Bonjour tous le monde ! :D J'espère que vous allez aimer le passé de H3O, il est conseillé et même préférable d'avoir terminé le jeu avant de lire, (SPOIL)
Bonne lecture, et merci d'avoir cliqué (:. Si vous avez aimé, on n'oublie pas de laisser un petit commentaire ~ (correction : 30/10/18)

Les personnages du jeu Remember me ne m'appartiennent pas (:


Chapitre 1 : L'originel

— Est-ce que tu détestes toujours Jax ? Demanda-t-il. — Non pourquoi ? Jax a fait quelque chose de mal ?

Nilin bougea les gros bras tout doux de sa nouvelle petite peluche. Un sourire émerveillé se dessina à nouveau sur son visage innocent. Elle trépignait sur place contenant son impatience. La lèvre mordue par sa petite dent, elle s'avoua rapidement vaincue et s'en alla, courant dans tous les sens. Elle disparut en franchissant le seuil de la porte en direction du salon. Son père se retrouva seul à son bureau, le calme de la pièce revenant tout doucement en même temps que les bruits des voitures de l'extérieur.
Un vrai silence de cathédrale qu'il admirait avec gratitude et bienveillance. Mr. Cartier-Wells, le père de Nilin resta assis, enchanté par le résultat tant attendu. Ces recherches avaient enfin payé. Il en avait vu des tests, des expérimentations et des algorithmes avant de trouver le bon. Des années entières s'étaient écoulées mais le prix en valait le coût. Tout ça pour retrouver le visage heureux de sa fille et ce sourire qui lui manquait cruellement. Il s'était mis en tête de trouver un moyen pour la voir de nouveau vivre. Il était prêt à sacrifier le restant de ses jours pour qu'enfin elle oublie cet terrible accident. Ce difficile souvenir qui ne pouvait s'effacer avec le temps. Il n'avait qu'une seule chance et Nilin fut son premier cobaye, son premier succès. Sa femme n'était pas au courant de son projet, personne ne voulait le suivre. On le considérait comme fou, de désespéré mais cela ne l'avait pas arrêté pour autant. Il était seul avec ses idées pour accomplir ce projet futuriste ...
Et c'était ainsi que je suis né, une machine créée dans le but de garder des souvenirs et de les transmettre.

— Merveilleux, merci bon dieu. Merci. C'est le début d'une évolution magistrale que le monde n'attendait plus !

L'homme s'empressa de se diriger vers son ordinateur afin d'enregistrer les dernières données. Il avait de nouveau la main sur ses projets, tout se déroulait enfin comme il le voulait. Il était si proche de perdre espoir et pourtant, il avait eu raison de continuer. Il m'avait créé, ce fut un énorme avancement pour lui cependant ma forme n'était pas au complet. Je n'étais encore que des lignes de code sans vies et fades, je n'avais pas encore tout mon libre arbitre voire je ne le connaissais pas tout court. Mon créateur avait besoin de plus de composants systèmes, plus de cartes mémoires mais surtout beaucoup plus d'hommes pour pouvoir me développer. L'amélioration représentait maintenant son second but, c'était la phase 2 du projet. L'homme était déjà sur la bonne voie, il avait simplement besoin de quelques années supplémentaires pour arriver à la perfection.

— Alors mon beau, tu dois être un système viril, j'espère. Voici ton premier souvenir, je sais que ce n'est pas le meilleur, tu m'excuseras pour ça mais j'espère que tu pourras en avoir d'autre bientôt.

J'étais à présent devenu la machine révolutionnaire. Tout le monde se soumettra à vos pieds, je n'en doutais pas. Mais la seule chose qui m'intéressait pour le moment était mon genre. Je pouvais être un homme comme une femme. Je suis née de plusieurs programmes mais seul le binaire ou le non binaire me paraissait juste en terme grammatical. Mais puisque mon inventeur veut que je sois un homme, je n'avais pas la place pour du bavardage sur ce qu'était le genre plus précisément. Alors qu'il en soit ainsi.

— Peut-être faut-il maintenant te trouver un nom, si à chaque fois je t'appelle machine bidule chouette tu dois être sûrement d'accord que ce n'est absolument pas pratique.

L'homme s'assit à nouveau sur son fauteuil et commença à penser. Il mimait la réflexion, sa main était posée à son menton il avait l'air absent.

— Que penses-tu de Arnold ? Mon ongle s'appelait ainsi, c'est de lui dont j'ai hérité ce goût pour l'invention. Non ! j'ai mieux encore..que dirais-tu de Edge ? Dit-il soudainement. Tu dois sans doute te poser des questions, mais ton nom signifie de grande chose en terme religieux. Et bien que j'apprécie le nom Kamoslay que je viens tout juste d'inventer, je me demande si ce nom existe réellement. Ah ! Direct aux oubliettes !

Edge me paraissait le mieux pour me désigner, mais je ne pouvais pas lui donner mon avis car je n'en avais pas les fonctions. Si je devais résumer la situation, il était là à discuter avec un programme installé dans son ordinateur. Via son microphone, je pouvais l'entendre et avec sa caméra je pouvais voir à quoi ressembler mon progéniteur. Lui, au contraire, il ne voyait qu'une multitude de nombres qui s'affichait sur son écran. Celui-ci était alimentait par d'énormes fils reliés à une sorte de ventilateur surpuissant. Le plus important se situait sur son bras. Toute cette histoire avait pris vie par-dessus cette chair. Entre ses doigts, les souvenirs glissaient comme s'ils suivaient le courant d'un ruisseau.

— Humanis, M3morize, Evolutio... Murmure-t-il en tournoyant sur son fauteuil.

Là, je ne le suivais plus. Machin bidule était plus facile à prononcer que ce nom qui commençait par Humanis et dont la fin m'échappait.

« — H3O pour les intimes. Regarde. »

Il tapota sur son clavier un instant et d'un seul coup, je pouvais apercevoir toute la pièce. Je possédais à présent des yeux, et ma vue surplombait toute la pièce. Il ne m'avait pas fallu longtemps pour comprendre qu'il m'avait transféré vers la caméra de sécurité. Après m'avoir salué en secouant la main, il prit un bout de papier et se mit à écrire un mot à la va-vite. Puis il me montra, le sourire au bord des lèvres. Trois grands caractères apparaissaient. H, 3 et 0 étaient écris en rouge pour les souligner davantage. J'en déduisis donc qu'il avait trouvé mon nom. Dans cet angle de vue, les premières minutes me parurent étranges. Mais maintenant, j'avais pris l'habitude. Je commençais déjà à farfouiller dans mes nouvelles fonctionnalités pour observer tous les recoins de cette pièce. Je réglais la luminosité, je zoomais pour voir certains objets cachés. La salle était horriblement sombre et les volets fermés. Aucun rayons de soleil ne parvenait à y entrer. Une faible lumière de bureau éclairait son visage. Les lignes étaient grossières, creusaient au niveau des joues et lourdes vers les paupières. Cet homme était fatigué, le temps semblait l'avoir dévoré telle une belle féroce. Il devait en avoir pour la trentaine et pourtant, son regard le rajeunissait. Il manquait cruellement de sommeil, mais je pensais pas que cela suffisait pour lui redonner la vitalité de son âge.

— Tu t'appelleras H3O,(il tapote la feuille avec le crayon) H car l'homme se relève. 3, le début d'une troisième ère. M3morize corporation. Et enfin O, car c'est la fin de l'évolution humaine mais pas de la technologie.

Pour une machine comme moi c'était du charabia pur, il avait trouvé cela en deux minutes... Et puis, pourquoi était-il si pressé d'en choisir un ?

— Un nom humain serait étrange sur toi, H30 c'est machine, s'explique-t-il. Je suppose que cela va nous permettre de nous différencier mais un autre lien va nous réunir.

Son regard était dur, il ne le baissait pas. Une pépite de provocation brillait dans sa pupille, il ne lâchait rien et appuyait son regard face à la caméra. Son silence semblait me pousser à lui répondre, à lui crier qu'il avait tord comme s'il voulait absolument que je le mette au défi. Mais avant tout, il voulait surtout une réponse. Si mon créateur le voulait alors peut-être que j'avais intérêt à le suivre à défaut de lui tenir tête ou d'être contre ses idéaux.

Charles était plutôt bavard et il savait pertinemment que je n'avais rien pour lui répondre, rien d'assez concret pour réussir à articuler un mot. Alors, qu'est-ce qu'il attendait de moi exactement ?
Ne cherchant pas très loin, j'actionnai la seule chose que je pouvais faire. Mon système s'exécuta et un bip échappa de ma machine. C'était un petit bip furtif mais suffisant pour lui donner une réponse. L'homme sourit en entendant le son.

— Tu vois quand tu veux tu peux aussi réagir de ton plein gré...

— Chéri, à qui tu parles ? C'est l'heure de manger et Nilin commence à m'agacer. Elle a faim donc dépêche-toi un peu sinon on commencera à manger sans toi. »

Le son d'une voix adulte légèrement douce, ça devait être la femme de Charles. La mère de la ravissante Nilin. Sa mère éprouvait de la culpabilité. Je pouvais ressentir comme une sorte de pitié entre mes câbles. Pauvre femme. Elle a perdu l'usage d'une de ses jambes. Pour autant, elle n'avait pas oublié cette rancune qu'elle avait depuis envers sa fille. Je pouvais revisionner et apercevoir son visage attristé. Lorsqu'elle était dans la voiture, Nilin la suppliait, criait qu'elle était désolée alors que sa mère ne faisait que répéter la même phrase : « Tout est de ta faute. »Mais à présent, Nilin n'avait plus à s'inquiéter. On avait réussi à lui faire croire qu'elle n'était pas à l'origine du drame. La jeune fille était à présent libérée de ce poids. Elle ne ressentait plus aucune colère pour sa mère. Voici le premier souvenir re-mixé de toute l'histoire.
Mr. Charle Cartier-Wells soupire en entendant les appels de sa femme. Elle n'est pas une femme à vouloir attendre tranquillement l'arrivé du retardataire.

— H30 il faut que je t'explique quelque chose. Ma femme, Scylla, je voudrais qu'elle soit la deuxième à avoir une autre vision de l'accident. Et le problème c'est que je ne sais comment lui prendre ses souvenirs... Elle sera contre cette idée mais en même temps, je ne veux pas lui cacher ce serait comme lui mentir... Ah ! Je suis tellement fatigué. On en reparlera demain H30, il faut que je te laisse pour ce soir.

M. Cartier-Wells sortit de son bureau refermant calmement la porte derrière lui. Les vacarmes de Nilin semblaient être juste un brouhaha lointain. J'entendais que des bouts de mot de leur discussion.

C'était à mon tour de rester seule face à mes pensées. Je comprenais tellement ce qu'il ressentait, cette modification, Scylla serait de nouveau la mère aimante de Nilin. Elle serait moins difficile comme ces jours-ci. Un banal accident pouvait détruire des liens familiaux et de l'autre, la simple modification d'un souvenir pouvait faire revenir le bonheur dans cette maison. En tout cas, ce sera mon deuxième objectif, il ne débutera que demain.

Pour le moment je voulais parler de moi-même. Il disait que je pouvais le faire si j'avais l'envie. Je bidouillais dans mon système en parcourant les puces. De longs bips se suivirent soudainement, je cherchais à obtenir une fréquence vocale pour obtenir un son continu. Il me fallait aussi du temps avant de parler sans problème mais les mots sortirent comme par magie.

— Bip..bip..A-Au...bip bip...revoir...M-m..bip. Monsieur.