roses dans la main, j'ai pleuré bêtement de joie « Superbe façon de terminer l'année ma Katniss ! », j'ai pris son bouquet et je n'ai pas répondu. « On se retrouve cet été au Camp Catnip ! » nous a interrompu Gale en me faisant un clin d'œil appuyé. Je crois pas non … Peeta m'a regardé, et comme s'il avait lu dans mes pensées « Je crois pas non, cet été, Katniss le passera avec moi ! » J'ai rosi de plaisir. Alors que Gale tournait les talons en boitant, Peeta l'a rappelé une dernière fois et lui a collé son poing dans le ventre, comme ça, le plus naturellement du monde « Et si tu t'avises de la tripoter encore comme ça, je te pète la gueule c'est clair ? ». J'en suis restée muette de stupeur et Gale aussi. Peeta m'a offert son bras et je l'ai pris, fière comme tout de mon Peeta.

Mon année se termine en beauté, j'ai un petit-ami parfait qui me défend bec et ongle. J'ai des amis sur lesquels je peux compter et apparemment, je suis devenue un peu plus populaire que je ne l'étais en ce début d'année !

Mes vacances s'annoncent parfaites …

Je peux donc refermer mon blog la conscience tranquille, maintenant qu'effectivement ma vie n'est plus si nulle que ça. J'ai réussi à changer la donne et je compte bien la vivre pleinement !


Bonjour tout le monde !

Et oui, voilà, c'était le dernier chapitre de cette fic ( ça fait toujours drôle et un peu bizarre d'écrire ça !) ! J'espère qu'il vous aura plu ! Et que, d'ailleurs cette fic vous aura donné autant de plaisir que j'en aurais eu à l'écrire ! :)

Ca a été un véritable plaisir de l'écrire et de la partager avec vous et j'attends vos réactions avec impatience !

Merci à tous pour vos reviews, de m'avoir suivis tout ce temps, d'avoir pris la peine de me lire, de me suivre ou même de m'avoir mis en favorite ! ^_^

Peetniss.