Edward PDV

Je déglutis et tache de me concentrer.

Bella me fixe par-dessus ses lunettes et sa voix est sévère:

« Edward Cullen, je t'ai posé une question il me semble! Que peux-tu me dire sur la photosynthèse? »

« Euh…Je… »

« Dois-je te punir, encore une fois, jeune homme? »

« Eh bien…Je n'arrive pas à me concentrer et… »

« Et QUOI? »

Y'a pas à dire, quand elle veut, elle fait peur.

« Je peux pas me concentrer quand tu me poses des questions, nue et à quatre pattes sur moi, en train de me caresser! »

« Oh! Tu oses accuser ton professeur de harcèlement sexuel?! »

« Je n'accuse pas: je prouve! »

Et d'un coup de rein je renverse la situation, la bloquant sous moi et la pénétrant enfin.

Elle plante ses ongles dans mes épaules et nous faisons l'amour, encore.

J'ai perdu le compte du nombre de fois, d'ailleurs.

Je suis revenu à Forks avant-hier, et on a pas quitté la maison depuis.

J'ai déposé Jane chez Charlie, où elle passe les quelques jours qu' on reste ici avec Seth. Comme prévu, l'assistante sociale n'a fait aucune difficulté pour qu'elle soit reçue chez un shérif et une infirmière. Surtout pour 4 ou 5 jours.

Je ne sais pas encore à qui Jane va être confiée sur le long terme, mais peut-être bien à nous, finalement.

Bella va repartir avec moi, pour finir sa dernière année d'université à LA. Ma maison est grande, on ne risque pas de se marcher dessus.

On va bien voir comment ça va se passer, bien je n'en doute pas, pour Bella et moi.

Et on viendra ici régulièrement, pour des vacances, et des WE.

Bella est heureuse que Sue et son père aménagent officiellement ensemble, sans doute, même si elle ne le dit pas, parce que son père ne sera plus seul et que du coup elle culpabilise moins de quitter la région.

On ne sait pas encore comment on va s'organiser au quotidien. On verra bien.

Je pars régulièrement pour tourner mais ce n'est jamais plus de 6 ou 8 semaines à chaque fois, alors ça va le faire.

Je veux y croire.

Parce que Bella est spéciale, elle est gentille, patiente, belle, formidable.

Et que j'ai muri, je n'ai plus peur de m'engager.

Je l'aime. Elle me fait rire, elle me conseille, elle me soutient. Et j'espère bien que je fais de même avec elle.

J'ai du mal à croire qu'il y a si peu de temps je pensais m'ennuyer comme un rat mort ici.

Alors qu'à présent j'envisage très sérieusement d'y vivre un jour.

Quand le plaisir nous laisse pantelants et enlacés, je relève le visage pour attraper la bouteille d'eau et je vois une biche à travers la grande baie vitrée de notre chambre.

Je ne bouge pas. La biche a relevé la tête et nos regards se croisent. Elle soulève une patte mais ne détale pas et nos yeux restent plusieurs secondes en contact. Son regard est de la même couleur que celui de Bella.

Et comme pour ma petite amie, j'y vois la crainte et la confiance.

La petite biche s'enfonce à travers les arbres et je note de faire des recherches sur la manière d'apprivoiser une biche.

Pas pour la maintenir en captivité bien entendu, mais seulement pour l'approcher un peu. (ndla: l'auteure n'est pas certaine que l'idée d'Edward soit excellente parce que si la biche a confiance en lui elle risque de ne plus avoir peur des humains et donc de ne pas fuir les chasseurs…Mais on va laisser quelques illusions au pur citadin qu'est encore Edward!)

Je fixe à nouveau mon attention sur Bella. Collée contre ma hanche, elle m'a prit la bouteille d'eau des mains et elle boit longuement.

Quand je suis arrivé, il y a deux jours, j'ai ressenti sa peur et son excitation.

Encore maintenant je sais très bien qu'elle a peur de la vie qui s'annonce.

Elle ne sera plus une anonyme, elle va être suivie, épiée, adorée, détestée, critiquée, encensée.

Comme moi. Sauf qu'elle n'a rien fait pour mériter ça.

Mais qu'elle accepte tout ceci, même si ça la terrifie, par amour pour moi, me remplit de joie et de gratitude.

A deux on sera plus fort, comme je commence à le comprendre.

La toute première chose que je lui ai demandé, quand on s'est serrés l'un contre l'autre sur le tarmac de l'aéroport, c'est si elle acceptait de m'accompagner à la future avant-première du film que nous avons tourné ici. Ses yeux se sont agrandis:

« Je ne sais pas du tout comment ça se passe ce genre de choses! »

« Oh rien de difficile, tu mets une robe quand tu es une fille, un costard quand tu es un gars, tu marches sur un tapis rouge, tu es entouré de gardes du corps mais tu signes des autographes et tu prends des photos avec des fans qui sont derrière des barrières, puis tu rentres dans le cinéma, il y a un discours, le réalisateur remercie le producteur, le producteur remercie le réalisateur, on regarde le film, après il y a une réception assez classe avec du champagne et des petits fours et enfin, il y a une fête moins classe mais bien plus amusante et tu rigoles bien, tu embrasses des gens en leur disant qu'il sont géniaux et que tu les adores, on te propose de la drogue et si tu es malin tu refuses et puis tu rentres chez toi et tu es tranquille jusqu'au tournage de ton prochain film. Voilà! »

Elle a ri et s'est pressée contre moi:

« Je devrai porter des talons hauts? »

« Bof, pas forcément, Kristen Stewart y va en robe de soirée de grand créateur et en converses! »

« Alors je ferai pareil! »

« Pas de souci, et s'il le faut je te porterai! »

Bella était venue nous chercher avec Seth, bien entendu, et Jane avait fait monter ce dernier dans l'avion privé que j'ai fait affréter pour la semaine.

On commençait juste à s'embrasser quand le pilote, légèrement affolé, m'a tapé sur l'épaule:

« Dites, les petits jeunes là, ils sont bien mignons mais ils se sont enfermés dans l'avion et je ne veux pas être tenu pour responsable! »

Je ris à ce souvenir et Bella, repoussant ses cheveux humides m'interroge:

« Qu'est-ce qui te fait rire comme ça? »

« Je pense à Seth et Jane, enfermés dans l'avion! »

Elle rit aussi:

« On fait pas les choses dans le bon ordre tous les deux, on a commencé par coucher ensemble avant de tomber amoureux, on s'est quitté avant de s'avouer notre amour et maintenant on est quasiment parents d'une ado avant que je ne sois tombée enceinte! »

Je gémis et enfouis ma tête entre ses seins:

« On peut aussi rester ici , planqués, toute notre vie. En faisant un peu gaffe je dois avoir suffisamment de fric pour tenir 80 ans! »

Elle me caresse la nuque:

« C'est tentant mais on fait mettre l'eau et l'électricité quand même… »

« Ouais! »

On s'embrasse de plus en plus voluptueusement mais la sonnerie de mon téléphone nous arrache à notre étreinte. C'est Jane bien entendu…

« Edward? Seth et moi on veut sortir, tu peux me passer un peu d'argent steplé? »

Je grogne, mais je sais que je vais céder. (ndla: Jane a beaucoup , beaucoup, beaucoup d'argent, mais sur un compte bloqué jusqu'à sa majorité. Elle ne touche qu'un infime pourcentage de ce qu'elle gagne et c'est sa mère qui le gère, donc là, elle dépend totalement d'Edward et elle en profite « un tout petit peu »).

Bella en rit de bon cœur.

« T'es un père un peu trop sympa Edward! »

« Je suis pas son père! »

On se rhabille et je souris tout seul.

Un jour je serai père.

J'imagine déjà un petit Edward et une mini Bella courir dans le jardin et rentrer en réclamant leur goûter haut et fort.

Je devais rester ici 6 semaines et ça me paraissait si long.

A présent je n'ai qu'une envie: avoir au moins 60 ans devant moi pour y revenir encore et encore…

The End.

Ndla: merci de m'avoir suivie sur cette histoire!

J'en commence une autre très vite!