Thor : The Dark World. Le voir deux fois ne m'a pas suffi et ce texte m'a trotté dans la tête toute la soirée.
Un drabble de 500 mots pour ce fascinant prince maudit qu'est Loki.
Trust my rage
« J'aimerais pouvoir te faire confiance. »
Bien sûr que non. Ne le fais pas. Moi-même, je ne me fierais pas à moi. Si tu me faisais confiance, Thor, tu serais vraiment l'imbécile pour lequel je t'ai toujours pris.
Tu ne connais rien à la souffrance, Odinson, tu ignores la défaite. La frustration t'est étrangère. Comment pourrais-tu comprendre ? Si tu savais ce qu'il m'en a coûté durant tous ces siècles ...
Bien sûr que je brûle du désir de prendre ma revanche sur toi, sur Odin, sur le monde entier. Chaque seconde qui passe est une terrible tentation. Si tu savais comme il me serait simple de te trahir ! Une illusion, un tour, un mot habile, et c'est toi qui serais en chaînes à mes pieds. Ce serait si facile !
Enfin, je crois.
Il y a tout de même une chance infime que ça puisse mal tourner. Auquel cas tu me tuerais, Sif m'écorcherait et Volstagg brûlerait mon cadavre, bref, rien de très enthousiasmant. Donc, je ne fais rien. Pour le moment ...
Mais peut-être n'est-ce pas la seule prudence qui me retient. Peut-être, Thor, que dans ton optimisme imbécile tu es encore le seul à discerner une âme en moi. Peut-être bien que par instants, à ma propre surprise, il me vient comme une envie de te suivre. D'obéir à ton plan suicidaire, de t'accompagner au combat, comme autrefois. À quoi bon ? Je l'ignore. Sauver les mondes, pourquoi pas, mais ça m'est bien égal.
Tu m'as rendu ma liberté. Même si tu as juré de me rejeter en prison dès que tout cela serait terminé, tu m'as offert d'être à nouveau vivant pour quelques heures, de voler, de sentir le vent frais, de prouver ma valeur. Cela m'inspire un sentiment étrange qui ne m'est pas familier. Une sorte de joie.
Deux voix se querellent sans cesse dans mon esprit. Loki d'Asgard et Loki de Jotunheim. L'un se rappelle avoir été ton frère et voudrait presque, lui aussi, que tu lui fasses confiance. L'autre se souvient d'avoir été trahi et se consume d'une haine sans fin. Essentiellement contre Odin, je te l'accorde. Toi, Thor, tu m'agaces, tu m'exaspères, et ton allure inaltérable de guerrier héroïque me lasse au plus haut point. Mais nous étions les fils de la même mère.
Bien sûr que Frigga était ma mère. Je n'en ai pas eu d'autre. Ô Frigga, pardon !
Ne me fais pas confiance, Thor, ne fais pas cette erreur. Mais fie-toi à ma rage. Oui, ça tu le peux. Fie-toi à ma haine, à ma colère. Fie-toi à mon dégoût de moi-même car j'ai tué Frigga. J'ai causé sa mort en laissant entrer ses assassins. Je t'en veux tant de ne pas l'avoir sauvée. Je t'en veux tant de ne pas m'avoir sauvé.
Mais par-dessus tout, j'en veux à Odin. Odin le Père qui a fait de moi un monstre, Odin le Tout-Puissant qui a laissé Frigga mourir.
Pardonne-moi, mon frère.
Toi, je ne te trahirai pas.
« Ta-daa »