Bonjour à tous, alors voici du Rumbelle !

Je vous annonce le programme concernant cette fanfiction : Je vais essayer de publier au minimum une semaine sur 2, et au mieux chaque semaine, cela doit généralement être le dimanche. Je vais tenir ce rythme pour la 1ère partie de cette fanfiction, qui doit se diviser en 10 chapitres maxi. Ensuite il y aura très certainement une pause d'une durée indéterminée avant que je ne reprenne les publications.

Parlons plus sérieusement à présent ! ^^ Cela commence un peu avant l'arrivée d'Emma, notre couple favori est déjà ensemble, et marié. Voilà ce qui se serait passé si on m'avait demandé mon avis avant le tournage de la 1ere saison concernant ces deux-là…

(La série Once Upon a Time et ses personnages ne m'appartiennent pas. Bien dommage d'ailleurs.)

Bonne lecture !


1-Un jour presque ordinaire

You can find someone truly important in an ordinary minute – Mitch Albom, For One More Day

Le tintement claironnant de la cloche fit lever la tête d'Isabelle du lourd volume dans lequel elle était plongée. Elle corna le haut de la page où elle s'était arrêtée et mis le livre sous le comptoir, souriant à l'homme qui venait d'entrer et regardait distraitement les bibelots autour de lui.

« Gold n'a toujours pas l'intention d'un peu aménager sa boutique ? » grommela Graham en se faufilant entre les tables qui exposaient un nombre impressionnant d'objets. « On peut à peine marcher, ici. »

« Bonjour à vous aussi, shérif. » s'amusa Isabelle devant sa formule peu orthodoxe. « Il est partit collecter le loyer de deux ou trois habitants, il ne devrait plus tarder. Je peux peut-être t'aider en attendant ? »

Graham secoua la tête et atteignit enfin le comptoir. « Je voulais juste parler à ton mari. »

« Rien de grave, j'espère ? »

Graham sourit nerveusement en grattant sa barbe. « Attendons qu'il soit là, je vous en parlerai à tous les deux comme ça. »

La femme de Ruben Gold était une personne que Graham ne comprendrait sans doute jamais. Jeune, pleine de vie, toujours souriante, Isabelle Gold était sans doute une des personnes les plus appréciées de Storybrooke. Elle était l'exact opposé de son mari, l'homme le plus craint de la ville, qui possédait une maitrise de lui-même sans égal, et dont les marchés douteux que l'on passait avec lui ne vous faisait pas toujours sortir satisfait de sa boutique.

Seulement, Graham était sans doute l'une des rares personnes avec Isabelle à connaitre un peu mieux l'homme que cela. Graham et Gold supportaient la compagnie de l'un et de l'autre plus facilement qu'il aurait été possible de l'imaginer. Il ne se souvenait pas de la façon dont ils s'étaient rencontrés, ou encore de leur première conversation, le fait est qu'il était sans doute la seule personne qui ressemblait plus ou moins à un ami pour Ruben Gold.

Le tintement de la cloche le fit se retourner sur l'homme en question. « Quand on parle du loup… »

Gold referma la porte derrière lui et s'avança entre les tables pleines de bibelot d'un pas souple pour un homme qui marchait avec une canne.

« Ah, Graham… Qu'y-t-il, cette fois ? » dit-il en le reconnaissant. Il s'arrêta en face de lui, tandis qu'Isabelle venait se mettre à ses côtés, des traits soucieux barrant son front.

Graham passa une main derrière sa nuque, mal à l'aise. « C'est… Moe French. Il n'ait pas ravi de ton dernier passage et a voulu porter plainte. »

Belle soupira et croisa les bras sur sa poitrine, appuyant son épaule contre celle de Gold qui baissa les yeux vers elle.

« Les termes du loyer son parfaitement clairs. Aucun report n'est autorisé pour Mr French, et s'il ne peut pas me payer la somme, j'ai l'autorisation de prendre ses effets personnels. Il l'a signé lui-même. »

« Je sais bien Gold, j'ai du voir ce fichu contrat plus d'une dizaine de fois, et j'en ai encore une copie au bureau. Là, il clame que tu maltraites Isabelle. »

Gold étendit son bras gauche et l'entoura autour des épaules de sa femme dans un geste protecteur. Celle-ci soupira à nouveau et rencontra son regard. « Mon père est têtu, il ne démordra pas comme ça. »

Graham détourna les yeux devant le regard qu'échangèrent Isabelle et Ruben. Il connaissait l'histoire de la jeune femme. Son père accumulait des dettes depuis longtemps, et avait placé tous ses espoirs dans sa fille, espérant qu'elle le sortirait de là. Il l'avait poussée à toujours travailler, étudier, s'occuper de son affaire, plaçant beaucoup trop de responsabilités en Isabelle, jusqu'à la brutaliser de plus en plus souvent. Elle avait eu des problèmes de santé, l'obligeant à consulter le Dr Hopper, et même faire un séjour à l'hôpital de Storybrooke, dans l'aile psychiatrique de court séjour. Puis il y avait eu ce travail chez Gold, les choses semblant se calmer considérablement, et un an plus tard, ces deux-là s'étaient mariés. Moe French avait tempêté, menacé sa fille et son nouveau mari, et s'était encore endetté.

Les choses n'avaient pas été simples pour ce couple. Le regard des gens de la ville, les constants harcèlements de Moe French, les représailles qu'osaient lancer certains habitants contre les termes inflexibles des contrats de Gold…

« Je dois encore passer devant un tribunal ? » demanda Gold avec lassitude.

« Normalement non, sauf si Isabelle y a quelque chose à dire. »

« Bien sûr que non. » dit sèchement Isabelle. « J'aime Ruben, et il me traite bien mieux que mon père ne l'a jamais fait. »

Graham hocha gravement la tête. « Je n'en doute pas. Mais il faut que vous passiez au poste faire une déposition. »

« Au diable la déposition ! » gronda Gold avec colère. « Et notre chère Madame le Maire veut encore entendre French se plaindre ? N'en a-t-elle pas assez de recueillir ses incessants mensonges chaque mois ? »

Graham resta silencieux, les dévisageant sans mot dire pendant que Gold secouait la tête avec dégoût.

« Vous avez trois jours pour venir au poste.» précisa-t-il avant de les saluer d'un hochement de tête. Isabelle ne sembla pas le voir, gardant les bras étroitement serrés contre sa poitrine, les yeux perdus dans le vide. Son regard croisa celui de Gold pendant quelques secondes, et il y lut toute l'amertume que lui inspirait cette nouvelle. Graham quitta la boutique dans un tintement de cloche, les laissant seuls.

…..

Ruben tourna doucement Isabelle en face de lui, observant les rides d'inquiétudes sur son front et la moue de déception qui creusait une légère fossette au coin de sa bouche.

« Chérie… »

Elle leva ses prunelles bleues vers lui et étendit ses bras autour de son cou, le serrant fort contre elle. Gold lui caressa le dos, la berçant doucement contre son torse. « J'en ai assez. » soupira-t-elle contre sa nuque. « Quand est-ce qu'on nous laissera tranquille ? J'en ai plus qu'assez de toutes ses histoires. »

« Je sais bien… Je sais. » répondit-il dans ses cheveux. Il recula légèrement et l'embrassa sur le front. « Plus vite nous irons au poste, et plus vite ce sera derrière nous. »

Il posa son menton sur le sommet de sa tête, tentant de contrôler la colère qui bouillonnait en lui. Lui aussi en avait plus qu'assez de Moe French. Il n'en avait pas démordu quand Isabelle lui avait demandé un jour, en revenant de Game of Thorns, s'il pouvait se montrer plus clément au sujet du loyer de son père. Il avait immédiatement vu que sa rencontre avec Moe French n'avait été qu'un autre calvaire, et que l'homme avait essayé de la faire chanter. Il avait refusé net, après qu'elle ait avoué qu'il menaçait de mettre le feu à leur maison.

Il avait été fou de rage, ce soir-là. Il s'était levé dans un calme qu'il ne ressentait pas, profitant du moment de solitude dont Isabelle avait besoin dans la salle de bains, et prit les clefs de la voiture. Il s'était garé devant la boutique de fleurs, et avait ouvert la porte à la volée sans se préoccuper du cri de protestation de French, avant qu'il ne le reconnaisse. Il s'était avançé vers lui d'un pas lent et menaçant, son regard promettant mille morts atroces,s'était planté juste devant lui, et avait ordonné de se tenir le plus loin possible de sa femme, où French le regrettera à jamais.

Moe lui avait répondu hargneusement d'aller se faire voir, et lui avait craché au visage.

Son sang n'avait fait qu'un tour, et au moment où il s'apprêtait à foncer sur l'homme pour lui faire payer, deux bras musclés s'étaient refermés sur lui et le tirait en arrière. Il s'était débattu, mais la force de Graham avait eu raison de lui, et il avait fini dehors, à hurler sa colère au visage du jeune homme qui le maintenait tant bien que mal, jusqu'à qu'Isabelle ne vienne le calmer.

Il comprit plus tard que ses problèmes auraient été plus grands s'il avait agressé French, ce soir-là.

« Quand tu fermeras la boutique, nous n'aurons qu'à y aller. » acquiesça Isabelle.

Elle se dégagea doucement de son étreinte et se hissa sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur ses lèvres. Gold sourit légèrement contre sa bouche avant de replacer une des mèches de cheveux de sa femme derrière son oreille. « Je passerais te chercher. Il te reste encore beaucoup de travaux à la librairie. »

« Mon dieu, ne m'en parle pas. J'ai l'impression que je n'en arriverais jamais à bout. »

« Tu y arriveras. Je ne connais personne d'aussi obstiné que toi. » dit-il en plaçant ses deux mains sur le pommeau de sa canne, observant sa femme avec affection.

« Oh, moi j'en connais un... » taquina-t-elle en prenant sa veste.

« Moi ? »

Sa main se portant à sa poitrine, il prit un air ahuri.

« Oui, toi. » répondit-elle en enfilant les manches de sa veste, souriant de sa petite mise en scène.

« Vous devez vous trompez, dearie, je suis aussi docile qu'un roseau… »

Isabelle posa ses mains par-dessus les siennes, et lui déroba un dernier baiser. « Ton nez s'allonge, Ruben. »

Il frotta la bout de son nez contre le sien, la faisant rire une dernière fois avant qu'elle ne quitte la boutique. Il l'observa à travers la vitre longer sa boutique avant de traverser la rue, ses cheveux bruns volant derrière elle.

« Hé, Isa ! »

Isabelle se tourna vers le son de la voix, apercevant Ruby venir à sa rencontre.

« Salut, Ruby, tu vas bien ? »

La jeune femme arriva à sa hauteur alors qu'elle cherchait les clefs de la librairie au fond de son sac à main.

« Il faut absolument que tu viennes vendredi. » lança Ruby sans préambule.

Isabelle releva les yeux vers elle, sourcils fronçés. « Vendredi… ? »

« Vendredi soir au Rabbit Hole ! » s'exclama Ruby avec exaspération. « Tu as déjà oublié ? »

Isabelle trouva enfin son trousseau de clefs et put porter toute son attention à son amie. « Ah oui… oui, bien sûr. » Elle avait complètement oublié cette soirée filles.

« Bien sûr, exactement. Marie-Margaret viendra aussi. » dit-elle d'un air surexcité. « Ashley passera faire un tour, ce sera cool. »

« Tu ne bosses pas, ce vendredi ? »

« Nan, ma grand-mère a trouvé un cuisinier pour les week-ends. »

« D'accord, il était déjà prévu que je vienne de toute manière. »

Ruby lui tapa sur l'épaule en souriant largement, dévoilant une rangée de dents impeccables et acérées. « Ca marche ! Tu y arrives, avec ce taudis ? » demanda-t-elle en regardant la porte du clocher.

« Doucement mais surement. J'ai nettoyé tout de fond en comble, et Ruben et Graham ont abattu un mur pour faire de la place. On a commencé à faire venir des étagères, et j'ai des tas de cartons de livres dans tous les sens. »

Ruby lui sourit. Sa passion des livres n'était un secret pour personne, et malgré son ton détaché, Isabelle était sûre que son amie avait repéré l'excitation dans ses yeux. Elle avait hâte de finir les travaux dans cet espace sous le clocher, et de voir des étagères débordant de livres tout autour d'elle, dans cet endroit que Ruben avait acheté exprès pour construire littéralement son projet.

« Bien, je suis sûre que cet endroit sera superbe. Surtout si tu m'appelles pour le décorer une fois tous les meubles en place. »

Isabelle sourit à cette idée. « Humph… On en rediscutera. »

« Exact. Il faut que j'y aille » dit Ruby en jetant un œil à sa montre. « On se voit vendredi soir ! »

Isabelle l'observa s'éloigner avant de reporter son attention sur la serrure de la porte. Elle l'ouvrit en grand et alluma la lumière, les journaux scotchés aux vitres empêchant le soleil de complètement éclairer le lieu. Isabelle avait décidé, en accord avec Ruben de ne pas les retirer immédiatement. Madame le Maire leur avait maintes fois refusé toute autorisation de faire un commerce sous le clocher de la ville, et avait essuyé net la demande d'aménagement pour une librairie.

Isabelle avait entamé une guerre sans merci pour l'agrégation de construction d'un tel endroit, si bien qu'après le refus de quasiment tous lieux à loué ou à vendre pour mettre au point un tel projet en marche, l'influence de son mari était intervenue.

Il avait acheté le clocher de Storybrooke, en passant un marché avec Regina Mills. Ruben lui avait répondu vaguement quant aux termes exacts de leur deal, mais lui avait assuré qu'elle aurait sa librairie à cet endroit.

Isabelle avait mis la main sur le document. Mills cédait l'endroit à condition qu'il ne le détruise pas. La signature du maire semblait avoir été gribouillée à la va vite au bas du document, ainsi que celle élégante de Ruben Gold avec la mention « lu et approuvé ». Isabelle avait observé un moment le morceau de papier en se demandant comment diable il avait réussi à arracher cet accord à Regina. Elle le soupçonnait très fortement de l'avoir menacé, ou d'avoir trouvé de quoi lui faire assez peur pour la tenir à l'écart.

Elle posa ses affaires sur le comptoir poussiéreux, et se tourna en posant les mains sur ses hanches, scannant les lieux en réfléchissant.

Il y avait des cartons partout. Ouvert ou fermés, empilés dans tous les coins de la pièce, des morceaux de papiers, de scotchs trainant par terre, des livres à même le sol ou sur les grandes étagères qu'elle avait commencé à disposer une fois montées par Ruben ou Graham. Marie Margaret venait l'aider à l'occasion, et même le petit Henry Mills, fils du maire, venait lui rendre visite et l'aider à ouvrir les cartons de livres, s'extasiant des BD ou romans qu'il trouvait et les rangeant soigneusement dans les grands bacs destinés à lecture pour la jeunesse.

Isabelle avait fouillé toute la boutique de Ruben à la recherche de livres intéressants, son mari la suivant des yeux par-dessus le grand cahier où il faisait l'inventaire.

Isabelle alla prendre un cutter derrière le comptoir, alluma le poste radio que Ruben avait apporté et alla s'asseoir sur un des tabourets de la pièce, un carton scellé entre les genoux. Elle l'ouvrit en sifflotant, et commença à trier les différents ouvrages.

Lorsqu'elle vit que l'unique pendule accrochée au-dessus de la porte indiquait huit heures et quart, Isabelle délaissa son travail en s'essuyant le front d'un revers de main. Il était temps d'aller voir Ruben et de faire cette maudite déposition au poste. Elle était d'ailleurs étonnée qu'il ne soit pas encore passé la chercher comme prévu.

Isabelle récupéra ses affaires et ferma à clef la porte derrière elle. Il faisait déjà nuit dehors, les réverbères éclairant le trottoir où elle était, elle passa devant le restaurant Bed and breakfast de la grand-mère de Ruby et vit une silhouette familière en sortir et converger dans sa direction.

Ignorant la petite voiture jaune pimpante garée devant le restaurant, elle s'arrêta sur le trottoir pour attendre Ruben qui marchait lentement, l'air complètement perdu dans ses pensées, indifférent à son environnement. Que faisait-il là-bas ? Il avait pourtant déjà été faire le tour du loyer dans l'après-midi.

Ruben sembla enfin remarquer sa présence une fois arrivé à sa hauteur, et elle lui sourit. Il se figea, la scrutant avec des yeux écarquillés de surprise, ses prunelles caramel reflétant une telle tornade d'émotion qu'elle eut l'impression de se noyer à l'intérieur, faisant glisser son sourire de ses lèvres.

« Ruben ? Qu'y a-t-il ? »

« Belle… »

Elle fronça les sourcils alors qu'il semblait recommencer à respirer. Quelque chose n'était pas normal.

« Où étais-tu ? Il est arrivé quelque chose ? »

Il s'avança avec douceur et posa sa main sur sa joue, ses yeux exprimant tant d'émotion qu'elle se sentait complètement désemparée.

« Oui… J'étais chez les Lucas et… et elle est là... »

« Qui ça ? »

« Emma... »

Isabelle plissa les paupières, perdue. Etait-il en train d'insinuer quelquechose ou avait-il simplement perdu l'esprit ?

« Rub… »

Sa réplique fut étouffée par ses lèvres chaudes qui se plaquèrent sur les siennes, alors que ses mains l'attiraient à lui. Elle sentait tout son corps se presser contre le sien, et ses lèvres insistantes demandant plus d'attention. Elle ouvrit la bouche et leurs langues bataillèrent l'une contre l'autre, tournoyant dans une danse tintée de désir, d'amour et de désespoir. Ses doigts serraient son épaule avec force, l'empêchant de faire le moindre mouvement, l'autre qui tenait toujours sa canne entourant sa taille.

Ce baiser l'étourdissait tellement qu'elle avait l'impression de ne plus savoir qui elle était, où elle se trouvait… Seuls les bras qui s'agrippaient à elle de toute ses forces, ces lèvres contre les siennes semblaient le seul élément auquel elle pouvait ce fier de toute son âme.

Rumplestiltskin.

Alors qu'elle enfouissait ses mains dans ses longs cheveux, elle eut l'impression que tous ses souvenirs explosaient d'un seul coup dans sa tête. Tout éclatait de la prison dans laquelle ils étaient enchainés, et elle rouvrit brusquement les yeux en gémissant, mais Rumple étouffa sa plainte en l'embrassant avec plus de force.

Lorsque tout se calma enfin, ils s'écartèrent légèrement l'un de l'autre, les yeux dans les yeux.

« Rumple… » souffla Belle en caressant ses sourcils, sa joue, ses doigts parcourant son cou.

Il n'avait plus cette peau écailleuse de dragon, ni de cheveux bouclés, ni ces yeux d'une couleur si perturbante. Il pencha la tête en avant, posant son front contre le sien.

« Tu es là… Tu es là, avec moi… » chuchota-t-il, n'ayant pas l'air d'en croire ses yeux.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi sommes-nous là ? »

« J'ai oublié de prendre le loyer de Mme Lucas cet après-midi. La sauveuse est arrivée ce soir, ici. »

Ses yeux reflétaient une excitation et un espoir neuf, que ces longues années piégés dans cette ville ne lui avait jamais permis de voir.

Elle se souvenait de tout ce qu'il était arrivé dans la Forêt Enchantée. Lorsqu'ils s'étaient quittés, elle était partie noyer son chagrin dans une taverne, avait rencontrés divers voyageurs, des nains, des hommes, des femmes… Elle était partie vivre ses aventures, avait fait de nouvelles rencontres avant de se faire capturer par la Reine.

Un soir dans sa cellule, alors que tout semblait si silencieux qu'elle sentait une nervosité monter en elle, lui faisant faire les cents pas de long en large, quand un énorme BANG ! l'avait faite se retourner vers la porte qui s'ouvrait à la volée.

Un garde y entra, son armure noire et son casque excentrique la renseignant qu'il appartenait à la reine, s'avança jusqu'à elle. Elle l'observa avec méfiance, se tenant debout, les poings serrés, lui faisant face la tête haute. Le garde retira son casque, dévoilant un jeune visage parsemé d'une barbe hirsute, des yeux d'un bleu sombre profondément sérieux, et des mèches châtains clairs ondulées collées à son front par la sueur.

« Il faut partir, maintenant. » déclara l'inconnu.

Belle le regarda sans comprendre, ne bougeant pas d'un pouce. « Qu-quoi ? »

« Ecoutez, la Reine est sur le point de lancer une malédiction qui va engloutir tout le royaume. Rumplestiltskin est encore prisonnier, le temps presse. »

Les paroles de l'inconnu la sortirent de sa torpeur et Belle s'avança vers lui, les yeux écarquillés.

« Qu'avez-vous dit ? »

Belle avait pris le cheval que l'homme qui se faisait appeler le Chasseur lui avait donné, et était partie au triple galop dans la direction de la prison de Rumplestiltskin. Arrivée devant l'entrée, elle ne fut pas surprise de n'y trouver plus personne pour la garder. Les gens fuyaient vers leur famille avant que la malédiction qui allaient tous les arracher à ceux qu'ils aimaient ne s'abatte. Belle descendit du cheval, le vent fouettant son visage, secouant toute la forêt, effrayant l'animal qui s'enfuit aussitôt qu'elle mit pied à terre. Elle n'y prit pas garde, et s'avança à l'intérieur de la grotte, resserrant autour de ses épaules la veste que lui avait prêté le chasseur. Elle portait toujours la robe bleue hideuse de sa prison, ses cheveux étaient emmêlés et sales, et après des mois de captivité le simple fait de monter à cheval pendant deux heures l'avait épuisée.

Elle s'avança dans le noir, seule une lueur orangée au but du tunnel semblait indiquer que l'endroit était, ou avait été utilisé par quelqu'un.

Lorsqu'elle atteint le bout de ce tunnel, d'impressionnants barreaux s'élevaient devant elle, et les deux torches fichées au mur ne lui permettaient pas de voir si bien la cellule. L'air lui-même semblait lourd, épais, si bien que respirer était presque désagréable. Belle s'avança prudemment, ses yeux s'habituant à l'éclairage quand une exclamation étouffée lui parvint.

« Impossible… Impossible ! »

Deux mains écaillées agrippèrent les barreaux, et enfin Belle vit son visage. Il n'avait pas tant changé, il semblait tout comme elle-même, négligé par sa captivité. Ses cheveux ondulés étaient poussiéreux, emmêlés, ses vêtements sales. Mais ce qui interpelait le plus Belle était ses yeux. Ils semblaient comme fous, reflétant sans doute l'état que son emprisonnement dans cet endroit l'avait rendu, dans le noir, sans personne avec qui discuter, et les restes de nourriture abandonnées sur le côté lui soulevaient le cœur.

Belle s'avança jusqu'à se trouver à la lumière, pour qu'il puisse la dévisager de ses yeux écarquillés. Il semblait avoir vu un fantôme.

« Rumplestiltskin… » souffla-t-elle en levant une main vers son visage, mais il recula comme un animal sauvage, secouant la tête.

« Non, non, non… Non, ce n'est pas possible… »

Elle dévisagea, soucieuse, alors qu'il relâchait les barreaux et s'écartait d'elle, l'air sur le point d'exploser.

« Tu n'es pas… Tu es morte… » continua-t-il, sa respiration s'accélérant.

Morte ? Il y avait là un énorme malentendu.

« Je suis en vie. La Reine m'a faite emprisonner… » tenta-t-elle d'expliquer.

« Non, je suis celui qui est emprisonné… Pas toi. Je t'ai laissé partir. Je t'ai laissé te faire tuer…»

Belle s'avança et referma ses paumes autour des barreaux, posant son front contre le bois épais.

« Rumple, je ne sais pas pourquoi tu crois que je suis morte, mais c'est faux. Regarde-moi. »

Sans détacher les yeux de son visage, il secoua la tête, l'air fou. « Tu ne peux pas être là. Tu ne peux pas ! »

Quelquechose n'allait vraiment pas avec lui. Au dehors, un roulement de tonnerre la fit frissonner, et elle sut ce que cela annonçait. Rumple leva brusquement la tête, ayant l'air de le réaliser lui aussi.

« Rumple, calme-toi. Je suis là. »

Ses yeux reptiliens plongèrent dans les siens, toujours aussi affolés. Cette folie dans ses prunelles faisait du mal à Belle. Elle se souvenait de ce temps passé au Dark Castle, de leurs aventures, de leurs disputes, des moments partagés ensemble en riant, des sentiments qui évoluaient dans les prunelles de l'un et l'autre.

« Qu'est-il arrivé, Rumple ? » souffla-t-elle.

Il semblait encore horriblement tendu, ses muscles crispés, sa mâchoire serrée. Mais sa question sembla lui faire quelquechose, et il s'approcha lentement vers elle. « Je l'ai abandonné. » murmura-t-il, sa voix se brisant.

Il fit encore un pas, et ils se retrouvèrent nez à nez, leur visages séparés de seulement quelques centimètres. Belle passa doucement sa main à travers les barreaux, et caressa sa joue.

Il ferma les yeux, continuant. « J'ai choisis la magie… j'ai rompu notre accord… ». Avec un soupir, il laissa aller son front jusqu'à ce qu'il touche celui de Belle, et posa ses mains sur ses épaules, contre son cou. « Belle… Je suis tellement désolé. Mais j'ai besoin de la magie pour le retrouver… J'ai besoin que la Reine lance cette malédiction… »

Belle soupira, sentant ses mains caresser doucement la peau de son cou. Cet homme était tellement compliqué à comprendre, jouant le jeu de monstre sans cœur devant tant de gens, les manipulant pour arriver à ses fins, quelques soit la façon d'y parvenir… Mais en fin de compte, Rumplestiltskin n'était qu'un homme rongé par le remords, brisé par ce que la vie avait pu lui faire subir, et il ne voulait qu'une chose simple : son fils. Il était déterminé à tout pour son enfant, tout.

Un coup de tonnerre plus fort que les précédents ébranla la grotte, faisant trembler le sol sous ses pieds.

« Rumple… »

Il prit son menton entre ses mains et lui fit relever la tête, l'obligeant à le regarder au fond des yeux.

« Je t'aime, Belle. » souffla-t-il sans la quitter du regard. « Je suis désolé de tout ce qui est arrivé… Je t'aime. »

Un grondement sourd emplit la grotte, donnant l'impression qu'une vague s'abattait à l'endroit où ils se trouvaient. Belle agrippa la veste abîmée qu'il portait pour le rapprocher d'elle autant qu'elle le pouvait.

« Je t'aime aussi, Rumplestiltskin. »

Une vague de fumée violette déferla derrière Belle au moment où Rumple déposait son front contre le sien, aucun d'eux ne lâchant l'autre jusqu'à ce qu'ils soient engloutis par le noir complet.

It may be unfair, but what jappens in a few day, even a single day, can change the course of a whole lifetime. – Ally Condie, Matched.


J'ai commencé à écrire cet été, mais je n'ai pas vraiment eu le temps d'avancer tant que ça entre les études et le boulot... J'avais envie de revisiter la 1ere saison avec du Rumbelle moins timide que ce qu'on a vu jusqu'à maintenant, donc le rating pourrait changer, mais je vous préviendrai en début de chapitre.

Pour les citations de début et de fin de chapitre, j'ai l'idée d'en mettre une du point de vue de Gold et l'autre de Belle. Je vais essayer de maintenir ça pour les autres chapitres, mais c'est galère à trouver ^^ Si vous voulez une traduction, demandez, j'essairai de pas rendre ça trop moche en français.

Qu'en pensez vous ? REVIEW s'il vous plait =)