Hey ! Je suis de retour ! Il semblerait que je ne passe sur ce site que le temps de faire ce que j'ai à faire, mais à chaque nouvelle fois, il m'attire tout aussi irrésistiblement. Parcontre moi j'évolue, ce qui impose : un changement de pseudo, un changement de style, et un changement de profil (ce que je n'ai pas encore fait). Mais c'est toujours moi, avec les même gouts, et, j'espère, une orthographe et une expression renforcée.

Alors pour commencer, ne perdons pas les bonnes habitudes :

Disclaimer : Les personnages sont à Eiichiro Oda.

J'ai encore écrit un UA, encore du Zosan... Je m'en excuse (ou pas), c'est juste que je perds l'inspiration lorsque j'essaie d'écrire un non-ua (ce mot existe ?) sur un autre couple. C'est peut-être juste parce que je le fais après avoir fini une autre fiction, et que j'ai envie de me reposer, ou du moins de m'occuper d'autre chose. Je devrais essayer de faire un UA sur un autre couple, ou pas un UA mais sur du Zosan.

J'avais commencé un NamixPauli que je finirais peut-être un jour et j'aimerais bien écrire plus tard un NamixRobin ou un FrankyxRobin ( que des couples peu représentés, je vous le concède). Cependant on ne semble pas être très fan du yuri sur ce forum, donc je ne sais pas vraiment comment m'y prendre. Enfin on verra bien.

Un dernier mot et je vous laisse à votre lecture : Ce chapitre peut sembler un peu long mais c'est parce qu'il y a pas mal de dialogue, je pense que les autres sont différents. Et voila ! Merci et bravo si vous avez lu mon intro jusque là, dans le cas contraire ce n'est pas très grave (et là ceux qui ont tout lu doivent rager :p )


— Sanji putain, qu'est-ce que tu fous là ?

Le blond releva difficilement la tête. Sa vue était trouble, ses gestes hésitants. Il la laissa brusquement retomber et l'enfouit sous ses mains en grognant d'obscures paroles au moment où il reconnut son interlocuteur. Ce dernier ne s'en formalisa pas et s'assit à côté de lui, au grand dam du cuisinier. Il comprit que son compagnon n'allait pas le laisser tranquille lorsque celui-ci commanda à boire ; il se résigna donc :

— Je cuve ma bière et, jusqu'ici, j'étais tranquille.

— Tu te saoules, toi ? A la bière ? La bonne blague. Et en quel honneur, je peux savoir ?

— Comme si ça t'intéressait, soupira Sanji.

— Y'a des chances que non en effet, mais je m'ennuie et t'es le seul que je connaisse ici, donc...

— Pff, sympa. Enfin venant de toi, à quoi d'autre pouvais-je m'attendre ? 'Fin bref, Nadia m'a largué.

— Vraiment ? J'suis désolé...

— Oh, comme c'est mignon. Ça en serait presque convainquant avec plus d'enthousiasme.

— Roh, c'est pas comme si t'ignorais que j'étais pas bon pour ça.

Que pouvait-il dire de plus ? Il n'avait jamais aimé Nadia, à l'instar de Nami, leur amie rousse, un peu manipulatrice et beaucoup vénale. Il n'aimait pas beaucoup Nami non plus cela dit, mais il reconnaissait qu'au moins elle savait se tenir… Du moins tant que l'on ne lui présentait pas un gros pactole sous le nez. Nadia, elle, ne cessait de minauder ici et là : "Et hein que je suis belle mon chéri", "t'es vraiment un bisounours toi", "t'es le plus adorable amour de cette terre"…etc. C'était la principale raison pour laquelle Nami et lui l'avaient en horreur. Mais il n'y avait pas que ça : elle était également d'une jalousie et d'une possessivité maladives. Ce qui pouvait se comprendre quand on connaissait Sanji… mais quand même. Et son égocentrisme ! Il fallait qu'on ne voie qu'elle, qu'on n'entende qu'elle ; et pour cela, elle s'acharnait à utiliser une insupportable voix de petite fille et ne s'habillait qu'avec des tenues excentriques. Dès le premier regard qu'il posa sur elle, il sut qu'il ne pourrait jamais l'apprécier… Ce dont Sanji se doutait bien évidemment, mais celui-ci s'en contrefichait royalement.

— Mouais, pas faux. Mais au fait, et toi alors, qu'est-ce que tu fous ici ? T'avais pas un entretien aujourd'hui ? demanda le blond, regardant enfin son ami dans les yeux, au prix d'un énorme effort.

— J'ai pas été pris, marmonna Zoro en passant la main dans ses cheveux. Il m'a à peine laissé parler.

— Ouais… ça m'étonne pas vu ta dégaine.

— Qu'est-ce qu'elle a ma dégaine ?

— Ben tu ressembles à une petite frappe… ou à un gigolo.

Silence. Pas de réplique. Ben alors ? Que se passait-il dans la tête du marimo ?

—Ça paye bien gigolo ? demanda finalement Zoro.

— Ouah, je te pensais pas désespéré à ce point. Enfin sérieusement, regarde autour de toi : la moitié de la salle te mate effrontément et l'autre te fuis du regard. Tu voudrais pas changer de look ?

— C'est le but recherché à vrai dire.

— Ouais bah c'est pas les miens... Enfin pas les deux en même temps. Je me tape l'affiche en restant avec toi, moi !

— T'as ni l'un ni l'autre au naturel mais là tout de suite t'as plutôt une sale gueule en fait... Alors je sais pas lequel de nous deux se tape le plus l'affiche ici.

— Merde hein ! Tu me fatigues… De toute façon, j'envisage sérieusement de devenir un célibataire endurci.

Zoro recracha sa bière dans un éclat de rire :

— Tu déconnes ? Tu tiendrais pas dix minutes devant une nana. Putain t'as de l'humour quand t'es bourré toi.

— J'suis pas bourré… J'ai bu 3… ou 4… ou 5 verres. Ou p'tet un tout petit plus… Mais chui pas bourré.

— T'es là depuis combien de temps ? l'interrogea le bretteur après avoir lancé un regard dans la salle qui se vidait.

— Euh… Ben… depuis… tenta de répondre Sanji en comptant sur ses doigts … Je sais plus !

— Ouais ben tu ferais mieux de te casser, parce que crois moi, c'est pas moi que les mecs là-bas reluque comme ça, lâcha Zoro.

Le blond jeta un regard et se redressa brusquement. Il semblait avoir repris momentanément ses esprits. Inquiet, il demanda :

— Vraiment ?

— Ah bah carrément ouais, ou alors je m'y connais pas.

Sanji prit son manteau, et se leva de sa chaise en titubant :

— Je ferais mieux de partir. Oui c'est ça, je vais partir.

Il fit quelques pas hésitants vers la porte, manqua de trébucher et de s'étaler par terre, puis s'immobilisa. Alors que Zoro s'apprêtait à l'interpeler, le cuisinier fit demi-tour et revint s'assoir :

— Tu veux pas me raccompagner ?

— Non.

— Quoi ? Allez s'te plait. Tu vas pas me lâcher comme ça quand même !

— Tu me donnes quoi en échange ? demanda le jeune homme en finissant sa bière.

— Tu plaisantes là ? Tu demandes de l'argent juste pour rendre un petit service à un vieux pote ? T'es vraiment un crevard.

— Pas forcément du fric, ça peut être autre chose, fais marcher ton imagination un peu.

Silence.

— Bon ok… Ben je t'apprendrais à t'habiller pour trouver un job si tu veux.

— Sérieusement ? T'as trouvé que ça ? Et ben c'est joyeux…

— Ouais ben c'est ça ou rien du tout.

Zoro le fixa durement puis lâcha un petit sourire carnassier.

—Ouais enfin non, c'est pas ce que je voulais dire, se reprit Sanji d'une petite voix en jetant des coups d'œil autour de lui. En fait, ça serait vraiment sympa si tu pouvais faire ça pour moi, tu vois ?

Le vert posa la choppe avec laquelle il était en train de jouer et se leva :

— Ça ira pour cette fois. T'as de la chance que je sois généreux, ero-cook. Ah et puis au fait, tu payes les consommations.

Trop heureux mais surtout désireux de ne pas froisser son camarade maintenant, le dit cuistot ne fit aucune remarque, paya et passa la porte, juste avant son camarade qui le toisa de toute sa hauteur :

— Mauvaise nouvelle, ça les a pas dissuadés : ils nous suivent.

— Non… gémit Sanji. J'suis pas en état de me battre. Faut qu'on fuie.

— Tu ne me crois pas capable de les défoncer ? Questionna Zoro d'un ton menaçant.

—Si, si bien sûr. Seulement ils sont beaucoup… et ils se rapprochent… et où sont tes katanas ?

— Ben chez moi.

— Voila, alors on court ?

— Mouais, ok. Et comment tu fais toi ?

— Ben je me disais… que peut-être… si ça ne te gênait pas trop… tu pourrais… me porter.

— Mais bien sûr… Alors écoute bien : Ja-mais !

—Allez ! S'te plait ! Ils arrivent ! Je ferai tout ce que tu veux ! Enfin pas... J'ai pas le temps de te supplier là, reprit-il en croisant le regard de Zoro.

Ce dernier savait qu'il ne pouvait décemment laisser son ami ici, surtout dans cet état. Il risquait d'être fortement amoché et d'expérimenter des expériences contre son gré, qui se révèleraient fort désagréables. Il était conscient qu'il ne pourrait pas battre tout ces gars tout seul ; et s'il abandonnait Sanji, celui-ci lui ferait amèrement regretté s'il s'en sortait bien, ou refuserait de lui parler jusqu'à la fin de ses jours dans le cas contraire. De plus, nul doute que leurs amis communs lui reprocheraient cet évènement. Non vraiment, il était bien forcé d'aider cet incapable, stupide au point de se saouler dans un quartier difficile, avec sa gueule de petit ingénu.

Zoro soupira et s'accroupit :

- Monte, dépêche.

- Putain dieu merci ! s'exclama le cuisinier qui avait observé son compagnon réfléchir avec un effroi grandissant.

- Tu peux toujours m'appeler Zoro, sourcil en vrille.

Une nouvelle fois, Sanji ne fit aucun commentaire. Il se contenta de reprendre sa respiration alors que le bretteur se relevait et partait en courant, au moment même où les gars du bar découvraient l'endroit où ils avaient prit soin de se cacher. Leurs poursuivants tentèrent de les rattraper, mais Zoro était bien trop rapide pour eux. Celui-ci continua sa course en grommelant :

— J'serais Nami, je ferais tripler ta dette.

— Marimo, tu serais Nami, tu ne me porterais pas, ne put s'empêcher de répondre Sanji.

— Exact, je t'aurais vendu à ces gars et t'aurais regardé partir avec un joli sourire et un signe de main.

— Elle n'aurait jamais fait ça !

— Vraiment ? Souffla l'épéiste, cessant de parler pour mieux maitriser sa respiration.

Soudain, une voiture s'arrêta juste devant eux. Sanji eut un sursaut, son cœur recommença à battre à toutes allures. Les gars du bar ! Ils les avaient piégés. C'en était fini de lui. Plus jamais il ne pourrait se regarder comme avant. Pourquoi l'autre abruti d'algue n'avait pas pris des petites ruelles, hein ?

La portière avant s'ouvrit, une longue chevelure noire en jaillit :

— Je peux vous aider ? demanda Robin avec un grand sourire.

— Oh oui Robin mon amour, tu tombes juste à temps. Je n'ai jamais été…

Il s'interrompit avec un cri de douleur. Zoro venait de faire tomber son paquet à terre, sur le cul.

— Ouais, ça serait sympa.

— Putain tête de gazon, ça fait mal !

— Montez à l'arrière, j'ai des affaires devant.

— S'ils t'étaient tombés dessus, je t'assure que t'aurais encore plus mal. Estime-toi heureux gamin.

Tous rentrèrent dans la voiture de Robin. Celle-ci rentrait tout juste du travail, tard, mais ça gagnait bien ; la preuve en était la taille de la voiture.

— Alors, que vous est-il arrivé ? demanda la brune.

— Rien de spécial, répondit Zoro.

—Tu déconnes ? On vient de se faire poursuivre par une bande de tarés aux idées sûrement très mal placées qui me mataient sans vergogne ! Heureusement tu es arrivée pour nous sauver, ma tendre Robin, tel un ange gardien descendu du ciel.

— Rien de spécial, répéta le bretteur alors que le regard de la conductrice revenait sur lui. J'ai juste sauvé le cul du blondinet, encore une fois.

— Oh c'est bon, j'aurais pu me débrouiller tout seul, se récria Sanji, se contredisant lui-même.

— Ah ouais ? C'est pas ce que tu disais tout-à-l'heure, répliqua Zoro en le fusillant du regard. Vas-y descend, retournes-y alors. Allez ! Qu'est-ce que t'attends !?

Le cuisinier resta droit et digne, mais intérieurement, il se recroquevillait sur lui-même devant la colère du vert. Il avait éprouvé tellement d'émotions pendant un si court laps de temps qu'il ne se contrôlait plus. Même son vieux rival parvenait à l'intimider. Il était vraiment mal en point. Une bonne nuit de sommeil le remettrait sûrement d'aplomb, mais pour l'instant, il ne souhaitait défier personne, et à plus forte raison, ne surtout pas déclencher un affrontement avec Zoro. Il reprit, d'une voix qu'il espérait la plus fière possible.

— Hein ? Non mais… Ok c'est vrai, j'aurais pas pu. Enfin, si j'avais été dans de meilleures conditions…

— Allez vas-y descend ! Te gêne surtout pas.

—Oh c'est bon. Je te remercie très fortement. T'es content ?

— Mais encore ?

Sanji soupira :

— Je me serais fait défoncé la gueule si t'étais pas là…

— Ou autre chose, ricana son camarade

— C'est ça…

La voiture s'arrêta devant l'immeuble de Zoro. Celui-ci descendit et se pencha à la fenêtre :

— Tu vas être capable de rentrer tout seul blondinet ? Fais gaffe à tes fesses !

— Ta gueule…

Le bretteur s'éloigna avec un rire sarcastique…

xXx

— Zoro ! Debout ! On se lève… Ouvre la porte putain !

Il était tôt le matin. Des coups frénétiques étaient frappés à la porte de son appartement. Un homme s'égosillait derrière. Une voix qu'il connaissait : Sanji. Zoro se replia sous sa couette. Il n'allait certainement pas se lever à cette heure là. Cet emmerdeur allait bien finir par se casser au bout d'un moment.

Ou pas… La porte s'ouvrit soudainement sur le cuisinier. Il alla ouvrir les rideaux puis s'assit sur le lit à côté du paquet de muscles.

— Allez, c'est l'heure de se lever !

Il tira sur la couette et Zoro émergea. Il ne portait qu'un caleçon.

— Qu'est-tu fous la, merde ? demanda-t-il d'une voix embrumée. Dégage…

— Ça sent pas super bon… et c'est très mal rangé remarqua Sanji avant de reposer son regard sur le dormeur. J'ai dis que j'allais t'apprendre à t'habiller et je le fais. Plus vite j'en serais débarrassé, mieux ça sera. J'ai pas envie de passer la journée avec toi.

— C'est réciproque, t'inquiète pas… Putain voir ta tête en dernier en me couchant et en premier en me levant, ça fait vraiment chier.

— Charmant. Enfin bon… Voila, je suis là, et tu vas te lever, j'suis pas venu pour rien.

— Mais il est tôt merde. Tu devrais pas être au fond du lit, avec une gueule de bois de dingue ?

— Ah, mais j'ai une recette secrète mon cher.

— Vraiment ? Tu dois te faire plein d'amis avec ça dis moi.

— Un tas. Enfin bon, toi, t'en a pas besoin, t'as jamais la gueule de bois.

— Exact. Mais comment t'es rentré au fait ? remarqua enfin Zoro.

— J'ai crocheté la serrure.

— Tu sais faire ça, toi ?

—Et oui ! Je suis habile de mes mains aussi…

— Ah oui ? demanda l'épéiste en se redressant.

— Ouais… Enfin bref, revenons à notre problème. Où est ton dressing ?

Il se releva et examina la chambre.

— Mon quoi ?

— L'endroit où tu ranges tes vêtements, soupira Sanji

— Ah… Le placard là-bas.

— C'est une armoire.

— Cool.

Sanji secoua la tête puis ouvrit l'armoire. Il fut dépité :

—Jeans, joggings, jeans, joggings ; T-shirt serrés noirs, blancs, unis, avec motifs provocants ; T-shirt amples pareils ; ceinture, avec chaines pour la plupart. Bon je m'en doutais. T'as pas de costume, ou au moins une chemise ?

— Un. On m'a obligé à l'acheter pour un mariage, répondit Zoro en passant près de lui pour attraper ses vêtements. Il doit être en dessous.

Au grand étonnement de Sanji, le bretteur ne sentait pas aussi mauvais qu'il le pensait. Bon il ne sentait pas la rose comme une belle demoiselle, mais pas non plus la transpiration, c'était déjà bien pour lui.

Le cuisinier fouilla dans l'armoire, qui elle, n'était pas très propre, et dénicha enfin le costume recherché. Dégouté, il le tient du bout des doigts.

— Quel horreur ! s'exclama-t-il à l'intention de l'épéiste qui était parti dans la salle de bain. Il est tout froissé, sale, mal choisi et surtout très moche.

—J'avais remarqué. De toute façon ils se ressemblent tous, ils sont tous moches.

—Pas les miens : ils sont parfaits. T'as tout à apprendre, racaille des bacs à sables.

— Racaille des bacs à sable ? T'as trouvé que ça ? demanda Zoro en sortant de la salle de bain.

— Déjà ? s'étonna Sanji.

— Et oui, j'suis pas une minette moi, je prends pas trois heures.

— T'as vraiment tout à apprendre.

— C'est ça.

Le tas de muscle se rendit dans sa cuisine. Et là… La dégringolade : le désespoir envahit Sanji :

— Mais tu ranges jamais, merde ?

La cuisine était dans un bordel indescriptible. De la vaisselle débordait de l'évier, de la nourriture était dispersées partout, le sol était sale, les plaques tachées. Zoro ouvrit son frigo et attrapa une pomme et une bière.

— Une bière le matin ? Une pomme dans le frigo… Normal, soupira le cuisinier. Hey, ça c'était déjà là la dernière fois que je suis venu ! Sérieusement, tu te rends compte que tu bouffes sûrement un tas de trucs périmés ?

— Pas grave, avec le sport, j'ai un rythme de vie sain.

— Mais quand même, fais gaffe ! Rassure-moi, tu gardes pas le poisson très longtemps ? Et tu recongèles pas des produits déjà congelés ?

— Normalement non.

— Normalement ?

— Mais j'en sais rien, moi !

— Putain t'as de la chance que je te fasse régulièrement à bouffer toi, tu serais probablement déjà en train de crever sans moi.

— Mais bien sûr. Je faisais pareil plus jeune, voire pire encore, et j'ai jamais été malade.

— C'est parce que t'es pas normal.

— Sûrement. On y va où tu m'as réveillé juste pour ranger ma cuisine ?

Sanji jeta un dernier regard désolé sur ce désastre avant de quitter l'appartement. Ils prirent sa voiture, garée juste en bas de l'immeuble.

— Alors, tu m'emmènes où ? demanda Zoro.

— Dans les magasins de bases de tout bon gentleman.

— Et ben, ça promet d'être joyeux.

Le blond lui donna un coup de coude :

— Pas de pessimisme ou j'abandonne ma mission.

—Essaie, je trouvais bien quelque chose pour la remplacer. Déjà que tu me dois un autre service.

— Hein ?

— Tu te rappelles pas : " Je ferai tout ce que tu veux ! J'ai pas le temps de te supplier là !" ? Singea Zoro en imitant la voix du cuisinier.

— Roh t'es chié ! Tu vas pas me demander encore autre chose juste parce que tu m'as rendu un petit service ? se plaignit Sanji

Il sentit le regard de son rival le fixer avec dureté. Mal-à-l'aise, il laissa passer un court instant de mutisme. Le cuisinier avait conscience d'avoir bien trop cédé face à ce regard la veille. Sa réputation allait en pâtir et le vert semblait en devenir plus confiant qu'à l'ordinaire. Il devait se ressaisir. Et pourtant… Il avait conscience d'avoir tort. Certes ce n'était pas la première fois, mais il n'aimait pas se sentir redevable envers son camarade et encore moins ingrat. Il espérait que cet incident n'allait pas générer une emprise de l'épéiste sur sa personne. Avec ces promesses en plus… Il se devait de les respecter. Ça allait lui en coûter mais les négliger serait encore plus néfaste pour son honneur. C'est pour ça qu'il s'était levé si tôt. Il ne pouvait supporter de devoir quelque chose à quelqu'un, en particulier à cet homme, et voulait s'acquitter de sa promesse au plus vite.

Le regard de Zoro se faisait de plus en plus insistant. Sanji soupira, puis rendit les armes et lâcha :

— D'accord… Un grand service. Je ferai ce que tu veux.

Zoro ne fit aucune remarque mais lâcha un petit sourire satisfait. Il avait conscience de l'état d'esprit du blond et cette nouvelle situation l'amusait énormément. Il lui avait rappelé cette promesse sans même savoir s'il en ferait usage, juste pour le plaisir d'avoir un ascendant sur lui et de pouvoir le mettre mal-à-l'aise. Nul doute qu'il allait jouer avec la patience et les principes de son compagnon pendant un moment. Il aimait le voir se trémousser ainsi et tenter d'éviter son regard quand il le fixait. Avant, il l'aurait toisé ou insulté. Non pas que Zoro veuille qu'il perde ces traits de caractère, c'était, malgré toutes leurs disputes, ce qui leur permettait d'accepter la compagnie de l'autre. Mais un peu de changement ne faisait pas de mal. Le bretteur ne regrettait pas d'avoir aidé son ami la veille. Celui-ci étant en plus désormais libre, il allait le voir plus souvent, et aura donc maintes occasions de le chahuter.

— On est arrivé, l'informa Sanji.

Ils se trouvaient devant un magasin réputé pour sa qualité… et pour ses prix vertigineux. Même Zoro en avait entendu parler. Il questionna son camarade du regard.

— Là pour commencer c'est peut-être un peu trop, déclara le blond. Viens, on va derrière.

Le bretteur obéit et se retrouva dans un immense magasin dont il n'avait cette fois jamais, à sa connaissance, entendu le nom. Sanji le guida de portant en portant en lui demandant sa taille. Puis il le poussa dans une cabine d'essayage. Zoro ressortit rapidement, un peu débraillé et, une fois n'est pas coutume, assez hésitant :

— Alors ? demanda-t-il. J'ai l'impression d'être un pingouin.

Le blond, qui s'était assis en face, soupira et s'approcha pour remettre sa chemise en place et ouvrir un bouton. Zoro resta immobile mais éprouva une sensation étrange au contact de la main du cuisinier. Ce n'était pas la première fois qu'il le touchait bien sûr, mais il avait l'habitude de contacts plus brutaux et même s'ils ne passaient pas tous leurs temps à se frapper, Sanji ne l'avait jamais approché ainsi. Cependant, le problème ne se situait pas là : le vert ne comprenait pas ce qu'il ressentait. Pas de l'indifférence, pas de la joie, pas du dégoût… Juste un sentiment indescriptible.

— Bon c'est déjà mieux, mais c'est carrément pas les bonnes tailles, déclara Sanji. La chemise est trop serrée et le bas est trop ample.

— Je trouvais le haut bien pourtant.

— Pour sortir en boite peut-être, mais pour un entretien d'embauche… Tu n'as pas besoin de montrer ta musculature à tout le monde ! Là on peut distinguer chaque ligne de tes abdos, regarde.

Et pour illustrer ses dires, il passa sa main sur les creux du ventre de Zoro. Celui-ci réprima un sursaut.

— Tu vois. Je vais en chercher d'autres. Attends-moi ici.

Il revint rapidement avec de nouveaux vêtements que Zoro enfila à peu près correctement. Il ressortit une nouvelle fois l'air penaud. Sanji, lui, sourit franchement :

— Et ben voilà ! Là c'est carrément mieux. T'as la classe... enfin t'as presque l'air intelligent quoi. Toutes les filles vont craquer… et les mecs aussi, ajouta-t-il avec un sourire contrit. Enfin je pense, j'en sais rien, c'est toi le pro dans ce domaine.

— Ils vont me prendre pour un guignol ouais, grogna son camarade.

Le blond secoua la tête mais prit le soin de réajuster ses vêtements et cette fois, le bretteur, attentif, identifia clairement cette sensation : une bouffée de chaleur. Se pourrait-il… que Sanji…lui plaise ? Non, pas son vieux rival, depuis le temps quand même ! Ils ne cessaient de se côtoyer et de se chamailler mais jamais il n'avait éprouvé de désir pour le cuisinier. Et pourtant… la douceur de ses mains effleurant à peine sa peau lui faisait tourner la tête. C'est vrai que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas tiré un bon coup, un vrai mâle avec de la fougue. De la fougue, Sanji en avait à revendre lui. Tout comme du répondant. Sans compter que le séduire serait un challenge, celui-ci ne jurant que par la beauté féminine ; et à vrai dire, Zoro était fatigué de tous ces inconnus qui lui tombaient littéralement dans les bras en juste quelques échanges de regard, et préférait largement draguer qu'être dragué. Ce qui était rare, étant donné que tous les hommes répondaient à ses égards avec empressement. Nul doute que Sanji ne le ferait pas, lui. Mais tenter de le séduire reviendrait à risquer de briser une amitié à laquelle, même s'il ne l'avouerait jamais en public, il tenait énormément.

Seulement, il n'était pas du genre à réprimer ses instincts, seulement ses réactions ; ce qui lui était bien utile pour s'assurer de dominer, ses partenaires étant toujours convaincu que leurs attentions n'obtenaient aucun effet et par conséquent, finissait systématiquement par rendre les armes. Cela faisait bien longtemps que personne n'avait vu clair dans son jeu et n'avait réussi à le prendre, si bien que Zoro s'était habitué à cette position et n'entendait plus la quitter. Cette aptitude à contenir son plaisir était également salutaire dans un moment tel que celui-ci, où le cuisinier lui nouait une cravate autour du cou, frottant délicatement sa peau et entraînant diverses sensations.

—En tout cas, moi ça me plait, affirma Sanji, totalement inconscient des réactions qu'il provoquait chez son ami. Bien sûr, je ne dois pas penser de la même façon que les gays.

— Ça, j'en suis pas si sûr, rétorqua l'épéiste. Non mais franchement, tu penses vraiment que les homos ont une philosophie à part ?

— Ben honnêtement, pour préférer une paire de couilles à la grâce des rondeurs féminines, oui je pense qu'il faut être… disons différent.

— Ça c'est parce que tu n'as pas encore testé, souffla Zoro en rapprochant son visage. Aucun homme qui a eu la chance d'expérimenter une bonne relation homosexuelle ne peut repenser aux femmes ensuite. Tu veux que je te montre ? ajouta-t-il ensuite avec un sourire.

— Non merci, ça ira, répondit Sanji en le repoussant. Joli discours, mais pas pour moi désolé. Jamais je ne laisserais un autre homme me toucher, ce serait juste… beurk. Enfin bref. Et si on essayait autre chose ? Chemise rose ?

— C'est pas parce que je suis gay que t'es obligé de me faire porter du rose tu sais, soupira le bretteur.

— Pff, aucun rapport. Encore des préjugés stupides ça.

— Pour une fois, je suis bien d'accord.

Ils échangèrent un sourire puis le cuisinier lui apporta un dernier ensemble de vêtements, avec la chemise rose bien entendu. Zoro soupira mais enfila tout de même les vêtements, puis il se plaça devant le miroir et grimaça :

—Nan franchement : le reste ok, mais le rose non.

— Mais pourquoi ? s'exclama Sanji. C'est super classe ! Et en plus ça te va bien.

— Tu te fous de ma gueule ? demanda le tas de muscles en se retournant vers lui.

Le blond étouffa un éclat de rire puis reprit :

— Bon d'accord faut s'habituer, mais après franchement, tu pourras plus t'en passer.

— J'ai dis non ! grogna Zoro.

— Okay, ça va, déplora Sanji. On prend l'autre alors.

—Bien, apprécia le bretteur avant de se préparer à partir.

— Attends, il reste un tout petit problème à régler.

— Quoi encore ?

Sanji le repoussa devant le miroir :

— Tu vois pas un petit problème… un truc qui détonne ?

— … Hum non.

— C'est ça, te fais pas plus con que tu ne l'es, t'as très bien compris. La pelouse sur ta tête !

— Quoi, elle est très bien ma couleur de cheveux !

— Ça fait juste pas très sérieux quoi. Tu voudrais pas retrouver ta couleur naturelle, ça faisait mieux quand même… Enfin plus normal quoi !

— Tu rêves debout blondinet.

— M'appelle pas comme ça k'so Marimo ! T'es chiant tu pourrais essayer au moins !

— Je pourrais, mais tu vois gamin, j'ai pas envie.

Sanji fronça les sourcils :

— J'ai envie de te frapper mais j'veux pas abîmer tes vêtements, pour une fois que tu portes quelque chose de correct.

— Tu devrais éviter alors, moi je me retiendrais pas. Ça coûte combien au fait ces trucs ?

Zoro attrapa l'étiquette et resta bouche-bée…environ 3 secondes :

— C'est une blague ? Putain mais ça coûte une blinde !

— Je sais, mais pour avoir de la qualité, faut mettre un minimum. Tu viens pas de gagner un concours de kendo ? Donc ça va, t'as de quoi payer.

— Mais je comptais dépenser pour autre chose moi ! se plaignit le bretteur.

— Oui mais si ça te permet de trouver un job, ça vaut le coût ! Tu récupéreras ton argent en salaire. Tu pourras pas vivre toute ta vie sur l'héritage de ton père tu sais ?

— Ouais, mais je comptais squatter chez vous quand j'aurais plus un rond.

— Hein ?

— Ben ouais, un jour chez l'un, un jour chez l'autre. Vous me fournirez un logement, à bouffer et à boire, rien de très important tu vois. En échange, je vous offre ma bonne humeur légendaire.

—Ouais… ou pas, espèce d'assisté. On va plutôt acheter le costume et tu vas te bouger le cul pour te trouver un job, sinon je te promets que moi, je te laisserais crever de faim dehors.

— Sans-cœur ! Monstre ! Infâme !

— C'est ça… Allez dépêche toi de te changer et retrouve-moi à la caisse, ordonna Sanji en le poussant vers la cabine.

Zoro s'exécuta et en profita pour réfléchir. Le cuisinier ne cessait de le pousser dans tous les sens mais il ne lui provoquait plus aucune sensation. Avait-ce été juste une passade ? C'était bien possible, en effet. Comment pouvait-il envisager d'avoir une aventure avec cet arrogant petit cuisinier ? Ils n'étaient clairement pas faits pour se supporter à longueur de journée. C'est sûr de cette certitude que le bretteur rejoignit son ami, paya ses achats et monta dans la voiture enchaînant quelques provocations avant de s'apercevoir que le cuisinier ne le ramenait pas chez lui.

— Hum, ero-cook, on va où ?

— Chez moi.

Bond dans la poitrine de Zoro. Incertain, il demanda :

— Pourquoi ?

Sentant cette hésitation dans la voix de son camarade, Sanji se tourna vers lui et fronça les sourcils :

— Te fais pas des idées. J'ai prévenu les autres que j'allais te relooker et je veux leur montrer le résultat. J'ai pas fait tout ce travail pour ne pas recevoir les félicitations que je mérite.

— Ah d'accord, lâcha Zoro, soulagé mais aussi… déçu ? avant d'ajouter avec colère : attend trente secondes là, t'as fait tout ça afin de m'exposer comme un objet ? Tu te sers de moi pour obtenir des applaudissements de tes chères Nami et Robin ?

—Oui, et alors ? Ça te pose un problème ?

— Un peu oui. Mais c'est toi qui en auras un plus gros lorsque je réclamerai ce que tu m'as promis.

Sanji sursauta... encore cette histoire. Mais cette fois, il n'allait pas s'aplatir :

— Ça suffit maintenant, dis moi ce que tu veux une fois pour toute, merde !

— Oh nan, t'es pas prêt pour le savoir gamin.

— Putain, tu fais chier marimo. Je te préviens, je ferai pas n'importe quoi !

—Ça, c'est moi qui verra… Pour l'instant, t'es sur une mauvaise pente.

— Nan mais je rêve. Tu veux me faire du chantage ? Mais tu déconnes complètement mec, ça va pas se passer comme ça.

— Ah ouais ? Et qu'est-ce que tu vas faire, me tabasser ? demanda Zoro avec un sourire en coin.

— Ben je vais me gêner, regarde on est arrivé.

Il gara le voiture sur le parking et descendit :

— Qu'est-ce que t'attend ? T'as peur ou quoi ?

— De toi ? Autant que d'une gamine de trois ans. Non en fait je te laissais le premier coup, histoire que pour une fois, tu ais une chance de gagner.

Sanji grogna et s'élança sur son adversaire. Il tenta de le déséquilibrer en envoyant son pied dans son flanc mais Zoro était prêt à le recevoir : contractant ses abdos, il encaissa et recula à peine tout en parvenant à saisir la jambe du blond, à laquelle il infligea une torsion. Pour se libérer, le cuisinier sauta et utilisa son autre jambe, c'est-à-dire son dernier appui, pour tenter de frapper le cou du bretteur. Ce dernier recula légèrement, lâcha l'autre jambe et repoussa son camarade qui tomba à terre. Sanji, préparé à cette éventualité, se releva aussi vite qu'il put. Malheureusement, Zoro était déjà sur lui et poussant ses épaules, le fit retourner à terre en accompagnant sa chute. Précautionneux, il plaça ses jambes entre celle du cuisinier pour épargner son entrejambe, maintint ses épaules à terre de ses mains et écrasa son ventre de la pointe du genou. Puis il sourit, tel un prédateur victorieux :

— Ben alors, tu causes plus ?

— Lâche moi connard, gémit Sanji sous la douleur, sans vouloir la reconnaître.

— Pourquoi ?

Le blond se tortilla mais la douleur n'en fut que plus grande. Il ne pouvait se dégager. Il avait été stupide de déclencher le combat et il le savait, tout comme Zoro. Lorsqu'ils étaient plus jeunes, ils étaient d'une force équivalente mais contrairement à lui, le bretteur avait continué à s'entraîner et bien que Sanji ne se soit pas vraiment affaibli, il avait tout de même obtenu un niveau bien supérieur, sous l'œil inquiet de son camarade. Maintenant, Zoro parvenait systématiquement à prendre le dessus malgré les ruses que déployaient le cuisinier. Celui-ci ne se rappelait même plus la dernière fois qu'il avait pu mettre une raclée à son rival… Au moins, il avait toujours la résistance de supporter la souffrance sans crier, supplier ou pleurer. A quoi pouvait donc bien penser l'autre, perché ainsi au dessus de lui avec ce sourire ? Sûrement au plaisir d'être supérieur ou encore à des tortures sorties tout droit de son esprit sadique.

Sanji n'y était pas du tout. En effet Zoro était simplement en train d'observer les cheveux du blond s'envoler et s'emmêler, lui donnant un air sauvage, ses yeux embués et ses joues roussies par la douleur. Sa peau semblait si douce, ses lèvres si pulpeuses. Il aurait aimé pouvoir glisser sa main le long de ce cou pour caresser cette joue tendue. Il ne pouvait malheureusement pas se le permettre… Ou juste un petit peu ? Zoro hésitait lorsqu'une voix l'interrompit.

— Qu'est-ce que vous faites sales gamins ? Allez-vous battre ailleurs ! cria une petite veille qui descendait la rue.

Celle-ci devait avoir des problèmes de vision car elle constata avec surprise que Zoro n'était pas du tout un gamin lorsque ce dernier se releva et la surplomba de toute sa haute. Médusée, elle s'arrêta, la tête levée vers lui. Sanji reprit son souffle, ses poumons ayant été fortement malmenés par le poids du bretteur, puis se remit sur pied :

— Excusez-nous madame, ce n'est rien, c'est juste… un "ami", expliqua-t-il en fusillant l'épéiste du regard.

— Vous devriez mieux choisir vos amis alors, répondit la vielle dame, s'étant finalement remise de sa surprise, avant de s'éloigner aussi vite qu'elle pu.

— Pour le coup, elle a raison, marmonna Sanji en regardant son camarade avec un œil mauvais.

— Je vois pas pourquoi, ironisa Zoro en récupérant son sac de vêtements dans la voiture. Tu voulais te battre, on s'est battu.

Sanji grogna mais préféra s'éloigner à grands pas plutôt que de déclencher un nouvel affrontement.

xXx

— Pourquoi tu me suis ? agressa-t-il Zoro devant la porte de son appartement.

— Ben je sais pas. Tu m'as emmené ici sans me prévenir soi-disant pour me faire défiler. Tu devrais le savoir mieux que moi, non ?

Sanji hésita. Il avait vraiment envie de virer Zoro à coups de pied au cul, mais d'un autre côté il était fier du travail qu'il avait accompli et il voulait le montrer aux autres. Et en plus, il avait cette foutu dette envers lui. En silence, il ouvrit sa porte et laissa le bretteur pénétrer derrière lui. Celui-ci partit changer d'habit (encore !) tandis que le cuisinier commençait à préparer le repas pour leurs amis qui allaient arriver, midi approchant.

Ayant fini de se changer et sentant l'odeur émanant de la cuisine, Zoro rejoignit son camarade. Il l'observa avec un sourire en coin. Celui-ci ne l'avait pas, ou faisant semblant, entendu entrer.

— Quelque chose à te faire pardonner ? Lâcha-t-il enfin.

— Bien sûr que non, qu'est-ce que tu racontes ? demanda le cuisinier.

— C'est mon plat préféré.

Sanji baissa la tête vers ses casseroles : des tagliatelles au saumon. Il rougit. Il le savait bien sûr, il n'avait juste pas fait attention. Il était toujours étonné que cette brute puisse aimer un plat qu'il estimait un tant soi peu raffiné. En tout cas, il fallait tout de suite qu'il détrompe la tête d'algue, il ne l'avait pas fait pour lui.

— J'ai cuisiné ce que j'avais.

— Ah bon… il me semble pourtant qu'il y'a plein d'autres choses à cuisiner ici, remarqua Zoro en observant la cuisine.

Un petit silence. Sanji rougit davantage. Chaque jour il maudissait sa proportion à rougir pour tout et rien. Il n'arrivait pas à se contrôler et savait que ce "défaut" amusait beaucoup le bretteur. Par conséquent, il ne se retourna pas.

— C'était aussi le plat préféré de Nadia, avoua-t-il en espérant que Zoro le laisserait tranquille ensuite.

Un mensonge bien sûr.

— Ah bon ? Il me semblait que c'était les coquilles Saint-Jacques.

Malheureusement, il le savait également. Il avait beau avoir l'œil morne parfois et sembler tout à fait blasé, il n'en restait pas moins très attentif à ce qui se passait autour de lui. Et quand une pimbêche se complaisait à faire partager sa joie à tout le monde à renfort de grands cris de bonheur, il ne pouvait l'ignorer.

— Les coquilles Saint Jacques et les tagliatelles au saumon, soupira Sanji, agacé.

Ce que le sabreur pouvait être chiant quand il voulait ! Surtout quand il avait raison...

— Mais bien sûr, termina Zoro.

Il sourit. Il imaginait très bien la rougeur qui se déployait sur les joues du blond et elle le ravissait. Il aurait aimé que celui-ci se retourne, mais il savait très bien que son honneur l'en empêchait. Il pouvait aussi se lever, le saisir par les hanches, le retourner et puis… Non là il rêvait debout. Soudain, la sonnette retentit. Sanji passa en trombe devant lui si bien qu'il ne put observer son visage. Il ouvrit la porte à Luffy et Nami qui arrivaient ensemble :

— Nami-chérie, qu'elle plaisir de te voir ! Tu m'as tellement manquée !

— Salut Sanji, je sais. Salut Zoro… Ouah qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? S'exclama-t-elle au moment ou Usopp et Chopper arrivaient.

Tous se tournèrent vers le bretteur, planté au fond de la pièce, mal-à-l'aise. S'il appréciait d'être au centre de l'attention lorsqu'il annonçait avoir gagné un prix, il n'aimait pas beaucoup être dévisagé. Heureusement, et il pensait rarement cela, Sanji lui sauva la mise :

— Mais qu'est-ce que tu fous là toi, je voulais garder l'effet de surprise !

— C'est toi qui a fais ça ? demanda Robin en arrivant à son tour. Bravo, c'est très réussi.

— Merci ma Robin d'amour, je savais que tu aimerais, s'exclama le blond, l'œil en cœur.

— Ouah trop fort, s'enthousiasma Chopper.

— La classe, déclara Usopp.

— Pourquoi Zoro il est habillé comme un guignol ? interrogea Luffy.

Le bretteur haussa les sourcils. Et voilà, il le savait. Il avait l'air vraiment stupide avec ce costume. Les autres étaient juste hypocrites, une notion que ne connaissait évidemment pas Luffy.

— Mais tais-toi toi ! Tu racontes n'importe quoi, s'impliqua Nami. Il est très bien comme ça.

Le regard admiratif avec lequel elle regarda le vert ne plut pas beaucoup à Sanji. Il ne savait plus s'il devait se montrer heureux qu'elle apprécie son travail ou jaloux. Il décida de se taire. Zoro quant-à lui, était impressionné : même Nami le complimentait. Dans ce cas, il ne pouvait plus douter de la sincérité dont ils témoignaient. S'il avait été horrible, elle le lui aurait fait comprendre… A moins que Sanji ne l'ait payé. Mais non, c'était stupide.

— Enfin bref, pour fêter ça, je vous ai préparé un repas. Et j'ai du champagne ! s'exclama le cuisinier.

— Je peux prendre une photo avec toi ? Questionna la rousse sans prêter attention à Sanji.

— Hein, pourquoi ? demanda le bretteur.

— Parce qu'une photo avec un beau gars super baraqué, ça fera super bien sur mon facebook, et en plus ça rendra jaloux le mec que je veux séduire, expliqua Nami en se plaçant près de Zoro, posant la main sur son torse.

Robin prit la photo. Maintenant, Sanji était sûr de ne pas aimer ça. Nami devrait prendre une photo avec lui ! Il était classe tous les jours et même s'il n'était pas aussi musclé que le bretteur, il se trouvait tout de même pas mal. Et en plus, il était bien plus beau ! Ce foutu marimo allait récolter toute la gloire de son dur travail… Enfin, c'est vrai qu'il exagérait un peu. Il s'était juste levé tôt, avait conduit jusqu'au magasin et choisit 2-3 vêtements. Mais quand même ! Il avait du supporter Zoro tout ce temps, et ça c'était un petit miracle, malgré l'accrochage final.

— Moi aussi je veux prendre une photo avec Zoro ! Hurla Luffy.

— Nous aussi ! s'exclamèrent Usopp et Chopper.

— Hé, du calme là, commanda l'épéiste alors que Luffy s'accrochait à son cou. J'suis pas un mannequin !

Mais il ne put se débarrasser de ses amis qui se collèrent à lui avant de prendre la photo. Ses tentatives déclenchèrent des éclats de rires dans toute la pièce et la bonne humeur générale persista jusqu'à ce qu'ils se rendent à table, où Nami dut calmer un Luffy brutalement qui tentait de voler la nourriture de ses compagnons. Le seul qui n'avait pas goûté l'euphorie du moment était le cuisinier, comme le constata Zoro.

* Il doit être jaloux de l'attention qu'on me porte, pensa-t-il avec amusement. Pauvre petit cook, je veux bien t'en donner de l'attention moi *

En effet, après l'épisode de la bagarre et le désir qu'il avait ressenti pendant ce court instant, le bretteur avait compris que son attirance n'était pas qu'un béguin passager… Du moins un béguin qui ne passerait pas tant qu'il n'aurait pas goûté aux délices du corps du blond. Et il s'était décidé à y goûter…


Et voila ! Mon premier chapitre est fini. Qu'est-ce que vous en pensez ? J'accepte toujours toutes les critiques bien évidemment.

Et surtout : Merci de m'avoir lue ;).