Chapitre 1 :

Ça y est, c'était enfin fini. Le verdict avait été rendu quelques heures plus tôt. Perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 35 ans. Il ne sortirait jamais de cette prison. Il ne pourrait plus jamais nuire. Même si pour ça, lui, devrait rester enfermé aussi. Le jeune homme scrutait le plafond de sa cellule individuelle. Il profitait de ses derniers instants seul. Bientôt on viendrait le chercher et il quitterait la maison de détention pour rejoindre la prison de Tokyo et son quartier de haute sécurité. Il soupira et passa une main nerveuse dans sa chevelure rousse. Il se doutait bien que ça ne serait pas facile là-bas. Pas avec son passif. Qu'il aurait sûrement des ennuis. Mais il était prêt à tout supporter pour qu'Il ne puisse plus nuire à personne. Il avait tout fait pour. Il avait refuser d'être envoyer en HP ( hôpital psychiatrique) car il savait que si c'était le cas, Il pourrait encore nuire, Il pourrait sortir et recommencer. Et ça il ne le voulait pas. Il ne le permettrait pas.

Il ne bougea pas quand il entendit les pas de plusieurs hommes dans le couloir. Ni quand il entendit la clef glisser dans la serrure de la porte de sa cellule. Ni quand il entendit la porte s'ouvrit et les hommes entrer. Il entendit les deux policiers en uniforme stationner de part de d'autre de la porte à l'intérieur de la cellule. Il savait qu'il y en avait deux autres à l'extérieur. Il sentit, plus qu'il ne vit, un troisième homme s'approcher de lui. Il ne voulait pas encore ouvrir les yeux, il voulait encore rester dans son monde. Mais il était l'heure.

-Kurosaki !

-Inspecteur Muguruma, murmura le roux, sans pour autant bouger. Je ne pensais pas que ce serait vous. On dirait que vous ne pouvez plus vous passez de moi.

Ichigo s'assit sur la couchette et planta son regard dans celui de l'inspecteur. Ce dernier se mit à détailler le prisonnier. Son prisonnier. Apres tout c'etait lui qui l'avait arrêté. C'était lui qui avait mené l'enquête. Ichigo survola du regard le corps musclé de l'inspecteur. Ce corps qu'il avait eu sous ses doigts. Ce corps qui l'avait fait gémir. Il arrêtât le flot d'images qui lui venait en tête. Ce n'était ni le lieu, ni le moment de penser à ça. Le roux secoua la tête et se leva. Puis il tendit les mains devant lui. Il regarda de nouveau droit dans les yeux l'homme aux cheveux argentés.

-Allez-y, inspecteur. Je sais que vous en rêvez, dit-il avec une pointe de provocation lubrique.

Muguruma jura tout bas. Il ne devait pas répondre. Il devait rester calme. Il prit les menottes et les attachât aux poignets du roux. Il ne se rappelait pas qu'ils étaient aussi maigres. Que les os ressortaient autant.

-Allez viens, Kurosaki. En route.

Il attrapa le jeune homme par le coude et le guida vers la sortie. Deux des policiers se mirent devant eux et les deux autres derrière. C'est ainsi escorté qu'ils sortirent du quartier des cellules de la maison d'arrêt pour se rendre au garage, au sous sol. Tout le monde s'immobilisa sur leur passage. Toutes les conversations s'arrêtèrent. Une fois descendus dans le garage, Muguruma fit monter le roux à l'arrière de la fourgonnette blindée. Il s'assit en face de lui après l'avoir attaché au banc. Trois des quatre policiers en uniforme montèrent avec eux à l'arrière tandis que le quatrième montait à l'avant à coté du chauffeur. Muguruma frappa contre la paroi qui les séparaient de la cabine chauffeur et la fourgonnette se mis en route. Ichigo s'appuya contre la paroi dans une pose plus qu'indécente et se laissa bercer par les mouvements du véhicule. Muguruma jeta un œil aux trois policiers qui avaient commencé à regarder le prisonnier. Il les rappela à l'ordre et ceux-ci reprirent leur sérieux. L'inspecteur reporta son attention sur le prisonnier, soupira avant de se concentrer. Son froncement de sourcils s'accentua au fur et à mesure du trajet. Le roux n'avait pas bougé mais avait, pendant les trois heures qu'avaient duré le transport, laisser échapper des petits gémissements. Qui avaient fini par taper sur le système de l'argenté. Il savait que le roux le faisait exprès mais il ne voulait pas rentrer dans son jeu. Aussi fit-il comme s'il n'entendait rien.

Quand la fourgonnette s'immobilisa, tous émirent un soupir de soulagement. Le roux ne bougea pas. Il attendait patiemment.

-Kurosaki ! Allez lève-toi !

Ichigo ouvrit les yeux et fixa Muguruma, une lueur de défi dans le regard.

-Je crois qu'il faut d'abord que vous me détachiez inspecteur, fit-il en levant ses menottes attachées au banc.

L'inspecteur jura et s'avança jusqu'au prisonnier. Il fut obligé de se mettre entre les jambes écartées de celui-ci pour défaire l'attache. Le roux lui lança un regard volontairement lubrique.

-Je croyais pas qu'ça allait vous manquer aussi vite … inspecteur, fit le roux en se penchant en avant.

Leurs visages se retrouvèrent séparés de quelques centimètres. Ichigo respira le souffle chaud de l'inspecteur.

-Vous allez me manquer inspecteur Muguruma, murmura-t-il avant de lui lécher le lobe de l'oreille.

Il se recula avant que l'argenté ne réagisse. Tout s'était passé si vite. Muguruma jura tout bas, puis l'attrapa par le bras pour le mettre debout. Il en avait marre de ce gamin insolent. Il lui saisit un peu brutalement le coude et le fit descendre de la fourgonnette. Les attendait en bas les quatre policiers, qui avaient fait le voyage avec eux. Ichigo jeta un regard circulaire autour de lui. Ils se trouvaient dans un garage, assez haut de plafond. Il pouvait voir quelques gardiens armés sur des passerelles métalliques en train de les surveiller. Non de le surveiller. Ce qui le fit sourire.

-Avance !

-Oui, oui inspecteur, j'avance.

-Tss…

Muguruma reprit le coude de son prisonnier. A croire qu'il le faisait exprès. Il avança jusqu'au comité d'accueil qui venait d'arriver. Un homme se détachait du groupe de nouveaux venus. Grand, fin, ses fins cheveux argentés lui tombant sur le visages en mèches éparses, son uniforme beige moulant son corps, un peu trop même, son sourire plaqué sur son visage et ses yeux fermés. En quelques secondes, Ichigo avait l'inventaire de ce type et le mis dans la case 'à surveiller'. Quatre gardiens l'accompagnaient. Ichigo leur jeta à peine un regard, ils étaient quantité négligeable.

-Bien le bonjour messieurs. Je suis Ichimaru Gin, le chef des gardiens de cette prison. Je vais vous conduire chez le directeur.

Son regard balaya l'assemblée puis il se dirigea vers la porte par laquelle il était entré. Muguruma raffermit sa prise sur Ichigo et suivit le chef des gardiens. Aucune parole ne fut échangée durant les cinq minutes qu'il fallut au petit groupe pour arriver jusqu'au bureau du directeur. Ichimaru frappa trois petits coup à la porte et entra, suivit de l'inspecteur et du prisonnier. Ils se trouvèrent dans un vaste bureau aux couleurs clairs et aux meubles de bois sombre. Dans un fauteuil leur faisait face un homme aux cheveux châtains lissés vers l'arrière, avec une mèche rebelle sur le visage. Il leur offrit un sourire aimable qui ne monta pas jusqu'à ses yeux chocolat.

-Bonjour et bienvenue dans mon humble établissement, fit-il avec une voix douce.

-J'savais pas qu'c'était un hôtel ici, ironisa le roux.

-La ferme ! fit Muguruma en le secouant.

-Je me présente : Aizen Sosuke. Je suis le directeur de cette prison. Je peux me montrer plein de bonnes volontés comme extrêmement désagréable. Mais tout dépend bien sur de la ligne de conduite du prisonnier.

Il s'était levé et avait fait le tour de son bureau pour finalement s'appuyer nonchalamment dessus. Ichigo détailla un peu plus cet homme qui allait régenter sa vie durant ses prochaines années. Il devait avoir un peu moins de 40 ans et était très bien conservé. Ichigo ne doutait pas une seule seconde que cet homme puisse faire de sa vie un enfer. Mais l'enfer il le vivait déjà. Alors un peu plus ou un peu moins … Ichigo se dégagea de la prise de l'inspecteur et haussa les épaules.

-Moi ça m'va, fit-il, du moment qu'on vient pas m'cherher, j'reste tranquille.

-Bien … puisque tout est clair, fit le châtain, puis en direction de Muguruma, inspecteur si vous détachiez Kurosaki, Ichimaru-san le conduira à sa cellule et nous pourrons ainsi en terminer avec la paperasserie.

-Oui, bien sûr, se reprit-il.

En effet, il n'avait pas quitté des yeux Ichigo, comme s'il voulait graver dans sa mémoire la silhouette du jeune homme. Le roux l'avait tellement intrigué qu'il se demandait s'il arriverait à retrouver ce même intérêt pour quelqu'un d'autre. Puis il sourit en pensant que oui, il y avait quelqu'un d'autre. Il enleva les menottes au roux puis le regardant dans les yeux, tendit sa main. Ichigo la regarda avant de la serrer.

-Adieu et bonne chance Kurosaki.

-Adieu et bonne chance avec lui, inspecteur, répondit le roux malicieusement. Prenez soin de lui, il le mérite et faites bien attention à vous.

Muguruma fut surpris par cette dernière phrase et la sincérité avec laquelle il l'avait dit. Il resta immobile à regarder Ichigo suivre gentiment Ichimaru et sortir du bureau encadré par les gardiens. La voix d'Aizen le fit revenir à la réalité.

-Il vous a troublé vous aussi, demanda le châtain.

-Oui, souffla-t-il.

Un petit silence s'installa le temps qu'Aizen regagne son bureau. Une fois assis, il appuya sur l'interphone.

-Hinamori-chan veuillez nous apporter le thé, s'il vous plait, fit-il d'une voix douce.

-Tout de suite, Aizen-san, lui répondit une voix féminine.

-Asseyez vous, inspecteur Muguruma.

L'argenté s'assit donc en face du châtain. Leurs regards se rencontrèrent un instant avant de se reporter sur la porte qui venait de s'ouvrir. Une petite femme, brune, entra dans le bureau en portant un plateau sur lequel trônait une théière fumante, deux tasses et une coupelle avec des petits gâteaux secs.

-Merci Hinamori-chan.

Cette dernière s'inclina et sortit en fermant la porte derrière elle.

-Bien, reprit-il en servant le thé. Finissons-en de cette affaire qui nous occupe.

Il posa une tasse devant Muguruma et porta la sienne à ses lèvres. L'inspecteur le regarda faire, peu à l'aise avec cet homme. Puis il se reprit.

-Oui finissons-en.