Disclaimer : Ca a pas changé aux dernières nouvelles.

Note d'auteur : Bonjour/Bonsoir ! Et merci pour vos reviews/follow/favorite ! Bienvenu sur le dernier chapitre officiel de Scapel ! Oui, je vous rassure c'est vraiment la fin, je vais pas vous pondre un autre chapitre. Par contre, si je suis suffisamment motivé, moi et ma bêta vous écrirons des bonus sur cette histoire. Cela concernerait le voyage de Khan avec l'équipage de l'Explorer il y a cinq ans, le temps qu'il a passé sur la colonie... Bref, comme je sais pas quand ça arrivera (surtout avec mes examens qui approchent) on va dire que cette fic est officiellement terminée mais officieusement en cours (ça ne veut absolument rien dire... Je manque vraiment de sommeil.) Quoiqu'il en soit, je me suis bien éclaté avec cet épilogue qui est super long. Franchement au départ, ça devait faire une longueur équivalente aux autres chapitres mais là, ça fait carrément 37 pages oppenOffice... C'est flippant bordel. Quoiqu'il en soit trêve de blabla, je vous laisse avec un mot de ma béta (mon dieu ça rime comme « Hannibal le cannibal ». Ne cherchez pas de logique à cette dernière phrase mes associations d'idées sont chelous et sans aucune logiques). Bonne lecture !

Note d'Astrid Guestmind decla bêta : Salut c'est mwaaaaaaaa ! MWAHAHAHAHAHA, il est cool c'est épilogue ! Il a faillit être teeeeeellement plus long avec toutes les conneries que Raiu-chan et moi on se racontait à la fac. Mais bon, ces « scènes coupées » seront sans doute dans un bonus ! Enfin j'espère, parce qu'on a bien rigolé x) Enfin BREF, je divague, je divague, et avec tout ça vous avez toujours pas le chap. Alors je tiens à préciser que ça fini plutôt bien, ce dont je ne reviens pas vu que Raiu est une drama-queen qui aime torturer les gens et que Khan a franchement une tête à se prendre des poêles à frire sur le truffe, MAIS, voilà, ça fini bien ! (Vous êtes spoilés). Amen. Gloire au Kiwistan. Tchao les koalas. Bonne lecture !


– Je ne sais pas quoi faire. Couina pitoyablement Jim avant de s'affaler sur la table, la tête dans ses bras.

McCoy leva les yeux au ciel avant de se caler un peu plus dans son siège, son verre bientôt vide en main. Les deux amis avaient commencés à boire il y a une bonne heure et demi, faisant honneur à la bière romulienne acheté plus ou moins illégalement lors de la dernière permission. Spock aurait protesté quand au caractère de l'achat s'il l'avait su. Mais voilà, le Vulcain ignorait tout de ce stock et même de cette petite soirée et heureusement, vu qu'il en était l'actuel sujet de conversation depuis la troisième bière du Capitaine.

– Qu'est-ce que tu veux que je te dise Jim ? Demanda McCoy. T'as pas trop le choix, soit tu avoues tes sentiments pour l'espèce de gobelin au sang vert soit tu l'oublies.

– Mais justement ! S'exclama Jim en prenant une nouvelle gorgée. Je veux lui en parler mais le truc c'est que je ne sais pas comment aborder le sujet !

– Il a rompu avec Uhura, saisit ta chance bordel. Répondit McCoy en se servant à nouveau.

Oui, que le plus jeune saisisse sa chance, lui au moins pouvait encore le film. Avec un soupire attristé, McCoy sirota longuement son verre en songeant à Khan. La mission des cinq ans était terminée et dans quatre jours, l'Enterprise serait de retour sur Terre. Une chose, ce ne fut pas un voyage facile. Ils avaient exploré bon nombre de planètes, était allé à la limite de nouveaux systèmes solaires et avait découvert bien des choses interférentes. Malheureusement, le voyage ne s'était pas fait sans heurt. Le vaisseau en avait vu de belles et plus tragiquement, ils avaient également perdu des membres de l'équipage...

Mais c'est lors de la quatrième années que les choses avaient évolué entre Jim et Spock. Le vaisseau avait été passablement endommagé par une pluie d'astéroïdes et cela avait obligé l'Enterprise à se poser en urgence sur une planète. McCoy grimaça mentalement à se souvenir. Il n'était resté que cinq jours sur cette planète qui s'était révélé habité par une civilisation d'indigènes à la peau rouge et aux pupilles grises métallique. Le peuple s'était montré amical et l'arrivait de l'Enterprise coïncidait avec la célébration d'une de leur fête la plus importante de l'année. McCoy ne se souvenait plus du nom de la fameuse divinité mais le point d'orgue de la célébration était un sacrifice humain où le pauvre malheureux était ficelé et jeté dans un gouffre sacré qui ne semblait pas avoir de fond.

Malgré la Première directive, l'équipage s'était vu obligé de partager les célébrations précédents le sacrifice (mais à ce moment là, ils ne le savaient pas encore) pour ne pas froisser leur hôtes. Et Jim – maudit soit sa proportion au flirt – n'avait pas trouvé mieux que de draguer un prêtre, ce qui visiblement équivalait à se proposer comme sacrifice ! C'est ainsi que le lendemain, les membres de l'Enterprise s'étaient mis à chercher leur Capitaine qui semblait avoir disparu. C'est Spock qui avait découvert le pot au rose, surprenant les indigènes qui traçaient des symboles rituels sur le visage d'un Jim drogué et s'apprêtaient à le pousser dans le gouffre. Il avait fallut plusieurs membres de l'équipage pour empêcher un demi-Vulcain très en colère de battre à mort les indigènes tenant Jim.

Pour faire court, l'Enterprise avait dû partir en catastrophe et Scotty s'était vu obligé de terminer les réparations en vol. Depuis, la situation entre le Capitaine et son Premier Officier était devenu encore plus fusionnelle et Uhura, qui en avait assez d'être reléguée au second plan (plus l'accumulation de plusieurs autres choses, dont probablement le fait que Spock était un handicapé de l'expression de ses émotions) avait finit par craquer. L'officier avait posé un ultimatum simple au Vulcain. S'il devait choisir entre la perdre elle et perdre Kirk, qui choisirait-il ? Spock n'avait pas répondu mais ça avait été suffisant pour Uhura. Les deux avaient rompus quelques jours après. Mais voilà, depuis, ni Jim ni Spock n'avait fait un mouvement alors que cela crevait les yeux qu'ils étaient fait l'un pour l'autre. Honnêtement, comme bien des autres, à partir de la quatrième année, McCoy avait parié sur la durée qu'ils mettraient pour se mettre ensemble. Lui avait placé pour deux ans et semblait bien parti.

– Mais si lui ne partage pas mes sentiments... Commença Kirk avec une moue de chiot battu.

– Jim, arrête, tu deviens ridicule.

– Ben si je suis tellement ridicule t'as qu'a me donner un conseil ! S'écria le Capitaine.

– Je suis tombé amoureux d'un terroriste de 300 ans génétiquement modifié qui avait asservit un quart de la planète à son époque et qui s'est barré avec une cinglée je-ne-sais-où. Déclara ironiquement McCoy en levant les yeux au ciel. Puis je te signale que mon mariage c'est soldé par un divorce alors tu veux vraiment que je te file un conseil ?

La réponse eut pour effet de faire soupirer désespérément Kirk qui, McCoy le remarqua, commençait à virer progressivement au vert. Les deux hommes continuèrent de boire, un peu plus lentement maintenant, sombrant dans une torpeur mélancolique.

– Alors t'étais vraiment tombé amoureux de Khan finalement ? Demanda gentiment Kirk en reposant son verre sur la table.

Bones resta silencieux un moment avant de fermer brièvement les yeux et de hocher la tête.

– Tu le reverras peut-être un jour Bones. Fit Kirk avec un ton qui se voulait réconfortant.

– J'en doute. Soupira le médecin. Et même si c'est le cas, il c'est quand même passé cinq ans...

– Notre vie amoureuse est merdique. Conclu le Capitaine. On devrait peut-être se marier.

McCoy faillit recracher sa boisson et regarda Kirk dans les yeux.

– Vu ma chance, il y a de forte probabilité que tu finisses comme Li-Wei. Répondit-il avec un regard sombre. Et à cause de ça, le gobelin au sang vert me tuerait...

– Ouais... Je suis encore désolé pour elle. Fit Kirk avec une expression désolé, s'en voulant d'avoir ramené le sujet de la jeune chinoise sur le tapis.

Le docteur haussa les épaules, signifiant qu'il ne lui en voulait pas. Peu de temps après, Kirk se levait pour presque courir jusqu'aux toilettes.

Bones le regarda partir, s'assurant qu'il gagne bien les toilettes. Il n'avait pas spécialement envie que Jim vomisse dans sa chambre. McCoy reposa lui aussi son verre, vide, et s'affala définitivement sur sa chaise. Il ne lui fallut pas longtemps pour songer à nouveau à Khan. Il suffisait que son esprit soit laissé quelques instants à la dérive pour qu'il pense à l'Augment. Malgré ses efforts, McCoy n'arrivait pas à l'oublier. Il supposait que ses sentiments étaient moins forts désormais, mais ils n'avaient pas disparus…

McCoy tenta d'oublier Khan. Il avait tenté d'avoir de nouvelles relations. A la moitié de la première année, Bones était sortis avec une belle jeune femme faisait partie de la section scientifique. Une anglaise du nom de Meredith qui avait des cheveux mi-longs bouclés, des yeux noisette et un perpétuel petit sourire. Meredith avait un humour incisif et un esprit vif qui faisait le bonheur de McCoy. Cependant, la disparition de Khan était encore récente et Bones était assez souvent dans la lune. Meredith lui reprocha vite son manque d'implication dans leur relation et les disputes devinrent de plus en plus fréquentes. Un soir, se fut la crise de trop. Presque tous les couloirs alentours pouvaient les entendre hurler. Ils se séparèrent après ça, au bout de huit mois de relation commune.

Par la suite, McCoy s'était noyé dans son boulot et ce n'est pas ce qui manquait avec une telle mission. Ce n'est qu'au tout début de la troisième année de voyage que McCoy entama une nouvelle relation sérieuse. Une chinoise du nom de Li-Wei qui faisait partie de l'équipe d'ingénieur de Scotty. Elle n'avait pas encore trente ans mais, tout comme Chekov, c'était une génie qui possédait un talent certain pour son travail. Li-Wei était plus douce que Meredith et plus calme aussi. Elle avait toujours le mot pour apaiser Bones, toujours la manière de lui montrer une mauvaise situation sous un meilleur angle. Li-Wei c'était imposé comme un rayon de soleil. McCoy l'adorait réellement. Non, il l'aimait même. Ses pensées pour Khan commencèrent à s'estomper et Bones songeait qu'il pourrait finalement l'oublier.

Mais la vie était cruelle et semblait détester la vie amoureuse de Leonard McCoy.

Lors d'une nouvelle permission sur une planète dont la civilisation ressemblait au Moyen-âge Terrien, McCoy était resté sur le vaisseau pour s'occuper de quelques membres de l'équipe scientifique. Spock n'avait rien pu faire pour empêcher la petite explosion dû à une réaction chimique imprévue. Rien de grave mais certains avaient subis des brûlures et d'autres inhaler un peu trop de mauvaise fumée. Le docteur s'était excusé auprès de Li-Wei et lui avait promis de la rejoindre dès qu'il le pourrait. Cela faisait presque un an et demi qu'ils étaient ensemble et ils filaient un amour tranquille et tendre. L'ingénieure s'était contentée de lui dire de ne pas trop tarder et était ensuite partie avec d'autres membres de l'Enterprise. Brisant encore une fois la Première Directive (honnêtement, ils n'étaient plus à ça près), des villageois les avaient accueillis et avait organisé un festin pour les « Visiteurs de l'espace ».

Kirk était de l'expédition mais avait été convié par une jolie paysanne ( à la poitrine fort développée) à visiter les alentours du village. Kirk étant Kirk, il avait sauté sur l'occasion. Le festin avait battus son plein avant qu'ils n'arrivent finalement au dessert. Au même instant, McCoy venait de finir avec ses patients et était passé par sa chambre pour changer de vêtement. Il sortait de sa cabine quand son communicateur sonna. McCoy décrocha et pour la première fois depuis trois ans, le monde sembla à nouveau s'arrêter.

Li-Wei faisait un choc anaphylactique.

Elle avait bu une sorte de lait sucré à la couleur verte parsemé d'éclats d'un aliment similaire aux graines de tournesol. La chinoise en avait bu la moitié avant de se sentir bizarre. Elle s'était mise ensuite à tousser sans pouvoir s'arrêter. Les membres de l'Enterprise avaient commencé à s'inquiéter mais ils ne prirent pleinement conscience de la gravité du problème que quand l'ingénieure s'effondra sur le sol, en train d'asphyxier. Personne n'avait rien pour la traiter et aucun médecin n'était descendu avec eux, tous occupés comme McCoy. Quand elle avait fait un arrêt respiratoire, Sulu avait réussit à la réanimer temporairement. Mais quand enfin Bones était arrivé au village, en courant le plus vite possible et le sac plein d'hypo, Li-Wei avait succombé au choc.

McCoy s'en était voulu à un point inimaginable. Pour la deuxième fois, il perdait une personne qu'il aimait sans pouvoir ne serait-ce que lui dire adieu. Après ça, Bones s'était décidé à ne plus avoir aucune relation autre que purement sexuelle, n'acceptant que des aventures sans-lendemain durant les permissions.

Le docteur sortit de ses pensées en étendant Jim vomir tripes et boyaux dans la cuvette des toilettes.

– T'as besoin d'aide ou je peux te laisser mourir tranquille ? Demanda Bones en baillant.

Un vague « Je gère... » lui parvint et McCoy ne put s'empêcher de ricaner doucement. Son ami avait toujours eut un peu plus de mal à tenir l'alcool par rapport à lui. Aaaah la jeunesse...

McCoy fixa sa bouteille désormais vide, songeant que dans très peu de temps, il serait enfin de retour à la maison.

oOoOoOo

Komack avait eu une excellente journée jusque là. Pas d'insubordinations, d'accidents ou même d'imprévus. Nogura avait renoncé à aller à la conférence de Paris le mois prochain et Komack se faisait un plaisir de le remplacer, préparant déjà son baratin pour impressionner tous les gens important qu'il allait rencontrer. Enfin bref, une très bonne journée. Il se faisait une pause entre deux rapports, sirotant son thé tout en se demandant si sa nouvelle secrétaire était célibataire, quand soudain l'immense écran en face de son bureau s'alluma d'un coup.

– Salut Amiral ! lança joyeusement Astrid Guestmind.

Komack recracha son thé d'un jet spectaculaire qui traversa quasiment tout le bureau, avant de beugler :

– GUESTMIND !

– Oui, c'est moi, je suis au courant.

– AU NOM DU CIEL mais qu'est-ce que vous FOUTEZ ICI ?!

– J'ai juste piraté votre bureau, vous allez pas m'en faire tout un fromage, si ?

Komack grimaça, se retenant de justesse de grincer des dents. L'insolence de cette folle furieuse ne lui avait pas manqué DU TOUT.

– Qu'est-ce que vous voulez ? Demanda l'Amiral, contenant difficilement son énervement.

– Oh trois fois rien. Fit Astrid avec un petit sourire. Je voulais juste vous annoncer qu'en tant que Grande Impératrice...

– Astrid ! On est une démocratie ! S'écria la voix d'Alyssa hors-champ.

– J'étais contre le système démocratique ! Répondit la Capitaine en faisant la moue.

– On s'en fout !

– Non on s'en fout pas !

– Bien sûr que si on s'en fout puisqu'on n'est. Pas. Un. Empire !

– Pff, tu ruines mon fun beaucoup trop souvent. Qu'est-ce que je vous disiez déjà amiral Komack ?

Komack cligna plusieurs fois des yeux, n'en croyant pas ses oreilles. Il se demandait bien qu'est-ce qu'il avait pus faire au ciel pour à nouveau devoir supporter cette cinglée et son équipage de barges ?

– Je vous demandais ce que vous voulez ? Répéta lentement l'Amiral.

– Ah oui c'est vrai ! S'exclama Astrid. En faite, le Kiwistan...

– Hypérion VII bordel !

– Mais tu vas me foutre la paix oui ? ! Hurla la blonde, se levant presque de son siège.

– Capitaine... Fit une voix masculine totalement blasée.

Astrid jeta un dernier regard noir vers Alyssa qui était toujours hors-champs avant de se racler la gorge.

– Donc, comme je le disais. Repris la Capitaine. La colonie d'Hypérion VII a décidé d'envoyer une délégation de trois humains et trois Augments pour installer le dialogue avec Star Fleet.

– ... De quoi ?

– Vous m'avez bien entendue. Sourit Astrid. On a décidé qu'au bout de cinq ans, vous vous seriez peut-être mit du plomb dans la tête et que le dialogue serait possible.

Komack la regarda avec de grands yeux. Alors là, c'était vraiment la meilleure de l'année ! Cette folle se déclarait indépendante de la Fédération tout en ayant volé toute une bande d'Augment avec en prime leur terroriste de chef et elle espérait revenir comme ça ? Qu'elle mette un pied sur le sol de la Fédération et il se débrouillait pour la mettre en cellule pour le reste de sa vie ! Puis la portée de l'information prit pleine sa dimension dans l'esprit de l'amiral qui fronça les sourcils.

– Vous allez venir avec des Augments ?

– Ben ouais. Répondit Astrid sur le ton de l'évidence. Nous sommes une colonie mixte et vous croyez pas qu'on va faire une visite sur Terre sans les emmener aussi ?

Ca c'était problématique par contre... Il ne pourrait pas mettre Guestmind en prison sans risquer de s'attirer les foudres des Augments. Il n'y avait aucun doute que ceux-ci semblaient désormais être intégré avec ces foutues terroristes indépendants. Si UN SEUL Augment avait réussi à mettre la Fédération en grande difficulté, Komack ne voulait même pas imaginer ce que ça serait avec, quoi, soixante douze d'entre eux…

– Je suppose que je n'ai pas le choix, grinça Komack.

– Nope.

– Très bien. Vous pourrez venir dans…

– En fait on déjà commencé le voyage pour la Terre donc ont devraient arriver dans une semaine à partir d'aujourd'hui.

L'Amiral fit la grimace avant de soupirer légèrement. Il allait devoir annuler son voyager à Paris avec tous les préparatifs qu'il devrait faire, et la durée du séjour de ces cinglés… Mon dieu, mais pourquoi lui ?

– Je vais devoir en informer les autres amiraux.

– Mais faites donc. Répondit la Capitaine avec son habituel sourire insolent. Cependant, n'oubliez pas de nous traiter comme n'importe qu'elle délégation ambassadrice. Je vous préviens, je connais nos droits.

– Disons que moi je les connais... Crus bon d'intervenir à nouveau Alyssa.

– Steven, frappe là. Répondit Astrid sans détourner le regard de l'écran.

L'amiral entendit un « AÏE ! » outré avant qu'un petit sourire satisfait ne fleurisse sur les lèvres de la Capitaine.

– Ne poussez pas le bouchon trop loin Guestmind. Siffla Komack qui sentait sa veine pulser à nouveau.

Cette femme le tuerait un de ces jours.

Astrid ne s'en formalisa pas et haussa les épaules avant de continuer :

– Quoiqu'il en soit, on vous enverra un nouveau message quand on sera à proximité de la Terre.

– Très bien.

– Au revoir Amiral Komack ! Chantonna la Capitaine. Astrid déconnecté !

oOoOoOo

Spock, une tablette sous le bras, tapa contre la porte de la chambre de McCoy le lendemain de sa soirée beuverie avec le capitaine. Le Vulcain avait d'abord été chercher Kirk mais Scotty l'avait croisé dans le couloir, et l'avait informé que les deux amis avaient passé la soirée ensemble pour boire et devaient surement être encore dans la cabine de Bones. Spock était donc allé directement jusqu'à la chambre de McCoy.

Après plusieurs longues minutes, la porte s'ouvrit enfin sur Bones qui affichait tout simplement une tête de déterrée. Heureusement, le docteur ne commençait pas son service avant deux bonnes heures. Bones se passa une main sur le visage, fixant Spock d'un œil torve.

– Qu'est-ce que tu veux ? Marmonna-t-il. Y a quelqu'un qu'est en train de crever ?

– Non. Répondit simplement Spock.

– Alors laisse moi cuver tranquille maudit gobelin au sang vert.

Et il referma la porte avant que Spock n'ait le temps d'ouvrir la bouche. Le Vulcain fixa la porte, haussant un sourcil tout ce qu'il y a de plus vulcain, un peu pris par surprise. Il hésita une microseconde avant de retaper à la porte. Il entendit grommeler derrière le battant avant qu'il ne s'ouvre à nouveau. McCoy soupira bruyamment, s'accoudant contre l'encadrement de la porte.

– Spock... Si t'as pas une bonne raison pour me faire chier maintenant, je te plante un hypo remplis de maladies vénériennes dans la seconde.

Encore une fois, Spock ouvrit la bouche pour répondre mais fut interrompue par le couinement pathétique de Jim qui se trouvait roulé en boule dans le lit du docteur.

– Boneeees, j'ai mal au cœur...

Le docteur tourna la tête vers le plus jeune en soupirant.

– T'as pas intérêt à vomir sur mon lit.

– Me parle pas de vomir... Fit Jim en enfouissant son visage entre ses bras.

– Capitaine. Intervint soudain Spock. J'ai des nouvelles importantes de la part de Star Fleet.

Cela du suffire à McCoy qui se poussa, laissant Spock entrer. Il abandonna les autres pour partir dans sa salle de bain à la recherche de ses hypos contre la gueule de bois. Ces petites merveilles vous remettaient d'aplomb en moins de vingt minutes ! Du moins pour lui qui avait l'habitude de l'alcool. Il allait sûrement devoir faire une double injection à Jim... Bones se planta un hypo dans l'avant bras avant de retourner dans sa chambre. Il y trouva Spock qui essayait de faire tenir Kirk en position assise, ce qui n'était pas chose facile. Mais avec un peu de persévérance, le Vulcain réussit à faire tenir Jim assis contre la taie de lit.

– C'est quoi cette nouvelle ? Finit par demander Jim avec un sourire un peu raté à cause de son teint cireux.

– Star Fleet a été contacté par l'ancienne Capitaine Astrid Guestmind.

– De quoi ? ! S'exclama d'un coup Jim.

McCoy profita de sa distraction pour le piquer une première fois avec le remède contra la gueule de bois. Jim sursauta et lui jeta un regard noir. Spock se retint de lever les yeux au ciel et reprit.

– Elle va venir sur Terre avec une délégation dans une semaine.

– De quoi ? !

Le docteur piqua une nouvelle Jim et celui-ci lui feula presque dessus. Bones leva les mains, montrant qu'il avait terminé et le Capitaine reporta son attention sur son Premier Officier.

– Cette espèce de cinglée va revenir sur Terre après ce qu'elle a fait ? Elle est complètement conne ou quoi ?

– Il semblerait qu'elle souhaite rétablir des relations avec la Fédération. Répondit simplement Spock, n'en sachant pas plus.

Déjà que l'Enterprise n'aurait jamais dû être au courant de ça... Mais Spock avait eu pour élève la nouvelle secrétaire de l'amiral Komack (la dernière était partie en dépression) qui avait surprit la conversation des amiraux à ce sujet quand elle leur avait servit leur thé. Sachant que l'information était susceptible d'intéresser son ancien professeur, la jeune femme s'était empressée d'envoyer un message l'Enterprise dans l'espoir que celui-ci le reçoive. Heureusement, l'Enterprise était à une distance suffisante de la Terre pour recevoir le message avec seulement un jour de décalage.

Spock avait en effet été très intéressé par la nouvelle et s'était alors empressé de la faire parvenir au Capitaine.

– Tu as bien dit une délégation ? Fit soudain McCoy en fronçant légèrement les sourcils.

– Oui, d'après le message il y aura trois humains et trois Augments.

– Carrément ? Demanda Jim en levant les yeux au ciel. Y aura même des Augments ? Ah bah ça va être la fête !

Spock hocha la tête et McCoy sentit son cœur s'accélérer malgré lui.

– Et... Est-ce que Khan sera là ?

Le Vulcain haussa très légèrement un sourcil mais depuis le temps, il avait comprit l'affection que McCoy avait eut pour Khan. Il faut dire que, depuis quelque temps, Spock estimait entretenir une émotion similaire à l'adresse de son Capitaine. Le problème est qu'il n'arrivait pas à en être sûr. Les relations avec les humains étaient beaucoup plus compliquées qu'entre les Vulcains…

– L'identité des membres de cette délégation n'ont pas été révélé. Expliqua Spock. Du moins, seule la présence du Capitaine Guestmind et sa Première Officier sont confirmés.

– Oh... Répondit McCoy en haussant les épaules.

Le docteur s'assit sur le lit, ne sachant pas quoi dire d'autre. Non, c'était plus que ça. Il ne savait même pas ce qu'il allait faire si jamais Khan faisait parti de la délégation. D'un côté, McCoy avait vraiment envie de revoir l'Augment mais de l'autre, il appréhendait beaucoup cette idée. Il s'était quand même passé cinq ans. Si sa vie sentimental à lui avait été un désastre, peut-être que ce n'avait pas été le cas pour Khan. Et même si l'ancien terroriste n'avait personne dans sa vie, il n'avait peut-être plus de sentiment pour lui. McCoy poussa un discret soupir, se morfondant déjà.

– Comme on sera arrivé avant eux. Fit soudain Jim. On pourra peut-être les voir. Si Khan est effectivement présent, ça serait bien de pouvoir à nouveau lui parler.

Spock hocha la tête mais il haussa légèrement un sourcil avant de fixer son Capitaine.

– Cette envie de rencontrer la délégation ne serait-elle pas aussi lié à votre envie de vous livrez à ce que vous humains appelez un concours de « Moi j'suis le meilleur ! » avec le Capitaine Guestmind ?

Jim fit la grimace avant de ricaner comme un idiot :

– Tu me connais trop bien Spock.

Les deux hommes se sourirent et McCoy, qui avait encore beaucoup trop d'alcool dans le sang pour supporter ces niaiseries, grommela :

– Oh prenez vous une chambre !

Cela eut pour effet de faire rosir Jim et de faire hausser un sourcil intrigué à Spock. En cinq ans, le Capitaine s'était fait un devoir d'apprendre des expressions terriennes et des chansons paillardes au Vulcain (en échange, ce dernier lui apprenait des rudiments de vulcain) mais cette expression toute simple lui était inconnue. Il faut dire quelle était tellement évidente pour Jim qu'il n'avait jamais pensé à l'apprendre à Spock.

– La ferme Bones... Marmonna Jim en un croisement de bras très mature.

Le docteur leva les yeux au ciel et ramena une jambe contre son torse et posa son menton sur son genoux. Silencieusement, Leonard pria pour que Khan fasse partie de la délégation.

oOoOoOo

Khan en avait prodigieusement marre. Il avait beau appliquer les techniques de yoga que lui avait apprises Candela ( l'une des pilotes de l'Explorer), cela devenait de plus en plus difficile. Pourtant, le brun faisait partie de ceux qui étaient d'accord pour ce retour à Star Fleet. Et pourtant, il avait bien fallut presque deux mois pour qu'une majorité de la colonie soit d'accord avec l'idée de rependre contact et un autre mois pour que l'ISS Loki soit paré pour le voyage (ISS était pour Independant Space Ship : leur système gouvernemental). Ce vaisseau avait été conçu pour les distances longues mais avec un équipage minimum. En l'occurrence, six personnes suffisaient pour le diriger. A la moitié de leur deuxième année d'installation, plusieurs membres de la colonie – dont une majorité Augments – avaient décidé que la colonie avait besoin de plusieurs vaisseaux capables de supporter un voyage long en cas de problème. L'ISS Loki avait été le premier des cinq vaisseaux bâtis avant qu'ils ne manquent de matériaux.

Enfin bref.

Ils venaient d'atterrir et dans quinze minutes précises, la délégation devrait rencontrer les amiraux de Star Fleet. C'était une rencontre officielle dont dépendait beaucoup de choses. Mais évidemment, il avait fallut qu'Astrid n'en fasse qu'à sa tête ! Khan inspira à nouveau profondément, compta mentalement jusqu'à cinq avant de fixer la blonde.

– Astrid, tu ne peux pas porter ton tee-shirt de Star Fleet.

– Mais pourquoi ? Je suis Capitaine, j'ai le droit !

– Tu ne fais plus partie de Star Fleet ! S'agaça l'Augment. C'est juste ridicule !

Astrid secoua la tête en roulant des yeux dans une moue parfaitement gamine.

– Je fais ce que je veux et puis justement, ça les emmerdera d'autant plus si je le porte !

– Le but n'est pas de les énerver ! Se désolé Khan en se retenant de se frapper le front.

– Ah bon ? Pourtant je suis sure que je peux faire péter la veine de Komack. Rétorqua Astrid avec un petit sourire psychotique.

Khan eut très envie d'aller s'exploser la tête contre le mur le plus proche. Mais depuis tout le début de cette aventure avec la colonie, ce n'était pas la première fois et sûrement pas la dernière. Sachant qu'ils étaient limité niveau temps, il faillit aller chercher Alyssa pour qu'elle tente de faire entendre raison à Astrid quand cette dernière sembla finalement faire preuve de bon sens.

– Bon ok, je me change mais compte pas sur moi pour porter une tenue de croque-mort comme toi ! Conclus Astrid. Qu'est-ce que vous avez tous, vous les Augments, à porter du noir ?

– C'est classique et distingué. Répondit simplement Khan en commençant à s'éloigner.

– C'est chiant ! ! Entendit-il hurler dans le couloir.

L'Augment soupira à nouveau avant de se diriger vers le sas de sortie. Ils avaient tous rendez-vous là bas et Khan n'avait été freiné que parce qu'il avait croisé Astrid avec son fameux T-shirt jaune. En effet, lui même avait été plus simple au niveau de sa tenue. Un simple pantalon, tee-shirt et veste noir. Khan n'allait pas non plus faire des efforts extraordinaires pour Star Fleet. Il eut un petit sourire en arrivant devant l'entrée où se trouvaient déjà Steven, le troisième humain de la délégation et Wendy, une Augment.

Wendy possédait une longue chevelure noir ébène qui lui arrivait dans le bas du dos et aux yeux gris acier. Comme tous les Augments, elle possédait une présence et un charisme éblouissant. Pourtant, Wendy était à peine plus grande qu'Alyssa et possédait un faux-air d'enfant sage qui trompait à merveille ses ennemis. La jeune femme avait un corps svelte et agile en plus de la force surhumaine inhérente à tous les Augments. Elle portait une paire d'escarpin noir et une simple robe blanche sans manche à la coupe droite, légèrement cintré à la taille et au col rond.

Khan ne pouvait qu'apprécier le choix de tenue de sa sœur. Si tout le monde pouvait avoir des tenues similaires, ils n'auraient pas l'air d'une bande de guignol. Steven aussi portait lui aussi des vêtements corrects. Un pantalon noir, une chemise blanche et une veste noire. Simple mais efficace.

– Vous êtes prêt ? Leur demanda Khan avec un fin sourire.

– Tu es sure que nous ne devrions pas emmener d'arme ? Fit calmement Wendy en haussant un sourcil.

– Pas d'arme. Répondit Khan en se retenant de sourire. Alors ôte le couteau que tu as attaché à ta cuisse.

Steven écarquilla des yeux et fixa Wendy qui se contenta de soupirer. Elle passa une main sous sa robe et décrocha l'attache qui maintenait effectivement le couteau dissimulé. Wendy fit tourner le poignard entre ses doigts avant de le poser sur le rebord d'un tuyau qui dépassait.

– Mais comment t'as su ? Demanda Steven, impressionné.

– Je connais ma famille. Répondit Khan.

– Oh vous êtes déjà tous là. Fit une nouvelle voix derrière eux.

Ils se retournèrent et virent arriver Alyssa et Abhilash. Cette fois-ci, Khan dû retenir une grimace mentale devant la tenue des nouveaux arrivants. Évidemment, ça ne pouvait pas aller bien jusqu'au bout ! Le nouvel Augment était un peu plus grand que lui, les yeux verts et ses cheveux avaient curieusement blanchis pendant la cryogénisation. C'était un phénomène qu'ils n'avaient pas put expliquer mais Abhilash ne s'en était pas formalisé. Si un jour la couleur le dérangeait, il n'aurait qu'à se teindre les cheveux. Mais ce n'est pas ça qui posait problème à Khan. C'était plus le fait qu'Abhi (son surnom officiel) portait un vieux jean, une paire de convers rouges ( Khan ne savait toujours pas où il les avaient trouvé) et une chemise blanche pas totalement boutonné.

D'accord, qu'Astrid et Alyssa s'habillent n'importe comment, il s'en était douté. Mais il pensait au moins que ses frères et sœurs auraient fait preuve d'un peu de bon sens ! Mais non, Abhilash avait toujours mit un point d'honneur à être en désaccord avec lui, même par le passé. Pourtant, c'était quelqu'un de posé, presque un Vulcain sans les oreilles pointues. Cependant, dès qu'il s'agissait d'obéir à Khan, Abhi pouvait se montrer incroyablement borné. Et ses vêtements actuels étaient le meilleur moyen de lui montrer que sa demande de « tenue correct » avait été totalement rejeté.

L'Augment soupira avant de regarder Alyssa, l'entendant éternuer. La jeune officier semblait avoir attrapé un bon rhume pendant le voyage et malgré les hypos qu'elle prenait en automédication, cela ne semblait pas s'améliorer. A cause de son coup de froid, Alyssa portait un long pull bleue nuit dont les manches lui couvraient les mains et une écharpe blanche était, comme d'habitude, enroulée autours de son cou.

– Abhilash, Alyssa vous n'auriez pas pus mettre quelque chose d'autre ? Demanda Khan en retenant l'exaspération qui montait en lui.

– Nous n'avons aucune tenue officielle. Répondit Abhi. L'habillement étant libre, je ne vois pas ce que tu me reproches.

Comme toujours sa logique était implacable quoique tourné à son avantage. N'ayant pas le temps de se disputer avec l'autre Augment, Khan préféra l'ignorer. Alyssa se moucha avant de rétorquer :

– J'suis malade alors je m'habille comme je veux.

– Je ne crois pas que se soit un argument valable. Fit gentiment Steven bien qu'il s'en moquait totalement.

– Toi ta gueule. Répondit Alyssa avec humeur. Et elle est où l'autre ? On va être à la bourre.

– Oh c'est bon je suis là ! Pépia joyeusement Astrid en arrivant.

– Astrid... C'est QUOI cette tenue ? ! S'écria Khan en se frappant le front.

– Mademoiselle Guestmind, c'est fort inapproprié pour une visite officielle. Agréa Wendy.

Comme la plus part des Augments de la colonie, Wendy avait du mal à appeler les humains par leurs prénoms et à les tutoyer. Mais c'était en bonne voie et Astrid ne désespérait pas que la brune l'appelle un jour autrement que « Mademoiselle Guestmind ». Oui, Wendy refusait d'appeler quiconque « Capitaine » à part Khan.

– Mais non ! Elle est très bien ma tenue ! S'exclama Astrid avec un grand sourire. Puis si je me change maintenant, on sera vraiment en retard.

– Astrid, tu es vraiment... Commença Khan.

– Génial, je sais ! Le coupa l'ancienne Capitaine de Star fleet avant d'ouvrir le sas de sortie du vaisseau. On y va !

C'est ainsi qu'Astrid descendit de l'ISS Loki, crinière blonde au vent, en short de cuir noir, collant et botte à talon. Elle portait aussi un bustier rouge mettant sa poitrine en valeur et une veste noir faisant très businesswoman. Avec son sourire plein de dents, ça lui donnait un air entre la femme d'affaire au flair de requin et la rebelle qui part en boite de nuit. Terrifiant.

Autant dire que les amiraux qui les attendaient à l'extérieur ouvrirent de grands yeux en voyant cette équipe totalement disparate. Khan songea vaguement que, s'ils s'en sortaient sans devoir fuir la Terre à tout à l'allure, il essaierait de retrouver McCoy.

oOoOoOo

McCoy était assis dans le hall du bâtiment de Star Fleet, attendant avec impatience la fin de la première réunion entre les amiraux et les membres d'Hyperion VII. Jim et Spock attendaient également avec lui, le jeune Capitaine faisant les cent pas. Parfois, McCoy l'entendait marmonner qu'il allait montrer à cette garce qu'il était plus qu'un joli visage. Le docteur le trouvait absolument ridicule. Une fois encore, la secrétaire avait discrètement prévenu Spock de la réunion, censée être top secret, pour que les membres de l'Enterprise puissent les attendre à la sortie. Bones songea distraitement que, si l'amiral Komack s'apercevait de ce qu'elle faisait, la jeune femme était bonne pour pointer au chômage.

– Ca faisait déjà deux heures qu'ils sont là-dedans. Ronchonna Kirk en regardant sa montre.

– Les premiers contacts diplomatiques sont souvent longs. Remarqua Spock avec son calme habituel.

– Mais d'après ton ancienne élève, ils ont au moins trois autres réunions de prévu !

Jim se remit à marcher et McCoy sentit un tic nerveux agiter l'un de ses sourcils. Il se releva d'un coup, attrapa son ami par le col de son T-shirt et l'obligea à s'asseoir.

– Mais Bones...

– Jim, tu me portes sur le système à tourner comme un lion en cage ! S'exclama le médecin. Si quelqu'un doit être impatient ici c'est moi et pourtant je creuse pas une foutue tranchée dans ce hall !

– C'est tout à votre honneur Docteur. Fit soudain une voix grave derrière eux, légèrement moqueuse.

McCoy se figea, blanchit, et se retourna lentement. Khan se tenait devant eux, calme et composé comme à son habitude. Il portait du noir comme il y a cinq ans mais quelque chose dans sa posture avait changé. Khan semblait plus... Détendue. McCoy se rendit compte qu'il dévisageait l'Augment comme un imbécile depuis deux bonnes minutes. Il ouvrit la bouche plusieurs fois mais aucun son n'en sortie. Jim lui jeta un regard compatissant et vola à son secours.

– Khan ! S'exclama le Capitaine avec un grand sourire. Ca fait plaisir de te voir ici autrement que sous le titre de terroriste.

L'Augment, voyant que le docteur semblait en état de choc, accorda un instant à McCoy et se tourna vers le jeune Capitaine. Les deux hommes se serrent la main avant que Khan ne réponde :

– Ravi de vous revoir aussi Capitaine.

– Appelle-moi Jim. Répondit l'autre en continuant de sourire. Tu es seul ?

Khan poussa un discret soupir de soulagement alors qu'il regardait derrière lui. Les autres étaient sortis dans la cour intérieure du bâtiment. Seul Khan était parti à l'opposé, voulant vérifier si Bones n'était pas dans le coin. Après tout, il était quasiment sur que les membres de Star Fleet savaient que la colonie devait venir. Alors quand il avait vu Bones, l'Augment avait sentit son cœur s'emballer. Cinq ans... Et pourtant, ses sentiments pour Léonard n'avaient jamais disparus. Ils s'étaient juste endormis.

– La réunion est terminée ? S'enquit poliment Spock après avoir salué Khan d'un signe de tête.

L'Augment lui rendit son salut, jeta un coup d'œil à McCoy qui le fixait toujours comme un poisson hors de l'eau, et expliqua :

– Les amiraux ont requis une pause suite à un... Petite accident.

– Accident ? Répéta Kirk en haussant un sourcil.

– Disons que ma sœur n'a pas vraiment apprécié que Star Fleet remette sur le tapis les crimes que j'ai commis y a cinq ans.

– Ola... Je le sens mal. Fit Kirk sans pouvoir s'empêcher sourire. Elle les a menacés ?

– En faite, elle avait planqué un couteau dans son soutien-gorge et...

– Espèce de salaud ! Hurla brusquement Bones, semblant sortir de sa transe.

Le brusque éclat surpris tous les autres et Khan cligna des yeux en regardant Bones.

– Léonard ? Demanda-t-il gentiment, ne comprenant pas ce qu'il avait fait.

Malgré la joie initiale qu'avait ressentit McCoy en voyant Khan, tout ça s'était rapidement transformé en un tourbillon d'émotion. Et au final, les nerfs de Bones choisir ce moment là pour le lâcher.

– Comment t'as pus partir comme ça ? ! Ajouta Bones, la colère clairement présente dans sa voix.

– Mais... Je t'ai laissé un message. Fit Khan en fronçant légèrement les sourcils.

Cela ne déphasa pas McCoy qui serra les poings avant de continuer sur sa lancé, sous le regard étonné de ses deux amis :

– Un message ? ! Un foutu message que j'ai pas pu garder !

Khan grimaça intérieurement. Il se doutait bien que le docteur n'avait pas pus garder le message qu'il lui avait envoyé avant de quitter l'atmosphère terrestre avec l'USS Explorer. Mais il n'aurait jamais pensé que Bones le prendrait aussi mal.

– Léonard, tu réagis excessivement. Tenta-t-il de tempérer.

Le problème est que le calme de l'Augment ne servait qu'à agacé un peu plus Bones. Intérieurement, le docteur réalisait bien qu'il était absolument ridicule de s'énerver ainsi, que ce n'était pas la faute de Khan. Seulement, pour l'instant, il n'arrivait pas du tout à être rationnel. Tout ce qu'il avait en tête pour le moment, c'était de hurler sur l'Augment comme s'il était responsable de toutes les horreurs du monde.

– Tu t'es barré ! Continua-t-il de crier.

Khan croisa défensivement les bras et fronça les sourcils.

– Je devais protéger ma famille.

– Bones... Fit Jim, ne voulant pas que la situation s'envenime.

Mais le docteur l'ignora et soupira bruyamment, se passant une main sur le visage. Toutes les émotions qu'il avait réprimées pendant cinq ans se déchaînaient.

– Tu m'as pas laissé te dire au revoir !

– Léonard, ça aurait été trop risqué. Répondit Khan en sentant sa patience s'amenuiser.

Lui qui était tellement content de revoir le docteur... Il n'avait pas envie de se faire crier dessus pour des choses dont il n'était pas totalement responsable. Biens sur qu'il aurait voulu dire au revoir en personne à Léonard, mais c'était impossible à l'époque.

– Et tu aurais été en dangers aussi. Continua Khan. Si Star Fleet avait...

– J'ai crus que tu allais mourir ! Le coupa brusquement Bones avant de se stopper, la bouche ouverte.

Les deux hommes se fixèrent, trop surprit l'un l'autre pour parler. Et à cet instant, le docteur se sentit incroyablement ridicule d'avoir lâché un truc pareil. Khan fut le premier à se ressaisir et son regard s'adoucit, attristé d'avoir fait de la peine à Bones. Il tendit la main pour la poser sur l'épaule du docteur mais ce dernier recula.

– Léonard ?

– Je... Je suis désolé. Marmonna le docteur en commençant à reculer. J'ai des choses à faire.

Et avant que quiconque ne puisse réagir, Leonard s'enfuit en courant dans le hall.

– Bones ! Cria Kirk, désolé de voir les choses prendre cette tournure.

De son côté, Khan s'apprêtait à partir à la poursuite du docteur quand une voix bien connus l'arrêta :

– Ah bah je me disais bien que t'en mettais du temps pour te prendre un café !

Astrid venait d'arriver, cherchant Khan pour le ramener à la réunion dont la pause était finie. Wendy s'était finalement excusée d'avoir planté un couteau dans la table, en colère que les amiraux évoquent la période de soumission de son Capitaine. Tout ça étant une corde un peu trop sensible pour tous les Augments et même Abhilash avait grincé des dents à cette évocation.

Enfin bref, ne voyant pas Khan revenir, Astrid était partie le chercher. Quelle ne fut pas sa surprise de le voir en compagnie de Jim Tibérius Kirk et son commander ! Elle avait également vu un autre homme partir en courant mais ne l'avait pas reconnu.

– Astrid... Fit Khan avant de regarder la direction qu'avait prit Léonard. Qu'est-ce qui se passe ?

– La réunion reprend. Répondit la blonde. Je peux savoir de quoi tu parlais avec Monsieur-je-bat-des-cils-pour-avoir-ce-que-je-veux ?

Kirk serra les poings avant de se tourner vers Astrid, lui offrant un sourire hypocrite. Le jeune Capitaine nota distraitement que malheureusement, la blonde était plutôt bien foutue. Dommage qu'elle soit trop... Comme lui.

– Capitaine Guestmind. Commença-t-il. Quelle joie de revoir l'une des plus grosses déceptions de Star Fleet sur le sol de la Fédération.

Astrid haussa un sourcil digne (il lui avait fallu des années pour apprendre à lever un seul sourcil, elle allait pas s'en priver) :

– Ce n'est pas toi, la plus grosse déception de Starfleet, Newbie ?

– Je ne pense pas, non, persifla Jim. Moi je n'ai pas déserté.

Astrid renifla avec dédain avant de fixer négligemment ses ongles :

– Il faut bien des gens pour faire bouger les choses. Répondit-elle. C'est sur que toi, tu tiens bien trop à ta place de poseur pistonné pour ne serais-ce que, je ne sais pas moi, t'offusquer de travailler pour un système corrompu ?

Jim sentit un tic nerveux agiter sa paupière gauche et Spock hésita à intervenir. Il n'appréciait pas qu'Astrid insulte son Capitaine mais il se doutait que celui-ci le prendrait mal s'il essayait de l'aider. Après tout, Jim détestait perdre.

– En attendant, ce n'est pas moi qui suis revenu négocier des traités avec le dit système corrompu. Répliqua Kirk. C'était bien la peine de partir avec éclat. Vous ne seriez pas un peu schizophrènes sur les bords ?

– Tout est calculé. Rétorqua Astrid avec fierté.

– Oui, sûrement par des gens plus compétent. Attaqua immédiatement Kirk avec un petit sourire.

Cela déplut fortement à Astrid qui fixa Jim droit dans les yeux.

– Tu ferais mieux de te taire le pistonné ou mon poing va faire connaissance avec tes dents.

– Parce que tu crois que tu me fais peur espèce de fausse blonde ? !

– On se demande qui est la fausse blonde ici !

C'est à cet instant que Khan et Spock décidèrent d'intervenir. L'un parce qu'il voulait finir cette réunion pour retrouver Léonard, l'autre parce que le sujet de dispute était totalement illogique. Khan se racla la gorge avant de s'interposer entre les deux. En d'autres circonstances, Khan aurait adoré les voir se bouffer le museau mais là, il n'était vraiment pas d'humeur.

– Astrid, si on regagnait la réunion ? Nous devons déterminer les traités que nous signerons lors de la prochaine rencontre.

La blonde fixa l'Augment puis Kirk, ayant toujours sérieusement envie d'en découdre avec le Capitaine de l'Enterprise. Après une minute, elle soupira et hocha la tête.

– Mouais... Mais j'en ai pas finis avec toi.

– C'est quand tu veux. Répondit Kirk avec un air de défit.

Khan se retint de rouler des yeux. Il salua les deux membres de Star Fleet et repartit en sens inverse avec la blonde. Alors qu'ils montaient dans l'ascenseur, Astrid se tourna vers Khan avec un regard interrogateur.

– C'est qui le type qui c'est enfui avant que j'arrive ?

L'Augment garda le silence et Astrid lui donna un petit coup de poing à l'épaule.

– Fais pas ton mur, répond.

– C'était le docteur Léonard McCoy. Finit par répondre Khan du bout des lèvres. Le médecin en chef de l'Enterprise.

Astrid hocha distraitement la tête avant d'écarquiller les yeux. Elle dévisagea Khan avant de lui faire un sourire matois.

– Oh mais c'était lui ton docteur alors ?

Khan grimaça mentalement, maudissant Alyssa. Une fois il avait évoqué ça à la jeune femme dans un moment de faiblesse et cette dernière lui avait promis d'être muette comme une tombe. Mais un jour, alors qu'elle se saoulait avec Astrid pour fêter le premier anniversaire de la colonie, Alyssa avait balancé l'info à sa Capitaine. Autant dire que Khan avait peu apprécié qu'Astrid lui lance le lendemain: « Alors comme ça on a un kiffe sur les docs ? ».

Khan ne répondit pas, intrigué et peiné par la réaction de McCoy. Il ne s'attendait pas à ce que le brun lui saute dans les bras mais qu'il s'enfuit ainsi avait dépassé toutes ses prévisions.

– Et pourquoi il s'est barré en courant ? Demanda la blonde, intriguée.

L'Augment baissa un peu la tête avant de murmurer :

– Parce que je suis parti...

La Capitaine n'eut pas le temps d'en demander plus, la porte de l'ascenseur venant de s'ouvrir. Khan ignora Astrid, filant directement vers Wendy et Abhilash pour discuter. Astrid fronça les sourcils et croisa les bras contre sa poitrine avec un air pensif.

– Astrid, qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Steven en s'approchant de son ami.

La blonde fixa Khan avant de se tourner vers Steven.

– Peut-être rien... Marmonna Astrid. Mais dans le doute, on va devoir garder un œil sur Khan.

oOoOoOo

– Franchement Bones, qu'est-ce qui t'as prit de réagir comme ça ? S'exclama Jim en s'enfonçant dans sa chaise.

– Je sais pas... Répondit le docteur en s'appuyant le front contre la paume.

Non mais franchement ? Qu'est-ce qui avait bien pus lui prendre pour réagir ainsi ? Il retrouvait Khan après tout ce temps et la seule chose qu'il réussissait à faire, c'était lui hurler dessus ! Mais il était complètement cinglé ! Il avait du passer pour un hystérique ! Vraiment, il n'était pas un pro pour contrôler ses émotions mais à ce point...

– Docteur, je dois avouer que votre réaction me laisse perplexe. Commença Spock avec un léger froncement de sourcil. Vous êtes content de retrouver Khan, n'est-ce pas ?

Le Vulcain avait accompagné Jim à la recherche du docteur et, après plusieurs coups de téléphones ayant sonné dans le vide, Bones avait enfin décroché. Il avait demandé à Jim de lui accorder deux heures, le temps qu'il se reprenne, avant de lui donner rendez-vous dans un bar que le Capitaine connaissait bien. A la surprise de Jim, Spock lui avait demandé s'il pouvait venir. Le blond, bien trop content de pouvoir passer encore du temps avec le Vulcain, avait accepté.

– Ouais. Répondit simplement Bones.

– Mais vous êtes en colère parce qu'il est partit ?

– Ouais.

– Même si son départ lui a permis d'éviter la peine capitale et sauver tout son équipage ?

McCoy soupira et hocha la tête. C'est bien ce qu'il disait, il n'aurait jamais du s'énerver ainsi contre Khan. Spock but une gorgée de son verre avant de fixer Léonard.

– Votre comportement n'est pas logique Docteur. Conclus le Vulcain, formulant à voix haute les propres conclusions de l'autre brun.

– Spock, bois donc ton verre au lieu de me faire chier. Répondit méchamment Bones en terminant justement le sien.

– Bones, c'est pas la peine de passer tes nerfs sur Spock. Réprimanda le Capitaine en fronçant les sourcils.

– Oh ça va... Grommela le docteur.

– Excuse-toi. Exigea le plus jeune en croisant les bras.

– Va chier Jim. Rétorqua McCoy en se levant.

Le docteur enfila son manteau et déposa l'argent pour sa part sur le plateau avant de regarder les deux autres.

– Je rentre. Dit-il avec une grimace. Je vais essayer d'oublier que je me suis rendu ridicule en dormant.

– T'es sur que ça va aller ? Demanda Jim après un hochement de tête.

– Je suis grand, je vais prendre un taxi. Fit Bones en haussant les épaules.

Il salua ses deux amis et partis d'un pas traînant vers la sortie. Le Vulcain le regarda partir avant de se tourner vers son Capitaine.

– Jim est-ce que je peux vous posez une question ?

– Oui ?

– Le docteur McCoy était bien engagé dans une relation émotionnelle avec Khan Noonien Singh il y a cinq ans ?

Jim hocha la tête et Spock sembla réfléchir pendant plusieurs minutes avant de reprendre :

– Je croyais que les humains aimaient les retrouvailles pourtant, la réaction du docteur McCoy semble prouver le contraire.

Le Capitaine soupira doucement avant de boire quelque gorgé de son verre.

– Les sentiments, surtout amoureux, sont compliqués. Répondit Jim maladroitement. Ne cherche pas à donner une logique aux relations amoureuses, c'est impossible.

Et si c'était le cas, Jim aurait peut-être déjà trouvé le courage de faire part de ses sentiments à Spock. Malheureusement, il n'était pas foutue de s'avancer sur ce terrain là avec le Vulcain.

– Capitaine Jim Kirk ? Monsieur Spock ? Les interpella une voix féminine.

Les deux hommes tournèrent la tête vers les nouveaux venus. Il s'agissait d'Alyssa et Wendy qui s'approchèrent rapidement de leur table. Jim les fixa d'un air interrogateur mais Spock, qui avait reconnus Alyssa, salua la jeune femme.

– Mademoiselle Mocking, bonsoir.

Alyssa lui rendit son salut et présenta rapidement Wendy qui hocha poliment la tête. A l'entente du nom de la brunette, Jim fronça les sourcils.

– Mocking... Attendez, vous êtes la Première Officier de l'autre blondasse ?

Wendy haussa un sourcil et Spock jeta un regard au Capitaine signifiant clairement « Pas très diplomatique comme approche ». Mais Alyssa ne semblait guère s'en soucier, ajoutant même un « Ouais c'est moi ». Elle rajusta son écharpe avant de demander :

– Je sais qu'Astrid me tuera parce que je vais vous en parler mais est-ce que vous savez garder un secret ?

oOoOoOo

McCoy était en train de courir dans la rue pour regagner son appartement. Sa rue était en travaux et le taxi l'avait déposé un peu plus haut. Seulement, il pleuvait sans discontinuité depuis un bon moment Une pluie fine s'abattait déjà sur la ville quand Bones était entré dans le bar, il y a quatre heures. Mais ça avait empiré depuis qu'il était sorti ! Et McCoy n'avait évidemment rien pour se protéger la tête de la pluie. Et c'est un peu pour ça qu'il détestait l'immeuble où il habitait. Le bâtiment était configuré comme certain hôtels. La porte d'entrée des appartements se faisaient de l'extérieur et malgré les porches formaient par les étages supérieurs, il suffisait d'un bon coup de vent pour être quand même trempé. Le temps qu'il regagne son appartement, qui était au quatrième étage, McCoy serait complètement détrempé. Bones était devant son immeuble quand son portable sonna.

Le docteur attrapa son portable et fronça les sourcils en voyant qu'il s'agissait de Jim.

Allo ? Bones ?

– Oui, qu'est-ce qu'il y a ? Demanda-t-il de but-en-blanc. Si c'est encore pour me demander quels types de MST tu risques de chopper en couchant avec tels aliens, je te jure que je vais te...

Bones, on a un problème. Le coupa Jim avec empressement. Et puis j'ai fais ça que deux fois !

McCoy se stoppa un minute et grimaça quand un nouveau coup de vent lui envoya une giclé de pluie en pleine figure.

– Quoi comme problème ?

Khan c'est sauvé.

– ….Quoi ? !

Il y eut du bruit de l'autre côté du téléphone et la voix d'Alyssa se fit entendre.

Faut absolument pas que Star Fleet le sache ! S'écria la juriste. Je pense pas qu'il fasse de connerie mais le laisser tout seul c'est une mauvaise idée.

McCoy faillit repartir en sens inverse mais se stoppa et reprit sa direction initiale pour récupérer un parapluie.

– Je vais vous aider à le chercher. Déclara le docteur. Il a disparus quand ?

Cette fois-ci, c'est Wendy qui lui répondit (de loin, Bones pouvait entendre Jim râler que c'était SON portable).

Selon mes estimations, Khan a quitté les lieux attribués à notre délégation vingt minutes après que nous soyons arrivés. Nous avons mis moins de dix minutes pour nous en rendre compte.

– Donc ?

Donc ça fait trois heures et six minutes. Répondit Wendy avec une précision qui attira un hochement de tête appréciateur de la part de Spock.

McCoy soupira, pressant le pas mais maintenant, ce n'était plus pour éviter la pluie. Le docteur sentait la culpabilité l'envahir. Il ne pouvait s'empêcher de se dire que, si Khan avait disparu, c'était de sa faute.

– Continuez à le chercher. Fit McCoy avant de tourner dans le couloir de son étage. Je vais vous ai...

Le docteur se stoppa net, la bouche ouverte et les yeux grands ouverts.

Bones ? Fit à nouveau la voix de Jim qui avait enfin récupéré son portable.

– Je l'ai trouvé. Murmura le docteur d'une voix blanche après une minute.

Et il raccrocha avant de se précipiter vers Khan. L'Augment était debout, le dos appuyé contre sa porte. Khan semblait figé comme une statue, les mains fourrées dans ses poches et la tête légèrement penchée en avant. En entendant McCoy, il avait rouvert les yeux avant de chasser les cheveux qui étaient collés à son visage à cause de la pluie. Ses vêtements étaient tellement mouillés que Khan aurait sauté dans une piscine avec que l'effet n'aurait pas été différent. L'Augment était blanc comme un mort et pourtant, il souriait.

– J'ai faillis attendre. Murmura-t-il quand Bones se trouva en face de lui.

– Espèce d'idiot ! S'exclama le docteur en retrouvant enfin sa voix. Tu vas attraper une pneumonie à rester sous la pluie comme ça !

Bones fouilla dans ses poches à la recherche de ses clés et attrapa l'une des mains de l'Augment pour l'éloigner de la porte. Mais le docteur sursauta au contact de la peau de l'Augment. La main de Khan était glacée. En un mouvement, l'ancien terroriste fut écarté de l'entrée, se tenant aux côtés de Bones. Quand ce dernier réussit enfin à ouvrir la porte, la voix de Khan s'entendit à nouveau :

– Pardonne-moi, je ne voulais pas te laisser.

Bones se figea et se retourna pour regarder Khan droit dans les yeux. Et la culpabilité qu'il ressentait depuis l'après-midi ne fit qu'empirer. Parce que le pire était qu'il pouvait voir dans les yeux de l'Augment qu'il était sincère. Il pensait vraiment que c'était de sa faute si McCoy avait craqué ainsi. Et cela ne fit que rappeler à Bones à quel point Khan pouvait se sacrifier pour les gens qu'il aimait. Sinon pourquoi aurait-il attendu le retour de Bones sous la pluie durant des heures ? Le membre de Star Fleet fit un effort énorme pour chasser son envie de pleurer. A la place, il se jeta sur l'Augment pour le serrer dans ses bras, obligeant Khan à se pencher en avant. McCoy sentit les bras de Khan s'enrouler presque timidement autours de sa taille, pas encore sure de savoir comme réagir.

– Je suis désolé. Déclara Bones en serrant un peu plus Khan. C'est pas ta faute, c'est moi je suis qu'un idiot. Je suis désolé, j'ai réagis comme un putain d'idiot.

Khan ricana doucement mais il se sentait incapable de répondre. Bien qu'étant un Augment, son corps était engourdis par les heures qu'il avait passé sous la pluie et il avait beaucoup de mal à ne pas claquer des dents. Heureusement, la chaleur du corps de McCoy l'aidait un peu.

– Léo... Finit-il par chuchoter avant de frissonner violemment entre les bras du médecin.

– Khan ? S'affola presque aussitôt Bones. Ça va pas ?

– J'ai froid... Déclara doucement l'Augment, s'en voulant de toujours avoir l'air vulnérable devant Bones.

Ce dernier s'écarta un peu et fronça les sourcils avant de tirer Khan dans l'appartement.

– Froid ? T'as l'art de l'euphémisme ! S'exclama Bones. Tes lèvres sont bleue bordel !

– Tu peux peut-être t'occuper de ça, non ? Répondit Khan avec un petit sourire.

Le docteur le dévisagea avant de marmonner une série d'insanité à l'encontre de l'Augment et celui-ci comprit, en gros, qu'il était question de « sa foutue stupidité chronique dangereuse pour sa santé ». Bien sur, Khan traduisait le tout pour que cela reste un minimum poli. Il accueillit avec reconnaissance la chaleur de l'appartement de McCoy qui le protégeait enfin de toute cette pluie.

Ses vêtements ne tardèrent pas à goutter sur le sol et une flaque d'eau se formait rapidement autour de Khan qui resta sagement sur le paillasson de l'entrée pour ne pas mouiller l'appartement de McCoy. Le docteur se tourna vers lui avant de faire un signe de tête en direction du couloir menant à la salle de bain.

– Reste pas là et va prendre une douche pour te réchauffer.

– J'ai juste besoin de faire sécher mes vêtements. Protesta Khan qui se contenta d'ôter ses chaussures.

– Khan... Soupira McCoy en roulant des yeux avec un pointe d'agacement. Ôte moi d'un doute, tu m'as bien dis que tu avais froid ?

L'Augment pencha très légèrement la tête sur le côté et plissa les yeux.

– Oui...

– Donc, malgré tes gènes d'être supérieur, tu es quand même sensible aux températures ?

– Où est-ce que tu veux en venir Léo ?

McCoy lui jeta un regard signifiant « Ne me prend pas pour une buse » avant de dire :

– Tu sais très bien où je veux en venir alors file dans cette douche immédiatement.

Les deux hommes se regardèrent et Bones eut beaucoup de mal à ne pas se laisser distraire par les gouttes d'eau qu'il voyait rouler le long des joues de Khan avant de descendre sur sa gorge et disparaître sous le col de son T-shirt. Finalement, l'Augment se mit à rire doucement avant d'ôter ses chaussures et les déposer dans l'entrée. Bones haussa un sourcil et demanda :

– Qu'est-ce qui te fais rire ?

Khan secoua la tête avant de s'approcher de Bones. Il se pencha un peu vers le docteur et avant que celui-ci n'ai le temps de réagir, il l'embrassa rapidement sur les lèvres.

– Tu m'as manqué Léo.

Et avec ça, Khan fila jusqu'à la salle de bain, laissant le docteur comme un idiot dans l'entrée. Celui-ci cligna plusieurs des yeux, sentant encore la sensation des lèvres humides sur les siennes. Il entendit la porte de la salle de bain se fermer et Bones soupira doucement.

– Toi aussi tu m'as manqué. Idiot.

oOoOoOo

Khan venait de laisser tomber ses vêtements trempés sur le sol pour gagner la douche. Il tourna rapidement l'eau chaude et ferma les yeux de contentement. C'est sûr que c'était beaucoup plus agréable que la pluie glacée qu'il avait enduré les dernières heures. Honnêtement, attendre ainsi devant la porte de McCoy était complètement stupide. Mais après s'être sauvé des quartiers où étaient placé la délégation pour réfléchir au calme (non, on ne pouvait pas penser avec le reste de la délégation dans les parages), l'Augment avait passé un long moment à réfléchir dans les rues de la ville avant d'en venir à une conclusion simple. Il devait présenter ses excuses à Bones. Son départ avait causé plus de peine au docteur qu'il ne l'aurait cru et il se devait de prendre ses responsabilités.

Heureusement, Bones semblait lui avoir déja pardonné. A ce qu'il semblerait, le docteur avait juste réagit impulsivement dans le hall de Star Fleet. Khan eut un petit sourire alors qu'il sortait de la cabine de douche. Il était content d'être à nouveau seul avec McCoy même si Astrid et le reste de la délégation devaient déjà le rechercher activement.

Khan attrapa une serviette et se sécha consciencieusement les cheveux. Les Augments tombaient très rarement malades, leur système immunitaire était bien trop développé pour ça, mais en compensation, ils se sentaient fatigué à un degré plus ou moins important. Et franchement, ce n'était pas le moment d'avoir un « rhume » pendant qu'ils négociaient des traités avec la Fédération. Khan passa une serviette autour de sa taille et constata que ses vêtements ne seraient pas secs avant un moment. Sans gêne, il sortit de la salle de bain quasiment nu. McCoy lui faisait dos, pianotant sur son téléphone pour répondre à son Capitaine. Il essayait de le convaincre que Khan allait bien et qu'il rentrerait bientôt.

Khan s'approcha à pas de loup, se tenant juste derrière McCoy. Le docteur finit par sentir sa présence et se retourna brusquement… Et sursauta, ne croyant pas que Khan se tenait aussi près de lui. Il trébucha sur ses propres pieds et tomba sur le canapé. L'Augment ricana légèrement devant le regard noir que lui jeta Bones. Mais le regard du docteur changea bien vite quand il vit le peu de vêtement que portait Khan. Ce dernier aurait presque ronronnait d'amusement quand il remarqua l'étincelle affamé qui c'était allumé dans le regard de McCoy.

– Khan... Y-a-t-il une raison pour que tu sois à moitié à poil ? Demanda Bones après un instant.

– Mes vêtements sont trempés. Répondit Khan avec un petit sourire en coin.

Bones se retint de lever les yeux au ciel devant l'attitude de Khan. Mais à la décharge de l'Augment, il est vrai que le propriétaire des lieux avait oublié de lui prêter des vêtements de rechange avant que son hôte n'entre dans la salle de bain.

– Je vais t'en chercher... Commença Bones en faisant mine de se lever.

Mais l'Augment le prit de vitesse et appuya sa main sur les épaules du médecin pour l'obliger à rester assis.

– Khan ?

Le brun ne répondit pas, fixant le docteur dans les yeux avec une lueur indéchiffrable dans le regard et un petit sourire lascif sur les lèvres. Bones fut rapidement absorbé par l'aura magnétique de Khan, ayant oublié à quel point elle pouvait être puissante. Avec une grâce presque surnaturelle et un léger balancement de hanches bon à donner des pensées indécentes à un rocher, Khan s'approcha complètement de Leonard avant s'asseoir sur ses genoux. Les cuisses de part et d'autres de celles du docteur, Khan n'avait pas quitté l'autre homme du regard. Ce dernier sentit instantanément la chaleur se répandre dans son bas ventre et il déglutit bruyamment, incapable de prononcer un mot.

– Dis-moi Leonard. Souffla Khan d'un ton séducteur. Personne n'a attiré ton attention durant ces cinq années ?

Le docteur resta silencieux, ayant dû mal à trouver ses mots. Il pensa à Meredith et à Li-Wei, les seules relations qui avaient compté pendant ce voyage. Qu'est-ce qu'il aurait fait si la chinoise n'était pas morte sur cette planète ? Si elle avait été à ses côtés au retour de Khan ? Bones ne savait pas ce qu'il aurait fait. Mais cela ne servait à rien de se le demander maintenant.

– C'est terminé...

Khan laissa passer la note d'amertume et de tristesse qui passa dans la voix du docteur. Peu importe ce qui c'était passé durant cette mission, le docteur ne semblait pas vouloir en parler. Khan ne pouvait que se sentir mitigé à cette idée. Devait-il être heureux ou triste que McCoy n'ai plus personne dans sa vie ? L'Augment secoua imperceptiblement la tête pour se reconnecter au moment présent. Il passa ses bras autours du cou de Bones, se collant à lui. Le souffle de McCoy s'accéléra et, avec sa bouche désormais sèche, il réussit à murmurer :

– Et toi tu...

– Jamais. Le coupa doucement Khan avant d'enfouir son visage dans le creux du cou du médecin.

Tout comme McCoy, il avait eut quelques coup d'un soir durant ces cinq années. Mais jamais il n'avait entretenu de relation sérieuse avec quiconque sur la colonie. Khan était trop occupé pour ça et surtout, Leonard n'avait jamais vraiment déserté ses pensées.

– Oh. Répondit simplement Bones avant que Khan ne l'embrasse.

Oh mon dieu... Les baiser de l'Augment lui avait manqué. Bones ouvrit joyeusement la bouche pour laisser passer la langue de Khan. Le docteur enroula ses bras autours de la taille de l'Augment, le rapprochant de lui. McCoy lâcha un petit grognement de plaisir à la pression contre son début d'érection. D'un rapide coup d'œil, il pouvait voir que Khan était quasiment dans le même état que lui. Avec un sourire satisfait, l'Augment frotta ses hanches contre celles du docteur avant d'attraper ses lèvres dans un nouveau baiser. Son geste fut accueilli par un tressautement involontaire de la part de McCoy et une main brûlante trouva le chemin sous sa serviette.

Les deux hommes cessèrent leur baiser pour se regarder dans les yeux et McCoy sentit son cœur s'accélérer devant le sourire de l'Augment. Khan lui avait définitivement manqué. Les yeux brillants d'excitation et le souffle court, Bones fit remonter lentement sa main vers l'entrejambe de l'Augment. Khan fixa McCoy dans les yeux, se mordilla légèrement la lèvre inférieur en sentant la main du docteur s'approcher de son érection. Juste encore un peu...

Leur bulle fut soudain brisée par la sonnerie de portable de McCoy. Khan jeta un regard noir vers la poche du docteur qui s'excusa d'un baiser dans le cou de l'Augment. L'incident aurait pu s'arrêter là si le portable n'avait pas sonné deux fois supplémentaire. A la troisième, les deux hommes commençaient à être exaspérés et Bones décida au moins de vérifier qui était l'importun. Après tout, pour qu'on le harcèle comme ça, ça devait être grave. Et si ça ne l'était pas, McCoy se faisait un devoir de mettre son poing dans la figure à la personne qui l'interrompait ainsi. Ne reconnaissant pas le numéro, Bones hésita une seconde avant de décrocher.

– Allo ? Fit McCoy d'une voix encore un peu rauque par les précédentes activités

Il est où ? Demanda une voix féminine semblant passablement énervé.

– Pardon ? Fit McCoy en fronçant légèrement les sourcils.

Khan Noonien Singh, emmerdeur de première qui c'est barré par une fenêtre comme un môme de 16 ans faisant une fugue pour retrouver sa chérie et baiser sous une haie sans préservatif !

McCoy cligna des yeux et fixa Khan qui pencha légèrement la tête sur le côté d'un air interrogatif. Le docteur comprit soudain l'identité de son interlocutrice.

– Vous êtes Astrid Guestmind, non ?

Yep.

Khan se raidit sur ses genoux avec une légère grimace. Et merde, cette folle l'avait retrouvé et en plus, elle les interrompait quand les choses devenaient intéressantes ! McCoy fixa Khan qui secoua la tête, mettant son doigt devant ses lèvres pour mimer un « chut » au docteur. Celui-ci hocha la tête avant de répondre:

– Il est pas là.

Me mentez pas docteur McCoy ! Wendy et Alyssa ont entendu l'autre pistonné dire à son Vulcain que vous aviez retrouvé Khan !

– De toute façon. Grommela Bones en pestant mentalement après Jim. Khan est un peu... Occupé.

Il y eut un instant de silence avant qu'Astrid ne s'exclame :

Me dit pas que Khan s'est barré juste pour finir au pieu avec vous ? !

L'Augment leva les yeux au ciel, ayant entendu ce que disait l'ancienne Capitaine de Star Fleet. Bones retint un ricanement, et se força à dire le plus sérieusement du monde :

– Khan et moi avions des choses à nous dire.

Ben j'suis très contente pour vous. Rétorqua Astrid avec agacement. Mais Khan doit ramener son cul immédiatement à nos quartiers pour se faire engueuler dans les règles.

McCoy regarda le brun qui roula des yeux avant de hocher légèrement la tête avec résignation et le docteur marmonna :

– Ok, je vous le ramène dans... Trente minutes.

Je vous en donne quinze.

– Mais...

Si vous n'êtes pas là dans quinze minutes. Coupa Astrid avec une voix qui montrait que sa patience était déjà bien entamée. Je viens moi même le chercher et peu importe le degré d'imbrication dans lequel je vous trouve !

Bones voulu répondre mais Khan lui attrapa le téléphone des mains.

– Si tu me laisse trente minutes, je reviens et en plus je te ramène du nougat parce que je passerai devant une confiserie.

Le docteur le regarda sans comprendre avec de grands yeux et Khan lui fit un petit sourire. Il attendit quelques secondes avant que la voix d'Astrid ne se fasse à nouveau entendre.

... Au miel ?

– Oui, au miel.

Avec des amandes ?

– Oui, avec des amandes.

Il y eut encore un silence avant que la blonde ne s'exclame joyeusement :

Ok, bonne baise !

– Astrid... Soupira Khan mais la blonde avait déjà raccroché.

Il croisa ensuite le regard franchement interrogateur de McCoy.

– Du nougat ? Finit par demander le docteur.

– C'est son péché mignon. Répondit Khan en haussant les épaules.

Bones le dévisagea une seconde de trop et Khan le fixa en haussant un sourcil.

– Qu'est-ce qu'il y a ?

– C'est juste que... Commença le docteur en glissant ses mains sur les hanches de l'Augment. Je te trouve différent.

Khan pencha légèrement la tête sur le côté, geste si caractéristique qui avait manqué à Bones. Un fin sourire apparus soudain sur les lèvres de l'Augment qui mordilla joyeusement à la jugulaire du docteur, le faisant frissonner. McCoy ne sut pas pourquoi l'autre brun semblait autant ravi par sa constatation. Mais le suçon que l'Augment s'appliquait à faire sur son cou était bien trop distrayant pour qu'il continu d'y penser.

– Et si nous mettions à profit le peu de temps qui nous reste ?

A ça, le docteur Leonard McCoy ne pouvait qu'agréer.

oOoOoOo

– … Et c'est comme ça que j'ai ramené Khan au reste de la délégation. Termina d'expliquer McCoy à Jim.

Les deux hommes étaient dans une salle de classe de l'académie de Star Fleet. Les cours que McCoy avait accepté d'assurer étaient terminées pour la journée et Jim était passé le voir. Le jeune Capitaine avait été très curieux quand à l'escapade de Khan tout en étant rassuré que l'Augment n'est rien fait de stupide en partant ainsi.

– Heureusement que Star Fleet ne s'est aperçus de rien. Fit Jim, assis sur l'une des tables. Je ne suis pas sûr qu'ils auraient apprécié qu'un Augment se balade comme ça dans la ville.

– Crois moi, Khan risque pas de le refaire. Expliqua McCoy avec un rictus. Guestmind lui a passé un savon comme si c'était un môme.

Jim ne put s'empêcher de rire un peu à cette idée. Quand Wendy et Alyssa étaient venus lui demander de l'aide, il n'avait pas pu faire autrement. Il n'allait pas laisser Khan avoir des ennuis juste parce qu'il ne pouvait pas supporter Astrid.

– Du coup, tout le monde l'attendait ?

– Oui... Fit Bones avant de grimacer.

– Qu'est-ce qu'il y a ?

– Ben disons que je me suis fais un peu kidnapper par Wendy et Abbilash. Soupira Bones en se rappelant du véritable interrogatoire qu'il avait subis.

McCoy était resté un peu discuter avec Khan et le reste de la délégation quand Wendy lui avait demandé de le suivre dans la cuisine. Il avait à peine franchit la porte qu'elle s'était refermé derrière lui avec un claquement sonore. Abbilash, qui était embusqué dans la pièce, avait fermé la serrure électronique qu'il avait installé sur la banale porte. Khan avait tapé dessus un instant avant de se prendre une décharge électrique (pas dangereuse mais assez douloureuse pour le dissuader de continuer). McCoy n'avait pas du tout comprit ce qui lui arrivait. Abbilash et Wendy s'étaient assis en face de lui et l'avaient invité à s'installer sur la chaise vacante. Bones s'était soudain trouvé dans la peau d'un lapin face de deux loups affamés...

– Qu'est-ce qu'ils t'-on fait ? Demanda Jim, un peu inquiet bien que son ami ne semblait pas blessé.

– Ils m'ont remercié.

Jim cligna des yeux plusieurs fois.

– Hein ?

– Ils m'ont remercié. Répéta McCoy d'un air songeur. Tu te souviens des marques que j'avais autour du cou quand tu nous as surpris en train de nous embrasser ?

– Oui, les marques d'étranglements. Répondit Jim en fronçant un peu les sourcils.

Le docteur haussa les épaules, montrant clairement qu'il avait depuis longtemps oublié ça.

– Ce jour là, j'ai empêché Khan d'aller tuer Marcus. Fit le docteur avant de faire un signe de main pour empêcher Jim de s'exclamer. Khan a dû le raconter à son équipage et Wendy et Abbilash m'ont remercié de l'avoir retenu car sans ça, les choses auraient put prendre une tournure radicalement différente.

– Oh... Souffla Jim.

Il ne se doutait pas que les choses auraient pu aller aussi mal sur son vaisseau il y a cinq ans...

– C'était pas si terrible finalement ? Demanda le Capitaine après un instant.

– Oh non ça c'était la partie agréable de la conversation. Rétorqua Bones avec une grimace.

– C'est à dire ?

Bones soupira en appuyant son menton contre sa paume avant de répondre :

– C'est à dire que si jamais je brise le cœur de Khan, les Augments me retrouveront et me péteront les deux jambes avant de m'arracher les yeux.

– Ah ouais quand même... Fit Jim assez horrifié par la menace.

Il n'avait aucun doute que les Augments étaient vraiment capable de faire ça pour venger leur chef.

Le téléphone de McCoy sonna soudain et ce dernier décrocha machinalement. Il s'agissait justement de Khan qui le prévenait qu'il venait de sortir de la réunion et qu'il avait dû temps si Bones était disponible. Le brun répondit à l'affirmative avant de commençait à se lever. Alors qu'il rangeait ses affaires, il se tourna vers son ami.

– On se voit plus tard Jim.

– Mais du coup... Vu que Khan va bientôt partir, qu'est-ce que vous allez faire ? Demanda Kirk après un hochement de tête.

Bones regarda longuement son ami et soupira à nouveau.

– Je ne sais vraiment pas.

oOoOoOo

Je suis désolé pour le comportement de mes frères et sœurs. S'excusa Khan encore une fois. Je ne pensais pas qu'ils te feraient passer un interrogatoire.

Bones haussa les épaules bien que l'autre ne pouvait pas le voir à travers le téléphone. Les deux hommes avaient rendez-vous devant l'entrée du QG de Star Fleet.

– C'est rien... On va juste dire qu'ils s'inquiètent pour toi. Dit-il avec un petit sourire.

Ils sont devenus un peu « protecteur » après l'histoire de Marcus. Répondit Khan. Je ne peux leur en vouloir.

C'est sur que présentez comme ça, McCoy ne pouvait définitivement pas en vouloir à Wendy et Abbilash. Mais bon, il avait quand même eut une sacrée trouille ce soir là. Bones esquiva un homme d'affaire aussi pressé que lui qui faillit le percuter avant de répondre.

– Vous avez bientôt finis les négociations avec Star Fleet ? Demanda le docteur après un regard noir en direction de l'autre costume cravate.

La dernière est en début d'après midi. Approuva Khan. Après sauf requête de dernière minute, il n'y en aura plus.

– T'as eu le temps de manger ? Continua Bones. Sinon on pourrait se faire un resto.

Le docteur entendit l'Augment rire doucement.

Je suis d'accord docteur mais vous aller devoir payer parce que c'est Astrid qui gère le crédit alloué à notre délégation et il est hors de question que j'aille lui demander.

Cette fois-ci c'est McCoy qui ricana. Il avait beau ne pas savoir tous les tenants de la relation qui unissait Khan et Astrid, il la trouvait très amusante. Enfin, McCoy trouvait la blonde très amusante depuis qu'il avait comprit qu'il n'y avait rien entre eux. Il était un peu moins sûr pour cette Alyssa qui passait son temps à sauter au cou de Khan mais ce dernier lui avait assuré que de ce côté-là aussi, il n'y avait rien, alors…

Vous arrivez bientôt ? Demanda Khan, faisant sortir le docteur de ses pensées.

– Moins de dix minutes. Répondit Bones.

Du moins, si les gens marchaient un peu plus vite, il arriverait plus tôt... Avec un soupir, Bones se mit à slalomer entre les passants, gagnant rapidement le bout de la rue. Ensuite il n'aurait plus qu'à traverser l'avenue et remonter la rue sur sa gauche pour gagner la place où était installé le QG de Star Fleet.

Léo, je voulais te demander quelque chose.

– Qu'est-ce qu- Mais vous pouvez pas dire pardon !- Désolé, qu'est-ce que c'est ? Fit le docteur après avoir crié sur un idiot qui l'avait poussé et en plus avait insulté Bones.

Il y eut une seconde de silence qui permit à McCoy d'atteindre l'intersection. Le feu pour les piétons était rouge alors il piétina un instant avant que la voix de Khan ne se fasse à nouveau entendre.

Je voulais te demander si...

L'Augment s'interrompit, hésitant. Encore une fois, entendre Khan hésiter surprenait toujours autant McCoy. A cause de ça, il avait toujours peur que se soit quelque chose de grave. La voix de l'Augment se fit entendre à nouveau, ayant retrouvé son assurance.

En fait, je préfère te le dire en face à face.

– Ah non ! S'exclama Bones en fronçant les sourcils. T'en a trop dit !

Il entendit Khan soupirer et McCoy ne put s'empêcher de sourire. Il pouvait presque entendre les rouages du cerveau de l'Augment lui faire peser le pour et le contre. Cela ne contribuait qu'à augmenter la curiosité de McCoy. Il se demander bien ce qui pouvait faire hésiter Khan ainsi.

La lumière passa au vert pour les passants et Bones traversa d'un pas pressé.

J'aimerais que tu viennes habiter avec moi sur Hypérion VII.

Bones cligna plusieurs fois des yeux, n'en croyant pas ses oreilles. Il continua d'avancer, comme un automate. McCoy ouvrit la bouche pour répondre. Quoi ? Il n'en avait pas la moindre petite idée mais il devait absolument répondre.

– Khan...

McCoy sentit d'abord le choc avant de voir la voiture.

Le corps du Docteur fit un vol plané avant de retomber comme une poupée de chiffon sur le bitume. La voiture avait freiné mais le choc n'en avait pas moins été fort. Bones n'entendit pas les gens hurler autour de lui ni même quoique se soit. Il avait mal partout mais il savait que seul la douleur qu'il ressentait à la tête et au niveau de l'abdomen étaient dangereuses. McCoy vit alors qu'il tenait toujours son portable, l'ayant serré au moment de l'accident. Le docteur remarqua bêtement que le mobile n'était pas endommagé. Du sang coulait le long de son front et il essaya de bouger sa main pour l'essuyer mais il avait trop mal. Bones était docteur et il était réaliste.

Il devait recevoir des soins médicaux et vite ou alors il allait y passer en pleine rue.

Léo ? Qu'est-ce qui se passe ? Fit soudain la voix paniqué de Khan . C'était quoi ce bruit ? Léo ? !

Ah... Il pouvait à nouveau entendre.

Léonard ? !

Malgré les personnes qui s'agitaient autour de lui, McCoy refusa de lâcher son portable. Il devait répondre à l'Augment. Et vite. Avec un effort surhumain, il ramena sa main vers lui avec un râle de douleur.

– Désolé... Réussit à souffler McCoy. Pas de resto...

McCoy entendit à nouveau crier son nom mais il n'eut pas la force de répondre. Sa tête roula sur le côté et il s'évanouit, lâchant enfin son portable dont la voix de Khan criait toujours de l'autre côté.

oOoOoOo

La première chose que réalisa McCoy en ouvrant les yeux, c'était que son corps lui faisait un mal de chien. Il cligna des yeux plusieurs fois, fixant le plafond blanc si caractéristique d'un hôpital. Du coin de l'œil, il put apercevoir la perfusion attaché à son poignet droit. McCoy pouvait aussi sentir la bande en tissus qui entourait son front. Il grogna doucement en essayant de se redresser un peu, mais sa douleur à l'abdomen lui coupa brièvement le souffle.

Ok, diagnostic : il avait probablement au moins deux côtes cassées.

Le docteur tourna lentement la tête sur le côté avec une grimace de douleur pour regarder autour de lui. Il cligna alors des yeux de surprise avant d'avoir un petit sourire : Khan était endormi sur la chaise réservée aux visiteurs. Le docteur aurait presque soupiré à la position toujours aussi rigide de Khan. Le mode militaire ne l'avait pas totalement quitté finalement…

McCoy baissa un peu les couvertures pour avoir une meilleure vue sur les bandages qui entouraient son torse. Il murmura un chapelet de juron à l'égard du chauffard qui l'avait renversé. Il avait déjà eut des côtes cassés par le passé et détestait ça ! Bones eut beau ne pas avoir élevé la voix, les yeux de Khan s'ouvrirent instantanément, se posant sur le docteur.

– Hey... Fit McCoy avec un petit sourire.

L'Augment resta silencieux mais McCoy put voir les épaules se détendre légèrement. Après ce qui sembla être une éternité pour le docteur, Khan se permit l'ombre d'un sourire.

– Comment tu te sens ?

– Comme si une voiture m'avait percutée. Tenta de plaisanter McCoy en prenant un ton ennuyé.

Mais devant le regard sombre de l'Augment, Bones comprit que ce n'était pas le moment de rire avec ça. Mais comment aurait-il pus savoir que malgré les ordres de Star Fleet et les demandes de Wendy et Abbilash, Khan avait refusé de quitter l'hôpital ? Qu'un seul de ses regards avait dissuadé quiconque de le faire quitter cette chambre ? L'Augment avait passé la nuit là-bas, Jim et Spock l'ayant rejoins dans la matinée. Il était presque midi quand le docteur s'était réveillé et Khan avait songé sérieusement à donner de son sang à McCoy pour l'aider à guérir s'il le fallait.

– Kirk et Spock étaient encore là, il y a moins de dix minutes. L'informa soudain Khan. Ils sont allés se chercher des cafés et prendre un peu l'air.

McCoy hocha lentement la tête avant de grimacer en sentant la pression douloureuse de sa cage thoracique.

– Est-ce que tu veux que j'appelle quelqu'un ? Demanda Khan dont le ton contrôlé laissait pourtant apparaître une pointe d'inquiétude.

– Non c'est bon. De ce que je vois, ça a pas l'air très grave. Fit Bones en réussissant finalement à se redresser un peu.

Khan le dévisagea avant de secouer doucement la tête. Oui, la blessure au thorax de McCoy n'était pas grave mais le reste...

– C'est ta blessure à la tête qui les as le plus inquiété. Répondit Khan d'une voix étrangement atone.

L'Augment tira un peu plus le fauteuil vers le lit pour être juste à côté. Il tendit ensuite la main pour effleurer le bandage tout doucement, le regard indéchiffrable.

– Ils ont dit que si ta tête avait heurté juste un peu plus fort le sol, tu aurais pu mourir avant que les secours ne viennent te chercher.

Le souffle de Bones se bloqua dans sa gorge et un horrible frisson lui parcouru l'échine. Il avait vraiment eut de la chance ce coup-ci. Le docteur allait parler quand il se rendit compte que l'Augment ne l'avait pas quitter des yeux depuis un moment, le fixant comme s'il allait se vaporiser d'un instant à l'autre.

– J'ai crus que j'allais te perdre. Finit par murmurer de façon presque inaudible l'Augment alors que ses doigts glissaient le long de la joue de Bones en une légère caresse.

– Je suis tenace. Répondit Bones en tentant de sourire, émut par les réactions de Khan. On ne se débarrasse pas de moi aussi facilement.

Mais encore une fois, la tentative d'humour tomba à plat. L'Augment semblait encore très inquiet pour le docteur et n'arrivait pas à le dissimuler autant qu'il l'aurait voulu. Cependant, McCoy avait comprit depuis le début que les personnes qu'il aimait étaient un sujet sensible pour l'Augment. McCoy soupira doucement avant de se décaler un peu sur le côté avec une grimace de douleur. Anticipant la question de Khan, il tapota le nouvel espace vacant du lit pour inviter Khan à le rejoindre. L'Augment marqua une hésitation avant de finalement monter précautionneusement sur le lit pour ne rien abîmer et s'installa à côté de McCoy, le dos droit et appuyé contre la tais-de lit.

– Tu me dois un resto... Marmonna Khan.

C'était dit d'un ton plat, sans même chercher à faire de l'humour. Mais cela fit ricaner McCoy plus que ça n'aurait dû, lui causant un râle de douleur et une grimace d'inconfort à cause de ces maudites côtes. Le docteur eut juste le temps d'attraper le poignet de Khan pour l'empêcher d'aller chercher quelqu'un.

– Khan, je t'assure que ça va. Soupira McCoy en tapotant la tête du brun comme si c'était un enfant.

L'Augment se pencha inconsciemment pour profiter un peu mieux de la caresse. Le docteur ne put s'empêcher de sourire et il décida que c'était le bon moment pour aborder la demande que Khan lui avait faite un peu plutôt. Du moins, si l'Augment ne s'était pas rétracté à cause de l'accident. Parfois, Bones avait dû mal à comprendre comment fonctionner la logique de Khan quand il était mis en jeu.

– Avant l'accident, tu m'as bien demandé de venir sur la colonie avec toi ? Finit-il par demander d'un ton encourageant.

Khan se lécha la lèvre inférieure avant d'hocher la tête. Il voulu parler mais McCoy le coupa gentiment.

– Tu le veux toujours ?

Le brun fixa le docteur droit dans les yeux, cherchant à deviner les pensées de McCoy. Ce dernier soutint son rôle, ayant désormais l'habitude d'être scruté ainsi. Finalement, l'Augment répondit :

– J'aimerais que tu viennes avec moi.

McCoy ferma une brièvement les yeux et inspira aussi profondément que lui permettait ses côtes brisés avant de souffler d'une voix moins assurée qu'il ne l'aurait voulu :

– Est-ce que tu m'aimes ?

Le docteur eut l'impression que Khan se statufiait sur place. Il en vint même à se demander si l'Augment respirait encore. Sans aucun doute, la question avait prit au dépourvus Khan et il ne savait pas comment y répondre bien que son affection pour Bones était évidente. Cependant, c'était une chose tout à fait différente d'exprimer ses sentiments à voix hautes plutôt que de les montrer. Tout en continuant de caresser distraitement les cheveux de l'Augment, McCoy attendit patiemment la réponse de Khan. Le docteur commençait à perdre espoir d'avoir une réponse avant le prochain millénaire quand il entendit enfin sa réponse :

– Oui.

oOoOoOo

Bones fixait les dernières réserves acheminées à l'intérieur de l'ISS Loki. Les membres de Star Fleet chargeaient les derniers préparatifs sous la supervision de Wendy et Steven. Abbilash était déjà dans le vaisseau pour régler les instruments de pilotage. Khan était avec lui mais discutait un peu plus loin avec Jim et Spock. Astrid et Alyssa étaient encore avec les amiraux dans la base se trouvant plus loin sur sa gauche. Bones se mordilla la lèvre inférieure. Ses propres bagages avaient déjà été embarqué et seul sa sacoche était encore près de lui. Bones se tourna vers la ville qui émergeait lentement de la brume matinale. Le docteur fixait la ville de San Francisco pour la dernière fois avant ce qui semblait être un long moment. Quand il en avait discuté avec Astrid, la Capitaine l'avait prévenu qu'il ne retournerait pas sur Terre avant au moins deux ans. C'est aussi l'une des raisons pour laquelle la blonde lui avait longuement demandé s'il était bien sûr qu'il voulait partir avec eux, et quitter tout ça.

Et McCoy avait réfléchit.

Il y avait pensé durant son petit séjour à l'hôpital et avant qu'il n'annonce sa décision à ses amis. La plus part des membres de l'Enterprise avaient été mit au courant et, bien que certains étaient surpris, les réactions avaient été bonne dans l'ensemble. Meredith lui avait même souhaité une vie heureuse. Uhura et Carol lui avaient dit de foncer, de vivre sa vie. Sulu avait été passablement étonné mais heureux pour le docteur. Chekov s'était surtout inquiété pour l'état de santé du médecin. Il était encore blessé, n'était-ce pas dangereux d'entreprendre un tel voyage ? Bones avait dû rassurer le jeune homme, amusé que Chekov s'inquiète pour lui. Scotty, lui, avait simplement offert un verre au docteur, soupirant qu'il allait être le dernier homme raisonnable sur l'Enterprise parmi tous ses petits jeunes. Le brun avait beaucoup rit, lui promettant d'envoyer régulièrement des mails à Kirk pour le dissuader de faire trop de choses stupides.

Jim, par contre, avait... Moins bien réagit. Il n'aurait pas crus que son meilleur ami déciderait de tout plaquer pour partir avec Khan. D'accord il l'aimait. Mais à ce point ? Seulement, Jim avait du admettre que Bones prenait son destin en main. Après tout, comme lui avait dit le docteur « Ne ferais-tu pas pareil si toi et Spock étaient à notre place ? ». Et en effet, Jim abandonnerait tout pour suivre Spock si le Vulcain lui demandait.

Bones secoua doucement la tête avant de tourner la tête Jim et Spock. Les deux hommes avaient décidé de venir lui dire au-revoir. Jim en avait profité pour sermonner Khan. Alors qu'il se dirigeait vers eux, le docteur put entendre la fin de la tirade de Jim :

– Et si tu fais du mal à Bones, c'est moi qui viendrai te péter les jambes avant de t'arracher les yeux.

Khan resta de marbre une seconde devant la menace avant de s'autoriser un fin sourire.

– Encore faudrait-t-il qu'Astrid vous laisse vous posez sur Hypérion VII.

– Je me poserais sans son accord. Grommela Jim en croisant les bras.

– Alors là, elle te tuerait ! Hurla soudain Alyssa dans les oreilles du blond en sautant sur le dos de Jim.

Le Capitaine cria et tangua dangereusement en avant et ne resta stable que grâce à Spock qui le retint par le bras. Jim tourna la tête vers la brunette avant de crier :

– Mais d'où tu sors toi ? !

Alyssa approcha un peu plus son visage pour chuchoter directement dans l'oreille de Kirk.

– Je suis un ninja !

– Mademoiselle Mocking, pourriez-vous descendre ? Demanda poliment Spock, bien que n'aimant pas du tout savoir la jeune femme aussi proche du Capitaine….

La Première Officier regarda Spock avant de hausser les épaules.

– Pourquoi ? Je suis bien là.

– Mais descend espèce de tarée ! S'écria Jim en se mettant à gigoter, essayant de chasser la brune.

Voyant qu'il n'arrivait à rien, Khan soupira discrètement avant de s'approcher de Kirk. Il attrapa Alyssa par le col de son pull, prenant garde à ne pas saisir l'écharpe aussi (s'il l'étranglait, Astrid allait le tuer ici-même) et la tira en arrière. Alyssa se mit à battre des bras et des jambes avant de s'avouer vaincue. Khan l'a reposa au sol et la Premier Officier tira la langue à l'Augment.

– Franchement, t'es pas drôle.

– Tu t'amuseras une autre fois. Rétorqua Khan en se retenant de lever les yeux au ciel.

Bones les regarda faire et se dit que le voyage n'allait pas être triste. Remarque, ce n'était pas la première fois qu'il allait voyager avec une bande de cinglée. Après tout, il en avait vu des pas mal durant le voyage de cinq ans de l'Enterprise.

– Qu'est-ce que tu voulais Alyssa ? Fini par demander Khan.

– Oh rien. Répondit la brunette. J'essaye juste d'échapper à Astrid parce que...

– ALYSSA ! Hurla soudain une voix bien connus et passablement furax.

Tous se retournèrent vers la blonde qui arrivait en fulminant droit sur leur petit groupe et plus particulièrement vers Alyssa. La Première Officier blanchit et commença à reculer.

– Qu'est-ce que tu lui as fait ? Finit par demander Bones à la jeune femme.

– J'ai piqué son dernier morceau de nougat avant de me sauver.

Khan la regarda en secouant la tête d'un air blasé au grand étonnement des trois autres hommes.

– Astrid va te tuer.

– Ouais je sais...

– Viens ici Mocking ! Rugit Astrid en arrivant à toute allure, ses cheveux ébouriffés par le vent ressemblant à une crinière de lion.

Le temps qu'Alyssa avait perdu à discuter lui fut fatal. Sous le regard éberlué de Bones, Jim et Spock (et celui totalement inexpressif de Khan), Astrid sauta sur son Premier Officier. Les deux femmes firent un roulé-boulé sur le tarmac avant que la blonde ne prenne le dessus et plaque Alyssa face contre terre tout en s'asseyant sur son dos, lui faisant une clef de bras avec une expression de folle-furieuse sur le visage. Bones nota mentalement qu'il ne devrait JAMAIS piquer le nougat d'Astrid.

– Je vais te le faire payer ! Cria Astrid. Je vais récupérer toutes tes écharpes et les faire brûler sous tes yeux !

– Naaan ! Pas mes écharpes ! Chouina Alyssa en se mettant à se débattre.

C'est à ce moment là que Bones, tout comme Khan cinq ans plus tôt, se demanda dans quoi il était en train de s'embarquer exactement. Mais alors qu'Astrid tentait d'étrangler Alyssa avec son écharpe (c'était la seule qui avait droit de le faire), Steven et Wendy arrivèrent pour les prévenir qu'ils allaient pouvoir y aller. L'Officier des Sciences regarda son Capitaine et son Premier Officier avec un petit sourire avant de s'approcher. Il saisit prestement Astrid sous les aisselles avant de la tirer un bon coup en arrière et de presque la jeter dans les bras de Wendy.

Astrid cria de surprise et essaya de retourner à son activité première, à savoir tuer sa Première Officier, mais l'Augment la tint fermement et la blonde du abandonner. Avoir ses frères et sœur avec lui facilitait grandement la vie de Khan qui, par charité, aida Alyssa à se relever. Celle-ci alla prestement se cacher derrière Steven avec un couinement de souris. La brunette avait des bleues et des égratignures mais elle en avait vu d'autre. Cependant, elle n'était pas tarée au point de rester proche d'Astrid pour les vingt prochaines minutes.

– Si vous avez terminé, nous allons pouvoir y aller. Informa gentiment Steven en adressant un sourire à Bones.

Comme la plus part, il voyait d'un bon œil la venue du docteur. Ca lui faisait plaisir de voir Khan enfin proche de quelqu'un après cinq ans sans l'ombre d'une vrai relation sentimentale. Bones fixa à nouveau le vaisseau avant de se tourner vers amis. Comprenant qu'Astrid et Alyssa avaient du les interrompre avant la fin de leurs adieux, Steven leur fit un sourire indulgent et se tourna vers Wendy.

– Et si on leur laissait encore un peu de temps ?

Wendy haussa un sourcil et regarda son Capitaine. Son frère hocha brièvement la tête et avant qu'Astrid n'ait le temps de protester, Wendy l'embarqua en direction du vaisseau.

– Attend ! J'ai pas fini ! Faut encore que j'insulte la ridicule coupe de cheveux de l'autre pistonné !

Le Capitaine de l'Enterprise serra les poings avec agacement et serait aller volontiers aller chercher des noises à Astrid si le fait que son ami se barre super loin n'était pas plus important. Alyssa en profita pour filer tout en saluant chaleureusement les autres avant de partir en trottinant. Jim se tourna vers Bones, en croisant les bras.

– T'es vraiment sûr que tu veux partir avec ces barges ?

– J'y vais pour Khan. Fit le docteur en roulant des yeux.

L'Augment se permit de sourire et s'ils avaient été seuls, il aurait prit la main du docteur dans la sienne.

– De toute façon on viendra vous rendre visite. Marmonna Kirk.

Il fixa ensuite Bones, lâcha un « Oh et puis merde » avant d'étreindre son meilleur ami, lui sautant presque dessus comme l'avait fait Alyssa tout à l'heure. Le geste surprit McCoy qui resta une seconde immobile avant de rendre son étreinte à Jim. Cet idiot allait lui manquer. Franchement, qu'est-ce que lui et son Vulcain allait devenir sans lui ? Il fallait bien que quelqu'un soit la voix de la raison dans leur trio quand Jim faisait l'idiot et que Spock était émotionnellement compromis. Ce n'est qu'à ce moment là que le brun prit conscience qu'ils allaient tous lui manquer... Et il n'était même pas encore partit.

Bones soupira discrètement avant de se détacher doucement de Kirk, tapotant l'épaule de son meilleur ami. Oui il allait tous lui manquer mais il était amoureux de l'Augment et il ne pourrait pas supporter de le laisser partir à nouveau comme ça. Alors si ça signifiait qu'il allait devoir jouer les égoïstes, McCoy prenait volontiers ce risque qu'il avait quand même longuement réfléchit.

– Et puis les mails ça existent. Fit McCoy avec un léger amusement.

– En cas de problème d'interférences magnétiques les mails pourraient mettre plusieurs mois à arriver. Intervint Spock avec son calme habituelle.

Le docteur leva les yeux au ciel. Bon sang, pourquoi le Vulcain ne pouvait jamais faire preuve ne serait-ce que d'un chouïa de tact ? Et le pire, c'est que cet abruti au sang vert allait probablement lui manquer aussi.

– Adieu Spock, toi et tes oreilles pointues allez me manquer. Fit Bones avec ironie.

Le Vulcain haussa un sourcil mais hocha la tête, voyant pour une fois plus loin que le sarcasme du médecin. Il faut dire qu'après avoir passé cinq ans coincé dans le même vaisseau que le docteur, il avait finit par apprendre un ou deux trucs sur le fonctionnement de McCoy.

– Au revoir Docteur. Répondit le vulcain. Vous aussi vous allez me "manquer".

Bones et Kirk clignèrent simultanément des yeux, étonnés.

– Sérieusement ? Fit Bones qui n'en revenait pas.

Spock hocha la tête et le docteur se dit que finalement, il allait quitter la planète Terre en ayant vraiment tout vu. Et savoir que le vulcain tenait à lui était extrêmement bizarre. Et un poil perturbant. Il sentit Khan lui tirer doucement la manche et McCoy tourna la tête vers lui.

– Désolé de vous interrompre. Commença-t-il calmement. Mais je vois Abbilash me faire des signes depuis cinq bonnes minutes alors je crois qu'il est temps d'y aller.

– Oh... D'accord.

Bones se tourna vers l'ISS Loki et vit effectivement l'Augment aux cheveux blancs leur faire de grands gestes. D'un rapide coup d'œil à sa montre, Bones qu'effectivement, l'heure du départ du vaisseaux était pour très bientôt. Il regarda une dernière fois ses amis avec un fin sourire.

– Essayez de ne rien faire de stupide.

Jim ria et Spock haussa un nouveau un sourcil. Pas définition, « faire quelque chose de stupide » aller à l'encontre de la logique Vulcaine. Mais vu que le docteur allait partir, Spock décida de faire l'impasse, comme souvent, sur les remarques illogiques de McCoy. Khan et lui commencèrent à partir mais Bones se stoppa et se tourna à nouveau vers ses amis avant de crier :

– Et pour l'amour de dieu finissez enfin dans le même lit !

Avec ça, le docteur partit rapidement en direction du vaisseau, manquant le visage rouge de gêne de son ancien Capitaine et le léger verdissement des oreilles de Spock. Bones ricana intérieurement. Si avec ça, ça les décidaient pas à se parler... Khan le regarda avant de sourire à son tour.

– Une dernière bonne action avant de quitter la Terre ?

– Sont trop bêtes pour se gérer tout seuls. Répondit Bones en haussant les épaules. Bon sang, ils vont se faire bouffer par le monde réel sans moi.

L'Augment ricana à son tour et il se pencha pour embrasser rapidement Bones à la tempe.

– C'est un risque que je suis prêt à courir.

Bones leva les yeux au ciel mais sourit tendrement à l'autre brun.

– Et si on y allait maintenant ?

Khan hocha la tête et, alors qu'ils arrivaient presque devant le vaisseau et semblaient hors de vu de tous les autres, les deux hommes recherchèrent presque simultanément la main de l'autre. Quand l'Augment s'en aperçu, il faillit se rétracter mais Bones avait déjà entrelacé leurs doigts. McCoy nota distraitement qu'ils allaient devoir travailler là-dessus.

– Tu sais quoi ? Demanda Bones alors qu'il passait le sas d'entrée du vaisseau.

L'Augment haussa un sourcil et pencha légèrement la tête sur le côté pour inciter le docteur à continuer.

– Je crois que j'aime un ancien terroriste.

Khan resta une seconde silencieux, surpris. C'était la première fois que McCoy exprimait ses sentiments à voix haute. L'Augment sentit son cœur s'accélérait doucement et il n'aurait jamais crus qu'entendre ses mots lui feraient autant plaisir. Khan eut un très fin sourire et serra la main du docteur avant de murmurer.

– Vraiment pas de chance, n'est-ce pas docteur ?

– Non. Sourit McCoy alors que la porte se refermait derrière lui et son ancienne vie. C'est vraiment pas de chance.


Voilà ! Merci d'avoir lu ! J'espère que ça vous a plus et n'hésitez pas à laisser une petite review pour donner votre avis. Cette fic était donc officiellement terminé mais surveillez la d'un oeil, on ne sait jamais quand un bonus pourrait arriver ! Encore une fois merci et "See you again !"