Amour éternel
De
Mahora
Souffrance éternelle
Ikuto,
Je t'écris cette lettre même si je sais que j'en n'ai aucunement le droit surtout après t'avoir fait tant souffrir. Tu as toujours été là pour moi, tu m'as sauvée à maintes reprises et surtout tu m'as prouvée plus qu'il ne le fallait que tu m'aimais. Et moi je n'ai rien trouvé de mieux que de me laisser embrasser par Tadase, celui que tu considères comme ton petit frère. J'ai honte de moi, je sais que c'est facile de dire ça après l'avoir fait et je comprends tout à fait que tu ne veuilles plus me voir.
Cela fait maintenant quinze jours que j'ai trahis ta confiance, je m'en voudrais toute ma vie pour ce moment de faiblesse. Ce soir-là quand j'ai vu Tadase, il avait l'air tellement triste, j'avais de la peine pour lui, je n'aimais pas le voir comme ça. Il a commencé à me raconter ce qui n'allait pas, puis il a fondu en larmes, mon cœur ne supportait pas de le voir ainsi. Je l'ai donc pris dans mes bras pour le réconforter, il pleurait, pleurait tellement, je ne savais plus quoi faire pour lui rendre son sourire. Je lui ai souri pour essayer de le rassurer, mais je ne m'attendais pas du tout à ce qui est arrivé ensuite. Tout s'est passé très vite, il m'a embrassé, je fus incroyablement surprise par son geste. Ne voulant pas le rendre encore plus triste, je ne l'ai pas repoussé de suite et c'est à partir de ce moment-là que tout a basculé. Quand je me suis dégagé doucement de lui et que je l'ai regardé avec étonnement, c'est là que je t'ai vu par derrière son épaule. Tu venais d'assister à toute la scène.
Je me souviendrais toujours de l'expression que tu as eue à ce moment-là. Tes grands yeux surpris montraient également la déception et la colère que tu éprouvais. Ton visage si fin était recouvert de tristesse, tes lèvres si douce étaient entre ouverte comme si elles voulaient me crier quelque chose, mais aucun mots n'en sorti. Le peu de temps où ton regard me fixa avec acharnement avant que tu ne t'enfuis en courant me parut une éternité, une éternité de souffrance.
Ce que j'ai ressenti à ce moment-là n'était que tristesse et torture. Mon cœur se figea quand je t'aperçus au loin. Lorsque je vis ton visage et ton expression, je me sentis anéantie, brisée. Je me suis rendue compte à quel point je te faisais de la peine, te faire souffrir était de loin la dernière chose que je souhaitais. Je sais que ma souffrance n'est rien comparé à la tienne, je n'ai même pas le droit de te dire tout ça. Tu dois te dire que je ne cherche que des excuses pour mon acte et que j'essaye de faire passer ma douleur avant la tienne, mais ce n'est pas le cas. Je souffre certes, mais de t'avoir fait tant de mal.
Je me souviens encore quand tu me courais après et que tu me disais qu'un jour tu me ferais tienne. Je te rigolais au nez à chaque fois ne croyant aucune de tes paroles pensant que ce n'était qu'un jeu pour toi. Pourtant tu étais réellement sincère, je l'ai su le jour où tu as voulu te sacrifier pour me sauver. Ton amour pour moi était tellement pur, tu étais si attentionné envers moi, je ne manquais jamais de rien avec toi. Quand j'étais avec toi j'étais la plus heureuse des filles, quand j'étais dans tes bras je me sentais en sécurité, quand tu me souriais je me sentais vivante, quand tu m'embrassais je me sentais aimée plus que quiconque.
Tu me manques tellement, tes mains, ton odeur, tes bras, tes lèvres, ton regard… me manquent. Maintenant je réalise encore plus qu'avant à quel point je peux t'aimer, que te perdre signifie la fin pour moi. Je ne pourrais pas le supporter, je me rends compte de la chance que j'avais de t'avoir à mes côtés. Ton absence me rend vulnérable, mes larmes coulent sans cesse dès que je pense à toi. Sans toi je sens comme un vide sans fin en moi, plus rien n'a de goût, ni de couleur. Je regrette tellement le mal que je t'ai fait, même si j'écris cette lettre dans l'espoir de te revoir un jour. Parfois je me dis que tu serais sûrement mieux sans moi. Peut-être que tu n'aurais pas dû me sauver ce jour-là, si je n'étais pas là tu ne serais pas en train de souffrir par ma faute.
Je te demande pardon pour tout ce que je t'ai fait subir, tu m'as vraiment rendue heureuse tu sais. Ton amour pour moi est la plus belle chose qui me soit arrivé. Mon amour pour toi est peut-être la pire chose qui te soit arrivé et j'en suis désolée. J'aimerais vraiment te voir et que tout soit comme avant, mais je me doute bien que ça risque d'être difficile voire impossible. Si jamais c'est le cas et que tu ne peux pas me pardonner alors je t'en prie oublie-moi. Ne souffre plus à cause de moi, car c'est une chose que je n'arrive vraiment pas à supporter. Soit heureux et retrouve ton sourire, même si c'est sans moi.
Je t'aime plus que tout et je t'aimerais toujours quoiqu'il arrive. Je penserais tous les jours à toi.
Interminable souffrance de mon âme
Kidnappe mon cœur dans les ténèbres
Utilise-le pour le bonheur de l'être aimé
Toi seul peux le sauver de sa peine
Ouvre-lui la porte du bonheur
Amu
Amour et trahison
Amu,
J'ai bien lu ta lettre, je dois t'avouer que j'ai failli la jeter sans même la lire. J'ai été touché par tes sentiments, mais je ne peux pas arrêter de penser à toi en train de l'embrasser. Pourquoi lui ? Pourquoi une personne importante pour moi ? J'ai toujours été conscient des sentiments qu'il avait pour toi, mais je te faisais confiance. J'étais loin de m'imaginer qu'un jour, tu puisses me trahir de la sorte. Ça a été un énorme choc pour moi, tu ne peux pas savoir à quel point je me suis senti anéanti en voyant deux des personnes que j'aime le plus me faire une telle chose.
Cela fait un peu plus de quinze jours maintenant que je ne te donne plus de nouvelles et je m'en excuse. Je sais que fuir les choses n'arrangeront rien, mais je ne pouvais pas te faire face. Je sais que c'est lui qui t'a embrassée, enfin je te crois, mais tu étais obligée de mettre autant de temps avant de le repousser ? Je peux comprendre qu'il n'était pas bien et je sais bien que tu n'es pas du genre à laisser tomber tes amis, c'est d'ailleurs une chose que j'apprécie beaucoup chez toi. Mais était-ce une raison suffisante pour te laisser embrasser par lui ? As-tu pensé sur le moment à ce que j'aurais pu ressentir ? As-tu ne serait-ce qu'une fois pensé à moi au moins pendant que ses lèvres étaient sur les tiennes ?
Quand je vous ai vus en train de vous embrasser, mon cœur est resté figé avant de se briser en mille morceaux. Je me suis senti trahi, je n'arrivais pas à croire ce que je voyais en face de moi, je me disais que ce n'était pas possible. J'étais vraiment surpris, je voulais pouvoir te dire ce que je pensais à ce moment-là, te crier toute ma souffrance et mon dégoût, mais aucun son n'a voulu sortir de ma bouche. La seule chose que je voulais, était de pouvoir disparaître, je ne pouvais plus te regarder dans les yeux. Quelque chose s'est brisé en moi depuis ce jour fatidique, je revois sans cesse cette image dans ma tête. Je vis et revis chaque jour à chaque instant la même souffrance que ce jour-là.
Je sais que tu ne voulais pas me faire souffrir, je pense que tu es sincère quand tu me le dis dans ta lettre, mais je n'arrive toujours pas à passer au-dessus de cette image qui me hante. Malgré tout, je ne veux pas non plus que tu souffres, pas à cause de moi. Même si je t'en veux pour ce geste, tu es la personne que j'aime le plus et te voir souffrir comme ça me rend malheureux. En lisant ta lettre, j'ai compris à quel point tu peux m'aimer même si tu l'as laissé t'embrasser. J'ai pu ressentir tes regrets et ta tristesse, mais même si je t'aime plus que tout, ça ne suffit pas à te pardonner pour ce qu'il s'est passé, enfin du moins à oublier ce que j'ai vu, à me faire sortir tout ça de la tête.
Mais saches une chose, je ne regretterais jamais de t'avoir aimé, ma rencontre avec toi a été assez mouvementée c'est sûr, petit à petit je suis tombé amoureux de toi. J'attendais toujours que tu comprennes enfin mes sentiments, j'attendais que tu grandisses. J'essayais de te faire comprendre ce que je ressentais pour toi, mais à l'époque il est vrai que tu ne le comprenais pas vraiment. Surtout que tu l'aimais lui, au début tu me détestais même je crois, au fil du temps je me suis rapproché de toi et j'ai fini par me déclarer à toi. Je n'oublierais jamais ce jour, car il est très important pour moi, même si tu ne m'avais pas vraiment répondu ce jour-là. Je me suis battu pour t'avoir et pour que tu te rendes enfin compte de mes sentiments. Pour que tu m'aimes moi et non pas Tadase, alors quand je vous ai vu c'était vraiment un choc, j'ai pensé qu'au final tu regrettais de m'avoir choisi. J'ai pensé qu'en fait c'était lui que tu aimais et non pas moi, je me suis senti encore plus mal du coup. Je ne voulais pas te perdre et encore moins de cette façon, d'une certaine façon ta lettre m'a rassuré sur ce sujet.
J'étais vraiment heureux avec toi, ton amour me comblait, quand j'étais triste tu arrivais toujours à me redonner le sourire, tu m'as toujours soutenu plus que quiconque. Donc je ne regretterais jamais notre rencontre, ni ton amour, ni de t'avoir aimé, ni de t'avoir sauvé. Je t'ai vraiment aimée et je pense que je t'aimerais toujours malgré ce qui s'est passé et quoiqu'il arrive à l'avenir. Maintenant est-ce que je pourrais oublier ce qu'il s'est passé, je ne sais pas, est-ce qu'on pourra aller de l'avant je ne sais pas non plus. La seule chose que je sais, c'est que je t'aime énormément, mais est-ce que ça sera suffisant ? Est-ce que l'amour peut faire tout oublier ? Est-ce qu'il est plus fort que tout ?
Saches que je t'aime vraiment, mais je ne sais pas si un jour je pourrais l'oublier. Je ne peux pas te voir, je n'en ai pas la force, ni même l'envie, car ma douleur est encore trop présente. S'en ira-t-elle un jour ? Peut-être, enfin d'un certain côté je l'espère, je ne veux pas te faire trop de peines non plus, surtout si je n'arrive pas à passer au-dessus de tout ça. Peut-être que tu devrais m'oublier pour ne pas continuer à souffrir, car pour le moment je ne peux pas te pardonner malgré tout l'amour que je te porte. Je suis vraiment désolé.
Ikuto
Un dernier espoir
Ikuto,
Je te remercie d'avoir lu ma lettre et de m'avoir répondu, il est vrai que j'ai eu peur que tu la jettes sans même la lire. Je respecte ton choix de ne pas vouloir me voir pour le moment et je le comprends, donc je t'écris de nouveau pour te faire part de ce que je ressens maintenant. Tu n'as pas à t'en vouloir si je souffre, après tout c'est de ma faute. Je regrette tellement, car pour moi il y a que toi qui compte. Comment je pourrais t'oublier un jour ou penser à une autre personne dans mes bras que toi ? Le fait de savoir que tu m'aimes toujours me rend heureuse, je peux comprendre que cette image soit ancrée dans ton esprit et que c'est dur de passer au-dessus. Crois-moi, si je le pouvais, je ferais tout ce qu'il y a en mon pouvoir pour te la faire oublier. Je te promets que cela ne se reproduira plus jamais, rien qu'à l'idée que je puisse réellement te perdre me fend le cœur.
Je me souviendrais toujours de la première fois où tu m'as embrassé, c'est à ce moment-là que j'ai vraiment compris ce que je ressentais pour toi. Tu m'avais demandé de te rejoindre au petit parc d'attractions où on avait déjà été. Je me souviens que s'était peu de temps après le mariage du professeur Nikaido et de Mlle Sanjo. Je croyais que tu allais encore m'annoncer que tu partais de nouveau, j'étais un peu triste que tu t'en ailles encore. Nous nous sommes amusés sans que tu me dises la raison de ta demande, puis vers la fin de la journée, je m'y attendais à ce que tu me le dises. Mon cœur souffrait en silence, je ne savais pas vraiment pourquoi, mais je ne voulais pas que tu t'éloignes de moi. Puis tu m'as regardé droit dans les yeux, tu m'as gentiment souri, tu t'es rapproché lentement de moi. Tu as posé tes mains sur mon visage et là, sans prévenir, tu m'as embrassé, mon cœur fit un bond. Au début, je ne réalisais pas vraiment ce qui se passait, puis j'ai commencé à éprouver une sensation étrange. C'était comme si mon corps ne me répondait plus, mon esprit était vide, j'entendais plus que les battements de mon cœur qui s'affolaient.
Au moment où nos lèvres se sont séparées et que nos regards se sont croisés, je venais de vraiment réaliser, je ne sais pas pourquoi, mais j'étais contente. Puis je me suis dit que tu allais partir loin de moi, je me suis senti si triste d'un coup. Tu as dû voir l'expression de mon visage changé, car tu m'as dit à ce moment-là : « Pourquoi as-tu l'air si triste ? M'en veux-tu ? » Comment aurais-je pu t'en vouloir après ce que j'avais ressenti. Quand j'ai réussi à t'avouer pourquoi, les mots que tu as prononcés ensuite m'ont rendu tellement heureuse, t'en souviens-tu ? De ces mots : « Pour toi je ferais n'importe quoi, alors si tu souhaites rester à mes côtés je resterais auprès de toi pour toujours, sache que je t'aime. » A l'entente de ces mots, mon cœur a failli sortir de ma poitrine, j'ai été surprise et tellement touché. A partir de là, j'ai compris, j'ai compris que je voulais que tu restes à mes côtés, j'ai compris que je devais sûrement t'aimer également.
Je me souviendrais toujours de ta tête quand je t'ai demandé de rester avec moi et que je t'aimais aussi. Ton regard tellement surpris qu'il se demandait s'il ne rêvait pas, de tes lèvres entrouvertes dont aucun son n'en sortit, même si les mots voulaient s'y échapper, me fit fondre. J'ai donc finit par te sourire pour que tu reviennes à la réalité et je t'ai donné un baiser. Tu m'as pris dans tes bras et j'avais l'impression que j'étais la chose la plus précieuse pour toi dans ce monde. Tu n'avais plus envie de me lâcher, de me laisser partir par peur que tout cela ne soit pas la réalité. A partir de cet instant, ma vie a changé, une vie qui n'aurait plus d'intérêt sans toi.
Je sais que je t'en demande beaucoup, mais j'aimerais tellement te revoir, tu me manques à un point que tu ne peux pas imaginer. J'ai l'impression que je meurs à petit feu sans toi, je voudrais pouvoir me blottir contre toi en me disant que tout cela était qu'un horrible cauchemar. Je ne te demande pas de me pardonner ce que je t'ai fait, mais laisse-moi te voir, te dire et te montrer à quel point je le regrette et que je suis désolée. Je t'en prie, ne m'abandonne pas, je t'aime trop pour te laisser partir loin de moi. Donne-moi une chance de te le prouver, d'être à tes côtés comme on se l'était promis.
« Je t'aime plus que tout »
Amu.
Une dernière chance
Amu,
Je viens de lire ta lettre, je ne sais quoi dire, lire ces mots, me souvenir de ces moments me rend nostalgique. Je sais que je t'aime encore et je t'aimerais surement toujours, mais comment puis-je penser à autre chose. Je sais que tu regrettes sincèrement et que tu m'aimes probablement autant que tu le dis. Ta lettre m'a fait sourire et en même temps rendu triste quand je pense aux bons moments qu'on a passé ensemble. Je ne pense pas que je suis prêt à te perdre, mais je pense qu'il va me falloir du temps. Est-ce que notre amour est plus fort que ça ? Peut-il tout surmonter ?
Je me souviens également encore parfaitement du jour où je me suis déclaré à toi et que je t'ai embrassé. Intérieurement j'étais mort de peur, j'étais sûr de ce que j'éprouvais pour toi, mais je n'étais pas sûr que tu comprennes vraiment ce que je ressentais. Je ne savais pas si tu m'aurais cru, si tu réaliserais vraiment ce que je voulais te dire. C'est pour ça que je te disais souvent de grandir vite, pour que je puisse te faire comprendre tout ce que je ressentais, que tu ne penses pas que je plaisantais, mais que j'étais réellement sérieux. Comme je comptais repartir à la recherche de mon père, j'avais décidé de te faire part quand même de mes sentiments pour toi, je ne voulais pas que tu m'oublies et te perdre à cause de ma bêtise.
J'étais loin de m'imaginer que tu m'aimerais en retour et que tu me demandes de rester. Quand je t'ai entendu prononcer ces mots, j'ai cru rêver, mon cœur cessa de battre pendant une seconde. Je ne voulais pas y croire surement parce que je m'y attendais pas et faut avouer que je te croyais amoureuse de Tadase, j'avais toujours pensé que je n'arriverais pas à être le premier dans ton cœur. C'est surement parce que j'ai eu peur que tu te mettes avec lui pendant mon absence que je t'ai tout avoué. Alors c'est également pour ça que quand je t'ai vu avec lui, j'ai cru t'avoir perdu, qu'au final tu t'étais rendu compte que c'était lui que tu aimais, que c'était avec lui que tu voulais être et non pas avec moi. Je pensais t'avoir perdu, mais en même temps j'étais tellement furieux et déçu, je pensais que tu étais sincère avec moi quand tu me disais que tu m'aimais et que tu voulais rester avec moi pour toujours.
Je ne sais pas encore si je pourrais te pardonner totalement et oublier, mais je pense tellement à toi et tu me manques terriblement que je vais accepter de te revoir pour en discuter. Peut-être qu'en se faisant face ça ira mieux, peut-être que j'y verrais plus clair. Je ne peux rien te promettre, je ne veux pas que tu te fasses de faux espoir, mais je veux bien essayer enfin je veux bien te voir pour en parler. Donc si tu le souhaites vraiment et que tu es sûre de ce que tu ressens vraiment je te propose qu'on se rejoigne ce samedi à 14h à notre parc d'attraction. Mais juste une chose, vient que si tu es sûre de m'aimer réellement et que c'est moi que tu souhaites avoir à tes côtés. Ne me fait pas souffrir une nouvelle fois, car je ne sais pas si je pourrais en supporter d'avantage. Je te dis donc peut-être à samedi, je t'attendrais et te donnerais peut-être une réponse.
Ikuto
Epilogue
C'était le jour du fameux rendez-vous, Amu avait passé pas mal de temps à choisir sa tenue. Elle angoissait énormément, elle n'avait presque pas fermé l'œil de la nuit. Elle était heureuse de pouvoir enfin le revoir, mais elle avait peur, peur de le perdre, qu'il ne le lui pardonne jamais, qu'il finisse par la détester. Elle était assez bouleversée par toutes ses émotions contradictoires, mais elle devait faire face, elle devait assumer ce qu'elle avait fait. Elle partit assez tôt, car elle ne voulait absolument pas arriver en retard. Son ventre était noué, sa poitrine la brûlait légèrement, elle avait comme de légers fourmillements dans tous ses membres.
Elle n'était plus très loin du lieu du rendez-vous, son cœur battait de plus en plus vite, malgré l'immense envie de le revoir, elle stressait beaucoup. Elle n'osait pas avancer plus, c'était comme si ses jambes étaient paralysées, elle se demandait s'il était déjà arrivé. Elle regarda discrètement si elle le voyait, mais elle ne vit personne. Elle se sentit un peu soulagée, elle n'était pas encore prête, elle avait réfléchi toute la nuit à ce qu'elle pourrait lui dire pour le faire revenir vers elle. Malheureusement, elle ne savait pas vraiment ce qui pouvait le convaincre, elle voulait être sincère, mais elle avait peur que cela ne suffise pas.
Elle avança pour y attendre Ikuto, les secondes, les minutes lui parurent une éternité. Le rythme de son cœur et son angoisse ne cessèrent d'augmenter. Elle posa sa main droite sur sa poitrine et essaya de prendre de grandes inspirations pour se calmer. Elle se laissait submerger par ses émotions et cela devenait de plus en plus difficile de se contrôler. Elle n'osait pas regarder tout autour d'elle pour voir s'il arrivait, elle se demandait s'il allait vraiment venir, peut-être qu'il avait changé d'avis. Elle observait ses pieds, puis ferma les yeux, elle pouvait entendre son cœur battre comme s'il allait exploser. D'énormes bouffées de chaleur parcoururent son corps. Soudain, elle entendit des pas se diriger vers elle, elle n'arrivait pas à lever sa tête pour regarder si c'était lui, elle était comme paralysée par la peur.
« Salut ! » déclara le jeune homme avec un ton un peu froid.
La jeune fille leva doucement son visage en direction de celui-ci, elle n'arrivait pas à se calmer. Lorsqu'elle rentra en contact avec le regard de ce dernier, elle se sentit heureuse de pouvoir enfin revoir sa jolie petite frimousse. Mais elle eut également envie de fondre en larmes quand elle se souvint de tout ce qu'il s'était passé.
« Salut… rétorqua-t-elle en essayant de se contrôler pour ne pas pleurer.
- Donc tu es venue… Tu es vraiment sûre de toi ? Tu es sûre que c'est ce que tu veux ? demanda-t-il avec un air sérieux.
- Bien évidemment… Je ne me suis jamais posé la question. Depuis que je me suis rendu compte que je t'aimais, je n'ai jamais douté de ce que je ressens pour toi. C'est toi que je veux et personne d'autre. Même si, il y a eu ce…
- Baiser avec Tadase ?
- Oui… »
Les deux jeunes gens se regardèrent dans les yeux pendant un bon moment sans rien dire, c'était comme si chacun essayait de scruter la moindre petite émotion chez l'autre. On avait l'impression qu'aucun n'osait dire quoi que ce soit, c'était comme s'ils attendirent qu'un des deux prenne la parole.
« On va s'asseoir un peu ? proposa Ikuto un peu gêné par la situation.
- Oui… »
Ils se retrouvèrent là, l'un à côté de l'autre sans un mot, l'atmosphère était légèrement lourde et gênante. Puis Amu se mit à regarder tout autour d'elle, elle se souvint alors de tous leurs moments passés ici, mais surtout du jour où ils se sont avoué leurs sentiments.
« C'est ici que tu m'as dit je t'aime pour la première fois… Lorsque tu m'avais demandé de te rejoindre, j'étais persuadée que tu allais m'annoncer que tu partais, que tu allais m'abandonner…
- Je voulais partir retrouver mon père c'est vrai, mais je ne pouvais pas tout laisser derrière moi sans te dire ce que je ressentais pour toi…
- J'étais tellement heureuse ce jour-là, c'était à ce moment-là que j'ai compris à quel point je tenais à toi. Je voulais que cela soit toi qui restes à mes côtés, je ne pouvais pas imaginer que tu partes loin de moi… »
Un grand silence s'installa, ils repensèrent à ce qu'ils avaient vécu ensemble, à ce qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. Ensuite, Amu se tourna vers lui, elle le regarda pendant un instant, elle sentit que des larmes allaient d'échapper, elle avait tellement peur de le perdre.
« Je… je suis vraiment désolée… Je te jure que c'est toi que j'aime, je sais que cela ne pourra pas effacer ce qu'il s'est passé, mais je… je t'en prie… ne me laisse pas… déclara-t-elle en retenant comme elle pouvait de fondre en larme.
- Je sais…, mais… »
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que celle-ci se leva brutalement en lui disant qu'elle allait acheter un truc à boire. Bien évidemment, c'était une excuse, elle ne voulait pas vraiment entendre la fin de sa phrase, elle était trop effrayée par sa réponse. Elle savait qu'elle n'arrivait pas à retenir ses pleurs plus longtemps et elle ne voulait pas qu'il la voie ainsi. Effectivement, elle avait à peine fait quelques pas que des larmes commencèrent à couler le long de ses joues.
Une fois arrivée au distributeur de boissons, elle s'adossa à ce dernier et se laissa tomber sur le sol. Les larmes ne voulurent plus s'arrêter, elle savait qu'elle ne pouvait pas y retourner dans cet état-là, mais elle n'arrivait pas à se calmer. Elle avait de plus en plus de mal à respirer, sa poitrine la faisait souffrir, son corps était bouillant.
Pendant ce temps-là, Ikuto attendait toujours sur le banc, il se demandait pourquoi elle mettait autant de temps. Puis, il se mit à réfléchir, il se demanda si elle allait bien. Il la connaissait un minimum et il se doutait que si elle était partie aussi brusquement, c'était sûrement pour une raison. Il espérait qu'elle ne soit pas en train de pleurer seule dans son coin, lorsque cette idée lui vint à l'esprit, il comprit directement, cela devait être ça. Il ne savait pas quoi faire, est-ce qu'il devait essayer de la retrouver ? Attendre qu'elle revienne ? Rien que de penser au fait qu'elle soit triste en pleurs lui serra la poitrine, il ne pouvait pas supporter de la voir dans cet état-là. S'il faisait ça, cela signifiait qu'il lui pardonnait non ? Il savait qu'il l'aimait toujours autant, qu'il ne voulait pas la perdre, mais était-il prêt à passer au-dessus de ce malentendu, de faire comme s'il ne s'était rien passé et que tout redevienne comme avant ? Il n'arrivait pas à savoir ce qu'il devait faire, il ferma les yeux et vit le visage en pleurs de celle qu'il aimait, cette vision était beaucoup trop dure à supporter pour lui. Il arrêta alors de se poser autant de questions et se mit à courir pour partir à sa recherche. Il prit la direction du distributeur, malheureusement elle n'était pas là. Il continua donc à la chercher un peu partout dans le parc.
Effectivement, cette dernière avait décidé de marcher un peu pour essayer de se calmer avant de retourner le rejoindre. Elle vagabondait dans le parc, en se rappelant par endroit les souvenirs qu'elle avait avec lui. Puis, elle vit au loin le manège avec les chevaux en bois, elle se rappela quand elle y était montée avec lui le jour où il lui avait avoué ses sentiments. Elle se dirigea vers ce lieu pour s'y poser quelques instants.
Ikuto quant à lui, continuait de fouiller tous les recoins pour la retrouver, il remarqua également le manège au loin et se dit qu'elle y serait peut-être.
« J'en étais sûr que tu serais ici en larmes… déclara le jeune homme en arrivant par-derrière.
- Ikuto ? Qu'est-ce que tu fais là ?
- Ce que je fais ici ? C'est évident non ? Je ne pouvais pas laisser seule une certaine petite idiote qui risquait de pleurer dans son coin, rétorqua-t-il avec un doux sourire en lui tendant la main pour qu'elle se relève.
- Comment as-tu su que… ?
- Que tu étais là ? Que tu étais en train de pleurer ?
- Hm… répondit-elle en baissant la tête.
- Je te connais bien, ne te voyant pas revenir, j'ai fini par comprendre que tu devais être dans un coin toute triste en larmes… »
Ensuite, il l'a pris dans ses bras, il ne voulait plus voir ce visage en larmes, il souhaitait qu'elle sourie comme avant. Son étreinte était réconfortante et chaude, elle s'y sentait vraiment bien, elle avait l'impression que cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas ressenti sa chaleur.
Ikuto lui leva la tête et essuya ses larmes avec son pouce, il lui caressa légèrement le visage avant de lui donner un tendre un baiser.
« Je suis désolé de t'avoir laissé pleurer…
- Non… c'est ma faute… si tu savais à quel point je m'en veux, j'ai tellement peur de te perdre, je ne sais pas ce que je ferais si tu m'abandonnais…
- Je sais…, mais je suis là non ? Malgré tout ce qu'il s'est passé, je ne peux me résoudre à te laisser. Je ne sais pas si j'oublierais toute cette histoire un jour, mais je sais une chose, c'est que je ne peux pas imaginer ma vie sans toi.
- Ikuto ?!
- Alors, essayons de passer au-dessus de ça et poursuivons notre route. »
Elle n'arrivait pas à en croire ses oreilles, elle ne l'avait pas perdu, il acceptait de continuer à l'aimer et d'être avec elle. Elle sentit comme un énorme poids en moins dans sa poitrine, son stress s'évacua petit à petit. Elle s'écarta légèrement de lui, elle leva la tête pour bien se rendre compte que ce n'était pas un rêve, puis elle l'embrassa passionnément. Ils n'arrivèrent plus à se lâcher, ces quelques semaines l'un sans l'autre, sans se parler, sans pouvoir se toucher leur avaient paru une éternité.
Ils allèrent ensuite se promener un peu dans le parc main dans la main, ils semblaient vraiment heureux de s'être retrouvés. Ils se posèrent ensuite sur un banc et discutèrent un peu.
« Dis Ikuto, tu te souviens quand tu m'as avoué tes sentiments, tu m'as dit que tu voulais partir à la recherche de ton père, mais je ne voulais pas être séparé de toi, alors tu es resté.
- Oui ?
- Je te promets de t'aider à le chercher, je suis sûre qu'un jour vous serez de nouveau réuni. Tiens ça te dira que cet été on parte tous les deux à sa recherche ?
- J'aimerai beaucoup, mais je ne suis pas sûr que tes parents soient d'accord avec ça.
- Je suis sûre que si on leur en parle et qu'on leur explique tout ils comprendront. Et puis, tu sais bien que ma mère t'adore.
- Peut-être bien, mais je ne pense pas que ton père laisse sa fille chérie partir comme ça.
- Ne t'en fais pas, maman saura le convaincre, il ne peut rien lui refuser.
- D'accord, on leur parlera. »
Plusieurs semaines plus tard, les parents d'Amu avaient fini par accepter qu'elle parte avec Ikuto. C'était alors décidé, ils partiraient tous les deux à la fin des cours, un long voyage les attendait, mais ils espéraient bien le retrouver. Elle voulait voir le visage de celui qu'elle aime tant s'illuminer lorsqu'il pourra revoir celui qui était si cher à son cœur et qu'il avait mis de côté pour elle, pour rester auprès d'elle.
