Bonsoir les lutins! Bonne année à tout le monde. J'espère que cette nouvelle année vous apportera beaucoup de bonheur (et de CS! ^^ ) et vous livre sans attendre la deuxième partie de cet OS.

Je ne voulais pas écrire de suite, mais finalement, mon imagination en a décidé autrement. Si le rating a changé, c'est pour une bonne raison (oui, je vous vois saliver derrière votre écran bande de petits pervers :P ). Le ton de l'histoire est différent même si je ne parviendrais pas à expliquer en quoi. Bonne lecture


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Cela faisait à présent deux mois qu'ils étaient revenus de Neverland, deux mois que la petite ville de Storybrooke était monotone, les délits les plus importants étant des disparitions de chats et des ivrognes s'en prenant à des habitants. Après leur aventure à Neverland, ils avaient tous apprécié de reprendre leur vie comme si rien ne s'était passé. Mary Margaret avait immédiatement recommencé à enseigner alors que son mari prenait quelques jours de congé. Tout était revenu à la normale et nul ne s'en plaignait. Sauf Emma.

Elle s'ennuyait. Quand elle était descendue du Jolly Roger, elle était prête à tirer un trait sur tout ce qui avait pu se passer durant leur voyage, ce qui se passait à Neverland restait à Neverland après tout. Mais à présent, elle s'enfonçait dans une routine monotone. Ces jours étaient vides, fades, dénués du moindre sens. Comme les baisers de Neal. Durant de longues années, elle s'était imaginée ce qui se passerait si elle se retrouverait face à lui. Colère, amertume, amour avaient toujours été les émotions la submergeant. Au fil du temps, l'amour qu'elle éprouvait envers lui s'était effacé, lui laissant comme seul souvenir cette armure autour de son cœur. Ne restait que la rage et la rancœur au fond d'elle.

Elle s'était promise de se satisfaire de cette vie sans goût, pour le bonheur d'Henry. Cependant, elle s'était très vite aperçue qu'elle ne pouvait pas tenir cette promesse. Elle avait refusé d'emménager avec Neal, argumentant qu'elle ne voulait pas que son fils soit face à trop de changements, lui qui avait déjà été durement éprouvé par leur voyage. Il l'avait gentiment corrigée, décrétant que le gamin avait besoin d'une figure masculine, et que c'était leur fils.

La jeune femme avait déjà eu énormément de peine à accorder ce droit à Regina, mais elle s'était rendue compte à Neverland que la reine déchue n'était plus qu'une mère comme elle, souhaitant uniquement protéger son enfant. A présent, elles avaient trouvé un arrangement les satisfaisant tous les trois. Henry passait une semaine chez Regina, puis une chez Emma. Ces moments privilégiés entre la blonde et son fils s'étaient très vite transformés en sortie à trois, Neal semblant avoir décidé qu'il faisait partie de leur famille et que cela lui permettait d'imposer sa présence en permanence. Puis il avait commencé à passer à l'appartement que David et Mary Margaret avaient laissé à Emma, décidant d'aménager dans une maison à quelques rues de là. Il passait plus de temps avec Henry, ce dernier étant ravi d'avoir un père pour s'occuper de lui. Neal s'était imposé dans sa vie, dès leur retour, et cela, Emma ne pouvait le supporter.

Toute sa vie, elle avait été seule. Puis elle avait rencontré Henry et ses parents, et elle les avait autorisé à se faire une place dans son existence, peu à peu. Emma avait besoin de temps, d'espace avant de laisser les gens se rapprocher d'elle. A ses yeux, Neal ne faisait pas partie du schéma de sa vie, il n'était qu'un étranger qu'elle tolérait pour le bien du gamin. La première fois qu'elle avait senti le poids du corps contre le sien, elle avait commencé à paniquer alors qu'il l'embrassait avec passion, lui murmurant des mots doux n'ayant aucun sens pour elle à l'oreille. Elle l'avait rudement repoussé, lui expliquant qu'il tombait le mauvais jour. Il n'avait pas insisté et avait quitté l'appartement en grommelant.

Puis il y avait eu la soirée film où Henry avait voulu regarder Raiponce avec eux deux. Durant tout le dessin animé, elle n'avait pu s'empêcher de trouver des ressemblances entre elle et un pirate auquel elle se refusait de penser. Puis le gamin s'était endormi et Neal l'avait porté dans sa chambre alors qu'elle restait sur le canapé, essayant d'oublier le capitaine Hook qu'elle n'avait pas revu depuis son retour à Storybrooke.

Et Neal était revenu. Semblant légèrement nerveux avant de s'asseoir près d'elle, leurs jambes s'effleurant. Ils avaient parlé durant un moment, son ex menant la conversation, lui racontant sa vie dans la forêt enchantée. Elle l'avait interrompu, lui demandant ce qui s'était passé entre lui et le capitaine Hook. Emma ignorait encore pourquoi elle avait posé cette question, elle avait laissé son cœur s'exprimer. Elle avait toujours été intriguée par le pirate qui parvenait à lire en elle comme dans un livre ouvert, alors qu'elle ne connaissait rien de lui, des brides de son passé qu'elle lui avait arrachées.

Il avait vaguement parlé de leur rencontre avant d'embrayer sur son amitié avec Tinkerbell. Puis il l'avait embrassée. Avec douceur. Mais très vite, il était devenu plus entreprenant, ses mains se baladant dans des endroits que nul n'avait touché depuis une éternité. Puis leurs corps s'étaient touchés, se redécouvrant lentement. Elle l'avait laissé faire, c'était la suite logique des événements, elle savait bien que cela se produirait un jour après tout. Elle était demeurée immobile alors qu'il gémissait de plaisir, lui murmurant qu'il l'aimait plus que tout.

Espèce de con, avait-elle eu envie de lui crier. Si tu m'aimais vraiment, tu saurais que je ne suis pas heureuse.

Et les journées s'étaient écoulées, se ressemblant toutes. Emma passait son temps au poste de police, se cachant derrière la paperasse pour éviter Neal. Comme aujourd'hui. Elle s'était laissée tomber sur sa chaise, avait posé ses pieds sur son bureau et s'était entrainée à lancer des boulettes de papier dans la poubelle.

- Tout va bien, Emma?

La voix de David l'interrompit soudainement dans ses pensées, la faisant louper son tir. Son père pénétra dans la pièce en lui souriant doucement avant de s'approcher d'elle et de lui poser une main sur l'épaule.

- Oui, David, tout va très bien.

- Et comment se passe la vie avec Neal?

- Bien, ne t'inquiètes pas, tout est parfait, absolument tout.

David ne put s'empêcher d'hausser un sourcil face à la précipitation de sa fille pour lui répondre. Cette dernière tournait entre ses mains une autre boulette de papier, son regard rivé sur ce morceau de papier. Il ne pouvait s'empêcher d'être inquiet pour son enfant. Il n'était pas aveugle, il avait bien remarqué qu'elle n'était pas heureuse. Cela faisait un long moment déjà, dès Neverland où elle avait apprit que Neal était encore vivant. Cependant, une étincelle subsistait encore dans ses yeux, étincelle qui s'était éteinte à l'instant même où elle posait le pied à Storybrooke. Une petite flamme qui brûlait au fond d'elle, soufflée brusquement. Et cela le faisait souffrir. Il n'avait pas la moindre idée de comment se comporter avec sa fille, aucune idée de comment la réconforter. Il était le spectateur impuissant de sa détresse.

- Emma, déclara-t-il en se rapprochant d'elle avant de saisir de ses mains. Si quelque chose ne va pas, je serais toujours là à tes côtés, toujours présent pour toi. Alors n'oublies pas que ta mère et moi, nous sommes là si tu as besoin de parler.

Il déposa un baiser paternel sur son front avant de quitter la pièce, lui rappelant qu'elle était de service de nuit. Elle hocha la tête avant de se replonger dans ses obscures pensées. De toute évidence, elle ne parvenait pas à berner son père avec sa comédie. Elle avait espéré que tout redeviendrait à la normale en retournant avec Neal, après tout, sa fin heureuse n'était-elle pas de pardonner à l'amour de sa vie et former une famille avec lui et leur fils?

De toute évidence, ce n'était pas le cas.

Le téléphone sonna, la faisant tomber de sa chaise. Elle glapit de douleur en heurtant le sol avant de se relever brusquement, pestant contre ces stupides personnes ne pouvant pas régler par elles-mêmes leurs problèmes. La jeune femme jeta un coup d'œil à sa montre, s'apercevant qu'elle avait du s'assoupir durant quelques heures. Elle attrapa l'appareil et le porta à son oreille, aussitôt agressée par un flot de paroles. Elle reconnu la voix du propriétaire du Rabbit Hole et réprima son envie de lui raccrocher violemment au nez. Chaque fois qu'elle était de garde la nuit, il trouvait un motif stupide pour la faire venir sur place, apparemment, il n'avait toujours pas compris qu'elle était avec Neal puisqu'il s'obstinait à tenter d'attirer son attention.

- Pardon, pourriez-vous répéter?

- Mademoiselle Swan, nous avons un ivrogne dans notre bar.

- Vous en avez tous les soirs, s'exclama-t-elle méchamment. Foutez-le dehors et envoyez lui un seau d'eau glacée sur la tête.

- Il se montre agressif avec mes clients, plaida le propriétaire. Il en a menacé plusieurs avec son crochet, les faisant fuir sans payer leurs consommations. C'est inadmissible! Alors faites votre boulot, shérif et venez le faire dégager.

Le cœur d'Emma s'arrêta de battre. Elle ne connaissait qu'une seule personne possédant un crochet à Storybrooke. Hook. Elle glapit de rage. Depuis leur retour, elle avait réussi à l'éviter, se refusant à s'approcher du port. Et voilà qu'il s'imposait, elle ne pouvait décemment l'ignorer et se trouvait obligée d'aller l'arrêter, c'était son travail après tout.

Bien sûr, ma vielle, ironisa sa conscience. Pour n'importe qui d'autre, tu ne te serais pas déplacée. Au fond de toi, tu sais que tu meurs d'envie de le revoir.

Elle secoua la tête violemment, se refusant de penser à Hook, à son comportement charmeur et en même temps si rassurant, à ses lèvres si douces contre les siennes, à la discussion qu'ils avaient eu en arrivant à Storybrooke, à ce regard brisé alors qu'elle quittait sa cabine. Bordel, cet homme était infernale, il se dissimulait dans chaque recoin de son cerveau alors qu'elle tentait vainement de l'en chasser. Elle le haïssait pour cela.

La sauveuse quitta rapidement la station et monta à bord de sa fidèle coccinelle jaune. Elle enclencha le contact en priant pour que cela ne soit une affaire que de quelques minutes et qu'il soit trop bourré pour tenter quoi que se soit avec elle. Après deux minutes, elle se gara à côté du Rabbit Hole et sortit de sa voiture, grommelant contre le vent qui soufflait, la faisant frissonner dans sa veste en cuir rouge. Elle se rapprocha rapidement du bar et alors qu'elle posait sa main sur la poignée de la porte, cette dernière s'ouvrit brusquement, manquant de lui démolir le nez. Elle poussa un cri de stupide en reconnaissant celui qui se trouvait de l'autre côté.

- Hook, murmura-t-elle alors que ce dernier lui souriait d'un air charmeur.

- Emma, Emma, que fais-tu ici? lui demanda-t-il en s'approchant d'elle, la fixant d'une façon qui mit aussitôt la blonde mal à l'aise. C'est ce stupide barman qui t'a appelé? Ne l'écoutes pas… love, les pirates ne sont jamais… bourrés.

- Je peux voir ça, répliqua la blonde en haussant un sourcil alors que le pirate trébuchait avant de reprendre brusquement son équilibre. Tu sembles parfaitement sobre, Hook.

- Voyons, love, après tout ce que nous avons traversé, tu pourrais au moins m'appeler Killian.

- Nous être embrassé une fois ne fait pas de nous les meilleurs amis du monde. Je vais t'emmener faire un petit tour au poste de police. On va y aller à pieds, j'ai aucune envie que tu vomisses dans ma voiture.

- Je suis sobre, love. Je suis certain que je pourrais battre ton père en combat singulier, je suis très doué, tu sais.

- J'ai pu voir ça en t'affrontant dans la forêt enchantée, ironisa la sauveuse. Je n'avais jamais combattu et pourtant, j'ai réussi à te battre.

- Je t'ai laissé gagner, love.

- Mais tu travaillais avec Cora à cette époque? Pourquoi m'avoir laissé gagner?

Avant que le pirate n'eut le temps de répondre, il réprima un sursaut puis la regarda, un air coupable sur le visage. Et déversa le contenu de son estomac sur le sol. Emma grimaça de dégout alors que l'homme était penché en avant tandis qu'une odeur pestilentielle se rependait dans l'air. Elle attrapa un paquet de mouchoirs trainant dans sa poche de veste avant de l'attraper par le bras et de le redresser.

- Ce n'est pas comme ça que j'imaginais notre premier rendez-vous, grommela Killian alors qu'elle lui essuyait lentement la bouche sans le quitter des yeux.

- Je n'ai jamais imaginé un quelconque rendez-vous entre nous, répliqua sèchement la sauveuse. Tu devrais rapidement te sentir mieux à présent. On sera au poste dans quelques minutes, tu penses pouvoir te retenir de vomir?

- Je me sens mieux dès la seconde où tu es à mes côtés, love.

- De toute évidence, tu n'as pas encore dessoulé, commenta Emma alors qu'ils se dirigeaient vers la station.

Arrivés à destination, elle se dirigea vers une porte dont le capitaine Hook n'avait jamais remarqué l'existence puis l'invita à la suivre à l'intérieur de la petite pièce qu'elle cachait. Il cligna un instant des yeux quand la salle s'éclaira puis regarda autour de lui d'un air perplexe.

- Quel est cet étrange endroit? demanda-t-il d'une voix pâteuse.

- Une salle de bain, expliqua la shérif avant de lui tendre deux objets dont il se saisit machinalement avant de lui adresser un regard interrogateur. Il s'agit d'une brosse à dents et d'un dentifrice, une espèce de pâte qui sert à nettoyer les dents. Vu ton haleine de chacal, tu en as bien besoin.

Le pirate secoua doucement la tête avant de déboucher maladroitement le tube de dentifrice. Il hésita quelques instants puis en pressa avec précaution le bout comme s'il craignait qu'il lui explose dans les mains. Il observa avec fascination la pâte verte se déverser sur la brosse à dent avant de la porter à sa bouche lentement et de commencer un lent mouvement.

Au bout de quelques minutes de ce manège, il adressa à la sauveuse un sourire resplendissant, et des plus brillants. Cette dernière leva les yeux au ciel puis l'escorta en direction de la petite cellule, une main fermement posée sur son épaule. Le pirate y pénétra avec hésitation avant de s'assoir sur le bord du lit, triturant son crochet.

- Tu vas aussi me laisser, Emma?

Cela n'aurait dû être qu'une simple question à laquelle elle aurait acquiescer sèchement mais quelque chose dont la façon dont il l'avait posée l'interpellait. Elle leva les yeux et croisa son regard troublé, hanté par des années de solitude et de haine. Derrière cette façade qu'il avait construit et qui ressemblait tant à celle la protégeant, il y avait un homme qui avait affronté de terribles épreuves et qui en était sorti brisé à tout jamais.

- C'est ce que tout le monde a toujours fait pour moi, avoua-t-elle en se rapprochant de lui. Nul ne m'a jamais aimée, choyée, je n'étais que la pauvre orpheline abandonnée. Personne n'a jamais voulu de moi.

- Moi je veux de toi, Emma.

L'intensité de ses paroles, la façon dont il la regardait comme si elle était la plus belle merveille du monde, sa main qui l'invitait à s'asseoir à côté de lui, tout cela était trop pour elle. Elle n'avait pas l'habitude qu'une personne se soucie d'elle, et surtout qu'elle l'exprime aussi ouvertement, comme s'il s'agissait d'une évidence.

- Non, je ne crois pas, répondit la princesse avant de prendre place à côté du pirate. Je me rappelle la sensation de tes lèvres pressées contre les miennes, de ses regards échangés, du fait que l'on se comprenait sans avoir besoin de parler. Je me souviens de jolies paroles, de promesses dénuées de sens. Des mots creux qui n'avaient plus la moindre importance dès que nous avons posé le pied à Storybrooke.

- Emma, commença Killian Jones. C'est toi qui m'a abandonné.

- J'ai crû en toi, bordel, s'écria-t-elle en se relevant brusquement. Si je t'ai abandonné, Hook, c'est parce que je voulais le meilleur pour Henry, il est tout ce qui m'importe et devrait être la seule chose dont je me préoccupe. Voilà pourquoi je suis retournée avec son père.

- Tu as aussi le droit au bonheur, Henry peut comprendre que ses parents ne s'aiment plus comme auparavant. Et tu le sais parfaitement. Tu n'es plus amoureuse de Neal, et cela, tu le savais parfaitement alors que l'embrassais sur le port, espérant vaguement retrouvé les sensations qu'il t'avait autrefois fait éprouver. Tu avais peur et tu as choisi la voie de la facilité.

- Je n'avais pas peur! hurla la sauveuse en le fixant rageusement.

- Si, Emma, tu trembles de peur en ce moment-même, observa le capitaine Hook. Car durant toute ta vie, tu n'as jamais été le premier choix de personne, toujours celle dont nul ne se souciait. Baelfire a sans doute été celui qui t'a fait découvrir la merveilleuse impression de se savoir aimé. Tu as décidé de te réfugier dans ses bras parce que c'était facile, logique aux yeux de ceux qui t'entouraient et qui croient encore que le monde est un conte de fées et que ta splendide existence ne peut être parfaite que si tu es avec le fils de Rumplestiltskin.

Le pirate se releva lentement du lit sur lequel il était assis avant d'esquiver un pas en direction de la blonde, tentant de lutter contre son mal de tête. Il se rapprocha d'elle avec précaution alors qu'elle le regardait avec des yeux larmoyants, qu'elle essuya rapidement en remarquant son regard.

- Je vais y aller, marmonna-t-elle.

Cependant, avant qu'elle n'ait le temps d'effectuer le moindre mouvement, le pirate la devança et attrapa la porte qu'il ramena brusquement vers eux avant de sortir des clefs de sous sa veste, de la verrouiller avant de les lancer de l'autre côté, les enfermant dans la cellule avec un petit sourire triomphant.

- Hook! s'indigna Emma en essayant en vain d'ouvrir la porte. Comment as-tu pris mes clefs? Elles étaient dans ma poche!

- Pirate, répondit-il simplement. Maintenant que nous sommes enfermés, nous allons poursuivre notre petite conversation. A moins que tu préfères faire autre chose, ajouta-t-il en levant un sourcil avant de désigner la couchette sur laquelle ils étaient assis quelques secondes auparavant.

Il s'était attendu à ce qu'elle rougisse, le traite de gros porc et de charmeur, mais rien ne l'avait préparé à la réaction qui fût celle de la sauveuse. Cette dernière perdit brusquement toutes ses couleurs alors qu'une larme s'échappait de son œil droite.

- Tout va bien, Emma? la questionna-t-il délicatement.

- Oui, non, je crois, peut-être, balbutia-t-elle en se laissant tomber sur le lit de la cellule, repliant ses genoux qu'elle entoura de ses bras, comme si elle tentait de dresser une barrière entre elle et le capitaine.

- Parles-moi, darling, la supplia le pirate en s'agenouillant devant elle.

- Tu as raison, avoua-t-elle d'une voix faible. J'avais peur et je t'ai tourné le dos, j'ai crû que voir Henry heureux même si je ne l'étais pas me suffirait, mais ce n'était pas le cas. Je t'ai évité, j'ai cherché à t'oublier dans les bras de Neal. Mais la vérité, c'est que j'en étais incapable. Je savais dès le début que cela m'était impossible.

- Emma, chuchota Killian Jones alors qu'elle se penchait vers lui. Ne crois-tu pas que…

- Je n'ai plus envie de parler davantage, murmura-t-elle avant que leurs lèvres se rencontrent.

Elle l'embrassa. Le baiser fût comme une étincelle, un feu flamboyant s'allumant dans son bas-ventre alors qu'elle répondait avec ardeur avant de lui mordiller la lèvre inférieur, l'incitant à ouvrir la bouche, leurs langues entamant alors un combat enflammé.

Emma l'attira contre elle, le forçant à se relever pour ne pas rompre le baiser. Elle passa une main dans ses cheveux ébouriffés avant de remarquer qu'il n'osait pas la toucher, sans doute par peur de la blesser avec son crochet. La blonde prit le contrôle en attrapant sa main et son crochet et en les plaquant violemment sur ses hanches, laissant échapper un gémissement de plaisir alors que le métal froid rentrait en contact avec sa peau. Elle l'attira davantage contre elle, leurs deux corps tentant de n'en former plus qu'un.

Elle le débarrassa prestement de sa veste qu'elle laissa tomber sur le sol, tira d'un coup sec sur sa chemise, faisant sauter quelques boutons au passage, dévoilant un torse musclé. Ses mains parcouraient son corps avec avidité, le découvrant sans la moindre retenue alors que la main et le crochet du pirate demeuraient posés sur sa taille, comme s'il avait peur de l'effrayer. Elle s'arrêta un instant en sentant la cicatrice qu'il abordait au bas du dos, la caressant avec délicatesse avant de reprendre son exploration, les yeux enfiévrés.

- Emma, soupira le capitaine Hook. Es-tu sûre que…

La princesse l'empêcha de continuer en imposant une nouvelle fois ses lèvres sur les siennes, réprimant un gémissement de plaisir en sentant la main valide du pirate enserrer sa taille avant de remonter lentement son pull, centimètre par centimètre. Il délaissa sa bouche et s'aventura en direction de son cou qu'il abreuva de baisers aussi légers que la brise avant de saisir un bout de peau entre ses lèvres et de le mordiller tendrement.

Puis il lui enleva sa veste qui rejoint rapidement la sienne sur le sol, avant de faire subir au pull de la belle blonde le même sort. Il arrêta de bouger un instant et elle se sentit rougir alors qu'il détaillait son corps, s'arrêtant plus longtemps que nécessaire sur sa poitrine retenue dans un soutien-gorge de couleur chair.

- Tu es magnifique, lui déclara-t-il avant de l'embrasser, encore, jusqu'à en perdre le souffle.

Leurs deux corps se fondaient l'un dans l'autre, et pourtant, ils n'étaient pas encore assez près l'un de l'autre. Alors Emma le dirigea lentement vers la fine couchette sans cesser de jouer avec ses lèvres avant de le faire tomber dessus, le suivant dans sa chute en riant alors qu'il poussait un petit glapissement de surprise. Elle se positionna sur lui, un sourire étincelant plaqué sur son visage la rendant plus resplendissante que jamais, puis le pirate se redressa et reprit possession de ses lèvres avant de les délaisser et s'aventurer à nouveau dans son cou, puis encore plus bas. De sa main valide, il titilla le sein gauche de la blonde, s'amusant de voir à quel point elle semblait troublée avant de remplacer sa main par ses lèvres.

La sauveuse soupira d'aise face à la douce torture qu'il lui infligeait. Cela faisait des mois qu'elle ne s'était pas sentie aussi bien, aussi entière. Avec Neal, le sexe n'avait toujours été centré que sur sa petite personne et il ne se préoccupait guère d'elle tant qu'il parvenait à atteindre le septième ciel. Mais avec Hook, chaque caresse lui arrachait un gémissement, lui donnait envie d'en avoir davantage, de sentir son corps contre le sien.

- J'ignorai qu'on pouvait être aussi doué avec une main, plaisanta Emma.

- Tu ignores encore beaucoup de choses sur moi, darling, rit Killian Jones. Et je serais ravi de te les faire découvrir… mais pas ce soir.

- Pardon? s'offusqua la princesse en se redressant brusquement, lui offrant une vue imprenable.

- Emma, ce n'est pas que je ne te veux pas, j'en meurs d'envie, avoua-t-il. Mais pas comme ça. Je voulais discuter avec toi, et les choses ont dérapé. Je t'ai enfermée et…

- Tu appelles ça un simple dérapage? s'énerva-t-elle en s'écartant de lui et en ramassant son pull sur le sol avant de le passer d'un geste brusque.

- Tu sais très bien que cela représente beaucoup plus pour moi, déclara doucement le capitaine toujours allongé sur le lit. Mais tu as beau être forte, tu es également brisée, Emma. Et je ne suis pas un imbécile au point de penser que Neal et toi n'avez échangé que des baisers. Faire l'amour, c'est un acte merveilleux que l'on ne devrait pas accomplir dans une cellule miteuse.

- Ce commissariat n'est pas miteux, protesta aussitôt Emma. Si l'on m'avait dit un jour que je serais à deux doigts de conclure avec le capitaine Hook mais que ce dernier me sortirait des paroles dégoulinantes de bons sentiments, je lui aurai ris au nez.

Killian Jones se releva et se saisit de sa veste qu'il enfila rapidement avant de se tourner vers la blonde. Il s'en approcha et attrapa son visage entre sa main et son crochet, cherchant à croiser son regard. Il y trouva du dépit et de la colère, mais aussi de la joie et une part de soulagement, comme si au fond d'elle, elle lui était reconnaissante de l'avoir arrêtée. Il patienta un instant avant de déposer un léger baiser sur ses lèvres, la faisant sourire. Elle passa une main dans ses cheveux, puis avoua d'une voix amusée :

- J'ai un double de la clef dans ma veste, je pouvais partir à tout moment. J'ai choisi de rester avec toi, Killian. Car personne ne m'a jamais fait me sentir comme je me sens en ce moment. Je n'ai plus envie de m'éloigner de toi.

- Alors, restes.

Et elle resta. S'assit avec lui sur le lit qui avait été le témoin de leurs ébats, discuta durant des heures avec lui de sa vie d'antan et de leurs avenirs.

Killian Jones avait accompli le choix le plus difficile de sa vie quand il l'avait laissée partir et l'avait regretté chaque jour durant, noyant son chagrin dans l'alcool et pensant à chaque seconde à ce qu'aurait pu être leur vie si elle n'était pas partie. A présent, il allait la vivre.

Car le pirate avait finalement amené à la fille perdue un endroit où elle se sentirait toujours en sécurité, une maison.


Pas trop déçu par le non-passage à l'acte? xDD Faut pas oublier que Hook a une légère gueule de bois et que même s'il se comporte en coureur de jupon, il a du respect pour la gente féminine. :P

Un petit avis pour fêter la nouvelle année? :DD