Bonsoir bonsoir ! Ceci est ma première fanfiction, je vous en prie, soyez indulgents. Elle est mignonne et assez légère. Merci d'avance pour vos remarques constructives ou non :)

EDIT août 2015 : J'ai édité tous les chapitres de la fic, enfin ! Sans foncièrement en changer la forme, j'ai corrigé les maladresses et rendu l'ensemble plus agréable à lire.

Résumé : Draco est bucolique, il se retire tous les soirs dans son alcôve. Le problème, c'est que Ron, Hermione et Harry ont décidé d'élire domicile là, ce qui fait que notre blond est très frustré. Il voudrait bien jarter les gêneurs mais il surprend malencontreusement son nom dans une de leurs conversations. Et en réalité, Potter a un problème, et son problème, c'est lui, Malfoy.

Cette histoire nous amène vers un faux voyage dans le temps. Harry et Draco vont revivre chacun de leurs souvenirs communs, mais ces derniers seront altérés par un nouveau principe : ils ne sont pas ennemis. Ils ne sont que deux étrangers. Pourtant, cette aventure va les amener vers une conclusion tout-à-fait inattendue, comme s'il leur est impossible de s'ignorer.

Disclaimer : Tout l'univers appartient à JK à part mon petit fanart, qui sert d'image à la fic.


DRACO SANS HARRY ET HARRY SANS DRACO

Chapitre 1 : Où l'on découvre un Draco bucolique


Son regard gris glissait sur le lac, sans rencontrer aucun obstacle où s'amarrer. Tout était suspendu. L'eau se tenait immobile, presque paisible, troublée seulement, de temps à autre, par la molle explosion d'une bulle. Quelques insectes voletaient vaguement à sa surface, vagabonds bourdonnant ou sentinelles discrètes du lieu.

Dans un tel tableau bucolique, l'idée-même de mouvement paraissait tout-à-fait absurde. A ce moment-là de la journée, quand elle croit qu'il n'y a personne pour la surprendre, la Nature prend cet air indolent.

Draco soupira. Rien ne semblait pouvoir perturber la sieste murmurante de la forêt, et pourtant... Il tira sa montre. Le Vacarme allait se pointer dans moins de cinq minutes. Deux semaines que ces trois crétins avaient pris l'habitude de s'allonger près du lac, après les cours.

Ils ne pouvaient s'empêcher de parler bruyamment, de s'agiter en tout sens ou de rire aux éclats. C'était, à n'en pas douter, dans leur nature profonde d'être aussi rustres que cet imbécile de demi-géant qui servait de garde-chasse à Poudlard.

Cela faisait plusieurs mois que Draco, lui, avait découvert cette alcôve cachée. Alors qu'il se promenait à l'orée de la forêt interdite, réfléchissant à la meilleure façon d'attirer Allison Bayle, une cinquième année dotée d'un cul en or, dans son lit, il était tombé sur un petit passage boueux, assez éloigné du Parc.

Par curiosité ou par ennui, il l'avait suivi et avait fini par pénétrer dans l'alcôve. Tout autour de lui, des arbres et des feuilles, des racines et là-haut, un petit bout de ciel. Le lac à ses pieds, retenu comme dans un petit bassin. Tout juste la place pour un homme de s'étendre dans l'herbe et respirer, à l'abri de tous les regards. Un petit coin de paradis, capable de rendre un Malfoy sentimental. C'est pour dire.

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Bien entendu, Draco n'avait parlé de cet endroit à personne. Tout d'abord parce qu'il n'étais pas dans ses habitudes de raconter ses petites histoires à tout-va. Méfiance étant mère de sûreté, l'héritier des Malfoy parlait peu de lui. Certes, il aimait fanfaronner, et parfois il exagérait l'importance de son rôle dans la guerre à venir... mais jamais il ne lui viendrait à l'esprit de confier ses pensées personnelles à qui que ce soit. Faire correspondre ses dires avec son image, rien de plus, rien de moins. Qui est-ce que le masque cachait vraiment, peu importait, après tout.

Bref, la vie de Draco Malfoy était, il l'admettait, aussi enviable qu'épuisante. Toujours dans la représentation, dans la maîtrise et dans le secret, il devait garder pour lui ses émotions, ses peurs ou ses moments de doute. Pas facile de toujours feindre l'assurance et la suffisance absolues, même s'il était tout de même un maître en la matière. Un maître dans tous les domaines, hein.

Tout cela pour dire que, depuis qu'il avait découvert l'alcôve, c'était le seul lieu où il se sentait réellement en paix avec lui-même. Loin de tous, de ses amis, de ses ennemis, loin du château et de ses bruits éternels, il avait l'illusion de se retrouver. Ce petit coin de verdure permettait à Draco de souffler.

Il se laissait enfin aller, à regarder, sans beaucoup d'intérêt, cette fleur en forme de poire violette, à plonger dans le ciel, la tête enfoncée dans une grosse touffe d'herbe tendre. Lui qui détestait la saleté, se relevait pourtant toujours froissé, taché, quelques brindilles accrochées amoureusement dans ses cheveux ou ses vêtements, mais heureux, s'il pouvait l'être. Il croyait devenir plus doux, même si cette singulière impression ne perdurait heureusement jamais plus de dix minutes. Si ça n'avait pas été le cas, il aurait consulté un médicomage de toute urgence.

Deux semaines auparavant seulement, il était intimement persuadé d'être la seule et unique personne à avoir jamais exploré cette berge. Il croyait qu'elle resterait sa cabane secrète jusqu'à la fin de sa scolarité et que, lui parti, elle tomberait dans l'oubli. Qui donc s'aventurerait jusque-là ?

Mais Draco avait oublié qu'il y avait, à Poudlard, trois Gryffondors qui avaient la fâcheuse manie de toujours interférer dans ses plans. Trois putain de Gryffondors. Par quel malencontreux hasard avaient-ils décidé, ce jour maudit, de se promener à la lisière de la forêt, Draco l'ignorait et s'en contrebalancait royalement. Par contre, le fait qu'ils se soient sentis obligés d'élire domicile dans son lieu de retraite, voilà quelque chose qui lui foutait les boules.

xXx

Ce jour-là, quand Draco les avait entendus approcher pour la première fois, il avait fui sans un regard en arrière. Après tout, il ne savait à ce moment-là pas du tout à qui il avait affaire... Des bruits de pas, dans un endroit si reculé ? C'aurait pu être des centaures fous, des criminels illuminés à la recherche de Harry Potter ou encore un élève un peu trop curieux qui l'aurait suivi.

Dans tous les cas, être surpris à mater les oiseaux, le sourire aux lèvres et arborant l'air d'un abruti fini, non merci. Draco avait eu conscience qu'il perdrait toute crédibilité auprès du château entier, si quelqu'un le découvrait l'alcôve. Difficile de se faire passer pour un Mangemort endurci qui ne craint pas même le Seigneur des Ténèbres quand on mâchonne un brin d'herbe en sifflotant.

Le lendemain, il avait guetté l'arrivée potentielle des gêneurs. Ce ne fut pas en vain car, à la même heure que la vieille, à tout juste cinq heures et quart, il avait entendu des voix s'approcher. Si c'était des idiots de Poufsouffles, il se ferait le malin plaisir d'éliminer ces merdeux et de les abandonner dans une clairière, loin, très loin du chemin de terre. On disait qu'il y a des Acromentules dans la Forêt Interdite. Draco aurait été très heureux de leur fournir de quoi se restaurer.

Le Serpentard avait frôlé la crise cardique quand il avait apercu les écharpes rouge et or. Des putain de Gryffondors. Trois putain de Gryffondors. Bref, le trio infernal qui était venu le faire chier jusque-là. Etrangement, il n'avait même pas été surpris. Juste très, très énervé que ses soupçons se soient transformés en une vérité inéluctable.

Draco avait d'abord pensé à aller les voir, leur botter le cul, les transformer en Veracrasses, les pétrifier et les abandonner aux Sombrals. Il avait vite abandonné cette idée. Non pas qu'il eût peur des Sombrals, qu'il ne pouvait de toute façon pas voir, mais plutôt que le Veracrasse était un concept qui le répugnait particulièrement. Vraiment.

xXx

Depuis ce jour-là, Draco n'était revenu qu'une seule fois et avait de nouveau fui à l'arrivée des petits cons. Il n'avait pas eu la volonté de s'engueuler avec eux, c'aurait été une perte de temps.

Draco ne s'avouait pas qu'il voulait éviter d'éventuelles et indiscrètes questions du style « Heu Malfoy... Qu'est-ce tu fous ici ? ». Plutôt fuir que devoir se justifier. Expliquer que même lui pouvait avoir besoin d'un peu de tranquillité, c'était au-dessus de ses force. Il aurait juste trop envie de crier « Mais merde, laissez ma putain de vie en paix ! »

Bref, Draco avait fui la confrontation pendant deux longues semaines, en bon petit Serpentard un peu trop orgueilleux pour admettre qu'il était lâche. Mais ce jour-là était un nouveau jour. Un jour où il se sentait hyper prêt à aller se frotter à Potter et ses deux faire-valoirs. Où, pris dans un élan de fierté inaccoutumé, il préférait mourir debout que vivre à genoux.

Ce qui se traduisait dans la situation actuelle par : tendre le gourdin au troll pour se faire battre plutôt que filer en douce en rampant dans sa morve. En somme, il abandonnait son comportement de parfait Serpentard pour l'attitude résolument stupide d'un Gryffondor. Enfin, presque. Courageux mais pas suicidaire : le garçon jeta un dernier coup d'œil à sa montre avant de se lever et de se faufiler derrière un arbre. Autant que ce soit lui qui les prenne par surprise.

Il n'avait pas vraiment de plan mais un objectif bien précis : se débrouiller pour récupérer son alcôve.

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Les trois idiots ne tardèrent pas, aussi ponctuels que . Inconscients du danger comme des hiboux au sortir de l'œuf, ils s'installèrent joyeusement dans l'herbe de l'alcôve. Draco ne savait pas comment ils se débrouillaient, mais ils arrivaient à tenir tous les trois dans ce petit carré d'herbe, qui lui semblait pourtant trop étroit pour lui seul. Ca devait être inconfortable au possible.

Des froissements de papiers, certainement des emballages de dragées et de chocogrenouilles, se firent entendre. La colère de Draco monta d'un cran. S'ils s'avisaient de dégueulasser son petit cocon... Mais le Serpentard n'eut pas le temps de réfléchir à la torture qu'il leur ferait subir, car on venait de prononcer son nom.

- Hermione, je ne conteste pas du tout le fait que tu sois un puits de savoir infini, ni que tu aies souvent … bon d'accord très souvent raison mais... tu es vraiment sûre de ce que tu avances ?

Draco aurait reconnu la voix de la belette entre mille. C'était une voix qui criait « je suis roux et pauvre ! ».

- Ron, je suis certaine de ce j'avance, tu crois que je n'y ai pas réfléchi ? J'ai écarté toutes les autres hypothèses. Pour sa santé mentale, et aussi pour la nôtre, Harry, ici présent, devrait arrêter de parler de et surtout de penser à Malfoy.

Alors ça c'était trop fort ! Draco n'en croyait pas ses oreilles, même s'il avait toujours prétendu posséder l'oreille absolue. Pardon ? Harry Potter, le Survivant au grand cœur qui devait, en plus d'accorder une main salvatrice à toutes les personnes qu'il rencontrait, vaincre le plus puissant des sorciers de tous les temps, perdait son temps à parler de lui ? A penser à lui ?

Tout plein de choses se bousculèrent dans la tête de Draco. Il avait peut-être mal entendu. Il avait peut-être bien entendu mais la Sang de Bourbe s'était trompée de nom. Il avait peut être bien entendu et la Sang de Bourbe ne s'était pas trompée de nom mais Potter allait démentir l'affirmation.

Mais si ce que Granger disait était vrai, Draco pouvait, illico presto, se jeter dans le lac et attendre la mort. Parce que si le Balafré commençait à penser au charismatique Malfoy, la guerre allait mal se finir pour tout le monde. Autant crever avant le massacre. Potter, le souiller de ses pensées impures ? Répugnant.

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Draco, toutefois, ne céda pas à ses envies de suicide. Par contre, il eut l'idée, qui sur le coup lui sembla extraordinaire mais qu'il regretta amèrement par la suite, de surgir de son buisson pour faire une entrée en scène aussi fracassante que ridicule.

- Et pourquoi donc, je vous prie, le petit Saint Potter s'abaisserait-il à penser à mon humble personne ? demanda t-il, imitant de façon plutôt convaincante la plus profonde des interrogations existentielles.

Du coin de l'œil, Draco se délecta de la réaction de Potter. Sa mâchoire se décrocha, ses yeux s'écarquillèrent, sa peau passa du blanc au vert pour se fixer sur un rouge soutenu, sa tête se secoua de gauche à droite, dans un déni total de la situation. Non non non, ce qui arrivait n'était pas en train d'arriver.

Plutôt combattre un troupeau d'hippogriffes furieux que d'affronter Draco Malfoy, qui possédait une information aussi capitale que le prochain plan de Voldemort. S'il avait été plus doué en Métamorphose, Harry se serait transformé en Botruc pour finir sa vie caché dans le creux d'un tronc.

- Okay Malfoy, je vais tout t'expliquer.

Draco fit la moue. Il s'attendait à une réplique cinglante de la part du petit brun. Au lieu de ça, il allait subir une longue explication super chiante de Miss je-sais-tout. Il aurait d'ailleurs du s'y attendre, cette grande gueule se sentant toujours obligée d'étaler son savoir.

Potter n'avait toujours pas bougé d'un pouce. C'en était tellement étrange que Weasel le secoua, comme pour vérifier qu'il n'avait pas subi un maléfice du saucisson. Ce type était décidément pitoyable.

- Malfoy, il faut d'abord que tu promettes de ne parler de ça à personne...

Le Serpentard allait protester mais il n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche. Granger pointait sa baguette sur les parties intimes du blond.

- Sinon, je fais exploser ces... choses – elle prononça ce mot comme s'il s'agissait de bouses de Scroutt à Pétard – de telle façon que tu ne pourras plus jamais les utiliser pour autre chose que pour pisser.

La belette regarda sa copine comme si elle était devenue folle. Il prit note mentalement : ne plus jamais contredire Hermione Granger. Draco admit que la réaction du roux était normale.

Mais il était de notoriété publique, de toute façon, qu'il était complètement idiot de sortir avec une Sang-de-Bourbe. Ces gens-là étaient juste dégénérés. Et celle-ci semblait n'avoir jamais approché un peigne de sa vie.

Non, la réaction de Weasley n'intéressait pas Draco. En revanche, il ne s'expliquait pas l'absence de mouvement du Balafré. Potter n'avait tout bonnement pas bronché. Tout cela intriguait Draco de plus en plus.

Peut-être qu'il tenait le scoop le plus chaud du mois ou même de l'année.

Potter, le saint, le parfait Potter, obsédé par le vil Draco Malfoy !

xXx

- D'accord, finit par accepter le Serpentard. Je serai aussi silencieux qu'une Langue-De-Plomb. Maintenant, Granger, tu vas ranger immédiatement ton bâton bas de gamme loin de mes précieux appendices, sinon je t'écrase la tête contre cet arbre.

Granger eut l'air soulagée qu'il accepte de garder le secret et posa sa baguette sur ses genoux. Ce n'était donc que des menaces en l'air...

- Bon, je me lance.

Dès qu'elle eut dit ces mots, Granger se mit à parler d'une voix assurée, celle-là même qu'elle utilisait pour répondre aux questions des professeurs. Draco eut très envie de s'emparer de sa tignasse et de l'envoyer loin, très loin d'ici.

- Cela fait environ trois semaines que Harry (elle jeta un coup d'œil, quand était toujours aussi léthargique) est totalement ailleurs. Il ne pense ni à V... Vous-savez-qui, ni à l'Ordre du Phénix, ni à ses cours, pourtant nous sommes dans une année-phare de nos études. Les rares moments où il se détend, c'est quand on se rend dans notre alcôve.

Draco tilta. Comment ça leur alcôve ? Et lui, il comptait pour de la crotte de Doxy ?

- Au début, on ne savait vraiment pas ce qui avait pu le mettre dans cet état. On a d'abord cru qu'on lui avait fait boire un poison...

- Ou même un philtre d'amour. Je reste persuadé que ce n'était pas une hypothèse « invraisemblable », intervint Weasley.

Draco et Granger jetèrent un regard désolé au rouquin. Il était un cas désespéré.

- Ecoute Ron, je te ferai boire un philtre d'amour un jour et tu verras bien que tu ne resteras pas immobile et pensif toute la foutue journée, dit Hermione avec impatience. Bref, Malfoy, il s'est juste avéré que quelque chose le tracassait, au-dessus même du devoir de Métamorphose...

Granger frissonna à cette idée, ce qui fit ricaner Draco. Cette fille était aussi stupide que son mec. Le Serpentard commençait à perdre patience.

- Accouche, dents-de-lapin, ou je te fous des coups de pied dans le ventre pour te faire avorter ?

- J'y arrive. Harry nous a avoué il y a quelques jours que son principal problème... C'est toi.

xXx

En quoi est-ce que cela était une explication ? Cette idiote aux cheveux en carton tournait autour du pot. Draco savait bien qu'il était un problème pour environ les trois quarts de Poudlard.

Déjà, parce qu'il était à Serpentard, ce qui le disqualifiait derechef du camp des Gentils. Il avait toujours joué le rôle qu'on lui prédestinait avec efficacité.

Et puis, parce qu'on le soupçonnait d'être un Mangemort – ce qui d'ailleurs était vrai.

Enfin, parce qu'il faisait partie d'une famille de Sang-Purs, si fière de l'être qu'il lui était difficile d'entretenir des relations courtoises avec les autres sorciers.

En somme, il y avait mille et une raisons pour que Draco soit, effectivement, un problème dans la vie de Harry Potter. Mais pas au point de le changer en larve de Veracrasse, si on en croyait les paroles de Granger.

- Je ne vois vraiment pas où tu veux en venir, Granger. Si tu sous-entends qu'il voudrait m'éliminer de la surface de la Terre, j'ai le plaisir de lui retourner le compliment.

- Non, Malfoy.

Le ton délicat et gêné qu'avait pris la jeune fille l'inquiétait. Il voulait se lever et partir, ne plus jamais entendre parler de ces trois sauvages. Retourner comploter contre le Ministère ou l'autre vieux fou.

- Allez, Draco, ouvre les yeux.


Petit mot : Merci d'amour, laisse un message si tu le sens :D